La  Thrace
 

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Sommaire
 

Nom et localisation
Origine et organisation politique
L’histoire
Liste des Rois après Seuthès III
Bibliographie
 

 


 

Haut d’une sculpture de Spartacus,
réalisée par Denis Foyatier –
XIXe siècle- Musée du Louvre

Nom  et  localisation

 
   La Thrace (ou Tracia, ou Thracia, ou Threcia, ou Rumeli, en Grec : Tracia ou Θράκη ou Thráki, en Bulgare : Тракия ou Trakiya, en Turc : Trakya) était aussi appelée Brébycie et les Thraces, Brébyces. C’était la région d’Europe centrale, partagée aujourd’hui entre la Grèce du Nord-est (Thrace occidentale), la Turquie européenne (Thrace orientale) et la Bulgarie méridionale (Thrace du Nord ou Haute Thrace).
 
   Les frontières Géographique de Thrace étaient trois mers : La mer Noire, la mer Égée et la mer de Marmara. Les frontières historiques du royaume ont souvent changé. Son extension la plus grande incluait la Bulgarie actuelle, la Turquie européenne, la Grèce et les régions Nord-est de la Serbie orientale et la République orientale de Macédoine. Ses frontières étaient entre le Danube au Nord et la mer Égée aux Sud, à l’Est la mer Nire et la mer de Marmara et sur l’Ouest vers le Vardar et les grands fleuves de Morava.

 

Origine et organisation politique

 
   Les Thraces, installés depuis le IIe millénaire, demeurèrent longtemps peu évolués. Il est supposé que ces populations appartenaient aux premières vagues d’immigrants indo-européens venus des steppes du Nord-est. Ce serait un des peuples Indo-européens les plus anciens. La région était habitée par de nombreuses tribus, près de 90, les principales étaient :
Les Besses (ou Besi, ou Bessen), établis sur son cours supérieur et le versant septentrional des Rhodopes, massif montagneux des Balkans.
Les Bisaltes (ou Bisaltae, ou Bizalti, ou Bisalti, en Grec : Βισάλται) établis sur un bras du fleuve Strymon à qui ils ont donné leur nom.
Les Bistones (ou Bistoni, ou Biston, ou Bistonn, en Grec : Βίστονες), établis entre le mont Rhodope et la mer Egée, à côté du Lac Bistonis, près d’Abdère (ou Abdéra ou Ábdēra sur la mer Égée, près de l’embouchure du fleuve Nestos, en face de l’île de Thassos), entre les fleuves Nestos (ou Mesta) et Hèbre.
Les Cicones (ou Kíkones, ou Kikoni, ou Cicon, ou Ciconiens, ou Kykonnen, ou Kikkonen, en Grec : Κίκονες) établis sur la côte Sud de la Thrace. Leur ville principale fut Ismara.
Les Crestoniens (ou Krestones, ou Crestonice, En Grec : Κρεστονία) établis au Nord de la Mygdonie. Le fleuve Echeidoros (ou Echeidorus ou Galikos aujourd’hui) qui coulait à travers la Mygdonie dans le golfe Thermaïque, avait sa source en Crestonice (ou Crestonia ou Krestonia, ancienne région immédiatement au Nord de Mygdonia).
Les Edones (ou Édones, ou Edoni, en Grec : Hδωνες), établis entre les fleuves Axios et le Strymon.
Les Gètes (ou Geti, en Grec : Γέται, singulier Γέτης) établis dans les régions au Sud du cours inférieur du Danube, dans ce qui est aujourd’hui le Nord de la Bulgarie et au Nord du Bas-Danube, en Roumanie.

Les Mésiens (ou Moezi, en Grec : Μοισοί), établis entre le mont Hermus et le Danube, l’actuelle Bulgarie du Nord et la Serbie.
Les Odomantes (ou Odomanti, ou Odomenten, en Grec : Oδόμαντες), établis sur le cours inférieur de la Strymon, en Paeonie (ou Paeonia, ou Paionia).
Les Odryses (ou Odrisi, en Grec : Οδρύσαι) qui étaient établis sur le cours inférieur de la Maritsa (ou Hèbre).
Les Sintes (ou Sinthi, ou Sinthians, en Grec : Σίντιες) qui peuplaient la Thrace Égéenne, la région aujourd’hui de Sindiki (ou Sintiki) en Grèce et l’île de Lemnos. Ils étaient connus des Grecs comme des pirates et des voleurs.
Les Trauses (ou Trauzeri, ou Trausi, ou Thrausi, en Grec : Τράυσοι), établis dans les Rhodopes, entre le Sud de la Bulgarie et le Nord-est de la Grèce.
Les Triballes (ou Tribals, ou Triballians, en Grec : Τριβαλλοί) établis au Nord de la Thrace, Les plaines du Sud de la Serbie moderne et l’Ouest de la Bulgarie.
 
   Semblable dans leur organisation, aux Gaulois et à d’autres tribus Celtiques, la plupart des habitants vécurent simplement dans des petits villages construits traditionnellement sur des sommets. Ces petits "royaumes" étaient dirigés par des familles dynastiques, où des "Rois-Prêtres" (Polistes) qui s’appuyaient : Sur une aristocratie, un peuple de cavaliers (Tarabostes), une l’infanterie de mercenaire (Peltaste) et des paysans guerriers libres (Comates), vivant dans des collectivités territoriales. La réputation des combattants Thraces se perpétua jusqu’à l’époque Romaine, où le terme Thrace désignait un des types de gladiateurs (Spartacus aurait été un Thrace ?). Selon les sources antiques, qui sont limitées, les régions montagneuses étaient la résidence de diverses tribus guerrières et féroces, alors que les peuples des plaines étaient apparemment plus pacifiques, dû aux contacts et aux influences des Grecs.

 
    Hérodote (Historien Grec, v.484-v.425) les mentionne comme : "Le peuple le plus nombreux de la terre après les Indiens. S’ils avaient un seul Roi et s’ils pouvaient s’entendre entre eux, ils seraient invincibles et, d’après moi, beaucoup plus puissants que toutes les nations". La capitale du royaume était là où le Roi résidait, souvent des résidences fortifiées et les villes principales furent : Abdère Amphipolis (ou Abdéra ou Ábdēra), Nicopolis, Salmydesse et Seuthopolis.
 
   Celles-ci furent édifiées suivant la tradition urbanistique Grecque, mais en conservant le palais royal sur le style Mycénien. Pour les Grecs, la région passait pour être la patrie du poète Musée et l’une des terres d’élection des Dieux Arès et Dionysos. Durant la période Mycénienne, la société Thrace était organisée autour du Roi (ou Roi-Prêtres), comme on a pu le constater avec les objets retrouvés à Panayot Hitovo et Kazitchéné.
 
   Les Thraces sont mentionnés comme alliés des Troyens dans l’Iliade, menés par Acamas et Peiros. La Thrace homérique n’est que vaguement définie. Elle s’étirait du fleuve Axios à l’Ouest à Hellespont et à la mer Noire à l’Est. À environ 200 km. de Sophia, les fouilles archéologiques ont permis de mettre au jour une véritable nécropole royale, dont le tombeau du Roi Seuthès III. On a dégagé dans cette nécropole de nombreux objets d’orfèvrerie et une abondante vaisselle, dont des rhytons (Vases allongés utilisés pour boire) en or et argent aux représentations animales.

 

L’histoire…….

 
   La mythologie Grecque antique fournit aux Thraces un ancêtre mythique, appelé Thrax, fils du Dieu Arès. Cette mythologie est remplie de Rois Thraces : Diomède, Lycurgue, Tegyrius, Polymnestor, Poltys et Œagrus (Père d’Orphée). Les Grecs furent très tôt attirés par les richesses du pays (or, argent). Dès le VIIe siècle, il y établirent des colonies côtières avec la fondation d’Apollonia (ou Sozopol), de Dionysiopolis, d’Histria (ou Istros), de Mesembria (ou Nessebar) et d’Odessos (ou Varna). À partir du VIe siècle l’aristocratie Thrace, surtout les Besses et les Odryses, échangèrent avec les Grecs et même utilisèrent l’alphabet Grec pour leurs écrits, qui, malgré cela, n’ont pas encore été déchiffrés.

   Tout au long du VIe siècle, les Thraces furent fortement recrutés pour leur infanterie par les diverses États Grecs et de grands dépôts d’or et d’argent furent extraits de leurs mines. La région fut occupée par les Perses à la fin du VIe siècle et début du Ve siècle. Darius I (522-486) y conduisit une expédition en 513/512. Après le retrait des Achéménides, la Thrace fut divisée en trois régions (Est, centre et Sud, et Ouest). La Thrace du Sud (ou Basse-Thrace) fut sous la domination économique d’Athènes à partir de la fin des Guerres Médiques. La cité y fonda la ville d’Amphipolis. À la fin du Ve siècle, selon les historiens Hérodote (Historien Grec, 484-v.425) et Thucydide (Homme politique et historien Athénien, v.460-v.395), une dynastie chez les Odryses tenta d’unifier la Thrace à son profit. À partir de la Thrace centrale, ils réunirent toutes les tribus sous la même bannière et constituèrent un royaume prospère sur les bords de la mer Noire, avec Seuthopolis pour capitale.

   Le premier souverain dont on a la trace est Tirès I (ou Teres ou Térès ou Tyres, en Grec : ou Τήρης A’, 490 à 464 ou 490 à 450 ou v.480 à v.460 ou v.480 à v.450 ou 470 à 445 ou 460 à 445). Ses dates de règnes sont discutées, Ernest Babelon et Ian Mladjov font terminer son règne autour de 450, d’autres, comme Giórgos Christópoulos le date du milieu du Ve siècle, Stavri Topalov de 490 à 464, enfin Christopher Webber et Angus Mc Bride donnent 460 à 445. Ce qui est sûr c’est qu’il fut le premier Roi de l’État Odryse de Thrace. Il est surtout connu pour ses aptitudes militaires et ses nombreuses campagnes durant son règne où il passa beaucoup de temps sur les champs de bataille.

 
   Il unifia 40 tribus Thraces pour fonder le premier royaume. Il mourut lors d’une campagne militaire. Pour certains spécialistes à l’âge de 92 ans ?. Les historiens affirment que ce fut lors d’une guerre contre les Triballes, une tribu qui occupait une grande quantité de terre au Nord de la Thrace. Son royaume ne s’étendit que sur la Thrace orientale et les régions du Nord, jusqu’à l’embouchure du Danube. Selon Hérodote (Historien Grec, v.484-v.425), il eut une fille qu’il maria à un Roi Scythe et une autre à l’Athénien Nymphodoros (ou Nymphodore). Ces deux fils Sparadocos et Sitalcès (ou Sitalkês) lui succédèrent en même temps sur le trône.

 

 

   Sparadocos (ou Sparadokos ou Sparatokos, en Grec : Σπαράδοκος, 464 à 431 ou v.460 à 435 ou 450 à 431 ou 448 à 444 ou 445 à 435 ou 431 à 424) dont on ne sait rien, n’est connu que par des émissions de monnaie à son nom (aujourd’hui au musée archéologique national de Sofia). Dimitŭr Popov présume sur la base de déclarations de Thucydide (Homme politique et historien Athénien, v.460-v.395) que Sitalcès succéda seul directement à son père. On ne sait donc pas vers quelle année il fut exilé par son frère.
 
   Sitalcès (ou Sitales ou Sitalkês ou Sitalkès, en Grec : Σιτάλκης, 460 à 422 ou v.460 à 425 ou 450 à 425 ou 450 à 424 ou 450 à 422 ou 445 ou 424 ou 431 à 424), comme son père, a ses dates de règne très discutées. Avec l’étude de la numismatie George Grote et Alfred Sadous donnent 460 à 422 ; Kleiner Pauly de 450 à 425 ; Manfred Oppermann de 450 à 424 et Ernest Babelon et Ian Mladjov le font régner de 431 à 424. Sitalcès fut l’un des grands Rois de l’État Odryse et le véritable fondateur du royaume. Il succéda à son père sur le trône des Odryses avec son frère Sparadocos (ou Sparadokos). On ne sait pas avec précision à quelle époque il l’écarta du trône et régna seul.


 

Monnaie de Sparadocos – Musée de Sofia

 
  Selon Diodore de Sicile (Historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30), Sitalcès ne reçut de son père qu’un royaume peu étendu, mais il poursuivit sa politique de campagne militaire et étendit son territoire par de grandes victoires. Il était réputé pour ses vertus militaires, ses exploits et les tributs auxquels se soumirent les peuples qu’il conquit le rendirent très puissant.
 
   Selon Thucydide (Homme politique et historien Athénien, v.460-v.400/395), l’État Odryse de Thrace comprenait à la fin de son règne : Au Sud tout le territoire d’Abdère (ou Abdéra ou Ábdēra sur la mer Égée, près de l’embouchure du fleuve Nestos, en face de l’île de Thassos), jusqu’à l’embouchure du Danube au Nord, et de la mer Noire et Byzance à l’Est et aux sources du Strymon (ou Struma) à l’Ouest. Toujours selon Diodore, le Roi construisit des routes pour développer les échanges et mis en place une puissante armée.
 
   Au début de la Guerre de Péloponnèse (431-404), en 431, Athènes passa une alliance avec Sitalcès, après qu’un Athénien, Nymphodoros d’Abdère (ou Nymphodore), eut épousé la sœur de celui-ci. L’alliance fut ratifiée par les Athéniens, qui donnèrent en échange la citoyenneté Athénienne à son fils Sadocos (ou Sadokos). Nymphodoros négocia alors un accord entre Athènes et le Roi de Macédoine Perdiccas II, où ce dernier gagna qu’Athènes retire son soutien à son frère Philippe, qui voulait lui prendre son trône. Sitalcès promit même d’aider Perdiccas II en le capturant.
 
   Dans le même temps Sitalcès se tint prêt à soutenir une guerre contre les Scythes. Car il venait d’accueillir à sa cour Skylès (ou Skylès, en Grec : Σκύλης), un de leurs Rois exilé. Les Scythes, craignant que le Thrace l’aide à remonter sur le trône. Tout compte fait Sitalcès changea de politique et livra le Roi aux Scythes à condition qu’ils lui rendent son propre frère Sparadocos, exilé de Thrace, qui s’était réfugié chez eux.
 
   En 429, Perdiccas II trahit l’accord avec Athènes et envoya une troupe pour soutenir un assaut de Sparte, l’ennemi d’Athènes, sur l’Acarnanie (Région occidentale de la Grèce, délimitée au Nord par le golfe Ambracique et à l’Ouest et au Sud-ouest par la mer Ionienne), mais selon Thucydide (Homme politique et historien Athénien, v.460-v.395 – Histoire de la guerre du Péloponnèse, Livre II.80), hélas  son armée arriva trop tard pour apporter son soutien aux troupes alliées.


 

Armure Odryse – Mi IVe siècle
av.J.C – Musée de Sofia

 
   En réponse à cet acte de trahison, la même année, Sitalcès organisa une campagne massive pour seconder les Athéniens qui voulaient porter la guerre chez les Chalcidiens. Ces derniers avaient quitté le camp des Athéniens pour intégrer celui de Perdiccas II. Il envahit alors la Macédoine, avec une grande armée qui selon Thucydide était composée de 150.000 guerriers issus de tribus indépendantes. Mais son projet n’eut aucun succès. Ses troupes souffrirent de la rigueur de l’hiver et du manque d’approvisionnements. De plus, Perdiccas II employa la diplomatie pour assurer la survie de son royaume. Il promit la main de sa sœur Stratonice au neveu de Sitalcès, Seuthès I, ce qui persuada le Roi de quitter la Macédoine.
 
   Peu de temps après, Sitalcès mourut comme son père lors d’une campagne contre les Triballes, établis au Nord de la Thrace. Quelques spécialistes, s’appuyant sur une lettre du Roi de Philippe II, (359-336) envoyée aux Athéniens, avancent que Seuthès I fut l’auteur du meurtre de son oncle ?. Bien que Sitalcès ait des fils, dont Sadocos, ce fut son neveu Seuthès I qui lui succéda. De ce fait, beaucoup pensent que Sadocos mourut avant son père, ou fut écarté par Seuthès I.
 
   Seuthès I (En Grec : Σεύθης A’, 424 à 415 ou 424 à 410 ou 424 à 408 ou 424 à 405 ou 422 à 405), fils de Sparadocos arriva au pouvoir. Comme pour les précédents Rois ses dates de règnes sont contestées. Ernest Babelon et Ian Mladjov donnent 424 à 408 et George Grote et Alfred Sadous 422 à 405. Seuthès fut au début de son règne un ami d’Athènes, qui lui avait accordé les droits de citoyen. Il rendit la Thrace riche et puissante, à un niveau jusque-là inconnu, par les tributs qu’il reçut de plusieurs peuples, doublant notamment ceux des villes Grecques de la côte. Thucydide (Homme politique et historien Athénien, v.460-v.395) a rapporté dans son livre “La guerre du Péloponnèse” que le revenu régulier de l’Empire était de 400 talents pour environ un même montant sous la forme d’or et d’argent.
 
   Cependant, il se rendit rapidement impopulaire pour avoir fraternisé avec le Roi de Macédoine, Perdiccas II (454-413) qui avait mené la campagne contre son oncle. Vers la fin de son règne, en 411, Seuthès I mena une expédition contre Athènes, l’ex alliée, dans le but de maîtriser la Chersonèse de Thrace (ou péninsule de Gallipoli), mais qui ne fut pas un très grand succès. Il fut le premier Roi à faire frapper des monnaies d’argent. Il épousa Stratonice, la fille du Roi de Macédoine Alexandre I (498-454), sœur de Perdiccas II. Selon certains spécialistes il eut un fils du nom de Mæsadès (ou Maisades). Il mourut d’une grave maladie. À sa mort, une petite période de trouble suivit due aux luttes de succession, car l’Empire Odryse fut divisé en trois parties entre Amadocos I, Mæsadès (ou Maisades) et Eurizelmès. On ne sait d’ailleurs pas son lien de parenté avec Amadocos I, pour certains ce fut son frère, pour d’autres son fils ?, pas plus avec Eurizelmès.
 


 

Monnaie d’Amadocos I

   Amadocos I (ou Amadoc ou Medocos ou Amatokos, en Grec : ‘Aμάδοκος A’, 415 à 405 ou 410 à 405 ou 410 à 380, puis de Co-Roi de 405 à 390 ou 391 à 390) succéda à Seuthès I. Il fut un ami de l’État Athénien d’Alcibiade (450-404), et il est mentionné au moment de la bataille d’Aigos Potamos (ou Aegospotami) en 405. Pendant son règne il dut lutter contre les attaques des Triballes et il perdit plusieurs de ses territoires. En 405 il fit de Seuthès II le souverain des terres le long des côtes méridionales Égéennes.
 
   On ignore leur lien de parenté, peut-être père fils ?. Lui et Seuthès II étaient les Rois les plus puissants de Thrace lorsque Xénophon (Philosophe, historien et maître de guerre Grec, v.430-v.355) visita le pays vers 400. Ils étaient cependant souvent en contradiction, mais ils se réconcilièrent grâce à Thrasybule (Général et homme politique Athénien, 445-388). Amadocos I mourut probablement de mort naturelle, selon certains spécialistes autour de 390.
 
   Seuthès II (En Grec : Σεύθης B’, Co-Roi de 405 à 391 ou 405 à 384 ou 405 à 386 ou 390 à 387) gouverna donc sur les terres le long des côtes méridionales Égéennes comme co-Roi dès 405 avec Amadocos I et jusqu’en 410, puis à la mort de ce dernier, à partir de 389, avec deux autres prétendants : Mæsadès (ou Maisades ou Moesades, en Grec : Μαισάδης), Co-Roi de 389 à 384 ou 410 à 405) que quelques auteurs comme Xénophon (Anabase – 7.2.32) donnent comme son père, d’autres comme un fils de Seuthès I (Ce qui n’est pas incompatible) et Eurizelmès (ou Euryzelmes ou Hebriselmis ou Hebryzelmis , en Grec : Ερύζελμις ou ‘Eβρύζελμις ou ‘Eβροζέλμης, Co-Roi de 390 à 383 ou 389 à 384 ou 386).


 

Monnaie de Cotys I

 
   Cotys I (ou Kotys, en Grec : Κότυς A’, 384 à 360 ou 384 à 359 ou 380 à 356), naquit sous le règne de Seuthès I que certains spécialistes donnent comme son père. Il devint Roi en tuant Eurizelmès (ou Euryzelmes ou Hebriselmis ou Hebryzelmis), avec l’aide des Athéniens mais on ne sait pas dans quelles circonstances et il mit fin à cette mini période de trouble d’une trentaine d’années. Afin de renforcer son alliance avec Athènes, il maria sa fille au Général Athénien, Iphicrate qui devint bientôt la deuxième personne après le Roi.
 
   Cotys I aida Hales, le chef des Triballes, contre la cité d’Abdère (ou Abdéra ou Ábdēra sur la mer Égée, près de l’embouchure du fleuve Nestos, en face de l’île de Thassos). Mais en 375, les Triballes se rebellèrent contre le royaume. Une des raisons de cette révolte était que ceux-ci ne pouvaient pas obtenir les marchandises luxueuses et d’autres articles du Sud du pays.
 
   Cotys I mata rapidement la rébellion en reconstruisant la ville de Pistiros (En Grec : Πίστιρος) située près de la ville actuelle de Vetren. Il s’opposa ensuite au soulèvement du Satrape Perse, Ariobarzane, qui était aidé par son ancienne alliée, Athènes. Il s’empara des colonies Athéniennes de Chersonèse et projeta d’unifier les Balkans, mais Iphicrate ne voulut pas contribuer à dépouiller sa patrie et quitta son service. Cependant Athènes ne pouvait plus lui faire confiance pour protéger ses intérêts. Elle organisa une rébellion contre Cotys I, menée par son trésorier Miltokythes (ou Miltocytlus ou Miltocytlos).
 
   Cotys I vainc Miltokythes et il s’empara du Mont-Sacré de la Thrace, et de tous les trésors qui s’y trouvaient. Les Athéniens envoyèrent d’autres Généraux combattre Cotys I qui les battit grâce aux conseils d’Iphicrate, qui avec l’aide de Charidème (ou Charidemus ou Kharídêmos, en Grec : Χαρίδημος, † 333), Général Grec mercenaire au service des Athéniens, des Thraces et des Perses, réussit à suborner les commandants militaires Athéniens et vint à bout de la rébellion.
 
   En 361, Charidème (ou Charidemus) retourna à Athènes avec un traité signé de Cotys I, le proclamant allié. Le Roi Thrace ne renonça pas à son projet et en 359 il s’empara de la plus grande partie de la Chersonèse. La même année il s’allia au Roi de Macédoine, Philippe II, (359-336), mais il fut assassiné quelques temps après par deux des étudiants de Platon d’Ainos (ou Enez), Peithon (ou Pithon, v.355-316) et Cheracleidès. Ces derniers venaient d’être nommés conseillers du Roi et ils le tuèrent pendant un banquet dans son palais, sous le prétexte qu’il avait fait du tort à leur père. De retour à Athènes, ils furent proclamés citoyens honorifiques et récompensés avec des guirlandes d’or.


 

 Monnaie de Ketriporis

 
   Selon certains auteurs, Cotys I avait quelques talents militaires mais la violence et la démence de son caractère l’entraînèrent dans des actes de cruauté qui souillèrent son règne. Il s’adonna par la suite à l’alcool et perdit toute retenue. Il éventra, de ses mains, sa femme, dont il était devenu jaloux. À la suite d’une orgie, il imagina que Minerve vint pour se marier avec lui et tua successivement deux de ses gardes, qui, envoyés au-devant de la Déesse, revenaient lui dire qu’ils n’avaient rien vu. À sa mort, le royaume de Thrace allait de nouveau connaître une période de trouble car il fut alors partagé entre les 3 fils de Cotys I.
 
   Berisadès (ou Berisades, en Grec : Bηρισάδης, 360 à 357 ou 359 à 356 ou 358 à 356 ou 358 à 352) hérita de l’Ouest. Pour beaucoup de spécialistes il aurait en plus régné conjointement avec son fils Ketriporis (ou Cétriporis, en Grec : Κετρίπορις, 357 à 352 ou 356 à 351 ou 356 à 347 ou 352 à 347). La partie sous la domination de Berisadès et son fils incluait les zones côtières, y compris la région du lac Prasias, la ville d’Amphipolis et les mines d’argent d’Achladochori. Ketriporis, en 356, conclut une alliance avec Athènes, le Roi Illyrien Grabos (ou Grabus, 358-356) et le Roi Péonien Lyppeius. Cette coalition, à la demande des Athéniens, fut constituée afin de résister à la montée en puissance de Philippe II (359-3336) de Macédoine. Cependant Philippe II prit ses ennemis par surprise et son Général, Parménion, fut en mesure de bloquer la coalition avant qu’elle n’ait eu une chance de converger. Au cours de l’été 356, Grabos fut défait par Parménion dans une grande bataille et il fut forcé de s’allier avec la Macédoine. En 353, Philippe II vaincu complètement la coalition. Le règne de Berisadès fut court, et, à sa mort, son frère Cersobleptès I déclara la guerre à ses enfants.
 
   Le deuxième fils de Cotys I, Amadocos II (ou Amadoc ou Amatokos ou Medocos, en Grec : ‘Aμάδοκος B’, 360 à 341 ou 359 à 351) hérita lui du centre du pays, à l’Ouest de l’Hèbre. Lorsque son frère Cersobleptès I était en négociation avec le Roi de Macédoine Philippe II (359-336) pour une attaque combinée sur la Chersonèse contre Berisadès, Amadocos II refusa le passage au Roi Macédonien sur sa partie de territoire. La conséquence de son acte rendit caduc l’accord entre les deux acolytes. Amadocos II et Cersobleptès I semblent avoir été soumis par Philippe II entre 352/351 et 347, peu de temps après Ketriporis, le fils et successeur de Berisadès, subit le même sort. Les deux dirigeants, après avoir fait appel au Roi Macédonien pour arbitrer le différend entre eux, furent ensuite forcés de reconnaître sa suzeraineté lorsqu’il se présenta avec son armée. Amadocos II aurait eu un fils du même nom, mais son successeur, cependant, semble avoir été un dénommé Tirès III (ou Teres ou Térès ou Tyres, en Grec : ou Τήρης Γ’, 351 à 342 ou 351 à 341) qui est aussi donné comme son fils et qui n’aurait régné que le temps que Philippe II reprenne totalement la région. Sans plus de sources le débat reste ouvert ?.
  


 

Monnaie de Cersobleptès I

   Le troisième et dernier fils de Cotys I, Cersobleptès I (ou Kersobleptes ou Kersebleptes ou Cersebleptes ou Cersouleptes, en Grec : Kερσoβλέπτης, co-Roi 359 à 347, puis Roi 347 à 341 ou 360 à 341 ou 358 à 341) régna sur l’Est du royaume à l’Est de l’Hèbre. Il était très jeune lorsqu’il hérita de sa part et la gestion des affaires fut assumée par Charidème (ou Charidemus ou Kharídêmos, en Grec : Χαρίδημος, † 333), Général Grec mercenaire au service des Athéniens, des Thraces et des Perses, qui était lié par mariage à la famille royale. La zone contrôlée par Cersobleptès I et Charidème (ou Charidemus) eut un rôle de premier plan dans les circonstances qui suivirent les négociations avec Athènes pour la possession de la Chersonèse de Thrace. Pendant un certain temps, bien qu’il ait dû rendre en 357 les colonies de Chersonèse à Athènes, Cersobleptès I continua à garder des bonnes relations avec la ville, étant peut-être retenu de l’agresser par la crainte de ses escadrons dans l’Hellespont.

 

 
   Mais à la mort de son frère Berisadès, il décida, ou plutôt Charidème (ou Charidemus) décida, d’exclure les enfants de celui-ci de leurs droits de succession. Comme dit plus haut Cersobleptès I avait négocié avec le Roi de Macédoine Philippe II (359-336) pour une attaque combinée sur la Chersonèse contrôlée par son frère Berisadès, mais qui cependant n’aboutit à rien. Il attaqua donc seul Ketriporis et en 347 fini par annexer à nouveau complètement les territoires conquis par son père. Après l’annulation du traité avec Philippe II ce dernier devint l’ennemi de Cersobleptès, et, en 352/351, le Roi de Macédoine fit une expédition réussie en Thrace. Il conquit et soumit une partie de la Région et emmena en otage un des fils de Cersobleptès I.
 
   Celui-ci, cependant, ne s’avoua pas vaincu, en 346 il reconstitua son armée et engagea à nouveau les hostilités. Selon Diodore de Sicile (Historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30), au cours des trois années suivantes il harcela les cités Grecques de l’Hellespont et il semble avoir récupéré suffisamment de force pour inquiéter le Macédonien. En 343, Philippe II marcha contre lui, le battit à plusieurs reprises et vassalisa la Thrace. En 341, Cersobleptès I décéda. Ce fut à cette époque que furent fondées les villes de : Philippes (ou Philippopolis, l’actuelle Plovdiv), Kabyle (Yambol) et d’autres villes sur le royaume de Thrace. Selon certains spécialistes Cersobleptès I fut le père de Seuthès III.
 


 

Monnaie de Seuthès III

   Seuthès III (En Grec : Σεύθης Γ’, Roi 341 à 322 ou 331 à 305 ou 330 à 300, puis Co-Roi 322 à 306) fut peut-être le fils de Cersobleptès I (Ou selon certains spécialistes un frère de Cotys I) et il lui succéda porté sur le trône par le Roi de Macédoine Philippe II (359-336). Il ne fut Roi que d’une partie de la Thrace et régna sous la tutelle de la Macédoine. Après la mort de Philippe II les tribus de Thrace se révoltèrent contre son fils Alexandre le Grand (336-323). Celui-ci fit une campagne contre eux et défit la tribu des Gètes et le Roi Triballe Syrmos (ou Syrmus, en Grec : Σύρμος). Toutes les autres tribus Thraces se soumirent alors.
 
   En 325, après la mort du Gouverneur de Thrace Zopyrion, nommé par Alexandre, tué dans une bataille contre les Gètes, le Roi Odryse, Seuthès III (341-306) s’était rebellé contre la domination Macédonienne, mais il fut rapidement soumis par Antipatros (ou Antipater, Régent 321-319). En 323/322, profitant de la mort d’Alexandre, Seuthès III se révolta à nouveau et reprit les armes. Cette même année, à peine arrivé en Thrace, Lysimaque dut faire face à la menace de la rébellion du Roi Odryse. Ces événements sont brièvement retracés par Justin (ou Marcus Junianus Justinus ou Justinus Frontinus, historien Romain du IIIe siècle). Lysimaque, était en infériorité numérique, mais il fit face à l’armée de Seuthès III, dans une bataille, qui, selon les sources, fut résolue sans vainqueur, ni vaincu. Diodore de Sicile (Historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30) se borne à souligner qu’à la suite de celle-ci, Lysimaque était prêt à lancer une nouvelle offensive mais il ne le fit pas. Nous ne pouvons que supposer que ce second conflit, n’eut pas lieu car la révolte fut matée par Lysimaque.


 

Tête en bronze de Seuthès III –
Musée Archéologique de Sofia

 
   Contraint de reconnaître son autorité Seuthès III dut régner conjointement avec lui. Toutefois cette suzeraineté demeura très formelle, car bien que Seuthès III fut vaincu par Lysimaque, le royaume des Odryses s’empara d’une partie des territoires Thraces et recouvrit son indépendance. Nous ne savons pas la date exacte de la victoire finale du Satrape. Nous lisons juste dans le travail de Diodore de Sicile, qu’en 320, Seuthès III déplaça le royaume des Odryses en Thrace centrale et qu’il construisit une nouvelle ville qui devint sa capitale, Seuthopolis (auj. Kazanluk).
 
   En 313, il s’allia au Macédonien Antigonos I Monophtalmos (Roi 306-301), qui tentait de conquérir le trône de Macédoine, dans sa guerre contre Lysimaque. Il occupa les cols du Mont Hémus (ou Grand Balkan, chaîne montagneuse des Balkans située en Bulgarie et Serbie), mais il fut battu et forcé de se soumettre. En 306 et Lysimaque se déclara Roi d’une partie de la Thrace. Seuthès III serait mort vers 300.
 
   Seuthès III eut selon certains spécialistes, six fils. Deux de son premier mariage : Cotys qui fut le père de Tirès et Rébulas. Quatre de son second mariage avec Bérénice : Hebrizelm II, Tirès IV, Tsadok et Sadalès.
 
   En Août 2004 sa sépulture fut découverte par l’archéologue Bulgare Gueorgui Kitov à proximité de Sofia. À l’entrée du tombeau il fut mis au jour une tête en bronze du Roi. En pénétrant dans la vaste sépulture par un long corridor prolongé par trois pièces en enfilade, les archéologues se rendirent compte que celle-ci était inviolée et contenait un trésor inestimable dont une couronne en or, des épées, des vases de libation, des jambières, des amphores et quantité d’autres objets. En tout 130 objets furent découverts. La sépulture fut attribuée à Seuthès III grâce à son nom inscrit sur un casque trouvé dans la chambre funéraire.
 
   Lysimaque (ou Lysimachus ou Lysimakhos, en Grec : Λυσίμαχος, Co-Roi de 322 à 306, puis Roi de 306 à 281 av.J.C. Il fut aussi Roi de Macédoine de 285/4-281 à 281 av.J.C.). Selon Arrien (ou Lucius Flavius Arrianus Xénophon, historien Romain, v.86-v.175), il naquit à Pella d’une famille noble Thessalienne. Pour Eusèbe de Césarée (ou Eusèbe Pamphile de Césarée, Prélat Grec, écrivain, théologien et apologète Chrétien, v.265-v.340), il fut originaire de Crannon en Thessalie. Il fut le fils d’Agathoclès. Il fut Général et Diadoque d’Alexandre le Grand (336-323). Pendant les campagnes du jeune Roi, dont il fut aussi le garde du corps (Sômatophylaques), il se distingua à plusieurs reprises par sa vaillance, comme en Inde. Après la mort d’Alexandre, au partage de l’Empire, il fut nommé Satrape (Gouverneur) de Thrace. En 322, la rébellion de Seuthès III fut matée par Lysimaque avec qui il régnera conjointement, et en 306, à la mort du Thrace, Lysimaque écartera les prétendant au trône et se proclamera Roi.


 

Lysimaque – Musée archéologique
de Selçuk – Turquie

 
   En 315, il se joignit à la coalition du Roi Séleucide, Séleucos I Nikâtor (305-280) et du Macédonien, Cassandre(Roi 301-297), contre Antigonos I Monophtalmos (306-301) et Démétrios I Poliorcète (Roi 294-287). Dans le même temps il dut aussi faire face aux incursions des Gètes sur sa frontière septentrionale. En 312, il fut contraint de signer la paix avec Antigonos I ne pouvant lutter sur les deux fronts. En 309, il se construisit une nouvelle capitale en Chersonèse, Lysimacheia (ou Lysimachia), afin de mieux contrôler l’Hellespont. En 302, il renouvela sa confiance à Cassandre et participa à la nouvelle alliance contre Antigonos I. Il se rendit maître de l’Asie Mineure sans trop de résistance. En 301, avec ses alliés, il remporte une victoire à la bataille d’Ipsos, en Phrygie, où Antigonos I fut tué. Lors du partage du butin, Lysimaque reçut la majeure partie de l’Asie Mineure jusqu’aux Monts Taurus. La partie orientale revenant à Séleucos I.
 
   En 294, en Macédoine, le fils d’Antigonos I, Démétrios I Poliorcète, réussit à prendre le trône. Durant l’hiver 292/291, Lysimaque essaya de porter sa puissance au delà du Danube, mais il fut battu et fait prisonnier par le Roi des Gètes, Dromichaetes (ou Dromichaites ou Dromihete, v.300-v.280). Démétrios I en profita pour envahir la Thrace, mais l’occupation fut de courte durée car il dut faire face à une révolte en Grèce. Dromichaetes libéra alors Lysimaque, celui-ci lui ayant promis une de ses filles en mariage. En 288, Lysimaque passa alliance avec le Roi d’Épire Pyrrhos I (307-272) pour chasser Démétrios I du trône de Macédoine. Après la victoire Pyrrhos I resta en possession du royaume avec le titre de Roi (287 à 285/4)
de Macédoine. En 285/4 Lysimaque se retourna contre lui, il l’expulsa du pays et reprit le titre.
 
   Il épousa : Nicée I (ou Nicæa ou Nikaia, en Grec : Nίκαια), qui lui donna trois enfants : Agathoclès (ou Agatocles), que Lysimaque fit assassiner en 284 ; Arsinoé I et Eurydice II. En 302, il épousa Amastris (ou Amestris), veuve du Tyran d’Héraclée du Pont et en 300/299 (Il n’y a pas consensus des spécialistes sur la date exacte), il épousa Arsinoé II Philadelphe, qui lui donna trois fils : Ptolémée de Telmessos (ou Ptolémée Nios) ; Lysimaque, Philippe. Arsinoé II voulut écarter Agathoclès de la succession au trône au profit de son propre fils. En 282, elle obtint de Lysimaque l’exécution d’Agathoclès, l’ayant accusé de conspiration avec Séleucos I pour prendre le trône. Ce crime enleva au Roi ses derniers appuis et provoqua une révolte de l’armée et du peuple. De plus, plusieurs des villes d’Asie Mineure se soulevèrent.
 
   Le Gouverneur de Pergame, Philetairos (282-263), qui avait été nommé par Lysimaque à ce poste, passa une alliance avec Séleucos I. Lysandra I, la veuve d’Agathoclès et tout son entourage partirent se réfugier auprès du Roi Séleucos I. Celui-ci entra en guerre contre Lysimaque. En février 281 à la bataille de Couroupédion (ou Corupedion ou Curupedion, en Lydie), Lysimaque fut vaincu et tué et son Empire fut ensuite découpé. L’Asie Mineure tomba aux mains des Séleucides, la Thrace et la Macédoine furent récupérées par Ptolémée Kéraunos.

 

Pour plus de détails sur le Roi voir : La vie de Lysimaque

 
   Ptolémée Kéraunos "la foudre" (En Grec : Πτολεμαος Κεραυνός, 281 à 279), fut le fils de Ptolémée I Sôter et d’Eurydice I, la fille d’Antipatros (ou Antipater, régent 321-319). Il succéda à Lysimaque pour un bref règne de deux ans. En 284 Ptolémée Kéraunos quitta l’Égypte car son père lui préférait son demi-frère Ptolémée II Philadelphe (Roi d’Égypte, 282-246) né de Bérénice I. Il s’installa alors auprès de Lysimaque à l’époque Roi de Thrace et de Macédoine, époux de sa demi-sœur Arsinoé II Philadelphe. Il aida celle-ci à se débarrasser d’Agathoclès (ou Agatocle), l’héritier du trône de Thrace, fils aîné de Lysimaque. Arsinoé II, voulait écarter Agathoclès de la succession au profit de son propre fils et elle obtint de Lysimaque l’exécution du jeune garçon. En 282, Ptolémée poussa Séleucos I à entrer en guerre contre Lysimaque. Ce dernier fut vaincu et tué en Février 281 à la bataille de Couroupédion (ou Corupedion ou Curupedion, en Lydie).
 
   Ptolémée Kéraunos épousa alors sa demi-sœur Arsinoé II et s’empara du trône de Thrace et de Macédoine. Il se fit acclamer Roi par l’armée en Septembre 281 dans la capitale Lysimacheia (ou Lysimachia). Selon Gunther Hölbl, à cette époque, il renonça également formellement à son droit au trône Égyptien. En 280, il fit assassiner les deux plus jeunes fils qu’Arsinoé II avait eu de Lysimaque : Lysimaque, âgé de seize ans et Philippe de treize ans. Le troisième Ptolémée de Telmessos (ou Nios) échappa de justesse au massacre. Il fit aussi assassiner Séleucos I qui tentait de s’emparer de la Macédoine et dont l’armée venait de franchir l’Hellespont. Il s’allia avec le Roi d’Épire Pyrrhos I (307-272) et lui donna une de ses filles en mariage.
 
   Ils parvinrent à repousser les assauts du véritable prétendant au trône de Macédoine, Antigonos II Gonatas. Arsinoé II craignant elle aussi pour sa vie, réussit à s’échapper avec son fils aîné, Ptolémée de Telmessos (ou Nios) et se réfugia à Samothrace, avant de regagner l’Égypte en 279, où elle épousa en 278 son frère, Ptolémée II. Le règne de Ptolémée Kéraunos fut bref, pendant les deux ans qu’il dura on assista à l’invasion des Celtes (ou Galate) dans les Balkans. Il fut tué en Février 279 en tentant de repousser une invasion Celte dirigée par le Chef de guerre Bolgios (ou Belgios ou Belgius ou Bólgios, en Grec : Βόλγιος). Il fut capturé dans une bataille et décapité et son armée détruite et Lysimacheia (ou Lysimachia) fut prise.

 

   Sa mort amena l’anarchie dans les États Grecs, car aucun de ses successeurs ne fut en mesure d’apporter la stabilité. En Macédoine, son frère Méléagre (ou Meleager ou Meleagros, 279), lui succéda, mais il ne gouverna que peu de temps, déposé par l’armée des Macédoniens qui le jugeaient inapte à régner face au péril que faisait courir au pays l’invasion des Celtes.
 
   La Thrace se retrouva elle sous le contrôle de différentes tribus et cessa d’exister en tant qu’unité. L’aristocratie Thrace s’échappa alors dans les colonies Grecques sur la mer Noire. Ce fut l’effondrement du régime et l’établissement de plusieurs petits royaumes Thraces et Celtiques. Un royaume Celte éphémère fut formé en Thrace, à l’Est de la Maritza, avec Tylis (ou Tyle, en Grec : Τύλις) pour capitale. Le premier Roi aurait été Commotorios (v.279/273) et le dernier Cauaros (ou Cavaros, v.230-v.218/212).

  Sous le règne de celui-ci, le royaume de Tylis s’effondra sous les assauts des Thraces. De là, plus tard, trois tribus Celtiques avancèrent en Anatolie et formèrent un nouveau royaume appelé Galatie. Comme dit plus haut les Odryses sous Seuthès III avaient réussit à se maintenir plus ou moins indépendants et vers 300 se fut Cotys II (ou Kotys, en Grec : Κότυς B’, v.300-v.280) qui lui succéda, que certains donnent pour son fils ?, sur ce nouveau Royaume Odryse.

 

   Il est vraie que la succession de Seuthès III reste incertaine, vers la fin de son règne, son épouse Bérénice et ses quatre fils (Hebrizelm II, Tirès IV, Tsadok et Sadalès (ou Sadalas), sont non compris Cotys qui fut le père de Tirès et son frère Rébulas) firent un traité avec deux autres dynastes Thraces, Spartokos de Kabyle et Epimenès. Nous avons connaissance à cette époque de deux autres dynastes connus : Stostokos et Kersibaulos.

 

Monnaie de Cotys II

 

   Vont se succéder après Cotys II sur ce petit royaume plusieurs Rois, dont l’ordre et les dates de règne sont encore très discutées. Le premier, peut-être le fils de Cotys II, fut Raizdos (ou Roigos ou Raízdos ou Rhaezdus, en Grec : Ραίζος ou Ροίγος, 290 à 250 ou 280 à ? ou v.280 à 261) dont on ne sait rien. Vers 240, Lysimacheia (ou Lysimachia) et sa région furent récupérées par le Roi Séleucide, Antiochos II (246-226) qui s’en servit de base stratégique. À partir de cette époque, la Thrace passa successivement sous la domination des Séleucides, des Lagides de Ptolémée II Philadelphe (282-246), de la Macédoine de Philippe V (221-179) et même donc à un moment des Scordices Celtes, qui créent le royaume de Tylis.
 
   En 214, sous le Roi Seuthès IV (En Grec : Σεύθης Δ’, 215 à 190) les Thraces détruisirent le royaume Celte de Pleuratos (213-208). En 202-201 une révolte peut-être menée par Seuthès IV contre la domination Macédonienne, fut matée par le Roi Philippe V (221-179), qui décida de reconstruire Lysimacheia (ou Lysimachia) mais suite à ses batailles perdues contre les Romains, il dut y renoncer. Lysimacheia fut reprise par le Roi Séleucide Antiochos III Mégas (223-187) qui voulut en faire sa capitale occidentale, mais lui aussi dut renoncer face à l’invasion de la Thrace par les Romains et leurs alliés Grecs.
 
   Les “Rois” de ces petits royaumes se virent réduit à la suzeraineté. À la "paix Apamée" en 188, la région fut placée sous le commandement du Roi de Pergame Eumène II (ou Eumènès, 197-159) grand allié des Romains. Le fils de Philippe V, Persée (179-168), qui lui succéda, fut défait par les Romains en 168. À partir de cette époque, la Macédoine devint province Romaine, le royaume des Odryses devint client de la république Romaine tandis que les autres tribus Thraces furent soumises.
 
   La tutelle sans heurt des Attalides ne dura que quarante ans puisqu’en 144, le Prince (ou Roi) des Caenes, Diegylis (En Grec : Διήγυλις, v.150-141) se révolta. Il prit Lysimacheia (ou Lysimachia) et la détruisit. Selon Diodore de Sicile (Historien Grec, v.90-v.30), ce fut un effroyable tyran. Le Roi de Bithynie Prusias II Cynegus (182-149), dont Diegylis avait épousé la fille, obtint de lui 500 Thraces comme gardes du corps et il se réfugia avec eux dans la citadelle de Nictæa, lors du conflit qui l’opposa à son fils Nicomède II Épiphane (149-127), prétendant au trône soutenu par le souverain de Pergame Attalos II Philadelphe (159-138). Strabon (Géographe Grec, v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C) précise qu’ensuite qu’Attalos II ayant porté les armes jusqu’en Thrace obligea Diegylis à reconnaitre son autorité. Toutefois, les Romains reprendront très rapidement le contrôle de la région qui deviendra leur protectorat.
 
   Parmi tous les petits royaumes Thraces, la dynastie d’Asti (ou Astae ou Astai, en Grec : Αστοί, Rois Astéens) qui est le nom d’une tribu qui est mentionnée par Tite-Live (ou Titus Livius, historien Romain, 59 av.J.C-17 ap.J.C), va émerger avec quelques Rois. Pour certains spécialistes le fondateur serait Cotys V (ou I des Astéens, ou Kotys, en Grec : Κότυς E’, v.120/100 à 87 ou v.120 à ?) qui fut le fils du Roi Odryse Beithys (En Grec : Βείθυς, v.140 à v.120). Le fils et successeur de Cotys V (ou I Roi des Astéens) sur le trône Odryse/Astéen fut Sadalès I (ou Sadalas, en Grec : Σαδάλας A’, 87 à 79) est connu par un discours de l’éminent orateur et politicien Romain Cicéron (106-43) contre Verrès, dans lequel il est fait mention qu’il fut un allié important. Il participa à plusieurs campagnes militaires comme allié de l’Empire Romain, dans les guerres contre le Roi du Pont Mithridate VI Eupator (120-63). Sa cavalerie, dans l’armée du Général et Consul Romain Sylla (ou Lucius Cornelius Sulla Felix, 138-78) joua un rôle important dans la bataille de Chéronée. Après les Guerres Mithridatiques la situation de la dynastie Odryse/Astéenne se compliqua et la plupart des villes le long de la côte acceptèrent le patronage de Rome. En 73-71, le Prince Thrace Spartacus, dirigea la grande révolte des gladiateurs contre Rome. Il faut souligner que l’origine Thrace de ce dernier est contestée.
 


 

Monnaie de Sadalès II

   Son petit fils, Sadalès II (ou Sadalas, en Grec : Σαδάλας B’, 48 à 42), fils de Cotys VI (ou II des Astéens, ou Kotys, en Grec : Κότυς ΣΤ’, 57 à 48), alors qu’il n’était que Prince, fut envoyé en 48 par son père pour aider Pompée (106-48) à lutter contre Jules César (100-44). Après la bataille de Pharsale, gagnée par César, il fut gracié par ce dernier qui le confirma comme successeur de son père (44). Il mourut en 42, laissant son royaume aux Romains qui le dominèrent pendant onze années consécutives.
 
   Car son successeur, Sadalès III (ou Sadalas, en Grec : Σαδάλας Γ’, 42 à 31) qui fut, en fonction des spécialistes, soit son fils, soit son neveu, le fils de sa sœur Polémocrateia (ou Polemokratiya), à sa mort était trop jeune pour régner. Comme sa mère était décédée ce fut alors Marcus Junius Brutus Caepio (v.85-42, Sénateur Romain) qui monta sur le trône de Sadalès III. Au cours de son pouvoir politique la Thrace Odryse/Astéenne commença à s’affaiblir au détriment de la dynastie des Sapéens. Tribu près de la ville d’Abdère (ou Abdéra ou Ábdēra sur la mer Égée, près de l’embouchure du fleuve Nestos, en face de l’île de Thassos). Cotys VII (ou III des Astéens, ou Kotys, en Grec : Κότυς Z’, 31 à 18 av.J.C), le fils de Sadalès III, arriva sur le trône Astéen et Odryse. Il le reçut de la part de Marc Antoine (83-30). En 18 Cotys VII mourut et ce fut son beau-frère, le Prince (ou Roi) des Sapéens, Rhœmétalcès I qui devint le tuteur de ses enfants.

Monnaie de Cotys VII (ou III)

 

 
   Un de ceux-ci, Rheskouporis II (ou Rascouporis ou Rhescuporis ou Rascos, en Grec : Ραισκούπορις B’, 18 à 11 av.J.C) fut le nouveau Roi sous la régence donc de Rhœmétalcès I Caius Julius (ou Rhémétalcès ou Rhoémétalcès ou Roimitalces ou Rhoematelkes ou Rhymétalcès, en Grec : Ροιμητάλκης Α’, 31 ou 15 av.J.C à 12 ap.J.C), fils du Roi Sapéen Cotys X (ou II des Sapéens, ou Kotys, en Grec : Κότυς I’, 42 à 31 ou 42 à 15). Lors de la guerre civile Romaine suite au second triumvirat, Rhœmétalcès I avait prit le parti de Marc Antoine (83-30) contre Octave (Futur Empereur Auguste, 27 av.J.C-19 ap.J.C), mais après la bataille d’Actium, en 31, il passa du côté du vainqueur.
 
   Les Besses, peuple de Thrace, restés indépendants de Rome, attaquèrent les provinces Thraces alliées de l’Empire Romain. Ils furent repoussés par une armée Romaine aidée de leurs alliés Thraces. Dans les années 13 à 11 av.J.C, Rheskouporis II et son oncle Rhœmétalcès I furent à nouveau attaqués par les Besses. Cette attaque fut plus importante que la précédente et Rheskouporis II fut vaincu et tué par le chef-Prêtre des Besses Vologèse (ou Vologase ou Wologaisosa). Rhœmétalcès I fut aussi mis en déroute, mais il parvint avec sa famille à prendre la fuite et se réfugia en Chersonèse.
 
   Les Besses, forts de leurs succès, multiplièrent les attaques. Ils prirent rapidement possession de toute la Thrace et allèrent même attaquer les provinces Romaines d’Asie Mineure et de Macédoine. Les Romains réagirent et envoyèrent en Thrace le Gouverneur de la province Romaine de Pamphylie, Lucius Calpurnius Piso Frugi (Consul en 15 av.J.C, 48 av.J.C-32 ap.J.C) porter assistance à Rhœmétalcès I. Il fut vaincu dans une première bataille, mais les Romains réussissent à reprendre l’avantage et à vaincre les Besses et leurs alliés. Piso Frugi mit cependant trois années pour pacifier la région et mettre fin définitivement à la révolte. À ce moment, en 11 av.J.C, l’Empereur Auguste (27 av.J.C-19 ap.J.C) rattacha en partie les terres de Rheskouporis II à Rome et confia l’ensemble du royaume de Thrace au Sapéen Rhœmétalcès I qui devint Roi du royaume Odryse/Sapéen, succédant à Rheskouporis II. Tacite (ou Publius Cornelius Tacitus, historien et Sénateur Romain, 56/57-v.120), le décrivit comme "attrayant et civilisé".

Monnaie de Rhœmétalcès I


 
   En 6 ap.J.C, lors de la grande révolte Illyrienne, Rhœmétalcès I se joignit aux forces Romaines pour combattre les Dalmates et les Pannoniens. Il mena notamment la guerre en Macédoine et aurait même réussi à tuer l’un des trois chefs de la révolte. L’Empereur Auguste le remercia de ses services par diverses récompenses (argent et terres). Le Roi Thrace prit comme prénoms Caius Julius et il fut nommé Archonte éponyme d’Athènes en l’an 9. Son épouse et la mère de son héritier, la Reine Pythodoris, est connue seulement par des preuves numismatique.
 
   En 12 lorsqu’il mourut, ses états, alliés de Rome, furent divisés en deux parties, qui furent réparties entre son fils, Cotys XI Sextus Julius (ou III des Sapéens, ou Kotys, en Grec : Κότυς IA’, 12 à 19) et son frère Rheskouporis IV (ou II des Sapéens, ou Rascouporis ou Rhescuporis ou Rascos, en Grec : Ραισκούπορις Δ’, 12 à 19). Cotys XI reçut la région proche de la côte avec les terres cultivées et des colonies Grecques. Rheskouporis IV, celle sauvage et inculte de l’intérieur, exposée à des attaques hostiles des peuples voisins sur ses frontières. Il fut bien sûr insatisfait de ce partage et le conflit devint inévitable. En 19, l’Empereur Tibère (14-37), dans une tentative d’empêcher une guerre, envoya des émissaires aux deux Rois afin de trouver un accord de paix.
 
   Cotys XI congédia ses troupes et Rheskouporis IV fit semblant de suivre son exemple. Il proposa une entrevue à son neveu, qui s’y rendit sans défiance. Au milieu d’un festin, Rheskouporis IV le fit emprisonner et décida de s’accaparer ses terres, puis il l’accusa de trahison. Tibère convoqua le Roi à Rome pour qu’il justifie l’arrestation de Cotys XI. Le Thrace refusa et fit assassiner son neveu faisant un affront à l’Empereur. Certaines sources avancent que Cotys XI se serait suicidé. Sa femme et ses enfants fuirent alors la Thrace à Cyzique, en Mysie, pour échapper Rheskouporis IV. Tibère envoya alors à la cour de Rheskouporis IV le Gouverneur de Mésie, le Sénateur Lucius Pomponius Flaccus († en 35) pour le convaincre d’aller à Rome et le Thrace fut obligé de se soumettre.
 
   Rheskouporis IV fut accusé par Antonia Tryphaena, (10 av.J.C-55 ap.J.C, Reine titulaire du royaume du Pont, 21-27), la veuve de Cotys XI. Il fut reconnu coupable et condamné par le Sénat à une peine de confinement pour le meurtre de ce dernier et fut envoyé à Alexandrie. Peu après, il y fut mis à mort pour avoir tenté de s’échapper. Une autre version de sa mort nous dit que ce fut sur le chemin de l’Égypte qu’il tenta de s’échapper et fut tué par des soldats Romains ?.
 

Monnaie de Rhœmétalcès II

 

   Le royaume de Thrace fut de nouveau divisé entre : Rhœmétalcès II (ou Rhémétalcès ou Rhoémétalcès ou Roimitalces ou Rhoematelkes ou Rhymétalcès, en Grec : Ροιμητάλκης B’, 19 à 26 ou 19 à 37 ou 19 à 38), fils de Rheskouporis IV qui s’était ouvertement opposé aux plans de son père, et les très jeunes enfants de Cotys XI et Antonia Tryphaena : Cotys XII (ou IV des Sapéens, ou Kotys, en Grec : Κότυς IB’, 19 à 38) qui céda son trône à son frère Rhœmétalcès III Caius Julius (ou Rhémétalcès ou Rhoémétalcès ou Roimitalces ou Rhoematelkes ou Rhymétalcès, en Grec : Ροιμητάλκης Γ’, 38 à 46), sur ordre des Romains et devint Roi de Sophène (ou Arménie Mineure) de 38 à 54 en compensation. Du fait de leur jeune âge, selon Tacite (ou Publius Cornelius Tacitus, historien et Sénateur Romain, 56/57-v.120), le Propréteur Titus Trebellenus Rufus fut nommé Régent avec leur mère Antonia Tryphaena. Selon certaines sources, Rhœmétalcès III ne se rendit en Thrace que vers 26, son territoire restant sous tutelle Romaine.
 
   Mais la plupart des auteurs considèrent qu’il resta à Rome aux côtés de l’Empereur Caligula (37-41), dont il fut l’ami d’enfance, jusqu’à son accession au trône en 38. Ce fut d’ailleurs durant son séjour à Rome, qu’il prit le nom de Caius Julius. Sous leur règne éclatèrent plusieurs révoltes dans la partie de la Thrace qui était soumise aux Romains et dans les états alliés. Les services que Rhœmétalcès III rendit dans ces diverses conflits lui méritèrent de nouvelles faveurs de Tibère puis de Caligula. Ce fut ainsi que ce dernier en 38 décida d’un nouveau partage et qu’il nomma Rhœmétalcès III Roi de toute la Thrace indépendante. Quant à Rhœmétalcès II, son nom disparut de l’histoire, son règne s’arrêtant en 26 ou 37 ou 38 selon les sources. Beaucoup de spécialistes pensent qu’il mourut en 38 ce qui fut la raison du remaniement des États Thraces. On ne sait donc que peu de chose de lui si ce n’est qu’il fut l’époux de Pythodoris II (ou ou Pythadoris, en Grec : Πυθοδωρίδα), fille d’Antonia Tryphaena et Cotys XI.

Monnaie de Rhœmétalcès III

 

 
   Rhœmétalcès III fut le seul souverain de la partie de la Thrace, qui, sous la domination Romaine, conserva un reste d’indépendance, et i fut le dernier représentant des souverains Sapéens et Odrysiens. Ce fut un événement tragique qui mit fin à sa vie. Il était fou d’amour pour sa nièce, ce qui excita contre lui la jalousie de sa femme qui l’assassinat. À la mort de Rhœmétalcès III, la Thrace fut réunie à l’Empire Romain. Elle devint une province procuratorienne, qui comprenait les terres situées entre la Stara Planina, la mer de Marmara, la mer Égée et le cours de la Mesta. Ce fut la fin de l’indépendance du royaume de Thrace, où la langue Grecque demeurera la langue principale.
 
   En 68-69, les Sarmates envahirent la Mésie (Région de la Thrace), mais ils furent vaincus par le Romain Mucianus. Ils renouvelèrent l’attaque l’année suivante et le Gouverneur Fonteius Agrippa fut tué au combat. En 86, sous le règne de l’Empereur Romain Domitien (81-96), furent créées la Mésie supérieure (L’actuelle Serbie) et la Mésie inférieure (Bulgarie septentrionale). Les deux provinces étaient séparées par le cours du Cibrus (Tzibriza), un affluent du Danube et la chaîne balkanique Hoemus servit de frontière entre la Mésie et la Thrace.
 
   En 105, la ville de Nicopolis ad Istrum (Turnovo) fut fondée pour commémorer les victoires de l’Empereur Trajan (98-117) sur les Daces. En 235, débutèrent les invasions barbares en Mésie inférieure et en 251, l’Empereur Decius (Trajan Dèce, 249-251) fut tué en combattant les Goths à Abrittus (ou Razgrad). En 268, l’Empereur Claude II (268-269), les battit à Naissos. Sous Dioclétien (284-305) fut fondé le diocèse de Thrace. En 376, on assista à une nouvelle invasion des Goths et le 9 Août 378, l’Empereur Valens Flavius (364-378) fut battu par les Wisigoths et tué au cours de la bataille. En 395, la Thrace et la Mésie firent partie de l’Empire Romain d’Orient.

 

Liste des Rois après Seuthès III

 
Asti (ou Astae ou Astai, en Grec : Αστοί, Rois Astéens) est le nom d’une tribu qui est mentionnée par Tite-Live (ou Titus Livius, historien Romain, 59 av.J.C-17 ap.J.C). Le territoire de la tribu s’étendait dans la région des rivières Arda, Maritsa, Tundzha, entre les monts Strandja et Hémos et la mer Noire. La capitale supposée fut la ville de Marsa (aujourd’hui Haskovo).
 
Caene (ou Kainoi ou Caeni, en Grec : Καινοί) est le nom d’une tribu Thrace. Ils sont mentionnés par Tite Live (ou Titus Livius, historien Romain, 59 av.J.C-17 ap.J.C). Une ville Romaine sur la Via Egnatia (La partie la plus au sud de la Thrace, entre Byzance et Héraclée), Cænophrurium ou Cenophrurium ou Coenophrurium ou Kainophrourion, en Grec : Καινοφρούριον, “nouvelle forteresse” fut le bastion des Caenes.
 
Sapei (ou Sapae ou Sapaei ou Sapaioi, en Grec : Σαπαίοι, Rois Sapéens) tribu près de la ville d’Abdère (ou Abdéra ou Ábdēra sur la mer Égée, près de l’embouchure du fleuve Nestos, en face de l’île de Thassos).
 
Numérotation des Rois : Il y a pour certains Rois (Cotys et Rheskouporis) plusieurs numéros, il faut comprendre dans le cas de : Cotys V de Thrace est aussi Cotys I des Astéens, Cotys VI de Thrace est aussi Cotys II des Astéens etc.. Cotys IX de Thrace est aussi Cotys I des Sapéens etc… Rheskouporis III de Thrace est aussi Rheskouporis I des Sapéens, Rheskouporis IV de Thrace est aussi Rheskouporis II des Sapéens.

 

Succession selon Ian Mladjov, Université du Michigan

 
        Rois des Odryses
331-305  Seuthès III
v.300-v.280  Cotys II
v.280-261  Raizdos
261-v.250  Cotys III
v.250-211  Rheskouporis I
 
        Rois des Astéens
  ? – ?  Tirès III
  ? – ?  Seuthès IV
  ? – 255  Tirès IV 
  ? – ?  Raizdos (ou Roigos)
  ? – ?  Seuthès V
  ? – 184  Amadocos III
171-167  Cotys IV
167-148  Tirès V
148-146  Beithys
120/100-87  Cotys V
   v.100-v.50  Tirès VI
   v.100-v.50  Amadocos IV
87-79  Sadalès I
57-48  Cotys VI
48-42  Sadalès II
42-31  Sadalès III
31-18  Cotys VII
18-11  Rheskouporis II
 
        Rois des Sapéens
55-48  Cotys I
48-42  Rheskouporis I
42-31  Cotys II
31 av.J.C-12 ap.J.C  Rhœmétalcès I
12-19  Rheskouporis II (Co-Roi)
    12-18 Cotys III  (Co-Roi)
19-38  Rhœmétalcès II
38-46  Rhœmétalcès III

Succession selon Zosia H.Archibald

 
        Rois des Odryses
331-300  Seuthès III
300-280 Cotys II
280- ? Raizdos (ou Roigos)
v.270 Cotys III
240-215 Rheskouporis
215-190 Seuthès IV
   213-208 Pleuratos (Celte)
v.184 Amadocos III
171-167 Cotys IV
  
        Princes des Caenes 
v.150-141 Diegylis
v.141- ? Zibelmios
v.100-v.75 Mostis
 
        Rois des Astéens
149-v.140 Tirès III (ou IV)
v.140-v.120 Beithys
v.120-? Cotys V (ou I des Astéens) 
87-79 Sadalès I
57-48 Cotys VI (ou II des Astéens)
48-42 Sadalès II
42-31 Sadalès III
31-18 Cotys VII (ou III des Astéens)
18-11 Rheskouporis II
 
    Rois des Sapéens puis Rois des Odryses 
 ? -48 Cotys IX (ou I des Sapéens)
48-41 Rheskouporis III (ou I des Sapéens)
   48-42 Rhascus (Co-Roi)
42-15 Cotys X (ou II des Sapéens)
15 av.J.C-12 ap.J.C Rhœmétalcès I
12-19 Cotys XI (ou III des Sapéens) (Co-Roi)
   12-19 Rheskouporis IV (ou II) (Co-Roi)
19-38 Rhœmétalcès II
38-46 Rhœmétalcès III

Succession selon hourmo.eu

 
         Rois des Odryses
300-280 Cotys II (Co-Roi)
300-275 Spartokos (Co-Roi)
300-260 Rhoegus (Co-Roi)
290-250 Raizdos
280-200 Orsoaltius
280-200 Kersibaulos
270-230 Stostokos
260-240 Cotys III
260-230 Adaeus
240-215 Rheskouporis I
215-200 Seuthès IV
200-185 Amadocos III
185-165 Cotys IV
165-??? Beithys
 
         Rois des Caenes
150-141 Diegylis
   141  Zibelmios
135-85 Mostis
100-15 av.J.C Dixazelmeus
 
          Rois des Astéens
100-87 Cotys V (ou I des Astéens)
   100-50 Tirès V
   100-50 Amadocos
87-79 Sadalès I
57-48 Cotys VI (ou II des Astéens)
48-42 Sadalès II
42-31 Sadalès III
31-18 Cotys VII (ou III des Astéens)
18-11 Rheskouporis II
 
          Rois Sapéens
55-48 Cotys IX (ou I des Sapéens)
48-42 Rheskouporis III (ou I des Sapéens)
42-31 Cotys X (ou II des Sapéens)
   42 Rhascus (Co-Roi)
11 av.J.C-12 ap.J.C Rhœmétalcès I
12-19 Cotys XI (ou III) (Co-Roi)
   12-19 Rheskouporis IV (ou III) (Co-Roi)
19-38 Cotys XII (ou IV) (Co-Roi)
   19-38 Rhœmétalcès II (Co-Roi)
38-46 Rhœmétalcès III

 

Bibliographie  et  filmographie

 
   Pour d’autres détails sur les Thraces voir les ouvrages de :
 
Zosia H.Archibald :
The Odrysian kingdom of Thrace : Orpheus unmasked Clarendon Press, Oxford – Oxford University Press, New York, 1998.
Lionel Casson et Ivan Venedikov :
The Thracians, Metropolitan Museum of Art, New York, 1977.
Joëlle Dalègre :
La Thrace Grecque : populations et territoire, L’Harmattan, Paris, Montréal, 1997.
Petŭr Delev :
Lizimakh, Universitetsko izdanie “Sv. Kliment Okhridski”, Sofia, 2004.
Marie-Anne Desbals et Suzanne Saïd :
La Thrace et les Thraces dans l’imaginaire Grec aux époques archaïque et classique : Littérature et iconographie, Université Paris 10, 1997.
Iosif Constantin Drăgan :
We, the Thracians, and our multimillenary history, Nagard, Milan, 1976.
Rudolf Echt et Jutta Frings :
Die Thraker. Das goldene Reich des Orpheus, Katalog Ausstellungshalle Bonn, Philipp von Zabern, Mainz; 2004.
Aleksandŭr Fol et Ivan Marazov :
Thrace & the Thracians, St. Martin’s Press, New York, 1977.
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Note sul regno di Lisimaco, Editeur inconnu, Torino, 1904.
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Une donation du roi Lysimaque, Kentron Hellenikes kai Romaikes archaiotetos, Ethnikon Hidryma Ereunon, Athènes, 1988 – Centre de Recherches de l’Antiquité Grecque et Romaine, Fondation Nationale de la Recherche Scientifique, Diffusion De Boccard, Paris, 1988.
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Bulgaria in Antiquity : An archaeological introduction, St. Martin’s Press, New York, 1975 – Ernest Benn, London & Tonbridge, 1975.
The Thracians, Thames and Hudson, Londres, 1981.
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Erik Hühns :
Troja und Thrakien, Ausstellungskatalog Berlin-Sofia, Akademie der Wissenschaft, Berlin, 1981.
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Thracia. Eine römische provinz auf der Balkanhalbinsel, Zaberns Bildbände zur Archäologie, Orbis Provinciarum, Philipp von Zabern, Mainz, Janvier 2008.
Dimitri Jaranoff :
La Thrace égéenne, Editeur inconnu, Sofia, 1939.
Gueorgui Kitov :
The valley of the Thracian rulers, Slavena, Varna, 2005.
Franca Landucci Gattinoni :
Lisimaco di Tracia : Un sovrano nella prospettiva del primo ellenismo, Jaca book, Milano, 1992.
Louiza D.Loukopoulou :
Contribution à l’histoire de la Thrace propontique durant la période archaïque, Kentron Hellēnikēs kai Rōmaikēs Archaiotētos, Athènes, 1989 – Centre de recherches de l’antiquité Grecque et Romaine, Fondation nationale de la recherche scientifique, Diffusion de Boccard, Paris, 1989.
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Lysimachus, A study in early Hellenistic kingship, Routledge, Londres, 1992.
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Ancient Thrace : The Thracians, art, the king and culture, gods and heroes, faith in immortality, conclusion, Lettera, Plovdiv, 2005.
Manfred Oppermann :
Thraker zwischen Karpatenbogen und Ägäis, Urania-Verlag, Leipzig, 1984.
Der Thrakische reiter des ostbalkanraumes im spannungsfeld von graecitas, Romanitas und lokalen traditionen, Langenweißbach, Beier und Beran, 2006.
Thraker, Griechen und Römer an der westküste des schwarzen meeres, Zaberns Bildbände zur Archäologie, Philipp von Zabern, Mainz, 2007.
Dimitŭr Popov :
Tračka civilizacija : Tračani – društvo, politika, kultura, en Fraçais : Civilisations Thrace : les Thraces – la société, la politique, la culture, pp : 42-43, Geopoetika, Belgrade, 2000.
Heinz Siegert :
Auf den spuren der Thraker, Wo einst Apollo lebte, Frankfurt am Main, 1979.
Dem C.Svolopoulos et Nicéphore Moschopoulos :
La Thrace sous l’administration héllénique, Constantinople, 1922.
Margarita S.Tačeva :
Istorija na bălgarskite zemi v drevnostta prez elinističeskata i rimskata epocha, Universitetsko izdatelstvo “Kliment Ochridski”, Sofija, 1997.
The Kings of Ancient Thrace, vol. 1, Agato, Sofia, 2006.
Stavri Topalov :
Ancient Thrace : Contributions to the study of the early Thracian tribal coinage and it’s relations to the coinage of the Odrysians and the Odrysian kingdom during 6th-4th c. B.C., Nasko-1701, Sofia, 2003.
Georges Tyras :
La Trace, Tigre N°13, Université; Stendhal-Grenoble 3, Grenoble, 2005.
La Trace 2, Trace et histoire, Tigre N°14, Université Stendhal-Grenoble 3, Grenoble, 2006.
La Trace 3, Trace et littérature, Tigre N°15, Centre d’études et de recherches hispaniques de l’Université; Stendhal, CERHIUS : Institut des langues et cultures de l’Europe, ILCEA, Grenoble, 2006.
Christopher Webberr et Angus Mc Bride :
The Thracians, 700 BC-46 AD, Osprey Military, Oxford, 2001.
Christopher Webber :  
The gods of war : The Thracians at war, 1500 BC – 150 AD, Pen & Sword Military, Barnsley, 2010.
Joseph Wiesner :
Die Thraker. Studien zu einem versunkenen Volk des Balkanraumes, W. Kohlhammer, Stuttgart 1963.

 

Filmographie
 

Seuthès l’immortel : les secrets d’un roi thrace, Réalisation : Zlatina Rousseva, Delphine Morel, Pierre Linhart, Gueorgui Kitov, Claude Brixhe et Gregorio Luri,  DVD vidéo, Éditeur : ARTE France développement, Issy-les-Moulineaux, 2009.

 

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