Origine, localisation
Samarie
(ou Samaria ou Samartie, en Hébreu :
שמרון Shomron ou Šomзron, en
Grec :
Σαμάρεια, en arabe :
سامريون Sāmariyyūn ou
ألسامرة as-Samarah) et la région
Samarie (Qui est également connue sous le nom de جبال
نابلس, Jibal Naplouse), est un terme utilisé pour les zones montagneuses du tiers
septentrional de la Cisjordanie, dont la ville principale est Naplouse. Son nom Samarie
découle de l’ancienne ville du même nom. De nos jours, le terme de Samarie est utilisé par le service des statistiques officiel de l’État d’Israël
et par des personnes parlant Hébreu ou attachées à Israël pour insister sur la relation d’Israël
à cette région ou pour se référer plus spécifiquement à la Cisjordanie dans le terme "Judée-Samarie"
(yéhoudâ we-shomrôn).
Le Bon Samaritain – 1849 – Eugène Delacroix (1798-1863) |
La ville de Samarie, se situe dans la région du centre de la Palestine, entre la Galilée
au Nord et la Judée au Sud. Elle fut la capitale du
royaume d’Israël à partir de 880 av.J.C. L’étymologie du mot vient peut-être de Shamar, qui signifie
"à regarder", "sens" où "quelque chose comme", mais, selon le Premier Livre des Rois (16 : 24), le nom
est dérivé d’un individu (ou du clan) Shemer, dont le Roi d’Israël
Omri (884-873) acheta les terres.
La région de Samarie, était délimitée au Nord par la vallée du Jezraël (ou Jezréel ou Jezrahel ou Jizreel ou Yizréel), à l’Est par le Jourdain, à
l’Ouest par la plaine de Sharon et le mont Carmel et au Sud par les montagnes de Jérusalem.
Dans les temps Bibliques, la Samarie couvrait de la Mer Méditerranée à la vallée du Jourdain, y compris la plaine de Sharon et le mont Carmel. Les collines
de Samarie ne sont pas très élevées, atteignant rarement une hauteur de plus de 800 mètres.
Les Samaritains
Les
Samaritains (ou Shamerim "les observateurs" ou "ceux qui gardent", en
Hébreu :
שומרונים Shomronim "de Shomron") sont quelques fois appelés
"Israélites-Samaritains" et sont également connu sous le nom de Cuthim. Ce fut un peuple peu nombreux apparenté
aux Juifs et vivant dans la région de Samarie. Ils se sont installés là après le début de l’exil des Israélites du
royaume d’Israël lors de l’occupation par les
Assyriens.
Lorsque l’Empereur d’Assyrie
Sargon II (722-705)
envahit le Nord du royaume d’Israël en 722 av.J.C et qu’il prit Samarie en 721,
une partie de la population Juive déportée en partie en Médie fut remplacée
par des colons d’origine étrangère venus de
Babylonie, ou de Syrie, et convertis à une religion Hébraïco-païenne.
Sargon II
revendiqua dans ses annales qu’il déporta 27.290 habitants de la capitale du royaume d’Israël.
Cela ne semble cependant pas être la totalité de la population. Les Samaritains dominèrent cette région jusqu’au VIe siècle. Les nouveaux habitants vénéraient
leurs propres Dieux, mais lorsque la zone où ils étaient installés, à faible densité de population, devint dangereuse, infestée de bêtes sauvages, ils firent
appel à l’Empereur d’Assyrie
pour qu’il autorise le Grand Prêtres Israelite à les instruire sur la manière d’adorer le "Dieu de ce pays". Le
résultat en fut une religion syncrétique, dont les groupes adoraient le Dieu Hébreu,
mais ils servaient aussi leurs propres Dieux, conformément aux coutumes des nations d’où ils avaient été importés.
Le Bon Samaritain –
1632/1633 – Rembrandt – Wallace collection – Londres |
Ils ne se considéraient pas comme des Juifs, mais beaucoup des Samaritains se prétendaient être les descendants des
Israélites du royaume du Nord qui avaient échappé à la déportation et à l’exil. À
l’inverse, les Juifs Orthodoxes les considéraient comme des descendants des populations étrangères, les colons
Assyriens ou
Babyloniens, ayant adopté une version illégitime de la
religion Hébraïque et à ce titre refusaient de les considérer comme Juifs ou même comme des descendants des anciens Israélites. Toutefois il faut noter
qu’ils furent reconnus comme Juifs par l’État d’Israël. On appelle parfois leur religion le Samaritanisme. Les Samaritains offrent le paradoxe d’être
à la fois une des plus petites populations du monde (Ils étaient 712, en 2007) et une des plus anciennes dotées d’une histoire écrite, puisque leur
existence est attestée dès 721 en Samarie. Le Samaritanisme est une religion étroitement liée au Judaïsme. Elle est basée sur le Pentateuque,
comme le Judaïsme et beaucoup de Juifs acceptent qu’ils en soient une branche. Cependant, contrairement à ceux-ci, ils refusent la centralité religieuse
de Jérusalem.
Bien qu’ils soient apparus avant le développement du Judaïsme rabbinique et que cette différence ne soit donc pas à l’origine de leur
divergence, ils n’ont pas de Rabbins et n’acceptent pas le Talmud du Judaïsme Orthodoxe. Les Samaritains refusent également les livres de la Bible
Hébraïque postérieurs au Pentateuque (Livres des Prophètes et Livres Hagiographes). Le Samaritanisme se base principalement sur l’utilisation de
la Torah en tant que son Livre Saint. Ils construisirent leur temple sur le Mont Garizim, mais celui-ci fut détruit par le
Grand Prêtre et Ethnarque Hasmonéen
Jean Hyrcan I (134-104). Ce dernier a à son actif
d’avoir réglé par la force les différents religieux entre les Juifs et les Samaritains. Il conquit
Sichem, l’une des plus importantes villes de la Samarie et
détruisit le 21 Kislev (Décembre) 120, le temple Samaritain sur le Mont Garizim (Bien que leurs descendants vont continuer leur culte parmi
ses ruines).
Vue des vestiges du forum Romain |
Ce geste va malheureusement servir à approfondir la déjà historique haine et
la rivalité entre les deux communautés. Les Samaritains affirmeront toujours être les purs descendants des 10 tribus habitant le royaume de
Samarie et rejetteront toute accusation de paganisme. La parabole dite du "Bon Samaritain" est celle dont se servit Jésus de Nazareth,
selon l’Évangile de Luc, pour illustrer sa définition du "prochain". La parabole du Bon Samaritain met en scène un voyageur Samaritain,
que les Juifs tenaient pour impie, et qui se montra capable de compassion envers un inconnu grièvement blessé alors qu’à l’inverse,
un Prêtre et un Lévite passèrent avant lui sans s’arrêter.
L’histoire…….
Le
royaume d’Israël (En
Hébreu : ממלכת ישראל
Yisrael Yisrael) fut un des deux royaumes qui se formèrent dans le Nord du pays, dans l’ancien État connu lui aussi sous le nom
de royaume d’Israël, à la suite du schisme dans le peuple Hébreu, à la mort de
Salomon en 931 av.J.C. Alors que dans le Sud se formait le
royaume de Juda, dont le premier Roi fut Roboam
(ou Rehoboam, 931-914) et qui choisit Jérusalem pour capitale.
Selon la Bible hébraïque, le royaume d’Israël apparut pour la première fois après la mort du Roi
Saül (1030-1010), lorsque la tribu de Juda éleva
David (1010-970) Roi, pour régner sur eux. Selon le Second Livre de Samuel (5 : 6 et 7), ses capitales
furent dans l’ordre Sichem,
Tirtza (ou Thirsa ou Thirtsa ou Tirsa ou Tirzah) et Samarie.
Ruines du palais d’Omri
|
Samarie (ou Shomron) veut dire littéralement "une tour de garde". Au cœur des montagnes d’Israël, à quelques kilomètres au
Nord-ouest de Sichem, se dresse la "colline de Shomron",
une montagne isolée, un grand "mamelon". Il s’agit d’une colline de forme oblongue, raide et difficilement accessible par ses côtés.
Cependant sur son plateau se cultive olives et vins qui font sa réputation. Le Roi d’Israël
Omri (884-873) acheta cette colline à son propriétaire Shemer pour deux talents d’argent et
s’appuya sur son large sommet pour la construction de sa ville à laquelle il donna le nom de Shomron.
Il décida aussi qu’elle soit la nouvelle capitale de son royaume au lieu de Tirtza (ou Thirsa ou Thirtsa ou
Tirsa ou Tirzah – Premier Livre des Rois 16 : 24). À ce titre, la cité bénéficia de nombreux avantages.
Omri y séjourna au cours des six dernières années de son règne. À la suite de
l’échec d’une guerre contre les Araméens de
Damas,
Omri fut tenu d’accorder aux Syriens le droit de "rendre les rues en Samarie", c’est-à-dire, probablement l’autorisation pour les marchands
Araméens d’exercer leur commerce dans la capitale
Israélite.
Samarie fut la seule grande ville du royaume d’Israël,
créé par un souverain. Toutes les autres avaient déjà été consacrées par la tradition patriarcale, ou étaient des possessions précédentes. Samarie fut le seul
choix d’Omri qui y construisit également son palais. Son lien
particulier avec la cité, en tant que son fondateur, est prouvé par la dénomination Beth-Khumri ("Maison du palais d’Omri") sur des inscriptions
Assyriennes. Samarie par la suite fut l’objet de nombreux sièges.
Le premier, peu de temps après sa création, se déroula lors du règne du Roi d’Israël
suivant, Achab (ou Ahab, 873-852). Sa biographie raconte qu’il eut recours au vrai Dieu
lorsqu’il se vit assiégé dans sa capitale par le Roi de Damas
Ben-Hadad II (ou Hadadézer ou Hadad VI, 865-842).
Avec le secours divin, il aurait vaincu plusieurs fois les armées de
Damas
notamment en 858 et 857.
Ruines de la basilique |
Selon le Tanakh, Achab avec 7.000
soldats fut vainqueur du Roi Ben-Hadad II ( u Hadad VI)
et de ses trente-deux Rois, qui étaient venus mettre le siège devant Samarie. (Premier Livre des Rois 20 : 1-21). L’année
suivante il obtint une victoire décisive sur lui à Antipatris (ou Tell Afek ou Aphek) au Nord de la plaine du Sharon dans le centre d’Israël
(Premier Livre des Rois 20).
Lors du règne de Joram (ou Jehoram, 851-842),
Ben-Hadad II (ou Hadad VI) persista et fit de nouveau le siège de Samarie.
Mais juste au moment où le succès semblait être à sa portée, il dut soudainement rompre le siège, alarmé par des mystérieux bruits de chars et de
chevaux d’une grande armée. Il s’enfuit en laissant sont camp avec l’ensemble de son contenu derrière lui. Puis Samarie et le royaume devinrent
les vassaux du nouvel envahisseur, l’Assyrie.
Vestige de la rue à colonnades bordant aujourd’hui la route et les champs
Autre vue des ruines de la basilique |
À la mort de l’Empereur
d’Assyrie,
Téglath-Phalasar III en 727, la situation s’aggrava.
Le Roi d’Israël Osée
(ou Osie ou Hoshea, 732-722) cessa de payer le tribut aux
Assyriens. Le nouvel Empereur
Salmanasar V (727-722) fit
alors campagne contre Osée pour le forcer à présenter et rendre hommage (17 : 3).
Osée, pour gagner du temps, promit à
Salmanasar V d’être son
serviteur et qu’il lui paiera le tribu réclamé, dans l’attente d’un soutien du Roi
d’Égypte, alors en plein conflit internes.
L’Empereur d’Assyrie sentant le piège mit le siège devant Samarie
qui fut prise au bout de trois ans, en 722 et Osée fut capturé.
Certains chercheurs expliquent que
Salmanasar V convoqua Osée à sa cour pour demander une justification au manque d’hommage,
qui aboutit à l’emprisonnement du Roi d’Israël et à l’envoi de l’armée
Assyrienne dans ses terres. Cependant
Salmanasar V mourut peu de
temps après que la ville soit tombée et l’armée Assyrienne
fut rappelée pour assurer la succession de Sargon II (722-705).
La terre d’Israël, qui a résista aux
Assyriens pendant trois années, profita de l’occasion et
se révolta de nouveau.
En 722, Sargon II revint avec son armée
et détruisit le Royaume d’Israël et sa capitale. Il ne s’en releva pas et devint une province
Assyrienne. La province pacifiée, l’Empereur déporta les citoyens
d’Israël au-delà de l’Euphrate, dont le restant de la cour et les artisans capables de travailler
le métal, soit près de 30.000 personnes (27.290 d’après l’inscription de
Sargon II) (Deuxième Livre des Rois 18 : 9-12; 17 : 3).
La population fut exilée en partie en Médie et
inversement des populations de l’Empire Assyrien furent déplacées
vers Samarie : Des gens de Babylone,
Kutha (ou Cuthah ou Kouta ou Cuthaou Gudua, aujourd’hui Tell Ibrahim dans le gouvernorat de Babil, en Irak), Avva (ou Awwa) et en particulier ceux
d’Hamath (ou Hama, une ville sur les rives de l’Oronte dans le centre-ouest de la Syrie) dont la révolte
de son Roi Ilu-bi’di, fut écrasée par Sargon II
(Deuxième Livre des Rois 17 : 6, 24). Cette population forma les Samaritains, également
connu sous le nom de Cuthim. Le fragment d’une stèle, avec une inscription
Assyrienne attribuée à
Sargon II, a été trouvée sur la pente orientale de l’acropole
de Samarie ce qui témoigne de sa présence dans la cité pendant une certaine période.
Colonnade de la basilique |
La ville, avec la région des hauts plateaux voisins, fut ensuite dirigée par un Gouverneur
Assyrien. Il n’y a que de maigres vestiges de cette période et
de celle qui succéda, lorsque les Assyriens succombèrent devant les
Néo-Babyloniens
du Roi Nabuchodonosor II (605-562).
Ce fut seulement lors de la période suivante, lors de la conquête de l’Empire
néo-Babylonien par le Roi
Perse Achéménide
Cyrus II (559-529), que la ville reprit de l’importance. Les tensions
entre la famille régnante et le Gouverneur de Jérusalem, Néhémie
sont documentées dans la Bible (Esdras 4 : 10, Néhémie 2 : 1-8).
Comme toute la région, Samarie fut libérée des Perses
par le Roi Macédonien
Alexandre le Grand (336-323). Puis, à la mort de ce dernier,
son Empire fut partagé entre ces différents Généraux (ou Diadoques) qui se constituèrent en royaumes.
Samarie échut au Roi Séleucide,
Séleucos I Nikâtor (305-280) et des milliers de soldats y établirent
garnison a la suite d’une révolte des Samaritains. Trois tours
rondes, de 13 m. de diamètre, datant de cette période ont été fouillés (Les deux premières ont été attribuées à la période Israélite) ainsi que des murs de
fortification avec des tours de décence carrées.
L’abside sur la partie Nord de la basilique
était l’endroit du Tribunal – Le siège ou la Cour de la justice
Le théâtre Romain
|
Puis le Roi
d’Égypte
Ptolémée I Sôter (305-282) s’en empara et la ville changea une nouvelle fois
de mains. Elle resta sous domination Égyptienne jusqu’à la bataille
du Pannion, en 198, qui fut remportée par le Roi Séleucide
Antiochos III Mégas (223-187) contre
Ptolémée V Épiphane (196-180) qui reprit la
Judée et la ville. Le
Roi Séleucide
Antiochos IV Épiphane (175-164) tenta d’helléniser complètement la
Judée et dédia
le Temple de Jérusalem à Zeus. Cet acte provoqua la révolte de son Grand
Prêtre Mattathias (167-166) et de ses cinq fils, qui aboutit
après de rudes combats et des pertes importantes de part et d’autre, à l’établissement de
leur dynastie sur la terre d’Israël.
Monnaie d’argent Romaine de Samarie |
Le dernier fils, Simon “Maccabée”
(142-135), après une longue guerre, obtint en 142/141, du Roi Séleucide,
Démétrios II Nikatôr (145-138 et 129-125) la reconnaissance de
l’indépendance Juive. Jérusalem devint alors la capitale du royaume indépendant
Hasmonéen. Son premier souverain,
l’Hasmonéen Jean Hyrcan I
(134-104), débuta des campagnes pour agrandir son royaume. Il conquit de nombreuses villes aux
Séleucides dont une partie de la Samarie.
Il a également à son actif d’avoir réglé par la force des différents religieux entre les Juifs et les
Samaritains. Il conquit
Sichem, l’une des plus importantes villes de la Samarie et détruisit le 21 Kislev (Décembre) 120, le temple
Samaritain sur le Mont Garizim (Bien que leurs descendants vont continuer leur culte parmi
ses ruines). Ce geste va malheureusement servir à approfondir la déjà historique haine et la rivalité entre les deux communautés.
Les Samaritains, qui tenaient toujours leur ville fortifiée de Samarie,
restèrent hostiles envers les Juifs. Pour cette raison Jean Hyrcan I
décida de renouveler ses attaques contre eux. Il marcha contre Samarie, à la tête d’une grande armée, mais sa présence à
Jérusalem fut requise, il quitta alors le siège de la ville qu’il laissa à ses deux fils,
Aristobule I et Antigonos (ou Antigone). La guerre se prolongea de façon
inattendue par l’ingérence du Roi Séleucide,
Antiochos VIII Gryphos (125-114).
Le Roi d’Égypte
Ptolémée IX Sôter II Lathiros (116-107 et 89-81),
en Septembre/Octobre 107 fut détrôné et chassé du pays par son frère, jusque-là Roi de
Chypre,
Ptolémée X Alexandre I Philométor (107-88).
Il chercha alors à se constituer un royaume en Judée, mais
vaincu par Aristobule I,
il appela à l’aide les Syriens.
En 106, malgré cet appui, Aristobule I et
Antigonos (ou Antigone) conquirent non seulement l’ensemble de la plaine de Jezraël (ou Jezréel ou Jezrahel ou Jizreel ou Yizréel), en particulier
l’importante ville de Scythopolis (ou Beït Shéan ou Bethshan
ou Beth-Shan ou Beth-Shéan), mais aussi, quelques mois plus tard, le 25 Novembre, ils prirent la ville de
Samarie et son fort. Ils détruisirent la cité et s’efforcèrent d’effacer jusqu’à la dernière trace de l’existence d’une ville fortifiée sur la colline.
Vestiges des murailles de la cité de l’époque Romaine – Porte Ouest |
Les Hasmonéens gardèrent la cité jusqu’à leur déclin.
À la mort du Roi Alexandre I Jannée (103-76), ses fils
Hyrcan II et Aristobule II
se bataillèrent le pouvoir. Ils demandèrent chacun à Rome d’intervenir en leur nom. Les Romains acceptèrent, mais en 63 les troupes de
Pompée (106-48) entrèrent en Judée,
elles prirent Jérusalem et la royauté fut abolie. L’Empire
Hasmonéen fut démembré et la
Judée fut réduite à un petit État client de Rome mais
toujours avec une certaine indépendance. La même année Samarie fut annexée à la province Romaine de Syrie. Puis les Romains installèrent comme Régent de
Judée le chef
Édomite (ou Iduméen),
Antipater I (47-43 av.J.C).
L’Augusteum |
Pour services rendus, ils accordèrent le titre de "Roi des Juifs" à son fils
Hérode le Grand (Tétrarque de
Judée 41-40, Roi de
Judée 40-37, Roi d’Israël 37-4 av.J.C) et lui attribuèrent
de nombreuse villes, dont Samarie en 30 av.J.C.
Hérode reconstruisit et embellit la cité et en 27 av.J.C, il lui donna le nom
de Samaria Sebastê. Il fit édifier l’Augusteum, qui fut constitué d’un temple, construit sur l’ancien palais
d’Omri, au sommet de l’ancienne acropole.
Il fit ériger également une porte de la ville, la rue à colonnades, un théâtre sur la côte Nord-est de l’acropole, un
autre temple sur une terrasse au Nord de l’acropole et un stade au Nord-est dans la vallée. La ville fut protégée par une muraille de 4 km. de long,
avec des tours aux portes Ouest et Nord. La cité fut une nouvelle fois rénovée, mais sans grands changements majeurs, au IIe siècle de notre ère par
l’Empereur Romain Septime Sévère (193-211), lorsqu’il y installe une colonie de vétérans.
Le site archéologique
Le site
fut fouillé par deux expéditions archéologiques. La première fut la Harvard Expédition, initialement dirigée par Gottlieb Schumacher en 1908, puis par
George Andrew Reisner
en 1909 et 1910, avec l’aide de David Gordon Lyon et de l’architecte Clarence Stanley Fisher (Voir
Harvard excavations at Samaria, 1908-1910, Harvard Semitic series, Harvard university Press, 1924). La deuxième expédition est connue sous
le nom de "Joint Expedition", un consortium de cinq établissements et fut réalisée par John Winter Crowfoot entre 1931 et 1935,
avec l’aide de Mary Kathleen Kenyon et Eliezer Sukenik, des principales institutions de l’École Britannique d’archéologie de Jérusalem,
la Palestine Exploration Fund et l’Université Hébraïque.
Autre vue de l’Augusteum |
Dans les années 1960 des
fouilles à petite échelle, réalisées par Fawzi Zayadine furent menées au nom du Département des antiquités de la Jordanie. La ville fut bâtie au
sommet d’une colline rocheuse et aujourd’hui le site est utilisé comme terre agricole, par les villageois voisins.
Cela signifie que la plupart des zones excavées doivent être remblayées et retournent à un usage agricole. Ces deux points entravent
nettement les fouilles et les analyses. Seule l’acropole de la Samarie a été largement excavée.
Le palais, situé sur une colline haute, n’a été fouillée que par la Harvard Expédition et fut attesté par
eux comme le Palais du Roi Omri (884-873) (bâtiment désigné : période I).
Juste en dessous du palais deux tombes dans la roche, ont été attribuées aux Rois Omri
et Achab (ou Ahab, 873-852). À l’Ouest du palais se trouve quelques rares vestiges de bâtiments
datant de cette époque. Toujours à cette époque, l’acropole a été étendu sur tous ses côtés par l’ajout d’un gigantesque mur d’enceinte, construit dans le
style casemate, le nouvel espace rectangulaire de l’acropole mesure 90 m. du Nord au Sud et 180 m. d’Ouest en Est.
Sceau portant le nom de Jéroboam II |
Cette phase (bâtiment Période II) de construction est traditionnellement attribuée à
Achab. Dans le Palais Omride se trouvaient des tombeaux royaux (Qui sont encore accessibles
aujourd’hui via les chambres souterraines) et il y avait un bâtiment administratif où ont été récupéré 63 Ostraca qui nous fournissent une foule de
données concernant la fourniture d’huile et de vin, et peuvent éventuellement être attribués à la période de
Jéroboam II (790-750). Au Nord du palais a été mise au jour une cache riche de vestiges
Phéniciens en ivoire, ils étaient mélangés à des débris.
Au Nord-est et
au-dessous de l’acropole, un certain nombre de tombes (ou mausolées), contenant des sarcophages, datant de l’âge de fer ont été exhumées sur le site du village
moderne et les champs adjacents. Leurs emplacements délimitent probablement la limite de la ville dans cette direction. Une
petite église (ou Basilique), fondée au Ve siècle ap.J.C, a été mise au jour sur le versant Sud de l’Acropole. Un monastère y a été ajouté à une date
ultérieure.
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