La famille Maccabée, toile de Wojciech
Stattler – 1844 Musée national de Cracovie – Pologne |
Les Hasmonéens (ou Asmonéen ou Hasmoneans ou Hashmonaiym, en
Hébreu :
חשמונאים) furent une dynastie qui fut
au pouvoir de 140 à 37 av.J.C sur un État Juif autonome dans l’ancien territoire de
Juda. La dynastie Hasmonéenne fut créé sous la direction de
Simon Maccabée (ou Macchabée ou Maccabaeus), deux décennies après que son frère
Judas Maccabée ait vaincu les
Séleucides au cours de la révolte armée Maccabéenne en 165,
commencée en 167. Ce royaume fut le seul État Juif indépendant qui exista pendant les quatre siècles qui le
sépare de la fin du Royaume de Juda (931-586), lorsque celui-ci fut détruit par l’Empire
Néo-Babylonien en 586.
Il y eut bien après un État de Juda établi par le Roi
Perse Achéménide, Cyrus II le Grand (559-529),
qui dura jusqu’à la conquête d’Alexandre
le Grand (336-323), mais il fut vassal des Rois Perses. La
révolte des Maccabées et l’indépendance Juive furent favorisées par l’effondrement constant de l’Empire
Séleucide sous les attaques et l’augmentation du pouvoir des Romains
et de l’Empire Parthe. Toutefois, le même vide de
pouvoir qui permit à l’État Juif d’être reconnu par le Sénat Romain en 139 fut exploité par les Romains eux-mêmes.
Les "souverains" de la fin de cette dynastie devinrent des pions dans une guerre par procuration entre Jules César
et Pompée qui, lorsqu’elle prit fin, vit leur territoire réduit à une province sous la supervision du Gouverneur
Romain de la Syrie (64). La mort de Pompée (48 av.J.C), puis celle de César (44 av.J.C) et les guerres civiles Romaines qui suivirent, permirent
une brève réapparition Hasmonéenne soutenue par l’Empire
Parthe. Cette courte indépendance fut rapidement écrasée par les Romains Marc Antoine (83-30) et Octave (Futur Empereur Auguste,
27 av.J.C-14 ap.J.C).
L’installation d’Hérode le Grand (Tétrarque de
Judée 41-40, Roi de
Judée 40-37, Roi d’Israël 37-4 av.J.C) en tant que Roi de la
Judée comme un Client de l’État Romain, en 37, mit fin à la dynastie Hasmonéenne.
Toutefois, même à cette époque, Hérode le Grand
se sentit obligé de renforcer la légitimité de son règne en épousant une Hasmonéenne, la Princesse
Mariamne I. Selon la tradition, la dynastie Hasmonéenne
descendrait d’un nommé Hasmonée (ou Hasmon ou Hashmonaï ou Hasmonaï ou Asmon ou Hasmonaeus), un Lévite de la lignée de Joarib. Celui-ci
eut un enfant, Simon l’Hasmonéen (ou Shimon ou Siméon), lui même père de Jean (ou Yohannan) qui fut le père
Mattathias.
L’histoire…….
Les Grands Prêtres Maccabée
Mattathias (ou
Matisyahu ou Matityahu ben Yohanan Hakohen ou Matityahou ben Yohanan HaCohen), en Hébreu :
מַתִּתְיָהוּ בֶּן
יוֹחָנָן הַכֹּהֵן,
de 167 à 166) fut un "Grand Prêtre" des Juifs de la famille des Hasmonéens. Certains spécialistes avancent, que bien
qu’il ait pu officier à Jérusalem, Mattathias fut avant tout un Prêtre local,
responsable du culte dans une petite ville de
Judée. Le faire Grand Prêtre viendrait d’une
conception erronée, consignée dans la Megillat Antiochos (ou Meguilat Antiochos “Le Parchemin d’Antiochus” ou
Méguila d’Ha-Hashmonaim, histoire de la victoire des Maccabées) et le traité des Soferim. Le nom
de famille de Maccabée n’est
pas encore attaché à son nom.
Son rôle dans la révolte Juive contre les
Séleucides est inscrit dans le Premier
Lvre des Macchabées,
qui en retracent le contexte historique, mais qui ne furent pas inclus dans le "canon" Juif. Il est aussi mentionné dans
des Antiquités Juives de Flavius Josèphe
(ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe ben Mattathias, historien Juif, 37-v.100). Les événements de la guerre des Maccabées où
Mattathias joua un rôle central, forment la base de la fête d’Hanoukka (ou Hanoucca, "Dévouement") qui est
célébrée par les Juifs le 25 Kislev (Sur le calendrier Hébraïque, correspondant de la mi-Novembre à fin-Décembre sur le calendrier
Grégorien) et, en conséquence, on le retrouve qui est nommé dans la prière d’Al Hanissim.
Mattathias appelle aux armes les Juifs réfugiés dans les montagnes
– Gravure Gustave Doré (1832-1883) |
Mattathias fut le fils de Jean (ou Yohannan ou Yohanan ben Shimon) qui était Prêtre de la lignée de Yehoyariv, fondateur de
la première des 24 divisions sacerdotales qui officiaient dans le Temple de
Jérusalem, descendant lui-même de Phinéas, 3e Grand Prêtre d’Israël.
Il faut noter que certaines traditions rabbiniques majeures font de Mattathias le fils d’Hasmonée (ou Hasmon ou Hashmonaï ou Hasmonaï
ou Asmon ou Hasmonaeus). Selon d’autres encore, ils seraient deux personnages apparentés et contemporains, mais indépendants et les Maccabées
seraient les fils d’Hasmonée et non de Mattathias. Il est aujourd’hui de tradition de considérer Hasmonée comme un ascendant lointain
de Mattathias, ce qui explique pourquoi les auteurs font référence à cette famille sous le nom d’Hasmonéens. Son père, et les autres
dirigeants Maccabée, furent une famille sacerdotale rurale de Modiin (ou Modi’in, ville du district centre d’Israël) au Nord de
Jérusalem. Comme dit plus haut, comme tous les bons
Prêtres, il servit dans le Temple de Jérusalem.
En 167, le Roi Séleucide,
Antiochos IV Épiphane (175-164), qui dominait la région,
lança une vaste politique d’Hellénisation. Mattathias était déjà vieux lorsque ces premières mesures anti-juives furent mises en application et
lors de cette persécution, il retourna à Modiin pour y échapper, cependant le conflit le rattrapa.
Un émissaire d’Antiochos IV, appelé Apelles,
construisit un autel à Modiin pour un Dieu
Grec et ordonna à Mattathias, le citoyen
le plus important spirituellement du village, de faire un sacrifice à leur idole, selon les directives du Roi.
Mattathias se fit remarquer en refusant de se plier à la demande de l’émissaire, malgré la pression des troupes
Séleucides.
Au contraire il exhorta les Juifs à ne pas abandonner leurs croyances et pratiques ancestrales.
D’après le Premier Livre des Maccabées, lorsqu’un
Judéen Hellénisé se déclara prêt à collaborer, Mattathias le tua
et détruisit l’autel, tandis que ses fils mirent l’émissaire Séleucide
à mort. Avant de s’enfuir dans la montagne du désert de Judée
il harangua la foule, enjoignant les Juifs demeurés "fidèles à la Torah" de le rejoindre dans son insurrection.
Il aurait dit ces paroles :
"Tous ceux qui ont le zèle de la loi et le
maintien du testament, qu’ils me suivent !" (Premier Livre des Maccabées – 2:26-27).
Selon le Livre des Maccabées, nombreux sont ceux de ses concitoyens qui
abandonnèrent leurs activités pour le rejoindre,
ainsi que d’autres rebelles, parmi lesquels les Assidéens (ou Hassidéens ou Hassidim,
"Intègres" ou "Pieux" ou Assidaioi) qui étaient un groupe de Juifs pieux qui joua
un rôle important dans la vie politique au cours de la crise Maccabéenne. Les Livres des Maccabées ne les mentionnent que trois fois.
Tombeau supposé de Mattathias |
Antiochos IV ne pouvait en rester là, il attaqua et pilla
Jérusalem et installa un autel dédié au Dieu Baal Shamen dans le Temple où il massacra les fidèles.
Il détruisit les murailles de la ville et dans un édit daté de Décembre 167, il ordonna d’offrir des porcs en holocauste, interdit la circoncision et pourchassa
les adversaires de l’hellénisation. En l’espace de trois jours, 80.000 personnes furent arrêtées, 40.000 furent massacrées et autant furent vendues en esclavage
(Deuxième Livre des Maccabées 5 : 11-14), ce qui eut pour conséquence de gonfler encore plus la révolte.
La première étape de la guerre des Macchabées qui conduisit à l’indépendance de la Judée était lancée.
Mattathias mena depuis sa retraite des opérations de guérilla, écrasant les troupes
Séleucides lorsqu’elles étaient en faible effectif.
Il détruisit les temples païens et leurs autels et punit les Juifs considérés comme
infidèles. Il fit circoncire les enfants qui ne l’avaient pas été
par crainte des décrets royaux. Malheureusement sa bataille fut de courte durée, car un an plus tard il tomba malade.
Après avoir enjoint à ses fils de respecter scrupuleusement les prescriptions de la Bible,
il désigna son aîné, Judas (ou Yéhoudah) comme son successeur dans la lutte et
le commandement des Juifs révoltés, et le frère de celui-ci, Simon (ou Shim’on ou Siméon),
comme conseiller. Il mourut en 146 et fut inhumé à Modiin.
Mattathias n’a laissé aucune œuvre écrite. Selon
Flavius Josèphe il serait à l’origine de la mesure
permettant d’enfreindre le Shabbat (ou chabbat) pour se défendre, en cas de menace vitale.
Malgré les dérives de la dynastie Hasmonéenne et ses persécutions envers les Pharisiens, Mattathias demeure une figure héroïque dans la tradition
Rabbinique et le seul Hasmonéen nommément mentionné dans la liturgie d’Hanoukka (ou Hanoucca).
Les cinq fils de Mattathias furent :
● Judas (ou Yéhoudah),
surnommé Makkabi "Marteau". Il dirigea la révolte de 165 à 160.
● Eléazar, surnommé Awaran "Poignardeur". Il fut tué en 162, par
Lysias, lors de la défaite des
Juifs à Beth Zékariah.
● Jonathan (ou Jonathas) surnommé Aphous
"Rusé". Il régna sur la Judée de 160 à 143.
● Jean (ou Yohannan), surnommé Gaddi "Fourrageur". Il fut tué par les
Nabatéens en 157.
● Simon (ou Shim’on ou
Siméon), surnommé Thassi "Bouillonnant". Il régna sur la
Judée de 142 à 135.
Toujours en 167, profitant des problèmes d’Antiochos IV, le Roi
Parthe,
Mithridate I (ou Arsace V, 171-138)
chercha lui aussi à s’émanciper des
Séleucides et attaqua et prit la ville d’Artacoana (ou Herât) en
Arie, perturbant ainsi le commerce direct vers l’Inde.
Reconnaissant le danger potentiel à l’Est de l’Empire, mais ne voulant pas renoncer au contrôle de la
Judée,
Antiochos IV laissa à son Général et Gouverneur de Syrie
Lysias (ou Lusias, ?-162) le soin de mener la guerre contre les Hasmonéens,
pendant que lui partit affronter les Parthes.
Judas Maccabée
(ou Judas Machabée ou Macchabée ou Judas Maccabaeus
ou Yéhouda Makkabi ou Yeouda HaMakabi ou Y’hudhah HaMakabi "Le marteau",
en Hébreu :
יהודה המכבי ou המקבי,
de 165 à 160) fut Grand Prêtre des Juifs. Il fut le troisième fils de
Mattathias. Il reprit en 166 le commandement de la révolte des Juifs comme
l’avait souhaité son père. Dans les premiers jours de la rébellion,
Judas reçut
le nom de famille "Maccabée" (ou Macchabée). Plusieurs explications ont été
avancées pour ce nom de famille. Une première suggestion est que le nom dérive
de l’Araméen
"maqqaba" ("makebet" en
Hébreu moderne) qui veut
dire "marteau" ou "masse", en reconnaissance à sa férocité au combat.
Limites du territoire sous Judas Maccabée
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Cliquez sur un nom de ville ou de région
|
Judas était conscient de la supériorité des
forces Séleucides et au
cours des deux premières années de la révolte, sa stratégie fut d’éviter toute implication de leur armée régulière et de
recourir comme son père à la guérilla. Cette tactique permit de gagner une série de victoires et peu de temps
après (166), près de Beït-Horon (ou Beth-Horon ou Bethoron, petite chaîne montagneuse située à
proximité des monts de Judée et au Nord de la vallée d’Ayalon)
Judas mit en
déroute une plus grande armée Séleucide sous le commandement
de Séron. Les victoires s’enchaînèrent dans les année 166/165. Il
battit les forces Séleucides, dirigées par les Généraux Nicanor
et Gorgias, en Septembre 165 à la
bataille d’Emmaüs (ou Nicopolis ou Nikopolis ou Amwas à environ 30 km. à l’Ouest de
Jérusalem à la frontière entre les montagnes de
Judée et la vallée d’Ayalon).
Cette force avait été envoyée par
Lysias (ou Lusias),
qu’Antiochos IV avait nommé
comme vice-Roi après son départ pour une campagne contre les
Parthes.
La défaite d’Emmaüs décida
les Séleucides de réunir une plus grande armée et
il marchèrent sur la Judée
du Sud par l’Idumée (Région d’Édom), mais l’année suivante
Judas battit
Lysias
lui-même, à Beth-Zur (ou Bethsura, dans la région de Hébron).
Il réussit à prendre le dessus sur les
Séleucides et il conduisit son armée près de
Jérusalem, qu’il prit
en 164 sauf Acra (ou Hakra), la citadelle isolée de la ville.
Après avoir entendu la nouvelle que les communautés Juives de Galaad (ou Gilead, chaîne de montagnes qui longent le
Jourdain sur sa rive orientale, en Jordanie), de Transjordanie et de la Galilée étaient attaquées par leurs voisins, des cités
Grecques,
Judas se porta immédiatement à leur aide. Il envoya son frère, Simon Maccabée
qui réalisa de nombreuses victoires en Idumée, en Akrabatène (Région de Syrie), chez les Baïanites qu’il châtia,
puis chez les Ammonites, il alla même jusque sous les murs
d’Acre (ou Akko ou Ptolémaïs). Dans le même temps
Judas
dirigea personnellement une campagne en Transjordanie où il vaincu les tribus de la région et sauva les Juifs concentrés dans les
villes fortifiées de Galaad. Puis il se tourna contre les Édomites dans
le Sud du pays. Il prit et détruisit Marésha (ou Marissa, dans le centre d’Israël située dans la Shéphélah) et
Hébron.
Il détruisit les autels et les statues des Dieux païens à
Ashdod et retourna en
Judée avec un important butin.
Antiochos IV mourut à
Babylone en 164, lors de son expédition
Perse
et Judas s’aventura à attaquer Acra (ou Hakra).
Les assiégés lancèrent un appel à l’aide à
Lysias. Ce dernier qui avait pris la régence du trône
Séleucide,
Antiochos V Eupator
(164-162) étant trop jeune pour régner, remonta une armée
et lança la contre-attaque. En 163/162 il assiégea Beth-Zur qu’il reprit.
Judas leva le siège d’Acra et alla à
sa rencontre. En 162,
Lysias attaqua
Judas à Beth Zékariah (ou Beth-Zacharie) au Sud de Bethléem. Les
Séleucides
réalisèrent leur première grande victoire.
Judas fut forcé de se retirer à
Jérusalem,
mais il savait qu’il ne pourrait pas tenir en
raison d’une pénurie alimentaire importante,
Lysias faisant maintenant le siège de la ville. Cependant, alors que la capitulation semblait imminente,
Lysias apprit que Philippe, Commandant en chef
d’Antiochos IV à qui ce dernier avait donné la régence
avant de mourir, lui disputait le pouvoir et s’était emparé d’Antioche.
Lysias signa alors un traité de
paix avec les Juifs, puis il leva le siège de Jérusalem et
marcha contre son compétiteur, qu’il défit la même année.
Judas Maccabée contre l’armée de Nicanor – Gravure Gustave Doré (1832-1883)
|
La paix semblait revenue, toutefois, peu de temps après,
Démétrios I Sôter (162-150), qui venait de s’échapper de
Rome où il était otage, renversa Lysias et se proclama Roi
légitime des Séleucides (Voir à
Séleucides).
Malheureusement pour les Juifs une lutte interne éclata
entre le parti dirigé par
Judas et le parti Helléniste. Le Grand Prêtre Helléniste Ménélas
fut démis de ses fonctions et exécuté.
Son successeur, un autre Helléniste, Alcime (ou Alcimus ou Jakim ou Alkimos) fut nommé par
Démétrios I Sôter.
Lorsqu’Alcime exécuta soixante Prêtres qui s’opposaient à lui, il se retrouva en conflit ouvert avec les Maccabée. Alcime fuit
Jérusalem pour se rendre auprès du Roi
Séleucide et demanda son aide.
Démétrios I accepta la demande
du Grand Prêtre et afin de le rétablir dans ses fonctions, le renvoya en Judée
avec une armée dirigée par Bacchidès (ou Bacchides). L’armée Juive, plus faible, ne put
s’opposer à l’ennemi et se retira de Jérusalem.
Judas reprit alors sa tactique
de guérilla. Peu de temps après, l’armée
Séleucide dut retourner à Antioche en raison d’une situation
politique agitée. Les forces de
Judas profitèrent de l’aubaine et revinrent à
Jérusalem.
Les Séleucides réagirent et envoyant
une nouvelle armée dirigée par Nicanor. Dans une bataille près d’Adasa (Aujourd’hui les ruines de Khirbet`Adase ou Khirbat`Adasah en Cisjordanie),
le 13 Adar (Mars) 161, l’armée Syrienne fut détruite et Nicanor fut tué.
La "Journée de Nicanor" annuelle fut créée dans le calendrier Juif pour commémorer cette victoire.
Juste après cette victoire, en 161,
Judas signa un traité avec
la république Romaine, ce fut le premier contact entre le peuple Juif et les
Romains (2ème Livre des Maccabées – 11,34 – 38). Cependant cet accord avec les Romains n’eut aucun effet sur
Démétrios I qui ne comptait pas en rester là.
À la réception de la nouvelle de la défaite de Nicanor, il envoya une nouvelle armée, commandée de nouveau par Bacchidès (ou Bacchides).
Cette fois, les forces Syriennes
furent de 20.000 hommes et étaient nettement numériquement supérieure à celle
des Juifs. La légende raconte que malgré son sous-effectif (Il ne lui serait resté que 800 hommes ?)
Judas décida de tenter sa
chance une fois de plus et tenir sa position. En Avril/Mai 160,
à la bataille d’Elasa (ou Éleasa, près de l’actuelle Ramallah),
Judas et ceux qui
lui étaient restés fidèles, furent tués. Son corps fut récupéré par ses frères
sur le champ de bataille et il fut enterré dans le tombeau familial à Modiin en 160.
Jonathan "Maccabée" (ou Jonathas, surnommé Aphous "le rusé" ou
"Le diplomate", en Hébreu :
יְהוֹנָתָן ou
יוֹנָתָן “celui que Dieu a donné“, en
Grec :
‘Iωνάθαν ‘Aπφοῦς, de 160 à 143) fut Grand Prêtre des Juifs.
Il fut un fils de Mattathias. Il avait servi sous son frère
Judas Macchabée et à
la mort de celui-ci il devint le chef des Juifs révoltés. Le Gouverneur
Séleucide,
Bacchidès (ou Bacchides) contrôlait à ce moment la Judée
et fort de sa victoire en Avril/Mai 160 à la bataille d’Elasa (ou Éleasa, près de l’actuelle
Ramallah) contre les Maccabées, il pourchassa les derniers partisans de ces derniers et il rétablit à la tête du pays des notables
pro-hellénistes. Il fortifia la plupart des villes : Bethsour, Gezer
(ou Guézer ou Tel Guezer ou Tell el-Jezer) et Acra (ou Hakra) la citadelle de
Jérusalem.
Cependant, les révoltés se réorganisèrent et se rassemblèrent autour
Jonathan et ses frères. Ils se réfugièrent dans
le désert de Judée,
à l’Est de Tékoé et du Jourdain. Mais Bacchidès les suivit et les attaqua.
Jonathan et ses condisciples furent contraints
de s’engager dans la bataille contre Bacchidès au bord du Jourdain.
Les Juifs furent vaincus et s’enfuirent à la nage par le Jourdain sur la rive orientale.
Au cours de cette première rencontre Bacchidès perdit entre 1.000 et 2.000 hommes et il ne fit pas de tentative pour traverser la rivière.
Pensant le pays pacifié, il retourna à Antioche.
Limites du territoire sous
Jonathan et Simon Maccabée |
Cliquez sur un nom de ville ou de région |
En 157, deux ans après le départ de la
Judée de Bacchidès et
devant la recrudescence de la révolte des Maccabées, les pro-hellénistes et la ville
d’Acre (ou Akko ou Ptolémaïs), qui se sentaient très
menacés, contactèrent le Roi Séleucide
Démétrios I Sôter et lui demandèrent le retour de
Bacchidès sur leur territoire. Jonathan avait désormais de
l’expérience dans la guérilla et il était constamment sur ses gardes pour éviter les affrontements directs avec les forces de l’ennemi, tout en
continuant les opérations hostiles. Avec son frère Simon,
il fortifia une retraite dans le désert, un endroit appelé Beth-Hogla (ou Bethbasi).
Bacchidès, reprit le combat, après plusieurs jours de siège, il échoua devant la forteresse où s’étaient retranchés les
révoltés. Il accepta la trêve offerte par Jonathan et
l’échange de prisonniers de guerre et il retourna à Antioche,
libérant la Judée.
Profitant de cette trêve,
Jonathan s’installa à Makhmas (ou Michmash), à 12 Km. au Nord-ouest de
Jérusalem, d’où il reprit peu à peu le contrôle de la
Judée et il fut rapidement en possession d’une grande puissance.
C’est alors qu’un important événement extérieur se produisit,
Démétrios I Sôter vit ses relations avec le Roi
de Pergame
Attalos II Philadelphe (159-138) et
celui d’Égypte
Ptolémée VI Philométor (180-145), se détériorer.
Ces deux puissances répondirent favorablement à la demande d’aide d’un rival au trône
Séleucide du nom
d’Alexandre I Balas (150-145) qui prétendait être
le fils d’Antiochos IV Épiphane et un cousin germain de
Démétrios I.
Celui-ci afin de ne pas avoir à combattre sur plusieurs fronts, fit une offre à
Jonathan pour obtenir sa fidélité.
Jonathan accepta volontiers ces conditions et en 153,
il prit résidence à Jérusalem et
commença de suite la fortification de la ville.
En Octobre 152, Alexandre I Balas
contacta également Jonathan et lui proposa une offre encore plus intéressante que celle de
Démétrios I, y compris sa nomination officielle
en tant que Grand Prêtre de Jérusalem, en échange du retrait de son soutien à
Démétrios I et de son allégeance.
Jonathan préféra soutenir
Alexandre
I Balas, ne faisant pas confiance à Démétrios I
(Premier Livre des Maccabées – x. 1-46).
Ces évènements firent que Démétrios I
perdit et son trône et la vie en 150 et qu’Alexandre
I Balas devint le nouveau maître de l’Empire Séleucide.
Il confirma alors Jonathan dans son titre de Grand Prêtre et
l’institua Gouverneur civil et militaire (Stratégos et Méridarque) de
Judée.
En 147, Démétrios II Nikatôr,
(145-138 et 129-125), un fils de Démétrios I Sôter,
commença à revendiquer le trône contre Alexandre I
avec l’appui d’Apollonios (ou Apollonius Taos), Gouverneur de Cœlé-Syrie.
Jonathan et
Simon dirigèrent une force de 10.000 hommes vers
Jaffa (ou Joppa)
où les forces d’Apollonios étaient basées. Apollonios reçut des renforts,
mais l’armée de Jonathan
était nettement plus nombreuse et il fut vainqueur. Il prit, pilla et brûla
Ashdod, son temple de
Dagan (ou Dagôn) et les villages
environnants. Enfin il reçut la soumission
d’Ascalon (ou Ashkelon).
Pour le récompenser de cette victoire,
Alexandre I Balas lui céda Ekron (ou Eqrôn ou Accron,
aujourd’hui Tel Miqneh en Israël) et son territoire. Malgré le soutien des Juifs, en 145, la bataille
d’Antioche,
au fleuve Oinoparas, aboutit à la défaite finale d’Alexandre
I Balas, qui s’enfuit devant les forces de
Démétrios II et de
Ptolémée VI.
Démétrios II Nikatôr devint Roi de l’Empire
Séleucide en Septembre de la même année.
Jonathan ne devait aucune allégeance au nouveau Roi et il
saisit cette occasion pour, toujours en 145, mettre le siège devant la forteresse
d’Acre (ou Akko ou Ptolémaïs).
Vite informé de l’attaque,
Démétrios II, arriva
avec une armée à Acre
et ordonna à
Jonathan de se présenter devant lui. Le Grand Prêtre n’hésita pas à le rencontrer dans la ville, sans toutefois lever le siège.
De quels moyens usa-t-il ? on ne sait pas, mais non seulement il se fit confirmer comme Grand Prêtre, mais il se vit rattacher
à la Judée des nomes
Samaritains.
Le territoire de la Judée
avait alors presque doublé. Jonathan en
retour leva le siège d’Acre et
laissa la ville aux mains des Séleucides.
Jonathan Maccabée détruit le temple
de Dagan – Illustration Gustave Doré |
Mais bientôt, un nouveau prétendant au trône
Séleucide apparut en la personne du jeune
Antiochos VI Épiphane Dionysos (145-142).
L’enfant, qui n’avait que deux ans, était épaulé par le Général Diodote Tryphon (ou Diodotus Tryphon,
142-138) qui avait ses propres dessins sur le trône.
En face de ce nouvel ennemi,
Démétrios II appela
Jonathan son
allié et lui demanda d’envoyer des troupes.
Jonathan, avec 3.000 hommes, réprima l’insurrection des partisans
d’Antiochos VI et du Général Tryphon dans sa capitale,
Antioche.
Cependant, quelques temps plus tard, Tryphon réussit quand même à faire couronner le jeune
Antiochos VI et entra dans
Antioche révoltée.
Jonathan pensa
alors qu’il était préférable pour lui de soutenir le nouveau Roi.
Diodote Tryphon qui craignait de perdre le contrôle de la Cœlé-Syrie, en 143 arriva avec une armée en
Judée et invita
Jonathan à
Scythopolis (ou Beït Shéan ou Bethshan
ou Beth-Shan ou Beth-Shéan, ville du Nord d’Israël) pour une
conférence amicale. Il le convainc de se rendre
à Acre
(ou Akko ou Ptolémaïs), qu’il promit de lui remettre avec d’autres forteresses, pour continuer les pourparlers. À
Acre,
Jonathan tomba dans un piège, Tryphon le fit arrêter
et il fit massacrer les 1.000 hommes de sa garde (Premier Livre des
Maccabées – 12,33 à 38, 41 à 53). Tryphon était sur le point d’entrer en
Judée, mais il fut confronté à Simon qui apprenant la nouvelle,
s’était fait alors désigner comme le nouveau dirigeant Juif, chef
de Jérusalem. En 143, Tryphon contourna la
Judée et tenta d’atteindre
Jérusalem par le Sud, mais la
présence de Simon et le mauvais temps lui firent abandonner ce projet.
Il repartit vers Antioche, mais assassina
Jonathan à Baskama
dans l’Est de la Jordanie (Premier Livre des Maccabées – 13,12 à 30).
Jonathan fut enterré par
Simon à Modiin.
Simon "Maccabée" (ou Shimon
Makkabi ou Shim’on ou Siméon ou Saramel “Prince du peuple de Dieu“, en Hébreu :
שמעון) fut Grand Prêtre et Prince des Juifs, de 142 à 135
ou 134). Il était surnommé Thassi qui a une signification incertaine
: “le Directeur“, “le Guide“, “l’Homme du conseil“,
“le Zélé” ou “le Bouillonnant” sont toutes les significations possibles du terme.
Deuxième, mais dernier fils de Mattathias
encore vivant, il était déjà très âgé lorsque
la dynastie des Hasmonéens fut fondée par une résolution, adoptée en 141, à une grande assemblée où il fut nommé par le Conseil des
Anciens, peuple et Prêtres Juifs, pour diriger la Judée
à la suite de son frère. Il cumula les fonctions de Grand Prêtre, de chef militaire et d’Ethnarque
de Judée "à perpétuité
jusqu’à ce que se lève un prophète digne de foi" et de Stratège (ou Stratégos) de la côte
Phénico–philistine,
soit de Tyr à la frontière avec
l’Égypte.
En fait cela revenait à dire que Simon était Gouverneur de façon héréditaire (Premier Livre des Maccabées, XIV, 25).
Comme pour son prédécesseur il faut signaler que quelques spécialistes (rares) affirment qu’il ne faut pas
lui donner le nom de Maccabée qui n’était celui que de son frère ?. D’autres le présente comme le véritable fondateur de la dynastie.
Simon – Portrait d’une collection de biographies – Promptuarii Iconum Insigniorum –
Guillaume Rouille (1518-1589)
Photo avant retouches :
wikipedia.org
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Sous son gouvernement il termina à la fois la fortification de la capitale et sécurisa
Jaffa (ou Joppa) en expulsant ses habitants nom Juif pour les remplacer
avec des Juifs (Premier Livre des Maccabées – XIII 8, 10, 11). À Adida (ou Hadida) il bloqua l’avance de Diodote Tryphon, qui après
avoir assassiné son frère tentait d’entrer dans le pays et de s’emparer du trône de Syrie. La
Judée devint très prospère et l’enseignement religieux se transmit.
Comme adversaire de Tryphon, Simon eut toutes les sympathies de
Démétrios II Nikatôr (145-138 et 129-125).
Vers 142/141, le Roi Séleucide s’allia à lui,
oubliant la désertion de son frère pour son rival
Antiochos VI.
Il accorda l’autonomie pour les Juifs et signa un traité d’indépendance. Ce traité négocié par Simon avec la Syrie
restitua aussi l’indépendance politique à la Judée. Les
Séleucides furent chassés d’Acra (ou Hakra), la citadelle de
Jérusalem. Simon
obtint aussi la reconnaissance de la nouvelle dynastie de la part de la
république Romaine. Celle-ci l’accorda par le Sénat en 139, à la délégation du
Grand Prêtre qui était à Rome (Premier Livre des Maccabées XV,15 à 24).
En Février 135 (on trouve aussi selon les sources 134), Simon fut assassiné en compagnie de deux de ses fils par son
gendre Ptolémée, fils d’Aboubos (ou Abubus), lors d’un banquet à Jéricho.
Celui-ci voulait prendre le pouvoir en Judée et avait organisé
l’assassinat du Grand Prêtre, puis il lança ses troupes sur Jérusalem.
Simon Macchabée fut enterré dans un mausolée à Modiin. Son troisième fils
Jean Hyrcan I lui succéda à la tête de la
Judée.
Simon eut trois enfants :
Jean Hyrcan I qui naquit en
164 (on trouve aussi 175) et qui fut Ethnarque et Mattathias
et Judas qui moururent en même temps que leur père.
Bibliographie
Pour
d’autres détails sur les Grands Prêtres Hasmonéens voir les ouvrages de :
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