Quelques  grands  dirigeants Athéniens :
Alcibiade
450 – 404
 

Nous avons besoin de vous

….Retour sur l’histoire d’Athènes

 

  Sommaire
 

Son origine, sa jeunesse
Sa carrière politique
      Ses débuts en politique
      L’expédition de Sicile
      L’exil Spartiate et en Asie Mineure
      L’espoir de retour à Athènes
      Sa réintégration comme Général Athénien
      Les batailles d’Abydos et de Cyzique
      Le retour à Athènes et la fin de sa carrière
      Sa mort
Sa famille
Bibliographie

Buste d’Alcibiade –
Galleria degli Uffizi – Florence

 

 

Son origine, sa jeunesse

 
   Alcibiade (ou Alcibiades ou Alkibiadês Kleiniou Scambônides, en Grec : ‘Aλκιβιάδης Κλεινίου Σκαμβωνίδης) fut un homme d’État, un orateur et un Général Athénien. Il naquit en 450 dans le dème de Scambonidae et mourut en 404 av.J.C. Il fut le dernier membre de la célèbre famille aristocratique de sa mère, les Alcméonides, qui passa à la postérité après la Guerre du Péloponnèse (431-404). Il joua un rôle majeur dans la seconde moitié de ce conflit en tant que conseiller stratégique, commandant militaire et homme politique. Alcibiade fit donc partie de la grande noblesse Athénienne. Il fut le fils aîné de Clinias, un Eupatride, et de Dinomaque (ou Deinomachè) petite-fille de Clisthène, fille de l’Alcméonide Mégaclès, la première épouse de Périclès. Après la mort de son père à la bataille de Coronée (en 447) Périclès devint son tuteur.


 

Socrate arrachant Alcibiade du Sein de la Volupté
– Jean-Baptiste Regnault (1791) – Musée du Louvre

 
   Selon Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste Grec, 46-v.125), Alcibiade eut plusieurs professeurs célèbres, dont Socrate (Philosophe Grec, 469-399) qui fut occasionnellement son amant, et fut bien formé dans l’art de la rhétorique. Il précise, toutefois, son comportement indiscipliné, qui fut aussi mentionné par les anciens auteurs Grecs et Latins à plusieurs reprises. Ces derniers, dont, Xénophon (Philosophe, historien et maître de guerre Grec, v.430-v.355), Platon (Philosophe Grec, 427-346), Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste Grec, 46-v.125), s’accordent également sur la nature exceptionnelle d’Alcibiade, "doué de toutes les qualités", beauté, intelligence, haute noblesse, richesse. Platon fit dire à Socrate qu’il aimait Alcibiade.
 
   Ils furent compagnons d’armes et Socrate lui sauva la vie lors du siège à la bataille de Potidée en 432 et de nouveau lors de celle de la bataille de Délion (ou Délium) en Novembre 424. Alcibiade mena une jeunesse aisée à Athènes, multipliant les écarts de conduite. Il fut connu pour son insolence, il aimait également les dépenses somptueuses et n’hésitait pas à provoquer des scandales publics.

 

Sa carrière politique
 
Ses débuts en politique

 

   La vie politique d’Alcibiade, âgé d’à peu près 19 ans à ses débuts, s’étendit tout au long de la Guerre du Péloponnèse (431-404), conflit qui opposa Athènes et ses alliés de la Ligue de Délos à Sparte et sa Ligue du Péloponnèse. Alcibiade se fit vraiment connaître lorsqu’il commença à revendiquer des mesures agressives de la part d’Athènes après la signature de la paix de Nicias en 421. Ce traité, une trêve fragile entre Sparte et Athènes signé au milieu de la Guerre du Péloponnèse, vint après sept années de combats au cours desquels aucune des deux parties ne pris un avantage décisif. Les différends sur l’interprétation du traité conduisirent les Spartiates à envoyer des Ambassadeurs à Athènes avec les pleins pouvoirs pour organiser toutes les questions non réglées. Notamment le cas d’Argos, cité neutre dans le conflit dont la trêve avec Sparte arrivait à échéance et devait choisir son camp.
 
   Les Athéniens initialement reçurent cordialement ces Ambassadeurs, mais Alcibiade les rencontra en secret avant qu’ils ne parlent à l’Ecclésia (l’Assemblée Athénienne) et leur dit que l’Ecclésia était hautaine et avait de grandes ambitions. Il les exhorta de renoncer à leur autorité diplomatique pour représenter Sparte, et promis de les aider grâce à son influence dans la politique Athénienne. Les représentants acceptèrent, impressionnés par Alcibiade, et le lendemain, lors de l’Assemblée, Alcibiade leur demanda quels pouvoirs Sparte leur avait accordé pour négocier la paix et ils répondirent, comme convenu, qu’ils n’étaient pas venus avec pleins pouvoirs et étaient indépendants. Ce fut en contradiction directe avec ce qu’ils avaient dit la veille, et Alcibiade saisis cette occasion pour dénoncer leur attitude et jeter la suspicion sur la loyauté de Sparte dans ce traité de paix. Par ce stratagème, et cette première victoire politique, il augmenta son prestige et il profita de sa montée en puissance pour orchestrer la création d’une alliance avec Argos, Mantinée, Elis, et d’autres États du Péloponnèse, menaçant la domination de Sparte dans cette région.


 

Buste d’Alcibiade, copie Romaine
– Musée du Capitole

 
   Il fut élu Stratège pour l’année 420. Pourtant, il ne fut pas réélu en 418, il fut même menacé d’ostracisme en 417. Quelque part dans les années 416/415, une lutte complexe eut lieu entre Hyperbolos d’un côté et Nicias et Alcibiade de l’autre. Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste Grec, 46-v.125) rapporte comment Hyperbolos essaya de faire voter l’ostracisme contre Alcibiade, mais Nicias et Alcibiade combinèrent leur influence pour inciter les gens à plutôt expulser Hyperbolos.
 
   Au dernier moment leurs partisans à tous les deux prirent peur et s’unirent en votant contre un misérable politicien. Ce fut la fin de l’ostracisme. Alcibiade ne fut pas l’un des Généraux impliqués dans la prise de Mélos en 416/415, mais Plutarque le décrit comme un partisan du décret par lequel les hommes cultivés de Mélos avaient tués femmes et enfants réduits en esclavage. Malgré tous ses succès politiques, il faudra toutefois attendre l’expédition de Sicile pour qu’Alcibiade devienne un personnage incontournable de la politique Athénienne.

 

L’expédition de Sicile

 
  
En 415 des délégués de la ville Sicilienne de Ségeste (ou Segesta ou Egesta ou Siggésta, en Grec : ‘Eγεστα) arrivèrent à Athènes pour demander son soutien dans leur guerre contre Sélinonte (ou Sélinous ou Selinus ou Selinunte, en Grec : Σελινος) une cité Grecque située sur la côte Sud de la Sicile. Lors des débats sur l’attitude à adopter, Nicias fut farouchement opposé à l’intervention d’Athènes, en expliquant que la campagne serait très coûteuse. Il attaqua Alcibiade dont le caractère et les motivations s’étaient érigés comme le défenseur de l’expédition. Alcibiade fit valoir au contraire qu’une campagne dans cette nouvelle région pourrait apporter de la richesse à la ville et étendre l’Empire, tout comme les Guerres Médiques l’avaient fait.
 
   Fort de sa réputation il proposa donc à l’Ecclésia une expédition en Sicile et dans son discours il prédit que les Athéniens seraient en mesure de recruter des alliés dans la région et imposer leur loi sur Syracuse, la ville la plus puissante de Sicile. Thucydide (Homme politique et historien Athénien, v.460-v.400/395) ajoute que l’objectif Athénien était de soumettre toute la Sicile, ce qui lui permettrait de contrôler l’approvisionnement du Péloponnèse en blé Sicilien et de ce fait de faire pression sur Sparte, ainsi que d’ouvrir la voie à la constitution d’un Empire occidental en Italie, à Carthage et en Libye.

 
   L’Ecclésia vota dans un premier temps, l’envoi de 60 navires. Contre son gré Nicias fut nommé Général avec Alcibiade et Lamachos (ou Lamachus), et tous trois reçurent les pleins pouvoirs pour faire en Sicile tout ce qui serait dans les meilleurs intérêts d’Athènes. Nicias s’opposa fermement à l’idée d’une expédition et réussit à refaire voter l’Assemblée sur le sujet. Il plaida encore une fois contre Alcibiade, son jeune âge et son intérêt personnel à une expédition, et souligna les risques pour la paix et la stabilité d’Athènes en général. Alcibiade défendit l’impérialisme et affirma que les risques de l’expédition étaient limités. Nicias insista mais l’effet de sa plaidoirie fut l’inverse de celui qu’il recherchait. Sur la suggestion d’Alcibiade l’Ecclésia vota finalement que la taille de la flotte qui composait la campagne devait être augmentée et elle passa de 60 à 140 galères, 5.100 hommes et environ 1.300 archers et frondeurs.
 
   Alcibiade ne quitta pourtant pas Athènes l’esprit serein. Une nuit, lors de la préparation de l’expédition, tous les Hermai de la ville, statues du Dieu Hermès sur un socle avec un phallus, qui marquaient les limites des propriétés publiques et privées furent mutilées. Ce fut pour la population un scandale religieux, considéré comme un mauvais présage pour la mission future et la justice appela à la dénonciation des coupables. Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste Grec, 46-v.125) explique qu’Androclès et Thessalus, fils de Cimon, deux leaders politiques adversaire d’Alcibiade, utilisèrent de faux témoins qui l’accusèrent lui et ses amis d’avoir mutilé les statues et profané par une parodie les Mystères d’Éleusis.
 
   Alcibiade demanda à être traduit en justice rapidement, afin de partir pour la Sicile avec la confiance de ses soldats. Il fut contrecarré dans sa demande par ses ennemis, qui firent valoir qu’Alcibiade devait partir comme prévu et subir un procès à son retour de la campagne, il quitta donc Athènes avant le jugement. Alcibiade parti, ses opposants enhardis lancèrent une nouvelle dénonciation et l’accusèrent d’autres sacrilèges. Par exemple, il aurait eu le premier rôle, celui de Prêtre, dans la parodie des Mystères d’Éleusis et ils ajoutèrent que ces mesures étaient liées à un complot contre la démocratie.
 


 

Alcibiade et les courtisanes – Félix Auvray –
1833 – Musée des Beaux-arts de Valenciennes

   Lorsque la flotte Athénienne arriva à Catane (ou Catania ou Catana), Alcibiade constata qu’une trirème l’attendait, lui et les autres inculpés, pour les ramener à Athènes et subir les sanctions du procès. Alcibiade se plia, mais sur le chemin du retour, près de Thourioi (ou Thurii ou Thurium, sur le Golfe de Tarente), son navire quitta la flotte et il s’échappa avec son équipage. À Athènes il fut alors condamné à mort par contumace, ses biens furent confisqués et son nom fut inscrit sur une stèle d’infamie.
 
   On prononça des imprécations officielles contre lui et une récompense fut promise à celui qui réussirait à tuer tous ceux qui avaient pris la fuite. Alcibiade, dans sa fuite, d’abord en Italie, puis à Sparte, conseilla aux Spartiates de répondre favorablement à la demande d’aide de Syracuse. Il leur suggéra de prendre pied en Attique en prenant la forteresse de Décélie. Après avoir été l’artisan de l’expédition Athénienne, il allait devenir ainsi le responsable de son échec.
 
   Pendant ce temps la force Athénienne en Sicile, après quelques premières victoires, prit également le port de Syracuse, mais n’exploita pas sa victoire et retourna à Catane (ou Catania ou Catana). Le Stratège Syracusain Hermocrate profita de cette trêve, il prit en main la défense de la cité et fit renforcer les fortifications. Les Athéniens après avoir fait sortir les Syracusains de la ville par la ruse se rendirent rapidement compte que leur supériorité en matière de troupes à pied allait être d’aucune utilité face à l’imposante cavalerie Syracusaine environ 1.200 cavaliers.
 
   Début 414, Nicias et Lamachos prirent le plateau des Épipoles, en surplomb de la cité, mais Lamachos fut tué pendant les combats, laissant Nicias seul maître de l’expédition. C’est alors qu’arriva en Sicile le Général Spartiate Gylippe (ou Gylippos), avec quatre trières qui après un recrutement sur place parvint à s’infiltrer dans Syracuse. Il fit bâtir une nouvelle défense qui enferma les Athéniens dans le port. Nicias, rédigea une lettre à l’attention de l’Ecclésia Athénienne, demandant, soit de rentrer en Attique soit qu’on lui fasse parvenir des renforts importants. Ce fut la seconde proposition qui fut choisie et les Athéniens lui envoyèrent le Général Démosthène et Eurymédon, avec 73 vaisseaux, 5.000 hoplites et des troupes légères.
 
   Au même moment, les Spartiates lancèrent des raids sur l’Attique, causant ainsi d’importants dommages économiques. Gylippe (ou Gylippos), de son côté, effectua une nouvelle tournée de recrutement en Sicile. En 413, une bataille décisive eut lieu où les Athéniens furent battus et durent songer à la retraite. Les troupes Athéniennes furent alors scindées en deux groupes pour la retraite par voie de terre. Le corps commandé par Démosthène fut encercler et se rendit.
 
   Le corps commandé par Nicias, que les chercheurs modernes ont jugé être un chef militaire insuffisant, échoua et l’armée en pleine déroute fut massacrée par les troupes Syracusaines. Démosthène et Nicias furent exécutés. L’expédition de Sicile s’acheva donc par un désastre pour Athènes. La défection d’Alcibiade eut des conséquences désastreuses sur cette expédition où la force des Siciliens fut sous-évaluée, et en se privant de celui qui les avait convaincus de lancer cette expédition et qui avait toutes les qualités pour la réussir, les Athéniens fragilisèrent grandement leur armée.

 

L’exil Spartiate et en Asie Mineure


 

Buste d’Alcibiade – Musée du
Capitole – Rome

 
   Après sa disparition près de Thourioi (ou Thurii ou Thurium) et après avoir songé un temps à Argos, Alcibiade contacta au cours de l’hiver 415/414 les Spartiates leur promettant de se mettre à leur service s’ils lui offraient l’asile. Ces derniers répondirent favorablement à sa demande et l’accueillirent parmi eux. Sparte était l’ennemi juré d’Athènes et avoir dans leur camp quelqu’un qui connaissait parfaitement les possibilités et tactiques dans la guerre contre son ex patrie était pour eux un avantage incontestable.
 
   Au cours des débats à Sparte sur l’opportunité d’envoyer ou pas une force pour aider Syracuse, Alcibiade prit la parole et sema la peur dans les Éphores Spartiates de l’ambition Athénienne en les informant que celle-ci espéraient conquérir la Sicile, l’Italie et même Carthage. Donald Kagan estime qu’Alcibiade exagéra les plans des Athéniens pour convaincre les Spartiates de l’avantage qu’ils avaient à gagner de son aide. L’auteur affirme qu’Alcibiade n’avait pas encore acquis sa réputation légendaire, et que les Spartiates voyaient en lui “un homme vaincu et banni dont la politique avait produit des échecs stratégiques et apporté aucun résultat décisif”.
 
   Selon Thucydide (Homme politique et historien Athénien, v.460-v.400/395), Alcibiade, faisant valoir la menace imminente, conseilla d’envoyer en Sicile une armée avec un commandant à la discipline de fer pour aider les Syracusains. Comme dit plus haut, ce fut Gylippe (ou Gylippos) qui eut ce commandement et qui anéantit l’armée Athénienne, tuant Nicias et Démosthène qui avait été envoyé en renfort. Alcibiade servit aussi de conseiller militaire pour Sparte. Il suggéra de fortifier une position sur le territoire même de l’Attique, à Décélie à environ 16 km d’Athènes, à portée de vue de la ville.
 
   Au printemps 413 les Spartiates y installèrent donc un fort qui coupait les Athéniens de leurs récoltes et des mines d’argent de Sunium. Ils tireront un avantage important de cette situation jusqu’à la fin de la guerre en 404, en menaçant constamment Athènes, et en fragilisant sérieusement son économie. Ce blocus fut dévastateur pour Athènes, forçant le peuple à vivre entre les longs murs de la ville toute l’année, ce qui les rendit entièrement dépendants de leur commerce maritime pour la nourriture.
 
   Athènes ainsi assiégée, Alcibiade conseilla aux Lacédémoniens d’attaquer sur un second front la ville au cœur même de son Empire, c’est-à-dire dans les îles proches et les riches cités d’Anatolie. Certaines commençaient déjà à s’émanciper de la tutelle Athénienne et des membres de la Ligue de Délos envisageaient la rébellion. Profitant de la défaite catastrophique d’Athènes en Sicile, Alcibiade navigua en Ionie avec une flotte Spartiate et réussit à convaincre plusieurs villes importantes à la révolte comme : Chios (ou Kios), Clazomènes, Éphèse, Érythrée, Téos, Milet. Comme le précise Jacqueline De Romilly, grâce à Alcibiade, un premier accord fut signé à Sardes, entre Sparte et le Satrape Perse de Lydie Tissapherne, et de toute l’Ionie.
 
   Malgré ces revers, Athènes reprit un peu la main dans la région et en dépit de ces précieuses contributions à la cause Spartiate, Alcibiade tomba en disgrâce avec son gouvernement à cette époque dirigé par Agis II (426-398, avec la femme duquel Alcibiade aurait eu une aventure) qui douta alors de sa loyauté et son assassinat fut commandité. Astiochos (ou Astiochus), un Amiral Spartiate, fut envoyé pour exécuter la mission, mais Alcibiade eut vent du projet, il abandonna Sparte et entra au service de Tissapherne.
 
   Alcibiade changea donc une nouvelle fois de camp. À son arrivée à la cour Perse locale, il gagna la confiance du puissant Satrape et lui fit plusieurs suggestions politiques qui furent bien reçus. Selon Thucydide, à son instigation, Tissapherne réduisit l’aide financière qu’il faisait à la flotte du Péloponnèse et commença à la délivrer de façon irrégulière. Il ne livra pas non plus des bateaux qu’il devait fournir à Sparte et finalement se fâcha avec des conseillers envoyés par la ville. Alcibiade lui conseilla aussi de soudoyer les Généraux des villes pour obtenir des renseignements précieux sur leurs activités.
 
   Enfin, et surtout, il convainc le Satrape de ne pas presser la flotte Perse dans le conflit, et d’adopter une politique qui ne favoriserait ni Sparte, ni Athènes, de manière à ce que les Grecs s’affaiblissent contre eux-mêmes, car plus la guerre se prolongeait, plus les combattants s’épuisaient. Cela permettrait ensuite aux Perses de conquérir plus facilement la région à la suite des combats. Thucydide nous dit que bien qu’il conseillait les Perses, son véritable objectif était d’user de son influence présumée sur eux pour effectuer sa restauration à Athènes.

 


 

Alcibiade recevant les leçons de Socrate –
François-André Vincent – 1777 –
Musée Fabre de Montpellier

L’espoir de retour à Athènes

 
   Alcibiade semblaient supposer que la démocratie radicale n’accepterait jamais son retour à Athènes. En 411, il contacta les Athéniens de Samos et leur annonça que Tissapherne était prêt à s’allier à Athènes, à la condition qu’elle abandonna son régime démocratique et installa une oligarchie qui lui serait amicale. Il était même prêt à apporter avec lui l’argent Perse et éventuellement la flotte composée de 147 trirèmes. Alcibiade gagna à sa cause les officiers militaires les plus influents. Selon Thucydide, un seul des Généraux Athéniens à Samos, Phrynichos (ou Phrynichus), s’opposa au plan d’Alcibiade, mais l’implication contre lui d’un autre, Thrasybule est très claire.
 
   Des officiers de la flotte Athénienne formèrent un groupe de conspirateurs, mais se heurtèrent à l’opposition de la majorité des soldats et des marins. Ces derniers furent finalement calmés par la perspective d’une avantageuse rémunération. Les membres du groupe des Athéniens de Samos, prêts à négocier envoyèrent à Athènes un certain Pisandre en ambassade, pour traiter de la restauration d’Alcibiade, de l’abolition de la démocratie dans la ville et le passage à l’oligarchie, et de faire de Tissapherne l’ami des Athéniens.
 
   Phrynichos (ou Phrynichus), craignant que si Alcibiade était restauré il se vengerait de lui pour son opposition, envoya une lettre secrète à l’Amiral Spartiate, Astiochos (ou Astiochus), pour lui dire qu’Alcibiade était entrain de ruiner leur cause en faisant de Tissapherne l’ami des Athéniens. Astiochos (ou Astiochus) montra à Alcibiade et Tissapherne la lettre de Phrynichos (ou Phrynichus). Alcibiade répondit en l’envoyant aux autorités à Samos avec une lettre contre Phrynichos (ou Phrynichus), indiquant ce qu’il avait fait et en exigeant qu’il soit mis à mort. Ce dernier en désespoir de cause écrivit de nouveau à Astiochos, lui offrant une chance de détruire la flotte Athénienne à Samos. Mais Astiochos révéla à Alcibiade et aux officiers à Samos qu’ils avaient été trahis par Phrynichos.
 
   Pendant ces événements, Pisandre arriva à Athènes et fit un discours devant le peuple, mettant Alcibiade et ses promesses en avant. L’Ecclésia déposa Phrynichos et élu Pisandre et dix autres envoyés pour négocier avec Alcibiade et Tissapherne. Mais les exigences de ce dernier, notamment suivre sa politique de neutralité, étaient inacceptables et aucun accord ne fut tout compte fait passé. Ce fiasco mit un terme aux négociations avec Alcibiade et le groupe fut convaincu qu’il ne pouvait pas fournir de garantie son côté sans exiger de leur part des concessions exorbitants et ils abandonnèrent leurs plans de le rendre à Athènes.

 

Sa réintégration comme Général Athénien

 
   En dépit de l’échec des négociations, à Athènes l’oligarchie réussit à renverser la démocratie et à l’établissement du gouvernement des Quatre-Cents, dont parmi les dirigeants se trouvaient Phrynichos (ou Phrynichus) et Pisandre. À Samos, un coup similaire fut tenté par des conspirateurs mais échoua car les démocrates Samiens contrecarrèrent la conspiration avec le soutien de soldats Athéniens et réussirent à vaincre les 300 Oligarques qui avaient tenté de prendre le pouvoir. En outre, les troupes Athéniennes de Samos se constituèrent en une Assemblée politique, déposèrent leur Généraux, et promurent de nouveaux élus, dont Thrasybule et Thrasylle (ou Thrasylos ou Thrasyllus, en Grec : Θράσυλλος).
 
   Peu de temps après, Thrasybule persuada les troupes rassemblées à voter le rappel d’Alcibiade, qui soutenait désormais lui aussi la démocratie, qui regagna Samos. Donald Kagan soutient que cette réintégration fut une déception pour Alcibiade, qui avait espéré un retour glorieux à Athènes. Il agit alors en chef mesuré, il se rendit à nouveau chez Tissapherne pour s’assurer qu’il n’aiderait pas Sparte. Lorsqu’une délégation des Quatre-Cents arriva à Samos, il calma les soldats qui voulaient en découdre et partir pour Athènes renverser l’oligarchie.
 


 

Socrate venant chercher Alcibiade chez Aspasie –
Jean-Léon Gérôme – 1861

   Lors de son premier discours aux troupes rassemblées, Alcibiade se plaignit amèrement sur les circonstances de son exil, mais la plus grande partie du discours fut de se vanter de son influence auprès de Tissapherne. Après avoir entendu son discours les troupes l’élurent Général aux côtés de Thrasybule. Selon Thucydide (Homme politique et historien Athénien, v.460-v.400/395), en fait, il les convainquit tant qu’ils lui proposèrent de naviguer pour le Pirée et d’attaquer les Oligarques à Athènes, mais il les persuada de ne rien faire car cela aurait provoqué la guerre civile et conduit à la chute immédiate d’Athènes.
 
   Peu de temps après la réintégration d’Alcibiade comme un Général Athénien, le gouvernement des Quatre-Cents fut renversé et remplacé par une oligarchie plus large, qui finit par céder la place à la démocratie et en 411 on vota le retour d’Alcibiade. Il attendra pourtant quatre ans (407) avant de rentrer, voulant s’assurer que la situation était stable et remporter quelques succès qui lui permettraient de se présenter en sauveur.

 

Les batailles d’Abydos et de Cyzique

 
   La partie importante suivante qu’Alcibiade allait jouer eut lieu à la bataille d’Abydos contre la flotte Spartiate. Il était resté à Samos, avec une petite force tandis que Thrasybule et Thrasylle (ou Thrasylos ou Thrasyllus, en Grec : Θράσυλλος) menaient la plus grande partie de la flotte vers l’Hellespont. Selon Donald Kagan, pendant cette période, Alcibiade réussit à lever des fonds en Carie et la région voisine, avec lesquels il fut en mesure de payer des marins et gagner leur faveur. Après la victoire Athénienne à la bataille de Cynosséma (Hiver 411), les deux flottes ennemies rassemblèrent chacune tous les navires disponibles pour ce qui allait être un engagement décisif.
 
     Bien Alcibiade était encore chemin pour rejoindre ses alliés, elles s’affrontèrent à Abydos où les Péloponnésiens avaient établi leur base navale principale. Les forces pratiquement égales firent que la bataille fit rage pendant une longue période, mais l’équilibre bascula vers les Athéniens lorsqu’Alcibiade arriva dans l’Hellespont avec dix-huit galères.
 
   Le Satrape Perse, Pharnabaze, qui avait remplacé Tissapherne comme commandant de la flotte du Péloponnèse, déplaça son armée de terre de la côte pour défendre les navires et les marins qui avaient échoués leurs navires. Selon Donald Kagan, seul le soutien de l’armée de terre Perse et la venue de la nuit sauvèrent la flotte du Péloponnèse d’une destruction complète. Peu de temps après la bataille, Tissapherne arriva dans l’Hellespont et Alcibiade quitta la flotte à Sestos (ou Sêstós, ville de Chersonèse de Thrace) pour aller à sa rencontre, apportant des cadeaux et en espérant encore une fois gagner à sa cause le Satrape.
 
   Malheureusement pour lui, Alcibiade avait gravement sous-estimé sa popularité avec le Perse, et il fut arrêté à son arrivée. Au bout d’un mois, il réussit à s’échapper et reprendre son commandement. Comme le précise Donald Kagan, il était toutefois maintenant évident qu’il n’avait plus aucune influence sur les Perses et désormais son autorité dépendait de ce qu’il pouvait effectivement accomplir plutôt que sur ce qu’il avait promis de faire. Pendant un intermède de plusieurs mois, au cours desquels les Péloponnésiens construisirent de nouveaux navires, les Athéniens recueillirent de l’argent tout au long de la mer Egée.
 


 

Alcibiade aux genoux de sa maîtresse –
Louis-Jean-François Lagrenée – Entre 1798 et
1804 The Norton Simon Museum – Pasadena

   La grande bataille navale suivante eut lieu au printemps de 410 au large de Cyzique. Alcibiade avaient été contraints de fuir de Sestos  (ou Sêstós) pour Cardia (ou Cardie ou Kardia) située sur le golfe Mélas (actuel golfe de Saros en Chersonèse de Thrace), pour protéger sa petite flotte de celle Spartiate reconstruite, mais dès que la flotte Athénienne retrouva ses commandants elle se porta vers Cyzique. Cachée par la tempête et l’obscurité elle atteignit le voisinage de la ville sans être repérée par les Péloponnésiens. Les Athéniens élaborèrent un plan visant à attirer l’ennemi dans la bataille. Selon Diodore de Sicile (Historien Grec, v.90-v.30), Alcibiade avança avec une petite escadre afin d’attirer les Spartiates dans la bataille.
 
   Après avoir trompé avec succès Mindaros (ou Mindarus), un de leur Généraux, avec ce stratagème, les escadrons de Thrasybule vinrent se joindre à lui et coupèrent la retraite aux Spartiates. La flotte de ces derniers subit de lourdes pertes et atteignit la rive avec les Athéniens à leur poursuite. Les troupes d’Alcibiade, menant la poursuite, débarquèrent et tentèrent de tirer les navires Spartiates dos à la mer. Les Péloponnésiens se battirent pour empêcher leurs navires d’être remorqué, et les troupes de Pharnabaze arrivèrent pour les soutenir.
 
   Thrasybule décrocha ses propres forces pour soulager temporairement la pression sur Alcibiade, et, dans le même temps, il ordonna à Théramène d’amener les forces terrestres Athéniennes à proximité afin d’apporter renfort à la marine sur la plage. Les Spartiates et les Perses, débordés par l’arrivée de plusieurs forces de plusieurs directions, furent défaits et chassés, et les Athéniens capturèrent tous les navires Spartiates qui ne furent pas détruits. Une lettre envoyée à Sparte par Hippocrates, Vice-amiral sous Mindaros (ou Mindarus), fut interceptée et emmenée à Athènes.

 

Pour d’autres détails voir : Les batailles de Cynosséma d’Abydos de Cyzique

 
   Elle contenait ces mots : “Les navires sont perdus, Mindaros est mort… Les hommes meurent de faim… Nous ne savons pas quoi faire…“. Selon Diodore de Sicile, peu de temps après, Sparte voulut signer un accord de paix, mais leurs appels furent finalement rejetés par les Athéniens. Alcibiade joua donc un rôle décisif dans les victoires navales. Il ne négligea pas non plus de renforcer les revenus Athéniens car après avoir soumit Cyzique, Chalcédoine (Ville de Bithynie à l’entrée du Bosphore de Thrace) et Sélymbria (ou Silivri ou Selymbria, péninsule de Thrace) il leur imposa de verser un tribut. Enfin, en 409, il prit possession de Byzance.

 

Le retour à Athènes et la fin de sa carrière

 
   Alcibiade fut de nouveau élu Stratège au printemps 407, et il décida de rentrer à Athènes. Ses biens lui furent rendus, toutes les poursuites pénales furent annulées, les accusations de blasphème furent officiellement retirées et on rétracta les malédictions qui avaient été prononcées contre lui. Toutefois, même à la suite de ses récentes victoires, il fut extrêmement prudent dans ses déclarations et son attitude, conscient des changements au sein du gouvernement. Ainsi, au lieu de rentrer directement chez lui, il fit escale à Samos pour récupérer 20 navires et procéda à une levée de fond où il recueillit 100 talents.
 
   Dans le même temps il fit une enquête sur les sentiments à Athènes au sujet de son retour, qui lui assura que la ville était bien disposée à son égard et que ses amis les plus proches le pressaient de revenir. Selon Bodil Due, il navigua finalement jusqu’au Pirée où la foule s’était rassemblée, désireuse de voir le célèbre Alcibiade. En arrivant sur le rivage, il fut reçu avec un accueil de héros et l’Ecclésia l’élut Commandant Suprême de terre et de mer (Stratège Autokratōr).
 
   En Octobre 406, Alcibiade partit d’Athènes pour l’Ionie avec 1.500 hoplites et une centaine de navires. Il ne réussit pas à prendre Andros et regagna Samos. Dans l’armée ennemie, Tissapherne fut remplacé par Cyrus le Jeune (424 à 401), le fils du Roi Perse, Darius II (423-404), qui décida de soutenir financièrement les Péloponnésiens. Cette décision eut pour effet d’attirer des déserteurs Athéniens dans la flotte Spartiate. De plus, les Spartiates avaient remplacé Mindaros (Mindarus) par Lysandre, un Amiral très capable. Ces facteurs entraînèrent la croissance rapide de la flotte du Péloponnèse, au détriment de celle des Athéniens.
 
   Puis Alcibiade décida de déménager à Notion (ou Notium), près d’Éphèse, où pour aller aider son collègue Thrasybule qui assiégeait Phocée, il laissa sa flotte, de près de quatre-vingts navires, sous le commandement d’Antiochos (ou Antiochus), qui reçut l’ordre de ne surtout pas attaquer. Malgré cet ordre, Antiochos pénétra dans le port d’Éphèse, où se tennait la flotte Péloponnésienne commandée par Lysandre, avec la même tactique employée à Cyzique. Toutefois, la situation à Notion (ou Notium), était radicalement différente de celle de Cyzique, les Athéniens ne possédaient aucun élément de surprise, de plus Lysandre avaient été bien informé au sujet de leur flotte grâce aux déserteurs. Le navire d’Antiochos fut coulé et il fut tué lors d’une attaque Spartiate. Les autres navires de la force furent ensuite chassés vers Notion, où le reste de la force Athénienne fut prise au dépourvu par l’arrivée soudaine des Spartiates.
 
   Dans les combats qui suivirent, Lysandre gagna une victoire totale. Alcibiade revint rapidement et essaya désespérément de changer le cours de la défaite de Notion en marquant une autre victoire, mais en vain. (Voir : La bataille de Notion). La responsabilité de cette déroute retomba sur Alcibiade et ses ennemis politiques profitèrent de l’occasion pour l’attaquer de nouveau ce qui entraîna sa destitution ainsi que celle d’autres Stratèges comme : Thrasybule, Théramène et Critias. Alcibiade décida alors de s’enfuir d’Athènes, il navigua vers le Nord, vers un fortin qu’il possédait en Chersonèse de Thrace. Il se trouva alors près de l’Hellespont où les armées ennemies s’apprêtaient à se rencontrer à nouveau.
 
   Alors que la flotte Spartiate de Lysandre était stationnée à Lampsaque, sur la rive Sud, les navires Athéniens mouillèrent à Aigos Potamos (ou Aegospotami) sur la rive Nord. Alcibiade reconnu qu’ancrer à cet endroit était tactiquement désavantageux et il leur conseilla de passer à Sestos (ou Sêstós) où ils pourraient bénéficier d’un port et une ville. Il suggéra un plan d’attaque auprès des Stratèges Athéniens, mais il ne fut pas écouté. Diodore de Sicile (Historien Grec, v.90-v.30) précise, que les Généraux considérant qu’en cas de défaite la responsabilité leur retomberait dessus et qu’à l’inverse en cas de victoire le succès serait attribuer à Alcibiade, ils lui demandèrent de partir et de ne plus jamais revenir près du camp. Quelques jours plus tard la flotte Athénienne fut anéantie par Lysandre ce qui, comme le précise Jacqueline de Romilly, marqua la ruine finale d’Athènes dans la Guerre du Péloponnèse. (Voir la bataille d’Aigos Potamos).

 


 

Mort d’Alcibiade – Michèle de Napoli
(vers 1839) – Musée national
archéologique de Naples

Sa mort

 
  
Dès lors, Alcibiade fut de nouveau en danger, même dans sa retraite de Thrace. Il fut frappé d’exil par les Trente et ne put se réfugier à Sparte. Il traversa l’Hellespont et trouva finalement refuge chez le Satrape Perse Pharnabaze en Bithynie. Son séjour fut court, quelques semaines après son arrivée, il s’enfuit vers l’Est et se réfugia en Phrygie, dans le but d’obtenir l’aide du Roi Perse, Artaxerxès II Mnémon (404-359), contre Sparte. À partir de là l’histoire au sujet de la mort d’Alcibiade est très incertaine, car il y a des récits contradictoires. Selon le plus ancien d’entres eux, les Spartiates, et spécifiquement Lysandre, furent responsables.
 
   Bien que beaucoup de détails ne peuvent pas être corroborés de façon certaines, la version de Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste Grec, 46-v.125) est la suivante : Lysandre envoya un émissaire à Pharnabaze qui ensuite expédia son frère en Phrygie à Mélissé où Alcibiade vivait avec sa maîtresse, Timandra. En 404, il se trouvait dans une maison isolée avec celle-ci et alors qu’il était sur le point de partir pour la cour Perse, sa résidence fut encerclée et ses assassins mirent le feu à la bâtisse. En voyant qu’il n’avait aucune chance de s’échapper, Alcibiade sortit de la maison en se précipitant sur eux un poignard à la main, mais il fut tué par une volée de flèches (on trouve aussi de javelots ?).
 
   La présence d’Alcibiade dans cette région d’Asie Mineure et l’identité des commanditaires de son assassinat divisent toujours les auteurs. Pour Éphore de Cumes (ou Éphore de Cymé, orateur et historien Grec, IVe s. av.J.C.), cité par Diodore de Sicile, il aurait découvert un complot contre le Roi Artaxerxès I fomenté par Pharnabaze, qui le fit tuer. Plutarque avance, sans preuve, qu’il aurait séduit une jeune fille de bonne famille et ses frères se seraient vengés sur lui. Toujours Plutarque dans une autre version dit qu’il aurait été assassiné par Pharnabaze sur ordre de Lysandre (Voir ci-dessus).
 
    Jacqueline de Romilly imagine qu’il aurait voulu se réfugier auprès d’Artaxerxès II Mnémon et aurait été rattrapé sur l’ordre de Lysandre. Enfin, selon Aristote (Philosophe Grec, 384-322), l’endroit de la mort d’Alcibiade fut Élaphus, une montagne en Phrygie ?. Athénée de Naucratis (ou Athenaios Naukratitēs ou Athénée Naucratita, rhéteur et grammairien grec, fin IIe s.-début IIIe s. ap.J.C) rapporta que le tombeau d’Alcibiade était visible à Mélissé et que tous les ans on y sacrifiait un bœuf, sur les ordres de l’Empereur Hadrien (117-138), qui fit placer sur ce tombeau une statue d’Alcibiade en marbre de Paros.

 

Sa famille

 
   Alcibiade n’eut qu’une épouse attestée mais, semble t-il, de nombreuse maîtresses :
 
• Hipparète (En Grec : ‘Iππαρέτη), qu’il épousa vers 424. Elle fut la fille d’Hipponicus, un riche Athénien. Selon Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste Grec, 46-v.125), Hipparète aimait son mari, mais elle essaya de divorcer parce qu’il fréquentait des courtisanes. Elle vécut pourtant avec lui jusqu’à sa mort et lui donna deux enfants :
 
   Une fille, dont on ne connait pas le nom et un fils au nom d’Alcibiade le Jeune, dont on ne sait rien.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur Alcibiade voir les ouvrages de :
  
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Le monde grec antique, Hachette université, Paris, 1978.
Mario Apollonio :
Alcibiade, Fussi, Firenze, 1948.
Olivier Aurenche :
Les groupes d’Alcibiade, de Léogoras, et de Teucros : Remarques sur la vie politique Athénienne en 415 av.J.C., Belles lettres, Paris, 1974,
Olivier Battistini et Jean-Pierre Reversat :
La guerre du Péloponnèse, Thucydide d’Athènes, Ellipses, Paris, 2002.
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Alcibiade, 450-404 av.J.C., Payot, Paris, 1935.
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Athènes, une démocratie : De sa naissance à sa mort, Fayard, Paris, 1936.
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– L’élan démocratique dans l’Athènes ancienne, Editions de Fallois, Paris, 2005.
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