Autres  Royaumes  et  Villes :
L’Ionie
 

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 Pour plus de détails voir aussi les cités Ioniennes :  Chios, Clazomènes, Colophon, Éphèse, Érythrée, Lébédos,

Magnésie du Méandre, Milet, Myonte, Phocée, Priène, Samos, Smyrne, Téos

 


 Sommaire
 

Localisation
Origines et structures
Économie
Civilisation
Démographie
Histoire
Bibliographie

 

La bibliothèque de
Celsus à Éphèse

 

Localisation

 
   L’Ionie (En Grec : ‘Iωνία ou ‘Iωνίη Ionia, en Latin : Ionia, en Turc : İyonya) était une région côtière du centre de l’Anatolie, en Turquie actuelle. Ce fut à un moment la région de la Lydie qui couvrait la partie de la côte Ouest de l’Asie Mineure. La Ionie seule allait de Phocée, dans le Nord près de l’embouchure de la rivière Hermion (Aujourd’hui le Gediz), jusqu’à Milet, dans le Sud près de l’embouchure de la rivière Méandre, plus des îles de la mer Égée, Chios et Samos. Elle correspond précisément à la région située dans un rayon de 170 km. autour de la de Smyrne (Aujourd’hui Izmir). Toutefois en fonction des ouvrages et auteurs le nom est aussi donné pour une région qui couvre pratiquement toute la côte et comprendrait l’Éolide et la Carie, voire la Mysie pour certains.
 
   La région comporte trois vallées extrêmement fertiles formées par la sortie de trois rivières, parmi les plus importantes d’Asie Mineure : L’Hermion dans le Nord, qui se jette dans le golfe de Smyrne, mais à une certaine distance de la ville ; le Caster, qui coulait sous les murs d’Éphèse et le Méandre, qui dans les temps anciens avait ses eaux qui baignaient les murs de Milet, mais dont le port a été progressivement comblé par les dépôts du fleuve. Avec l’avantage d’un climat particulièrement agréable dans cette partie de l’Asie Mineure, l’Ionie était célèbre dans toute l’antiquité pour être la plus fertile et la plus riche de toutes les provinces d’Asie Mineure.  
  

 
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Origines  et  structures

 
   Selon la tradition, la population de la région fut issue de la deuxième vague de migration Achéenne originaire d’Argolide, d’Attique et d’Eubée, au XIe siècle, qui vint se mêler aux Doriens, occuper les Cyclades et s’installer au Sud de l’Éolide. La tradition rapporte pour chaque cité plusieurs fondations qui correspondent aux différentes vagues d’émigrants. Leurs installations sont liées à l’histoire légendaire des Ioniens dans l’Attique, qui affirme que les colons étaient dirigés par Néléus et Androclus, fils de Codrus, dernier Roi d’Athènes.
 
   L’Ionie ne fut Jamais un État unifié, au sens propre du terme, elle était nommée Eponymously d’après le nom d’une tribu qui, à l’époque archaïque, occupait principalement les côtes et les îles de la mer Egée. Toutefois cette Région se composa, vers 1100, en une confédération de douze cités : Chios (ou Chio ou Kios), Clazomènes, Colophon, Éphèse, Érythrée, Lébédos, Milet, Myonte, Phocée, Priène, Samos, Téos. Smyrne (ou Izmir) fut ensuite rattachée à la confédération et Halicarnasse les rejoignit après avoir été chassé pour impiété de la sienne, elle eut pour centre religieux le temple de Poséidon.
 
   La confédération laissait aux cités leur indépendance, avec leur propre gouvernement et organisation sociale, mais elles se groupèrent en associations religieuses autour d’un sanctuaire commun situé à Priène, appelé le Panionion (ou Panionium). Malgré cette alliance forte on constate qu’il y avait de nombreux conflits frontaliers entre les cités. Toutes les villes optèrent pour le même dialecte et furent dirigées politiquement sur le model Grec, par des Rois rapidement remplacés par des Tyrans.

 

Économie

 
   La géographie de l’Ionie la plaçait dans une position stratégique qui était à la fois favorable et défavorable. Elle eut toujours une puissance maritime fondée par des gens qui gagnaient leur vie par le commerce en temps de paix et en maraude dans les temps troublés. Les côtes Ioniennes présentaient beaucoup d’avantages qui apportèrent de grandes richesses grâce à une économie florissante due :
 

Maquette du port et du marché de Milet –
Pergamon Museum de Berlin

 

 

À de bons abris naturels facilitant l’établissement de nombreux ports qui favorisaient le commerce maritime (Jusqu’en Égypte).
À des communications aisées vers l’arrière-pays.
Aux plateaux qui permettaient l’élevage des moutons.
Aux collines pour la culture d’arbres fruitiers et d’oliviers, notamment à Chios qui était réputée pour la bonne qualité de ses vins, de ses figues et de sa production d’orange.
Et enfin grâce aussi à de larges vallées qui permettaient la culture des céréales et aussi à un climat agréable, et l’élevage des chevaux.
 
   Les voies de communications avec l’arrière pays et les autres régions d’Asie Mineure ou du monde Asiatique furent facilitées par les "Routes Royales". Ces dernières constituaient tout un réseau de routes, sécurisées par des gardes, on y trouvait tout du long des postes (Les angareion) garnis de troupes et semble t-il des hôtelleries. Ce réseau fut étendu par les Perses lors de l’invasion. À cette époque, la plus célèbre d’entre elles, reliait Sardes (en Lydie) à Suse (en Élam), soit environ 2450 km. Elle traversait la Phrygie, atteignait le fleuve Halys à Ptérium (Boghaz-Khoï aujourd’hui). Elle partait ensuite vers le Sud à travers les monts Taurus pour arriver aux rives de l’Euphrate à Samosate (ou Samsat). Puis la route traversait le Tigre à Ninive, suivait le fleuve pour atteindre la capitale de l’Élam.

  

 
 

 
 

Anaximandre – Détail de l’École
d’Athènes – Raphaël – 1511
Héraclite – Toile de H.Brugghen
– 1628
Pythagore – Détail de l’École
d’Athènes – Raphaël – 1511
Leucippe

Civilisation

 
   Les villes côtières étaient placées dans des positions défendables sur des îles ou des caps de manière à contrôler les routes intérieures de la vallée du rift. Les habitants de ces vallées étaient de différentes ethnicités. Les populations des villes furent multi culturelles et reçurent les stimulations culturelles de nombreuses civilisations de l’Est de la Méditerranée, ce qui aboutit à une brillante société.
 
   On situe l’Ionie comme le berceau en Grèce de la philosophie (L’École Ionienne), des sciences, des lettres, des arts et de l’architecture avec l’ordre ionique. De nombreux philosophes et savants furent issus des cités Ioniennes comme, à Milet : Anaximandre (Philosophe et mathématicien, 610-546), Anaximène (Philosophe, v.585-v.525), Leucippe (Philosophe, v.460-370), Thalès (Philosophe v.625-547, il fut l’un des Sept Sages de la Grèce), à Éphèse : Héraclite (Philosophe, fin du VIe siècle), à Clazomènes : Anaxagore (Philosophe, 500-428) et l’île de Samos où serait né Pythagore (Mathématicien, astronome et philosophe, 580-490).
 
   Cette région reste aussi dans l’histoire pour ses richesses et la civilisation qui s’y développa, la plus fastueuse et raffinée qu’ai jamais connu la Grèce et l’Asie Mineure. Les produits de luxe et de qualité y furent très prisés, les belles demeures et les grands banquets semblent courants. À ses banquets, les courtisanes élégantes et cultivées fascinaient. Les Ioniens étaient représentatifs du point très élevé de sophistication atteint par la civilisation Grecque.
 
   L’Ionie fut très vite convoitée pour sa richesse économique et son développement intellectuel, par ses puissants voisins entreprenants. Cette brillante civilisation était malheureusement très fragile car les Ioniens n’avaient pas une armée performante et entraînée et les cités furent trop souvent désunies, voire même en conflit pour des questions de frontière (ex: Milet, Priène et Samos). De plus leurs routes qui étaient aisées pour le commerce et les échanges, rendaient propice les invasions. La région se trouva donc particulièrement exposée aux raids militaires des puissances voisines.

 

Démographie

 
   Les références démographiques sont disponibles uniquement à partir de sources littéraires. Hérodote (Historien Grec, v.484-v.425) précise qu’en Asie Mineure, les Ioniens se répartirent en douze villes, qu’ils venaient du Nord du Péloponnèse, leur ancienne patrie et qu’ils devinrent Achéens après leur départ. Ces villes d’Asie Mineure (Voir liste ci-dessus) furent rejointe par Smyrne qui fut ensuite occupée par des Ioniens de Colophon et de ce fait, devint une cité Ionienne. Un événement qui aurait eu lieu avant la fin du temps d’Hérodote. Cependant ces villes ne correspondent pas à celles de l’Achaïe.
 

Anaximène

 

 

Thalès

 En outre, les Achéens d’Hérodote parlaient le Dorique (ou Corinthien), alors que dans Homère, ils sont dépeints comme étant le royaume de Mycènes, qui très probablement parlait le Grec, ce qui n’est pas Dorique. Si les Ioniens venaient d’Achaïe, ils l’auraient quitté durant ou après la migration Grecque d’Est en Ouest.
 
   Nous n’avons pas, en Anatolie, retrouvé de document datant de l’Âge du Bronze où l’on trouve les noms de Ionie ou Ioniens. Des textes Hittites parlent d’Achéens sous leur nom d’Akhaioi (ou Ahhiyawa, en Grec : ‘Aχαιοί), dans un lieu qui pourrait être identifié à l’Ionie, mais qui n’est pas complètement certain. Cette population aurait été en contact avec les Hittites de l’époque. Milet et quelques autres villes auraient plutôt été fondées par des non-Grecs, puis reçues des populations Mycéniennes Grecques, probablement sous le nom d’Achéens. En l’absence de preuves archéologiques, la population Achéenne, quel que soit son nom, semble descendre de la Ionie archaïque, ce qui n’exclut pas, bien sur, la possibilité d’une colonisation.

 

L’histoire….

 
   En Anatolie les Grecs furent le foyer de la population qui occupa la péninsule de la côte Égéenne des montagnes de l’Ouest où résidaient différents peuples. Ces Anatoliens créèrent divers États semi-autonomes, qui tombèrent finalement sous la domination d’une autorité centrale de l’Empire Hittite. Toutefois, ce dernier à la fin de l’Age du Bronze s’éteignit et les cités Ioniennes profitèrent du vide politique pour se développer en tant que cités-États. Vers 700, après avoir essaimé de prospères colonies vers le Nord (Pont Euxin) et vers l’Ouest (Mer Ionienne), l’Ionie attira la convoitise de son puissant voisin la Lydie. D’après Strabon (Géographe Grec, v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C), un de ses Rois, Gygès (687-652 ou 685-644), qui fut le premier des Mermnades, débuta sa première campagne en s’emparant de la côte Carienne, puis du Nord et du Sud de la Troade et de la Mysie. Il fut, semble t-il, aidé au début par les Milésiens qui établirent la colonie d’Abydos sur l’Hellespont. La guerre avec l’Ionie dura des dizaines d’années pour ne se terminer qu’en 604.


 
Tête d’un homme – v.350
    – Mausolée d’Halicarnasse

 
   Grâce à la supériorité de sa cavalerie, Gygès assiégea son ancien allié Milet, puis Smyrne, mais sans succès, par contre il prit Magnésie et Colophon (Selon Hérode, historien Grec, 484-v.425). Les Lydiens finirent toutefois par posséder toute la région. Cette domination dura près d’un siècle et demi puisque après la défaite du dernier Roi Lydien, Crésus (ou Kroisos, 562-546 ou 561-547) devant le Roi Perse, Cyrus II (559-529), l’Ionie et ses riches cités passèrent sous la domination des Achéménides. Elle dut leur payer de lourds tributs et entretenir les garnisons, en contrepartie les Perses laissèrent, semble t-il, aux cités une certaine autonomie, mais cette perte d’indépendance arrêta net l’essor intellectuel de la civilisation Ionienne. À partir de cette époque les Ioniens commencèrent à émigrer massivement : Les habitants de Téos en Thrace, ceux de Phocée à Aléria en Corse et sur la côte Méditerranéenne Française (Aujourd’hui Marseille, Nice, Agde), en Sardaigne etc… Cet asservissement augmenta avec le Roi de Perse, Darius I (522-486).
 
   En 504, un sursaut de "nationalisme" poussa les cités Ioniennes à se révolter contre les Perses, mais elles furent battues. Pas découragées, en 499 av.J.C, une nouvelle révolte des éclata, favorisée par les soutiens militaires d’Athènes et d’Érétrie (Cité-État dans l’île d’Eubée). Cependant après quelques courtes victoires, la révolte tourna au désastre et la population paya lourdement ce soulèvement. La coalition fut battue à la bataille de Ladé, près de Milet, à l’été 494, lorsque les cités Ioniennes se retrouvèrent opposées à la flotte Perse de Darius I (522-486). Milet et Éphèse furent détruites et incendiées et, la même année, une grandes partie des populations d’Ionie fut déportée comme esclave en Mésopotamie. De nombreux habitants (Marchands, artisans, poètes, penseurs etc.)émigrèrent, emportant avec eux les raffinements de leur culture. Ce fut un coup d’arrêt à l’essor intellectuel de l’Ionie. Ce ne fut qu’après les victoires des cités de la Grèce continentale : En 490 à Marathon, qui mit fin à la Première Guerre Médique, puis celles des batailles de Salamine, le 29 Septembre 480, et de Platées, le 27 Août 479 et du cap Mycale, en Août (ou Septembre) 479, qui mirent fin à la Deuxième Guerre Médique, que les Ioniens retrouvèrent leur liberté. L’expansion de l’Empire Perse vers l’Ouest était définitivement arrêté.
 


 

Vue su site de Magnésie du méandre

  Cette liberté fut de courte durée car ce fut au tour d’Athènes, qui avait joué un rôle prépondérant dans la victoire, de tirer profit de la région avec en 478 la fondation de la Ligue de Délos, où beaucoup de villes Ioniennes entrèrent.  La Ligue entreprit de constituer un Empire maritime assurant l’hégémonie d’Athènes sur la mer Égée et sa domination sur le monde Grec. L’Ionie et ses cités subirent ensuite les Guerres du Péloponnèse (431-404), où certaines s’allièrent à Athènes.
 
   En 412, sur l’instigation d’Alcibiade (450-404), les cités d’Ionie se rebellèrent contre Athènes. L’aventure fut de courte durée, les villes furent ramenées à l’obéissance vers 411/410 par la cité Attique. En 405, le Sparte, Lysandre entra à Éphèse et battit la flotte Athénienne à la bataille d’Aigos Potamos. Après sa victoire, toutes les cités restées fidèles à Athènes avant la bataille lui firent défection et se soumirent à Lysandre, les Éphésiens lui érigèrent même des statues.
 
   Quand les Athéniens reprirent la cité, ces statues furent remplacées par celles de Conon et de Timothée. Cependant en 404 l’hégémonie Athénienne n’exista plus et la Ligue de Délos fut dissoute. Les cités d’Ionie passèrent alors de nouveau sous la tutelle des Perses. En 395, l’impopularité d’Athènes fut si grande qu’un parti pro-Sparte vit le jour et prit le pouvoir à Éphèse. La même année le Roi de Sparte, Agésilas II (398-360) lança une campagne en Asie Mineure contre le Satrape Perse de Lydie et de Carie, Tissapherne (v.413-395). La campagne d’Agésilas II se solde par la libération des cités d’Ionie de la tutelle Achéménide. Elles subirent ensuite la domination de Sparte, mais pour peu de temps. Le climat politique était très tendu et en 387/386, Sparte menacée de tous côtés, conclut la paix d’Antalcidas ou paix du Roi avec les Perses et tous les Grecs. Elle acceptait la domination Perse et leur cédait des cités d’Asie Mineure, dont certaines d’Ionie.
 


 

Le temple d’Hadrien à Éphèse

    Après un sursaut de Sparte, en Juillet 371, à la bataille de Leuctres la suprématie Spartiate sur le monde Égéen fut définitivement terminée. L’hégémonie du vainqueur, Thèbes qui s’ensuivit n’eut que peu d’impact sur le monde Anatolien. Les Perses, profitant du cahot du monde Grec, reprirent possession de l’Ionie. Leurs nouvelles dominations, physique et politique, furent similaires à celles qui précédaient les Guerres Médiques, en particulier sur les très lourds impôts.
 
    Les Généraux Macédoniens, Parménion (v.400-330) et Attalos (ou Attale) pénétrèrent en Ionie au printemps 336 pour préparer l’attaque des troupes du Roi de Macédoine, Alexandre le Grand (336-323) sur l’Orient. Ils furent accueillis par les citées en libérateurs. L’année suivante Alexandre entra à son tour en Ionie et fini de libérer la région. Après sa mort l’Ionie et l’Asie Mineure furent disputées entre les différents Diadoques, mais restèrent en grande partie Macédonienne. Cependant, en 301, après la bataille d’Ipsos en Phrygie, contre Antigonos I Monophtalmos (306-301), toute la région tomba sous la domination du vainqueur, le Roi de Thrace, Lysimaque (322-281). Lorsqu’il mit la main sur les cités d’Ionie, il se trouva en face d’une coalition "la Confédération Ionienne" (Formée un peu avant 315). Cette confédération, dont les structures furent à peu de choses près semblables à celle de la Ligue de Délos, regroupait l’ensemble des cités d’Ionie dans le but d’associer leurs forces économiques et militaires.
 
   En 284, Lysimaque dut se heurter à cette confédération lorsqu’une partie de l’Asie Mineure se rebella, suite à l’exécution par le Roi de son propre fils. Il eut de plus un rival important, le Roi Séleucide, Séleucos I Nikâtor (305-280). Celui-ci entra en guerre contre Lysimaque et en Février 281 à la bataille de Couroupédion (ou Corupedion ou Curupedion, en Lydie), Lysimaque fut vaincu et tué. Ses territoires d’Asie Mineure, dont l’Ionie, devinrent alors possession Séleucide, ils le resteront jusqu’en 190 à la bataille de Magnésie du Sipyle. Cependant les Séleucides n’eurent pas entièrement la main mise sur certaines villes, comme Éphèse par exemple, car ils n’occupèrent pas l’intégralité de l’Asie Mineure et certaines cités se retrouvèrent au centre des conflits d’influences et d’intérêts entre les Séleucides à l’Est, les Rois de Pergame au Nord et les Ptolémée d’Égypte. Lors de la période Séleucide, le Roi Antiochos II Théos (261-246) répudia son épouse Laodice I (ou Laodiké) et l’exila à Éphèse. Dans le même temps, dominées par les Attalides de Pergame, les autres cités Anatoliennes prirent progressivement leur indépendance et des Tyrans s’emparèrent du pouvoir. Ces derniers furent ensuite chassés par Antiochos II qui redonna leurs libertés à toutes les cités.


Reproduction de l’emblème de Chios

 
   La fin du règne de ce Roi fut assombrie par de sanglantes luttes dynastiques qui opposèrent l’ex Reine Laodice I et son fils Séleucos II Kallinikos à la nouvelle Reine Bérénice II. Au cours de son séjour à Éphèse, Laodice I fomenta de nombreuses intrigues pour redevenir Reine. À la suite de l’assassinat de sa sœur Bérénice II, Ptolémée III Évergète I (246-222) envahit la Syrie et la Troisième Guerre de Syrienne éclata (246-241), qui vit la victoire de l’Égypte et où la flotte Égyptienne balaya les côtes de l’Asie Mineure. L’Ionie devint alors possession de l’Égypte qui la garda de 263 à 197. Date où elle fut reconquise ainsi que toute l’Asie Mineure par le Roi Séleucide, Antiochos III Mégas (223-187). Ce fut à cette période que les Séleucides entrèrent en conflit avec Rome.
 
   Le Roi de Pergame Eumène II (ou Eumènès, 197-159) s’étant allié aux Romains dans ce conflit pour contrer l’expansion Séleucide en mer Égée, obtint à la victoire, par la paix d’Apamée, en 188, le contrôle d’une partie de l’Asie Mineure. L’Ionie se trouva dans la région nouvellement attribuée et resta sous la domination des Attalides jusque sous le règne d’Attalos III Philométor (ou Attale, 138-133). Lorsque celui-ci mourut sans enfant mâle, il légua son royaume à la République Romaine et l’Anatolie, dont l’Ionie, passa dans le monde Romain. Aristonicos (ou Aristonikos) son demi-frère, revendiqua alors l’héritage des Rois de Pergame, mais sa flotte fut anéantie à Kymé (ou Cyme) par celle d’Éphèse qui avait pris le parti des Romains. Ceux-ci incorporèrent l’Ionie dans la province d’Asie et lui accordèrent de nombreux privilèges fiscaux et commerciaux. La province fut placée sous la direction d’un Proconsul, dont l’une des résidences se trouvait à Éphèse et toute la région suivit à partir de cette époque l’histoire de Rome.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la région voir les ouvrages de :
 
Ekrem Akurgal :
The early period and the Golden Age in Ionia, AJA 66, N°4, New York, Octobre 1962.
Patrick Baker :
La défense de la cité en Ionie à la période hellénistique, École Pratique des Hautes Etudes, Paris, 1996.
Pierre Briant, Pierre Lévêque et Pierre Brûlé :
Le monde Grec aux temps classiques, Presses Universitaires de France, Paris, 1995.
Filippo Càssola :
La Ionia nel mondo miceneo, Edizioni scientifiche italiane Napoli, Naples, 1957.
Lionel Ignacius Cusack Pearson :
Early Ionian historians, Greenwood press, Westport, 1975.
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Chez les grecs de Turquie : Autour de la mer Égée : Smyrne, Lesbos, Lemnos, Thasos, le mont Athos, les côtes d’Ionie, de Thrace et de Macédoine en Thessalie, Édouard Cornély, Paris, 1897.
Kenan Eren et Etienne Roland :
Les sanctuaires et l’espace de l’Ionie à l’époque archaïque, Université Panthéon-Sorbonne, Paris 1, 2009.
James Allan Stewart Evans :
Histiaeus and Aristagoras : Notes on the Ionian Revolt, pp : 113-128, American Journal of Philology 84, N°2, Avril 1963.
Herodotus and the Ionian revolt, pp : 31-37, Historia : Zeitschrift fur Alte Geschichte 25, N°1, Janvier 1976.
Pericles B.Georges :
Persian Ionia under Darius : The revolt reconsidered, pp : 1-39, Historia : Zeitschrift fur Alte Geschichte 49, N°1, Janvier 2000.
Alan M.Greaves :
The land of Ionia : Society and economy in the Archaic period, Wiley-Blackwell, Malden, 2010.
George Leonard Huxley :
The early Ionians, Faber & Faber, London, 1966.
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Herodotus and the Ionian revolt, pp : 24-36, Historia : Zeitschrift fur Alte Geschichte 17, N°1, Janvier 1968.
Attilio Mastrocinque :
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Lionel Ignacius Cusack Pearson :
Early Ionian historians, Clarendon Press, Oxford, 1939.
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Ionian trade and colonization, Archaeological Institute of America, New York, 1959 – Ares publications, Chicago, 1984.
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La migration Grecque en Ionie, Institut Français d’Athènes, Athènes, 1958.
Le peuplement de la Grèce et du bassin Egéen aux hautes époques, Ekdotikè Athenon, Athènes, 1977.
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Freya Stark :
Ionia, a quest, J. Murray, London, 1954.

 

 
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