XXIIe  DYNASTIE
 
945    à    715
 
Bubastite ou Libyenne  (Tanis, Bubastis, Héracléopolis )

 

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 En  Parallèle  avec  les  XXIIIe,  XXIVe  et  XXVe  Dynasties  et  les  royaumes  locaux

 

   La XXIIe dynastie est originaire de Libye, elle va s’établir à Bubastis, puis à Tanis, où les Rois qui la compose vont faire construire leur tombeaux. Sous la XXIe dynastie (1070/69-945) les militaires Libyens étaient devenus un facteur politique important. Ils avaient été intégrés dans l’armée Égyptienne et la police pendant le Nouvel Empire (1549 ou 1540-1080). Particulièrement les militaires descendants d’anciens prisonniers de guerre Libyens, les Méchouech (ou Meshwesh ou Mâchaouach). Ils s’étaient installés dans le Delta et avaient petit à petit étendu leur territoire jusqu’au Fayoum et ils détenaient la force armée du royaume. Leurs chefs devinrent très puissants et un de ceux-ci, Sheshonq I, profita de l’anarchie dans lequel le pays était tombé à la fin de la XXIe dynastie et il prit le pouvoir à la mort de Psousennès II (959-945) de Tanis. Il s’imposa comme le Pharaon et fonda la XXIIe dynastie.
 
   Il est très difficile d’interpréter les faits sur le déroulement de l’histoire de cette dynastie. Les Rois se placèrent sous la protection du Dieu Amon, ils composèrent avec les Grands Prêtres d’Amon à Thèbes qui avaient gardé le pouvoir sur cette région et qui jouaient un rôle important. Ces derniers furent souvent issus de la famille royale, voire dans certains cas le propre fils du Pharaon. Les souverains de la dynastie leur déléguèrent une grande partie de leur pouvoir, ce qui ne les empêcha pas de se déclarer souverain de tout le pays. Il faut aussi souligner que dans les régions d’Héracléopolis et d’Hermopolis Magma, en Égypte centrale, des Princes, après avoir été nommés par les Pharaons légitimes du Delta, vont se rendre autonomes et tenir des règnes indépendants. Pendant cette période, la capitale administrative resta Memphis. Les temples, qui avait profité de l’effectif et de dons importants lors du nouvel Nouvel Empire, devinrent le maillon indispensable de l’Egypte, mais aussi la cause de la baisse du pouvoir royal.
 
   En 853 le Nord de l’Égypte fut menacé par les Assyriens de Salmanasar III (859-824). Osorkon II fut contraint de passer une alliance avec plusieurs États du Levant pour repousser l’envahisseur. Cette coalition fut vainqueur à la bataille de Qarqar (ou Qarqur ou Karkar) sur l’Oronte. En 839, sous Takélot II un soulèvement du sacerdoce Thébain, fut réprimée sans pitié par le Pharaon. Mais quelques années plus tard, la rébellion éclata de nouveau. La rivalité dynastique et les compétitions entre différentes lignées de Rois pour le trône, plus la coexistence de plusieurs “royaumes” : Les Grands Prêtres de Thèbes, Héracléopolis et d’Hermopolis Magma, vont affaiblir la dynastie et amener à la guerre civile. En 818, la dynastie perdit le contrôle du Delta central au profit d’une autre chefferie. Le leader de celle-ci, un Prince Bubaste, Pétoubastis I (ou Padibastet I, 818-793), profita de ce cahot et des conflits de succession en l’an 8 de Sheshonq III (825-773) pour se faire couronner Roi de Léontopolis (ou Taremou). Il fonda la XXIIIe dynastie et se fit reconnaître par Héracléopolis, Memphis et Thèbes. La XXIIe dynastie ne garda plus alors le contrôle que sur le royaume de Tanis.
 
   Comme si le pays n’était déjà pas assez explosé, en 747 sous le règne de Sheshonq V et de Ioupout II (754-715) de la XXIIIe dynastie à Léontopolis, on assista à une nouvelle division de l’Égypte avec la création de trois nouveaux royaumes : Héracléopolis, Hermopolis Magma et Lycopolis (ou Assiout). En 727, la dynastie sera encore impuissante devant la création d’un autre royaume à Saïs, celui de la XXIVe Dynastie. Les Libyens voulaient s’assurer le soutient de tous les clergés. De ce fait, ils respectèrent les principes religieux traditionnels des Égyptiens. Ils continuèrent aussi la politique monumentale en faveur des temples, notamment à Abydos, Bubastis, Héliopolis, Tanis et Thèbes (Karnak). Pendant cette période on assista au développement de l’art du travail du bronze qui devint d’une grande qualité.

 

  Liste des Rois de la XXIIe dynastie
Sheshonq I  ou  Chechanq I
Osorkon I
Sheshonq II  ou  Chechanq II
Takélot I
Osorkon II
Harsiesi I
Takélot II
Sheshonq III   ou  Chechanq III
Pamy ou  Pamai ou  Pimay
Sheshonq V   ou  Chechanq V
Osorkon IV
 945-924
 924-890/89
 890-889
 889-874
 874-850
 870-860
 850-825
 825-773
 773-767
 767-730
 730-715
Voir les Grands Prêtres d’Amon et
les Divines Adoratrices d’Amon
 
Voir aussi la carte de la Troisième Période Intermédiaire

 

Généalogie
de la Dynastie
Voir la liste des souverains des :
Royaumes locaux de la troisième Période intermédiaire

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la dynastie voir les ouvrages de :
 
Gösta W.Ahlström :
Pharaoh Shochenq’s campaign to Palestine, E.J.Brill, Leiden, 1993.
David Al Aston :
Takeloth II : A King of the twenty third dynasty ?, pp : 139-153, JEA 75, London, 1989.
Klaus Baer :
The Libyan and Nubian Kings of Egypt : Notes on the chronology of dynasties XXII to XXVI, pp : 4-25, JNES 32, N° 1/2, Chicago, Janvier / Avril 1973.
Gérard P.F.Broekman, Robert Johannes Demarée et Olaf E.Kaper :
The numbering of the Kings called Shoshenq, GM 216, Göttingen, 2008.
The Libyan period in Egypt : Historical and cultural studies into the 21st-24th dynasties : Proceedings of a conference at Leiden University, 25-27 october 2007, Nederlands Instituut voor het Nabije Oosten Leiden, 2009 – Peeters, Leuven, 2009.
Gérard P.F.Broekman :
The Nile level records of the twenty-second and twenty-third dynasties in Karnak, pp : 174-178, JEA 88, London, 2002.
The reign of Takeloth II : a controversial matter, pp : 21-33, GM 205, Göttingen, 2005.
The chronicle of Prince Osorkon and its historical context, pp : 209-234, Journal of Egyptian History 1, N° 2, E.J.Brill, 2008.
Ricardo Augusto Caminos :
The chronicle of Prince Osorkon, Pontifical Biblical Institute, Rome, 1958.
Peter A.Clayton :
Chronicle of the Pharaohs : The reign-by-reign record of the rulers and dynasties of ancient Egypt, Thames and Hudson, New York, 1994, 1996, Novembre 2006 et janvier 2007 – American University in Cairo Press, Le Caire, 2006 – En Français, avec Florence Maruéjol, Chronique des pharaons : L’histoire règne par règne des souverains et des dynasties de l’Égypte ancienne, Casterman, Paris, 1994 et 1995.
Norbert Dautzenberg :
Bemerkungen zu Schoschenq II, Takeloth II und Pedubastis II, GM 144, Göttingen, 1995.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Aidan Marc Dodson :
Psoussenès II et Sheshonq I, pp : 267-268, JEA 79, London, 1993.
A new King Shoshenq confirmed ?, p : 58, GM 137, Göttingen, 1993.
Ellen Doetsch-Amberger :
Ein Ledermenit aus der zeit Osorkon I, pp : 23-27, GM 146, Göttingen, 1995.
Richard A.Fazzini :
Egypt Dynasty XXII to XXV, E.J.Brill, Leiden, New York, 1988.
Alexander Fantalkin Israel Finkelstein :
The Sheshonq I campaign and the 8th-Century BCE earthquake-more on the archaeology and history of the south in the iron I-IIa, pp : 18-42, Journal of the Institute of Archaeology of Tel Aviv University, N°1, Tel Aviv, 2006.
Erik Hornung, Rolf Krauss et David Warburton :
Handbook of ancient egyptian chronology, Handbook of Oriental Studies : Section 1, the Near & Middle East, illustrated edition, Brill Academic Pubishers, Leiden, Décembre 2005 et Octobre 2006.
Karl Jansen-Winkeln :
Thronname und Begräbnis Takeloth I, pp : 253-258, Varia aegyptica 3, Décembre 1987.
Die 22.-24. Dynastie, Otto Harrassowitz, Wiesbaden, 2007.
Kenneth Anderson Kitchen :
The third intermediate period in Egypt (1100-650 BC), 3rd Édition. Warminster : Aris Phillips Limited, Warminster, 1996.
Sheshonq I, Oxford Reference, London, 2001.
Jean-Marie Kruchten et Thierry Zimmer :
Les annales des prêtres de Karnak (XXI-XXIIIes dynasties) et autres textes contemporains relatifs à l’initiation des prêtres d’Amon, OLA 32, Departement Oriëntalistiek, Leuven, 1989.
Eva Lange :
Ein neuer könig Schoschenk à Bubastis, pp : 65-71, GM 203, Göttingen, 2004.
Frédéric Payraudeau :
De nouvelles annales sacerdotales de Siamon, Psousennès II et Osorkon Ier, p : 294, BIFAO 108, Le Caire, 2008.
Robert Kriech Ritner :
The Libyan anarchy : Inscriptions from Egypt’s Third Intermediate Period, Society of Biblical Literature, Atlanta, 2009.
Bernd Ulrich Schipper :
Israel und Ägypten in der königszeit : Die kulturellen kontakte von Salomo bis zum fall Jerusalems, Vandenhoeck & Ruprecht, Göttingen, Janvier 1999.
Thomas Schneider :
Lexikon der Pharaonen, Artemis, Zuürich, 1994 – Avec Arne Eggebrecht, Deutscher Taschenbuch, München, 1996 – Artemis & Winkler, Düsseldorf, 1997 – Albatros, Düsseldorf, 2002.
Martin Sieff :
The Libyans in Egypt : Resolving the third intermediate period, Catastrophism & Ancient History, Los Angeles, 1986.
Serop Simonian :
Untersuchungen zum Bilderschmuck der ägyptischen Holzsµärge der XXI.-XXII. Dynastie, Éditeur inconnu, Göttingen, 1973-1974.
Kevin A.Wilson :
The campaign of pharaoh Shoshenq I into Palestine, Mohr Siebeck cop., Tübingen, 2005.

 

 

   Sheshonq  I  ou  Chechanq  ou  Chéchonq  ou  Scheschonq

                  DATES  de  RÈGNE
                945-924
   D.Arnold, P.A.Clayton, A.Eggebrecht,
N.Grimal, J.Kinnaer, K.A.Kitchen, T.Schneider,
I.Shaw, D.Sitek,
948-927  A.M.Dodson
946-916  P.A.Piccione
946/45-926/24  S.Quirke, J.von Beckerath
943-922  E.Hornung, R.Krauss, D.Warburton
931-910  D.B.Redford
 

  • Hr kAnxt mri-rasxai.f-m-nswt-r-smA-tAwi
  • nbti xai-m-sxmti-mi-Hr-sA-Ast-r sxtp-ntrw-m-mAat
  • bik nbw sxm-pHti Hwi-pDt-9-wr-nxtw-(m)-tAw-nbw
  • HD-xpr-ra stp.n-ra , stp.n-imn
  • SSnq mri-imn nTr HqA-iwnw

  •  
    Sesônchis  (Manéthon)
     


 

Sheshonq I en conquérant –
Temple d’Amon – Karnak

   Sheshonq I est le premier Pharaon de la dynastie. Manéthon l’appelle Sesônchis (Africanus, Eusebius) et il lui compte 21 ans de règne (Africanus, Eusebius). Dans la Bible il est nommé Sesaq (ou Shishak ou Schischak). Il fut un Prince d’Héracléopolis, fils de Nimlot, Grand chef Méchouech (ou Meshwesh ou Mâchaouach) et de Tanetsepeh.  Il y a une polémique sur la durée du règne de ce Pharaon. Les dates classiques de son règne comme données ci-dessus sont de 945 à 924, mais cette durée a récemment été revue à la baisse de quelques années de 943 à 922, par quelques spécialistes, car Sheshonq I aurait vécu pendant 2 à 3 ans après sa campagne réussie en Canaan, traditionnellement datée finissant en 925.
 
   Sous la XXIe dynastie, les Méchouech, des Libyens qui s’étaient installés dans le Delta et avaient petit à petit étendu leur territoire jusqu’au Fayoum, détenaient la force armée du royaume. Leurs chefs devinrent très puissants et le fils d’un de ceux-ci, Sheshonq I, prit le pouvoir à la mort de Psousennès II de Tanis, dont il était le Général en chef des armées et le Conseiller en chef. Il s’imposa comme Pharaon et fonda la XXIIe dynastie. Sheshonq I reprit la politique d’expansion territoriale. Il reconquit la Palestine, avec une armée composée de contingents Égyptiens, Libyens et Nubiens. En 931, il prit Gaza et en 925, il prit et pilla Jérusalem, la capitale du royaume de Juda. Il rétablit les relations commerciales avec Byblos. Il laissa une stèle à Megiddo et des statues à Byblos.
 
   Sheshonq succomba après un règne de 21 ans. Comme le confirment beaucoup d’égyptologues, dont Aidan Marc Dodson, aucune trace n’a été trouvée de la sépulture du Pharaon. Sheshonq I eut deux épouses : Karoma I (ou Karomama) qui ne donna qu’un fils à Sheshonq I (Mais elle est quelques fois donnée comme la mère de Ioupout et Tashepenbastet) Osorkon I  qui succéda à son père (924-890/889). Pentreshmès (ou Penreshnes ou Patareshnes ou Patareshounes)  qui ne donna qu’un enfant à Sheshonq I : Nimlot I (ou Namit) qui fut nommé par son père Roi d’Héracléopolis. On a connaissance de deux autres enfants du Pharaon, mais on ne connait pas le nom de la ou des mères : Ioupout (ou Iupet) que son père nomma, Grand Prêtre d’Amon à Thèbes (944-924) et Tashepenbastet qui fut mariée au troisième Prophète d’Amon à Thèbes, Djedhotiouefânkh.

 

  Pour plus de détail sur le Pharaon voir : La vie de Sheshonq I

 

  

   Osorkon  I                DATES  de  RÈGNE
           924-890/889
   D.Arnold, P.A.Clayton, N.Grimal,
   J.Kinnaer, T.Schneider, I.Shaw,
    D.Sitek, P.Vernus, J.Yoyotte
927-892  A.M.Dodson
926/24-890 S.Quirke, J.von Beckerath
916-904  P.A.Piccione
910-896  D.B.Redford
  • Hr kAnxt mri-ra rdi-n-sw-itm-Hr-nst.f-r-grg-tAwi
  • nbti saA-xprw wr-biAwt
  • bik nbw nxt-xpS dr-pDt-9
  • sxm-xpr-ra stp.n-ra stp.n-imn
  • wsrkn mri-imn
     
    Osorthôn  ou  Osortchon  (Manéthon)
     

   TITULATURE

Nom d’Horus Horus Kanekhet Mérirê  Rediensouatoumhornesetefergeregtaoui
(Horus Taureau victorieux, Aimé de Rê,
Aton l’a mis sur son trône et établit sur les Deux Terres)

Hr kAnxt mri-ra rdi-n-sw-itm-Hr-nst.f-r-grg-tAwi
Nom de Nebty Nebty Sâakhéperou Ouerbiaout
(Nebty, personnage au destin grandiose qui fait de grands miracles)
nbti saA-xprw wr-biAwt
Nom d’Horus d’or Bik Nebou Nakhtkhepesh Djerpedjetpesdjet
L’Horus d’Or, victorieux des ennemis de l’Égypte (neuf arcs), Majesté qui a conquis tous les pays)
bik nbw nxt-xpS dr-pDt-9
Nom de Roi Sekhemkhéperrê Setepenrê Setepenamon
(La Manifestation de Rê est puissante, Élu de Rê, Élu d’Amon)
sxm-xpr-ra stp.n-ra stp.n-imn
Nom de naissance Osorkon Mériamon
(Osorkon aimé d’Amon)
wsrkn mri-imn

 

 


 

Inscription d’Elibaal, Roi de
Byblos; exécutée sur une
statue en quartzite
d’Osorkon I trouvée à
Byblos – Musée du Louvre

   Osorkon I est le deuxième Pharaon de la dynastie. Manéthon l’appelle Osorthôn ou Osortchon et lui compte 15 ans de règne (Africanus, Eusebius). Cette durée de règne est controversée. Selon la majorité des spécialistes il est plus probable qu’il régna environ 35 ans. Les preuves seraient une année 33 retrouvée sur des bandages de momie de Iouwelot ; l’âge avancé de son fils Sheshonq II (50 ans) lorsqu’il décéda pendant la corégence ; la célébration de deux fêtes Sed (ou Heb-Sed), jubilé célébré traditionnellement à partir de la 30e année de règne d’un Pharaon, puis tous les 3 ans.
 
  Enfin, on a connaissance de nombreux Prêtres Thébains qui exercèrent leurs fonctions sous son règne, ce qui serait impossible sous un règne plus court. Cela dit à aujourd’hui tout ceci n’est que supposition aucune preuve formelle ne donne la durée exacte du règne, mais toutes ses remarques sont très convaincantes.
 
   Osorkon I fut le fils de Sheshonq I et de la Reine Karoma I. Il maintint l’ordre instauré par son père en composant avec le clergé d’Amon à Thèbes, auquel il fit beaucoup de donations. Malgré cela ce dernier eut quand même du mal à reconnaître cette dynastie d’étrangers. Osorkon I créa se une résidence près de El-Lahoun dans la Fayoum et il orna d’or les temples d’Héliopolis. Son règne fut une période de prospérité et de stabilisation économique.
 
   Soutenu par le chef Éthiopien Zérah (ou Zérach), il décida d’attaquer le royaume de Juda et son Roi Asa (ou Abia, 911-870). Selon le Second Livre des Chroniques la coalition était d’un million d’hommes et 300 chars. Cependant ils furent tout de même battus par les 580 000 hommes d’Asa dans la vallée de Zephath, près de Marésha (ou Marissa, dans le centre d’Israël située dans la Shéphélah). Les Éthiopiens furent poursuivis jusqu’à Guérar, dans la plaine côtière Philistine où ils furent arrêtés car épuisés.
 
   Il faut souligner que certains spécialistes pensent que ces faits de guerre sont fictifs. Il semble que le Pharaon entretint de bonnes relations commerciales avec la Phénicie, comme en témoigne une inscription sur une de ses statues offerte au Roi Elibaal (v.930-v.920) de Byblos.
 
  Son activité de bâtisseur est assez importante. On en trouve des traces à : Abydos ; à Bubastis dans le temple de Bastet il fit agrandir la salle hypostyle et décorer l’atrium. Dans la ville il fit également ériger à l’Est du temple de Bastet un temple dédié à Atoum. Il fit relier les deux par une grande rue processionnelle bordée d’arbres ; à Teudjai (ou Hout-Nesout ou Ta-Dehenet ou El Hibeh ou El Hiba) en Moyenne-Égypte, il continua la construction du temple d’Amon commencée par son père ; au Nord d’Hérakléopolis le Pharaon fonda une forteresse nommée d’après son nom de Roi Sekhemkhéperrê ; à Karnak il laissa une chapelle dédiée à Thot et Amon et des constructions au Sud du lac sacré ; à Memphis il fit construire une chapelle dédiée à Bastet et Horus et élargir le sanctuaire d’Isis et Hathor.
 
   Osorkon I eut deux épouses.
 
• Maâtkarê – mAat-kA-ra “Maât est le ka de Rê”, la fille de Psousennès II (959-945), qui lui donna deux fils :

Sheshonq II (ou Sheshonq Mériamon – SS(nq) mri-imn) “Sheshonq l’aimé d’Amon” Selon Kenneth Anderson Kitchen son père l’associa au trône comme Corégent (890/889) mais il mourut quelques mois avant lui et ne fut jamais Roi à part entière. Alors que Jürgen von Beckerath maintient que Sheshonq II fut plutôt un Roi indépendant. Cette hypothèse est soutenue par le fait que ce souverain utilisa une titulature royale complète, avec un nom de Roi bien distinct et le contenu de son tombeau, intact, à Tanis indique un véritable Roi.
Nimlot qui épousa Tentsepeh (ou Tanetsepeh) et fut le père de la Divine Adoratrice d’Amon, Karoma (ou Karomama)

 
• Tashedkhonsou (ou Tashedkhons ou Tashedkhonsu ou Tashedjonsu), dont l’origine est connue grâce à la stèle de Pasenhor découverte au Sérapéum de Saqqarah. Elle fut la fille du Grand Prêtre de Ptah Shedsunéfertoum (ou Chedsounéfertoum) et de la Princesse Méhetenousékhet. L’existence de la Reine est aussi attestée par un oushebti à son nom, découvert dans la tombe de son fils Takélot I mise au jour à la fin des années 1930 à Tanis. La sépulture de Tashedkhonsou n’a pas été découverte à ce jour. Elle donna trois enfants à Osorkon I :

Iouwelot (iwlt – 894-884), Grand Prêtre d’Amon à Thèbes. Il revendiqua le trône à son frère Takélot I (Pharaon 889-874), mais il n’eut pas gain de cause, en raison de la présence d’une garnison à proximité d’Héracléopolis.
Smendès III (ou Nisoubanebdjedet ou Nesbanebdjed – ni-swbA-nb-Dd(t) – 884-874) “Celui qui appartient à Bâ seigneur de Mendès“, Grand Prêtre d’Amon à Thèbes.  La seule trace que l’on a de lui sont sur des relevés du niveau du Nil trouvés à Karnak, qui datent de l’an 8, 13 et 14 du règne de son frère Takélot I.
Takélot I (tklt) qui succèdera à son demi-frère Sheshonq III de 889 à 874 comme Pharaon.

 

 

   Sheshonq  II  ou  Chechanq  ou  Chéchonq  ou  Scheschonq                 DATES  de  RÈGNE
              (890)-889
       N.Grimal, I.Shaw
    904    P.A.Piccione mais après Takélot I
    895    A.M.Dodson
   v.890   D.Arnold, P.A.Clayton, J.Kinnaer,
T.Schneider
890-889  D.Sitek
877-875  S.Quirke, J.von Beckerath mais après Takélot I
  ? -847  É-Drioton

 
  • ……………..
  • ………………
  • ………………
  • HqA-xpr-ra stp-n-ra
  • SS(nq) mri-imn
   TITULATURE
Nom de Roi Heqakhéperrê Setepenrê
(Horus la manifestation de Rê gouverne, Élu de Rê)
HqA-xpr-ra stp-n-ra
Nom de naissance Sheshonq Mériamon
(Sheshonq l’aimé d’Amon)
SS(nq) mri-imn

 


 

Masque funéraire de Sheshonq II
– Musée du Caire

 

   Sheshonq II est le 3e Pharaon de la dynastie. Manéthon, selon la traduction de Julius Africanus, compte 25 ans de règne pour Sheshonq II et les trois Pharaons suivants. Il y a des divergences d’opinion sur ce personnage, a t-il régné ou pas ? et doit-on le considérer comme Roi ?. Selon l’égyptologue Kenneth Anderson Kitchen, Sheshonq II est Grands Prêtres d’Amon de 924 à 894 (voir sa titulature à Sheshonq II, Grand Prêtre), puis son père Osorkon I l’associa au trône comme Corégent, mais il mourut quelques mois avant lui et ne fut jamais Roi à part entière. Alors que Jürgen von Beckerath maintient que Sheshonq II fut un Roi indépendant dans cette dynastie. Cette hypothèse est soutenue par le fait qu’il utilisa une titulature royale complète, avec un nom de Roi (Sa-Ra) bien distinct et le contenu de son tombeau, retrouvé intact, à Tanis indique un véritable Roi. Cette proposition est également reprise par Rolf Krauss, Erik Hornung et David A.Warburton. Quoi qu’il en soit, il fixa sa résidence à Bubastis.
 
   Il a également une polémique sur l’origine exacte de ce souverain. Pour certains, il fut le fils d’Osorkon I et de la Reine Maâtkarê. D’autres spécialistes avancent aujourd’hui qu’il y aurait une possibilité que Sheshonq II fut le plus jeune fils de Sheshonq I, qui survécut à Takélot I et Osorkon I. Ils basent leur proposition sur la découverte de deux bracelets de Sheshonq I, trouvés dans le tombeau de Sheshonq II, où il est enregistré avec le titre de Grand Chef Ma Sheshonq. Une dignité, comme le précise Kenneth Anderson Kitchen, que Sheshonq I, utilisa du temps de Psousennès II, avant d’avoir atteint le trône.
 
   Toutefois il faut aussi considérer que ces objets peuvent simplement interpréter un simple héritage. L’égyptologue Allemand Karl Jansen-Winkeln note que : "l’identification communément admise de ce Roi comme fils d’Osorkon I ne semble pas être très probable". L’examen médico-légal du corps de Sheshonq II fut fait par le Dr Douglas Derry, chef de département au musée du Caire. Il révéla que le Pharaon avait environ 50 ans lors de sa mort, par conséquent, il aurait pu facilement survivre les 35 années du règne d’Osorkon I et régner sur l’Égypte pendant une brève période avant que Takélot I n’arrive au pouvoir. Malheureusement, très peu de données en notre possession actuellement permettent d’être affirmatif, même sur la brièveté d’un règne.
 
   Parmi celles-ci, Jürgen von Beckerath prétend que des preuves suggèrent que Sheshonq II régnait une ou deux générations après Osorkon I à Tanis et ce, dans le bref intervalle entre ce dernier et Takélot I. Selon lui les deux bracelets de Sheshonq I seraient bien un héritage et n’indiquerait pas une réelle filiation entre eux. Cette dernière interprétation, donnée par von Beckerath, qui stipule que Sheshonq II fut vraiment un frère Takélot I est également acceptée par Norbert Dautzenberg. Kenneth Anderson Kitchen maintient également que Sheshonq II fut fils d’Osorkon I et la Reine Maâtkarê. Malheureusement, cette corégence entre Osorkon I et Sheshonq II est incertaine, car il n’existe pas de preuve claire la certifiant.


 

Pectoral retrouvé dans la sépulture
de Sheshonq II – Musée du Caire

   Sheshonq II mourut avant "son père" qui disparut à son tour quelques mois plus tard. Il fut inhumé dans l’antichambre du tombeau de Psousennès I (1043-1091). La tombe fut découverte par Pierre Montet en 1939. Sheshonq II est un des seuls souverains de la dynastie à ne pas avoir eut sa sépulture de pillée. L’étude de sa momie semble indiquer qu’il serait décédé d’une septicémie due à une blessure à la tête ? et qu’il devait avoir une cinquantaine d’années. Son tombeau recelait un véritable trésor qui comprenait : Un équipement funéraire très riche, deux bracelets au nom de Sheshonq I, un pectoral en or orné de pierres semi-précieuses, le masque funéraire en or, un sarcophage en argent, de la vaisselle en métal précieux, des amulettes et d’autres objets précieux : Oushebtis, vases canopes etc…
 
   L’utilisation exclusive de l’argent pour la création du cercueil fut un symbole de puissance en Égypte, car l’argent était plus précieux que l’or, ce qui confirmerait que Sheshonq II fut vraiment Pharaon. Les scientifiques ont trouvé des traces de certaines moisissures à la base du cercueil, ce qui suggère, comme le confirme entre autres Aidan Marc Dodson, que la tombe originelle de Sheshonq II fut inondée et donc qu’il y eut le besoin urgent d’enterrer de nouveau le souverain avec son matériel funéraire dans un autre tombeau. Le choix se serait porté alors sur celui de Psousennès I.
 
   Sheshonq II n’eut qu’une épouse attestée :
 
• Nesitanebetishrou (ou Nesitanebetashru ou Nesytanebetisherou – ns-tA-nb.t-jSrw) “Qui appartenant à la Dame d’Ashrou”,  Ashrou (ou Isherou) était un lac en forme de croissant sacrée autour des temples des Déesses solaires, ici il s’agit de Mout. Elle fut Chanteuse d’Amon. Selon Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton, elle est mentionnée sur une statue du Dieu Bès. Elle donna un enfant à Sheshonq II :

Harsiesi I (ou Harsiesi Mériamon – Hr-sA-ist mri-imn) “Horus fils d’Isis, Aimé d’Amon”, qui fut Grands Prêtres d’Amon et qui se proclama Roi de Thèbes (870-860).

 

 

   Takélot  I                       DATES  de  RÈGNE
                   889-874
    D.Arnold, P.A.Clayton, N.Grimal, J.Kinnaer,
T.Schneider, I.Shaw, D.Sitek, P.Vernus, J.Yoyotte
904-890  P.A.Piccione mais avant Sheshonq II
896-873  D.B.Redford
890-877  S.Quirke, J.von Beckerath mais avant Sheshonq II
892-877  A.M.Dodson
847-823  É-Drioton

 
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    Takelothis  (Manéthon)
     
   TITULATURE
Noms de Roi Ousermaâtrê
(La justice de Rê est puissante)
wsr-mAat-ra
Hedjkhéperrê Setepenrê
(La Manifestation de Rê est lumineuse, Élu de Rê)
@D-xpr-Ra ~stp.n-Ra
Noms de naissance Takélot
tklt
Takélot Mériamon
(Takélot, aimé d’Amon)
tyklt~- mri-imn

 
   Takélot I est le 4e Pharaon de la dynastie (si l’on compte Sheshonq II comme régnant). Manéthon, l’appelle Takelothis et selon la traduction de Julius Africanus, compte 25 ans de règne pour Sheshonq II, avant lui et les deux Pharaons suivants. Il fut le fils d’Osorkon I et de la Reine Tashedkhonsou. C’est un Roi très obscur, dont on ne sait pas grand chose. Au début, les spécialistes pensaient qu’il était un Roi éphémère de cette dynastie car aucun monument à Tanis où en Basse-Égypte ne pouvait être d’une manière concluante lié à son règne, ou mentionner son existence. La seule preuve de son existence est indiquée sur la généalogie laissée par le Prêtre Pasenhor sur la stèle du Serapeum, qui date de l’an 37 de Sheshonq V. Cependant, depuis la fin des années 80, les égyptologues lui ont assigné plusieurs documents qui mentionnaient un Roi Takélot en Basse-Égypte, et qui au auparavant avaient été attribués à Takélot II.
  


 

Le sarcophage de Takélot I à Tanis

   Il est également maintenant attesté par une stèle datée de l’an 9, mise au jour à à à à Bubastis, ainsi que, comme la rapporté l’égyptologue Allemand Karl Jansen-Winkeln, par le propriétaire d’une partie usurpée de tombe royale à Tanis qui daterait de son règne. Il y a eu longtemps confusion entre Takélot I et Takélot II car ils ont utilisé tous deux le même nom de Roi : Hedjkhéperrê Setepenrê. Son frère Iouwelot (894-884), Grand Prêtre d’Amon à Thèbes, lui revendiqua le trône mais il n’eut pas gain de cause, en raison de la présence d’une garnison à proximité d’Héracléopolis. L’unité du pays et la situation politique se démantela et on constata à la fin du règne de Takélot I que son autorité fut contestée en Haute-Égypte par le fils de Sheshonq II, Harsiesi I (874-860), Grand Prêtre d’Amon à Thèbes. Cette situation sera finalement résolue par Osorkon II qui est clairement certifié comme Pharaon à Thèbes en l’an 12 de son règne.
 
   À notre connaissance aujourd’hui, Takélot I n’a pas laissé le moindre monument. La preuve est par contre faite que le souverain fut ré enterré à Tanis dans le tombeau (NRT I) de son fils Osorkon II. Son lieu de repos final se situe dans la troisième chambre de la sépulture. Ce fait est confirmé par la présence d’objets funéraires trouvés dans cette salle, à savoir un bracelet en or (Musée du Caire JE 72199) et un vase d’albâtre (Musée du Caire JE 86962) au nom de son père Osorkon I, un oushebti ou figure celui de sa mère Tashedkhonsou et un scarabée de cœur avec son nom de naissance : Takélot Mériamon, sans l’épithète : Fils d’Isis, utilisé par Takélot II. La confirmation de cette preuve circonstancielle a été publié par l’égyptologue Allemand Karl Jansen-Winkeln en 1987. Son examen de plusieurs inscriptions écrites sur les murs de la tombe a prouvé, hors de tout doute, que la personne enterrée à cet endroit ne pouvait être que Takélot I, père d’Osorkon II. Les conclusions de Jansen-Winkeln sont largement acceptées par la communauté scientifique aujourd’hui.
 
   Takélot I n’a qu’une épouse attestée :
 
• Kapes (ou Kapous – kAps ou kApw) dont la place et le rang sont connus grâce à la stèle de Pasenhor découverte au Sérapéum de Saqqarah. Ses origines ne sont pas déterminées, même s’il est probable qu’elle appartenait à l’un des clans Libyens qui se partageaient le pays à cette époque. À l’occasion de l’ensevelissement de son royal époux, elle laissa une inscription dédicatoire dans la tombe de son fils dans la nécropole royale de Tanis. Mise au jour à la fin des années 1930, cette inscription se trouve sur le mur de l’antichambre de la tombe, à proximité de l’accès au caveau dans lequel le sarcophage de Takélot I fut placé. L’inscription précise que c’est la Reine qui fit construire le tombeau pour son fils. Elle nous démontre donc que celle-ci survécut à son époux et à son fils. Le lieu de sépulture de la souveraine n’a toujours pas été découvert, comme pour presque toutes les sépultures des Reines de cette dynastie. Elle eut un ou deux enfants avec Takélot I, en fonction des spécialistes :
  Un fils :

Osorkon II (ou Osorkon Mériamon – wsrkn mri-imn) “Osorkon aimé d’Amon“, qui succéda à son père de 874 à 850.

  Une fille :

Karoma II Méritmout (ou Karomama), qui n’est donnée que par quelques spécialistes, comme Joyce Anne Tyldesley. Elle épousa son frère Osorkon II

 

Suite……..
 
 
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