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Jaffa
 

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Sommaire
 

Localisation
Étymologie
L’histoire
Bibliographie

Vue de jaffa aujourd’hui

 

Localisation

 
   Jaffa (ou Japho ou Yaffo ou Joppé ou Joppa, en Hébreu : יָפוֹ  Yefet ou Japhet ou Yaffa, en arabe : يافا Yāfā) est une ancienne ville portuaire qui fait partie des plus anciennes villes du monde. Elle est située au Sud de Tel-Aviv (Israël) sur la côte Méditerranéenne. Aujourd’hui, elle fait partie la municipalité de Tel-Aviv. Tel-Aviv (Jaffa Hill) s’élève à une hauteur de 40 m. et offre la vue sur le littoral. L’accumulation de débris et la mise en décharge au cours des siècles a fait la colline encore plus élevée. D’où son importance stratégique dans l’histoire militaire. Le port Jaffa, fut très important dans l’antiquité et au Moyen-âge, il était une étape obligatoire des routes vers l’Orient des Européens. Une partie du port est encore visible aujourd’hui.
 

Étymologie

 
   Il existe de nombreuses théories sur l’origine du nom de Jaffa. Certains spécialistes, se basant sur une légende Juive, avancent que le nom vient de Japhet (en Hébreu Yefet), un des fils de Noé, qui l’aurait construite 40 ans après le déluge. D’autres pensent que le nom vient du mot Hébreu Yaffa ou Yaffo qui signifie "belle" ou du mot Yofi qui signifie "beauté". Dans le Tanakh (ou Bible Hébraïque), la Méditerranée est nommée la mer Yaffo (Yam Yaffo). Dans les lettres de Tell el-Amarna, de l’époque du Pharaon Amenhotep IV (Aménophis ou Akhénaton, 1353/52-1338) la ville apparaît sous le nom de Yapu (ou Ya-Pho ou Ya-Pu – EA 296, L.33).
 
   Dans les papyri Égyptiens elle est nommée YP. Chez les Assyriens elle porte le nom de Yapu (Inscription de Sennachérib (705-681). Les liens avec la tradition Hellénistique donnent le nom de "Iopeia", qui est Cassiopée, la mère d’Andromède. Pline l’Ancien (Écrivain et naturaliste Romain, 23-79) l’associe avec le nom Jopa, la fille d’Éole, le Dieu du vent. Toutefois, l’interprétation en Grec et en Romain date de centaines d’années après que les premiers habitants soient venus à Jaffa et la véritable origine du nom est probablement l’Ouest Sémitique. Enfin pour le géographe arabe Al-Muqaddasi (ou Mohammed ibn Ahmed Chams ad-Din Al-Muqaddasi) elle a le nom de Yaffa, qui est toujours employé aujourd’hui par les arabes.

 

L’histoire…….
 


 

Ruelle dans la vieille ville

   Des preuves archéologiques montrent que Jaffa était habité quelques 7500 ans av.J.C. Le port naturel de la ville fut en usage depuis l’âge de bronze. Il est mentionné dans un ancien texte Égyptien de 1470 av.J.C où le Roi Thoutmôsis III (1479-1425) y glorifie sa conquête. Il expliqua qu’il prit le port par la ruse, 200 de ses guerriers armés se cachant dans des grands paniers que Thoutmôsis III offrit ensuite comme cadeau au Gouverneur de la ville Cananéenne (Une autre version du cheval de Troie !). La ville est également mentionnée dans les lettres de Tell el-Amarna, de l’époque du Pharaon Amenhotep IV (Aménophis ou Akhénaton, 1353/52-1338) où elle apparaît sous le nom de Yapu (ou Ya-Pho ou Ya-Pu – EA 296, L.33). La cité resta un État vassal Égyptien jusque vers 1000 av.J.C. Cependant hormis les Égyptiens, Jaffa fut contrôlée par les Cananéens, puis à partir de 1200 par les Philistins notamment par le royaume d’Ashdod. Elle fut ensuite prise par le Roi Hébreux, David (1010-970) et par son fils Salomon qui se servirent de son port pour l’expédition du bois utilisés dans la construction du premier Temple de Tyr.
 
   La ville Juive resta dans les mêmes mains même après la scission du royaume d’Israël. Jaffa est mentionnée quatre fois dans le Tanakh (ou Bible Hébraïque) : Comme une des villes à la tribu de Dan (Livre de Josué – 19:46) ; comme un port d’entrée pour l’acheminement des cèdres du Liban (Deuxième livre des Chroniques – 2:16) pour la construction du Temple du Roi Salomon à Jérusalem ; Comme le lieu d’où le Prophète Jonas s’embarqua pour Tarsis (Livre de Jonas – 1:3) et enfin comme port d’entrée pour l’acheminement des cèdres du Liban pour le deuxième Temple de Jérusalem (Livre d’Esdras – 3:7). Jaffa est également mentionnée dans le Livre de Josué comme la frontière territoriale de la tribu de Dan, d’où le terme "Gush Dan", utilisé aujourd’hui pour la plaine côtière.
 
   De nombreux descendants de Dan vivaient le long de la côte. En 701 av.J.C, à l’époque du Roi de Juda, Ézéchias (726-697) qui avait pris possession de la cité, la région de Jaffa fut conquise par l’Empereur d’Assyrie, Sennachérib (705-681). En 611, le Pharaon Néchao II (610-595) soumit pendant deux ans la Philistie, le pays de Canaan, la Phénicie et il atteignit l’Euphrate où il fixa la nouvelle frontière, à Karkemish. Au printemps 609, lors d’un combat à Megiddo, il tua le Roi de Juda, Josias (640-609), qui s’était rallié aux Néo-Babyloniens la nouvelle puissance montante.
 
   Il continua son avancée pour joindre ses forces à celles de l’Empereur d’Assyrie, Assur-Uballit II (612-609) qui était assiégé à Harran, mais il ne parvint pas à repousser les Babyloniens, Néchao II se retira alors en Syrie du Nord. Assur-Uballit II réfugié dans la ville fut impuissant face à l’avancée des Néo-Babyloniens, la cité est prise et il disparut de l’histoire, l’Assyrie tomba à fin de l’année 609. Vers 605, Jaffa tomba sous la domination du Roi Babyloniens, Nabuchodonosor II (ou Nabou-Koudour-Ousour ou Nebuchadrezzar, 605-562). Les Babyloniens ne la gardèrent pas très longtemps puisque la région changea une nouvelle fois de mains, elle fut envahie par le Roi Perse Achéménide Cyrus II le Grand (559-529) en 538 après que celui-ci ait construit son Empire, qui s’étendait de la Grèce à l’Indus.
 
   Pendant la domination des Achéménides Jaffa fut un moment sous le contrôle du Roi Phénicien Eshmounazar II (ou Eshmun’azar ou Eshmunazar ou Eshmounezer) de Sidon qui l’avait reçue en cadeau des Perses et qui y érigea un temple pour le Dieu Eshmoun. La région fut libérée du joug Perse par le Roi de Macédoine, Alexandre le Grand (336-323). Après la mort d’Alexandre et du partage de son Empire, Jaffa et la région furent le terrain de luttes de pouvoirs entre les différents Diadoques se prétendant successeurs du Macédonien, notamment l’Égypte des Ptolémée et les premiers Rois de la dynastie des Séleucides. Jaffa et sa région finirent par revenir aux Séleucides. Ceux-ci gardèrent la cité jusqu’à ce qu’elle fut prise par les rebelles Maccabéens (Premier livre des Macchabées – X.76, xiv.5).


 

Illustration de jaffa d’Henry de Beauvau – 1615

 
   Certains des habitants de Jaffa, notamment les Grecs, furent hostiles à la révolte de Judas Maccabée (ou Macchabée ou Yehuda Makkabi, Grand Prêtre des Juifs, 165-160) contre les Séleucides. Ils firent monter un grand nombre de Juifs sur des vaisseaux et les noyèrent dans la mer. Vers 161, Judas Maccabée en représailles prit la ville qu’il brûla. Cependant une résistance arriva tout de même à se former, elle fut vaincu seulement un an après par Jonathan Maccabée (Grand Prêtre des Juifs, 160-143), puis une nouvelle fois en 142 par Simon Maccabée (ou Shimon Makkabi, Grand Prêtre et Prince des Juifs, 142-135).
 
   À cette date, Jaffa passa sous le contrôle du royaume Juif des Hasmonéens. Il y eut cependant une interruption à leur domination pendant l’occupation par le Roi Séleucide, Antiochos VII Évergète Sidêtês (138-129). Puis la cité fut reconquise par le souverain Jean Hyrcan I (ou Yokhanan Hyrkanos, Grand-Prêtre et Ethnarque de Juda (Judée, 134-104). Elle fut prise de nouveau par Antiochos XII Dionysos (87-84). Jaffa passe ensuite sous la domination de la dynastie des Hérodiens (ou Antipatrides). Ce fut vers cette époque que la ville fut repeuplée par des Juifs. En 63, le Romain Pompée (106-48 av.J.C) prit Jérusalem ce qui eut pour effet de libérer Jaffa et les autres cités Syriennes et Grecques qui avaient été annexées au royaume Hasmonéen.
 
   Dans le récit de l’anéantissement de la révolte Juive, Jaffa est capturée et brûlée par Cestius Gallus. Caius Cestius Gallus (Mort en 67 ap.J.C.) était le fils d’un Consul de Rome et lui-même un Consul suffect en 42. Selon l’historien Juif Flavius Josèphe (ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe ben Mattathias, 37-v.100), 8.000 habitants de la cité furent massacrés. À partir de cette époque Jaffa devint Romaine et Pompée sépara administrativement la cité, appelée alors Joppé, du reste du pays. Cependant, juste après, Jules César (100-44) en fit cadeau au Roi de Juda (ou Judée) Hyrcan II (67-40).


 

Autre vue d’une ruelle
de la vieille ville

 
   Ce dernier la garda peu de temps, après la mort de César, le Romain Marc Antoine (83-30) l’offrit à sa maîtresse la Reine d’Égypte, Cléopâtre VII Théa Philopator (51-30). Après la mort de cette dernière et de Marc Antoine l’Empereur Romain Auguste (27 av.J.C-14 ap.J.C) en fit cadeau au Roi d’Israël Hérode le Grand (Tétrarque de Judée 41-40, Roi de Judée40-37, Roi d’Israël 37-4 av.J.C).
 
   Plus tard, des Juifs pirates s’organisèrent, ils reconstruisirent, transformèrent et exploitèrent le port qui leur servit de base navale d’où ils dirigeaient des attaques contre les vaisseaux Romains qui allaient vers la Syrie ou vers l’Égypte. En 67 ap.J.C. Jaffa fut conquise par les troupes du nouveau commandant Romain Vespasien (Empereur, 69-79). Après des combats acharnés immortalisés sur les pièces de monnaies Romaines portant les inscriptions Judea navalis et Victoria navalis, Vespasien fit raser la ville et fit ériger à la place une citadelle sous le nom de Flavia Joppé. Il y installa une garnison Romaine.
 
   Une nouvelle cité naquit, où à côté d’une importante communauté Chrétienne, dans la ville vont continuer de vivre aussi des Juifs, mentionnés dans le Talmud. Après la répression de la dernière révolte des Juifs de 132-135, dirigée par Shimon Bar-Kokheba (ou Bar-kokhba ou Bar Kochba), suite à la décision de l’Empereur Hadrien (117-138) de faire de Jérusalem une colonie Romaine, les Samaritains (Peuple apparenté aux Juifs et vivant en Israël et en Cisjordanie) étendirent leur territoire et s’installèrent aussi sur le littoral, y compris à Jaffa. Dans le Nouveau Testament et dans les Actes des Apôtres, Jaffa apparaît dans le récit sur l’apôtre Saint-Pierre qui y a ressuscité la veuve juive Tabitha (ou Dorcas, Actes, ix, 36-42).
 
   Saint-Pierre y eut plus tard, dans la maison de Simon le Corroyer, une vision dans laquelle Dieu lui dit de ne pas faire de distinction entre les Juifs et les païens (Actes, x, 10-16). Cette vision annonça une importante division idéologique entre le Judaïsme et le Christianisme. Une peinture décrivant ce dernier événement peut être vue dans l’église Saint Pierre à Jaffa. La tombe de Tabitha se trouve dans un quartier de l’Est de la ville, Abou Kabir, où elle est abritée par l’église Orthodoxe Russe Sainte-Tabitha. Le cimetière antique de Jaffa contient plusieurs tombes Juives anciennes. Sous l’administration de Byzance, Jaffa fit partie de la province Palaestina Prima et fut encore un port important, comme en témoigne Cyrille d’Alexandrie. Dès le Ve siècle Jaffa devint un évêché. Deux des Évêques de la ville, Fidus (en 431) et Elias (en 536) participèrent aux Conciles de l’Église. La ville fu prise en 636 par les armées islamiques.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
 
Aaron A.Burke :
Egyptians in Jaffa : A portrait of Egyptian presence in Jaffa during the late bronze age, Near Eastern Archaeology 73, 2010.
Allen C.Myers :
The Eerdmans Bible Dictionary, William Eerdmans Publishing Co., Grand Rapids, Michigan, 1993.
Martin Peilstöcker et Aaron A.Burke :
– The history and archaeology of Jaffa, Cotsen Institute of Archaeology Press, University of California Los Angeles, Los Angeles, 2011.
Abraham Rees :
Joppé, Le Cyclopaedia, SF Bradford, Philadelphie, 1820.
Nathan Schur :
History of the Holy Land, Greenhill Books, Tel Aviv, 1998.
Samuel Tolkowsky :
The gateway of Palestine : A history of Jaffa, G. Routledge and Sons, London, 1924.

 

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