Les grandes batailles de l’antiquité :
Bataille de Salamine –
Bataille de Platées
 

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Sommaire
 

Présentation
Le contexte
Le prélude
Les effectifs et tactiques
      Les forces Grecques
      Les forces Perses
      Les tactiques et stratégies
Le déroulement
Bibliographie

Bataille  de  Salamine 29 Sept. 480
La bataille de Salamine –
Wilhelm von Kaulbach (1805-1874)
– Maximilianeum – Munich

 

Présentation

 
   Salamine (ou Naumachia tēs Salaminos, en Grec : Ναυμαχία της Σαλαμνος) est une petite île à quelques kilomètres au large du Pirée, le port d’Athènes, le long de la côte Sud-ouest de l’Attique, dans le golfe Saronique où une bataille navale, le 29 Septembre 480, opposa une coalition de cités Grecques, menée par Eurybiade (ou Eurybiádês, en Grec : Εύρυβιάδης, Général Spartiate) et Thémistocle (ou Themistokles, en Grec : Θεμιστοκλς, homme d’État et Stratège Athénien, v.525-v.460/459) et l’Empire Perse sous son Roi Xerxès I (486-465). L’île fut donc le théâtre d’une des plus grandes batailles navales de l’antiquité qui marqua la victoire décisive que remporta la flotte Grecque, malgré leur l’infériorité numérique, sur la flotte Perse. Cette bataille fut le point culminant de la deuxième invasion Perse de la Grèce.
 
   Les alliés Grecs furent persuadés par Thémistocle d’engager la flotte des Perses, dans l’espoir qu’une victoire empêcheraient des opérations navales de leur part contre le Péloponnèse. Les Perses étaient également désireux pour une bataille décisive. Xerxès I voulaient se venger de la cuisante défaite que son peuple avait subi dix ans plus tôt (Fin de la Première Guerre Médique, 499-490) et il avait monté une formidable armée pour conquérir la Grèce. Les batailles de Salamine et de Platées marquent un tournant au cours des Guerres Médiques (499-479). À partir de là, les cités Grecques vont reprendre l’offensive. Un certain nombre d’historiens pensent qu’une victoire Perses aurait paralysé le développement de la Grèce antique, et par extension de la civilisation occidentale, ce qui les conduit à affirmer que Salamine fut l’une des batailles les plus importantes de l’histoire humaine. Pratiquement la seule source sur la bataille de Salamine nous est parvenue de l’historien Hérodote (Historien Grec, 484-v.425).

 

Le contexte

 
   Les cités Grecques d’Athènes et d’Erétrie avaient soutenu la révolte Ionienne, en 499-494 av.J.C, contre l’Empire Perse de Darius I le Grand (522-486), dirigée par le Tyran de Milet, Aristagoras (En Grec : Αρισταγόρας ο Μιλήσιος  Aristagoras de Milêtos). L’Empire Perse était encore relativement jeune, et sujet à des révoltes parmi ses peuples soumis. En 491 av.J.C, Darius I envoya des émissaires à toutes les cités Grecques demandant leur soumission. La révolte Ionienne avait directement menacé l’intégrité de l’Empire Perse et les états de la Grèce continentale restaient une menace potentielle à sa future stabilité. C’est ce qui poussa le Roi à vouloir pacifier la Grèce et la mer Egée et punir les cités qui s’étaient impliquées dans la révolte Ionienne, Athènes et Érétrie. À Athènes, les ambassadeurs Perses furent exécutés et à Sparte, ils furent tout simplement jetés dans un puits, ce qui mettait également cette dernière en guerre contre les Perses.

Représentation de trière Grecque

 
   La réponse de Darius I fut rapide. En 490, il décida d’envoyer une expédition maritime dirigée par le Satrape Perse Artapherne (ou Artaphernès ou Artaphernês, neveu de Darius I) et le Général Mède Datis. L’expédition avait pour but d’attaquer Naxos et d’amener les Cyclades dans l’Empire Perse, puis forcer Érétrie et Athènes à se soumettre ou être détruites. Après un succès d’île en île en mer Egée, la force Perse arriva à l’île d’Eubée en plein été, pour punir Érétrie. Elle prit et ravagea la cité et déporta la population près de Suse.
(Voir le Siège d’Érétrie)
 
   Après ce succès le but était maintenant de punir Athènes. Partant de l’île d’Eubée, la flotte Perse se dirigea sur l’Attique. Elle navigua le long des côtes et accosta, le 12 Septembre 490, sur la baie de Marathon où elle fut accueillie par l’armée Athénienne qui bien qu’en infériorité numérique, au bout du 5e jour de combat, le 17 Septembre 490, remporta une grande victoire sur les Perses, ce qui entraîna leur retrait vers l’Asie. (Voir la Bataille de Marathon).
 
   Darius I voulait préparer sa revanche et une nouvelle expédition. Mais, en 486, les paysans Égyptiens dirigés par le Satrape, Aryandès (ou Ariandes) de Memphis, se révoltèrent, ce qui occupa les derniers mois du Roi, qui mourut la même année. Son fils Xerxès I (486-465) reprit la lutte et il écrasa la révolte en Égypte. Puis il commença les préparatifs pour une nouvelle invasion de la Grèce. Le Roi se donna les moyens de son ambition et monta une opération à très grande échelle. Celle-ci demandait une planification à long terme, entre l’intendance, le stockage des biens utiles et le recrutement de l’armée. Enfin prêt, au début de l’année 480, le Roi et son immense armada terrestre partirent de Sardes (en Lydie) et traversèrent l’Hellespont pour arriver en Thrace, soutenus par une flotte amenant le ravitaillement
 
   Dans le même temps, les Athéniens se préparèrent également au retour des Perses et, en 482, la décision fut prise, sous la direction de Thémistocle (ou Themistokles, en Grec : Θεμιστοκλς, v.525-v.460/459), de construire une énorme flotte de trirèmes. Toutefois, les Athéniens étaient conscients qu’ils n’étaient pas assez nombreux pour combattre seuls sur terre et sur mer. La lutte contre les Perses exigeait une alliance des cités Grecques. À la fin de l’automne 481 une alliance confédérale fut formée entre plusieurs les cités-États qui s’étaient réunies à Corinthe. La coalition se réunit à nouveau au printemps 480 et la délégation de Thessalie suggéra que les alliés devaient se rassembler dans l’étroite vallée de Tempé, aux frontières de la Thessalie, pour bloquer l’avancée de Xerxès I qui était censé passer par là Une armée de 10.000 hoplites fut envoyée dans la vallée.
 
   Cependant, une fois là-bas, ils furent avertis par le Roi de Macédoine, Alexandre I que la vallée pouvait être contournée par le biais de la passe de Sarantoporo et que l’immense armée de Xerxès I avait traversé l’Hellespont. Thémistocle proposa alors une seconde stratégie aux alliés. L’idée était de bloquer la route vers le Sud de la Grèce (Béotie, Attique et Péloponnèse) à Xerxès I. Mais ce plan nécessitait d’arrêter le Roi au passage des Thermopyles. La configuration du site permettait plus facilement aux hoplites Grecs de contenir l’immense armée Perse. Dans le même temps, le plan prévoyait que pour prévenir un contournement par la mer la flotte alliée devrait bloquer le détroit de l’Artémision. Cette double stratégie fut adoptée par le congrès. Cependant, les villes du Péloponnèse firent des plans de repli pour défendre l’isthme de Corinthe au cas où tout le reste échouerait, tandis que les femmes et les enfants d’Athènes évacuaient en masse la ville pour gagner Trézène dans le Péloponnèse sur la côte Nord de l’Argolide.

Autre représentation d’une trière Grecque

 
   Le Roi de Sparte, Léonidas I (490-480) prit le commandement de la coalition Grecque et, en Août 480, décida d’occuper le défilé des Thermopyles avec 7.000 hommes. (Voir la Bataille des Thermopyles). Malgré un sacrifice héroïque des Spartiates, les Grecs furent écrasés. Léonidas I décida alors de se sacrifier avec les 300 hoplites, ainsi que 700 soldats des cités de Thèbes et de Thespies (ou Thespiai), pour laisser aux Grecs le temps d’organiser leur défense et à l’armée de se retirer en bon ordre. La défaite des Thermopyles allait rendre la position de la flotte Grecque intenable.
 
  Elle était au mouillage comme prévu au cap Artémision (Situé au Nord-est d’Eubée) quand se déclencha la bataille des Thermopyles. Lorsque les nouvelles désastreuses des Thermopyles arrivèrent, les Grecs se retrouvèrent dans l’obligation de reculer, pour mieux tenir le détroit de l’Artémision qui devenait d’un coup un point qui allait être très discuté avec la flotte Perse. Elle dut au même moment repousser un assaut de la flotte de Xerxès I lors d’une bataille indécise où les Grecs perdirent plusieurs dizaines navires.
(Voir la Bataille de l’Artémision).

 

Le prélude

 
   Les chefs Grecs décidèrent de quitter le cap Artémision et leur flotte recula jusqu’au golfe Sardonique. Le but était d’aider à l’évacuation finale d’Athènes. En route, Thémistocle (ou Themistokles, en Grec : Θεμιστοκλς, v.525-v.460/459) laissa sur toutes les sources d’approvisionnement en eau, des inscriptions adressées aux équipages Grecs Ioniens de la flotte Perse, leur demandant de faire défection et de rejoindre la cause alliée. La retraite Grecque suite à l’échec des Thermopyles profita aux Perses qui se rendirent maître un moment de toute la Grèce centrale. L’armée Perse se mit à brûler et saccager les villes Béotiennes qui ne s’étaient pas rendues, Platée et Thespies (ou Thespiai). Ils ravagèrent la Phocide et se présentèrent devant Athènes.
 
   Les alliés, principalement du Péloponnèse, étaient prêts à défendre sur terre l’isthme de Corinthe. Ils avaient démoli de la seule route qui y conduisait, et construit un mur de protection. Mais cette stratégie n’avait aucune valeur, à moins que la flotte alliée fût en mesure d’empêcher la flotte de transport de troupes Perse de traverser le golfe Saronique. Lors d’un conseil de guerre, le commandant des forces navales de Corinthe, Adimantos (ou Adimante, en Grec : ‘Aδείμαντος, Stratège, père du Général Aristéas de Corinthe) fit valoir que la flotte devrait s’assembler au large des côtes de l’isthme afin de parvenir à un tel blocus. Cependant, Thémistocle plaida en faveur d’une stratégie offensive, visant à détruire de façon décisive la supériorité navale des Perses. Il avait tiré les leçons de la bataille de l’Artémision, soulignant qu’une tactique dans des conditions proches fonctionnerait à l’avantage des Grecs. Sa proposition fut finalement retenue et les alliés restèrent au large des côtes de Salamine.
 
   La datation exacte du déroulement de la bataille de Salamine est difficile encore aujourd’hui à établir avec certitude. Hérodote (Historien Grec, 484-v.425) la présente comme si elle eut lieu immédiatement après la prise d’Athènes. Si la bataille de l’Artémision a eu lieu en Septembre (Normalement donnée en Août), alors c’est peut être le cas, mais il est plus probable que les Perses passèrent deux ou trois semaines pour : Prendre Athènes, réaménager leur flotte et se ravitailler. La Reine d’Halicarnasse, Artémise I (ou Artemisia de Carie, en Grec : ρτεμῑσίᾱ, en Persan : آرتمیس Anāhitā, v.480 à v.475), qui était le commandant d’une escadre de la flotte du Roi Perse Xerxès I (486-465), essaya de le convaincre d’attendre et que la bataille dans le détroit de Salamine était un risque inutile. Néanmoins, le Roi et son conseiller en chef le Général Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye‎‎, en Grec : Μαρδόνιος, † 479) ne l’écoutèrent pas. Il est difficile d’expliquer exactement ce qui finalement provoqua la bataille, on suppose qu’une des deux parties tout simplement attaqua sans réfléchir.


 

Buste de Thémistocle
Musée archéologique d’Ostie

 
   Il est clair que l’information arrivée à Xerxès I, à un moment juste avant la bataille, des failles dans le commandement allié (Que les Péloponnésiens voulaient évacuer Salamine) changea les choses. Cependant cette faille présumée parmi les alliés fut tout simplement une ruse, afin d’attirer les Perses dans la bataille. Ce changement d’attitude parmi les alliés, qui avaient attendu patiemment au large des côtes de Salamine pendant au moins une semaine tandis qu’Athènes était prise, peut avoir été en réponse aux manœuvres offensives Perses. Par cette fausse nouvelle Thémistocle tenta là ce qui semble avoir été, avec un succès spectaculaire, l’utilisation de désinformation. Il avait envoyé un serviteur, Sicinnus (En Grec : Σίκιννος) à Xerxès I, avec un message proclamant que Thémistocle était du côté du Roi et non pas les Hellènes. Thémistocle affirmait que le commandement allié en plein désaccord, du fait que les Péloponnésiens avaient l’intention d’évacuer le soir même, et que, pour obtenir la victoire tous les Perses devaient bloquer le détroit.
 
   C’était exactement le genre de nouvelles que Xerxès I voulait entendre. Que les Athéniens semblaient disposés à se soumettre à lui, et qu’il serait capable de détruire le reste de la flotte alliée. Quand il reçut cette nouvelle, il ordonna à sa flotte d’aller en patrouille au large de la côte de Salamine et le blocus de la sortie Sud. Xerxès I se fit construire un trône, mit en place sur les pentes du mont Aigáleo (ou Aigaleo ou Egaleo), donnant sur le détroit, afin d’assister à la bataille d’un point haut, de manière à enregistrer les noms de ses commandants qui allaient particulièrement s’illustrer au-cour de la bataille. Tandis que les Perses passèrent la nuit, en vain, en mer à la recherche de l’évacuation Grecque qu’on leur avait annoncé, la flotte alliée était en mesure de se préparer correctement pour la bataille de la prochaine journée, Le lendemain matin, les Perses naviguèrent dans le détroit pour attaquer la flotte Grecque. On ne sait pas quand, pourquoi où et comment cette décision fut prise, mais il est clair qu’ils engagèrent les alliés.

 

Les effectifs  et tactiques

 
      Les forces Grecques :
 
   Hérodote (Historien Grec, 484-v.425) donne une description détaillée des effectifs qui furent rassemblés. Il rapporte qu’il y avait 378 galères dans la flotte alliée. Il donne le détail comme suit :.
Les numéros simples représentent des trirèmes, ceux qui sont indiqués entre parenthèses sont des navires cinquante rames (Galères à cinquante rames)
Athènes 180 ; Corinthe 40 ; Égine 30 ; Chalcis 20 ; Mégare 20 ; Sparte 16 ; Sicyone 15 ; Epidaure 10 ; Érétrie 7 ; Ambracie 7 ; Troezen 5 ; Naxos 4 ; Leucade 3 ; Hermione 3 ; Styra 2 ; Kythnos (ou Kithnos) 1 (1) ; Kéa 2 ; Mélos (2) ; Siphnos (1) ; Sérifos ((1) ; Croton 1 – Total 371 ou 378.
 
   Toutefois il faut préciser qu’Hérodote ne dit pas que tous ces navires a combattu à Salamine. Nous pouvons considérer qu’un nombre entre 350/370 trières est crédible, ce qui représente la presque quasi-totalité de la flotte alliée. Selon le dramaturge Athénien Eschyle (ou Aiskhúlos, v.526- 456), qui a effectivement combattu à Salamine, la flotte Grecque comptait 310 trirèmes. Ctésias de Cnide (Médecin Grec d’Artaxerxès II, historien de la Perse et de l’Inde, mort v.398) affirme que la flotte Athénienne ne comptait que 110 trirèmes. Selon Hypéride (ou Hypereídês, un des dix orateurs Attiques et un homme d’État Athénien, 389-322) elle ne comptait que 220 navires. La flotte était effectivement sous le commandement de Thémistocle (ou Themistokles, en Grec : Θεμιστοκλς, homme d’État et Stratège Athénien, v.525-v.460/459), mais nominalement dirigée par le Eurybiade (ou Eurybiádês, en Grec : Εύρυβιάδης, Général Spartiate), comme cela avait été convenu au congrès de 481 av.J.C. Bien que Thémistocle essaya de réclamer le leadership de la flotte, les autres États s’y opposèrent, ainsi que Sparte qui n’avait pourtant pas de tradition navale et normalement pas d’homme apte à commander une flotte.

 


 

Monument de la bataille de Salamine –
l’île de Salamine – Achilleas Vasileiou

      Les forces Perses :
 
   Selon Hérodote la flotte Perse initialement possédait 1.207 trirèmes et selon son estimation, ils perdirent environ un tiers de ces navires dans une tempête au large de la côte de Magnésie, 200 de plus dans une tempête au large de la côte d’Eubée, et au moins 50 navires lors de l’action des alliés à la bataille de l’Artémision en Août 480. L’auteur affirme que ces pertes furent remplacées en totalité, mais ne mentionne que 120 navires Grecs de Thrace et des îles voisines en renfort. Eschyle (ou Aiskhúlos) affirme également qu’il y avait 1.207 navires de guerre, dont 207 étaient des “navires rapides”.
Diodore de Sicile (Historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30) et Lysias (Un des dix orateurs Attiques, v.445-v.380) affirment indépendamment, qu’il y avait 1.200 navires dans la flotte Perse rassemblés à Doriscos (Située aux débouchés des vallées fertiles de l’Hèbre [La Maritsa]) au printemps de 480 av.J.C.
 
   Le nombre de 1.207 (Pour le départ seulement) est également donné par Éphore de Cymé (ou Ephorus ou Éphore de Cumes, historien Grec, v.400-v.330), tandis que son professeur Isocrate (Un des dix orateurs Attiques, 436–338) prétend, qu’il y avait 1.300 à Doriscos et 1.200 à Salamine. Ctésias de Cnide donne encore un autre chiffre, 1.000 navires et Platon (Philosophe Grec, 427-346), parlant en termes généraux se réfère à 1.000 navires et plus. Le nombre 1.207 apparut très tôt dans les dossiers historiques (vers 472), et les Grecs semblent avoir véritablement cru qu’ils avaient en face d’eux de nombreux navires. En raison de la cohérence dans les sources anciennes, certains historiens modernes sont enclins à accepter 1.207 comme la taille de la flotte initiale Perse.
 
   D’autres spécialistes rejettent ce nombre, qui pour eux est à considérer plus comme une référence à la flotte Grecque combinée dans l’Iliade, et généralement affirment que les Perses n’auraient lancé pas plus de 600 navires de guerre en mer Egée, ce qui est déjà pas mal. Très peu semblent accepter qu’il y eut ce grand nombre de navires à Salamine. La plupart préfèrent compter entre 600 et 800 navires. Ceci est également la fourchette donnée en calculant le nombre approximatif de navires Perses après l’Artémision (~ 550) plus les renforts (~ 120).
   
      Les tactiques et stratégies :
 
   La stratégie Perse globale pour l’invasion de 480 était d’écraser les Grecs avec une force massive et achever la conquête de la Grèce en une seule campagne. À l’inverse, les Grecs cherchèrent à faire le meilleur usage de leur infériorité numérique pour défendre des endroits restreints et garder les Perses le plus loin et aussi longtemps que possible. Le Roi Perse Xerxès I (486-465) n’avait évidemment pas prévu une telle résistance, car dans ce cas il serait arrivé plus tôt dans la saison de la campagne. La bataille des Thermopyles avaient montré qu’un assaut frontal contre une position Grecque bien défendue était inutile et il y avait peu de chances de conquérir le reste de la Grèce par terre. La solution était un débordement de l’isthme par la mer mais il nécessitait l’utilisation de la marine Perse dans sa globalité, et donc la destruction de la marine alliée. À l’inverse, selon Thémistocle (ou Themistokles, en Grec : Θεμιστοκλς, homme d’État et Stratège Athénien, v.525-v.460/459), en évitant la destruction, ou comme il l’espérait, en paralysant la flotte ennemie, les Grecs pouvaient contrecarrer l’invasion.
 
   En fin de compte, les deux parties étaient prêtes à tout miser sur une navale bataille, dans l’espoir de modifier de manière décisive le cours de la guerre. Selon Hérodote (Historien Grec, 484-v.425) les Perses avaient un avantage tactique important “de meilleures voile”. Par cette expression, on pense que l’auteur voulait sûrement parler d’un matelotage supérieur des équipages. La plupart des vaisseaux Athéniens, et donc la majorité de la flotte, avait été récemment construit à la demande de Thémistocle et avait des équipages inexpérimentés.
 
   À cette époque, les tactiques de combats navals les plus courantes dans la région Méditerranéenne étaient d’éperonner l’ennemi. Les trirèmes étaient équipées pour cela d’un bélier à l’avant. Les Perses et les Grecs d’Asie commencèrent à utiliser à cette époque une nouvelle manœuvre connue sous le nom de diekplous (En Grec : διέκπλους navigation à travers). Toutefois, cette manœuvre demandait des matelots bien entraînés et par conséquent était plus de la compétence des Perses. Les alliés développèrent spécifiquement des tactiques pour contrer cette manœuvre. Hérodote précise que les navires alliés étaient plus lourds, et donc moins maniables, ce qui devait les empêcher d’utiliser la technique du diekplous. La manœuvrabilité de leurs navires conditionna sans doute la tactique des Grecs en leur imposant plutôt l’abordage pour s’emparer des navires ennemis. L’auteur avance qu’ils cherchaient plus à capturer les navires Perses plutôt qu’à les faire couler.
 
   Pour les Grec, le seul espoir réaliste d’une victoire décisive était d’attirer les Perses dans une zone rétrécie, où leur supériorité numérique ne leur servirait à rien. La bataille de l’Artémision (Août 480) avait confirmé cette tactique pour contrecarrer l’avantage numérique des Perses, et les alliés se rendirent compte qu’ils avaient besoin d’un canal encore plus resserré afin de les vaincre définitivement. Par conséquent, en naviguant dans le détroit de Salamine pour attaquer les Grecs, les Perses jouaient le jeu des alliés. Salamine fut donc, pour les Perses, une bataille inutile et une erreur stratégique comme l’avait prévu la Reine d’Halicarnasse, Artémise I (ou Artemisia de Carie, en Grec : ρτεμῑσίᾱ, en Persan : آرتمیس Anāhitā, v.480 à v.475), qui était le commandant d’une escadre de la flotte de Xerxès I.

 

Le déroulement

 
   Athènes ne possédant pas d’un système de défense assez puissant, Thémistocle (ou Themistokles, en Grec : Θεμιστοκλς, v.525-v.460/459) avait décidé d’évacuer la population vers Égine, Trézène et Salamine. La ville fut ainsi abandonnée à l’exception de quelques centaines d’hommes qui souhaitaient défendre l’Acropole et qui le payèrent de leur vie. Les Perses prirent la ville, puis l’Acropole et mirent à sac la cité. La flotte des Athéniens était toujours intacte et le plan du Stratège était simple, tenir l’Isthme de Corinthe et le golfe de Salamine en combattant dans la rade étroite.


 

Dessin de la bataille de Salamine –
Peter Connnolly

 
   À la demande de Thémistocle, la flotte s’installa alors entre le rivage de l’Attique et l’île de Salamine, dans le long détroit de sept kilomètres (Large d’un ou deux) qui la séparait de la terre ferme. Le choix de cet emplacement devait offrir l’avantage d’annuler la supériorité numérique des Perses. Thémistocle aurait tenu les propos suivants, rapportés par Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste Grec, 46-v.125) :
"Vous ne parviendrez jamais à arrêter sur terre le flot de cette immense armée. Ce qu’il faut, c’est lui couper les vivres en anéantissant sa flotte de transport. Réduite à la famine, elle n’aura plus d’autre choix que de faire demi-tour. C’est votre seule chance de salut."
 
   Pour les Grecs il fallait aussi éviter un débarquement des Perses à Salamine où s’étaient réfugiés un nombre important d’Athéniens, protégés par un détachement d’hoplites commandés par Aristide (ou Aristides ou Aristeidês, en Grec : ‘Aριστείδης, 530-468, Homme d’État Athénien, surnommé “le Juste"). La flotte des Grecs opérant cette manœuvre de retraite vers Salamine, décida les dirigeants Perses à lancer la moitié de la leur à leur poursuite, mais de ce fait, ils furent entraînés aussi dans le détroit de Salamine. L’escadre Perse, partit de Phalère et se déploya au Nord. Le plan Roi Perse Xerxès I (486-465) était d’exploiter sa grande supériorité numérique et de manœuvrer par les ailes, pour encercler la flotte Grecque et la détruire. Un corps de troupes d’élite, débarqué dans l’île de Psyttalie, sur l’arrière des Grecs, devait massacrer les fuyards et achever la victoire.
 
   Le lendemain matin, 29 Septembre 480, la flotte Athénienne avait le dos tourné à l’île de Salamine et faisait face navires Perses. Sur l’aile droite de la flotte Perse, avaient pris place les Phéniciens, des flottes de Tyr et Sidon, commandées par les Généraux Mégabaze et Préxaspe. Sur l’aile gauche les Ioniens du Pont et de Carie, dirigés par le Prince et demi-frère de Xerxès I, Ariabignès et la Reine d’Halicarnasse, Artémise I (ou Artemisia de Carie, en Grec : ρτεμῑσίᾱ, en Persan : آرتمیس Anāhitā, v.480 à v.475), qui était le commandant d’une escadre de la flotte du Roi Perse. Enfin au centre divers autres contingents de l’Empire dirigés par Achéménès, frère de Xerxès I, qui commandait plus précisément les flottes de Cilicie et de Lycie.
 
   La flotte Grecque, avaient de placés au centre, dirigés par Thémistocle les contingents de Mégare, Chalcis et des navires Athéniens, sur son aile gauche 120 trières Athéniennes et sur l’aile droite dirigés par Eurybiade les Spartiates, les Corinthiens et les Éginètes (Habitants d’Égine). En début de matinée, le chant du péan s’éleva :

"Allez, enfants des Grecs, délivrez la patrie. Délivrez les sanctuaires des Dieux de vos pères et les tombeaux de vos aïeux. C’est la lutte suprême".

Sous les ordres de Thémistocle, les Athéniens commencèrent à encercler la flotte adverse. Les Perses furent un instant surpris et d’après Diodore de Sicile (Historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30) firent une fausse manœuvre qui les désorganisa dès le début de cette bataille.
Il écrivit ceci :

"Les navires Perses gardèrent leur rang tant qu’ils voguaient au large, mais en s’engageant dans le chenal ils furent obligés de faire sortir de la ligne quelques-uns de leurs navires, ce qui entraîna une grande confusion.".

Ils voulurent reprendre l’offensive et foncèrent sur les Grecs pour les acculer au rivage de Salamine en esquissant leur manœuvre d’enveloppement. Les navires Grecs reculaient lentement pour prendre du champ. Quelques minutes plus tard, quand la manœuvre fut terminée, les trompettes Athéniennes retentirent et les trières, bien qu’inférieures en nombre, foncèrent sur les navires Perses. Paralysé par l’étroitesse du détroit et gêné par son nombre de navire, le front Perse se disloqua.


 

Mort d’Ariabignès –
William Rainey, (1852-1936)

 
   Sur l’aile droite Perse, les Athéniens se jetèrent sur les Phéniciens et les cernèrent. Sur leur aile gauche, les Spartiates et les Éginètes aux prises avec les Ioniens, supérieurs en nombre, durent d’abord céder du terrain, mais les Athéniens vainqueurs vinrent à leur secours et emportèrent la victoire. La bousculade et la panique conduisirent les navires Perses à présenter le flanc au lieu de la proue. Les étraves en bronze dont étaient équipés les navires Athéniens percèrent les coques des navires ennemis. Les Perses qui réussirent à nager tant bien que mal furent impitoyablement tués à coups de rames. De plus, alors que la bataille était déjà bien engagée, une brise marine se leva, qui désavantagea nettement les bateaux Perses, en particulier les Phéniciens, ce qui acheva de semer le trouble dans les rangs Perses.

 

 
   À la fin de la journée, la bataille ayant duré environ douze heures, la moitié de la flotte Perse avait été coulée, alors que les Athéniens n’avaient perdu que 40 trières. Ariabignès, demi-frère de Xerxès I, commandant en chef de la flotte Perse, mourut dans le combat. Pour parachever leur victoire, le soir venu, un détachement d’hoplites, sous le commandement d’Aristide (ou Aristides ou Aristeidês, en Grec : ‘Aριστείδης, 530-468, Homme d’État Athénien, surnommé “le Juste"), s’infiltra dans l’île de Psyttalie et extermina jusqu’au dernier les soldats Perses qui y avaient débarqués. Lors de cette bataille, la Reine Artémise I, se distingua par sa bravoure et son habileté. Bien qu’elle fut poursuivie par un vaisseau Athénien, elle aurait repêché le corps d’Ariabignès et l’aurait rapporté a Xerxès I. Le Roi se serait alors écrié : "Mes hommes sont devenus des femmes, et mes femmes des hommes".
 
   Des marins de Samos dont Théomestor et Phylacos, le fils d’Histiée (Tyran de Milet, 499-494), coulèrent des navires Grecs et reçurent plus tard des récompenses de Xerxès I. Le restant de la flotte Perse incapable d’une contre-attaque et démoralisée par ce désastre, se réfugia à Phalère, mais la situation après cette défaite ne fut pas pour autant désespérée pour les Perses. La Grèce centrale était toujours aux mains de l’armée commandée par Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye‎‎, en Grec : Μαρδόνιος, † 479) et restait intacte. À ce moment l’attitude de Xerxès I pose de nombreuses interrogations aux historiens. Celui-ci laissa le commandement à Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye), abandonna ses troupes et retourna vers sa capitale Suse.
 
   Il laissa en Grèce une importante armée, Hérodote (Historien Grec, v.484-v.425) donne le chiffre de 300.000 hommes qui hivernèrent en Grèce continentale, pour attaquer le Péloponnèse au printemps. À ce moment Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye‎‎) envahit de nouveau l’Attique, réoccupa Athènes et s’installa en Béotie. Une coalition des forces du Péloponnèse se créa au printemps 479 et fut dirigée par le Général Spartiate, Pausania (Neveu de Léonidas I, † en 470 ou 467). 10.000 hoplites Spartiates rejoignirent les Athéniens à Éleusis. Les Grecs regroupèrent environ 110.000 soldats. Ils franchirent l’Isthme de Corinthe, arrivèrent près d’Éleusis afin de passer en Béotie. Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye‎‎) choisit un emplacement, au Sud de Thèbes près de Platées, qui devait favoriser sa cavalerie.
 
   Ce fut à cet endroit que les deux armées se rencontrèrent (Voir le bataille de Platées). Les Grecs anéantirent l’armée Perse. Dans le même temps, en Août (ou Septembre) 479, les alliés achevèrent à la bataille du cap Mycale, les restes de la flotte Perse. (Voir la bataille du cap Mycale). Cette victoire est traditionnellement considérée par les historiens comme la fin de la Deuxième Guerre Médique et la libération de la Grèce.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la bataille voir les ouvrages de :
 
Amir Mehdi Badi’ :
Salamine et Platées, Payot, Lausanne, 1975.
Jean Baelen :
L’an 480, Salamine, Société d’Édition Les Belles Lettres, Paris, 1961-1962.
Jean-Nicolas Corvisier :
Guerre et société dans les mondes grecs (490-322 av.J.C), Armand Colin, Paris, 1999.
Laurent Joffrin :
Les grandes batailles navales : De Salamine à Midway, Éditions du Seuil, Paris, 2005.
Éric Glatre :
Salamine et les Guerres Médiques, Collection : Les grandes batailles de l’Histoire, Socomer, Paris, 1990.
William Watson Goodwin :
The battle of Salamis, Éditeur inconnu, Londres, 1906.
Peter Green :
Xerxes at Salamis, Praeger, New York, 1970.
The year of Salamis, 480–479 BC, Weidenfeld and Nicolson, London, 1970.
The Greco-Persian wars, University of California Press, Berkeley, 1996-1998.
Henry R.H.Hall :
The ancient history of the Near east from the earliest times to the battle of Salamis, Methuen, London, 1950.
Tom Holland :
Persian fire : The first world empire and the battle for the West, Little, Brown, Londres, 2005.
Compton Mackenzie :
Marathon and Salamis, Readers Union, Londres, 1941.
Jean Malye :
La véritable histoire de la bataille de Salamine, Les Belles lettres, Paris, 2014.
Richard Bruce Nelson :
The battle of Salamis, Luscombe, London, 1975.
Henri Pigaillem :
Salamine et les Guerres Médiques, 480 av.J.C, Economica, Paris, 2004.
Cōnstantin N.Rados :
La bataille de Salamine, Fontemoing, Paris, 1915.
Barry S.Strauss :
The battle of Salamis : The naval encounter that saved Greece and Western civilization, Simon & Schuster cop. New York, Londres, Toronto, 2004.
Herman Tammo Wallinga :
Xerxes, Greek adventure : The naval perspective, E.J. Brill, Leiden, 2005.

 

 

Sommaire
 

Présentation
Le contexte
Le prélude
Les effectifs et tactiques
      Les forces Grecques
      Les forces Perses
      Les tactiques et stratégies
Le déroulement
Bibliographie

Bataille  de  Platées 27 Août 479
   

 

Présentation

 
   La bataille de Platées (ou Machē tōn Plataiōn, en Grec : Μάχη τŵν Πλαταιŵν) fut la dernière grande bataille terrestre du conflit appelé, Guerres Médiques (499-479). Elle eut lieu le 27 Août 479 av.J.C. près de la ville de Platées en Béotie. Elle opposa une coalition des cités-États Grecques, dont Sparte, Athènes, Corinthe et Mégare, à l’Empire Perse du Roi Xerxès I (486-465). L’année précédente, les Perses avaient remporté deux succès militaires, à la bataille des Thermopyles et à la bataille de l’Artémision et avait conquis la Thessalie, la Béotie et l’Attique. Cependant, lors de la bataille de Salamine qui suivit, la flotte Grecque coalisée avait remporté la victoire et empêché la conquête du Péloponnèse.
 

   À ce moment Xerxès I fit une chose que les historiens ne s’expliquent toujours pas, il laissa le commandement d’une importante armée à Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye), abandonna ses troupes et retourna vers sa capitale Suse. Hérodote (Historien Grec, v.484-v.425) donne le chiffre de 300.000 hommes qui hivernèrent en Grèce continentale, pour attaquer le Péloponnèse au printemps. Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye‎‎) envahit de nouveau l’Attique, réoccupa Athènes et s’installa en Béotie.
 
   Il choisit un emplacement, au Sud de Thèbes près de Platées, qui devait favoriser sa cavalerie. Une coalition des forces du Péloponnèse se créa au printemps 479 et fut dirigée par le Général Spartiate, Pausanias (Neveu de Léonidas I, † en 470 ou 467). Les Grecs franchirent l’Isthme de Corinthe, arrivèrent près d’Éleusis afin de passer en Béotie. Cependant, ils refusèrent de se laisser entraîner sur un terrain trop favorable à la cavalerie Perses, résultant une impasse qui dura 11 jours.

   Pendant cette période, les lignes de ravitaillement Grecques étant harcelées par les Perses, les alliés se retirèrent vers une meilleure position dans un certain désordre. Les Perses pensant les Grecs étaient en pleine débâcle, Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye‎‎) ordonna à ses troupes de les poursuivre, mais les alliés, principalement les Athéniens, les Spartiates et les Tégéens, livrèrent bataille et Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye‎‎) fut tué. Une grande partie de l’armée Perse piégée dans son camp fut massacrée. La destruction de cette armée et celle des vestiges de la flotte Perses à la bataille du cap Mycale mirent définitivement fin à l’invasion de la Grèce. Après Platées et Mycale les alliés prirent l’offensive contre les Perses. Cette victoire est traditionnellement considérée par les historiens comme la fin de la Deuxième Guerre Médique et la libération de la Grèce. Bien que Platée fut, dans tous les sens du terme, une victoire retentissante, elle n’eut pas le même impact que, par exemple, la victoire Athénienne à la bataille de Marathon ou la défaite Spartiate à la bataille des Thermopyles.

 

Le contexte

 
   Les cités Grecques d’Athènes et d’Erétrie avaient soutenu la révolte Ionienne, en 499-494 av.J.C, contre l’Empire Perse de Darius I le Grand (522-486), dirigée par le Tyran de Milet, Aristagoras (En Grec : Αρισταγόρας ο Μιλήσιος  Aristagoras de Milêtos). L’Empire Perse était encore relativement jeune et sujet à des révoltes parmi ses peuples soumis. En 491 av.J.C, Darius I envoya des émissaires à toutes les cités Grecques demandant leur soumission. La révolte Ionienne avait directement menacé l’intégrité de l’Empire Perse et les états de la Grèce continentale restaient une menace potentielle à sa future stabilité. C’est ce qui poussa le Roi à vouloir pacifier la Grèce et la mer Egée et punir les cités qui s’étaient impliquées dans la révolte Ionienne, Athènes et Érétrie. À Athènes, les ambassadeurs Perses furent exécutés et à Sparte, ils furent tout simplement jetés dans un puits, ce qui mettait également cette dernière en guerre contre les Perses.
 

   La réponse de Darius I fut rapide. En 490, il décida d’envoyer une expédition maritime dirigée par le Satrape Perse Artapherne (ou Artaphernès ou Artaphernês, neveu de Darius I) et le Général Mède Datis. Après un succès d’île en île en mer Egée, la force Perse arriva à l’île d’Eubée en plein été, pour punir Érétrie. Elle prit et ravagea la cité et déporta la population près de Suse. (Voir le Siège d’Érétrie).
 
   Après ce succès le but était maintenant de punir Athènes. La flotte Perse se dirigea sur l’Attique. Elle accosta, le 12 Septembre 490, sur la baie de Marathon où elle fut accueillie par l’armée Athénienne qui bien qu’en infériorité numérique, au bout du 5e jour de combat, le 17 Septembre 490, remporta une grande victoire sur les Perses, ce qui entraîna leur retrait vers l’Asie. (Voir la Bataille de Marathon).
 
   Darius I voulait préparer sa revanche et une nouvelle expédition, mais il mourut avant que l’invasion ne commença. Son fils Xerxès I (486-465) rapidement reprit la lutte. Il commença les préparatifs pour une nouvelle invasion de la Grèce. Le Roi se donna les moyens de son ambition et monta une opération à très grande échelle. Celle-ci demandait une planification à long terme, entre l’intendance, le stockage des biens utiles et le recrutement de l’armée. Enfin prêt, au début de l’année 480, le Roi et son immense armada terrestre partirent de Sardes (en Lydie) et traversèrent l’Hellespont pour arriver en Thrace, soutenus par une flotte amenant le ravitaillement.

  Dans le même temps, les Athéniens se préparèrent également au retour des Perses et, en 482, la décision avait été prise, sous la direction de Thémistocle (ou Themistokles, en Grec : Θεμιστοκλς, v.525-v.460/459), de construire une énorme flotte de trirèmes. Toutefois, les Athéniens étaient conscients qu’ils n’étaient pas assez nombreux pour combattre seuls sur terre et sur mer. À la fin de l’automne 481 une alliance confédérale fut formée entre plusieurs les cités-États qui s’étaient réunies à Corinthe. La coalition se réunit à nouveau au printemps 480 et décida une stratégie de blocage sur terre. L’idée était de bloquer la route vers le Sud de la Grèce (Béotie, Attique et Péloponnèse) à Xerxès I. Mais ce plan nécessitait d’arrêter le Roi au passage des Thermopyles. La configuration du site permettait plus facilement aux hoplites Grecs de contenir l’immense armée Perse. Dans le même temps, le plan prévoyait que pour prévenir un contournement par la mer la flotte alliée devrait bloquer le détroit de l’Artémision. Cette double stratégie fut adoptée par le congrès.
 
   Le Roi de Sparte, Léonidas I (490-480) prit le commandement de la coalition Grecque et, en Août 480, décida d’occuper le défilé des Thermopyles avec 7.000 hommes. (Voir la Bataille des Thermopyles). Malgré un sacrifice héroïque des Spartiates, les Grecs furent écrasés. Léonidas I décida alors de se sacrifier avec les 300 hoplites, ainsi que 700 soldats des cités de Thèbes et de Thespies (ou Thespiai), pour laisser aux Grecs le temps d’organiser leur défense et à l’armée de se retirer en bon ordre. La défaite des Thermopyles allait rendre la position de la flotte Grecque intenable.

 
   Elle était au mouillage comme prévu au cap Artémision (Situé au Nord-est d’Eubée) quand se déclencha la bataille des Thermopyles. Lorsque les nouvelles désastreuses des Thermopyles arrivèrent, les Grecs se retrouvèrent dans l’obligation de reculer, pour mieux tenir le détroit de l’Artémision qui devenait d’un coup un point qui allait être très discuté avec la flotte Perse. (Voir la Bataille de l’Artémision). Suite aux Thermopyles l’armée Perse brûla et saccagea les villes de Béotie qui n’avait pas cédées, avant de prendre possession de la ville désormais évacuée d’Athènes. L’armée alliée, quant à elle se tenait prête à défendre l’isthme de Corinthe. Xerxès I souhaitait une cuisante défaite finale sur les alliés qui marquerait la fin de la conquête de la Grèce, à l’inverse, les alliés cherchaient une victoire décisive sur la flotte Perse qui leur garantirait la sécurité dans le Péloponnèse. La bataille navale de Salamine qui suivit se termina par une victoire décisive des alliés, marquant un tournant dans le conflit.
 
   À ce moment l’attitude de Xerxès I pose de nombreuses interrogations aux historiens. Celui-ci laissa le commandement à Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye), abandonna ses troupes et retourna vers sa capitale Suse. Selon Hérodote (Historien Grec, v.484-v.425), ce fut parce qu’il craignait que les Grecs naviguent vers l’Hellespont et détruisent les ponts de bateaux, piégeant ainsi son armée en Europe ?. Il laissa en Grèce une importante armée, Hérodote donne le chiffre de 300.000 hommes qui hivernèrent en Grèce continentale, pour attaquer le Péloponnèse au printemps. À ce moment Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye‎‎) envahit de nouveau l’Attique, réoccupa Athènes et s’installa en Béotie. Au cours de l’hiver, il y eut des tensions entre les alliés. En particulier, les Athéniens qui n’étaient pas protégés par l’isthme, mais qui fournissaient le gros de la flotte qui le défendait, vivaient mal cette situation et demandèrent aux alliés d’avancer vers le Nord l’année suivante. Les alliés refusèrent, ce qui fit que la flotte Athénienne refusa de rejoindre les autres marines au printemps.
 
   À partir de ce moment ce fut le Roi de Sparte Léotychidas II (ou Leotychides ou Latychidas, 491-469) qui prit le commandement de la marine. Les alliés quittèrent sans se faire remarquer Délos, tandis que le reste de la flotte Perse quittait Samos, les deux camps cherchant à éviter une confrontation avec l’adversaire. De même, Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye) cantonna en Thessalie, sachant qu’une attaque de l’isthme était inutile. Cependant, la situation ne pouvant rester ainsi, il tenta une sortie de l’impasse en essayant de se rallier les Athéniens et leur flotte. Pour se faire il se fit aider par le Roi de Macédoine Alexandre I Philhellène (498-454). Il leur offrit la paix, l’autonomie et même de nouveaux territoires. Les Athéniens s’assurèrent qu’une délégation Spartiate était également sur place pour entendre l’offre et la rejetèrent. Sur ce refus, les Perses marchèrent vers le Sud.

 

Le prélude

 
   Athènes fut une nouvelle fois évacuée et abandonnée et laissée à l’ennemi. Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye) renouvela son offre de paix aux Athéniens réfugiés sur l’île de Salamine. Athènes, Mégare et Platées, envoyèrent des émissaires à Sparte pour demander son assistance en menaçant d’accepter les termes de paix des Perses s’ils refusaient de les aider. Selon Hérodote (Historien Grec, v.484-v.425), les Spartiates qui célébraient le festival de Hyacinthe (ou Hyacinthus) retardèrent leur prise de décision jusqu’à ce qu’un de leurs invités, Chiléos de Tégée fit remarquer le danger que ferait courir à toute la Grèce une reddition des Athéniens. Le lendemain, les émissaires Athéniens apprirent qu’une armée Spartiate était en marche contre les Perses.
 
   Lorsque Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye) apprit l’avancée de cette armée, il termina de colère la destruction d’Athènes en abattant toutes les constructions. Il se retira ensuite et choisit un emplacement, au Sud de Thèbes près de Platées, en espérant attirer les Grecs sur un terrain qui devait favoriser sa cavalerie. Il construisit un camp fortifié sur la rive Nord de l’Asopos (ou Asopus) et y attendit les alliés. Les Athéniens envoyèrent 8.000 hoplites conduits par Aristide (ou Aristides ou Aristeidês, en Grec : ‘Aριστείδης, 530-468, Homme d’État Athénien, surnommé “le Juste“), avec que 600 exilés Platéens pour renforcer l’armée alliée. Ils marchèrent en Béotie à travers les cols du mont Cithéron et arrivèrent près de Platées en surplombant le campement des Perses sur l’Asopos (ou Asopus). Sous le commandement du Général Spartiate, Pausanias  (Neveu de Léonidas I, † en 470 ou 467), les Grecs ne voulant pas se retrouver sur un terrain favorable à la cavalerie Perse, prirent position en face de leur lignes, mais sur un terrain plus élevé. Sachant qu’il ne pouvait pas attaquer les positions des alliés, Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye) pensa qu’il devait soit créer des divisions chez les Grecs, soit les attirer dans la plaine.

 

Les effectifs  et  tactiques

 
      Les forces Grecques :
 
   Hérodote (Historien Grec, 484-v.425) donne une description détaillée des effectifs qui furent rassemblés. Selon l’auteur, les Spartiates envoyèrent 45.000 hommes : 5.000 Spartiates (Citoyens soldats professionnels), 5.000 hoplites de Laconie (Les Périèques) et 35.000 Hilotes (sept par Spartiate). Ce fut sans doute la plus grande force Spartiate jamais réunie. Diodore de Sicile (Historien Grec, v.90-v.30) affirme que le nombre des troupes Grecques approchait cent mille ?. A leurs côtés, de nombreuses cités Grecques envoyèrent des troupes, beaucoup d’historiens retiennent ces chiffres :
Sparte 10.000 ; Athènes 8.000 ; Corinthe 5.000 ; Mégare 3.000 ; Sicyone 3.000 ; Tégée 1.500 ; Phlionte 1.000 ; Trézène 1.000 ; Anactorion et Leucade 800 ; Epidaure 800 ; Orchomène 600 ; Érétrie et Styra 600 ; Platées 600 ; Égine 500 ; Ambracie 500 ; Chalcidique 400 ; Mycènes et Tirynthe 400 ; Hermione 300 ; Potidée 300 ; Céphalonie 200 ; Lépréon 200. Soit un total 38.700.
 
   Selon Hérodote, il y avait un total de 69.500 soldats d’infanterie légère, 35.000 Hilotes légèrement armés et 34.500 des troupes en provenance du reste de la Grèce. Il écrit également qu’il y avait 1.800 Thespiens, mais sans préciser leur équipement, ce qui donne un effectif total de 110.000 hommes. Le nombre d’hoplites est généralement accepté par les spécialistes et possible. Pour exemple, les Athéniens alignèrent à eux seuls 10.000 hoplites lors de la bataille de Marathon. Néanmoins, ce nombre est rejeté par d’autres car jugé exagéré en particulier dans le rapport de 7 Hilotes pour 1 Spartiate. La probabilité d’avoir 110.000 Grecs à Platées est donc sûrement fausse. Les forces Grecques étaient sous le commandement du Général Spartiate, Pausanias  (Neveu de Léonidas I, † en 470 ou 467). Diodore de Sicile (Historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30) dit que le contingent Athénien était dirigé par Aristide (ou Aristides ou Aristeidês, en Grec : ‘Aριστείδης, 530-468, Homme d’État Athénien, surnommé “le Juste") et il est probable que les autres contingents avaient leurs propres chefs.
 
   Hérodote nous dit qu’à plusieurs reprises les alliés tinrent des conseils en prélude à la bataille, ce qui semble montrer que Pausanias n’avait pas une totale autorité sur les autres contingents Grecs. Cela contribua à la façon dont les événements se déroulèrent au cours de la bataille elle-même. Par exemple, dans la période la précédant immédiatement, Pausanias fut incapable d’ordonner aux Athéniens de se joindre à ses forces, ce qui fit que les Grecs combattirent complètement séparés les uns des autres.

 

      Les forces Perses :
 
   Selon Hérodote les Perses alignèrent 300.000 hommes et étaient accompagnés par des troupes Grecques issues des cités-États soutenant leur cause, comme Thèbes. L’auteur admet que les effectifs de ces derniers ne sont pas connus, mais il les estime à 50.000. Ctésias de Cnide (Médecin Grec d’Artaxerxès II, historien de la Perse et de l’Inde, mort v.398) avance le chiffre de 120.000 Perses et de 7.000 Grecs, mais son récit est généralement confus, par exemple, en plaçant cette bataille avant celle de Salamine, peut-être confond-il avec les Thermopyles ?. Le chiffre de 300.000 a donc été mis en doute par de nombreux historiens. Aujourd’hui les spécialistes estiment le nombre de soldats dans l’armée Perse à environ 250.000.
 
   D’après ce consensus, le chiffre de 300.000 est donc impossible. Une méthode d’estimation de la taille de l’armée Perse a été de calculer le nombre d’hommes pouvant être abrités dans un camp. Cette approche donne un chiffre entre de 70.000 et 120.000 hommes. John Francis Lazenby par exemple avance le chiffre de 70.000 hommes, dont 10.000 cavaliers. Dans le même temps, Peter Connolly retient le chiffre de 120.000 soldats. Ainsi, la plupart des estimations pour la force Perse tournent autour de ces chiffres. Par exemple, Hans Delbrück dit que l’effectif de 75.000 hommes, y compris le personnel d’approvisionnement et d’autres non-combattants, était la limite maximale pour l’armée Perse en se fondant sur la distance parcourue par ces derniers lorsqu’Athènes fut attaquée.

 
      Les tactiques et stratégies :
 
   À certains égards, l’approche de Platées ressembla à celle à la bataille de Marathon. Il y eut une impasse prolongée lors de laquelle aucun des camps ne risqua une attaque. Les raisons furent principalement tactiques. Les hoplites Grecs ne voulaient pas prendre le risque d’être écrasés par la cavalerie Perse en s’engageant sur son terrain, et l’infanterie légère Perse ne pouvait en aucun cas pas espérer s’emparer des positions Grecques bien défendues. Selon Hérodote, chacun des deux camps souhaitait une bataille décisive qui permettrait de faire pencher le conflit en sa faveur. John Francis Lazenby avance que les actions du Général Perse Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye) durant la campagne de Platées ne correspondaient pas à une politique agressive. Il interprète les opérations Perses pendant le prélude non pas comme des tentatives pour forcer les alliés dans la bataille, mais, au contraire, de les amener à se retirer. Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye) savait sûrement qu’il avait peu à gagner d’un affrontement direct et pouvait simplement attendre la désintégration de l’alliance Grecque.
 
   Il faut noter que le récit d’Hérodote montre l’inverse, que Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye) était préparé à se lancer dans la bataille ?. Quels furent les motifs exacts, la situation stratégique initiale permit aux deux camps de camper sur leurs positions grâce aux larges réserves de ravitaillement. Dans ces conditions, les considérations tactiques l’emportèrent sur la nécessité stratégique d’une action. Lorsque les raids de Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye) perturbèrent trop la chaîne de ravitaillement alliée, les Grecs durent revoir leur stratégie. Cependant, plutôt que de passer à l’attaque, ils choisirent de se retirer pour sécuriser les lignes de communication, mais ce mouvement défensif se transforma en chaos.
 
   Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye) pensa alors qu’il assistait à une retraite totale des alliés, que la bataille était déjà terminée et qu’il pouvait se lancer à leur poursuite. Comme il ne s’attendait pas à rencontrer une opposition Grecque, les considérations tactiques n’étaient plus un problème et il essaya de profiter de la situation stratégique altérée qu’il pensait avait produit. À l’inverse, les Grecs avaient, sans s’en rendre compte, piégé (ou Mardonius ou Mardoniye) en le faisant se lancer à l’attaque sur les hauteurs où, bien qu’en nombre inférieur, ils disposaient d’un avantage tactique.

 

Le déroulement

 
   La bataille allait être lancée. Lorsque les Perses découvrirent que les Grecs avaient abandonné leurs positions et semblaient se retirer, le Général Perse Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye) décida de se lancer à leur poursuite avec son infanterie, bientôt suivit par le reste de son armée. Les Spartiates et les Tégéens avaient à ce moment atteint le temple de Déméter. Leur arrière-garde, commandée par Amompharetos (ou Amompharetus), commença à se retirer de la crête, sous la pression de la cavalerie Perse, pour les rejoindre. Le Général Spartiate, Pausanias (Neveu de Léonidas I, † en 470 ou 467) envoya un messager aux Athéniens, leur demandant de se joindre à ses troupes. Cependant, les Athéniens étaient déjà en lutte, attaqués par la phalange Thébaine, alliée aux Perses, et ne purent assister Pausanias.
 
   Les Spartiates et les Tégéens, de plus en plus engagés par la cavalerie Perse, avaient du mal à résister, tandis que l’infanterie Perse continuait de ce fait d’avancer. Puis la cavalerie se retira et les archers commencèrent à tirer sur les Grecs. Selon Hérodote (Historien Grec, 484-v.425), Pausanias refusa d’avancer parce que les Prêtres n’avaient pas vu de bons présages dans les sacrifices de chèvres. À ce stade, les soldats alliés commencèrent à tomber sous le déluge de flèches, mais les Tégéens, coûte que coûte, décidèrent de charger les lignes Perses. Offrant un dernier sacrifice et des prières devant le temple d’Héra, Pausanias reçut finalement un présage favorable et ordonna à tous les Spartiates d’avancer et d’engager le combat.


 

Représentation d’un
soldat Perse

 
   L’infanterie Perse, nettement supérieure en nombre, était composée de la formation des Sparabaras (Qui signifie “porteurs de bouclier” en Persan), c’étaient l’infanterie lourde de première ligne, mais celle-ci était toutefois plus légèrement protégée que la phalange Grecque. L’arme défensive des Perses était un grand bouclier en osier et ils utilisaient des lances courtes. En revanche, les hoplites étaient protégés par une armure et un bouclier de bronze et une longue lance. Comme lors de la bataille de Marathon, il y eut un grave déséquilibre. La lutte fut féroce et longue, mais les Grecs continuèrent à pousser dans les lignes Perses. Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye) combattit en personne avec une escorte de 1.000 hommes et tant qu’il était là, les Perses tinrent leurs positions.
 
   Cependant, les Spartiates se rapprochèrent de lui et une grosse pierre lancée par un des leurs, Aeimnestos (ou Aeimnestus), l’atteignit à la tête et le tua. Avec Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye) mort, les Perses commencèrent à s’enfuir, même si sa garde personnelle combattit jusqu’à la fin. La débâcle devint rapidement générale et de nombreux Perses désertèrent le champ de bataille en désordre pour fuir vers le camp. Hérodote prétend que la raison de cette débâcle fut un manque d’armure ?. L’autre Général Perse, Artabaze, avait été en désaccord avec la décision de Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye) d’attaquer, et il n’avait pas engagé toutes les troupes sous son commandement. Lorsque la déroute commença, il mena ses hommes (40 000 selon Hérodote) à l’écart du champ de bataille en direction de la Thessalie en espérant s’échapper finalement par l’Hellespont.
 
   Dans le même temps, de l’autre côté du champ de bataille, les Athéniens triomphaient dans une rude lutte contre les Thébains. Selon Hérodote les autres Grecs combattant pour les Perses avaient délibérément mal combattu. Le reste des Thébains se retira alors de la bataille, mais dans une direction différente de celle des Perses, ce qui leur permit de s’échapper sans autres pertes. Les alliés Grecs, renforcés par un contingent qui n’avait pas pris part à la bataille, profitèrent de l’avantage, ils prirent d’assaut le camp des Perses, qu’ils ravagèrent. Malgré une défense vigoureuse de leurs murs, ceux-ci furent pris et les Perses furent massacrés.  Selon Hérodote, sur tous ceux qui avaient rejoint le camp, à peine 3.000 furent laissés en vie et seuls 43.000 Perses survécurent à la bataille. Ce nombre de morts dépend bien évidemment du nombre de combattants admis sur place. Selon l’auteur il y eut 257.000 morts chez les Perses et seulement 159 morts chez les Grecs ? (Ce qui est bien sûr impossible). En plus, il affirme que seuls des Spartiates, des Tégéens et des Athéniens sont morts, car ils sont les seuls à avoir combattu. Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste Grec, 46-v.125), qui eut accès à d’autres sources, donna le chiffre de 1.360 morts chez les Grecs tandis que Diodore de Sicile (Historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30) et Éphore de Cumes (Historien Grec, v.400-v.330) parlèrent de 10.000 morts.
 
   Selon Hérodote, la bataille du cap Mycale eut lieu le même après-midi que la bataille de Platées. Une flotte Grecque commandée par le Roi de Sparte Léotychidas II (ou Leotychides ou Latychidas, 491-469) avait navigué jusqu’à l’île de Samos pour affronter les restes de la flotte Perses. Ces derniers, dont les navires étaient mal entretenus, avaient décidé de ne pas se risquer dans une confrontation sur mer et avaient échoué leur flotte sur une plage en contrebas du mont Mycale en Ionie. Léotychidas II décida d’attaquer le camp avec les marins de la flotte alliée. Les navires Perses furent capturés et brûlés, anéantissant la puissance maritime de Xerxès I (486-465) et marquant l’ascendance maritime Grecque. La double victoire de Platées et de Mycale, marquèrent la fin de la seconde invasion Perse de la Grèce. Les restes de l’armée Perse, commandée par Artabaze, tentèrent de se retirer en Asie Mineure, en traversant la Thessalie, la Macédoine et la Thrace. Artabaze arriva finalement à Byzance avec de lourdes pertes dues à la fatigue, à la faim et aux attaques des Thraces. Au cours des 30 années suivantes, les Grecs, principalement la Ligue de Délos dominée par Athènes, expulsèrent les Perses de Macédoine, de Thrace, des îles Égéennes et d’Ionie.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la bataille voir les ouvrages de :
 
Amir Mehdi Badi’ :
Salamine et Platées, Payot, Lausanne, 1975.
Arthur Boucher :
La bataille de Platées d’après Hérodote, Ernest Leroux, Paris, 1915.
Paul A.Cartledge :
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Peter Connolly :
Greece and Rome at war, Frontline Books, Havertown, 2012.
Jean-Nicolas Corvisier :
Guerre et société dans les mondes grecs (490-322 av.J.C), Armand Colin, Paris, 1999.
La bataille de Platées, 479 av.J.C., LEMME edit, impr., Clermont-Ferrand, 2010.
Hans Delbrück :
History of the art of war within the framework of political history / Vol. 1, Antiquity, Greenwood Press, Westport, London, 1975.
Laurent Joffrin :
Les grandes batailles navales : De Salamine à Midway, Éditions du Seuil, Paris, 2005.
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Marathon und Plataiai : Zwei Perserschlachten als “lieux de mé;moire” im antiken Griechenland, Vandenhoeck & Ruprecht, Goöttingen, 2006.
Peter Green :
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John Francis Lazenby :
The defence of Greece, 490-479 B.C., Aris & Phillips, Warminster, 1993.
William Shepherd :
Plataea 479 BC : The most glorious victory ever seen, Osprey Publishing, Long Island City, Oxford, England, 2012.
Herman Tammo Wallinga :
Xerxes, Greek adventure : The naval perspective, E.J. Brill, Leiden, 2005.
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The campaign of Plataea : september, 479 B.C., The Tuttle, Morehouse & Taylor Co, New Haven, 1904.

 

 

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