Les cités Cariennes :
BargyliaCnideDidymesHéraclée
 

Nous avons besoin de vous

 

 Pour plus de détails voir aussi les autres cités Cariennes :  Alabanda, Alinda, Aphrodisias, Halicarnasse,

Labranda, Mylasa, Stratonicée

 

Bargylia

 


 

Vue d’une partie du site supposé
être les ruines du temple

Situation  et  divers

 
   Bargylia (En Grec : Βαργυλίον, en Latin : Bargylia ou Bargyliæ ou Bargylies) fut une cité Grecque au Sud-ouest de la Turquie, au fond d’un golfe de la mer Égée (Maintenant appelé le lac de Tuzla), à 30 km. au Sud-ouest de Mylasa (ou Milas ou Muğla) et 6 km. au Sud Güllük (au Nord de Bodrum). Strabon (Géographe Grec, v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C) la situe entre Myndos (ou Myndus, environ 20 km. d’Halicarnasse) et Caryande (ou Caryanda, côte Nord de la péninsule de Bodrum).
 
   L’emplacement de Bargylia correspond à la ville Turque moderne de Boğaziçi, dans la province de Muğla. Le lexicographe Grec, Étienne de Byzance (ou Stéphanos Byzántios, VIe s.) cite Bargylia comme l’une des villes côtières de Carie, qu’il nomme Andanos, qui serait son nom original ?. Près de Bargylia on trouve le temple d’Artémis Cindyas. Strabon rapporte une croyance locale, que la pluie tombait autour du temple, mais sans jamais le toucher.
 
   Le 13 Janvier 2015, selon grand journal du pays Hürriyet, le gouvernement Turc mit en vente le site historique de Bargylia pour la somme de 22 millions de livres Turques (8 millions d’euros).

 

  Pour plus de détails voir aussi : La carte de Carie

 
L’histoire…….

 
   Pour les Grecs, dans la légende, la ville est dite avoir été fondée par Bellérophon, en l’honneur de son compagnon Bargylos, qui avait été tué par un coup de pied de son cheval ailé Pégase. Artemis Cindyas et Pégase apparaissent sur les monnaies de Bargylia. En dehors de ces origines mythiques, Bargylia est mentionnée pour la première fois au Ve s. av.J.C, dans une liste des villes qui payaient un tribut à la Ligue de Délos sous la domination Athénienne. Elle faisait partie du district de Carie qui paya un phoros (Nom donné à l’hommage fait à Athènes par les membres de la Ligue) annuel de 1.000 drachmes de 453/2 à 440/439.
 


 

Vestiges d’un bâtiment époque Byzantine
dans le bas Est de la ville

   Le Roi de Macédoine, Alexandre le Grand (336-323) utilisa la ville comme base militaire, après sa conquête de la Carie. Au IIIe siècle Bargylia prit de l’ampleur et dépassa sa voisine Kindia. Puis Bargylia passa sous la domination du Roi Séleucide, Antiochos III Mégas (223-187) qui occupa la région. Pour peu de temps puisqu’à sa chute et au traité de la paix d’Apamée, en 188, elle fut donnée au royaume de Pergame d’Eumène II (ou Eumènès, 197-159), allié des Romains qui y cantonna ses forces navales.
 
   En 201/200 av.J.C, le Roi de Macédoine Philippe V (221-179), avait fait hiverner sa flotte dans la cité et occupé la ville portuaire, lorsqu’il fut bloqué par les flottes de Pergame et de Rhodes. Elle resta sa possession jusqu’à la fin de la Deuxième Guerre Macédonienne (200-197), lorsque Philippe V après avoir été défait (En 197 à la bataille de Cynocéphales) par le Consul Romain Titus Quinctius Flamininus (228-174), dut signer la paix à Tempé, aux conditions imposées par les Romains et se retirer de la ville, et la région redevint propriété de Pergame. .
 
   Aristonicos (ou Aristonikos ou Aristonicus ou Eumène III ou Eumènès III, 133-129), second fils d’Eumène II, à la mort de son demi-frère Attalos III Philométor (ou Attale ou Attalus, 138-133) qui légua son royaume à Rome, s’en servit de base pour son insurrection. Il déclencha une révolte et afin de grossir les rangs de ses partisans, il essaya d’obtenir un soutien en promettant la liberté aux cités Grecques de la côte. Certaines villes se rallièrent à la révolte, mais d’autres par peur des Romains, ne voulurent pas apporter leur assistance. Aristonicos considérant qu’il était désormais le Roi légitime enleva de force ces résistantes. Puis il chercha de l’aide à l’intérieur de l’Asie Mineure avec la promesse de la liberté pour les esclaves et les serviteurs. Malheureusement pour lui tout cela sans succès. Bargylia, comme beaucoup de cités fut incorporée à la Province Romaine d’Asie.
 
   À partir du Ier siècle av.J.C Jusqu’à la fin du IIe siècle ap.J.C, Bargylia frappa sa propre monnaie. Avec l’implantation du Christianisme dans l’Empire Romain, la ville devint un évêché. Dans l’Empire Byzantin, la cité se vit fortifiée de hauts murs, mais finit, comme le reste de l’Asie Mineure dans les mains des Turcs, qui la transformèrent en simple petit village de pêcheurs, Boğaziçi.

 

 

Ruines du mur époque Byzantine

L’archéologie

 
   Dans ce domaine, il y a peu d’informations récentes sur Bargylia, qui n’a jamais connu de fouilles scientifiques. De la ville, seulement quelques ruines dispersées subsistent. On trouve : Les vestiges du temple d’Artémis ; D’un théâtre construit pour une capacité d’environ 3.000 personnes. Certaines parties de la cavea ont été prélevées et utilisées ailleurs comme un matériau de construction ; Ceux d’un petit odéon ; d’une stoa et un aqueduc Romain. Les ruines des murs de la cité Grecque, celles des murs de l’époque Byzantine et des parties de la nécropole.
 
   Sur l’Acropole, sorte de promontoire, à côté du port de Bargylia, se trouvait autrefois un grand monument, un temple de style Corinthien, dont les murs de fondation sont encore debout. Datant de l’époque Hellénistique (entre 200 à 150 av.J.C), il fut dédié au monstre marin Scylla. Au début du XIXe siècle, des voyageurs Européens ont décrit les ruines de Bargylia, comme Charles Thomas Newton, découvreur du Mausolée d’Halicarnasse. Au British Museum à Londres, une sculpture en marbre représentant un torse nu et un monstre mythologique est conservée. Elle date du IIe siècle av.J.C, et vient probablement d’un monument de Bargylia.

 

Vue d’une ruines au
Sud de la cité
Vue des vestiges d’un
sarcophage
Autre vue des ruines
d’un bâtiment
Partie de la voute
sous l’odéon

 
Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
 
Georges Cousin, Charles Diehl :
Inscriptions de Iasos et de Bargylia, Persee, 1989. 
Christelle Fischer Bovet :
Le culte d’Artémis Kindyas à Bargylia d’après trois nouvelles inscriptions hellénistiques : Aspects religieux, politique, social et financier, Éditeur inconnu, Neuchâtel, 2001.
Attilio Mastrocinque :
La Caria e la Ionia meridionale in epoca ellenistica (323-188 a.C.), L’Erma di Bretschneider, Rome, 1979.
Vincenzo Ruggieri, Franco Giordano, Alessandra Acconci et Jeffrey Featherstone :
La Caria bizantina : Topografia, archeologia ed arte : Mylasa, Stratonikeia, Bargylia, Myndus, Halicarnassus, Soveria Mannelli (Catanzaro), Rubbettino, 2005.

 

 

Cnide

 

Situation et divers


 

Vue du site – Les ruines du temple d’Apollon

 
   Cnide (ou Knidos, en Grec : Κνίδος, en Latin : Cnidus) fut une ville portuaire de Carie située dans le Sud-ouest de l’Asie Mineure. Elle était située sur la presqu’île de Datça (environ 35 km. de Datça), qui forme le côté Sud du Golfe de Kerme (ou de Gokova ou de Gokova ou de Kerma), en face de l’île Grecque de Cos (ou Kos). Au IVe siècle av.J.C, Cnide était située sur le site de la moderne Tekir, face à l’île Triopion. Les spécialistes pensent que ce fut à une époque plus tardive (période classique) que la ville fut probablement sur le site à la pointe de la presqu’île de Datça.
 
   Eudoxe de Cnide (408-3552, astronome, géomètre, médecin et philosophe Grec), Ctésias (ou Ktīsías ou Ctesias, Médecin Grec d’Artaxerxès II, historien de la Perse et de l’Inde, mort v.398), qui a écrit sur l’histoire de la Perse, et Sostrate de Cnide (fin du IVe siècle av.J.C.), l’architecte du phare d’Alexandrie sont les plus illustres des habitants de la ville. L’Évêque Ioannes de Cnide participa au Concile de Chalcédoine en 451. En 458, il fut l’un des signataires de la lettre que les Évêques de la province Romaine de Carie, à laquelle Cnide appartenaient, écrivirent à l’Empereur Byzantin Léon I (457-474) après l’assassinat de Proterius d’Alexandrie (Patriarche d’Alexandrie, 451-457). L’Évêque Evander participa au Concile de Constantinople en 553 et l’Évêque Stauratius à celui de Nicée en 787. Cnide est aujourd’hui classée par l’Église Catholique comme un siège titulaire.
 

  Pour plus de détails voir aussi : La carte de Carie

 
L’histoire…….

 
   La plus ancienne trace de la cité remonte à la période Mycénienne (1450-1200), où des documents trouvés à Pylos, en linéaire B, mentionnent des esclaves venus de Cnide. Les fouilles archéologiques n’ont pas permis de certifier cette datation, ce qui fait que jusqu’à aujourd’hui on ne sait pas si le lieu n’aurait pas été habité encore avant, à l’époque Minoenne (V.2200-1450). Selon Hérodote (Historien Grec, 484-v.425 – Histoires I.174), les Cnidiens étaient des colons de Sparte. Cependant, la présence de démiurges (Travailleurs indépendants, juridiquement libres) soutient une fondation, ou une forte influence, de Grecs d’origine Dorique du Péloponnèse, éventuellement des Argiens (d’Argos). D’où le fait que l’on trouve des fois qu’elle fut fondée par le légendaire Triopes.
  


 

Vue du site – Le théâtre

  Elle fit d’ailleurs partie de l’Hexapole Dorienne était (Confédération de 6 cités Doriennes avec : Cos (ou Kos), Halicarnasse et Lindos, Ialissos (Lalysos) et Camiros (ou Kamiros ou Kameiros) sur l’île de Rhodes. Le sanctuaire commun était le Triopon, un temple dédié à Apollon situé sur le promontoire de Cnide. Les jeux Doriens y étaient célébrés. C’est au temple d’Aphrodite de Cnide que se trouvait la célèbre statue de la Déesse réalisée par le sculpteur Praxitèle Praxitèle (ou Praxitélês, sculpteur Grec, v.400-326). Cnide eut de très bonnes relations avec la cité de Naucratis en Égypte et son trésor était localisé dans une maison de Delphes en Grèce.
 
   La ville fut d’abord dirigée par un Sénat Oligarchique, composé de 60 membres, et présidé par un Magistrat, mais il est prouvé, par des inscriptions, que la constitution subit une transformation populaire. La situation Géographique de Cnide fut favorable pour le commerce, et les habitants amassèrent des richesses considérables. Vers 580, ils colonisèrent l’île de Lipari (la plus grande des îles Éoliennes dans la mer Tyrrhénienne au large de la côte Nord de la Sicile), et fondèrent une ville, Nigra, sur l’île de Corcyre (ou Kérkyra ou Kórkyra, aujourd’hui Corfou) dans la mer Adriatique.
 
   Vers 545 av.J.C. Cnide fut soumise par le Roi Perse, Cyrus II le Grand (559-529), lors de son invasion de l’Asie Mineure. En 540, elle fut la résidence du Général Perse Harpage (ou Hárpagos ou Harpagus, dignitaire Mède), au service Cyrus II. Les Cnidiens participèrent ensuite avec les Perses à la bataille de Salamine (29/9/480). Après la défaite des Achéménides à la bataille du cap Mycale en Août (ou Septembre) 479, la cité rejoignit, en 477, la Ligue de Délos. En 413/412, lors de la Guerre du Péloponnèse (431-404) elle se révolta contre l’impérialisme Athénien et se rangea du côté de Sparte, puis de nouveau du côté des Perses.
 
   En 395, Thrasybule (ou Thrasýboulos, v.445-388) poussa les Athéniens à l’alliance avec Thèbes, Corinthe et Argos contre l’éternel ennemi, Sparte. Il commanda alors une flotte pour mettre fin à l’hégémonie de celle-ci dans le monde Grec dans les îles de la mer Égée et les côtes d’Asie Mineure en imposant des régimes démocratiques. En 394, après les deux batailles perdues, bataille de Némée et bataille de Coronée, il dut renoncer à son poste et il fut remplacé part Conon (Général, 444-390). Toujours à la même année, Conon allié avec le Roi de Chypre Évagoras (410-374) et le Satrape Perse Pharnabaze remporta une grande victoire navale sur la flotte de Sparte au large de Cnide, ce qui mit fin aux rêves Spartiates de suprématie en Méditerranée orientale.


 

Autre vue du site

 
   Au IIIe siècle, au cours de l’époque Hellénistique, Cnide fut la possession de l’Empire Ptolémaïque (305-30). Lors de cette période la ville se vanta d’être une école de médecine, cependant, il faut signaler, comme le confirme Vincenzo Di Benedetto (entre autres), que la théorie selon laquelle cette école existait déjà au début de l’âge classique (vers 700 av.J.C comme on trouve souvent) est une extrapolation injustifiée.
 
   Au début de la domination de l’Empire Romain, la cité connut une grande expansion dans la région et devint relativement importante. Les Romains obtinrent assez facilement l’allégeance des Cnidiens qui leur apportèrent leur aide dans leur lutte contre le Roi Séleucide Antiochos III (223-187). Ils les récompensèrent en leur donnant le statut de ville libre. En 190 av.J.C elle tomba sous influence des Rhodiens et ne s’en libéra qu’en 167. En 163 av.J.C, elle envoya une aide à la cité de Calynda (ou Calinda ou Calydna ou Karynda), en Carie, en conflit contre Kaunos (ou Khbide ou Caunus), en Carie également, à quelques kilomètres à l’Ouest de la ville moderne de Dalyan. Selon Pline l’Ancien (Écrivain et naturaliste Romain, 23-79), en 129 av.J.C, elle fut incluse dans la province Romaine d’Asie.
 
   Autour de 67 av.J.C elle fut comme d’autres cités : Colophon, Samos etc … attaquée par des pirates Ciliciens. Elle fut sauvée par le Romain Pompée (106-48) qui avec diverses mesures militaires et politiques redonna à la cité sa position dominante dans la région. Entre 263 et 467 ap.J.C, la ville fut en proie à plusieurs reprises à de forts séismes. Ce qui n’empêcha pas qu’au cours de la période Byzantine, Cnide avait encore une population considérable. Les ruines de la ville contiennent un grand nombre de bâtiments appartenant au style Byzantin et les tombeaux Chrétiens sont fréquents. Au milieu du VIIe siècle, la cité fut détruite par une flotte arabe.

 

L’archéologie


 

Le lion de Cnide

 
   La longueur maximum de la ville était d’environ 1.500 m., et toute la zone intra-muros est toujours parsemés de nombreux vestiges architecturaux. Les murs de l’enceinte de la cité peuvent être retracés sur toute leur longueur et dans de nombreux endroits, en particulier autour de l’acropole, à l’angle Nord-est de la ville, ils sont remarquablement bien conservés. La première connaissance occidentale du site, date de 1812, et est due à une mission de la Société des Dilettanti (ou Dilettanti Society) société savante Britannique.
 
   Puis à des fouilles, exécutées par Sir Charles Thomas Newton, en 1857-1858. Elles permirent d’identifier : L’agora, le théâtre, un odéon, un temple de Dionysos, un temple des Muses, un temple d’Aphrodite et un grand nombre de bâtiments mineurs. À cette même période fut également dressé clairement le plan général de la ville.
 
   La plus célèbre statue du sculpteur Praxitèle (ou Praxitélês, sculpteur Grec, v.400-326), l’Aphrodite, fut faite pour Cnide. Come nous le précise Léonard Closuit, elle ne nous est pas parvenue, mais des copies tardives existent dont la plus fidèle est aujourd’hui au musée du Vatican. Dans une enceinte du temple, Sir Newton mis au jour la belle statue assise de Déméter de Cnide, qu’il envoya au British Museum.
 
   En 1858, à environ 5 km. au Sud-est de la ville, Sir Newton et une équipe d’archéologues Britanniques mirent également au jour les ruines d’un magnifique tombeau avec un lion colossal sculpté dans un bloc de marbre du Pentélique (Montagne située en Attique, au Nord-est d’Athènes), de 6 m. de Haut sur 3 m. de long. Comme nous le précise Ian Jenkins, il était censé commémorer la grande victoire navale, la bataille de Cnide en 394 av.J.C. Le Lion de Cnide est aujourd’hui dans la grande cour du British Museum.
 

Autres vues du site et du lion

 
Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
 
Hansgeorg Bankel :
Knidos. Neue forschungen im stadtgebiet, Nürnberger Blätter zur Archäologie 6, Nürnberg, 1991.
Knidos. Der hellenistische rundtempel und sein altar, pp : 51-71, Archäologischer Anzeiger, 1997.
Dietrich Berges et Johannes Nollé :
Knidos : Beiträge zur geschichte der archaischen stadt, Philipp von Zabern, Mainz am Rhein, 2006.
Wolfgang Blümel :
Die Inschriften von Knidos. Band 1, Habelt, Bonn, 1992.
Christine Bruns-Özgan et Osman Eravşar :
Knidos : Ein führer durch die ruinen, Selçuk Üniversitesi Fen-Edebiyat Fakültesi Klasik Arkeoloji Bölümü, Konya, 2002.
Herbert A.Cahn :
Knidos. Die münzen des 6. und des 5. jahrhunderts vor Christus, de Gruyter, Berlin, 1970.
Paul Cartledge :
The Greeks : Crucible of civilization, TV Books, New York, 2000.
Léonard Closuit :
L’Aphrodite de Cnide : étude typologique des principales répliques antiques de l’Aphrodite de Cnide de Praxitèle, L. Closuit, Martigny, 1978.
Nancy Demand :
Did Knidos really move? The literary and epigraphical evidence, pp : 224–237, California studies in classical antiquity 20, N°2, 1989.
Vincenzo Di Benedetto !
Cos e Cnido, Hippocratica : Actes du Colloque hippocratique de Paris, 4-9 septembre 1978, Centre National de la Recherche Scientifique, Paris, 1980.
Ian Jenkins :
The lion of Knidos, British Museum, London, 2008.
Theodor Kraus :
Die Aphrodite von Knidos, W. Dorn, Bremen, 1957.
Dominique Lenfant :
Ctésias de Cnide. La Perse, l’Inde, autres fragments, Les Belles lettres, Paris, 2004.
Johannes Ilberg :
Die Ärzteschule von Knidos, Hirzel, Leipzig, 1925.
Christine Mitchell Havelock :
The Aphrodite of Knidos and her successors : A historical review of the female nude in Greek art, University of Michigan Press, Ann Arbor, 1995.
Sir Charles Thomas Newton et Richard Popplewell Pullan :
– A history of discoveries at Halicarnassus, Cnidus and Branchidæ, Collection europeanlibraries Oxford University, Day & son, 1862.

 

 

Didymes

 


 

Vue du site avec le temple d’Apollon

Situation et divers

 
   Didymes (ou Didyma, en Grec : Δίδυμα) fut une cité de Carie dans l’Ouest en Asie Mineure. Les ruines de Didymes sont situées à une courte distance au Nord-ouest de la moderne Didim dans la Province d’Aydin, en Turquie. En fait Didymes était située près de la ville portuaire de Milet à 17 km. plus au Nord. Son site est très lié à celui de cette dernière d’où, depuis son port de Panormos, l’accès ordinaire dans Didymes se faisait par la voie maritime. Mais au VIe siècle av.J.C., une route, voie sacrée longue de 6 km., fut construite et empruntée par les pèlerins et les processions afin de relier les deux cités et le sanctuaire. Car Didymes était renommée dans le monde hellénique, plus encore que Delphes, pour son oracle et son sanctuaire d’Apollon Philésios, aujourd’hui Didim (en Turquie). 
 
   L’origine du nom de la cité est controversée. Il vient soit du temps avant de la colonisation Grecque de la côte Ouest de l’Anatolie. Soit, comme beaucoup de spécialistes le pensent, d’un terme de la langue Grecque (Δίδυμοι Didymoi) que les Grecs associaient au signe des Gémeaux et aussi aux jumeaux Apollon et Artémis. Opinion déjà présentée à l’époque par Lucien de Samosate (ou Lucian ou Lucianus Samosatensis, Rhéteur et satiriste de Commagène, v.120- † après 180 ap.J.C) selon qui l’oracle d’Apollon, établi à Didymes, n’était ainsi nommé que par allusion aux Gémeaux du ciel. Dans le Sud-est du Péloponnèse, l’Argolide, il existe aussi un endroit où deux collines, avec deux pics, sont nommées Didymes. Peut-être le nom fut-il repris de ce nom de lieu dans le cœur de la Grèce ?. Enfin Rudolf Herzog Von Wilamowitz-Moellendorff suggère qu’il y est une connexion avec Cybèle Dindymène “Cybèle du Mont Dindymon”.
 

  Pour plus de détails voir aussi : La carte de Carie

 


 

Vue de la cour intérieure du temple

L’histoire…….

 
   Hérodote (Historien Grec, 484-v.425) et Pausanias (Géographe Grec, v.115-v.180) nous indiquent que les Ioniens arrivèrent au cours du I millénaire av.J.C. et assimilèrent un culte et un sanctuaire déjà existants, où l’on vénérait la Déesse Nature, ce que l’archéologie n’a pu confirmer. La légende rapporte que ce fut en ce lieu de l’oracle que Léto aurait conçu de Zeus son fils Apollon. Plus tard, Apollon serait apparu à un berger local nommé Branchos et lui aurait conféré le don de voyance. C’est de ce berger que se réclamaient les Branchides, clan de Prêtres et de donateurs qui exercèrent leur autorité sur le sanctuaire depuis le VIIe siècle av.J.C. jusqu’aux Guerres Médiques (499-479). Par la suite, les Prêtres furent choisis parmi les familles les importantes de Milet.
 
   Hérodote rapporte qu’après l’effondrement du soulèvement des cités Ioniennes, dont la Carie faisait partie, et la chute de Milet en 494, le Roi Perse Darius I (522-486) se livra au pillage et incendia le temple et l’oracle de Didymes. Strabon (Géographe Grec, v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C) et Pausanias rapportent que le Roi suivant, Xerxès I (486-465) détruisit le sanctuaire de Didymes après sa défaite à la bataille de Platées, en Août 479. Les Branchides auraient alors volontairement transmis au Roi le trésor du temple et se seraient enfui avec lui. Les fouilles archéologiques n’ont permis de retrouver aucune trace d’incendies correspondant à ces deux dates.
 
   On pense que ce fut à partir de vers 325 av.J.C, que le sanctuaire passa sous la dépendance de Milet, qui donna l’ordre de la reconstruction du temple d’Apollon et nomma des fonctionnaires annuels aux fonctions de Prêtres et de serviteurs de l’oracle et sacrificateur. À l’époque Romaine, en 100/101 ap.J.C., l’Empereur Trajan (98-117) fit réparer et paver la voie sacrée et l’aire du sanctuaire, tandis qu’Hadrien (117-138) y fut lui-même oracle. Le culte prit fin au IVe siècle. Didymes fut érigé en évêché par l’Empereur Justinien I (527-565). Le sanctuaire fut endommagé par des séismes aux VIIe et XVe siècles, ce dernier causant l’abandon de la colonie, qui ne se repeupla qu’au cours du XVIIIe siècle. Depuis cette époque le sanctuaire est un lieu d’études archéologiques, d’abord de la part d’équipes Anglaises, puis Françaises et enfin Allemandes. De ce fait, diverses pièces du temple se trouvent conservées au British Museum, au musée du Louvre et au Pergamon Museum de Berlin.

 


 

Vue de l’amphithéâtre

L’archéologie

 
   Le monument le plus important du site est sans aucun doute le temple d’Apollon. De par ses dimensions, 118 m. × 60 m., il ne peut être comparé qu’à l’Héraion de Samos et l’Artémision d’Éphèse. Il compte parmi les plus grands bâtiments de l’Antiquité et les mieux conservés de nos jours. Ce temple Hellénistique eut deux prédécesseurs à l’époque archaïque. Un construit vers 700 av.J.C. et le second au cours du VIe siècle av.J.C. Ce dernier étant déjà bordé de portiques soutenus par des colonnes. Le temple du VIe siècle possédait une cella (sanctuaire) d’environ 42 m. x 20 m. précédée d’un pronaos (Espace situé devant le temple, désigne le vestibule ou l’entrée). Le péristyle (Galerie de colonnes faisant le tour extérieur ou intérieur d’un édifice) était fait d’une double rangée de colonnes hautes de 15,45 m. avec une architrave (ou épistyle, partie de l’entablement des colonnes) Ionique sculptée.
 
   La statue de culte en bronze fut l’œuvre de Kanachos de Sicyone. Selon plusieurs chercheurs, dont Kostas Papaioannou, la dernière partie de la voie sacrée était bordé de statues de lions couchés, de sphinx, de Prêtres assis et se terminait par une vaste esplanade où les pèlerins déposaient leurs offrandes. Ce temple archaïque est assez mal connu, puisqu’il se trouve enfoui sous l’édifice Hellénistique. Il en subsiste quelques vestiges, visibles dans la cour intérieure de ce dernier. La construction du grand temple Hellénistique que l’on peut voir de nos jours commença vers 330 av.J.C., après la visite d’Alexandre le Grand (336-323) en 334 av.J.C. et le rattachement du sanctuaire à la cité de Milet. Il fut réalisé par les architectes : Daphnis de Milet et Paionios d’Éphèse.


 

Vue du grand escalier

 
   Le temple bénéficia ensuite de larges dons de la part des premiers souverains Séleucides, Séleucos I (305-280) et son fils et successeur Antiochos I (280-261) et sa mère Reine Apama I. Louis Robert pense que ce fut vraisemblablement en partie sur la suggestion de leur Général et homme de lettres Démodamas, originaire de Milet. À la fin du IIIe siècle av.J.C. le chantier est interrompu. La construction se poursuivit ensuite de manière irrégulière pendant près de quatre siècles selon William B.Dinsmoor. Malgré six siècles de travaux, le temple ne fut jamais achevé. Strabon (Géographe Grec, v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C) rapporte que le temple, en raison de sa taille, n’était pas couvert. De fait, les galeries extérieures n’ont jamais reçu de toiture, et l’on constate que le dernier ravalement des murs n’a jamais été exécuté.
 
   Le temple, flanqué de deux portiques hypostyles, présente 10 × 21 colonnes extérieures et 8 × 19 colonnes internes. On comptait en tout 120 colonnes Ioniques, immenses, d’une hauteur de 19,70 m. Au-dessus, l’architrave était entièrement ornée de motifs sculptés de végétaux, lions et têtes de Gorgones, dont l’une se trouve aujourd’hui visible, au sol près de l’entrée. Après avoir traversé la galerie périphérique, on arrive au prodomos dodécastyle (vestibule à 12 colonnes). À l’intérieur du temple, du côté du portail s’ouvrent deux tunnels voûtés qui constituent les deux seuls accès à la cour intérieure. Dans la partie Ouest de la cour se trouvent les fondations d’un bâtiment de 14,23 m. × 8,24 m., qui servait de protection cultuelle à une source d’eau douce. Sur le côté Est, entre les deux galeries du tunnel, un escalier de 24 marches conduit à un mur à trois portes (Trithyron). Derrière elle se trouve une salle à deux escaliers opposés, ainsi que le Grand Portail. Des dessins du chantier ont été découverts en 1979. Il s’agit de plans de mise en place des colonnes, charpentes et autres éléments architecturaux. Des dessins de grandes dimensions apparaissent gravés sur les murs, tracés à la règle et au compas sur des surfaces allant jusqu’à 25 m.

 

Autre vue de la grande cour La voie processionnelle Vue des colonnes du temple Tête de méduse du temple
au-dessus de l’architrave
Chapiteau d’angle à tête de
taureau du temple

 
Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
 
Paul Cartledge :
The Greeks : Crucible of civilization, TV Books, New York, 2000.
William B.Dinsmoor :
The architecture of ancient Greece : An account of its historic development, Batsford, 1975.
Lothar Haselberger :
Bericht über die arbeit am jüngeren Apollontempel von Didyma, pp : 90–123, Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts 33, Abteilung Istanbul, 1983,
Bernard Haussoullier :
Études sur l’histoire de Milet et du Didymeion, E. Bouillon, Paris, 1902.
La Voie sacrée de Milet à Didymes, E. Bouillon, Paris, 1921.
Kostas Papaioannou, Jean Bousquet, Jean Ducat, Gilles Touchais et Pierre Vidal-Naquet :
L’art Grec, Éditions Citadelles & Mazenod-Editio, Paris, 1993.
Emmanuel Pontremoli et Bernard Haussoullier :
Didymes : fouilles de 1895 et 1896, E. Leroux, Paris, 1904.
Olivier Rayet :
Inscriptions inédites trouvées a Milet, Didymes et Héraclée du Latmos et aujourd’hui conservées au Louvre, Didier et Ce, Paris, 1998.
Louis Robert :
Documents d’Asie mineure, Ecole Française d’Athènes, De Boccard, Paris, 1987.
Félix Sartiaux :
Villes mortes d’Asie Mineure : Pergame, Éphèse, Priène, Milet, le Didymeion, Hiérapolis, Hachette & Cie, Paris, 1911.
Ahmet Sinanoglu :
Didyme, Milet, Priène, Hakan Ofset, cop. 1995.
Cemil Toksöz :
Les anciens sites de l’Anatolie occidentale, Zafer Ofset Reprodüksiyon, Istanbul, 1974.
Klaus Tuchelt :
Branchidai – Didyma : Geschichte, ausgrabung und wiederentdeckung eines antiken Heiligtums 1765 bis 1990, Philipp von Zabern, Mainz am Rhein, 1991.
Rudolf Herzog Von Wilamowitz-Moellendorff :
Das panhellenische fest und die kültlegende von Didyma, München, 1905.
Theodor Wiegand, Hubert Knackfuss, Albert Rehm et Richard Harder :
Didyma, Staatliche Museen zu Berlin, Gebr. Mann, Berlin, 1941.

  

 

Héraclée  du  Latmos

 


 

Vue d’une partie du site avec le lac Bafa

Situation et divers

 
   Héraclée du Latmos (ou Héraclée sous le Latmus, en Grec : ‘Hράκλεια Λάτμ, en Latin : Héraclée ad Latmum) fut une cité de Carie. Elle se situe sur la rive Nord-est du lac Bafa, dans le district de Milas, dans la province de Muğla. Les ruines de l’ancienne ville sont aujourd’hui le village Kapıkırı. La ville fut appelée Latmos du nom antique du massif montagneux qui la dominait à l’Est (En Grec : Λάτμος, en turc : Beşparmak Dağı, Monts des cinq doigts ou Monte di Palatschio). Dans les temps anciens se trouvaient proche de la cité des carrières de marbre.
 
   Pendant l’antiquité le lac Bafa était un golfe de la mer Égée. Les alluvions amenées par le fleuve Méandre en ont obstrué au fil du temps l’entrée et ont formé le lac actuel. Héraclée se trouve maintenant à plusieurs kilomètres de la côte. Au Ier siècle ap.J.C, c’était encore un golfe et d’après Strabon (Géographe Grec, v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C) Héraclée était un port qui possédait un bon mouillage. Le niveau du lac s’est élevé depuis l’antiquité, il est maintenant de plusieurs mètres au-dessus du niveau de la mer de sorte qu’une partie des vestiges de la ville se trouvent sous les eaux. À cette même époque la ville de Milet était à l’entrée du golfe sur une péninsule.
 

  Pour plus de détails voir aussi : La carte de Carie

 

L’histoire….

 
   Les premières traces d’habitation sur le site remontent à vers 1000 av.J.C. La tradition fait qu’Héraclée fut un port construit par les Ioniens au Vie siècle sur ce village déjà existant. Vers 545 av.J.C. Héraclée fut soumise, comme toute la région, par le Roi Perse, Cyrus II le Grand (559-529), lors de son invasion de l’Asie Mineure. De 499 à 494, Héraclée prit part, avec Milet et d’autres villes Grecques de la région, à la révolte contre les Perses, maître de toute l’Anatolie au Ve siècle av.J.C. Après 494 la ville devint un membre de la Ligue de Délos sous la domination Athénienne. avec une contribution minimale d’un talent par an, ce qui reflète sa puissance économique. Puis elle retomba sous la domination Perse et elle fut intégrée à la satrapie de Carie.
 
   Le Roi Perse, Artaxerxès II Mnémon (404-359), délégua le gouvernement de la province au Satrape, Hécatomnos (ou Hekatomnus ou Hécatomnus ou Hékatomnus de Mylasa ou Hekátomnôs, en Grec : ‘Eκάτoμνως, 391-377). Ce dernier institua une dynastie, dont il est l’éponyme, les Hécatomnides qui régnèrent sur la Carie jusqu’à sa conquête par Alexandre le Grand (336-323) en 334 av.J.C.


 

Vue d’une partie du site avec le lac Bafa

 
   Son fils, Mausole (ou Maussollos ou Maussolus ou Maúsôlos, en Grec : Μαύσωλος, 377-353), depuis sa capitale Halicarnasse, projetait de prendre Héraclée du Latmos. Pour arriver à ses fins il usa d’un stratagème car la ville avait la réputation d’être difficile à prendre. Le Roi feignit de se lier d’amitié avec les Latmiens. Il leur rendit les otages que son frère cadet Hidriée avait pris lors d’une bataille, et il se constitua une garde de Latmiens, comme si ceux-ci étaient les seules personnes en qui il pouvait avoir confiance. S’étant ainsi assuré de leur estime, il pria Latmos de lui donner encore trois cents hommes pour renforcer sa garde.
 
   Les Latmiens lui envoyèrent sans problème. Mausole marcha avec eux et le reste de son armée, et prit la route de Pygèle. Comme il passait auprès de Latmos, les habitants de la ville sortirent pour voir l’armée. Mausole avait posté la nuit précédente des troupes nombreuses en embuscade. Elles surprirent la ville qu’elles trouvèrent vide, et les portes ouvertes et toute l’armée put entrer et s’emparer de la cité. Entre 323 et 313 un traité d’union physique et politique fut conclu entre Héraclée et Halicarnasse.
 
   Toute la Carie tomba complètement sous l’autorité d’Alexandre le Grand vers 300 av.J.C. Il semble qu’à cette époque la ville fut reconstruite à environ 10 minutes de l’ancienne et ce serait à cette époque qu’elle aurait pris le nom d’Héraclée étant avant connue sous celui de Latmos. La date exacte et la paternité pour ce nouvel établissement sont toujours en litige. Certains spécialistes pensent que pour un court laps de temps les deux villes ont coexisté. Lors de la domination Macédonienne de l’Asie Mineure, la cité bénéficia d’avantages de la part de Pleistarchos (ou Pleístarkhos), un frère de Cassandre (Régent 317-306/305, Roi 301-297) et de Démétrios I Poliorcète (294-287). Pleistarchos fit d’Héraclée la capitale de la province qu’il gérait pour son frère. La cité aurait alors changée de nom pour s’appeler Pleistarcheia ?. Cette affirmation est également très contestée.
 
   La cité suivit l’histoire de la région et devint la possession de l’Empire Séleucide, jusqu’au règne du Roi Antiochos III Mégas (223-187). Ce fut lors de cette période Hellénistique que la ville connut son apogée. Après la chute d’Antiochos III face aux Romains Héraclée changea une nouvelle fois de propriétaire. Fidèle de Rome elle obtint au début du IIe siècle av.J.C. le statut de ville libre. Commença alors un nouvel âge d’or pour la cité. En 133 elle fit partie de la province Romaine d’Asie. Toutefois la cité ne gagna pas ni les faveurs ni le financement impérial ou sénatorial. Seules, des petits thermes Romains changèrent le paysage urbain hellénistique de la cité. Plus tard, avec la coupure de l’accès à la mer, la cité perdit de son importance au profit de Milet. Cependant, même isolée elle resta la deuxième plus grande ville dans la province de Carie. Lors de la période Romaine, Héraclée devint un centre Chrétien important. Au VIIe siècle ap.J.C, ce fut un évêché. Le mont Latmos se couvrit de monastères et des moines Ascétiques s’y retirèrent. Les ruines d’un monastère Byzantin s’élèvent sur l’île en face du village.

 


 

Vue des ruines du monastère
Byzantin dans l’île sur  le lac Bafa

L’archéologie

 
   La ville fut construite, dans sa partie Sud, sur le plan hippodamien, comme à Milet. Les ruines d’Héraclée, non immergées, sont dispersées dans le village moderne de Kapırıkı qui fut construit directement sur le site et qui possède des ruines des périodes Hellénistique et Romaine et est dominé par un fort Byzantin. On y trouve : Des temples, un théâtre, une agora, un bouleutérion, etc… Le temple d’Athéna, dont les murs de la cella sont bien préservés, se tient sur un promontoire dominant le lac. Au Sud du site, le sanctuaire d’Endymion est assez bien préservé. Il fut creusé dans le rocher ente le village et le lac. L’agora est de période Hellénistique et mesure 60 m. x 130 m. Le mur de soutènement au Sud, est bien préservé. Au Nord-ouest du temple, au-delà de l’agora, le bouleutérion à un plan semblable à celui de Priène, un rectangle avec des sièges sur trois côtés.
 
   Les fortifications de la cité, érigées par le Roi d’Halicarnasse Mausole vers 280 av.J.C., ont une longueur de 6,5 km. et 65 tours ont été identifiées. Une partie du système de défense est encore bien visible, notamment quelques poternes. Les murs montent dans la montagne à plus d’un km de la rive du lac et comme le précise Isabelle Pimouguet-Pédarros, semblent démesurés par rapport à la taille de la ville. Sur un cap rocheux qui s’avance dans le lac à 500 m. au Sud du village, à l’extérieur de la muraille, fut mise au jour une nécropole dont les tombes sont creusées dans la roche. Certains tombeaux et sarcophages ont été submergés par la montée des eaux du lac depuis l’Antiquité. On peut aussi voir sur le site les ruines d’un monastère Byzantin, sur l’île qui se trouve en face du village. Le nymphée et le théâtre ont presque totalement disparu. Trois autres temples, non identifiés, sont également très en ruine.

 

Autre vue des ruines
du monastère
Ruines du temple d’Athéna Partie des fortifications Ruines du théâtre
entre les oliviers

 
Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
 
Paul Cartledge :
The Greeks : Crucible of civilization, TV Books, New York, 2000.
Albert Distelrath :
Siedeln und Wohnen in einer Ruinenstätte. Ein denkmalpflegerisches Konzept für Herakleia am Latmos, Ege Yayınları, Istanbul, 2011.
Oliver Hülden :
Pleistarchos und die Befestigungsanlagen von Herakleia am Latmos, pp : 382–408, Klio 82; 2000.
Fritz Krischen :
Die befestigungen von Herakleia am Latmos (Milet; Bd. 3,2), Verein Wissenschaftlicher Verleger, Berlin, 1922.
William L.MacDonald :
Herakleia under Latmos, Caria, Turkey, The Princeton Encyclopedia of Classical Sites, Princeton University Press, Princeton, 1976.
Anneliese Peschlow-Bindokat :
Feldforschungen im Latmos. Die karische Stadt Latmos (Milet Bd. 3, 6); de Gruyter, Berlin; 2005.
Herakleia am Latmos. Stadt und Umgebung (Homer archaeological guides; Bd. 3), Homer Kitabevi, Istanbul, 2005.
Isabelle Pimouguet-Pédarros et Évelyne Geny :
Archéologie de la défense : Histoire des fortifications antiques de Carie (époques classique et hellénistique), Presses universitaires Franc-Comtoises, Paris, 2000.
Olivier Rayet :
Inscriptions inédites trouvées a Milet, Didymes et Héraclée du Latmos et aujourd’hui conservées au Louvre, Didier et Ce, Paris, 1998.
Theodor Wiegand :
Der Latmos, Staatliche Museen (Berlin / 1830-1949), Milet, Ergebnisse des Ausgrabungen und Untersuchungen seit dem Jahre 1899, G. Reimer, Berlin, 1913.
Michael Wörrle :
Pidasa du Grion et Héraclée du Latmos : Deux cités sans avenir, Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, PERSEE, 2003.

 

 
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