Les    Hébreux
de  vers 1050  à  931
 

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Pour plus de détails voir aussi : Les royaumes d’Israël, de JudaLes Hasmonéens
                               La Judée, les HérodiensJérusalemSamarieSichem

 

 
Sommaire

 
L’histoire de la royauté

Kish
Saül
Ishboshet
Joseph
David
Salomon

Bibliographie

Fragment Biblique en Hébreu

 

La  royauté
 
Rois Hébreux

 

   Dans la deuxième partie de son livre, Josué raconta comment après la conquête de la quasi-totalité du pays de Canaan, il administra l’installation des tribus. Il divisa les terres conquises entre les douze tribus d’Israël (Voir carte) comme lui avait dicté Dieu, la 13e, celle de Lévi, recevant seulement des biens et revenus et étant dédiée au service du Temple de Jérusalem. Les Chefs (ou Juges) qui lui succèdent poursuivirent lentement l’occupation du territoire de 1185 à 1050, se heurtant au Philistins, qui leurs barraient l’accès à la côte. Les fils du Grand Prêtre Samuel étaient malhonnêtes et non digne de confiance pour la succession. Les hauts dignitaires Israélites craignirent qu’il serait désastreux que ses fils deviennent Juge et il demandèrent à Samuel de leur donner un Roi. Samuel ne prit pas bien cette demande et les avertit que, s’il nommait un Roi pour les diriger, ils devraient subir toutes les exigences de ce Roi.


 

Samuel Bénissant Saül –
Gravure Gustave Doré (1832-1883)

 
   Samuel se tourna vers Kish (ou Quish ou Qish ou Kis ou Keis, en Hébreu : קיש  "pouvoir", ? à 1030 ou 1104 à 1029) qui était le fils d’Abiel, petit-fils de Tseror et arrière-petit-fils de Becorath de la tribu de Benjamin et du clan de Matri (Premier Livre de Samuel 9:1, 14:51; Actes 13:21; Premier Livre de Samuel 10:21) mais qui ne fut pas nommé Roi. Il semble que Kish, résidait à Gibeah (ou Guéba ou Guibea ou Gaba ou Geba ou Géba), située sur le sommet d’une colline en terrasses à 5/6 km. au Nord-est de Jérusalem. Il s’était distingué par un coup de main audacieux contre le Roi des Ammonites, Nahash (v.1030-v.1000). Selon la Bible Kish possédait un très grand troupeau d’ânesses. Il envoya son fils Saül avec un serviteur chercher des ânesses égarées. Ils quittèrent leur domicile de Gibeah, traversèrent la montagne d’Éphraïm, le pays de Shalisha et le pays de Benjamin jusqu’au pays de Zuph (ou Çuph) sans les trouver et finirent par errer dans ce district.
 
   Saül suggéra alors d’abandonner leur recherche. Toutefois le serviteur de Saül remarqua qu’ils se trouvaient près de la ville de Rama où était installé un célèbre voyant et suggéra qu’il serait peut-être bon de le consulter d’abord. Kish ne les récupéra jamais, car le voyant en question était le Prophète Samuel qui prévenu par Dieu de cette visite et à sa demande, annonça à Saül qu’il le proclamait Roi (Premier Livre des Chroniques 12:1). Le lendemain, tel que c’était prévu, Saül reçut trois signes lui confirmant qu’il devait être Roi d’Israël. Après sa mort, Kish eut sa sépulture à Zéla, dans l’actuelle Israël. (Premier Livre de Samuel 9:1-10:16).
 
   Saül (ou Šā’ûl ou Sha’ul ou Shaul, en Hébreu : שאול "Désiré" ou “Demandé” ou “Prié pour”, en Grec : Σαούλ, 1030 à 1010 ou 1047 à 1007) fut le premier Roi à la fois, sacré et politique. L’histoire de Saül est racontée dans le Premier Livre de Samuel, mais les archéologues n’ont trouvé aucune trace de lui. Il fut couronné "Roi" (ou Melech) à Guilgal (ou Gilgal) à l’Ouest du Jourdain et à l’Est de Jéricho (Premier Livre de Samuel 11:14-12:2), mais plusieurs versions sont connues de sa "prise de pouvoir". Une fois sur le trône, Saül renforça la royauté. Attaqués par les Ammonites, il mit en place une petite armée permanente de mercenaires et il traversa le Jourdain. Il attaqua le camp des Ammonites, tua leur Roi Nahash et ravagea le pays. Il fut le premier souverain qui constitua une armée permanente, forte de 3.000 fantassins, directement placée sous son autorité et commandée par le Général Abner.
 


 

David Joue la harpe pour Saül – 1650 –
Rembrandt (1606-1669) –
Galerie royale Mauritshuis – La Haye

   La première menace pour sa suprématie fut le pouvoir des Philistins. Il hérita de la lourde tâche de libérer le pays de leur pression et entra dans la bataille contre eux à Michmash (ou Micmash ou Mikmas ou Micmas) à l’Est de Béthel et au Sud de Migron, sur la route de Jérusalem. Selon les textes, Saül prit 2.000 hommes avec lui dans la montagne de Béthel et 1.000 autres partirent avec son fils Jonathan pour Gibeah. L’armée de Saül était assez petite face à celle des Philistins. De ce fait, en désespoir de cause, selon les commandements de Samuel, les Hébreux se terrèrent dans Guilgal (ou Gilgal) pendant sept jours sans faire aucun mouvement. Le septième jour, l’impatience du Roi le poussa à agir, mais Samuel arriva pour le prévenir des conséquences de sa désobéissance en n’attendant pas assez longtemps. Par cette action, il pouvait perdre la royauté.
 
   Les Philistins campèrent dans les vallées. Jonathan, organisa avec son écuyer un assaut. Il les attaqua dans leur campement, ce qui provoqua la panique et les repoussa. Le règne de Saül se poursuivit cependant dans la guerre contre plusieurs ennemis dont il sortit toujours vainqueur. On lui compte dans les textes des campagnes militaires contre les : Moabites, les Ammonites, les Édomites, les Rois de Zobah (ou Tsoba ou Soba ou Zoba ou Aram-Soba, capitale d’un État Araméen dans le Sud de la Syrie) et donc les Philistins.


 

La bataille de Guilboa –
Jean Fouquet (1420-1480)


   Après la bataille contre ces derniers, les textes décrivent que Samuel chargea Saül de tuer tous les Amalécites (Tribu de nomades Édomites, qui occupaient un territoire correspondant au Sud de la Judée). Le Roi attaqua et gagna la guerre, mais il laissa en vie leur Roi Agag. Lorsque Samuel découvrit que Saül ne les avait pas tous tué, il devint fou de colère et lui dit la façon dont Dieu allait le rejeter pour sa désobéissance et la chute certaine de sa maison en tant que gouvernant sur Israël.
 
   Cette rébellion de la part de Saül servit d’introduction à l’histoire de David de la tribu de Juda. Samuel trouva ce dernier comme successeur potentiel de Saül et l’oint à Bethlehem. Le Roi n’en n’avait pas encore fini avec les Philistins. Il les chassa des collines et les combattit sur leur propre terrain. Mais ils se ressaisirent et s’installèrent entre Soko (ou Shocoh) et Azéqa, à Éphès-Dammam (ou Pas Dammim, une place forte dans la tribu de Juda). Saül partit avec son armée les affronter et David se joignit à eux. Ce fut dans la vallée d’Elah que celui-ci, avec un seul tir de fronde sur le front, terrassa Goliath, le champion des Philistins, qui avait défié l’armée Israélite d’envoyer un champion pour combattre contre lui. Cet exploit fit fuir l’ennemi et assura la victoire à Saül (Premier Livre de Samuel 17: 1-18: 5). Mais lorsqu’il retourna à sa cour les gens acclamèrent plus David que le Roi, qui fit de lui un officier de son armée et en devint vite jaloux. Il développa pour le nouveau héros une animosité qui l’incita plusieurs fois à tenter de le tuer.
 
   Après quelque temps, les Philistins, malgré les serments de réconciliation, devinrent plus agressif. Saül rassembla toutes ses forces et les conduisit pour leur faire face au mont Guilboa (ou Gilboa ou Gelboé ou Har haGilboa ou Jabal Faqu’a, massif montagneux situé au Nord-est des monts de Samarie). Samuel n’étant plus là, dans l’incapacité de connaitre la volonté de Dieu, il décida de consulter la sorcière d’Endor (ou pythonisse d’Endor, village de Canaan situé sur le Mont Moréh), mais il fut surpris par une apparition de Samuel. Le “fantôme” du Prophète dit alors à Saül qu’il perdrait la bataille et sa vie. Ses soldats furent alarmés des paroles de Samuel et prirent la fuite dans cette nouvelle confrontation contre les Philistins. Le Premier et le Deuxième Livre de Samuel donnent des récits contradictoires sur la mort de Saül. Le Premier (la version la plus courante) dit que le Roi retourna pour faire face à ses ennemis et les Israélites furent dûment vaincus. Pour échapper à la torture le Roi se suicida en se jetant sur son épée. Dans les deux cas Saül perdit ses fils dans la bataille.


 

La mort de Saül – 1848 –
Elie Marcuse (1817-1902) –
Tel Aviv Museum of Art

 
   Les Philistins trouvèrent Saül et ses trois fils (dont Jonathan) gisant sur le mont Guilboa. Ils leur tranchèrent la tête et les exhibèrent dans le pays Philistin. Ils suspendirent leur corps décapité aux remparts de la ville de Scythopolis (ou Beït Shéan ou Bethshan ou Beth-Shan ou Beth-Shéan, ville du Nord d’Israël. Les habitants de Jabès (ou Jabesh ou Yabesh en Galaad), prévenus de ce qu’il était advenu de Saül et ses fils, sortirent la nuit et partirent chercher les corps. Ils les incinérèrent et les ensevelirent à Jabès (Premier Livre de Samuel 31: 8-13).
 
   Saül eut une épouse et une concubine : Achinoam (ou Ahinoam), son épouse lui donna six enfants (Premier Livre de Samuel 14:49), quatre fils : Jonathan (ou Yehonatan ou Yonatan), Abinadab, Malkishua (ou Malki-Shua ou Malkischua), Ishboshet (ou Ishbaal ou Ish-Bosheth) et deux filles : Merab et Mikhal (ou Michal ou Michol ou Mical). Ritspa (ou Rizpah ou Rispah), sa concubine lui donna deux fils : Armoni et Mephibosheth (ou Mephiboscheth).
 
   Pour succéder à Saül, Samuel confirma David, comme Roi. À cette date le royaume se divisa en deux : Le royaume de Juda et le royaume d’Israël. La tribu de Juda ayant reconnu comme souverain David au lieu d’Ishboshet, le fils de Saül. Celui-ci fut proclamé Roi par Abner, le Général de l’armée de Saül, à Mahanaïm près de Jabbok (Située au-delà du Jourdain mais dont l’emplacement précis est très incertain – Deuxième Livre de Samuel 2:8).

 

Pour d’autres détails voir :   La vie de Saül

 

   Ishboshet (ou Ishboseth ou Ish-Bosheth ou Ish-boshet ou Ishbóshet  “Homme de honte” ou Eshbaal ou Ishbaalou Eshba’al ou Ashba’al ou Ishba’al ou Eshbá’al ou ‘Ešbá’al  “l’homme de Baal“, en Tiberian : ‘Κbṓšeṯ, en Hébreu : אִֽישְׁבֹּ֫שֶׁת ou אֶשְׁבַּ֫עַל de 1010 à 1008 ou 1007 à 1005) fut l’un des quatre fils de Saül dont l’histoire est racontée dans le Deuxième Livre de Samuel (2,8 – 4,12). Certains spécialistes avancent qu’il naquit en 1047. Il fut choisi comme Roi sur le royaume d’Israël, après que son père et ses trois frères moururent à la bataille du mont Guilboa (ou Gilboa ou Gelboé ou Har haGilboa ou Jabal Faqu’a, massif  situé au Nord-est des monts de Samarie) et régna sur 11 des 12 tribus d’Israël.
 


 

Combat entre les champions
d’Ishboshet et de David

   Ishboshet fut proclamé Roi d’Israël par Abner, le Général de l’armée de Saül, à Mahanaïm près de Jabbok (Située au-delà du Jourdain mais dont l’emplacement précis est très incertain – Deuxième Livre de Samuel 2:8). Il avait déjà 40 ans à ce moment-là et ne régna sur Israël que pendant deux ans (Deuxième Livre de Samuel 2:10). Dans le même temps, une autre faction fit sécession, la tribu de Juda, qui proclama Roi sur les conseils du Prophète Samuel, David, fils de Jessé, qui avait conduit la guerre contre les Philistins (Deuxième Livre de Samuel 2:12).
 
   Les deux Rois se firent la guerre et cette faction de David prévalut finalement sur celle d’Ishboshet (Deuxième Livre de Samuel 3:1). Alors qu’il l’avait poussé sur le trône et qu’il gouvernait à sa place, Abner trahit Ishboshet et rejoignit David (Deuxième Livre de Samuel 3: 6) après un conflit personnel avec lui (Deuxième Livre de Samuel 3,8–12). Les termes pour la paix, imposés par David, furent en partie que Mikhal (ou Michal ou Michol ou Mical ou Mikal), la sœur d’Ishboshet, qui avait été l’épouse de David, dont il s’était séparé, lui fut remis, ce qu’accepta Ishboshet (Deuxième Livre de Samuel 03:14). Après la mort d’Ishboshet, Abner renonça à tout espoir de conserver son pouvoir (Deuxième Livre de Samuel 4:1).
 
   Ishboshet fut assassiné par deux de ses propres capitaines, Récab et Baana, décapité pendant sa sieste (Deuxième Livre de Samuel 4:5). En faisant cet acte, ils avaient espéré une récompense de David. Cependant ce dernier, à l’inverse, punit les assassins comme des traîtres. Ils furent pendus et leurs pieds et mains coupés. David enterra ensuite Ishboshet dans la tombe d’Abner, à Hébron (Deuxième Livre de Samuel 4:12). Il y a un vide dans le récit biblique sur ce qui arriva à la royauté des tribus, hors celle de Juda, pendant les cinq années suivant l’assassinat d’Ishboshet, car la royauté unie de David est datée de vers 1003 (ou 1000).


 

David – Pedro Berruguete (1450-1504) – Musée de la paroisse de Santa Eulalia de Paredes de Nava

 
   David (ou Dāwūd ou Dawud, en Hébreu : דָּוִיד  "bien-aimé", en arabe : داوود   Dāwūd, en syriaque : ܕܘܝܕ   Dawid, en Grec : Δαυίδ ou Δαβίδ  Daveed,  1010 à 970 ou 967 ou 966) naquit en 1037 (ou 1040), à Bethléem, dans le territoire de la tribu de Juda. Il fut le fils de Jessé de la tribu de Juda de Bethléem. Son histoire est racontée dans le Premier Livre de Samuel (16-31) et sa vie en tant que Roi dans le Deuxième Livre de Samuel (1-24) et au début du Premier Livre des Rois (1-2). Il n’était que simple berger de Bethléem lorsqu’il participa avec le Roi Saül à la guerre contre les Philistins.
 
   Ce fut dans la vallée d’Elah que David, avec un seul tir de fronde, terrassa Goliath. Cet exploit fit fuir l’ennemi de terreur et assura la victoire à Saül. (Premier Livre de Samuel 17: 1-18: 5). Lorsqu’il retourna à sa cour les gens acclamèrent plus David que le Roi et il en devint vite jaloux. Il développa pour le nouveau héros une animosité qui l’incita plusieurs fois à tenter de le tuer. Celui-ci finit par fuir à Rama (ou Ramathaïm-Tsophim, ville qui a été identifiée avec le quartier moderne de Shmuel Hanavi au Nord-ouest de Jérusalem) pour échapper à la colère du Roi, mais il le fit suivre.
 
   De Rama, il gagna Nob (Une place dans les environs de Jérusalem, à proximité de Bachurim, près du mont des Oliviers), puis Gath (ou Gat ou Geth) au Nord-ouest du territoire des Philistins à proximité de la Shéphélah (ou Shfelah) où  il se plaça sous la protection du Roi Philistin de Gath (ou Gat ou Geth), Akish, ennemi d’Israël. Ce dernier l’établit avec sa famille à Tsiklag (ou Ziqlag), ville du Néguev de la tribu de Siméon, en pays Philistin.
 
   À la mort de Saül, le Prophète Samuel, qui l’avait déjà oint à Bethléem comme successeur de Saül à la suite d’une ultime désobéissance de ce dernier, le proclama Roi à Hébron (Deuxième Livre de Samuel  5,3). À cette date, comme dit plus haut, le royaume se divisa en deux : Le royaume de Juda et le royaume d’Israël. Après l’assassinat d’Ishboshet, David rallia toutes les tribus et conclut une alliance avec elles à Hébron. Les Philistins inquiets de la puissance de David attaquèrent dans la vallée de Rephaïm (ou Emeq Rephaïm ou Nephilim) au Sud-ouest, près de Jérusalem, David les repoussa par deux fois. Il avait besoin d’une ville neutre comme capitale. Il choisit alors la ville des Jébuséens (ou Jébusiens), Jébus l’actuelle Jérusalem.

 
   Il confia la tête de son armée à son neveu Joab et étendit son influence sur la région. Au Sud, il soumit les Moabites. Puis il annexa le royaume Ammonite. Dans Samuel 12:31, la victoire sur les Ammonites du Roi David est longuement décrite. Puis David affronta le Roi de Zobah (ou Tsoba ou Soba ou Zoba ou Aram-Soba), Hadadezer (ou Hadadézer ou Hadad-Ezer), à la bataille d’Hélam qu’il gagna. Il contrôlait maintenant au Sud, le territoire des Édomites qu’il combattit et dévasta. Il les écrasa dans "la vallée de sel", probablement près de la mer Morte. David entretint d’excellentes relations avec les Phéniciens et surtout avec Hiram I le Grand (978-944 ou 969-936 selon la Bible), le Roi de Tyr dans le but de bénéficier des échanges commerciaux avec la cité.
 


 

Bethsabée – 1654 – Willem Drost
(1633-1659) – Musée du Louvre

   En politique intérieure l’unité des 12 tribus d’Israël progressa, mais ses projets de recensement en vue de l’établissement de l’impôt et celui de la construction du Temple à Jérusalem furent rejetés par les Prophètes. Absalom (ou Absalon), son troisième fils, se rebella contre lui et se fit proclamer Roi à Hébron par les tribus. Sa principale revendication était son refus de Salomon, fils de Bethsabée, comme choix de David pour sa succession. Une guerre civile éclata qui fut de courte durée. Les armées de David et d’Absalom se rencontrèrent à la bataille du bois d’Éphraïm. Cependant, lors du combat, Absalom se prit les cheveux dans les branches d’un chêne et Joab le neveu et Général de David le tua (Deuxième Livre de Samuel 18: 14-15).
 
   Shéba (ou Chéba) fils de Bikri, de la tribu de Benjamin, profitant du départ de David de Jérusalem, tenta de rassembler les Hébreux du Nord et revendiqua l’indépendance d’Israël contre lui. Joab élimina ce rebelle au Nord de Dan. Lorsque David était devenu très vieux, à la mort d’Amnon et d’Absalom, un autre de ses fils, Adonijah (ou Adonija ou Adonias), appuyé par Joab et le Grand Prêtre Abiathar (ou Abyatar), se considéra comme son héritier et se déclara Roi. Bethsabée et le Prophète Nathan, obtinrent que Salomon, le fils de Bethsabée, devienne son successeur. De son vivant, David fit sacrer Roi Salomon et mourut quelques temps après.
 

   David est représenté comme un Roi juste, mais pas sans faute, ainsi qu’un célèbre guerrier, musicien et poète. Il est une figure importante pour les membres des religions Juives, Chrétiennes et islamiques. L’interprétation des preuves archéologiques, sur l’ampleur et la nature du royaume de Juda et de la Jérusalem au Xe siècle av.J.C, est une question de débats acharnés entre les spécialistes, comme les avis différents entre Israël Finkelstein et Ze’ev Herzog de l’Université de Tel-Aviv. Beaucoup d’archéologues modernes rejettent l’idée que David régna sur une monarchie unie. Ils notent également, contrairement à la tradition, qu’Israël et Juda étaient encore polythéiste à l’époque de David et de Salomon. Selon la Bible (Premier Livre des Rois, 2: 10) David fut enterré avec ses ancêtres dans la “Cité de David” qui selon les références bibliques est l’emplacement d’origine de la vieille ville de Jérusalem. David a huit épouses attestées et le Deuxième Livre de Samuel (3, 2-5) lui énumère six fils, de six femmes différentes (Voir leur liste dans l’article sur le Roi).
 

Pour d’autres détails voir :   La vie de David

 


 

Représentation de Salomon –
v.1500 – Pedro Berruguete
(1450–1504) – Santa Eulalia,
Parades de Nava

   Salomon (ou Solomon ou Shlomo ou Šəlōmō ou slomo ou Shlemun ou Sulaymān ou Siliman ou Sleman, en Hébreu : שְׁלֹמֹה, en Syriaque : ܫܠܝܡܘܢ, en arabe : سليمان, en Grec : Σολομών), 970 à 931) est aussi appelé Jedidiah (En Hébreu : יְדִידְיָהּ), dans le Tanakh (Ancien Testament). Sa naissance à Jérusalem, qui selon quelques spécialistes fut en 982, est mentionnée dans le Deuxième Livre de Samuel, puis son règne est raconté dans le Premier Livre des Rois. Selon le Talmud, Salomon est l’un des 48 Prophètes. Dans le Coran, il est considéré comme un grand Prophète et les musulmans se réfèrent généralement à lui par la variante arabe, Sulayman, fils de David. Il succéda donc à ce dernier.
 
    Salomon hérita d’un véritable Empire à la situation économique florissante, mais qui restait à consolider. À son avènement, il dut faire face à de nombreuses rivalités et révoltes au sein de son royaume. Son demi-frère Adonijah (ou Adonija ou Adonias) fuit pour se réfugier dans un temple. Il reçut le pardon de Salomon pour sa conduite à la condition qu’il se montre “un homme digne" (Premier Livre des Rois 1: 5-53). Il élimina les partisans d’Adonijah (ou Adonija ou Adonias) dont : Le Grand Prêtre Abiathar (ou Abyatar) qui fut exilé et son cousin Joab, qui avait été nommé par son père à la tête de l’armée, fut exécuté.
 
   Le règne de
Salomon marqua l’apogée de la puissance des Hébreux. Il unifia l’administration du royaume. Comme son père, il s’entoura de hauts-fonctionnaires et de conseillers (Prêtres, secrétaires, Hérauts, Chefs de l’armée), mais créa aussi de nouvelles fonctions comme : Maître du palais, Chef des Préfets ou Chef de la corvée. Il encouragea le commerce caravanier (Encens, aromates) en rendant plus sûres les routes commerciales vers l’Afrique, l’Asie, l’Arabie et l’Asie Mineure par la construction de forteresses. Il modernisa son armée avec l’introduction massive de chars. Le territoire Israélite fut divisé en douze préfectures (ou districts) dirigées par un Préfet (ou Nesîb), nommé par le Roi (Premier Livre des Rois 4).
 
   Salomon conforta l’alliance passé par son père avec Tyr, maître de la Phénicie et passa des accords avec l’Égypte. Les excellentes relations avec le Roi de Tyr, Hiram I le Grand (978-944 ou 969-936 selon la Bible), permirent aux Hébreux de disposer d’une flotte commandée par des Phéniciens, basée à Ezion-Geber, dans le golfe d’Aqaba, sur la Mer Rouge. De là, Salomon lança des expéditions conjointes de commerce avec les Phéniciens (Produits et animaux tropicaux, or) sur la mer Rouge et qui se déployèrent jusqu’à l’Océan Indien. Il commerçait avec la Phénicie pour le blé, l’huile, le cèdre, le cyprès. Son Empire commerçait aussi par mer avec Tarsis (Espagne), Ophir et le Sud de l’Inde. Sa relation avec la Reine de Saba (Yémen aujourd’hui), Makéda ne fut pas étrangère à sa politique commerciale.
 
   Salomon choisit la diplomatie plutôt que la guerre et par des alliances matrimoniales il renforça la position du royaume. Ainsi il épousa une Princesse Égyptienne, fille du Roi de Tanis, Siamon (XXIe dynastie, 978-959) avec Gezer (ou Guézer ou Tel Guezer ou Tell el-Jezer) une ville de Canaan à mi-chemin sur la route entre Jérusalem et Jaffa pour dot. Avec ce mariage Salomon signa aussi un traité avec Siamon où il fut autorisé à fixer, de manière permanente, les frontières méridionales de son royaume en occupant Gezer, qui dorénavant, restait avec sa région possession d’Israël. Il organisa aussi une expédition militaire à Hamath (ou Hama ou amāh ou Hamah ou Epiphania, en bordure de l’Oronte) et Zoba pour contrôler Tadmor (ou Palmyre) et la route des caravanes.


 

Salomon Roi –
Gravure de Gustave Doré

 
   À la fin de son règne, des problèmes internes firent naître des mouvements de révolte. Son peuple, soutenu par les Égyptiens, lui reprocha son autoritarisme, son faste, le poids des impôts et des corvées et ses constructions indisposèrent la population. Édom et Damas se soulevèrent et se libérèrent de la domination d’Israël. Tout cela favorisa la scission entre Juda et Israël qui eut lieu après sa mort. Les deux royaumes demeurèrent dès lors distincts de 931 à 724.
 
   Salomon fut aussi un grand bâtisseur. Il fit ériger dans sa capitale des édifices colossaux. Dans sa quatrième année de règne, il fit construire le premier Temple de Jérusalem avec l’aide des Tyriens, notamment pour le bois. Le temple fut achevé en sept ans et demi. Il fortifia Jérusalem et d’autres villes comme le port d’Ezion-Geber et Tadmor (ou Palmyre) dans le désert pour servir d’entrepôt commercial et d’avant-poste militaire. Il engagea la construction d’un palais royal sur Ophel (Un promontoire de collines dans le centre de Jérusalem). Salomon eut plusieurs épouses attestées. Il est écrit (Premier Livre des Rois 11,3) qu’au cours de son règne, il prit 700 épouses et 300 concubines. Naamah (ou Naama, en Hébreu : נַעֲמָהAgréable“), la seule dont on connait le nom, une Ammonite, probablement une fille du Roi Shobi (Premier Livre des Rois 14:21 et Deuxième Livre des Chroniques 12:13), lui donna un enfant : Roboam (ou Rehoboam ou Rehav’am ou Rehabeʿām, en Hébreu : רְחַבְעָם, “Celui qui élargit le peuple“, en Grec : Ροβομ), qui fut Roi de Juda (931-911).
 
   Les preuves historiques qui attestent de la réalité du Roi Salomon, indépendamment de la Bible, sont rares. Aucune preuve matérielle indiscutable datant de son règne n’a été trouvée. Les fouilles archéologiques menées par Yigael Yadin à Hazor (ou Hatsor ou Tell Hazor ou Tell el-Qedah), Megiddo, Scythopolis (ou Beït Shéan ou Bethshan ou Beth-Shan ou Beth-Shéan) et Gezer (ou Guézer ou Tel Guezer ou Tell el-Jezer) ont mis au jour des structures que les archéologues Israéliens, Ammon Ben-Tor et Amihai Mazar, secondés par le Professeur William G.Dever des États-Unis, soutiennent comme appartenant toutes à son règne. Elles auraient toutes été détruites simultanément par un raid du Pharaon Sheshonq I (ou Chechanq ou Shishaq dans la Bible, 945-924). Cependant certains autres spécialistes, comme Israël Finkelstein et Neil Silberman, font valoir que ces structures doivent être datées de la période Omride (Dynastie régnante du royaume d’Israël fondée par le Roi Omri [884-873]), plus d’un siècle après le règne de Salomon.

 

Pour d’autres détails voir :   La vie de Salomon

 
   Israël fut constamment perturbée par des révolutions intérieures et des guerres extérieures, tant contre les Rois Araméens de Damas, que contre le royaume de Juda. À la suite des querelles avec Juda, qui avait fait appel aux Empereurs Assyriens, sa capitale, Samarie, fut assiégée et prise par ces derniers et l’Empereur d’Assyrie Sargon II (722-705) annexa le royaume d’Israël et déporta une partie de la population en 724. Le royaume de Juda survécut encore jusqu’en 586. Le Roi de Juda Ézéchias (726-697), après avoir entrepris une brillante restauration politique, s’allia avec l’Égypte et fut attaqué par l’Assyrie. En 701 il fut assiégé dans Jérusalem par l’Empereur Sennachérib (705-681) et son royaume fut réduit à une zone étroite.
 
   La chute de l’Assyrie sous les coups de Babylone, en 612, permit à Juda d’échapper à la tutelle Assyrienne, mais le Roi Josias (640-609) fut tué à la bataille de Megiddo, en 609, dans un combat contre les Égyptiens qui annexèrent le royaume. Quelques années après les Babyloniens arrivèrent à leur tour et soumirent les Judéens qui après deux tentatives de révolte, furent déportés en Babylonie en 586 et 581, tandis que la ville de Jérusalem fut pillée et le Temple détruit. Durant la période d’exil de 586 à 538 les Hébreux ne perdirent pas l’espoir d’une restauration.
 

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Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur cette période des Hébreux voir les ouvrages de :
 
Robert Alter :
The David story : A translation with commentary of 1 and 2 Samuel, W.W. Norton, New York, 1999. 
Hans Borger :
Uma história judeu do Povo, Sefer, San Pablo, 2008.
Paul Borgman :
David, Saul, and God : rediscovering an ancient story, Oxford University Press, Oxford, New York, 2008.
Jacques Cazeaux :  
Saül, David, Salomon : La royauté et le destin d’Israël, Cerf, Collection : Lectio Divina, N°193, Paris. 2003.
Robert Couffignal :
Saül, héros tragique de la Bible : Étude littéraire du récit de son règne d’après les Livres de Samuel (1S IX-XXXI et 2S I), Lettres modernes Minard, Paris, Caen, Janvier 1999.
William G.Dever :
What Did the Biblical writers know and when did they know it ? : What archaeology can tell us about the reality of ancient Israel, Eerdmans Pub, Grand Rapids, Janvier 2001.
Simón Dubnow :
Manual de la historia judía : Desde los orígenes hasta nuestros días, Sigal, Buenos Aires, 1977.
Jack Finegan :
Light from the ancient past. The archaeological background of the Hebrew-Christian religion, Princeton U.P., 1947 – J.Finegan, 1959.
Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman :
Les Rois sacrés de la Bible : À la recherche de David et Salomon, Bayard Centurion, Collection : Etudes et essai, Paris, Mars 2006 – En Anglais, David and Solomon: In search of the Bible’s sacred Kings and the roots of the western tradition, Free Press, New York, 2006.
The Bible unearthed : Archaeology’s new vision of ancient Israel and the origin of its sacred texts, Free Press, New York, 2001.
David Noel Freedman, Allen C.Myers et Astrid Biles Beck :
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