NOUVEL  EMPIRE
 
1549   ou   1540   à   1080    ou   1570   à   1070/69
 

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Ahmès I enfant ou le Prince
Ahmès Sipair, les avis divergent
– Musée du Louvre

   La période la plus glorieuse de l’histoire pharaonique, le Nouvel Empire, s’étend sur près de cinq siècles. On admet qu’il couvre les dynasties XVII à XX et qu’il se termine en 1080 avec la création du royaume de Thèbes, par le Grand Prêtre d’Amon Hérihor (1080-1074. Sous le règne de Ramsès XI). Il fait place à une Troisième Période Intermédiaire et à la renaissance basée à Thèbes. Certains spécialistes ne font débuter le Nouvel Empire qu’en 1540 au couronnement d’Ahmès I comme "Pharaon" et finir en 1070/69, date de la fin de règne de Ramsès XI. L’expulsion des Hyksôs, a pour tradition de commencer pendant la XVII dynastie par Sénakhtenrê (ou Taâ I, 1559-1558) qui aurait débuté la longue guerre de libération.
 
   Cette affirmation est basée sur l’hypothèse selon laquelle il était marié à la Reine Tétishery (ou Tetisheri), mère de Séqénenrê et peut-être de Kamosé et grand-mère d’Ahmès I (ou Ahmôsis), trois Rois qui ont joué un rôle primordial dans la guerre contre l’occupation étrangère. Le problème avec le règne de Sénakhtenrê est qu’il n’y a pas de sources contemporaines qui mentionnent son nom. Il n’est connu que par des sources postérieures, qui, souvent sont liées à ses successeurs, ce qui fait suggérer en effet qu’il y avait bien un lien de parenté entre eux. De ce fait il est aussi très difficile de connaître quoi que ce soit sur l’administration du pays sous son règne et sa véritable attitude vis à vis des Hyksôs.
 
   Ce qui est sûr c’est que la révolte est poursuivie par son fils Séqénenrê (ou Taâ II, 1558-1554), puis le fils de celui-ci, Kamosé (1553-1549) qui engage la lutte, à la fois dans le Nord contre le Roi Hyksôs Apopi I (1581-1541), mais aussi dans le Sud contre les Kouchites qui s’étaient emparés de la Basse-Nubie. C’est son frère, Ahmès I (ou Ahmôsis, 1549-1525/24), fondateur de la XVIIIe dynastie, qui débarrassera définitivement le pays des Hyksôs avec la pise de leur capitale, Avaris et réunifiera du pays. C’est le début d’une série de conquêtes qui vont apporter la paix et la prospérité en l’Égypte.

 
   La domination des Hyksôs sur l’Égypte au cours de la Deuxième Période Intermédiaire fut pour le pays une expérience traumatisante qui ne fut pas sans conséquences sur la politique étrangère des Rois du Nouvel Empire. Ils vont par leur volonté expansionniste de développement commercial et de conquêtes militaires, porter à leurs apogées, la grandeur et la puissance de l’Égypte. En quelques décennies, le pays devient la nation la plus puissante dans le proche Orient et elle va faire partie des grandes États de l’époque avec lesquels il fallait compter sur les plans : De la politique internationale, du commerce et surtout de la force militaire.
 
   La politique agressive d’Ahmès I contre l’Asie et la Nubie fut suivie par ses successeurs de la XVIII dynastie, particulièrement par Thoutmôsis I (1504-1492) et Thoutmôsis III (1479-1425) qui ont repoussé les frontières du Nouvel Empire, aux Sud jusqu’à la quatrième cataracte du Nil en Nubie et au Nord jusqu’au fleuve Oronte, au Nord de la Syrie, voire jusqu’à l’Euphrate. Les butins ramenés lors de ces succès militaires vont assurer plusieurs décennies de prospérité. L’ouverture sur le Proche-Orient entraîne la reprise de l’importation de matières premières, notamment : L’argent et l’or d’Asie et de Nubie, le lapis-lazuli d’Asie centrale et la turquoise du Sinaï. Ces énormes apports d’argent ajoutés aux tributs envoyés par les pays soumis vont permettre une période d’un faste qui ne sera jamais égalée.
 
        Cette richesse profitera à l’art, mais aussi sera traduite par une activité de constructions de monuments imposants, tel que l’agrandissement du temple d’Amon-Rê à Karnak, la construction du temple de Louxor etc…  La stabilité de l’Égypte est brièvement rompue pendant le règne du Pharaon Amenhotep IV (Aménophis, 1353/52-1338), également connu sous le nom d’Akhénaton. Celui-ci change la religion Égyptienne et fait fermer les temples, surtout ceux dédié à Amon. Il favorise un nouveau Dieu, la divinité solaire Aton. C’est à partir de l’an 4/5 de son règne que la cour au grand complet déménage pour la nouvelle capitale, Amarna (ou Akhetaton, l’horizon d’Aton), l’actuelle Tell el-Amarna, en Moyenne-Égypte.


 

Thoutmôsis I – British Museum

 
   En architecture comme dans la sculpture on assiste à de profondes modifications, "le style Amarnien" donnera son nom à la période artistique, on parle aussi de néo-Égyptien. Dans l’iconographie le Pharaon et sa famille remplacent les représentations des Dieux dans tout le pays. Pendant cette période d’agitation et de bouleversement, qui est souvent appelée la "révolution Amarnienne", l’Égypte va perdre de son influence au Proche-Orient et Nubie. Après la mort d’Amenhotep IV et le désordre qui l’accompagna, le pays ne retrouvera de sa puissance, que 15 ans après avec le règne d’Horemheb (1323-1295). Celui-ci, sans héritier, lèguera ses pouvoirs à sa mort à son général en chef et Vizir Ramsès I (1295-1294) qui fondera la XIX dynastie.
 
   Les premiers Rois de la XIX dynastie, Séti I (1294-1279) et Ramsès II (1279-1213), vont reconstituer la gloire perdue de l’Egypte en reprenant les territoires abandonnés à l’étranger. Ils vont continuer l’activité de construction monumentale commencée lors de la XVIII dynastie. Ces Pharaons vont conquérir de grandes régions d’Asie, mais la situation internationale avait changé et les Égyptiens vont se trouver face à un nouveau et puissant ennemi : Les Hittites. Les hostilités entre l’Egypte et les Hittites ne se termineront qu’en l’an 21 du règne de Ramsès II avec un traité de paix entre les deux pays. Le reste du long règne de ce Pharaon, près de 67 ans, sera paisible et prospère. Il déplace la capitale à Pi-Ramsès, qui devient vite un point militaire stratégique à l’Est Delta (Près d’Avaris).
 
   Grâce à ses points d’eaux et ses forteresses, la cité servait aussi de base de départ pour les campagnes vers la Palestine, permettant une action rapide de l’armée en cas de révoltes en Asie. Les successeurs de Ramsès II, cependant, n’arriveront pas à marcher sur ses traces, de plus la dynastie assistera impuissante à des infiltrations de populations nomades en quête de richesses. En particulier les Libyens qui vont s’introduire au fil des années de plus en plus loin dans le pays. Après le faste des XVIIIe et XIXe dynasties, l’anarchie et la corruption vont s’installer lors de la XXe dynastie et miner le pouvoir des Rois. La Nubie va connaître des soulèvements et échapper au contrôle des Égyptiens.

 
   Il y aura un sursaut avec Ramsès III (1184-1153), qui lors de son règne repoussera plusieurs invasions étrangères des "Peuples de la mer". Dont la dernière, une triple attaque menée par l’Ouest, l’Est et la mer, lors d’une éclatante victoire qui mettra un terme aux désirs d’invasion des barbares. Grâce à une armée forte il reconstituera pour un temps l’influence Égyptienne en Syrie/Palestine. Mais son règne sera malheureusement aussi marqué par la corruption, l’agitation sociale et des conspirations contre lui. Pendant les années qui suivent sa mort, ses successeurs ne peuvent qu’observer impuissants, la chute de l’influence de l’Égypte qui Roi après Roi perd ses principales conquêtes. Les tombes sont pillées et l’unité et la stabilité de l’Égypte vont tomber en décrépitude en grande partie du fait :
Des Grands Prêtres d’Amon à Thèbes, qui vont prendre de plus en plus d’importance. Ils vont devenir les maîtres de la Haute-Égypte. Certains prendront même le titre de Roi et une titulature.
D’une caste militaire qui devient un autre groupe puissant dans la société Égyptienne, particulièrement les militaires descendants d’anciens prisonniers de guerre Libyens, les Méchouech (ou Meshwesh ou Mâchaouach). Elle était établie dans un premier temps à Bubastis, puis à Tanis dans le Delta et avait petit à petit étendu son territoire jusqu’au Fayoum et détenait la force armée du royaume. Ces militaires vont aussi réclamer leur part de territoire Égyptien. Ce qui fait que vers la fin de la XXe dynastie, l’Égypte est de nouveau divisée en plusieurs fractions rivales qui vont mettre fin au Nouvel Empire et amener la Troisième Période Intermédiaire.

 

Voir l’article sur l’art au Nouvel Empire

 

Liste des Rois de la XVIIe dynastie

 

    Voir aussi  la carte de la
Deuxième Période Intermédiaire

Généalogie de la Dynastie

 

Liste des Rois de la XVIIe dynastie : Autre chronologie des Rois de la dynastie
selon Jacques Kinnaer et Kim Steven Bardrum Ryholt
Antef V ou  IV
Rahotep
Sobekemsaf I
Djéhouty
Montouhotep VII
Nébiryaou I  ou  Nébieraourê I
Nébiryaou II  ou  Nébieraourê II
Semenenrê  ou  Semenrê
Souserenrê  ou Beb-Ânkh
Sobekemsaf II
Antef VI  ou  V
Antef VII  ou  VI
Antef VIII  ou  VII
Sénakhtenrê  ou  Taâ I
Séqénenrê  ou  Taâ II
Kamosé  ou  Kamès  ou  Kamosis
1625-1622
1622-1619
1619-1603
1603-1602
   1601
1601-1582
  1582
1582-1580
1580-1572
1572-1570
1570-1568
1568-1565
1565-1559
1559-1558
1558-1554
1553-1549
 

Rahotep
Sobekemsaf  (Mais : Sekhemrê Shedtaoui)
Antef VI
Antef VII
Antef VIII
Sobekemsaf II  (Mais : Sekhemrê Ouadjkhâou)
Sénakhtenrê  ou  Taâ I
Séqénenrê  ou  Taâ II
Kamosé
 
Un Roi dont la position au sein de la dynastie est incertaine
Nebmaâtrê

 

Liste des Rois de la XVIIIe dynastie

 

Ahmès I  ou  Ahmosis I
Amenhotep I  ou  Amenôphis I
Thoutmôsis I  ou  Djéhoutymosé I
Thoutmôsis II
Hatchepsout  ou  Hatshepsout
Thoutmôsis III
Amenhotep II
Thoutmôsis IV
Amenhotep III
Amenhotep IV  ou  Akhénaton
Ânkh-Khéperourê Néfernéferouaton
Semenkhkarê  ou  Smenkhkarê
Toutânkhamon
Aÿ II
Horemheb
1549-1525/24
1525/24-1504
1504-1492
1492-1479
1479-1457
1479-1425
1428/27-1401
1401/1400-1390
1390-1353/52
1353/52-1338
1338-1336/1335
   1336
1336/1335-1327
1327-1323
1323-1295

Généalogie
de la Dynastie

 

Les tombes

 

Liste des Rois de la XIXe dynastie

 

Ramsès I
Séthi I
Ramsès II
Mérenptah ou Mineptah
Amenmes
Séthi II
Siptah  Mérenptah
Taousert (Reine)

1295-1294
1294-1279
1279-1213
1213-1203
1203-1199
1203-1194
1194-1188
1188-1186

  Voir les enfants de Ramsès II

Généalogie
de la Dynastie

Les tombes

 

Liste des Rois de la XXe dynastie

 

Sethnakht
Ramsès III
Ramsès IV
Ramsès V
Ramsès VI
Ramsès VII
Ramsès VIII
Ramsès IX
Ramsès X
Ramsès XI
1186-1184
1184-1153
1153-1147
1147-1143
1143-1136
1136-1129
1128-1126
1126-1108
1108-1099
1099-1069

Généalogie
de la Dynastie

Les tombes

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la période voir les ouvrages de :
 
Cyril Aldred :
New kingdom art in ancient Egypt during eighteenth dynasty, Alec Tiranti, London, 1951, 1961 et Décembre 1962.
Morris Leonard Bierbrier :
The Late new kingdom in Egypt, c. 1300-664 B.C., a genealogical and chronological investigation, Liverpool monographs in archaeology and oriental studies, Aris and Phillips, Warminster, 1975.
Christiane Desroches Noblecourt, Cyril Aldred, Paul Barguet, Jean Leclant et Hans Wolfgang Müller :
L’Empire des conquérants : L’Égypte au Nouvel Empire (1560-1070 avant Jésus-Christ), collection : L’univers des formes, Gallimard, Paris, 1979 – EÉditions Gallimard, Octobre 2008.
Pierre Grandet :
Les Pharaons du Nouvel Empire (1550-1069) : Une pensée stratégique, Collection : L’art de la guerre, Éditions du Rocher, Février 2008.
William Christopher Hayes :
Egypt : Internal affairs from Tuthmosis I to the death of Amenophis III, Cambridge Ancient History, Revised edition, vol. 2, chapter 9, Cambridge University Press, 1962.
Egypt : From the death of Ammenemes III to Seqenenre II , Cambridge Ancient History, Revised edition, vol. 2, chapter 2., Cambridge University Press, 1962.
Egypt : From the Expulsion of the Hyksos to Amenophis I, Cambridge Ancient History, Revised Edition, Vol.2, Chapter 8, Cambridge University Press, 1965.
Kenneth Anderson Kitchen :
Further Notes on New Kingdom Chronology and History, pp : 313-324, Chronique d’Egypte 63, 1968.
Erik Hornung, Rolf Krauss et David Warburton :
Handbook of ancient egyptian chronology, Handbook of Oriental Studies : Section 1, the Near & Middle East, illustrated edition, Brill Academic Pubishers, Leiden, Décembre 2005 et Octobre 2006.
Alexandre Piankoff :
– Les grandes compositions religieuses du Nouvel Empire et la réforme d’Amarna, pp : 207-218, BIFAO 62, Le Caire, 1964.
Donald Bruce Redford :
– Pharaonic king-lists, annals, and day-books : A contribution to the study of the Egyptian sense of history, Society for the Study of Egyptian Antiquities, Février 1986 – Ontario Benben Publications, Mississauga, Ontario, Février 1986.
Heinz Joseph Thissen et Günter Burkard :
Neues Reich, Einführung in die altägyptische literaturgeschichte 2, Heinz J. Thissen, Münster, Lit Verlag, 2007, 2008 et Janvier 2010. 
Joyce Anne Tyldesley :
– Egypt’s golden empire : The dramatic story of life in the new kingdom, Headline Book Publishing, Novembre 2001 et Juin 2002.
Claude Vandersleyen :
L’Égypte et la vallée du Nil, tome II, de la fin de l’Ancien Empire à la fin du Nouvel Empire, Nouvelle Clio, PUF, Paris, Novembre 1995 et Novembre 1998.
Jürgen Von Beckerath :
Untersuchugen zur politischen geschichte der zweiten zwischenzeit in Ägypten, Ägyptologische forschungen 23, J.J.Augustin, Glückstadt, Janvier 1964.
Jean Yoyotte :
Le Nouvel Empire, 1550-1080, environ, sites bibliques et sites moins connus, pp : 24-29, Dossiers d’archéologie 213, Faton, Dijon, 1996.

 

 
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