XXIe  DYNASTIE
 
1070 / 1069    à    945
 
Tanite  (Tanis)

 

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  Psousennès  I  ou  Pasebakhaienniout  I

             DATES  de  RÈGNE
       1043 (1039)-991
     D.Arnold, P.A.Clayton, J.Malek,
I.Shaw, D.Sitek, T.Schneider
1055-1004  D.B.Redford
1044-1004  A.Eggebrecht
1044/43-994/93  S.Quirke,
J.von Beckerath
1040- 993  P.Vernus, J.Yoyotte
1040- 992  J.Kinnaer, P.A.Piccione
1039- 993  N.Grimal
1034- 981  A.M.Dodson

 

  • Hr kA-nxt-m-dd-imn wsr-fAw sxai-m-wAst
  • nbti wr-mnw-m-ipt-swt nb-pHti- waf-tAwj-wa-nsit-mj-RA-m-pt
  • bik nbw smA-xprw dr-pDt-9
  • aA-xpr-ra stp.n-imn mri-imn
  • pA-sbA-xAi-n-niwt mri-imn , ra-msi-sw pA-sbA-xai-n-niwt
     
  • Psusennês  (Manéthon)
   TITULATURE
Nom d’Horus
Horus Kanekhetmedjedamon Ouserfaou Sekhâemouaset
(Horus Taureau victorieux par le don d’Amon, riches en énergie, Celui qui apparaît radieux [Intronisé] à Thèbes)
Hr kA-nxt-m-dd-imn wsr-fAw sxai-m-wAst
Nom de Nebty
Nebty Ouermenouemipetsout Nebpehtiouâftaoui Wahnesitmirêempet
(Nebty Grand dans les monuments de Karnak, puissant Seigneur, Souverain des Deux Terres comme Rê, Seigneur du ciel)
nbti wr-mnw-m-ipt-swt nb-pHti-waf-tAwi wa-nsit-mi-RA-m-pt
Nom d’Horus d’or
Bik Nebou Semakhéperou Djerpedjetpesdjet Itiemsekhemeftaouinebou
(Horus d’Or Qui unit, anime et vainc les ennemis de l’Égypte (neuf arcs), et avec sa puissance a conquis tous les pays)
bik nbw smA-xprw dr-pDt-9 iTi-m-sXm-f-tAwi-nbw
Nom de Roi Âakhéperrê Setepenamon Mériamon
(La Manifestation de Rê est grande, Élu d’Amon, Aimé d’Amon)
aA-xpr-ra stp.n-imn mri-imn

Nom de naissance Pasebakhaienniout Mériamon
(L’étoile apparaît dans la cité, Aimé d’Amon)
pA-sbA-xAi-n-niwt mri-imn


 

Masque de la momie de Psousennès I Musée Égyptien du Caire

 
   Manéthon l’appelle Psusennês (Africanus, Eusebius, en Grec Ψουσέννης). Il fut le fils du Grand Prêtre Pharaon, Pinedjem I et de la Reine Henouttaoui I. Il fut Co-Pharaon de 1043 à 1039 dans le Nord avec Amenemnesout et dans le Sud de 1043 à 1032 avec son père, puis devint Pharaon de 1032 à 991. Il fut l’instaurateur en Basse-Égypte d’une monarchie dominée par la théologie Thébaine. Psousennès I entretint des relations cordiales avec les Grands Prêtres d’Amon à Thèbes durant son long règne comme semble le montrer des dons au Pharaon de plusieurs objets funéraires de la part de ces derniers, que l’on retrouva dans le tombeau de Psousennès II.
 
   La longueur précise du règne de Psousennès I est inconnue, car les copies différentes du récit de Manéthon donnent un règne de 41 ans (Eusebius de Cesarea) ou 46 ans (Julius Africanus). Certains égyptologues ont proposé d’élever le chiffre à 51 ans pour mieux correspondre avec certaines années anonymes, 48 et 49, trouvées en Haute-Égypte. Toutefois, l’égyptologue Allemand Karl Jansen-Winkeln suggère que ces dates doivent être attribuées au Grand prêtre d’Amon, Menkhéperrê, qui est explicitement documenté dans une année 48. 
 
   L’activité de Psousennès I est surtout marquée par la fondation du temple d’Amon à Tanis, qui se veut être une réplique de celui de Thèbes. Selon Nicolas Grimal, durant son long règne, Psousennès I construisit les murs d’enceinte et la partie centrale du grand temple qui fut dédiée à la triade : Amon, Mout et Khonsou. À cette époque les Rois des Hébreux, Saül (1030-1010) et David (1010-970) fondent les bases du royaume de Juda et d’Israël sans que l’Égypte n’intervienne sur ces terres que jadis elle contrôlait. Les faits au sujet de la politique extérieure de son règne sont très incertains. Psousennès I garda probablement des contacts commerciaux avec l’Assyrie, comme c’est avéré dans une inscription en cunéiforme sur des bijoux trouvés dans son tombeau.
 
   Il fut enterré à Tanis. Son tombeau (3 ou NRT III), fut découvert par Pierre Montet en 1939/1940. Malheureusement, cette partie de l’Egypte est très humide et la plupart des objets en bois ont été détruits par l’eau. Son sarcophage extérieur est fait de granit rose, il aurait appartenu en premier à Mérenptah (1213-1203). Celui de l’intérieur est en granit noir. Pierre Montet trouva beaucoup de trésors dans cette tombe : Un masque fait de lapis-lazuli, d’or et d’argent, de l’or, des poteries, de la vaisselle sacrée et des bijoux funéraires en argent. Tous ces objets sont aujourd’hui exposés au musée du Caire. Malheureusement la momie du Pharaon était très endommagée. Les examens pratiqués dessus on permis de découvrir que le Roi souffrait d’arthrite et qu’il était probablement invalide pendant ses dernières années. Le tombeau du Pharaon servit aussi de sépulture à la Reine Moutnedjemet, mais sa momie fut perdue. Dans une chambre latérale se trouvait le Prince Ramsès Ânkhetenmout.
 
   Psousennès I eut deux épouses.
• Moutnedjemet (ou Mutnedjmet ou Mutnodjemet ou Moutnedjémer – Mwt-nDmt), “La Déesse Mout est la douce [l’agréable]“, sa sœur. Elle portait les titres de : Grande Épouse Royale (Hmt-nswt wrt) ; Fille du Roi (sAt-nswt) ; Sœur du Roi (snt-nswt) ; Dame des Deux Terres (nbt tAwi) et Deuxième Prophète d’Amon. Elle fut enterrée à Tanis dans le tombeau de son époux. Elle est dépeinte comme une jeune fille dans le temple de Louxor avec ses sœurs et Maâtkarê et Henouttaoui. Elle est également plusieurs fois indiquée dans la tombe de son mari. Elle y est dépeinte comme une Reine. Le tombeau fut plus tard usurpé par son fils Aménémopet et sa momie fut perdue. Par contre plusieurs articles funéraires furent mis au jour et sont aujourd’hui au musée Égyptien du Caire. Elle donna trois enfants à Psousennès II :

Aménémopet (ou Aménémopet Mériamon – imn-m-ipAt mri-imn) “Amon dans la fête d’Opet, Aimé d’Amon”, qui succéda à son père et avec qui il est censée avoir eu une bref corégence pendant deux ans.
Ramsès Ânkhetenmout (ou Anchefenmut), qui fut enterré dans la tombe de son père, dans une chambre latérale.
Makarê dont nous ne savons rien.

 
• Ouiay (ou Ouiai ou Wiai ou Wiay) dont on ne connait aucun titre. La majorité des égyptologues, dont Joyce Anne Tyldesley, avancent qu’elle donna une fille à Psousennès I :

Isetemkheb II (ou Isiemkheb) qui épousa son oncle le Grand Prêtre d’Amon, Menkhéperrê (1045–992).

 

 

   Aménémopet  ou  Aménémopé  ou  Amenôphthis                   DATES  de  RÈGNE
            (993) 991-984
 D.Arnold, P.A.Clayton, N.Grimal, J.Kinnaer,
   J.Malek, I.Shaw, D.Sitek, T.Schneider
1000-900  D.B.Redford
996/95-985/84  S.Quirke, J.von Beckerath
995-985  P.A.Piccione
984-974  A.M.Dodson
  • ………………
  • ………………
  • ………………
  • wsr-mAat-ra stp.n-imn
  • imn-m-ipAt mri-imn
     
  • Amenôphthis  (Manéthon)
     
   TITULATURE
Nom de Roi
Selon A.Mariette
Ousermaâtrê Setepenamon
(La Justice de Rê est puissante, Élu d’Amon)
wsr-mAat-ra stp-n-imn

Selon la Revue archéologique 1896, à Paris. I, 77
Nom de naissance


Revue archéologique 1896, à Paris. I, 78
Aménémopet Mériamon
(Amon dans la fête d’Opet, Aimé d’Amon)
imn-m-ipAt mri-imn

Tombeau de Psousennès – P.Montet
Grand Prêtre d’Amon
Hemnetjer Tepienamon Ra Nesou Netjerou Aménémopet Mériamon
(Grand Prêtre d’Amon, Râ est le Roi des Dieux, Amon dans la fête d’Opet, aimé d’Amon)
Hm-nTr tpy-n-imn rA nsw nTrw imn-m-ipAt mri-imn

 


 

Masque de la momie
d’Aménémopet
Musée Égyptien du Caire

   Manéthon l’appelle Amenôphthis et lui compte 6 ans de règne (Africanus, Eusebius). Il fut sûrement le fils de la Reine Moutnedjemet (ou Mutnedjmet ou Mutnodjemet ou Moutnedjémer) et Psousennès I I (Opinion largement retenue à ce jour) avec qui il régna deux ans. On a la preuve de cette corégence avec son père grâce aux bandages de sa momie. Il sera seul au pouvoir à partir de 991. Il fut également Grand Prêtre d’Amon à Tanis.
 
   Il semble régner une certaine paix entre le Nord et le Sud du pays. Il accueillit le Roi de Damas, qui venait d’être chassé de son royaume par le Roi des Hébreux, David (1010-970). De son activité de bâtisseur on retient : Une chapelle d’Isis à Guizèh et le temple de Ptah à Memphis.
 
   Il fut enterré à Tanis, tombeau IV. Celui-ci fut découvert le 16 avril 1940 par Pierre Montet, juste un mois avant l’invasion Allemande de la France lors de la Seconde Guerre mondiale. De ce fait tous les travaux d’excavation furent brusquement arrêtés jusqu’à la fin de la guerre. Pierre Montet reprit son travail de fouille à Tanis en 1946 et il ne publia ses conclusions qu’en 1958. Le tombeau n’avait été que partiellement pillé. Il y mit au jour un véritable trésor : Un masque funéraire en or, aujourd’hui situé au musée Égyptien du Caire ; les cercueils en bois recouverts de feuilles d’or ; divers objets en or et argent dont des vases ; de nombreux bijoux, comme un pectoral et des bagues, trouvés dans un coffre en forme de faucon ; de la vaisselle ; les vases canopes ainsi que de nombreux oushebtis au nom du Pharaon. Lors du règne de son fils Siamon sa momie fut déplacée dans une chambre du tombeau de Psousennès I, qui était initialement prévue pour sa mère Moutnedjemet.
 
   Il eut deux enfants (Filiation incertaine), mais on ne connait pas le nom de son ou (ses) épouses (s), certains spécialistes avancent une Moutnedjemet ? :

Osorkon l’Ancien (ou Osochôr – wsrkn) qui lui succéda de 984 à 978. Filiation très discutée, Jean Yoyotte avance qu’il fut le fils de Sheshonq, Grand Chef Libyen Méchouech (ou Meshwesh ou Mâchaouach) et de Méhetenousékhet (Idée généralement retenue).
Siamon (ou Siamon Mériamon – sA-imn mri-imn) ) “Fils d’Amon, Aimé d’Amon”, Pharaon en 978 à 959.

 

 

   Osorkon  l’Ancien  ou  Osochôr      DATES  de  RÈGNE
       984-978
  D.Arnold, P.A.Clayton,
N.Grimal, J.Kinnaer, I.Shaw,
D.Sitek, T.Schneider
990-984  D.B.Redford
985-979  P.A.Piccione
985/84-979/78  S.Quirke, J.von Beckerath
974-968  A.M.Dodson
  • ………………
  • ………………
  • ………………
  • aA-xpr-ra stp.n-ra
  • wsrkn
     
  • Osochôr  (Manéthon)
     
   TITULATURE
Nom de Roi Âakhéperrê Setepenrê
(La Manifestation de Rê est grande, Élu de Rê)
aA-xpr-ra stp.n-ra
Nom de naissance Osorkon
wsrkn

 
   Manéthon l’appelle Osochôr ou Osokhor qui est une forme Libyenne de wsrkn en Égyptien et il lui compte 6 ans de règne (Africanus, Eusebius). Son existence fut mise en doute par la plupart des égyptologues jusqu’à ce que Eric Young établisse en 1963 que la mention, dans les annales des Prêtres de Karnak, d’un Prêtre nommé Nespanéferhor, datée du 20e jour du 1er mois de la saison Shemou de l’an 2 d’un Roi Âakhéperrê Setepenrê, se rapportait a ce Roi Osorkon inconnu. Cette hypothèse ne fut pas pleinement acceptée par tous les égyptologues à cette époque. Cependant dans un article (1976-1977), Jean Yoyotte nota qu’un Roi Libyen nommé Osorkon était le fils de Sheshonq, Grand Chef Libyen Méchouech (ou Meshwesh ou Mâchaouach) et de Dame Méhetenousékhet (ou Mehtenueshjet ou Mehitusechet ou Mehtenweshkhet), celle-ci étant explicitement intitulée Mère du Roi (mwt-nswt) dans certains documents généalogiques. Étant donné qu’aucun des autres Rois nommés Osorkon n’eut une mère nommée Méhetenousékhet, il a été établi de façon concluante qu’Âakhéperrê Setepenrê Osorkon était bien le Osochôr de Manéthon, idée qui est maintenant généralement retenue.
 
   Méhetenousékhet fut aussi la mère de Nimlot, Grand Chef Méchouech et par conséquent, grand-mère de Sheshonq I (945-924), fondateur de la XXIIe dynastie. Il convient de souligner que d’autres spécialistes donnent Osorkon comme le fils d’Aménémopet, mais sans vraiment de preuve concrète. Si son origine pouvait être certifiée correcte, Osochôr / Osorkon devrait être placé dans la dynastie Libyenne (XXIIe dynastie) comme Osorkon I et la numération des Osorkon devrait du même coup être également changée.

 

 

   Siamon  ou  Saïtes              DATES  de  RÈGNE
             978-959
  D.Arnold, P.A.Clayton, N.Grimal,
J.Kinnaer, I.Shaw, D.Sitek, T.Schneider
986-968/7  E.Hornung, R.Krauss, D.A.Warburton
984-965  D.B.Redford
979-960  A.Eggebrecht, P.A.Piccione
979/78-950/59  S.Quirke, J.von Beckerath
968-948  A.M.Dodson
  • Hr kA-A-nxt mri-mAat sA-[mri]-n-imn pri-m-Haw.f
  • ………………
  • ………………
  • nTri-xpr-ra mri-imn stp.n-imn
  • sA-imn mri-imn, nsw sA-imn
     
  • Psinachês  (Manéthon)
     
   TITULATURE
Nom d’Horus
Horus Kanekhet Mérimaât Samérienamon Periemkhâouef
(Horus Taureau victorieux, Aimé de Maât, Fils aimé d’Amon, qui est apparu de son corps)
Hr kA-nxt mri-mAat sA-[mri]-n-imn pri-m-Haw.f
Nom de Roi Netjerkhéperrê Mériamon Setepenamon
(La Manifestation de Rê est divine, Aimé d’Amon, Élu d’Amon)
nTri-xpr-ra mri-imn stp.n-imn
Nom de naissance Siamon Mériamon
(Fils d’Amon, Aimé d’Amon)
sA-imn mri-imn

 
   Manéthon l’appelle Psinachês et lui compte 9 ans de règne (Africanus, Eusebius), mais la grande majorité des égyptologues aujourd’hui optent pour un règne d’environ 19 ans. Selon Kenneth Anderson Kitchen, sa dernière année dont nous ayons une trace, qui se trouve dans les Annales sacerdotales de Karnak, est l’an 17. Elle enregistre l’induction de Hori, fils de Nespanéferhor à la Prêtrise à Karnak. Rolf Kraus a démontré que ce fait eut lieu en 970, par conséquent, d’après lui Siamon aurait prit le pouvoir (16 ans plutôt donc) en 986 et comme il mourut environ 2 ans après ces faits, Kraus indique une fin de règne vers 968/967. Comme montré ci-dessus si la durée semble acquise, en ce qui concerne les dates son approche ne fait pas l’unanimité. L’origine de Siamon n’est pas claire, il fut soit le fils d’Aménémopet soit celui d’Osorkon l’Ancien. Selon Thomas Schneider, il fut le premier souverain à porter le nom de Pharaon comme titre (comme Monsieur ou Madame) directement lié à un nom royal et nom plus utilisé comme un substantif pour désigner les activités du souverain, comme cela était le cas depuis Amenhotep IV (ou Akhenaton – 1353/52-1338), où Pharaon désignait plus sa fonction.


 

Sphinx de Siamon –
Musée du Louvre

 
   De tous les souverains de cette dynastie, il fut sans aucun doute celui qui mena la politique étrangère la plus active. Il est considéré comme le Pharaon le plus puissant de cette dynastie, après Psousennès I. Il mena une guerre contre les Philistins qui menaçaient les accès aux ports. Sa victoire sur ces derniers à Gezer (ou Guézer ou Tel Guezer ou Tell el-Jezer) une ville de Canaan à mi-chemin sur la route entre Jérusalem et Jaffa, est dépeinte dans le temple de Tanis. Toutefois il faut signaler que depuis peu cette représentation sur un bas relief est très discutée quand à sa véracité. Le Pharaon passa une alliance avec le Roi d’Israël, Salomon (970-931) en lutte lui aussi contre les Philistins, qui se concrétisa par un mariage de ce dernier avec une fille de Siamon.
 
   Par ce traité, Salomon fut autorisé à fixer, de manière permanente, les frontières méridionales de son royaume en occupant Gezer (ou Guézer ou Tel Guezer ou Tell el-Jezer), qui dorénavant, resta une région d’Israël. L’Ancien Testament note une campagne de Siamon en Palestine, cependant, selon des études récentes de Bernd Ulrich Schipper, il conviendrait d’attribuer ce fait à Sheshonq I (945-924).
 
   La seule mention dans la Bible d’un Pharaon qui pourrait être Siamon est : “Pharaon Roi d’Égypte est venu et a pris Gezer, il l’a détruite par le feu et a tué les Cananéens qui habitaient dans la ville, puis il donna en dot sa fille, comme épouse à Salomon”. Kenneth Anderson Kitchen estime que Siamon conquit bien Gezer et la donna à Salomon. D’autres, spécialistes, comme Paul S.Ash et Mark William Chavalas sont en désaccord. Chavalas avance : “Qu’il est impossible de conclure qu’un monarque Égyptien est régné en même temps que David et Salomon sur la région”. Le professeur Edward Lipinski soutient que Gezer fut détruite à la fin du Xe siècle, ce qui n’est donc pas contemporain de Salomon, et que le Pharaon Sheshonq I est le souverain le plus probable pour cette bataille. Dans le pays on assista à un grand pillage de la nécropole Thébaine, qui conduisit les Grands Prêtres d’Amon, en particulier Pinedjem II (990-969), à ré ensevelir les momies royales dans la cachette de la tombe DB320, à Deir el-Bahari, pour les cacher. Kenneth Anderson Kitchen nous dit que ces activités sont datées de l’an 1 à l’an 10 du règne de Siamon.
 
    Siamon s’avéra être un grand bâtisseur. Il fit des constructions à Pi-Ramsès, où un bloc de pierre a été retrouvé portant son nom. Selon Nicolas Grimal, le souverain doubla la taille du temple d’Amon de Tanis avec la construction d’un grand pylône et lança divers travaux dans le temple d’Horus à Messines. À Memphis il fit ériger un temple également en l’honneur d’Amon avec 6 colonnes et il accorda de nombreuses faveurs au clergé de Ptah en place. Il entreprit également des travaux à Héliopolis. Son nom apparaît également sur quelques monuments de Thèbes et sur une stèle à Abydos, datée de l’an 16, qui est une confirmation de la vente de terrains.
 
   Siamon mourut sans descendance et on ignore où il fut enseveli. Certains égyptologues, dont Bill Manley, avancent qu’il serait l’une des deux momies, complètement décomposées, retrouvées dans l’antichambre du tombeau de Psousennès I. Ils basent leur proposition sur la découverte d’oushebtis trouvés sur ces momies qui portaient le nom de Siamon.

 

 

   Psousennès  II   ou  Pasebakhaienniout  II                 DATES  de  RÈGNE
               959-945
     D.Arnold, P.A.Clayton, N.Grimal,
J.Kinnaer, I.Shaw, D.Sitek, T.Schneider
967-943  E.Hornung, R.Krauss, D.A.Warburton
965-931  D.B.Redford
960/59-946/45  S.Quirke, J.von Beckerath
960-946  P.A.Piccione
945-940  A.M.Dodson
  • ………………..
  • ………………
  • ………………
  • tit-xprw-ra stp.n-ra , stp.n-imn
  • pA-sbA-xai-n-niwt mri-imn
     
  • Psusennês  (Manéthon)
     
   TITULATURE
Nom de Roi Titkhéperourê Setepenrê
(L’image des manifestations de Rê, Élu d’Amon, Élu de Rê)
tit-xprw-ra stp.n-ra
Nom de naissance
Selon K.R.Lepsius
Pasebakhaienniout Mériamon
(L’étoile apparaît dans la cité, Aimé d’Amon)
pA-sbA-xAi-n-niwt mri-imn

Selon H.Gauthier – Le livre des Rois d’Égypte, III

Orientalia. 63 -85

 
   Manéthon l’appelle Psusennês (Africanus, Eusebius) et lui compte 14 ans de règne (Africanus) ou 35 ans (Eusebius). Il sera le dernier Pharaon de la dynastie. Il y a énormément d’incertitudes concernant ce souverain qui est très mal documenté dans les dossiers historiques de l’époque. Aidan Marc Dodson dit de ce Roi qu’il est “une figure fantomatique” et qu’il fut peut-être le fils du Grand Prêtre d’Amon, Pinedjem II (990-969) et d’Isetemkheb III (ou Isiemkheb). Les historiens sont face à un problème pour l’identifier, selon certains, dont Jürgen von Beckerath, il serait le même que le Grand Prêtre d’Amon, Psousennès III (969-945) attesté pour l’instant comme son frère. Pour d’autres, il est possible aussi que Psousennès II ait été un Roi local dans la région d’Abydos. Il aurait eu un règne bref pendant celui de Sheshonq I (945-924, XXIIe dynastie), dans ce cas la théorie de lui assigner 14 ans de règne à la fin XXI de la dynastie est impossible.
 
   Les égyptologues Rolf Kraus, Erik Hornung et David A.Warburton ont modifié la durée de règne donné par Manéthon de 14 à 24 ans. Ils avancent que Psousennès II aurait gouverné l’Égypte pendant un minimum de 19 ans. Cette proposition est fondée sur la chronologie interne de la grande stèle de Dakhla, qui remonte à l’an 5 de Sheshonq I. La stèle conserve une référence à un cadastre de l’an 19 d’un Pharaon Psousennès. Toutefois, ce document ne précise pas si le souverain était Psousennès I ou II. Mais les chercheurs, après une étude chronologique des faits retracés par le texte sont arrivés à la déduction qu’il s’agissait bien de Psousennès II. De là, le calcul de Kraus et Co démontre que Siamon, après un règne de 19 ans, serait mort au plus tard en 968/967 et remplacé par Psousennès II en 967. Par conséquent les dates de règne pour ce Pharaon seraient de 967 à 943. Comme montré ci-dessus leur approche ne fait pas l’unanimité.
 
   Les rares témoignages contemporains de son règne sont un relief au temple de Séthi I à Abydos ; un ostracon trouvé à Oumm el-Qaab ; une possible affiliation à un sarcophage doré et une momie avec un uraeus, trouvés dans une antichambre de la tombe de Psousennès I à Tanis. À cette liste il faut ajouter qu’il est généralement admis qu’une année 13, qui figure ligne 6 des Annales sacerdotales de Karnak, appartiendrait à son règne. Malheureusement, le nom du Souverain n’est pas indiqué et la seule chose qui est certaine c’est que le fragment doit être daté d’après le règne de Siamon dont l’an 17 est mentionné dans les lignes 3-5. Par conséquent, cet an 13 se référerait soit à Psousennès II, soit au règne Sheshonq I.
 
   Ce qui est également très étonnant c’est le nombre d’objets retrouvés qui associent Psousennès II et son successeur, Sheshonq I, comme :
– Une statue de Thoutmosis III qui contient deux colonnes parallèles de textes, l’une se référant à Psousennès II et l’autre à Sheshonq I ;
– Le nom de Roi de Psousennès II qui a été trouvé associé à celui de Sheshonq I dans un graffito de la tombe TT18 de Baki, Chef des pesées de l’or d’Amon (XVIIIe dynastie) à Dra Abou el-Naga.
– Il a également été mis au jour un bloc à Bubastis (ou Tell Basta) qui préserve la titulature de Sheshonq I avec le nom de naissance de Psousennès II.
– Assez récemment, la découverte de Frédéric Payraudeau d’un bloc de pierre contenant des Annales sacerdotales de Karnak (Karnak 94, CL 2149), nous informe de la nomination d’un Prêtre, nommé Nesânkhefenmaât, dans la chapelle d’Amon-Rê de l’enceinte de Karnak, le 13 jour du 1er mois de la saison Shemou de l’an 11 d’un souverain nommé Psousennès. La ligne précédente de ce document a enregistré la nomination d’un certain Nesamon lors du règne de Siamon. Ce dernier étant le prédécesseur de Psousennès II à Tanis l’identification de ce Psousennès en Psousennès II semble assez juste. Par conséquent, cet an 11 constituerait le premier attesté pour le règne de ce Pharaon. À cette époque on constate que, privée d’autorité centrale l’Égypte voit arriver des nouveaux groupes de population, dont des Libyens qui s’installent à Bubastis, vers 945 et dans le Fayoum.
 
   Psousennès II eut deux filles :
  ▪ Maâtkarê – mAat-kA-ra “Maât est le ka de Rê” qui épousa le Pharaon Osorkon I (924-890, XXIIe dynastie).
  ▪ Tanetsepeh qui épousa Shedsunéfertoum (ou Chedsounéfertoum), Grand Prêtre de Ptah à Memphis.

 

 

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