Leur origine et étymologie
Les Hébreux (en Latin : Hebraei ou Hebraeus, en
Grec :
‘Eβραῖος Hebraioi,
en Hébreu : עברים
ou עבריים ‘ivri ou Ivri
ou Ibri, au pluriel : Ivrim ou Ibrim) sont un ancien peuple Sémitique du Proche-Orient.
Le terme "hébreux", qui signifie "ceux qui passent" ou "ceux par-delà le fleuve",
n’existe que dans la Bible. Ils sont aussi nommés, depuis les dynasties archaïques jusqu’à la fin de l’Âge du Bronze, et selon les sources de
Mésopotamie,
d’Anatolie
ou d’Égypte :
Apirou
(ou Hapirou ou Habirou). La plupart du temps ces termes sont employés pour désigner des marginaux, des vagabonds ou des brigands et parfois des
mercenaires. De rares textes extrabibliques, comme celui sur la stèle du Pharaon
Mérenptah (ou Mineptah, 1213-1203), désignent ce peuple par le
nom d’Israël.
Alphabet Hébreu
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On retrouve ce nom aussi dans la Genèse, attribué au Patriarche
Jacob, puis à sa lignée désignée comme les
douze tribus d’Israël.
Toujours dans la Genèse (10:21), Sem (ou Shem), le frère aîné de Cham et Japhet, fils premier-né de Noé, est appelé le père des fils d’Eber
(עבר), qui peut avoir un sens similaire.
Certains auteurs soutiennent qu’Ibri désigne les descendants du Patriarche biblique Eber (ou ʽÉvèr, en Hébreu :
עבר), fils de Shelah, un arrière-petit-fils de Noé et un ancêtre d’Abraham.
Les spécialistes, aujourd’hui, utilisent les termes de "premiers Israélites" ou "proto-Israélites".
Mais le terme "hébreux" n’en désigne pas moins les ancêtres d’Abraham.
Selon la Bible et les traditions Hébraïques, les Hébreux sont des Sémites nomades originaires de basse
Mésopotamie, plus précisément
d’Ur en Chaldée
(ou Ur Ḵaśdîm). On sait maintenant que les
Apirou n’étaient pas une entité unique,
mais un groupe socio-économique comportant plusieurs ethnies avec des noms d’origines ethniques variées. En fait, les Hébreux mentionnés par la Bible,
pourraient tout à fait être l’une des nombreuses ethnies regroupées sous le nom commun
d’Apirou.
Ils étaient répartis en tribus dirigées par des Patriarches, vivant dans des tentes, élevant des troupeaux de chèvres et de moutons. Ils
utilisaient aussi des ânes, des mulets et des chameaux. Des premiers Patriarches
Hébreux sont issus entre autres, toujours selon la Bible : Les Ammonites, les
Édomites, les Ismaélites (Tribus arabes), les
Moabites et le peuple d’Israël. Un de
ces Patriarches,
Abraham s’établit à Mambré, en pays de
Canaan, vers 1850, amorçant la
fixation des Hébreux dans ce pays fertile. De récentes découvertes archéologiques remettent en cause la version Biblique de l’histoire des Hébreux.
Il n’y aurait jamais eu aucune invasion militaire du territoire de Palestine par une armée d’Hébreux organisée sur le modèle des armées
Égyptienne ou
Mésopotamienne.
Ce qui n’exclut pas une infiltration progressive d’immigrés non Cananéens en
Canaan par des raids successifs
de village en village à partir de Josué jusqu’au Roi
Saül intronisé par le Prophète Samuel. Les versions Biblique et
historiques se recoupent un peu à partir du XIIe siècle, avec l’invasion des
Peuples de la mer, puis au Xe
siècle avec les deux royaumes d’Israël et de
Juda. Avec toutefois une différence importante, soulignée par Thomas Römer et
Dominique Jaillard, c’est que la Bible Hébraïque confesse un Dieu unique, donc un monothéisme face au polythéisme de ses voisins,
alors que les royaumes d’Israël
et de Juda furent polythéistes comme leur voisins.
L’histoire des Patriarches
Les Hébreux furent au départ des nomades de basse
Mésopotamie,
on ignore encore aujourd’hui ce qui les poussa à migrer vers l’Ouest. On pense généralement que cette migration peut être due à une crise économique.
Quoi qu’il en fut le premier "Chef" connu d’après la Bible fut bien sûr Noé (ou Noa’h ou Noah, en Hébreu :
נח ou
נוֹחַ “il consolera“,
en Syriaque : ܢܘܚ Nukh, en arabe :
نوح Nuh, en
Grec : Νῶε).
Il fut le dixième et dernier des Patriarches Antédiluvien. Sous les ordres de Dieu, il bâtit une arche afin d’échapper au Déluge.
L’histoire de l’arche de Noé est racontée dans la Torah, dans le récit du déluge de la Genèse. Lui et sa famille étant les seuls humains épargnés,
Noé et sa femme sont considérés par la tradition comme les ancêtres de toute l’humanité (Genèse 10). La Genèse lui attribue une vie de 950 ans.
Outre la Genèse, Noé est également mentionné dans le Premier Livre des Chroniques, Le Livre de Tobit, Le Livre de la Sagesse,
Le Siracide (ou l’Ecclésiastique), Le Livre d’Isaïe, Le Livre d’Ezéchiel, L’Évangile de Matthieu, l’Évangile de Luc, l’Épître aux Hébreux,
La Première et Deuxième Épître de Pierre. Son histoire présente des similitudes avec une légende
Sumérienne : l’Épopée de
Gilgamesh.
Noé fit l’objet de beaucoup de citations dans les religions abrahamiques, y compris le Coran (sourate 71).
On trouve ensuite, Sem (ou Shem, en Hébreu : שֵם ,
en Grec : Σημ SEM, en
arabe : سام Sām “nom, renommée“) qui fut l’un des fils de
Noé, frère de Cham et Japhet, dans la Bible Hébraïque ainsi que dans la littérature islamique. Selon certaines traditions Rabbiniques, Sem naquit
sans prépuce (ou aposthia), ce qui peut indiquer une base pour l’explication de la circoncision. Selon la Genèse (11,10–11,11) il vécut 600 ans.
Puis vint son fils, Eber (ou ʕebr ou Éver ou ‘Ēḇer, en Hébreu:
עֵבֶר)
(Table des Nations – Genèse 10-11 et Premier Livre des Chroniques). Selon la Bible Hébraïque, Eber mourut à l’âge de 464 (Genèse 11: 14-17).
Le calendrier Hébreu synchronise cette date avec 1817, mais de nombreuses autres dates ont été proposées pour les Patriarches de la Genèse.
Arriva après Péleg (en Hébreu : פֶּלֶג ou
פָּלֶג “division”) qui est mentionné dans
la Bible Hébraïque comme l’un des deux fils d’Eber (Genèse 10-11 et Premier Livre des Chroniques).
Selon la Bible Hébraïque, Péleg vécu jusqu’à l’âge de 239 ans (Genèse 11: 16-19).
Dans la Septante et certaines Bibles Chrétienne qui en découlent, Péleg est appelé Phaleg et son père est appelé Heber.
Selon la version des Septante, Phaleg vécu jusqu’à un âge de 339 ans (Septante Genèse 11: 16-19).
Abraham recevant la visite de Dieu
– Illustration Gustave Doré (1832-1883) |
Vint après son fils Réou (ou Reu ou Ragau ou Re’u, en Hébreu :
רְעוּ) dans la Genèse (11:20) il mourut à l’âge de 239,
selon le texte Massorétique. La Septante lui donne 339 ans. Le Livre des Jubilés nome sa mère, Lomna de Schinar (Genèse 10:28 ) et
sa femme, Ora (Genèse 11: 1). Il est dit être contemporain de l’époque du début de la construction de la Tour de Babel. Le suivant
(Genèse 11:23-23) fut son fils,
Serug (ou Śərūḡ ou Seroh ou Saruch [Luc 03:35], en Hébreu :
שְׂרוּג “branche“)
Dans le texte Massorétique il vécut 230 ans. La Septante (LXX) indique qu’il vécut 200 ans. Le Livre des Jubilés nome son épouse,
Milca (11: 6). Il indique également que son nom original fut Seroh, mais qu’il changea pour Serug à l’époque où les enfants de Noé commencèrent
à mener des guerres, et la ville de Ur en Chaldée
(ou Ur Ḵaśdîm) fut construite. Il dit aussi que ce Serug fut le premier de la ligné Patriarcale à abandonner le
monothéisme et se tourner vers l’idolâtrie. Il fut le père de Nahor (ou Nachor ou Naghor, en
Hébreu : נָחֹור – Genèse 11 : 20-23/24/25).
Il naquit et grandit à Ur.
Il vécut 148 ans (Genèse 11: 20-24/25).
Tera’h (ou Terah ou Térach, en Hébreu :
תֶּרַח ou
תָּרַח “chèvre sauvage” ou “traînard“,
dans le Coran, il est appelé Azar),
son fils, est mentionné dans la Bible Hébraïque et dans le Nouveau Testament. La plupart de ce qui est dit à son propos est enregistré dans
la Genèse (11: 26-28).
Sa famille entière, vivaient à Ur en Chaldée
(ou Ur Ḵaśdîm). Tera’h eut trois fils : Haran, Nahor II, mais le plus connu fut
Abraham. Sa fille, Sarah (ou Saraï), par une seconde épouse, fut également une épouse
d’Abraham. Ce dernier eut une rencontre avec Dieu, qui lui ordonna de prendre toute la famille et de quitter la ville pour gagner la terre de
Canaan.
Tera’h coordonna le voyage avec l’intention d’aller dans cette nouvelle terre. Il rassembla sa famille et quitta
Ur, pour se rendre à
Harran (ou Carrhae) dans le Haut-Euphrate,
qui était un grand centre caravanier et était l’un des deux principaux sanctuaires, avec
Ur dédié au Dieu-lune
Sin (ou Sîn), vénéré par les
Mésopotamiens, où il mourut à l’âge de 205 (Genèse 11: 20-32).
Son personnage est enveloppé de mystère pour les chercheurs, pourquoi commença-t-il ce voyage qui prit fin prématurément.
Toujours est-il que de là, toujours d’après la Bible, certains Hébreux migrèrent réellement vers le pays de
Canaan, promis par Dieu, dirigés par
leur Patriarche. Les tablettes découvertes à
Mari attestent de fréquentes
migrations dans cette région.
Voyage d’Abraham d’Ur à Canaan – József Molnár (1821-1899) – 1850
Galerie Nationale Hongroise
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Le Patriarche le plus connu est
Abraham (ou Abram, en Hébreu :
אַבְרָהָם
Avraham ou ‘Abrāhām "Père d’une multitude" ou Avrohom ou Avruhom, en arabe :
ابراهيم
Ibrāhīm ou إبراهيم
الخليل Ibrāhīm al-khālil "L’ami
privilégié (de Dieu)", v.1850 av.J.C). Il est considéré dans la bible comme l’ancêtre des Juifs et le père du monothéisme. Il
figure dans la Genèse (chapitres 11 à 25), ainsi que dans certaines parties du coran.
Il naquit à Ur en Chaldée
(ou Ur Ḵaśdîm) et eut deux frères nommés Nahor II et Haran. Selon la Bible, il partit pour
aller à l’endroit que lui désigna Dieu, tandis que son père Tera’h restait à
Harran (ou Carrhae)
et que son frère Nahor II restait lui en Mésopotamie.
Accompagné par Loth il traversa alors l’Euphrate à
Karkemish, puis il entra en pays
de Canaan. Il s’installa à
Sichem (Aujourd’hui Naplouse), puis
Be’er Sheva (ou Beer-Sheva) et
Hébron. À
Sichem
Dieu lui apparut à nouveau et lui promit "De donner cette terre à sa descendance".
Abraham construisit un autel, puis continua
sa route dans la région de Bethléem, puis vers le Néguev d’où une famine lui fit prendre le chemin vers
l’Égypte.
Là, le Roi enleva Sarah (ou Saraï), sa demi-sœur et épouse, qu’Abraham
avait fait passer pour sa sœur. Il finit par la libérer suite à
des plaies affligées par Dieu.
À son retour en Canaan,
Abraham eut des dissensions
avec son neveu Loth (Genèse 13) qui s’installa près de Sodome. Puis le Roi de
l’Élam, Kedorlaomer (ou Chedorlaomer,
on n’a pas retrouvé le nom Kedorlaomer dans les listes des souverains de l’Élam,
mais on admet qu’il s’agit d’un nom Élamite) tenta de
mater la rébellion de villes Cananéennes qu’il possédait.
Les rebelles furent vaincus, les villes de Sodome et Gomorrhe furent mises à sac et Loth fut fait prisonnier.
Abraham réunit ses vassaux et poursuivit les assaillants et les battit près de
Damas, puis il libéra
Loth et récupéra un important butin. Il repartit vers le Néguev et s’installa dans l’oasis de
Be’er Sheva (ou Beer-Sheva ou Bersabée ou Beersheba).
Il reçut alors la promesse de Dieu de multiplier sa descendance pour lesquels la terre de
Canaan était destinée, "Depuis
le torrent d’Égypte jusqu’au grand fleuve d’Euphrate" (Genèse 15:18).
Abraham fut le père d’Isaac que lui donna Sarah (ou Saraï)
et d’Ismaël, qu’il eut d’Hagar (ou Agar), sa servante.
Abraham sacrifiant Isaac – Musée des
Beaux-arts de Reims- Laurent de La Hire – 1650 |
Treize ans après la naissance d’Ismaël (Genèse 17), Abram avait 99 ans, et Dieu lui proposa une alliance :
"On ne t’appellera plus Abram (אברם ābrm), mais ton nom sera
Abraham (אברהם ābrhm), car je te fais père d’une foule de nations (ou goyim). Je te
fructifierai beaucoup, beaucoup, tu engendreras des nations, des Rois sortiront de toi".
“Abram” accepta cette alliance, qui passait par la circoncision de tous les hommes de sa maison, et devint Abraham :
"Abraham prit Ismaël, son fils, tous ceux qui étaient nés dans sa maison et tous ceux qu’il avait acquis à prix
d’argent, tous les mâles parmi les gens de la maison d’Abraham et il les circoncit ce même jour, selon l’ordre que Dieu lui avait donné.
Abraham était âgé de 99 ans, lorsqu’il fut circoncis".
Le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam sont parfois dénommés "religions abrahamiques", en
raison du rôle pro géniteurs qu’Abraham joua dans leurs Livres Saints. Après la mort de Sarah (Genèse 23), une négociation se noua entre Abraham
et les Héthéens (ou Hittites ou Héthiens),
à propos du champ et de la grotte d’Hébron où fut enterrée Sarah.
Éphron, voulait les lui donner, Abraham voulait les payer, ce qu’il fit. Puis
Abraham ordonna (Genèse 24) à son serviteur Éliezer, de
ramener de son pays une femme de sa famille pour Isaac. Le serviteur partit pour le pays d’Aram (ou Syrie).
Il choisit Rébecca (ou Rebekah ou Rivka ou Riḇqā ou Ribqa ou ribhqeh), fille de fille de Béthuel (ou Betouel,
un des fils de Nahor II, le frère d’Abraham et de leur nièce Milka,
la fille de Haran), pour sa beauté et sa générosité, et rentra avec elle à Hébron.
Après avoir marié son fils, Abraham prit une nouvelle épouse
(Genèse 25), Ketourah, dont il eut six fils : Zimran, Jokschan, Medan, Madian,
Jischbak et Schuach. Ces fils furent envoyés par
Abraham pour vivre plus à l’Est, loin d’Isaac.
Une tradition Rabbinique veut que Ketourah fut en réalité
Hagar (ou Agar). Abraham serait mort à l’âge de 175 ans. Il fut enterré aux côtés de Sarah au
Tombeau des Patriarches,
appelé aussi Makhpela (ou Me-arat Hamachpelah ou Makpéla ou Caverne de Machpela, en Hébreu :
מערת המכפלה "Le
tombeau des doubles tombes") qui est considéré comme le centre spirituel de la
vieille ville d’Hébron.
Isaac recevant Rebecca –
Gravure Gustave Doré (1832-1883) |
Isaac
(ou Yitzhak ou yitsHaq ou yiSHāq ou Yitzchak, en Hébreu :
יצחק "il rira", en Tiberien : Yishaq,
en arabe : إسحاق isHāq)
fut le patriarche suivant. Son histoire est également racontée dans le livre de la Genèse. Il fut le seul Patriarche Biblique
dont le nom n’a pas été modifié. Son épouse Rebecca (ou Rebekah ou Rivka ou Riḇqā ou Ribqa ou
ribhqeh), fille de Bethouel (ou Béthuel), lui donna deux fils jumeaux : Ésaü (ou Esav
ou’Ēśāw ou Hēsau), dit "le Roux" (ou Édom), qui fut le préféré d’Isaac et
Jacob, (ou ya`aqov) dont
le nom provient de ce qu’il sortit du ventre de sa mère en tenant Ésaü par le talon. Suite à une période de disette, Isaac migra vers Guérar (Cité
Philistine), puis vers
Be’er Sheva
(ou Beer Sheva) où Dieu lui renouvela l’alliance conclue avec son père. Isaac fit également un traité de paix avec le Roi Abimelech (ou Abimelek).
Abimelech est cité dans la Bible comme un Prince de Guérar. Il aurait, comme avait fait son père (Du même nom) pour Sarah l’épouse
d’Abraham, enlevé
Rébecca la croyant sœur d’Isaac et non son épouse, mais il la lui rendit avec de
grands présents dès qu’il connut son erreur. Selon la bible la succession d’Isaac se fit sur une supercherie.
Sacrifice d’Isaac. Sarcophage de Junius Bassus – 359 ap.J.C- Basilique Saint-Pierre
|
La vue d’Isaac déclinait avec l’âge.
Ésaü affamé vendit, pour une soupe de lentilles, son droit d’aînesse à
Jacob. Avant sa mort, Isaac, devenu aveugle, voulut rétablir Ésaü dans ses droits.
Rébecca profita de sa cécité pour lui faire donner sa bénédiction à
Jacob. Isaac ne reconnut pas
Jacob lorsque celui-ci se fit passer pour Ésaü afin d’obtenir sa
bénédiction. Néanmoins, Isaac ne se ravisa pas après avoir découvert la supercherie. Ésaü, furieux, décida de tuer son frère dès la mort de leur père.
Rébecca découvrit ses intentions et implora Jacob de fuir chez son oncle Laban à
Harran (ou Carrhaé).
Isaac mourût à Mambré, avant d’être enterré au caveau familial de Makhpela
(Tombeau des Patriarches). Dans la tradition Juive, alors qu’Abraham
représentait la charité (midat hahessed), Isaac représenta la rigueur (midat hadin). Isaac ne quitta jamais de sa vie la terre de
Canaan contrairement aux autres Patriarches.
Il essaya une fois de sortir et Dieu lui dit de ne pas le faire. Le Nouveau Testament contient peu de références à Isaac. Certains
universitaires l’ont décrit comme "une figure légendaire", tandis que d’autres ont vu en lui "un individu historique" ou
"un semi-chef" ou "le fondateur d’un culte."
Tombeau des Patriarches –
Makhpela |
Jacob (ou ya`aqov, en Hébreu :
יעקב "Dieu a soutenu, protégé", en arabe :
يعقوب ya`qūb) fut donc le
Patriarche suivant. Il reçut également le nom d’Israël après son combat avec Dieu (Genèse 32:28). Le prénom Jacob a la même racine que le
prénom Jacques. L’équivalent arabe est Yacoub. Sous son patriarcat on assista à un nouvel apport de population en provenance de basse
Mésopotamie. Pour échapper à son
frère, Jacob se réfugia chez son oncle Laban, lequel avait deux filles : Léa (ou Lia ou La’ya) et Rachel (ou Rakhel ou Rahel ou Rahil).
Jacob souhaitait d’abord épouser la cadette, Rachel, mais Laban refusa tant que l’aînée n’était pas mariée. Cependant, Laban lui promit la main de
sa fille en échange de sept années de travail à son service.
Lutte de Jacob – Partie du tableau
d’Eugène Delacroix |
Au bout des sept ans, Jacob fut trompé par Laban et il épousa l’aînée Léa.
Laban lui accorda finalement la main de Rachel en échange de sept nouvelles années à son service. Léa lui donna successivement
quatre fils : Ruben (ou Réouven), Siméon (ou Shiméone), Lévi, Juda (ou Yéhouda), alors que Rachel restait stérile.
En conséquence, Rachel autorisa Jacob à épouser sa servante Bilha, qui lui donna elle aussi deux fils :
Dan et Nephtali (ou Naphtali ou Nephthali ou Neftali). Léa, de son côté, offrit aussi à Jacob sa servante,
au nom de Zilpa, celle-ci donna à Jacob aussi deux fils:
Gad et Asher (ou Aser). Puis Léa lui donna encore deux fils : Issachar (ou Issachar ou Issa’har) et Zabulon (ou Zévouloune) et
une fille : Dinah (ou Dina). Enfin, Dieu prit en pitié Rachel et lui permit d’enfanter les deux derniers fils de Jacob: Benjamin (ou Biniamine)
et Joseph (ou Yosef) (Genèse 29-31). Plus tard, lors de la division en
deux royaumes, des douze fils de Jacob deviendront les
douze tribus d’Israël, deux tribus, Juda et Benjamin, formeront le royaume de Juda
et les dix autres tribus formeront le royaume d’Israël
(Pour Joseph par ses fils, Manassé (ou Menaché) et Éphraïm (ou Efraim).
D’incessantes querelles éclatèrent entre les deux sœurs, Léa et Rachel, ainsi
qu’entre Laban et Jacob. Voyant que Jacob s’était enrichi, les fils de Laban complotèrent contre Jacob. Celui-ci choisit de fuir à nouveau avec
sa famille et de retourner dans son pays d’origine. Au cours de ce voyage de retour, Jacob se battit toute une nuit contre un inconnu.
Au matin, cet inconnu refusa de lui donner son nom. Désormais, Jacob fut appelé Israël, c’est-à-dire "celui qui a lutté
avec Dieu" (Genèse 32:28). Jacob rentra en
Canaan après 20 ans d’exil et se réconcilia avec son frère Ésaü.
Jacob et Rachel au puits –
Peinture espagnole du XVIIe siècle – Dulwich Picture Gallery – Londres |
Il partit vers
Sichem où il acquit une terre achetée aux fils de Hamor.
Sa fille unique, Dinah fut violée par un des fils de Hamor qui accepta de faire circoncire tous les hommes de la ville pour
permettre l’union des deux enfants. Pour se venger, les frères de Dinah, Siméon et Lévi, tuèrent par surprise tous les hommes de la ville
qu’ils pillèrent ensuite. Jacob et sa famille durent partir pour Béthel où Dieu renouvela l’Alliance avec Jacob. En chemin vers Bethléem,
Rachel mourut en couches.
L’enfant lui fut sauvé, il prit le nom de Benjamin. Par la suite on annonça à Jacob que son fils préféré, Joseph était
mort, alors que celui-ci avait été vendu par ses frères comme esclave en
Égypte. Jacob fut profondément attristé par cette
annonce et refusa d’être réconforté. Il mourut et il fut lui aussi enterré au caveau familial de Makhpela (Tombeau des Patriarches).
Joseph (ou Yossef ou Yosef ou Yosseph, en Hébreu :
יוֹסֵף
"Dieu ajoutera", en arabe : يوسف Yousouf) était l’aîné de Rachel.
Il n’avait que 17 ans, lorsqu’il fut fait passé mort aux yeux de son père, alors que ses demi-frères jaloux de ses rêves de royauté sur eux et
de la préférence que lui donnait leur père, le vendirent à des marchands Ismaélites pour 20 pièces d’argent et l’envoyèrent en
Égypte comme esclave. Ses frères
utilisèrent sa tunique et du sang de chevreuil pour faire croire au décès de Joseph à leur père Jacob. Lors d’une grande période de sécheresse
et de famine, ses frères partirent pour l’Égypte
pour se réapprovisionner en grain.
Joseph vendu par ses frères –
Gravure Gustave Doré (1832-1883) |
Joseph les reconnut mais ses frères ne le
reconnurent pas car il avait beaucoup changé avec l’âge et, de
plus, il était devenu vice-Roi (ou ministre) d’Égypte.
Il avait fait la connaissance de l’échanson royal qui par la suite l’avait introduit à la cour. Interprétant des songes, qu’il avait eus pour le Roi, il
obtint de hautes fonctions administratives. Joseph fit alors accuser ses dix frères d’espionnage et emprisonna Siméon pour obliger les autres à revenir avec
Benjamin, le dernier des frères. Lorsqu’ils arrivèrent en Égypte, Joseph ému les laissa repartir ensemble, mais fit placer une coupe dans le sac de
Benjamin pour les accuser de vol. Ce fut Juda qui se dévoua pour être arrêté à la place de Benjamin afin que celui-ci puisse rentrer auprès de leur père.
Voyant que ses frères avaient retenu la leçon, Joseph leur révéla son identité, puis les gracia.
Joseph se révélant à ses frères – 1816 –
Peter von Cornelius (1783-1867) – Alte Nationalgalerie – Berlin |
Il invita son père et toute sa famille à venir s’installer en
Égypte. Il revit enfin son père
qu’il présenta à la Cour du Roi. Passé la légende, il est exacte qu’à cette époque les Hébreux durent subir la domination des
Hyksôs qui envahissaient
l’Égypte
et certains Hébreux s’enfuirent et se fixèrent à l’Est du Delta du Nil, dans la terre de Giessen. Ils connurent une période de prospérité sous
Joseph. Joseph se maria à Asnath (ou Asenath ou Osnat ou ‘Osnaṯ ou Asenith ou Osnat) et eut deux fils :
Manassé (ou Menaché) et Éphraïm (ou Efraim).
Il mourut à 110 ans et il fut embaumé comme un
Égyptien, son corps fut ramené en terre d’Israël par les
Hébreux lors de l’Exode. Peu à peu, les Hébreux se mêlèrent aux populations locales et devinrent agriculteurs
sédentaires vers le XIIIe siècle. Puis ils furent, petit à petit, asservis par les
Égyptiens.
Moïse (ou Moses, en Latin :
Moyses, en Hébreu : משה בן עמרם Moché ben Amram, en
Grec : Mωϋσῆς ou
Μωσῆς Mō(y)sēs, en arabe :
موسى Mūsā) selon la tradition, fut le premier Prophète du Judaïsme,
qui s’appelle parfois “mosaïsme“, ce qui signifie “religion de Moïse“.
Il fut à la fois : Un chef religieux, un législateur, un Prophète, le libérateur des Hébreux et un chef militaire a qui on attribue traditionnellement
la création de la Torah. Il fut également un important Prophète dans le Christianisme, l’islam, la Foi Bahá’íe (ou Bahaïe), le Mormonisme,
le Rastafari, le mouvement Raëlien et bien d’autres confessions.
Le personnage de Moïse apparaît dans le Livre de l’Exode, un texte composé de différentes strates d’écritures et
dont les premiers éléments semblent dater de la fin du VIe siècle av.J.C.
Joseph interprète le rêve du
Pharaon – 1817 –
Peter von Cornelius (1783-1867) – Alte Nationalgalerie – Berlin |
Il y a eu beaucoup de scientifiques et de spécialistes, qui ont prétendu que Moïse n’était en fait
qu’un personnage légendaire. L’archéologie n’a pas pu apporter des preuves sur son existence. Selon une des hypothèses émises par certains savants,
qui mettent en doute l’originalité de la tradition des Hébreux, le texte du Livre de Moïse aurait été mis par écrit
à cette époque,
lorsque la communauté Juive était exilée à Babylone ?.
Sculpture de Moïse par Michel Ange –
Basilique San Pietro in Vincoli – Rome |
Ils affirment qu’il est probablement fondé sur de plus anciens écrits
Sumériens ou d’autres régions de
Mésopotamie, comme celui du
Pharaon
d’Akkad
Sargon (ou Sargon l’Ancien, 2334-2279), lui aussi sauvé
des eaux. La vie de Moïse et l’Exode (v.1250 av.J.C), telle qu’elles sont décrites dans la Bible, sont les suivantes : (Récit tiré en parti de
Moïse – Wikipédia).
Selon le livre de l’Exode, Moïse naquit d’une mère Hébreu, Jocabed (ou Jochebed ou Yokébed) et de Amram qui étaient tous deux issus de la maison de Lévi.
Amram fut le fils de Kehat et le petit-fils de Lévi. Ils furent de la première génération des Hébreux qui naquirent en
Égypte.
Moïse fut donc de la deuxième génération qui vit le jour dans ce pays. Ce fut au
cours de cette génération que le Pharaon donna l’ordre d’éliminer les nouveau-nés mâles et de ne
laisser vivre que les filles. Après avoir caché Moïse pendant trois mois, Jocabed le mit dans un panier d’osier, enduit de poix
et le confia aux eaux du Nil. L’enfant fut trouvé par Bithiah (ou Batya), la fille du Pharaon, alors qu’elle se baignait. Celle-ci l’adopta
et le traita comme un fils, bien que soupçonnant immédiatement l’enfant d’être Hébreu et lui donna le nom de Moïse (en Hébreux :
משה, en
Égyptien :
MSH, Moshé), car, disait-elle, "des eaux je l’ai
tiré" (MSYTHW, MSYTHW,
Mechitihou) (Exode, 2.10). Elle demande alors à une jeune fille qui observait la scène de lui trouver une nourrice parmi les Hébreux pour l’élever.
Cette jeune fille, Myriam, qui n’était autre que la sœur aînée de Moïse, lui
présenta sa mère.
Moïse avec les Tables – 1659 – Rembrandt (1606-1669) – Gemäldegalerie – Berlin |
Devenu adulte, Moïse se rendit compte des difficiles conditions de vie de ses frères de sang. Un jour, voyant un
surveillant Égyptien frapper un homme
Hébreu, il vérifia qu’il était seul puis il tua l’Égyptien
et l’enterra dans le sable (Exode 2, 12). Les jours suivants, l’affaire s’étant ébruitée, il fut exilé
d’Égypte
par le Pharaon et partit vers le pays de Madian (Région montagneuse dans la région du Hedjaz en Arabie Saoudite, qui longe la côte de la Mer Rouge
et le golfe d’Aqaba). Parvenu à un puits, il défendit sept bergères de Madian contre d’autres bergers malveillants qui voulaient s’approprier le puits
avant elles. (Exode 2: 15-20 – Dans l’un de son exégèse, Na’hmanide note une longue période écoulée entre le départ de Moïse d’Egypte et l’arrivée à Madian).
Celles-ci, en remerciement, lui offrirent l’hospitalité et le présentèrent à
leur Père Jethro.
Moïse sauvé des eaux – vers 1650 – Sébastien Bourdon (1616–1671) –
National Gallery of Art – Washington |
Moïse se retrouva donc à Madian où le Prêtre Jethro (En Hébreu :
יתרו ou Réuel
רעואל), l’adopta comme son fils et le nomma superviseur et premier responsable de ses troupeaux.
Il vécut là quarante ans pendant lesquels, Jethrol lui donna sa fille Séphora (ou Cippora ou Tsippora ou Sippôra(h, en Hébreu :
צִפוֹרָה “Petit oiseau“,
en arabe Safûra,) en mariage. Moïse eut d’elle deux enfants : Gershom (ou Guershom ou ger sham ou Gersam ou Gēršōm) et Éliézer (ou Éléazar).
Alors qu’il gardait les troupeaux de son beau-père sur le mont Horeb (Identifié avec le mont Sinaï),
Moïse vécut une expérience particulière. Là, il vit un buisson qui brûlait sans se consumer. Lorsque Moïse essaya de s’approcher
pour regarder de plus près cette merveille, Dieu lui parla de l’intérieur du buisson, révélant son identité et ses intentions pour lui.
Il lui confia la mission de libérer le peuple Hébreu de l’esclavage qu’il subissait en
Égypte.
Moïse lui dit qu’il n’était pas le meilleur candidat pour cette mission car impuissant. Dieu lui assura qu’il lui fournirait
tout le soutien nécessaire pour mener à bien son travail. Après cet événement, Moïse abandonna sa situation de berger et retourna en
Égypte.
(Exode 3: 7-10, 15-20 et Exode 04:11).
Il brisa la résistance du Pharaon qui refusait de laisser partir les Hébreux de son royaume, après lui avoir infligé
les "dix
plaies d’Égypte". Après avoir laissé sortir Moïse et les siens du pays, le Pharaon changea d’avis et lança son armée à
la poursuite des hébreux pour les massacrer. Dieu fit traverser au peuple Hébreu la mer Rouge
en faisant s’écarter les flots qui se refermèrent ensuite sur l’armée
Égyptienne qui tentait de les
rattraper. Il conduisit ensuite Moïse et son peuple au pied du Mont Sinaï. Pendant que les Hébreux attendaient en bas du mont, le Patriarche
le gravit et reçut les dix Commandements de Dieu qui furent gravés sur une pierre. Lorsque Moïse descendit du mont Sinaï, pour donner la parole de Dieu,
il vit les Hébreux sous la conduite de son frère Aaron, adorer un veau d’or (L’adoration d’une idole était une chose littéralement interdite par le
troisième commandement).
Moïse assisté par Aaron et Hur –
1871 – John Everett Millaiss – Manchester Art Gallery |
Il fut alors pris d’une colère si grande qu’il fracassa les tables de la loi sur un rocher,
puis ordonna le massacre de 3.000 adorateurs du veau d’or (Exode 32, 25-29). Moïse dut ensuite retourner au sommet du mont Sinaï afin de graver à
nouveau les tables et il fit construire l’Arche d’Alliance pour les protéger jusqu’à leur arrivée en terre promise où ils construiraient pour
elles un Temple (Exode, 34, 18). Ensuite, le peuple arriva enfin devant la Terre promise et Moïse envoya douze
espions pour reconnaître le pays. Dix d’entre eux découragèrent le peuple d’attaquer le pays malgré le soutien de l’Éternel. Dieu se fâcha et décida
de les faire errer dans le désert encore quarante années, afin que personne de ceux qui étaient sortis
d’Égypte n’entrent dans la terre promise hormis Josué et Caleb,
les deux espions favorables à la conquête.
Moïse sauvé des eaux – Raphaël – Musée du Vatican |
Moïse ne fut pas autorisé par Dieu à entrer en Terre promise. Il fut
toutefois autorisé à l’embrasser du regard, du haut du mont Nébo où il mourut, à 120 ans (Deutéronome, 34, 1-9). Avant de mourir, il nomma
Josué
comme son successeur pour conquérir la Terre promise. À la mort de Moise, les Hébreux
entreprirent de se réinstaller dans le
pays de Canaan, qui était alors occupé par diverses peuplades
indépendantes dont les Philistins. La
conquête fut surtout l’œuvre de Josué, le premier des chefs appelés Juges.
Josué (ou Joshua ou Jehoshuah ou
Jehoshaphat ou Yehoshua, en Hébreu : יְהוֹשֻׁעַ,
v.1200) naquit en Égypte, il fut
le fils de Nun, de la tribu d’Éphraïm et le successeur de Moïse à la tête du peuple Hébreu. Son histoire est racontée dans la Bible Hébraïque,
principalement dans les livres de l’Exode, des chiffres et de Josué (ou Joshua). Il fut un des douze
espions envoyés par Moïse pour explorer la terre de
Canaan
qui allait plus tard mener à sa conquête, terre que la Bible nomme Terre promise. Diverses reconstitutions
des données Bibliques sur l’Exode ne sont pas encore à la hauteur des preuves archéologiques (neutralité contesté). En conséquence,
les archéologues ont des avis différents et contestent l’historicité de nombreux détails dans le récit Biblique de l’Exode, qui sont
qualifiés de légendes.
Les enfants d’Israël, le passage du Jourdain – 1883 –
Gravure Gustave Doré (1832-1883) |
Josué fut nommé par Moïse pour lui succéder en tant que Chef des Israélites. La première grande partie de
son livre, se situe lorsqu’il commandait la conquête de Canaan.
La première grande bataille de Josué se déroula à Jéricho,
une ville fortifiée à l’Ouest du Jourdain, au Nord-ouest de la mer Morte. Il y envoya des espions. Le
récit raconte comment les murailles de la ville s’effondrèrent après que les Prêtres eurent tourné 7 fois pendant 7 jours autour de la
ville en sonnant du schofar (Sorte de trompettes).
Josué livre aux flammes la ville d’Aï – Gustave Doré (1832-1883) |
La ville fut complètement
détruite et tous les habitants furent tués, à l’exception de la famille de Rahab, qui avait qui avait aidé les deux espions
envoyés par Josué. L’archéologie, jusqu’en 1960, tendait à prouver que ce récit Biblique de l’anéantissement de
Jéricho était juste, cependant
l’amélioration et la sophistication de plus en plus grande des techniques d’analyse de datation ont progressivement mis le doute sur la
réalité historique du récit (Voir Jéricho).
Bien qu’il ait été interdit par Dieu de prendre toute sorte de butin, Akân désobéi et prit des vêtements et de l’argent qu’il
cacha dans sa tente. Lorsque Josué tenta de conquérir Aï, une petite ville voisine à l’Ouest de
Jéricho, ses troupes subissent un revers. La faute fut portée sur Akân
qui fut puni pour avoir subtilisé des biens voués à être détruits à
Jéricho. Akân, sa famille et ses animaux furent lapidés à mort et la
grâce de Dieu fut de nouveau restaurée au peuple Hébreux. Josué se rendit alors maître de Aï, grâce à une habile stratégie militaire,
une attaque surprise sur deux fronts.
Josué arrêtant le soleil – Joseph Marie Vien (1716-1809) –
National Gallery of Australia – Canberra
|
Cette victoire lui ouvrit la route des montagnes à l’Ouest de
Jéricho. Devant la peur inspirée
par les victoires militaires de Josué, les habitants de Gibeon (ou Gabaa ou
Gabaon) parvinrent à obtenir un traité de paix avec les Hébreux. Apprenant cette alliance,
une coalition de cinq Rois Amorites, des
villes d’Eglon, Hébron,
Jérusalem, Jarmuth (ou Yarmouth) et Lachish (ou Lakhish), décida d’attaquer la ville de
Gibeon en représailles. Les troupes de Josué mirent en déroute les armées
Amorites sur lesquelles Dieu fit tomber des grêlons.
Répartition des douze tribus –
Cliquez sur un nom de ville |
Après avoir aussi vaincu les fuyards, il fit humilier les
cinq Rois par les chefs des tribus Israélites et les fit pendre à cinq arbres jusqu’au soir. La conquête continua pendant plusieurs années toujours
plus à l’Ouest jusqu’à Gaza et au Nord jusqu’à la côte
Phénicienne. Dans la deuxième
partie de son livre, Josué raconte comment après la conquête de la quasi-totalité du pays de
Canaan, il administra
l’installation des tribus.
Il divisa les terres conquises entre les
douze tribus d’Israël, comme lui avait dicté Dieu, la 13e, celle de Lévi, recevant seulement
des biens et revenus et étant dédiée au service du Temple de Jérusalem.
Il commença par les tribus de Juda, d’Éphraïm et de Manassé. Caleb obtint la ville
d’Hébron. L’Arche d’alliance fut déplacée de
Guilgal où elle était depuis la traversée du Jourdain, à Silo. Elle ne sera déplacée à nouveau qu’après la conquête de
Jérusalem par le Roi
David. Josué
créa également des cités-refuges pour les Lévites.
Il reçut pour lui-même la ville de Timnath-Serahou (ou Timnath-Serahou ou Timnath-Heres, au Nord du
mont Gaash) où il fut enterré (Josué 24:30). La tradition Juive y place également le tombeau de Caleb. À la fin de sa vie,
Josué convoqua les anciens et les chefs de tribus Israélites. Il les exhorta de ne pas fraterniser avec la population locale.
Josué serait mort à l’âge de 110 ans. Les chefs (ou Juges) qui lui succédèrent poursuivirent lentement l’occupation du territoire
de 1185 à vers 1050, se heurtant au
Philistins, qui leurs barraient l’accès à la côte. La menace persistante des
Philistins incita les Hébreux à s’unir en
choisissant la royauté et à cette dernière date une
monarchie fut instaurée.
Bibliographie
Pour
d’autres détails sur les Hébreux voir les ouvrages de :
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translation of Archaeology and the Religion of Israel, Reinhardt, Munich, Janvier 1956.
– The Bible in the ancient near east, Festschrift for Albright,
edited by G.Ernes Wright, Garden City, Doubleday, 1965.
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– Le don d’une conquête : Étude du livre de Josué, Édition de l’Orante, Paris, 1964.
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– Uma história Judeu do Povo, Sefer, San Pablo, 2008.
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– Stories from ancient Canaan, Westminster John Knox Press, Kentucky, 1978.
– The Old Testament : A very short introduction, Oxford University Press, London,
New York, 2008.
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– Genèse 12-26, Introduction à l’Ancien Testament, Labor et Fides, 2009.
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– What did the Bible writers know and when did they know it ?, William B.Eerdmans Publishing Company, Cambridge, 2001.
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– Manual de la historia Judía : desde los orígenes hasta nuestros días, Sigal, Buenos Aires, 1977.
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