Hemidrachme argent de Chalcédoine – 357-340 av.J.C.
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Chalcédoine (ou Khalkêdôn ou Chalkedon ou Calcedonia, en
Grec : Χαλκηδών,
en Latin : Chalcedon) fut une cité Grecque de
Bithynie, située sur la mer Propontide, à l’entrée orientale du
Bosphore de Thrace, face à Byzance et au Sud de Chrysopolis.
Elle s’appelle aujourd’hui Kadıköy, et est dans le prolongement d’Üsküdar, un
quartier de la ville d’Istanbul. Pline l’Ancien (Écrivain et naturaliste Romain, 23-79) estime sa distance de Byzance à environ 1.300 m., alors que
Polybe (Général, homme d’État et historien
Grec, v.205-126 av.J.C) la fixe lui à
environ 2.500 m., et il explique qu’atteindre Chalcédoine par mer était une entreprise ardue, car il était impossible de naviguer en droite ligne
à cause du courant qui traversait le détroit. Selon Hérodote (Historien
Grec, 484-v.425), les Chalcédoniens avaient bâti leur ville 17 ans
avant que les Byzantins fondent la leur.
Toujours Pline affirme que Chalcédoine fut d’abord nommée Procerastis, un nom qui peut être dérivé d’une pointe de terre près du site,
puis fut nommée Colpusa, de la forme du port, et enfin Caecorum Oppidum (ou la
ville des aveugles).
Le nom Grec de l’ancienne ville fut donné à
partir de son nom Phénicien, qui signifie
“ville nouvelle". Strabon (Géographe
Grec, v.63 av.J.C-v.23
ap.J.C), note qu’un peu au-dessus de la mer, dans Chalcédoine, se trouvait “la fontaine Azaritia“, qui contenait des petits crocodiles.
Sauf pour une tour, il n’y a presque pas de vestiges en surface de l’ancienne ville qui ont survécu aujourd’hui dans Kadıköy. Les
artefacts découverts à Altıyol et d’autres sites de fouilles proches sont exposés au Musée Archéologique d’Istanbul. Le site de Chalcédoine se trouve sur une
petite péninsule sur la côte Nord de la mer de Marmara, près de l’embouchure du Bosphore. Un courant, appelé le Chalcis (ou Chalcédoine) dans l’antiquité
et maintenant connu sous le nom Kurbağalıdere se jette dans la baie de Fenerbahçe.
Copie d’une œuvre de Boêthos de Chalcédoine – L’enfant et l’oie –
Musée du Louvre
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Quelques personnages célèbres de la ville
▪ Thrasymaque (ou Thrasymachus ou Thrasýmachos, en
Grec : Θρασύμαχος,
459–V.400 av.J.C.), qui fut un Sophiste
Grec.
Cicéron le dit contemporain de Gorgias. D’après Cicéron, il fut le premier à enseigner l’art oratoire et donc antérieur de peu à Corax, fondateur de la rhétorique.
▪ Phaléas de Chalcédoine (ou Phaleas, en Grec :
Φαλέαςὁ Χαλκηδόνιος, IVe siècle av.J.C.),
qui fut un homme d’État Grec.
Contemporain de Platon
(Philosophe Grec,
427-346), il fit partie des penseurs utopistes qui fleurirent à cette époque mouvementée de la démocratie
Athénienne.
▪ Hérophile de Chalcédoine (ou Herophilos, en
Grec :
Ηρόφιλος της Χαλκηδόνας, en Latin :
Herophilus, 335–280 ou 260 ou 255 av.J.C.), qui fut médecin
Grec. Il fut parmi les premiers médecins à s’intéresser au corps
en bonne santé et à essayer de comprendre son fonctionnement normal, contrairement à la tradition hippocratique qui était entièrement axée sur le problème de la maladie.
▪ Boêthos de Chalcédoine (ou Boéthos ou Boëthus ou Boethus, en
Grec : Βόηθος,
IIe siècle av.J.C.), qui fut sculpteur
Grec. Le nom s’est perpétué sur plusieurs générations,
évoquant une famille d’artistes. Son travail est avéré vers 184 à Lindos, à Délos
vers 160 av.J.C., puis à Athènes vers 122 av.J.C.
▪ Xénocrate de Chalcédoine (ou Xenocrate, en
Grec : Ξενοκράτης,
v.396/5–314/3 av.J.C.), qui fut un philosophe platonicien
Grec, deuxième scholarque de l’Académie de
Platon (Philosophe
Grec, 427-346, après Speusippe, de 339 à sa mort en 314/3.
Il fut à la tête de l’Académie pendant 25 ans.
▪ Sainte Euphémie (ou Euphemia, v.284-305 ap.J.C., en
Grec : Ευφημία),
“bien parlé [de]“), qui fut une Sainte Chrétienne et martyr. Elle pleurait les tortures subies par les Chrétiens.
L’histoire….
Actuellement à Istanbul,
les plus vieux vestiges archéologiques se trouvent sur la rive Anatolienne, tels que le monticule Fikirtepe qui date de la période chalcolithique
(âge du cuivre), avec des artefacts datant de 5500-3500 av.J.C. qui attestent d’une occupation continue depuis cette date.
Selon la tradition, la ville fut fondée en 685 av.J.C. comme colonie de Mégare
(Cité-État de l’Attique). Les avantages de l’installation d’une ville sur la rive opposée, où plus tard, la ville de Byzance sera fondée
sont encore aujourd’hui pas très évidemment. Au VIe siècle av.J.C le Général
Perse Mégabaze (ou Mégabyze) déclarait déjà que les fondateurs de Chalcédoine
devaient être aveugles pour construire à cet endroit alors que le site juste en face était idéal.
Néanmoins, malgré ce soit disant handicap le commerce a prospéré à Chalcédoine et de ce fait la ville a construit de nombreux temples, dont un dédié à
Apollon, qui avait un oracle. Son territoire s’étirait au-delà de la ville dans les villages alentours, dont Chrysopolis, jusque sur les rive Anatolienne en
direction de Nicomédie.
Drachme or de Chalcédoine – 357-340 av.J.C.
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Comme beaucoup de cité de Bithynie, après avoir été soumise par le Roi de
Lydie, Crésus
(562-546), à la chute de ce dernier, elle fut conquise par le Roi Perse
Cyrus II (559-529). Elle fut incluse alors dans
la satrapie de
Phrygie, qui comprenait tout le pays jusqu’à
l’Hellespont et le Bosphore. Mais les
Achéménides ne furent pas en mesure de contrôler complètement la région.
Sous les
Achéménides, la région fut dirigée par des
Satrapes. Selon
Hérodote (Historien
Grec, 484-v.425), le plus connu étant, Otanès II (ou Otañes),
l’un des sept conspirateurs qui tuèrent le Roi
Perse usurpateur Gaumata (ou Gaumāta) en 522 et qui laissa la place à
Darius I (522-486), qui prit possession de la cité après l’expédition de
Darius I contre les Scythes.
Ce fut de Chalcédoine que débutèrent les
Guerres Médiques (499-479), où un pont de bateaux fut établi par les
Perse pour envahir la
Grèce.
Darius I avait déjà construit un de pont de bateaux, en 512
lors de sa campagne contre les Scythes pour relier Chalcédoine à la
Thrace.
Selon Hérodote, en 493, lors de l’insurrection des
cités Ioniennes lorsque celles-ci durent faire face à l’avancée des navires
Perse, une partie de la population
de Chalcédoine fuit dans la ville de Mesembria (ou Nessebar à l’Ouest de la mer Noire).
Chalcédoine, pendant la Guerre du Péloponnèse
(431-404), fut déchirée entre les intérêts de Sparte et
d’Athènes, même si depuis sa création
elle fut un membre de la
Ligue de Délos.
Selon Thucydide
(Homme politique et historien Athénien, v.460-v.400/395), pendant la
Guerre du Péloponnèse
la ville accueillit Lamachos (ou Lamachus, Général et Stratège Athénien vers 435),
l’un des trois Stratèges envoyés dans l’Hellespont percevoir le tribut de la
Ligue de Délos.
Cependant, la cité changea ensuite de camp et accueillit un Harmoste (ou Harmotês ou Harmostêr, Magistrat chargé de gouverner les garnisons) et
donc une garnison Spartiates.
Chalcédoine eut donc toujours une politique d’indépendance envers les Athéniens,
les Spartiates et les
Perses.
En 410 av.J.C, Alcibiade
(ou Alcibiades ou Alkibiadês Kleiniou Scambônides, homme d’État, orateur et Général
Athénien, 450-404) assiégea la cité et défit le
Satrape Perse de l’Hellespont et de
Phrygie, Pharnabaze, qui avait remplacé
Tissapherne
comme commandant de la flotte du Péloponnèse et qui était venu pour la défendre.
16 ans plus tard, le Spartiate,
Lysandre, occupa Chalcédoine et sa voisine Byzance.
En 389 av.J.C., après une campagne du Général Thrasybule (Général et homme politique
Athénien, 445-388 av.J.C),
la cité passa de nouveau sous contrôle Athénien, mais en 387 av.J.C le Général
Antalcidas la récupéra pour les
Spartiates. En 315 Chalcédoine fut assiégée par le Roi de
Bithynie,
Zipoétès I (ou Zipoites ou Cipetes, 326-279), mais le Roi de
Macédoine,
Antigonos I Monophtalmos (306-301),
envoya des troupes qui firent lever le siège.
Autre Hemidrachme argent de Chalcédoine – 340-320 av.J.C.
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Après la bataille de Couroupédion (ou Corupedion ou Curupedion, en
Lydie),
où il mourut, le Roi de Thrace
Lysimaque (322-281) perdit plusieurs villes, y compris Byzance, Chalcédoine
et Héraclée du Pont qui déclarèrent leur indépendance en 280/79.
Ces cités forgèrent une alliance appelée la Ligue du Nord et entrèrent en conflit avec le Roi
Séleucide,
Antiochos I Sôter (280-261) nouveau maître de la région.
Au cours du IIIe siècle av.J.C. des pièces de monnaie communes de Byzance et de Chalcédoine attestent de l’alliance de ces deux villes.
À la fin de ce IIIe siècle, Chalcédoine et plusieurs cités de la région furent prises par le Roi de
Macédoine,
Philippe V (221-179).
La politique d’indépendance de la ville l’amena tôt en contact avec Rome, aux côtés de laquelle, avec quatre navires, elle lutta dans la
Troisième Guerre Macédonienne
(171-168), contre le fils de
Philippe V, le Roi
Persée (ou Perseus, 179-168) dont elle était suzeraine.
Au IIe siècle av.J.C., Chalcédoine retomba sous la coupe du royaume de Bithynie et
en 145, ses habitants furent contraints de partir pour la capitale Nicomédie.
En 133 av.J.C., la ville fut incorporée à l’Empire Romain après que le Roi de Pergame,
Attalos III Philométor (ou Attale ou Attalus, 138-133), qui en avait pris possession,
lui légua son royaume. Elle redevint possession du royaume de Bithynie sous le Roi
Nicomède III Évergète (ou Nikomḗdēs Euergetes, 127-94)
qui abandonna l’alliance avec les Romains et vers 111/110, passa un accord avec le Roi du
Pont,
Mithridate VI (120-63).
Son fils et successeur Nicomède IV Philopator (94-74) eut
l’attitude inverse et s’empressa de reformer l’alliance avec les Romains. Mithridate VI
décida de lui opposer son demi-frère Socratès Chrestos, qui envahit la Bithynie à la tête
d’une armée Pontique, et
s’empara du royaume et de ses possessions, mais il ne fut toutefois qu’un souverain fantoche et se trouva intégrée dans l’Empire de
Mithridate VI.
Nicomède IV à sa mort légua son royaume et ses terres aux Romains, dont Chalcédoine.
Quatrième Concile œcuménique de Chalcédoine – Vassili Sourikov (1848-1916)
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Mithridate VI ne
pouvait accepter cette situation et il entra en guerre. Au printemps 73 av.J.C., Chalcédoine changea de propriétaire et revint à
Mithridate VI. La bataille de Chalcédoine fut une bataille navale durant cette
Troisième Guerre
de Mithridate. Elle finit donc par la victoire
Pontique. Le Consul Marcus Aurelius Cotta avait mobilisé une flotte Romaine importante dans le
Bosphore, mais à l’extérieur du port de Chalcédoine il fut écrasé par la flotte de
Mithridate VI. Les navires Romains cherchèrent refuge à l’intérieur du port, mais en vain,
la flotte Pontique leur coupa l’accès au port, où ils furent détruits ou capturés.
Après la victoire, Mithridate VI, fort de son succès, assiégea
Cyzique, alliée de Rome, sur la côte
de l’Hellespont avec 300.000 hommes. Rome envoya Lucius Licinius Lucullus (Homme d’État et Général, 115-57)
maintenant Proconsul, pour le confronter et ce dernier réussit à l’arrêter. Mithridate VI
perdit petit à petit toutes ses possessions et Chalcédoine redevint Romaine avec le statut de ville libre. Elle suivit ensuite l’histoire de la région.
Dans le milieu du IIIe siècle, sous le règne de l’Empereur Valérien (253-260), la cité subit des pillages de la part des Scythes.
En 324 ap.J.C. elle fut le siège de la bataille décisive pour le pouvoir entre l’Empereur Constantin I le Grand (305-337) et l’Empereur
Licinius (308-324). La ville fut un moment sur la liste pour la mise en place d’une nouvelle capitale dans la partie orientale de l’Empire Romain de Constantin,
mais ce fut Byzance alors Romanova qui prit le titre.
En 365 ap.J.C., l’Empereur Romain Valens (364-378) détruisit la ville parce qu’elle prit ouvertement le parti de l’usurpateur Procope
(ou Procopius, 365-366) en lui fournissant un appui. Il récupéra une partie des fortifications pour construire une station thermale à Byzance (ou Constantinople).
Plus tard, sous l’ère Chrétienne, elle fut évêché et en 451 ap.J.C., elle accueillit le quatrième concile œcuménique,
le concile de Chalcédoine.
En 602, le Roi Perses Sassanides,
Khosrô II (ou Khusrau ou Khosroes ou Khosro ou Khosrau ou
Khosrow ou Husrav II, 589-628), assiégea la ville et s’en empara. Jusqu’à cette date il était sous la protection de
son ami l’Empereur Maurice (582-602), mais il profita
de l’assassinat de ce dernier par Phocas (602-610) pour attaquer. Il menaça alors directement Constantinople que dirigeait Phocas.
Chalcédoine revint à l’Empire Byzantin l’année suivante, avant d’être à nouveau assiégée (mais non prise)
par les Perses en 617 et 626, puis par mer, par les
arabes, en 678 et 718.
Bibliographie
Pour d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
Pierre-Thomas Camelot :
– Les conciles d’Ephèse et de Chalcédoine : 431 et 451, Histoire des conciles oecuméniques 2, Fayard, impr., Paris, 2006.
Marc Desti :
– Les civilisations Anatoliennes,
PUF, Paris, 1998.
Friedrich Karl Dörner :
– Kalchedon, Der Kleine Pauly (KlP). Band 3, Stuttgart, 1969.
Henri-Louis Fernoux :
– Notables et élites des cités de Bithynie aux époques Hellénistique et Romaine : IIIe siècle av.J.C.-IIIe siècle ap.J.C. : Essai d’histoire sociale,
Maison de l’Orient et de la Méditerranée, Lyon, 2004.
Anna Heller
– Les bêtises des Grecs : Conflits et rivalités entre cités d’Asie et de Bithynie à l’époque Romaine (129 av.J.C.-235 ap.J.C.),
Ausonius, Pessac, 2006 – Diffusion De Boccard, Paris, 2006.
Henry Lenormant :
– La monnaie dans l’antiquité, PUF, Paris, 1878.
Christian Mare :
– Pontus et Bithynia : Die Römischen provinzen im norden kleinasiens, Philipp von Zabern, Mainz, 2003.
Reinhold Merkelbach, Friedrich K. Dörner et Sencer Sahin :
– Die Inschriften von Kalchedon, Inschriften griechischer Städte aus Kleinasien, Bd. 20, Habelt, Bonn, 1980.
Heinrich Merle :
– Die geschichte der städte Byzantion und Kalchedon : Von ihrer gruündung bis zum eingreifen der Römer in die verhältnisse des ostens,
H. Fiencke, Kiel, 1916.
Georges Perrotot, Jules Delbet et Edmond Guillaume :
– Exploration archéologique de la Galatie et de la Bithynie, d’une partie de la Mysie, de la Phrygie,
de la Cappadoce et du Pont, Hildesheim, Olms, 1983.
Adrian Robu :
– Mégare et les établissements mégariens de Sicile, de la Propontide et du Pont-Euxin : Histoire et institutions,
Peter Lang AG, Internationaler Verlag der Wissenschaften, Bern, 2014.
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