Statue de Cyrus II – Parc olympique de Sydney |
Son origine
Cyrus II le Grand (ou Ciro ou Kyros, en Perse
ancien : Kūruš, en Perse moderne : کوروش بزرگ
Kurosh E-Buzurg ou کوروش کبیر
Kurosh E-Kabeer “Kurosh le Grand“, en Grec :
Κῦρος B’ Kȳros, en
Babylonien et
en Élamite : Kuraš, en
Araméen :
Kurin, en Hébreu :
כורש : Kores, en Latin : Cyrus)
fut aussi connu sous le nom de Cyrus l’Ancien. Il fut le fils
du Roi Achéménide
d’Anshan,
Cambyse I (ou Kambūjiya, 600-559)
et de la Reine Mandane, la fille du Roi des Mèdes,
Astyage (585-550/49). En ce qui concerne sa date de
naissance le moins que l’on puisse dire c’est que l’on soit loin d’un consensus entre les spécialistes.
La plupart des sources donnent soit : 600 ou 599 ou 576 ou 575 ou 560.
Des preuves d’un texte en cunéiforme suggèreraient
plutôt 576, mais, une majorité d’historiens semble privilégier la date de 575. Par conséquent, une réponse définitive est loin d’être donné.
On sait peu de chose sur les premières années de sa vie, car il y avait seulement quelques sources connues et elles ont été
endommagées ou perdues. De plus beaucoup de légendes entourent cette période (Voir
ci-dessous).
On ne sait pas pourquoi
Cambyse I
laissa son trône à son fils en 559, mais il l’épaula dans sa lute pour la
libération des
Perses
d’Anshan. Il fut d’ailleurs blessé à la
bataille de la frontière Persane en 351, où il mourut. Cependant, Cyrus II n’était pas encore un souverain indépendant. Comme ses
prédécesseurs, il dut reconnaître la suzeraineté du Roi des Mèdes,
Astyage, dernier Roi de l’Empire
Mède et de plus son grand-père. Au début il accéda au pouvoir uniquement
sur le trône d’Anshan, puis, surement vers 549,
il devint aussi Roi de Parsumash (ou Parsamash ou Parsumaš), son petit cousin Arsamès se désistant pour lui. Roi des
Perses, avec l’aide de son Général
Harpage (ou Harpago ou Arbaku), au cours de l’été 553, il se révolta contre
Astyage. Plusieurs batailles importantes eurent lieu, la
bataille d’Hyrba (Hver 552), la
bataille de la frontière Persane (551) etc…
Après trois années de durs combats, lors de la bataille de Pasargades, en 550,
les soldats de l’armée d’Astyage se mutinèrent et se rendirent à l’ennemi.
Astyage fut vaincu et Cyrus II prit et la capitale
Mède,
Ecbatane.
Astyage fut le dernier Roi des
Mèdes, Cyrus II se proclamant
“Roi des Mèdes et des Perses” qui furent de ce fait désormais liés.
Après la prise d’Ecbatane
sans effusion de sang, Cyrus II obtint à partir de 549, la soumission des principautés et des régions qui
appartenaient auparavant aux
Mèdes. Il s’agit notamment probablement
de la Parthie et
des régions au Sud du lac Ourmia dans le Zagros.
Son règne
La campagne d’Asie Mineure
Par sa victoire sur les
Mèdes, Cyrus II ajouta à son Empire naissant
celui déjà important que possédaient ces derniers. Maître de la Perse, de la
Médie, de
l’Assyrie
et de l’Ourartou,
Cyrus II se tourna vers le riche plateau
Anatolien. Il ne
voulut pas attaquer la Lydie,
le puissant royaume d’Asie Mineure,
en vertu d’un traité signé par les
Mèdes et scellé par le mariage de son grand-père
Astyage
avec Aryenis, la fille du Roi de Lydie,
Alyatte II (610-561) qui stipulait
que le fleuve Halys était établi comme frontière entre les deux royaumes. Bien conscient également
que du fait que ce dernier était allié avec les
Babyloniens
et les Égyptiens, il ne pouvait pas gagner
contre tous ces adversaires en même temps. Cyrus II décida alors d’isoler la
Lydie, la coupant de ses alliés éventuels.
Il envahit la Haute-Mésopotamie,
territoire contrôlé par les
Lydiens,
et profitant de l’incapacité d’intervenir par les
Babyloniens,
il obtint pacifiquement la vassalité de la
Cilicie,
puis il prit la
Cappadoce
et l’Arménie.
Cyrus II |
Selon
Hérodote (Historien
Grec, 484-425), le Roi de
Lydie,
Crésus (561-547/6)
partit alors avec son armée pour la
Cappadoce, afin d’ajouter ce
pays à son royaume et aussi peut-être par désir de venger son beau-frère
Astyage. Il
fut encouragé dans son action par une prophétie de l’oracle de
Delphes, qui
lui avait prédit qu’après une bataille contre les Perses
un grand royaume s’effondrerait et il lui conseillait de trouver des alliés. On
ne connait pas la date exacte, mais ce fut probablement vers 547, que
Crésus, aidé
du Pharaon Égyptien,
Amasis (570-526) et des
Grecs, notamment
Sparte avec qui il noua un traité d’alliance
militaire, entra en conflit avec le Roi Perse. En Septembre
547, il franchit le Halys et s’empara de la forteresse Perse de Pteria (ou
Teiria ou Ptérie). La
bataille de Pteria fut une impasse, les deux parties accusèrent
de lourdes pertes. Lorsque Cyrus II apprit la violation du traité par le
Lydien, le prétexte fut trop beau,
il contre-attaqua et remonta le cours de l’Euphrate.
Il proposa à
Crésus de se rendre et de
devenir Satrape de
Lydie, autrement dit d’accepter
la domination Perse, mais
il se heurta au refus de se soumettre du Roi de
Lydie.
Après plusieurs échecs militaires, Cyrus II s’empara de
Harran et
affronta la cavalerie Lydienne.
Il défit la coalition Lydienne à
bataille de Thymbrée,
ces derniers étant désemparée par les chameaux de l’armée
Perse, mais
Crésus, qui ne s’avouait pas vaincu, fit marche arrière, sans se rendre. L’hiver étant venu, il démobilisa son
armée en espérant pouvoir profiter de la mauvaise saison pour mettre sur pied une armée encore plus puissante.
Malheureusement pour lui, Cyrus II lança son offensive en plein hiver. Après de nombreuses batailles,
il finit par forcer
Crésus à se réfugier dans sa capitale,
Sardes, qui tomba après
quatorze jours de siège, le Roi fut fait prisonnier et envoyé à
Ecbatane. Cyrus II laissa la vie sauve à
Crésus, lui attribuant les revenus
d’une ville de la côte pour maintenir son train de vie. L’oracle de
Delphes ne s’était pas trompé,
un grand royaume était tombé, mais cette erreur de jugement de
Crésus,
qui avait pensé que ce serait celui de son ennemi, entraîna la chute du royaume de
Lydie qui devient une province
Perse rattachée à la IIIe
satrapie de l’Empire
Achéménides.
Depuis quelques temps, l’historiographie traditionnelle
de cette période, basée presque exclusivement sur les indications
d’Hérodote, a été l’objet de
critiques et de révision de la part des spécialistes, comme Joachim Oelsner et Robert Rollinger. Les chercheurs se basent
sur une lecture plus précise des sources
néo-Babyloniennes
(La chronique de
Nabonide). Ces études ont tendance à retarder de quelques années la conquête finale de la
Lydie et de donner 547
comme date pour la conquête de l’Ourartou,
dans le Nord de l’Anatolie,
qui était probablement un vassal des
Mèdes.
Ce que raconte l’histoire d’Hérodote,
doit donc être pris avec prudence.
Guerrier Perse |
La conquête des cités Grecques
Les cités
Grecques
d’Asie Mineure, qui étaient sous la
domination Lydienne, refusèrent quant à
elles de se rendre, Cyrus II s’apprêtait à mâter cette rébellion lorsque des révoltes en Asie centrale
l’obligèrent à rentrer en urgence à
Ecbatane. Il confia la charge de lever
les tributs d’Asie Mineure à un
Lydien, Paktyès. Celui-ci se révolta,
rassembla les
Lydiens et marcha sur
Sardes.
Cyrus II envoya alors une armée commandée par
le Général Mazarès pour réprimer la révolte. Mazarès finit par capturer Paktyès et mit complètement l’armée
Lydienne sous
son commandement.
En 546, Cyrus II demanda à Mazarès de s’attaquer aux colonies
Ioniennes du littoral
d’Asie Mineure,
jugées trop neutres dans le conflit. La première,
Milet, accepta la reddition
sans combattre et elle signa un traité avec Cyrus II, ce qui lui permit d’être épargnée et autorisée à conserver
une certaine indépendance, mais les autres ne se laissèrent pas mâter facilement.
Mazarès pilla Priène
et
Magnésie du Méandre où il réduit la population en esclavage. Mazarès décéda peu de temps après cette période et Cyrus II
envoya Harpage
(ou Harpago ou Arbaku) pour achever la conquête. Ce dernier prit
Smyrne,
Phocée, puis chaque cité continentale
Ionienne.
Le Roi mit près de cinq ans, jusqu’en 541, à assiéger et battre une a une ces cités.
Les
Cariens se rendirent presque
sans combattre, sauf Pedasa. Les habitants de la ville
Lycienne de
Xanthos
furent exterminés dans la lutte contre les forces d’Harpage jusqu’au dernier homme, après que
les Perses aient brûlé
la ville et ses trésors.
Ces villes, enrichies par le commerce, avaient une position stratégique pour le Roi
Perse, car elles assuraient aussi la possession de la côte Égéenne.
Leurs ports étaient le point de départ des grandes routes qui traversaient l’Iran et permettaient une liaison avec le monde
Grec. Cyrus II sut exploiter l’incapacité de ces villes à monter une défense commune et y
trouva, de plus, l’appui des riches marchands.
La campagne contre les Chaldéens
Maintenant maître de
l’Asie Mineure, Cyrus II
se tourna vers la
Mésopotamie. Il s’attaqua aux
Chaldéens de
Babylonie, profitant que leur
souverain,
Nabonide (ou Nabounaid, 556 ou 555-539) était affaibli par des conflits intérieurs suscités par sa politique religieuse.
Ce dernier avait décidé de quitter
Babylone et de s’exiler dans l’oasis de
Teima, dans le Hedjaz (Arabie), où s’élevait un sanctuaire au Dieu Sîn, pour y établir une capitale, son fils
Balthazar
(ou Bêl-Shana-Usur ou Bêl-Shar-Utsur ou Belshazzar, il doit ce nom
Balthazar ou Belshazzar à la Bible, Livre de Daniel) assurant la régence.
Mais, cette absence de près de dix ans avait rendu
Nabonide impopulaire auprès des Prêtres de Mardouk et par
une partie de la population. Contient du danger que représentait Cyrus II en 543/542,
Nabonide revint pour faire face à la
montée en puissance de l’Achéménide. Désirant rebâtir le
temple de Sin (ou Sîn) à
Harran, aux mains des
Mèdes depuis 610, il fit mine
d’être dévoué aux Perses et
appela Cyrus II pour obtenir son aide. Après que les
Mèdes aient évacué
Harran, il fit reconstruire
le temple de la ville. Mais Cyrus II envahit le territoire de
Nabonide et marcha sur
Babylone.
Dans le même temps, après son départ de
Sardes, Cyrus II avait
aussi dirigé ses armées vers la partie orientale de son Empire.
Malgré l’acte d’allégeance des peuples d’Asie centrale après le renversement
d’Astyage, plusieurs tribus s’étaient soulevées.
On ne connaît pas la chronologie exacte des nouvelles conquêtes que Cyrus II accomplit, mais lorsqu’en 540 il marcha sur
Babylone, il
comptait en plus dans son Empire la
Parthie, la Drangiane,
l’Arie, la Chorasmie,
la Bactriane, la
Sogdiane, le
Gandhâra,
la Scythie, l’Arachosie, la Gédrosie et le Makran.
Balthazar,
qui était chargé de défendre Babylone,
fut trahit par Gobryas (ou Ugbaru ou Ugburu), le Gouverneur du Gutium (ou
Goutis) qui devait lui fournir de l’aide,
mais qui se rallia à Cyrus II. Le 25 ou 28 Septembre 539,
Balthazar
fut tué à la
bataille d’Opis (Sur la rive
Est du fleuve Tigre, à 30 km au Sud-est de Bagdad, près de la rivière Diyala).
Gobryas (ou Ugbaru ou Ugburu) pris ensuite le dernier fort
stratégique,
Sippar sans grande résistance et il assiégea
Babylone.
L’Empire Achéménide sous Cyrus II |
Cliquez sur les noms de villes ou régions
|
La ville était puissamment fortifiée et disposait de suffisamment de
réserves pour soutenir un long siège.
Les Perses
détournèrent alors le cours de l’Euphrate pour permettre à une petite troupe,
sous la conduite de Gobryas (ou Ugbaru ou Ugburu), de s’emparer des citadelles, alors que les
Babyloniens
célébraient une grande fête religieuse. Le 12 Octobre 539 (on trouve aussi le 6 Octobre,
Chronique de Nabonide), Ugbaru prit Babylone,
par une attaque surprise contre la porte d’Enlil au Nord-ouest de la ville, sans grands combats et fit prisonnier
Nabonide. On ne sait pas alors ce que devint ce dernier. Selon certaines sources il finit ses jours en captivité, mais
selon certains auteurs classiques, Cyrus II l’aurait nommé Gouverneur de Carmanie, au centre de l’Iran.
Il fut le dernier
Roi de Babylone,
son fils
Balthazar ne régna jamais, un autre Empire venait de s’écrouler. Cyrus II
arriva 17 jours plus tard à Babylone et
fut accueilli dans la ville comme un libérateur. Selon la
Chronique de
Nabonide des branches de roseaux furent réparties sur le sol à son
arrivée. Il fut acclamé aussi bien par les
Juifs captifs,
auxquels il permit (Édit de 537) de regagner la
Palestine et de reconstruire
le temple de Jérusalem
(Ésaïe 40-56), que par les Babyloniens,
qui abandonnèrent les divinités étrangères introduites par
Nabonide et rétablirent les cultes traditionnels. Gobryas (ou Ugbaru ou Ugburu) fut nommé
Satrape de
Babylonie et il décéda le 18 Octobre 538.
Cyrus II nomma alors son fils
Cambyse II Roi
de
Babylone.
Cyrus II le Grand et les Hébreux –
Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques – Enluminure de Jean Fouquet, v.1470-1475
BNF, département des Manuscrits |
La fin de son règne
Après ce nouveau grand succès, Cyrus II poursuivit sa marche vers l’Est et
domina tout le pays entre la mer Caspienne et l’Inde. En fait, le seul pays résistant encore à la puissance
Perse était
l’Égypte, même les villes
Phéniciennes, qui
faisaient partie du royaume de
Babylone, étaient
désormais dans l’Empire Achéménide. Les préparatifs de guerre
contre l’Égypte et
Sparte étaient lancés, mais la mort de Cyrus II va stopper
net leur achèvement. Selon
Hérodote (Historien
Grec, v.484-v.425),
le Roi fut vaincu à Syr-Daria et
fait prisonnier en 529 par Tomyris, la Reine des
Massagètes, qui l’aurait tué en le noyant dans du sang.
En fait les circonstances exactes de sa mort sont mal connues,
même la date de son décès est encore débattue, on trouve Août 530. Selon Ctésias de
Cnide
(Médecin Grec
d’Artaxerxès II,
historien de la Perse et de l’Inde, mort v.398), le Roi de
Perse, pendant une
bataille, fut renversé de son cheval et reçut une lance dans la jambe. Trois
jours après sa blessure, Cyrus II serait mort.
L’ancienne capitale
Mède
Ecbatane
fut une des résidences régulières de Cyrus II ainsi qu’après lui des grands Rois
Achéménides, car elle présentait une importance stratégique certaine
pour qui voulait contrôler l’Asie centrale. Cyrus II réussit à fonder un Empire cohérent par ses conquêtes, mais aussi par la
diplomatie, la tolérance en matière religieuse et politique et l’intégration des particularités de chaque peuple vaincu.
Il laissa dans l’histoire le souvenir d’un grand chef militaire, d’un souverain éclairé, amateur d’art et de culture, qui
effectua une politique libertaire. On lui attribue l’institution de
l’Araméen comme langue
administrative officielle et sa diffusion dans tout l’Empire. À
Suse, en 529,
son fils Cambyse II lui succéda.
Tombe de Cyrus II à Pasargades |
Son tombeau
Une tradition fait du
tombeau de Pasargades,
celui de Cyrus II où il reposerait et que le Roi, selon Ctésias de
Cnide, aurait fait
construire de son vivant ?. Le monument est encore visible aujourd’hui.
Le plus important monument de Pasargades
est ce petit tombeau, situé un peu au
Sud-ouest de la ville. C’est un petit mausolée carré à six
étages menant au sépulcre, recouvert d’un toit à double rampant. La chambre
funéraire qui mesure 3,17 m de long sur 2,11 m de large pour une hauteur de 2,11 m
possède une étroite entrée. Bien qu’il n’y ait aucune preuve irréfutable
d’identifier la tombe comme celle de Cyrus II,
les historiens
Grecs nous disent qu’elle fut vénérée
au long de l’histoire par tous les dirigeants.
En 330, le Roi de
Macédoine
Alexandre le Grand (336-323) trouva le tombeau intact, mais quand il y revint en Janvier 324 la sépulture
avait été violée. Il ordonna alors des restaurations et la scella pour empêcher
de nouvelles profanations. La tombe de
Cambyse II
(529-522), le fils et successeur de Cyrus II n’a jamais été
achevée. La conception du mausolée de
Cyrus II qui pourrait être copiée sur
le modèle des ziggourats
Mésopotamiennes ou
Élamites
est généralement attribuée aux modèles de tombes
Ourartéennes, voire de tombes
d’une période antérieure que l’on trouve à
l’Ouest de l’Asie Mineure.
En effet, le tombeau à Pasargades
a presque exactement les mêmes dimensions que le tombeau
d’Alyatte II (610-561), le père du Roi de
Lydie
Crésus (561-547), mais quelques spécialistes réfutent cette comparaison.
Ce tombeau était entouré d’un grand jardin d’agrément sacré, appelé "Paradis",
comme on en trouvait déjà chez les
Assyriens.
Sa famille
Cyrus II eut trois épouses qui lui
sont attestées en fonction des spécialistes :
• Cassandane (ou Casandana, en Persan :
کاساندان,
en Grec :
Κασσανδάνης), qui est donnée par
Hérodote et la
Chroniques de
Nabonide.
Elle fut la fille de Pharnaspès (ou Sokhrès) et d’Atossa
d’Anshan (La fille de
Cyrus I).
Elle est considérée par quelques spécialistes comme la première épouse de Cyrus II. Elle décéda le 28 Mars 537.
Selon Hérodote,
elle fut l’épouse préférée du Roi. Cyrus II ressentait un profond amour pour sa femme, après sa mort, tous les sujets
de l’Empire furent obligés de respecter un deuil national. Selon un rapport publié dans la Chronique de Nabonide
ce deuil national à
Babylone dura de six jours. Selon une suggestion de Mary Boyce, la tombe de Cassandane
serait située à Pasargades.
Elle donna quatre enfants à Cyrus II :
Deux filles :
▪
Atossa (ou Atousa) qui naquit en 550. Elle épousa
son demi-frère Cambyse II
et en 522 le Roi Darius I (522-486).
La Reine Neithiyti est quelques fois donnée comme sa mère.
▪ Roxane (ou Roxana) qui épousera son frère,
Cambyse II.
Elle n’est donnée que par quelques spécialistes dont Muhammed Abdulkadyrovič Dandamaev.
Deux fils :
▪
Bardiya (En
Grec : Σμέρδις Smerdis ou Esmerdis ou Mergis ou Mardos ou Tanyoxarkès, en
Persan : بردیا Bardiya), fils aîné de Cyrus II,
il ne fut Roi que pendant quelques mois en 522.
▪
Cambyse II (En Persan
:
کمبوجیه Kambūdschīye ou Kambûjiya,
en
Grec : Καμδύσης Cambysês) qui succéda à
son père de 529 à 522.
• Neithiyti (ou Nitètis) une Princesse
d’Égypte, fille du Pharaon
Apriès (589-570),
qui est donnée par Hérodote.
Ce dernier lui attribue aussi la naissance de
Cambyse II. Elle donna une fille à Cyrus II :
▪ Artystonè (ou Artistona, en
Grec : Aρгνσгωη Artystōnē, en
Élamite : Ir-taš-du-na ou Ir-da-iš-du-na,
en Persan : Artastūnā, “Pilier d’Arta, la “vérité déifiée“), qui
est donnée par Hérodote. Elle épousa le Roi
Darius I
(522-486). Selon Hérodote,
elle fut l’épouse préférée du Roi. La Reine Cassandane est quelques fois donnée
comme sa mère.
• Amytis II (ou Amitis), qui est donnée par Ctésias de
Cnide
(Médecin
Grec
d’Artaxerxès II,
historien de la Perse et de l’Inde, mort v.398) et
Xénophon (Philosophe, historien et maître
de guerre Grec, v.430-v.355). Elle fut une
Princesse de Médie, fille du Roi des
Mèdes
Astyage
et de la Reine Aryenis (Donc sa tante ?). Il y a une polémique sur cette union entre les spécialistes. Certains,
comme Kathleen Mary Tyrer Atkinson-Chrimes nient son existence, considérant que Ctésias est assez fantaisiste dans ses
récits et qu’Amytis est connue pour avoir épousé
Nabuchodonosor II (605-562), donc d’après eux elle ne put se remarier vers 550. D’autres, comme le généalogiste
Christian Settipani font remarquer qu’il y aurait une confusion entre les deux Amytis, l’une étant la tante de l’autre.
Elle donna une fille au Roi :
▪ Méroé qui épousa son demi-frère,
Cambyse II.
Les légendes sur le Roi
Des légendes entourent la naissance de Cyrus II :
La première, selon Hérodote
(Historien
Grec, 484-v.425, I, 107-130), Cyrus II est le fils de
Cambyse I, fils du Roi
Perse
Cyrus I et de Mandane, la fille du Roi des
Mèdes
Astyage. Or celui-ci a vu en rêve que
son petit-fils deviendrait Roi à sa place. Il confie alors Cyrus II à un de ses fidèles,
Harpage (ou Harpagus),
avec pour mission de le tuer. Ce dernier ne peut effectuer sa mission et se contente d’abandonner l’enfant dans
un bois où il est sauvé et élevé par Mithridatès, bouvier royal de la cour
Mède. La ruse est découverte, quand
des années plus tard Cyrus II, qui a alors dix ans, lors d’un jeu dans lequel il tient le rôle d’un Roi, puni sévèrement
le fils d’Artembarès, un dignitaire
Mède.
Celui-ci le dénonce à
Astyage, qui reconnaît son petit-fils.
Astyage,
pour se venger de son vassal, qui n’avait pas exécuté ses ordres fait égorger le fils
d’Harpage et sert ses membres
à son père lors d’un festin.
Harpage afin de pouvoir
lui aussi se venger aide Cyrus II pour son accession au trône.
D’après Hérodote,
Harpage communique son plan à
Cyrus II en cachant un message dans le ventre d’un lièvre qu’il lui
fait porter par l’un de ses serviteurs. Il lui propose de soulever les
Perses d’Anshan tandis que lui trahirait
Astyage.
|
|
Le "Cylindre de Cyrus"
en argile porte l’inscription en Akkadien cunéiforme d’une proclamation
du Roi Cyrus II. Il a été découvert à Babylone en 1879. Ce texte est consécutif à la
prise de Babylone par Cyrus II en 539. Ce document est considéré comme la "première
charte des droits de l’homme". Il est aujourd’hui au British Museum – Londres. |
Selon une autre version, rapportée par Justin (ou Marcus Junianus Justinus ou Justinus Frontinus,
historien Romain, IIIe siècle, I, 4, 10), Cyrus bébé, est abandonné par Mithridatès dans la montagne. Il est
recueilli par une chienne qui le nourrit et le défend contre les bêtes sauvages. Enfin, une troisième version,
probablement recueillie par Ctésias de
Cnide
(Médecin
Grec
d’Artaxerxès II,
historien de la
Perse et de l’Inde, mort v.398) et
rapportée par Nicolas de
Damas (Syrien,
secrétaire et professeur
d’Hérode le Grand,
Ier siècle av.J.C) veut que le père de Cyrus ait été un dénommé Atradatès, un brigand de l’ethnie des Mardes et sa mère
une gardeuse de chèvres. Vendu à l’échanson royal Artembarès, Cyrus finit par être adopté et en hériter la charge.
Bibliographie
Pour d’autres détails sur le Roi voir les ouvrages de :
Jacob Abbott :
– Cyrus the Great, Harper & Brothers, New York, Londres, 1900.
Kathleen Mary Tyrer Atkinson-Chrimes :
– The legitimacy of Cambyses ans Darius as King of Egypt, pp : 167-177,
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Elias Joseph Bickermann :
– The edict of Cyrus in Ezra 1, pp : 249–275, JournaI of Biblical Literature 65, N°3, Septembre 1946.
Pierre Briant :
– Histoire de l’Empire Perse : De Cyrus à Alexandre, Editions Fayard, Paris, 1996 – En Anglais, From Cyrus to
Alexander : A history of the Persian empire, Eisenbraun, Winona Lake, 2002.
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– Women in ancient Persia, 559-331 BC, Clarendon Press, Oxford, 1998.
– The Persian Empire from Cyrus II to Artaxerxes I, London Association of Classical Teachers, London, 2000.
Guillaume Cardascia :
– Babylon dan Achéménides, Encyclopaedia Iranica, Vol. 3, Routledge, Londres, 1988.
Albert Champdor :
– Cyrus II, Alban Michel, Paris, 1951.
John Manuel Cook :
– The rise of the Achæmenids and establishment of their Empire, pp : 200-291, Cambridge History of Iran 2, 1985.
Samuel Etinde Crompton :
– Cyrus the Great, Chelsea House, New York, 2008.
Muhammed Abdulkadyrovič Dandamaev :
– A political history of Achaemenid empire, E.J.Brill, Leiden, New York, Köln, 1989.
– Cyrus II the Great, E.Yarshater, Encyclopædia Iranica, 1993.
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Yale University Press, New Haven, 1929.
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– Cyrus II le Grand, Préhistoire et archéologie 46, 1980.
Gérard Israël :
– Cyrus le Grand : Fondateur de l’Empire Perse, Fayard, Paris, 1987.
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– Ancient Near Eastern History : The Case of Cyrus the Great of Persia, pp
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Hugh Godfrey Maturin Williamson: Understanding the History of Ancient Israel, Oxford University Press, 2007.
Harold Albert Lamb :
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Dominique Lenfant :
– Ctésias de Cnide. La Perse, l’Inde, autres fragments, Les Belles lettres, Paris, 2004.
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Christine Palou et Jean Palou :
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– Achaemenid dynasty, Encyclopaedia Iranica vol.3, Routledge, London, 1983.
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– Quelques éléments concernant la prise de Babylone par Cyrus (octobre 539 av.J.C), Achaemenid Research Texts and Archaeology, 2005.
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– Ancient Persia : 550 BC to 650 AD, I.B. Tauris, London, New York, 1996 – 2001.
– Herodot und Dareios (Kyros II.) der Meder, Festschrift für Manfred Schretter zum 60. Geburtstag,
Ugarit-Verlag, Münster, 2005.
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