Autres  royaumes  et  villes :
Délos   
et  la  Ligue  de  Délos

 

Nous avons besoin de vous

 

Sommaire

 
Localisation et généralités
L’histoire
L’archéologie
La Ligue de Délos
Bibliographie


 
Vu panoramique de tout le site
Photo avant retouches : wikipedia.org

 

Localisation et généralités

 
   L’île de Délos (ou Mikra Dili “Petite Délos" ou Dilos, en Grec : Délos ou Δήλος, en Attique : Δλος, en Dorique : Δλος) fait partie de l’archipel des Cyclades. Elle se situe à proximité de Mykonos, près du centre de l’archipel, à mi-chemin entre le continent Grec d’un côté et de l’Ionie, les îles de Chios, Samos, Rhodes et la Crète de l’autre côté. Délos est une étroite bande de terre dont la longueur, du Nord au Sud, est d’environ 5 km. et la largeur ne dépasse pas 1,3 km. À proximité, à l’Ouest, l’île de Rhénée (ou Rinia ou Rheneia) est appelée la Grande Délos, elle est deux fois plus grande que Délos et c’est là que résident la plupart des Déliens actuels.


 

La maison de Cléopâtre

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   Dans la partie basse de Délos se trouvait jadis un lac sacré d’eau douce, aujourd’hui à sec, appelé par Hérodote (Historien Grec, v.484-v.425) : Limne Trochoeides et par Callimaque (ou Kallímachos ho Kyrenaíos, poète Grec, v.305-v.240) : Théognis. Le port de l’île a toujours été médiocre et lors des périodes de grands vents l’île est inaccessible. La tradition dit que l’île ne subit seulement que deux tremblements de terre, qui étaient des avertissements pour la Grèce continentale. Le premier avant l’invasion Perse, qui est mentionné par Hérodote, et le second avant la Guerre du Péloponnèse (431-404), qui est mentionné par Thucydide (Homme politique et historien Athénien, v.460-v.395).
 

  Dans l’antiquité l’île porta plusieurs noms : Cynthère (ou Cintera, L’île de Cynthia, nom Carien d’Artémis), Lagia (L’île aux lièvres), Ortygie (ou Ortigia, L’île aux cailles), Pélasgie (ou Pelasgia, L’île des Pélasges), Prypile (ou Pirpile, Porte de feu), Clamidia et Cintos. Son nom de Délos (Claire, stable, visible) s’explique par la mythologie. L’alimentation en eau potable sur cette île aujourd’hui aride fut résolue dans l’antiquité par d’immenses citernes qui recueillaient l’eau de pluie.
 
   Délos devint un des lieux sacrés les plus honorés et les plus fréquentés de la Grèce antique. Il n’était pas permis aux femmes d’y accoucher et on ne pouvait non plus y enterrer les morts. Le mont Cynthe, montagne sacrée qui est couronnée d’un sanctuaire de Zeus, est le point culminant de l’île et ne dépasse pas 113 m. Il était considérée comme le mont sacrée d’Apollon où il est censé être né. La mythologie raconte que Zeus immobilisa cette île qui était flottante pour que Léto, poursuivie sur terre et sur mer par la jalousie d’Héra, trouve enfin un asile où, près du lac, elle pourrait mettre au monde ses jumeaux, Apollon et Artémis. On trouve aussi, selon les sources, que l’île aurait été créée par le plongeon d’Astéria (La sœur de Léto) dans la mer, pour échapper aux poursuites de Zeus ou encore par Poséidon, à la demande de Zeus. D’un coup de son trident, le Dieu aurait fait sortir de l’eau deux rochers plats (Délos et Rhénée).


 

Le théâtre

 

L’histoire …….

 
   Vers 3000 (Dès le début du Âge du Bronze), les premiers habitants de l’île seraient les Cariens venant de l’Asie Mineure, appelés Pélasges par les Mycéniens et des Ioniens vinrent s’y jouter. Thucydide (Homme politique et historien Athénien, v.460-v.395) identifie les habitants originaux comme des pirates Cariens qui furent finalement expulsés par le Roi Minos de Crète. Les Mycéniens habitaient au sommet du mont Kynthos (ou Cynthos) où ils installèrent un village fortifié. Il fut abandonné vers 2200 comme beaucoup de colonies connues de l’époque.
 
   Délos ne sera de nouveau habitée qu’au environ de 1400. Puis Pendant l’époque Mycénienne, de v.1450 à v.1200, l’île connut son premier grand développement. Les vestiges d’un complexe de plusieurs bâtiments de cette période peuvent en témoigner. Ce village fut habité jusqu’au environ 1150, avant d’être de nouveau plus ou moins laissé pour compte pendant les “Âges sombres“. Vers 1050/1000, les Ioniens venant de la Grèce continentale, envahirent les îles et la côte orientale de la mer Égée. Ils furent très présents à Délos autour de 900 av.J.C.
 
L’île resta longtemps dominée par leurs Rois-Prêtres. Dès le VIIIe siècle, des fêtes somptueuses avec des hymnes et des compétitions sportives en l’honneur d’Apollon furent organisées sur l’île, autour du Lac Sacré. Vers 700, Délos devint un grand centre religieux des Ioniens, ils y tinrent leur assemblée. Pendant les VIIe et VIe siècles, les monuments édifiés sur l’île furent très nombreux comme : La terrasse des lions, la galerie de Naxos, le colosse d’Apollon, l’Oikos des Naxiens (De l’île de Naxos), et la statue de Nikandra (ou Nicandre), offrande à Artémis.
 
   L’île devint la capitale d’une Amphictyonie, une confédération des îles de l’archipel, mais sa prospérité attira l’attention de ses voisins. Les habitants de la plus grande île des Cyclades, Naxos, prirent d’abord le contrôle du sanctuaire. Polycrate (ou Polycratès 538-522), Tyran de Samos, étendit ensuite son protectorat sur Délos. Puis, petit à petit, Athènes soumit Délos et finit par réunir l’Amphictyonie à l’Attique. Vers 540, le Tyran d’Athènes Pisistrate (560-527) ordonna la purification de l’île sacrée. Il imposa que toutes les tombes à portée de vue du temple soient déplacées sur celle voisine de Rhénée (ou Rinia ou Rheneia), idem pour les personnes âgées, infirmes ou malades.

Temple dédié à Isis

 

 
   En 477, Athènes en fit le centre de sa première Ligue : La Ligue de Délos, nom donné que les historiens modernes. Cette alliance que formèrent les cités Grecques fut faite pour lutter contre les Perses, après que ceux-ci eurent été refoulés de Grèce. Ce fut à Délos que fut déposé le trésor commun de la Ligue et que dans le temple se tenaient les congrès. Un quartier séparé avait été réservé pour les étrangers. En 454, celle-ci passant sous domination Athénienne, de nombreux trésors culturels de l’île furent transférés à Athènes. Pendant la Guerre du Péloponnèse (431-404) une épidémie se déclara à Athènes qui fut attribuée à la colère d’Apollon.
 
   En 426, lors de la 6e année de la Guerre du Péloponnèse et sur instruction de l’oracle de Delphes, Athènes décida de nouveau, une purification de l’île de Délos en transférant sur l’île voisine les tombeaux, les personnes prêtes à mourir et les femmes enceintes, puisque qu’il était interdit de mourir et naître sur l’île sacrée.
 
   En 422, Athènes ordonna l’expulsion de tous les habitants restants à Edremit (ou Adramyttium ou Adramyttion, en Grec : ‘Aδραμύττιον, en Turquie dans la région de la mer de Marmara). En 411, une grande partie d’entre eux mourut dans cette ville lorsqu’elle passa aux mains du Général Arsace, un envoyé du Satrape de Carie, Tissapherne (v.413-395). À Délos, à partir de cette date, Athènes y organisa tous les quatre ans "les fêtes Déliennes". Celles-ci étaient accompagnées de danses et de concours sportifs et culturels. Elles donnaient également lieu à de nombreux échanges commerciaux.
 
   À la fin de la Guerre du Péloponnèse, en 404, Délos échappa temporairement à Athènes qui reprit possession de l’île ans plus tard. En 354, les Déliens firent appel au Roi de Macédoine, Philippe II (359-336) afin de limiter les interférences Athénienne dans le sanctuaire d’Apollon. Mais Délos restera liée à la ville jusqu’en 315. La prise de contrôle de la Grèce par les Rois de Macédoine, à la fin du IVe siècle, donna à l’île une certaine autonomie sous leur tutelle et une population permanente. Indépendante, elle connut une période florissante de 315 à 160. Sous l’influence des Macédoniens, elle garda son côté religieux et le commerce devint prépondérant. Sa population remonta à 25.000 habitants. Le sanctuaire d’Apollon devint le centre religieux de la Ligue des Nésiotes (ou Koînon des Nésiotes) qui était un État fédéral regroupant les Cyclades, créé vers 314-313, par le Macédonien, Antigonos Monophtalmos (Roi 306-301).
 
   Les échanges commerciaux de l’île portaient sur le bois, les céréales, l’huile, le vin etc… Pour accueillir des commerçants de toute la Méditerranée, des temples dédiés aux divinités étrangères, Égyptiennes, Phéniciennes, Syriennes, furent construits au-dessus de la cité (La terrasse des Dieux étrangers). Vers 200, la ligue des Nésiotes entra sous le contrôle de Rhodes. En 166, après la Troisième Guerre Macédonienne, conflit opposant Rome à la Macédoine dirigée par le Roi Persée (179-168), qui dura de 171 à 168, l’affaiblissement de Rhodes consécutif à celle-ci, poussa les Romains à céder le temple d’Apollon aux Athéniens et, selon Strabon (Géographe Grec, v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C), proclamèrent le port de Délos comme un port franc (Sans taxes).
  


 

La terrasse aux lions

  Les commerçants Italiens vinrent pour acheter des dizaines de milliers d’esclaves capturés par les pirates Ciliciens, ou dans les guerres après la désintégration de l’Empire Séleucide. Délos devint le centre de la traite des esclaves et le plus grand marché d’esclaves de Grèce. Elle connut alors sa plus grande période de prospérité, surtout après 146 lorsque Corinthe fut détruite par les Romains de Lucius Mummius Achaicus (Général Romain, Consul en 146) et cessa d’être une concurrente.
 
   Puis, les Athéniens expulsèrent à nouveau les habitants de Délos, remplacés par des colons Italiens. L’île garda son côté religieux mais le commerce devint prépondérant et la population monta à 25.000 habitants. Elle accueillit alors de nombreux négociants et banquiers et se transforma en une place commerciale de première importance.
 
   En 88/87, Délos resta fidèle à Rome dans sa guerre contre le Roi du Pont, Mithridate VI (120-63). Menophanes, le commandant de celui-ci, avec un détachement militaire s’empara de l’île. Il pénétra dans la ville sans protection, la mit à sac, décima la population et détruisit le sanctuaire et les pèlerinages disparurent progressivement. Après l’accord de paix de 84, Délos retomba dans les mains des Romains et des Athéniens s’y réinstallèrent. Mais en 69 av.J.C l’île subit une autre attaque dévastatrice, faite par des pirates. Ceux-ci rendant les routes commerciales peu sûres. Avant la fin du Ier siècle av.J.C, les routes commerciales changèrent et Délos fut remplacée par Pouzzoles (ou Putéoles ou Pozzuoli, à l’Ouest de Naples en Campanie) comme le foyer principal du commerce de l’Italie avec l’Orient.
 
   Délos ne se remit jamais de ces destructions et changement et ne retrouva pas sa splendeur passée, même en dépit des efforts de l’Empereur Romain Hadrien (117-138) au IIe siècle ap.J.C. À cette époque ne vivaient pratiquement plus à Délos que les gardiens des sanctuaires. Dans les premiers temps Chrétiens, fin du II et IIIe siècle, l’île connut une recolonisation, mais elle fut abandonnée au VIIe siècle, le lac d’eau douce s’étant asséché.
  

  Pour plus de détails voir : L’histoire des Cyclades – (Wikipédia.fr)


 

Maison de Dionysos

 

L’archéologie

 
   Le site de Délos fut redécouvert en 1873/1872 par des archéologues Français et est depuis parmi les plus vastes de la Méditerranée. Les fouilles, sous la direction de l’École Française d’Athènes, toujours en cours, entreprises ont permis de le restaurer et aujourd’hui c’est un ensemble archéologique en quatre parties qui est proposé aux visiteurs : Le quartier des lions, le quartier du stade, c’est dans celui-ci que se trouve la maison des dauphins, le quartier du théâtre et le sanctuaire d’Apollon. De nombreux objets trouvés sont exposés au Musée Archéologique de Délos et au Musée National d’Archéologie d’Athènes. Délos fut inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco en 1990. Les bâtiments principaux sont :
L’agora des Compitaliastes (ou Competialiastas), du nom des Compitalia, divinités Romaines honorées par les esclaves et les affranchis, qui était un marché près du port sacré. Elle fut construite au IIe siècle av.J.C.
 
L’Oikos des Naxiens (De l’île de Naxos), était un bâtiment rectangulaire avec des porches, situé sur le côté Sud du sanctuaire d’Apollon, passé les propylées du sanctuaire. C’est le monument le plus ancien de Délos, on estime sa construction entre 575 et 560 av.J.C. C’est un bâtiment sacré avec une salle à deux nefs avec une colonnade centrale de 8 colonnes, flanqué de la base d’un kouros gigantesque Naxien, de plus 9 m. de haut et daté de la fin du VIIe siècle et ouvrant sur un distyle (Temple ayant deux colonnes en façade) à l’extrémité Ouest et sur une véranda de 4 prostyle (Terme architectural désignant les temples n’ayant qu’une seule rangée de colonnes en façade) à l’extrémité Est. Utilisé comme une maison de corporation il fut dédié par les Naxiens à Apollon. Ce bâtiment a remplacé une salle antérieure à trois nefs datant du VIIe s. av.J.C, qui avait une entrée sur le Nord.


 

Maison aux dauphins


Le bouleutérion et le prytanée. Le bouleutérion, siège du pouvoir exécutif de la ville est mal entretenu. Près de l’angle Nord-ouest du bâtiment on trouve une base de statue dédiée à Athéna Polias qui indique que la Déesse d’Athènes protégeait la ville. Immédiatement au Sud se trouve le prytanée, en partie construit dans la première moitié du Ve siècle av.J.C et dont la construction prit fin près de 80 ans plus tard. Il s’agissait de la construction de logements sociaux des plus hauts Magistrats de la cité.
 
   Le hall d’entrée était formé d’une colonnade dorique où, apparemment, il y avait une galerie à partir de laquelle étaient lues les proclamations. Passé le hall on arrivait sur une cour, dont il reste les vestiges d’un escalier qui menait probablement à la galerie. Au fond de la cour, sur le côté Nord, il y avait deux chambres, chacune précédée d’un hall d’accueil.
 
La terrasse des Dieux étrangers, qui surplombait la ville et pour répondre aux souhaits des marchands étrangers, était érigée de petits temples et de salles de réunions. Atargatis, l’Aphrodite Syrienne, ainsi qu’Isis et Sérapis pour les Égyptiens y furent vénérés à partir de 200 av.J.C. On y trouve aussi les bases d’un temple dédié à Héra.
 
Le temple d’Héra (ou Héraion), de style Dorique, construit sur la terrasse des étrangers à la fin du VIe siècle av.J.C, ou au début du Ve sur un ancien temple datant du VIIe siècle.
 
Le temple d’Isis, de style Dorique, construit sur la terrasse des étrangers au début du IIe siècle av.J.C., avec un sanctuaire dédié à Isis, Sérapis et Anubis. Il fut restauré par les Athéniens en 135 av.J.C.
 
Le sanctuaire d’Apollon, dont les pèlerins arrivant à Délos entraient par un itinéraire que suivent encore les touristes contemporains. Ils étaient accueillis à l’agora des Compitaliastes et de là la voie processionnaire les conduisait au sanctuaire d’Apollon, précédé d’un propylée en ruines. Sur une vaste esplanade subsistent les vestiges de trois temples consacrés au Dieu.


 

Le temple d’Héra (Héraion)

 
Le temple de Délos (ou Grand Temple), l’un des trois temples dédié à Apollon. Il fut construit à partir de 478 av.J.C, mais les travaux furent arrêtés au mi-siècle et ne furent pas repris avant le IIIe siècle av.J.C. Il ne fut jamais terminé. Il possédait une statue colossale du Dieu, mais qui a subi des dégradations et des tentatives de déplacement multiples. Il ne demeure que le torse et une partie du bassin, une main est conservée au musée local et un pied au British Museum. C’était un bâtiment de style Dorique dont les dimensions étaient de 29,49 m. de long et 13,55 m. de large. Des fouilles y ont été réalisées depuis 1877 par Théophile Homolle pour l’Institut Français d’Archéologie.
 
La source de Minos (ou fontaine Minoenne), qui est une fontaine publique rectangulaire taillée dans le roc avec une colonne centrale, et des bâtiments construits à partir de la moitié du VIe siècle av.J.C. Selon une inscription, elle fut reconstruite en 166 av.J.C. L’eau peut encore être atteinte par un escalier qui occupait un côté.
 
La terrasse des Lions, au Nord du portique d’Antigoneia (ou Antigonia), dont le nom vient de sculptures de lions en marbre de Paros dédiées à Apollon par les habitants de l’île de Naxos au VIIe siècle av.J.C. Il y en avait initialement 12 accroupies, mais seulement 5 sont encore entiers et 3 sauvegardés en partie, abrités dans le musée de l’île. Un sixième est visible devant la porte terrestre de l’Arsenal de Venise. Les lions créaient une avenue monumentale, semblable aux allées de sphinx en Égypte. reliant l’agora Romaine avec le lac sacré et la célèbre terrasse. Les Lions de Délos, assis à des hauteurs différentes, rugissant, ont été sculptés avec un style très particulier, bien loin des corps maigres et allongés naturalistes, les petites têtes arrondies se prêtent à des comparaisons avec la poterie des Cyclades de la seconde moitié du VIIe s. av.J.C.
 
Le Stoivadeion, qui est une plate-forme rectangulaire avec la statue de Dionysos flanquée de deux acteurs (Paposileonoi), conservée au musée archéologique de Délos. Elle fut construite au début du IIIe siècle av.J.C. De chaque côté de la plate-forme, un pilier soutient une sculpture colossale d’un phallus, symbole du Dieu. Le pilier Sud, qui est décoré avec des scènes dionysiaques. Le théâtre de marbre est une reconstruction d’un ancien, réalisé peu après 300 av.J.C.


 

Maison du trident

 
Le quartier du théâtre qui se trouvait au Sud-est du port. Ce fut le quartier le plus luxueux de la ville avec les maisons dites : "Du  trident" ; “de Dionysos“, d’après sa décoration, une mosaïque représentant le Dieu ; "des masques" ; “des Dioscures” d’après ses occupants ; et “de Cléopâtre” épouse d’un riche marchand. Des mosaïques remarquables ornaient le sol des maisons d’époques Hellénistique et Romaine. Comme son nom l’indique il y avait aussi le théâtre, datant du IIIe siècle av.J.C. Il pouvait contenir 5.000 personnes et se situait en plein milieu de ces maisons.
 
La maison des dauphins, qui abritait de somptueuses mosaïques. Sa propriétaire était Phénicienne.

 

Ligue  de  Délos   477- 404

 
   La Ligue de Délos (ou 1ère et 2ème Confédération Athénienne, en Grec : Δηλιακή συμμαχία, le nom original était : “Les Athéniens et de leurs compagnons d’armes” “hoi hoi kai Athenaíoi sýmmachoi“) dura de 477 à 404. Elle fut créée, vers 478/477 après les victoires des alliés contre les Perses à Salamine en 480 (Voir la Bataille de Salamine) et Mycale (Voir la bataille du cap Mycale) en 479 où les alliés achevèrent les restes de la flotte Perse, au cours des Guerres Médiques (499-479).
 
  Ce fut une alliance militaire de cités qui se placèrent sous la protection d’Athènes, la puissance dominante, grand vainqueur de ces guerres, pour lutter ensemble contre les Perses et protéger les zones frontalières, mais elle, évolua d’une coordination de forces armées Grecques sous l’égide des Athéniens à une confédération étatique soutenue militairement, financièrement, et culturellement par Athènes.
 

Carte des territoires des différentes puissances vers 430

 

   La Ligue de Délos est le nom que les historiens modernes donnent à l’alliance militaire défensive (ou symmachie) que formèrent les cités Grecques, parce que l’île de Délos fut choisie comme son centre politique et religieux. Ce fut dans le sanctuaire d’Apollon qu’était conservé le trésor de la ligue. Les liens qu’entretint Athènes avec ses alliés furent à partir du milieu du siècle des rapports de cité mère à cités vassales.
 
   Ses premiers membres regroupaient les cités de la côte de l’Asie Mineure, plus précisément d’Ionie, de l’Hellespont, de la Propontide (aujourd’hui la mer de Marmara), les îles de la mer Égée, dont Chios, Lesbos, Rhodes, Samos, Thassos, et les Cyclades et un grand nombre de villes côtières de l’Est et du Nord de la Grèce. La victoire du Stratège Athénien, Cimon (v.510-450/449) sur les Perses à la bataille de l’Eurymédon en 469, amena les cités de Lycie et de Carie à se rallier à la Ligue. En 431, elle compta trente-huit membres.
 
   Ce fut Athènes qui prit la tête de la Confédération, mais il faut signaler que ce fut à la demande de ses alliés. L’île de Délos, lieu du premier congrès fédéral en Mai 477, sacrée pour tous les Ioniens, devint donc son siège. À l’origine, toutes les cités étaient égales entre elles et restaient indépendantes. Athènes, chef de la Ligue, avait la présidence et surveillait la gestion financière et disposait du même nombre de voix (ou Isopséphoi) que chaque allié. Chaque décision était prise par une assemblée fédérale (ou Synodos).
 
   Certaines cités dotées d’une flotte puissante, comme Chios, Lesbos, Samos, fournissaient les navires à l’alliance. Toute la flotte de la Ligue était stationnée dans le port du Pirée. Les autres versaient chaque année un tribut. Les premières cotisations (ou Phoros) en or furent évaluées par Aristide le Juste (ou Aristeidês, v.530-467, homme d’État Athénien, Archonte en 489) et elles se seraient élevées entre 500 et 460 talents, ce qui correspondait à la somme nécessaire pour entretenir 200 trières pendant 9 mois. Cette somme annuelle ne varia pas jusqu’à 425, date à laquelle Athènes prit la décision de la doubler.
 
   Toutefois, petit à petit, cette fédération se transforma en Empire Athénien. La flotte fut presque exclusivement Athénienne et les alliés durent prêter serment de fidélité à Athènes. La ville imposa aussi l’usage de sa monnaie et de celui de son système de poids et mesures. Toutes villes qui rompaient l’alliance étaient coupable de trahison.
 
   En 471, Naxos tenta de sortir de la Ligue et reprit sa liberté, mais la ville fut assiégée et vaincue. En 469, Cimon s’empara de l’île de Skyros, il réduisit la population en esclavage et la remplaça par une clérouquie (Nom donné aux colonies Athéniennes). Puis, il passa en Eubée et obligea Carystos à rentrer dans la Ligue. En 465, ce fut au tour de Thassos de se révolter, elle fit appel à Sparte qui ne put lui apporter son secours. La cité fut vaincue, elle dut livrer sa flotte et céder ses comptoirs en Thrace.


 

La voie des processions

 
   En 454, l’Athénien Périclès (v.495-429), fit transférer le trésor de la Ligue à Athènes et dissout le conseil des cités. En 440, un conflit opposa Samos et Milet pour la possession de Priène. Milet demanda de l’aide à Athènes pour tenter une médiation refusée par Samos. Périclès intervint alors avec 40 navires, il renversa l’oligarchique de Samos, prit des otages et laissa sur place une garnison. Mais les oligarques reprirent le pouvoir avec l’aide de Pissouthnès (ou Pišišyaothna, † 415), le Satrape Perse à Sardes de Lydie et d’Ionie, et ses 700 mercenaires, et livrèrent la garnison Athénienne aux Perses.
 
   Après cette première victoire Byzance rejoignit Samos dans sa défection de la Ligue. Samos étant l’une des cités fondatrices de la Ligue et disposant d’une flotte importante, Périclès décida d’intervenir de nouveau pour empêcher toute contagion de la rébellion. Pissouthnès ne put résister au siège de l’île par l’Athénien, d’autant plus que le Roi Perse, Artaxerxès I (465-424) refusa de lui envoyer une flotte Phénicienne, parce que ce dernier ne voulait pas que la paix entre la Perse et Athènes fut remise en question.
 
   En 439, Après huit mois de conflit et l’envoi de 200 navires, contre l’avis de Corinthe, les Samiens capitulèrent. Ils durent abattre leurs murs, livrer leur flotte et fournir des otages ainsi que payer une indemnité de guerre importante de 200 talents et la démocratie fut rétablie dans l’île. La perception du tribut que payait chaque cité évolua au cours des temps. En 440, l’année de la révolte de Samos, Athènes exigea le versement d’un impôt supplémentaire.
 
   En 431, une distinction entre les cités qui versaient le tribut spontanément et celles aux citoyens plus généreux fut établie. Après 431, certaines cités “oublièrent” de verser leur cotisation. Athènes, envoya des percepteurs accompagnés de navires de guerre pour récolter les fonds manquants dont le montant variait en fonction de la taille de la cité. Ainsi les petites villes versaient moins d’un talent, ce qui était avantageux pour elles car elles bénéficiaient tout de même de la protection d’Athènes. Ainsi seules les cités payant le plus se révoltèrent, sans provoquer de mouvement général, comme Mytilène en 427 qui renta dans le rang rapidement. Les rivalités entre les deux grandes puissances Grecques du moment, Athènes et Sparte aboutirent à la Guerre du Péloponnèse (431-404), qui fut à la fois la fin de la domination Athénienne sur ses sujets de la Ligue et la dissolution de cette Première Ligue de Délos.
 
   Athènes créera une autre Confédération (ou Seconde Confédération Athénienne, 377-338 ou 379/378-355) qui fut une confédération maritime de cités Égéennes. Dirigée essentiellement par Athènes elle visait à une défense commune, d’abord contre l’expansion de Sparte et ensuite contre l’Empire Perse. Cependant, le leadership d’Athènes fut à cette époque très diminué du fait de sa faiblesse générale. La montée en puissance de la Macédoine continua d’achever le déclin de l’hégémonie Athénienne en mer Egée et favorisa la désertion de ses alliées. La défaite d’Athènes à la bataille de Chéronée en 338 contre les Macédoniens marqua la fin de cette Seconde Confédération Athénienne.
 

Autre vue du site Mosaïque de la maison
des dauphins
Autre vue de la terrasse
aux lions
Quartier du port Autre vue du quartier
du port

 

Statues de la maison
de Cléopâtre
Maison du lac Buste du Dieu Hermès

 
Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur l’île voir les ouvrages de :
  
Marie Claire Amouretti et François Ruzé :
Le monde Grec antique, Hachette université, Paris, 1978.
Jack Martin Balcer :
Studien zum attischen seebund, Universitätsverlag Konstanz, Konstanz, 1984.
Ryan Balot :
The freedom to rule : Athenian imperialism and democratic masculinity, pp : 54–68. Enduring Empire. Ancient Lessons for Global Politics, London, 2009.
Philippe Bruneau et Jean Ducat :
Guide de Délos, 4e édition refondue et mise à jour, École Française d’Athènes, Athènes, 2005.
Philippe Bruneau :
Recherches sur les cultes de Délos à l’époque hellénistique et à l’époque impériale, Éditions de Boccard, Paris, 1970.
Jack Cargill :
The Second Athenian League : Empire or free alliance ?, University of California Press, Berkeleyn, 1981.
George L.Cawkwell :
The foundation of the Second Athenian Confederacy, pp : 47-60, Classical Quarterly 23, N°1, Mai 1973.
Véronique Chankowski :
Athènes et Délos à l’époque classique : Recherches sur l’administration du sanctuaire d’Apollon Délien, Athènes École Française d’Athènes, Paris, Athènes, 2008.
Martin Dreher :
Hegemon und symmachoi. Untersuchungen zum zweiten Athenischen seebund, De Gruyter, Berlin – New York, 1995.
Philippe Fraisse  et Jean-Charles Moretti :
Le théâtre : Exploration archéologique de Délos, 2 volumes, École Française d’Athènes, Athènes, 2007.
Paul Guiraud :
De la condition des alliés pendant la Première Confédération Athénienne, H. Duthu, Bordeaux, 1883.
Théophile Homolle et Maurice Holleaux :
Exploration archéologique de Délos : Faite par l’École Française d’Athènes sous les auspices du Ministère de l’instruction publique, École Française d’Athènes, Fontemoing et Cie, Paris, 1909-2007.
André Plassart :
Les sanctuaires et les cultes du Mont Cynthe a Délos, Éditions de Boccard, Paris, 1928.
Peter John Rhodes :
The Athenian empire, Published for the Classical Association, at the Clarendon Press, Oxford [Oxfordshire], 1985.
Jean Richer :
Delphes, Délos et Cumes : Les Grecs et le zodiaque, Julliard, Paris, 1970.
Pierre Roussel et Frédéric Boissonnas :
Délos, Société; d’édition “Les Belles lettres”, Paris, 1925-1926.
Wolfgang Schuller :
Die herrschaft der athener im ersten attischen seebund, De Gruyter, Berlin – New York, 1974.
Claude Vial :
Délos indépendante : 314-167 avant J.C., Étude d’une communauté civique et de ses institutions, École Française d’Athènes, Athènes, diffusion de Boccard, Paris, 1984.
Fōteinī Zafeiropoulou :
Exploration archéologique de Délos / Fascicule XLI, La céramique “mélienne, École Française d’Athènes, Athènes, diffusion de Boccard, Paris, Janvier 2003

 

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