Quelques Rois Achéménides importants :
Cyrus  II  Le Grand
559 – 529
 

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  Sommaire
 

Son origine
Son règne  
     La campagne d’Asie Mineure
     La conquête des cités Grecques
     La campagne contre les Chaldéens
     La fin de son règne
Son tombeau
Sa famille
Les légendes
Bibliographie

Cyrus II              DATES  de  RÈGNE
           559-529 
559-530   C.Beckwith,
M.A.Dandamaev, J.Wiesehöfer 

 

 

Statue de Cyrus II –
Parc olympique de Sydney

Son origine

 
   Cyrus II le Grand  (ou Ciro ou Kyros, en Perse ancien : Kūruš, en Perse moderne :  کوروش بزرگ  Kurosh E-Buzurg ou کوروش کبیر Kurosh E-Kabeer “Kurosh le Grand“, en Grec : Κρος B’  Kȳros, en Babylonien et en Élamite : Kuraš, en Araméen : Kurin, en Hébreu : כורש : Kores, en Latin : Cyrus) fut aussi connu sous le nom de Cyrus l’Ancien. Il fut le fils du Roi Achéménide d’Anshan, Cambyse I (ou Kambūjiya, 600-559) et de la Reine Mandane, la fille du Roi des Mèdes, Astyage (585-550/49). En ce qui concerne sa date de naissance le moins que l’on puisse dire c’est que l’on soit loin d’un consensus entre les spécialistes. La plupart des sources donnent soit : 600 ou 599 ou 576 ou 575 ou 560.
 
   Des preuves d’un texte en cunéiforme suggèreraient plutôt 576, mais, une majorité d’historiens semble privilégier la date de 575. Par conséquent, une réponse définitive est loin d’être donné. On sait peu de chose sur les premières années de sa vie, car il y avait seulement quelques sources connues et elles ont été endommagées ou perdues. De plus beaucoup de légendes entourent cette période (Voir ci-dessous).
 
   On ne sait pas pourquoi Cambyse I laissa son trône à son fils en 559, mais il l’épaula dans sa lute pour la libération des Perses d’Anshan. Il fut d’ailleurs blessé à la bataille de la frontière Persane en 351, où il mourut. Cependant, Cyrus II n’était pas encore un souverain indépendant. Comme ses prédécesseurs, il dut reconnaître la suzeraineté du Roi des Mèdes, Astyage, dernier Roi de l’Empire Mède et de plus son grand-père. Au début il accéda au pouvoir uniquement sur le trône d’Anshan, puis, surement vers 549, il devint aussi Roi de Parsumash (ou Parsamash ou Parsumaš), son petit cousin Arsamès se désistant pour lui. Roi des Perses, avec l’aide de son Général Harpage (ou Harpago ou Arbaku), au cours de l’été 553, il se révolta contre Astyage. Plusieurs batailles importantes eurent lieu, la bataille d’Hyrba (Hver 552), la bataille de la frontière Persane (551) etc…
 
   Après trois années de durs combats, lors de la bataille de Pasargades, en 550, les soldats de l’armée d’Astyage se mutinèrent et se rendirent à l’ennemi. Astyage fut vaincu et Cyrus II prit et la capitale Mède, Ecbatane. Astyage fut le dernier Roi des Mèdes, Cyrus II se proclamant “Roi des Mèdes et des Perses” qui furent de ce fait désormais liés. Après la prise d’Ecbatane sans effusion de sang, Cyrus II obtint à partir de 549, la soumission des principautés et des régions qui appartenaient auparavant aux Mèdes. Il s’agit notamment probablement de la Parthie et des régions au Sud du lac Ourmia dans le Zagros.

 

Son règne

 
     La campagne d’Asie Mineure
 
   Par sa victoire sur les Mèdes, Cyrus II ajouta à son Empire naissant celui déjà important que possédaient ces derniers. Maître de la Perse, de la Médie, de l’Assyrie et de l’Ourartou, Cyrus II se tourna vers le riche plateau Anatolien. Il ne voulut pas attaquer la Lydie, le puissant royaume d’Asie Mineure, en vertu d’un traité signé par les Mèdes et scellé par le mariage de son grand-père Astyage avec Aryenis, la fille du Roi de Lydie, Alyatte II (610-561) qui stipulait que le fleuve Halys était établi comme frontière entre les deux royaumes. Bien conscient également que du fait que ce dernier était allié avec les Babyloniens et les Égyptiens, il ne pouvait pas gagner contre tous ces adversaires en même temps. Cyrus II décida alors d’isoler la Lydie, la coupant de ses alliés éventuels. Il envahit la Haute-Mésopotamie, territoire contrôlé par les Lydiens, et profitant de l’incapacité d’intervenir par les Babyloniens, il obtint pacifiquement la vassalité de la Cilicie, puis il prit la Cappadoce et l’Arménie.

Cyrus II


   Selon Hérodote (Historien Grec, 484-425), le Roi de Lydie, Crésus (561-547/6) partit alors avec son armée pour la Cappadoce, afin d’ajouter ce pays à son royaume et aussi peut-être par désir de venger son beau-frère Astyage. Il fut encouragé dans son action par une prophétie de l’oracle de Delphes, qui lui avait prédit qu’après une bataille contre les Perses un grand royaume s’effondrerait et il lui conseillait de trouver des alliés. On ne connait pas la date exacte, mais ce fut probablement vers 547, que Crésus, aidé du Pharaon Égyptien, Amasis (570-526) et des Grecs, notamment Sparte avec qui il noua un traité d’alliance militaire, entra en conflit avec le Roi Perse. En Septembre 547, il franchit le Halys et s’empara de la forteresse Perse de Pteria (ou Teiria ou Ptérie). La bataille de Pteria fut une impasse, les deux parties accusèrent de lourdes pertes. Lorsque Cyrus II apprit la violation du traité par le Lydien, le prétexte fut trop beau, il contre-attaqua et remonta le cours de l’Euphrate.
 
   Il proposa à Crésus de se rendre et de devenir Satrape de Lydie, autrement dit d’accepter la domination Perse, mais il se heurta au refus de se soumettre du Roi de Lydie. Après plusieurs échecs militaires, Cyrus II s’empara de Harran et affronta la cavalerie Lydienne. Il défit la coalition Lydienne à bataille de Thymbrée, ces derniers étant désemparée par les chameaux de l’armée Perse, mais Crésus, qui ne s’avouait pas vaincu, fit marche arrière, sans se rendre. L’hiver étant venu, il démobilisa son armée en espérant pouvoir profiter de la mauvaise saison pour mettre sur pied une armée encore plus puissante.
 
   Malheureusement pour lui, Cyrus II lança son offensive en plein hiver. Après de nombreuses batailles, il finit par forcer Crésus à se réfugier dans sa capitale, Sardes, qui tomba après quatorze jours de siège, le Roi fut fait prisonnier et envoyé à Ecbatane. Cyrus II laissa la vie sauve à Crésus, lui attribuant les revenus d’une ville de la côte pour maintenir son train de vie. L’oracle de Delphes ne s’était pas trompé, un grand royaume était tombé, mais cette erreur de jugement de Crésus, qui avait pensé que ce serait celui de son ennemi, entraîna la chute du royaume de Lydie qui devient une province Perse rattachée à la IIIe satrapie de l’Empire Achéménides.
 
   Depuis quelques temps, l’historiographie traditionnelle de cette période, basée presque exclusivement sur les indications d’Hérodote, a été l’objet de critiques et de révision de la part des spécialistes, comme Joachim Oelsner et Robert Rollinger. Les chercheurs se basent sur une lecture plus précise des sources néo-Babyloniennes (La chronique de Nabonide). Ces études ont tendance à retarder de quelques années la conquête finale de la Lydie et de donner 547 comme date pour la conquête de l’Ourartou, dans le Nord de l’Anatolie, qui était probablement un vassal des Mèdes. Ce que raconte l’histoire d’Hérodote, doit donc être pris avec prudence
.
 


 

Guerrier Perse

         La conquête des cités Grecques
 
   Les cités Grecques d’Asie Mineure, qui étaient sous la domination Lydienne, refusèrent quant à elles de se rendre, Cyrus II s’apprêtait à mâter cette rébellion lorsque des révoltes en Asie centrale l’obligèrent à rentrer en urgence à Ecbatane. Il confia la charge de lever les tributs d’Asie Mineure à un Lydien, Paktyès. Celui-ci se révolta, rassembla les Lydiens et marcha sur Sardes. Cyrus II envoya alors une armée commandée par le Général Mazarès pour réprimer la révolte. Mazarès finit par capturer Paktyès et mit complètement l’armée Lydienne sous son commandement.
 
   En 546, Cyrus II demanda à Mazarès de s’attaquer aux colonies Ioniennes du littoral d’Asie Mineure, jugées trop neutres dans le conflit. La première, Milet, accepta la reddition sans combattre et elle signa un traité avec Cyrus II, ce qui lui permit d’être épargnée et autorisée à conserver une certaine indépendance, mais les autres ne se laissèrent pas mâter facilement.
 
   Mazarès pilla Priène et Magnésie du Méandre où il réduit la population en esclavage. Mazarès décéda peu de temps après cette période et Cyrus II envoya Harpage (ou Harpago ou Arbaku) pour achever la conquête. Ce dernier prit Smyrne, Phocée, puis chaque cité continentale Ionienne. Le Roi mit près de cinq ans, jusqu’en 541, à assiéger et battre une a une ces cités. Les Cariens se rendirent presque sans combattre, sauf Pedasa. Les habitants de la ville Lycienne de Xanthos furent exterminés dans la lutte contre les forces d’Harpage jusqu’au dernier homme, après que les Perses aient brûlé la ville et ses trésors.
 
   Ces villes, enrichies par le commerce, avaient une position stratégique pour le Roi Perse, car elles assuraient aussi la possession de la côte Égéenne. Leurs ports étaient le point de départ des grandes routes qui traversaient l’Iran et permettaient une liaison avec le monde Grec. Cyrus II sut exploiter l’incapacité de ces villes à monter une défense commune et y trouva, de plus, l’appui des riches marchands.

 
     La campagne contre les Chaldéens
 
   Maintenant maître de l’Asie Mineure, Cyrus II se tourna vers la Mésopotamie. Il s’attaqua aux Chaldéens de Babylonie, profitant que leur souverain, Nabonide (ou Nabounaid, 556 ou 555-539) était affaibli par des conflits intérieurs suscités par sa politique religieuse. Ce dernier avait décidé de quitter Babylone et de s’exiler dans l’oasis de Teima, dans le Hedjaz (Arabie), où s’élevait un sanctuaire au Dieu Sîn, pour y établir une capitale, son fils Balthazar (ou Bêl-Shana-Usur ou Bêl-Shar-Utsur ou Belshazzar, il doit ce nom Balthazar ou Belshazzar à la Bible, Livre de Daniel) assurant la régence. Mais, cette absence de près de dix ans avait rendu Nabonide impopulaire auprès des Prêtres de Mardouk et par une partie de la population. Contient du danger que représentait Cyrus II en 543/542, Nabonide revint pour faire face à la montée en puissance de l’Achéménide. Désirant rebâtir le temple de Sin (ou Sîn) à Harran, aux mains des Mèdes depuis 610, il fit mine d’être dévoué aux Perses et appela Cyrus II pour obtenir son aide. Après que les Mèdes aient évacué Harran, il fit reconstruire le temple de la ville. Mais Cyrus II envahit le territoire de Nabonide et marcha sur Babylone.
 
   Dans le même temps, après son départ de Sardes, Cyrus II avait aussi dirigé ses armées vers la partie orientale de son Empire. Malgré l’acte d’allégeance des peuples d’Asie centrale après le renversement d’Astyage, plusieurs tribus s’étaient soulevées. On ne connaît pas la chronologie exacte des nouvelles conquêtes que Cyrus II accomplit, mais lorsqu’en 540 il marcha sur Babylone, il comptait en plus dans son Empire la Parthie, la Drangiane, l’Arie, la Chorasmie, la Bactriane, la Sogdiane, le Gandhâra, la Scythie, l’Arachosie, la Gédrosie et le Makran. Balthazar, qui était chargé de défendre Babylone, fut trahit par Gobryas (ou Ugbaru ou Ugburu), le Gouverneur du Gutium (ou Goutis) qui devait lui fournir de l’aide, mais qui se rallia à Cyrus II. Le 25 ou 28 Septembre 539, Balthazar fut tué à la bataille d’Opis (Sur la rive Est du fleuve Tigre, à 30 km au Sud-est de Bagdad, près de la rivière Diyala). Gobryas (ou Ugbaru ou Ugburu) pris ensuite le dernier fort stratégique, Sippar sans grande résistance et il assiégea Babylone.
 

L’Empire  Achéménide  sous  Cyrus II

 

 
Cliquez sur les noms de villes ou régions

 
   La ville était puissamment fortifiée et disposait de suffisamment de réserves pour soutenir un long siège. Les Perses détournèrent alors le cours de l’Euphrate pour permettre à une petite troupe, sous la conduite de Gobryas (ou Ugbaru ou Ugburu), de s’emparer des citadelles, alors que les Babyloniens célébraient une grande fête religieuse. Le 12 Octobre 539 (on trouve aussi le 6 Octobre, Chronique de Nabonide), Ugbaru prit Babylone, par une attaque surprise contre la porte d’Enlil au Nord-ouest de la ville, sans grands combats et fit prisonnier Nabonide. On ne sait pas alors ce que devint ce dernier. Selon certaines sources il finit ses jours en captivité, mais selon certains auteurs classiques, Cyrus II l’aurait nommé Gouverneur de Carmanie, au centre de l’Iran.
 
  Il fut le dernier Roi de Babylone, son fils Balthazar ne régna jamais, un autre Empire venait de s’écrouler. Cyrus II arriva 17 jours plus tard à Babylone et fut accueilli dans la ville comme un libérateur. Selon la Chronique de Nabonide des branches de roseaux furent réparties sur le sol à son arrivée. Il fut acclamé aussi bien par les Juifs captifs, auxquels il permit (Édit de 537) de regagner la Palestine et de reconstruire le temple de Jérusalem (Ésaïe 40-56), que par les Babyloniens, qui abandonnèrent les divinités étrangères introduites par Nabonide et rétablirent les cultes traditionnels. Gobryas (ou Ugbaru ou Ugburu) fut nommé Satrape de Babylonie et il décéda le 18 Octobre 538. Cyrus II nomma alors son fils Cambyse II Roi de Babylone.


 

Cyrus II le Grand et les Hébreux –
Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques –
Enluminure de Jean Fouquet, v.1470-1475
BNF, département des Manuscrits

 
     La fin de son règne
 
   Après ce nouveau grand succès, Cyrus II poursuivit sa marche vers l’Est et domina tout le pays entre la mer Caspienne et l’Inde. En fait, le seul pays résistant encore à la puissance Perse était l’Égypte, même les villes Phéniciennes, qui faisaient partie du royaume de Babylone, étaient désormais dans l’Empire Achéménide. Les préparatifs de guerre contre l’Égypte et Sparte étaient lancés, mais la mort de Cyrus II va stopper net leur achèvement. Selon Hérodote (Historien Grec, v.484-v.425), le Roi fut vaincu à Syr-Daria et fait prisonnier en 529 par Tomyris, la Reine des Massagètes, qui l’aurait tué en le noyant dans du sang.
 
   En fait les circonstances exactes de sa mort sont mal connues, même la date de son décès est encore débattue, on trouve Août 530. Selon Ctésias de Cnide (Médecin Grec d’Artaxerxès II, historien de la Perse et de l’Inde, mort v.398), le Roi de Perse, pendant une bataille, fut renversé de son cheval et reçut une lance dans la jambe. Trois jours après sa blessure, Cyrus II serait mort. 
 
   L’ancienne capitale Mède Ecbatane fut une des résidences régulières de Cyrus II ainsi qu’après lui des grands Rois Achéménides, car elle présentait une importance stratégique certaine pour qui voulait contrôler l’Asie centrale. Cyrus II réussit à fonder un Empire cohérent par ses conquêtes, mais aussi par la diplomatie, la tolérance en matière religieuse et politique et l’intégration des particularités de chaque peuple vaincu. Il laissa dans l’histoire le souvenir d’un grand chef militaire, d’un souverain éclairé, amateur d’art et de culture, qui effectua une politique libertaire. On lui attribue l’institution de l’Araméen comme langue administrative officielle et sa diffusion dans tout l’Empire. À Suse, en 529, son fils Cambyse II lui succéda.
 

 

Tombe de Cyrus II à Pasargades

Son tombeau

 
   Une tradition fait du tombeau de Pasargades, celui de Cyrus II où il reposerait et que le Roi, selon Ctésias de Cnide, aurait fait construire de son vivant ?. Le monument est encore visible aujourd’hui. Le plus important monument de Pasargades est ce petit tombeau, situé un peu au Sud-ouest de la ville. C’est un petit mausolée carré à six étages menant au sépulcre, recouvert d’un toit à double rampant. La chambre funéraire qui mesure 3,17 m de long sur 2,11 m de large pour une hauteur de 2,11 m possède une étroite entrée. Bien qu’il n’y ait aucune preuve irréfutable d’identifier la tombe comme celle de Cyrus II, les historiens Grecs nous disent qu’elle fut vénérée au long de l’histoire par tous les dirigeants.
 
   En 330, le Roi de Macédoine Alexandre le Grand (336-323) trouva le tombeau intact, mais quand il y revint en Janvier 324 la sépulture avait été violée. Il ordonna alors des restaurations et la scella pour empêcher de nouvelles profanations. La tombe de Cambyse II (529-522), le fils et successeur de Cyrus II n’a jamais été achevée. La conception du mausolée de Cyrus II qui pourrait être copiée sur le modèle des ziggourats Mésopotamiennes ou Élamites est généralement attribuée aux modèles de tombes Ourartéennes, voire de tombes d’une période antérieure que l’on trouve à l’Ouest de l’Asie Mineure.
 
   En effet, le tombeau à Pasargades a presque exactement les mêmes dimensions que le tombeau d’Alyatte II (610-561), le père du Roi de Lydie Crésus (561-547), mais quelques spécialistes réfutent cette comparaison. Ce tombeau était entouré d’un grand jardin d’agrément sacré, appelé "Paradis", comme on en trouvait déjà chez les Assyriens.

 

Sa famille

 
   Cyrus II eut trois épouses qui lui sont attestées en fonction des spécialistes :
 
• Cassandane (ou Casandana, en Persan : کاساندان, en Grec : Κασσανδάνης), qui est donnée par Hérodote et la Chroniques de Nabonide. Elle fut la fille de Pharnaspès (ou Sokhrès) et d’Atossa d’Anshan (La fille de Cyrus I). Elle est considérée par quelques spécialistes comme la première épouse de Cyrus II. Elle décéda le 28 Mars 537. Selon Hérodote, elle fut l’épouse préférée du Roi. Cyrus II ressentait un profond amour pour sa femme, après sa mort, tous les sujets de l’Empire furent obligés de respecter un deuil national. Selon un rapport publié dans la Chronique de Nabonide ce deuil national à Babylone dura de six jours. Selon une suggestion de Mary Boyce, la tombe de Cassandane serait située à Pasargades. Elle donna quatre enfants à Cyrus II :
  Deux filles :

Atossa (ou Atousa) qui naquit en 550. Elle épousa son demi-frère Cambyse II et en 522 le Roi Darius I (522-486). La Reine Neithiyti est quelques fois donnée comme sa mère.
Roxane (ou Roxana) qui épousera son frère, Cambyse II. Elle n’est donnée que par quelques spécialistes dont Muhammed Abdulkadyrovič Dandamaev.

  Deux fils :

Bardiya (En Grec : Σμέρδις Smerdis ou Esmerdis ou Mergis ou Mardos ou Tanyoxarkès, en Persan : بردیا  Bardiya), fils aîné de Cyrus II, il ne fut Roi que pendant quelques mois en 522.
Cambyse II (En Persan : ‏کمبوجیه‎  Kambūdschīye ou  Kambûjiya, en Grec : Καμδύσης Cambysês) qui succéda à son père de 529 à 522.

 
• Neithiyti (ou Nitètis) une Princesse d’Égypte, fille du Pharaon Apriès (589-570), qui est donnée par Hérodote. Ce dernier lui attribue aussi la naissance de Cambyse II. Elle donna une fille à Cyrus II :

Artystonè (ou Artistona, en Grec : Aρгνσгωη Artystōnē, en Élamite : Ir-taš-du-na ou Ir-da-iš-du-na, en Persan : Artastūnā, “Pilier d’Arta, la “vérité déifiée“), qui est donnée par Hérodote. Elle épousa le Roi Darius I (522-486). Selon Hérodote, elle fut l’épouse préférée du Roi. La Reine Cassandane est quelques fois donnée comme sa mère.

 
• Amytis II (ou Amitis), qui est donnée par Ctésias de Cnide (Médecin Grec d’Artaxerxès II, historien de la Perse et de l’Inde, mort v.398) et Xénophon (Philosophe, historien et maître de guerre Grec, v.430-v.355). Elle fut une Princesse de Médie, fille du Roi des Mèdes Astyage et de la Reine Aryenis (Donc sa tante ?). Il y a une polémique sur cette union entre les spécialistes. Certains, comme Kathleen Mary Tyrer Atkinson-Chrimes nient son existence, considérant que Ctésias est assez fantaisiste dans ses récits et qu’Amytis est connue pour avoir épousé Nabuchodonosor II (605-562), donc d’après eux elle ne put se remarier vers 550. D’autres, comme le généalogiste Christian Settipani font remarquer qu’il y aurait une confusion entre les deux Amytis, l’une étant la tante de l’autre. Elle donna une fille au Roi :

Méroé qui épousa son demi-frère, Cambyse II.
 

Les légendes sur le Roi

 
   Des légendes entourent la naissance de Cyrus II : La première, selon Hérodote (Historien Grec, 484-v.425, I, 107-130), Cyrus II est le fils de Cambyse I, fils du Roi Perse Cyrus I et de Mandane, la fille du Roi des Mèdes Astyage. Or celui-ci a vu en rêve que son petit-fils deviendrait Roi à sa place. Il confie alors Cyrus II à un de ses fidèles, Harpage (ou Harpagus), avec pour mission de le tuer. Ce dernier ne peut effectuer sa mission et se contente d’abandonner l’enfant dans un bois où il est sauvé et élevé par Mithridatès, bouvier royal de la cour Mède. La ruse est découverte, quand des années plus tard Cyrus II, qui a alors dix ans, lors d’un jeu dans lequel il tient le rôle d’un Roi, puni sévèrement le fils d’Artembarès, un dignitaire Mède.
 
    Celui-ci le dénonce à Astyage, qui reconnaît son petit-fils. Astyage, pour se venger de son vassal, qui n’avait pas exécuté ses ordres fait égorger le fils d’Harpage et sert ses membres à son père lors d’un festin. Harpage afin de pouvoir lui aussi se venger aide Cyrus II pour son accession au trône. D’après Hérodote, Harpage communique son plan à Cyrus II en cachant un message dans le ventre d’un lièvre qu’il lui fait porter par l’un de ses serviteurs. Il lui propose de soulever les Perses d’Anshan tandis que lui trahirait Astyage.
 
  Le "Cylindre de Cyrus" en argile porte l’inscription en Akkadien cunéiforme d’une proclamation du Roi Cyrus II. Il a été découvert à Babylone en 1879. Ce texte est consécutif à la prise de Babylone par Cyrus II en 539. Ce document est considéré comme la "première charte des droits de l’homme". Il est aujourd’hui au British Museum – Londres.

 

   Selon une autre version, rapportée par Justin (ou Marcus Junianus Justinus ou Justinus Frontinus, historien Romain, IIIe siècle, I, 4, 10), Cyrus bébé, est abandonné par Mithridatès dans la montagne. Il est recueilli par une chienne qui le nourrit et le défend contre les bêtes sauvages. Enfin, une troisième version, probablement recueillie par Ctésias de Cnide (Médecin Grec d’Artaxerxès II, historien de la Perse et de l’Inde, mort v.398) et rapportée par Nicolas de Damas (Syrien, secrétaire et professeur d’Hérode le Grand, Ier siècle av.J.C) veut que le père de Cyrus ait été un dénommé Atradatès, un brigand de l’ethnie des Mardes et sa mère une gardeuse de chèvres. Vendu à l’échanson royal Artembarès, Cyrus finit par être adopté et en hériter la charge.
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le Roi voir les ouvrages de :
 
Jacob Abbott :
Cyrus the Great, Harper & Brothers, New York, Londres, 1900.
Kathleen Mary Tyrer Atkinson-Chrimes :
The legitimacy of Cambyses ans Darius as King of Egypt, pp : 167-177, Journal of the American Oriental Society 78, New Haven, 1958.
Elias Joseph Bickermann :
The edict of Cyrus in Ezra 1, pp : 249–275, JournaI of Biblical Literature 65, N°3, Septembre 1946.
Pierre Briant :
Histoire de l’Empire Perse : De Cyrus à Alexandre, Editions Fayard, Paris, 1996 – En Anglais, From Cyrus to Alexander : A history of the Persian empire, Eisenbraun, Winona Lake, 2002.
Maria Brosius :  
Women in ancient Persia, 559-331 BC, Clarendon Press, Oxford, 1998.
The Persian Empire from Cyrus II to Artaxerxes I, London Association of Classical Teachers, London, 2000.
Guillaume Cardascia :
Babylon dan Achéménides, Encyclopaedia Iranica, Vol. 3, Routledge, Londres, 1988.
Albert Champdor :
– Cyrus II, Alban Michel, Paris, 1951.
John Manuel Cook :
The rise of the Achæmenids and establishment of their Empire, pp : 200-291, Cambridge History of Iran 2, 1985.
Samuel Etinde Crompton :
Cyrus the Great, Chelsea House, New York, 2008.
Muhammed Abdulkadyrovič Dandamaev :
A political history of Achaemenid empire, E.J.Brill, Leiden, New York, Köln, 1989.
Cyrus II the Great, E.Yarshater, Encyclopædia Iranica, 1993.
Raymond Philip Dougherty :
Nabonidus and Belshazzar : A study of the closing events of the Neo-Babylonian empire, Yale University Press, New Haven, 1929.
Liliane Dutrait :
Cyrus II le Grand, Préhistoire et archéologie 46, 1980.
Gérard Israël :
Cyrus le Grand : Fondateur de l’Empire Perse, Fayard, Paris, 1987.
Amelie Kuhrt :
Ancient Near Eastern History : The Case of Cyrus the Great of Persia, pp : 107-128, Hugh Godfrey Maturin Williamson: Understanding the History of Ancient Israel, Oxford University Press, 2007.
Harold Albert Lamb :
Cyrus the Great, Robert Hale, London, 1961.
Dominique Lenfant :
Ctésias de Cnide. La Perse, l’Inde, autres fragments, Les Belles lettres, Paris, 2004.
Peter Roger Stuart Moorey :
The Biblical lands, VI, Peter Bedrick Books, New York, 1991.
Albert Ten Eyck Olmstead :
History of the Persian empire : Achaemenid period, University of Chicago Press, Chicago, 1948.
Christine Palou et Jean Palou :
La Perse antique, Presses Universitaires de France, Paris, 1962.
Jean Perrot :
La période achéménide, Iran Bastan Museum, Téhéran, 1972.
Robert Rollinger :
The Median empire, the end of Urartu and Cyrus the great’s campaign in 547 BC, pp : 51-65, Ancient West & East 7, 2004.
Rüdiger Schmitt :
Achaemenid dynasty, Encyclopaedia Iranica vol.3, Routledge, London, 1983.
Hanspeter Schaudig :
Die inschriften Nabonids von Babylon und Kyros des großen, samt den in ihrem umfeld entstandenen tendenzschriften, Ugarit-Verlag, Münster, 2001.
David Stronach :
Cyrus the Great, pp : 4–21, Bastan Chenasi va Honar-e Iran 7–8, Ministere de la culture et des arts, Teheran, 1971.
Gauthier Tolini :
Quelques éléments concernant la prise de Babylone par Cyrus (octobre 539 av.J.C), Achaemenid Research Texts and Archaeology, 2005.
Daniel Josef Wiesehöfer :
Ancient Persia : 550 BC to 650 AD, I.B. Tauris, London, New York, 1996 – 2001.
Herodot und Dareios (Kyros II.) der Meder, Festschrift für Manfred Schretter zum 60. Geburtstag, Ugarit-Verlag, Münster, 2005.

 

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