Quelques grands Rois d’Assyrie :
Sennachérib
705  à  681
 

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….Retour à la dynastie Assyrienne

 

  Sommaire
 

Son origine
Son règne
      Campagne en Basse-Mésopotamie
      Campagne en Syrie-Palestine
      Campagne contre le royaume de Juda
      Campagne contre les Élamites
      Campagne dans le Zagros
      Campagne contre l’Égypte
      La fin de son règne
Ses constructions
Sa famille
Bibliographie

Sennachérib sur un
des bas-reliefs de son
palais de Ninive

 

Son origine

 
   Sennachérib (ou Senaquerib ou Sanherib ou Sankhérib, en Akkadien : Sîn-Ahhê-Erîba ou Sîn-aḫḫe-eriba ou Sin-ahhe-Eriba ou Sin-achche-Eriba "Sin a compensé les frères morts" ou “Sin prit mon frère à ma place” ou “Sin a remplacé mes frères pour moi“) fut le 4e souverain de la dernière période Assyrienne dite : "Apogée et chute" ou "Nouvel Empire", de 705 à 681 av.J.C ou 705 à 680 ou 704 à 681. Son nom exprime le fait que ses frères ont trouvé la mort avant sa naissance et que le Dieu les a remplacé par sa naissance. Il fut aussi Roi de Babylone de 688 à 681. Il fut le fils de Sargon II et de la Reine Taliya et il succéda à son père le 12 Av (ou Menachem Av – Juillet/Août) 705.
 

Son règne

 

   En 709, lorsque son père prit le titre de Roi de Babylone, il fut marié à Zaqutu (ou Naqi’a-Zakitu ou Naqia), une femme d’origine Araméenne et resta dans la région avec la tâche de réprimer les émeutes des tribus Araméenne et Chaldéenne dans le Sud et d’éliminer la menace des nomades Suti (ou Sutaer ou Şuţu ou Sutaër) peuple du Nord et l’Est de la Babylonie. Aussitôt monté sur le trône il dut faire face à des rébellions et son armée dut gérer simultanément deux révoltes, une à l’Ouest et l’autre au Sud en Babylonie.
 


 

Sennachérib au cours de sa
campagne Babylonienne – Bas-relief de
son palais de Ninive.

                 Campagne en Basse-Mésopotamie
 
   En 703, le Roi de Babylone, Marduk-Apla-Iddina II (ou Merodach-Baladan, 722-710 et en 703), qui s’était enfui vers l’Élam devant l’avancée de Sargon II, reprenait le trône de la cité et réunissait une alliance soutenue par les Chaldéens, les Araméens et les Élamites. Ces derniers envoyèrent des renforts importants commandés par un certain Imbappa. Le montant total des forces de cette armée de coalition, selon les annales de Sennachérib, s’élevait à 80.000 hommes.
 
   Selon Daniel David Luckenbill, Marduk-Apla-Iddina II prit rapidement le contrôle des principales villes de la Basse-Mésopotamie, y compris Ur, Eridou, Nippur, Kûta (ou Kutha) et Borsippa. Sennachérib réagit avec force, il marcha sur la Babylonie. Le 20 Shabatu (Janvier/Février), à la tête d’une partie de son armée, il assiégea dans les environs de Kûta les rebelles. Pendant ce temps, ses Généraux se présentaient devant la ville de Kish et réussirent à tenir à distance la majeure partie de la coalition. Les Élamites et les Babyloniens quittèrent la ville pour rencontrer les Assyriens dans une bataille dans la plaine de Kish.
 
   Après avoir pris Kûta et tuer ses défenseurs, Sennachérib vint à l’aide de ses Généraux. Les Assyriens furent vainqueurs de Marduk-Apla-Iddina II qui réussit à s’enfuir, mais ceux-ci firent prisonnier un des fils du Roi et récupérèrent un énorme butin composé : De chars, de chariots, de chevaux, de mulets, d’ânes, de chameaux et de dromadaires. Puis Sennachérib entra victorieux dans Babylone, pillant la ville et son palais, se saisissant du trésor, des insignes de Marduk-Apla-Iddina II, de sa femme, de ses filles, du harem et de la cour. Il y installa un Gouverneur d’origine Babylonienne, Bêl-Ibni (ou Bêlibni), élevé à la cour Assyrienne. Après la restauration de son autorité, Sennachérib retourna dans sa patrie.
 
   Selon Daniel David Luckenbill, d’après les annales royales, le butin récupéré au cours de cette campagne s’élevait à : 208.000 prisonniers, 7.200 chevaux et mulets, 11.073 ânes, 5,230 chameaux, 80.050 bovins, 80.100 ovins, du matériel de guerre que le souverain distribua parmi ses soldats. Un fragment d’une autre chronique relate un trésor saisi de 30 talents d’or, 800 d’argent, des pierres précieuses, des bijoux, des lits d’ivoire, des peaux d’éléphants, de l’ébène, du buis, des pots en cuivre, fer, bronze et plomb etc…
 
               Campagne en Syrie-Palestine
 
   À l’Ouest, les insoumis formèrent une énorme coalition sous l’impulsion des Égyptiens et de son Pharaon Chabataka (ou Shabataka, 707/6-690), qui envoya un corps expéditionnaire commandé par Taharqa, auquel vinrent se greffer les Rois : Cili-Bel (720-v.690) de Gaza, Mitinti d’Ashdod, Malik-Rammu d’Édom, Sideqa (ou Zideqa ou Sidqia) d’Ascalon (ou Ashkelon), Ézéchias (726-697) de Juda, Lulle (ou Luli ou Elulaios, 729-694) de Sidon et Marduk-Apla-Iddina II (ou Merodach-Baladan, 722-710 et en 703) de Babylone (Livre d’Isaïe 30, 31; 36:6-9) plus divers autres petit souverains. Mais Taharqa sentant qu’il ne pourrait faire face aux troupes Assyriennes préféra retourner en Égypte. En outre, le Gouverneur Assyrien de Cilicie avait pris les armes et avec lui les colons Grecs installés dans la cité de Tarse.
 
   En 701, Sennachérib marcha vers l’Ouest pour soumettre les rebelles au joug Assyrien. Tout d’abord, la révolte de Cilicie fut écrasée et la ville de Tarse fut détruite. Puis le souverain attaqua les villes côtières Phéniciennes. La coalition forte pourtant de près de 200.000 hommes fut écrasée près de Cition (ou Kition). L’Assyrien prit Arwad (ou Aradus ou Arados ou Arvad ou Arpad ou Antioche en Pieria) du Roi Abdiliati, puis ce fut le Roi de Byblos, Ormelek I (ou Ormilk ou Urumelek ou Urumilki, ? -701) qui vit sa ville conquise et pillée. Ce fut ensuite le tour de Tyr et Sidon qui se rendirent. Dans cette dernière, le Roi Lulle s’enfuit à Chypre. Sennachérib plaça son nouveau Roi sous contrôle d’un souverain Tyro-assyrien qui contrôla également Acre. L’Empereur continua vers le Sud et les autres cités Phéniciennes se soumirent, ainsi que les Rois : Pudu-Ilu (ou Pado’el, v.720-v.680) d’Ammon, Kemoch-Nadab II (ou Nadbi-Chemosh, v.720) de Moab et Malik-Rammu d’Édom.
 
   Les Assyriens entrèrent en Philistie, Ashdod, Ascalon et Gaza furent prises par la force ainsi que Jaffa (ou Japho ou Yaffo ou Joppé), Beth-Dagon (au-dessous de Jaffa entre les collines de Judée et la Méditerranée), Benebarak (ou Banai-Barqa) et Azor (ou Azjuru). Ces trois dernières étaient gouvernées par Roi d’Ascalon Sideqa (ou Zideqa ou Sidqia), qui fut déporté en Assyrie. Quand à Cili-Bel il semble qu’après avoir été déporté à la cour Assyrienne il reçut en dédommagement des territoires prit au royaume de Juda et se révéla par la suite un fidèle allié des Assyriens. Cela conduisit, toujours en 701, à l’invasion du royaume de Juda (Deuxième Livre des Rois 18:13-16).

 


 

Défaite de Sennachérib vaincu par un Ange –
Peinture de mi 17e s. –
Pierre Paul Rubens (1577-1640)
– Alte Pinakothek -Munich

              Campagne contre le royaume de Juda
 
   Cependant, la domination Assyrienne sur le Levant était loin d’être restaurée. Le Roi de Juda, Ézéchias avait anticipé l’invasion des Assyriens et fait une grande préparation dans un nombre impressionnant de constructions. En particulier un tunnel de 533 mètres de long, qui fut creusé afin de fournir à Jérusalem l’accès aux eaux de la source Gihon, qui était en dehors de la ville. Le travail est décrit dans l’inscription Siloam (ou Shiloach ou Silwan) qui est un passage de texte initialement inscrit dans le tunnel Ézéchias et qui a été datée de son règne sur la base de son script.
 
   Dans le même temps fut construit, un mur autour du bassin de Siloé, dans lequel les eaux de la source arrivaient (Livre d’Isaïe 22:11). Un impressionnant vestige de cette structure est le vaste mur dans le quartier Juif de la vieille ville de Jérusalem. D’autres fortifications furent érigées, notamment à l’Ophel, une colline située au Nord du mont Sion, à environ 700 mètres d’altitude qui constitue un long et étroit promontoire arrondi, sorte de presqu’île sur la pente méridionale du mont du Temple à Jérusalem.

 

 
   Sennachérib mit le siège devant Lakish (ou Lachish ou Lakis) en Philistie qu’il prit ainsi que plusieurs autres cités : Bit-Zitti, Zaribtu, Mahalliba, Ushu, Akzib etc… Après la prise de chacune de ces villes, il installa un homme de confiance comme souverain sur l’ensemble de la région. Puis il marcha sur Jérusalem. Grâce à sa préparation Ézéchias résista au siège inévitable de la cité par l’Assyrien. Les récits dans la Bible (Livre d’Isaïe 33:1, Deuxième Livre des Rois 18:17, Deuxième Livre des Chroniques 32:9, Livre d’Isaïe 36) font état du siège. Certaines chroniques Assyriennes citent l’évènement comme une grande victoire. Sennachérib, lui même, laissa une inscription monumentale, "Le prisme de Sennachérib" où il raconte comment, dans sa campagne contre Ézéchias il prit 46 villes (colonne 3, ligne 19 du prisme Taylor) et assiégea Jérusalem qui ne tomba pas.


 

Les vestiges de la grande muraille de Jérusalem,
construite au cours du règne d’Ézéchias
avant le siège Sennachérib –
Excavation dans la vieille ville de Jérusalem


   Finalement, Ézéchias voyant la détermination de Sennachérib, après de nombreuses négociations sous les murs de Jérusalem, lui offrit de lui payer un énorme tribut pour éviter que sa cité soit ravagée : Trois cents talents d’argent et trente d’or. Afin de produire le montant promis, il fut obligé de piller les portes du temple. L’évènement est rapporté par le Deuxième Livre des Rois (Il Livre des Rois 18 :13-19 :34), le Deuxième Livre des Chroniques (Il Chronique 32 :1), par Hérodote (Historien Grec, 484-v.425 – Histoires 2:141) et par plusieurs écrivains bibliques. Selon la Bible, le siège n’eut pas lieu, car les Anges de l’Éternel s’avancèrent et abattirent 185.000 hommes dans le camp Assyrien (Deuxième Livre des Rois 19:35).
 
   Tous ces faits sont encore âprement débattus par les historiens. Ce qui est sûr c’est que Sennachérib se retira. Le long siège Assyrien sur la ville usa probablement les troupes et la promesse d’un tribut dut rendre inutile une offensive plus décisive contre la cité et les alliés d’Ézéchias, dont les Égyptiens. Une partie de son armée avait pourtant atteint le Delta sans parvenir à entrer en Égypte. Sennachérib se vante d’avoir gagné une bataille dans la plaine d’Eltekeh (ou Elteqeh à 15 Km d’Éqrôn en Israël Actuelle) où il battit une armée Égyptienne. On peut aussi considérer que l’Assyrien se retira, rappelé par les problèmes en Babylonie.
 
            Campagne contre les Élamites
 
   Cinq campagnes vont être conduites contre les Élamites et les régions du Sud du Tigre rebellées. En 700, Marduk-Apla-Iddina II remonta une armée et les Assyriens durent retourner lutter contre les rebelles réfugiés dans les marais. Marduk-Apla-Iddina II s’enfuit de nouveau en Élam et y mourut. Sennachérib trouvant que Bel-Ibni avait été incompétent lors de cette guerre, le remplaça par son fils aîné, Assur-Nadin-Shumi (ou Assur-Nadin-Sumi ou Assur-Nadin-Šumi ou Assur-Nadin-Schumi ou Aššur-nadin-šumi, 700 à 693 ou 699 à 694). Ce dernier ne tiendra que sept ans. Dès son arrivé au pouvoir, il dut faire face aux menaces du nouveau Roi d’Élam, Khallutush-Inshushinak II (699-693). En 694 Sennachérib voulut détruire les bases Élamites sur les rives du golfe Persique. Pour ce faire, il obtint des bateaux des Phéniciens et des Syriens qui naviguèrent avec une partie de son armée du bas le Tigre à la mer.
 
   Les Phéniciens n’étaient pas habitués aux marées du golfe Persique ce qui causa un retard. Les Assyriens luttèrent contre les Chaldéens et les Élamites à la rivière Ulaya et ne réussirent à vaincre qu’au bout d’une journée. Alors que Sennachérib était occupé dans le golfe Persique, Khallutush-Inshushinak II avança en Babylonie, conquit la ville de Sippar et attint rapidement la capitale. Assur-Nadin-Shumi fut renversé en 693 par les Babyloniens qui le livrèrent au Roi d’Élam, qui l’emmena dans son pays et le fit exécuter et le remplacèrent par Nergal-Usazib (ou Nergal-Mushezib ou Nergal-ushezib ou Nergal-ušēzib, 693 à 692), qui ne régnera que 6 mois. Les Assyriens reprirent alors le combat en direction du Nord et dans l’année qui suivit récupérèrent plusieurs villes.
 


 

Sennachérib et son fils Arad-Mulissu après la
bataille de Eltekeh en 701 – Détail d’un bas-relief
du palais de Sennachérib à Ninive

   Une grande bataille fut menée contre les rebelles Babyloniens à Nippur, leur Roi fut capturé et déporté à son tour à Ninive. Pour venger la mort de son fils Sennachérib lança une autre campagne en Élam où son armée pilla les villes. Le Roi Élamite fuit vers les montagnes, mais Sennachérib fut contraint de rentrer en raison de l’hiver qui approchait. Un autre leader de la rébellion, Musezib-Marduk (ou Mushezib-Marduk ou Mušēzib-Marduk, 692-688) revendiqua le trône de Babylone et fut soutenu par l’Élam.
 
   La dernière grande bataille fut menée en 691 à Hallulê avec un résultat incertain, ce qui permit à Musezib-Marduk de rester sur le trône de Babylone encore deux ans. Ce fut un bref répit, en 689/688, Sennachérib contrarié par la résistance des Babyloniens et par le fait qu’il n’était toujours pas vengé de la mort de son fils aîné, décida de porter un coup fatal à la cité. Il assiégea la ville qu’il prit. Il ordonna le massacre et la déportation des habitants de la région, puis il pilla et détruisit la ville sainte. Il reprit à son compte le titre de Roi de Babylone et il emporta à Assur la statue de Marduk.
 

             Campagne dans le Zagros
 
   Sennachérib fit aussi la guerre avec le Roi d’Ellipi, un royaume situé aux alentours du Luristan, pays de montagne situé dans le Zagros et affronta quelques groupes Mèdes. Ces derniers ont souvent combattu en même temps que d’autres peuples, comme les Mannéens et les Perses de la région du lac d’Ourmia. Après les mutineries répétées par les premiers chefs Mèdes contre le joug des Assyriens, ils finirent par collaborer enfin avec eux sous les successeurs de Sennachérib. En 702, le Roi d’Ellipi, Ishpabara avait pris les armes, bien décidé à retrouver son indépendance. Sennachérib mena une campagne difficile et dévastatrice dans ces régions escarpées du Zagros.

 

   D’abord il prit les villes de Khardishpi, de Bit-Koubati (ou Bit-Kubatti) et de Bit-Kilamzakh qu’il reconstruisit et fortifia et en fit la capitale de la province d’Arrapha (ou Arrapkha, en Syriaque : ܐ ܪ ܦ ܗ ܐ, en Grec : Arrapaxitis, en arabe : أررابخا, عرفة, aujourd’hui Kirkouk). Les habitants de la région furent contraints de s’installer dans la nouvelle capitale. Daniel David Luckenbill nous précise qu’une stèle commémore la conquête Assyrienne. Ensuite, Sennachérib marcha contre Ellipi. Après avoir pris la capitale, Murubishti et les principales villes et forteresses du royaume, les Assyriens asservirent les habitants. Une partie du territoire d’Ellipi, Bit-Barrau, fut annexée et devint une province avec pour capitale Elenzash, rebaptisée “Forteresse de Sennachérib – Dur-Śïnakheheriba".
 
             Campagne contre l’Égypte
 
   En 689, Sennachérib marcha contre l’Égypte, mais échoua dans sa tentative d’invasion. L’armée Assyrienne fut arrêtée à Péluse, aux portes du Delta. Les histoires bibliques, prétendent que la peste dans l’armée Assyrienne sauva les Égyptiens de la défaite et Hérodote raconte que la retraite des Assyriens était due à des milliers de souris (ou rats) qui auraient mangé le haut des armes (Histoires 2:141).
 
             La fin de son règne
 
   Sennachérib fut assassiné le 20 Tevet (Décembre/Janvier) 681 (Le 16 janvier 680 selon certains spécialistes ?) dans un temple par deux de ses fils, dont Arad-Mulissu (ou Arda-Mullissi ou Ourdou Mullissu) au cours d’une insurrection. Une guerre civile éclata alors qui fut gagnée par Assarhaddon. Selon l’Ancien Testament : “Pendant qu’il servait dans la maison de Nisroc, son Dieu, Adramelech et Scharetser ses enfants l’on tués par l’épée et se sont enfuit au pays d’Ararat” (Deuxième Livre des Chroniques 32:21, Livre d’Isaïe 37:37, 38). Selon Daniel David Luckenbill, une inscription de son autre fils, Assarhaddon, confirme cette déclaration de la Bible, mais ne mentionne pas les vrais noms des meurtriers.
 


 

Sennachérib – Bas-relief de son palais de Ninive

Ses constructions

 
   Sennachérib eut aussi une importante activité de bâtisseur. Il abandonna le projet de son père de continuer de faire une ville royale de Dûr-Sharrukîn (ou Dour-Sharroukên ou Khorsabad) et il déplaça la capitale avec son administration dans la ville de Ninive. Il y entreprit des travaux gigantesques qui firent de la ville une splendeur. Dès 703, il fit construit un palais avec un parc artificiel qu’il appela "Le palais sans rival". Les grands parcs paysagers qu’il fit construire autour de la ville donnèrent vraisemblablement naissance au mythe des “jardins suspendus de Sémiramis“.
 
   Pour ce projet ambitieux, un vieux palais fut démoli pour faire plus de place. Dans le palais se trouvait une série de bas-reliefs retraçant le siège de Lakish (Aujourd’hui au British Museum), dans lesquels Sennachérib est représenté assis sur un trône, sur une colline où des peuples vaincus viennent lui rendre hommage. En plus de son grand parc, plusieurs petits jardins furent créés pour les citoyens de Ninive.
 
   Les ruelles étroites et les places de la cité furent nettoyées et élargies et une voie royale fut construite, qui traversait un pont à l’approche de la porte du parc et qui était bordée des deux côtés par des stèles. Le souverain se fit représenter dans un grand relief sculpté dans la pierre dominant le Gommel. Sennachérib construisit également pour irriguer les parcs de sa ville, de grands canaux depuis le Mont Misri entrecoupés de nombreux aqueducs. Il fit construire notamment, en 690, celui de Jerwan associé à un canal d’une cinquantaine de kilomètre qui recueillait les eaux du Gomel et de certains affluents pour alimenter en eau la capitale. Au nord de Ninive, à Bavian et à Maltai, il laissa des reliefs rupestres.
 
   Celui de Maltai représente un défilé des grands Dieux debout sur leurs animaux symboliques. Il construisit aussi et restaura plusieurs temples et agrandit les défenses de Ninive qui comprenait une douve entourant les murs de la cité. Certains de ces remparts de la ville furent restaurés et l’on peut encore les voir de nos jours. Sennachérib est parfois crédité de l’invention de la vis d’Archimède mais à des fins d’irrigation, inventée plus de 400 ans plutôt, même si la preuve en est controversée, car on sait qu’il fit construire des machines pour élever l’eau avec semble t-il ce système. Il ordonna également la construction de routes et s’occupa de perfectionner les méthodes de fonte du métal. Il aurait introduit en Assyrie la culture du coton venue d’Inde ?.
 

Sa famille

 
   Sennachérib eut trois épouses qui lui sont attestées en fonction des spécialistes :
 
Zaqutu (ou Naqi’a-Zakitu ou Naqia) une femme d’origine Araméenne qu’il épousa alors qu’il n’était que Général de son père, certains spécialistes avancent vers 712, mais il serait plus juste de considérer autour de 709 lorsque son père devint Roi de Babylone ?. Son nom veut dire "pure" ou "pureté". Elle serait morte vers 668 sous le règne de son petit-fils, Assurbanipal. Elle lui donna un fils, Assarhaddon, qui succéda à son père après que ses frères, ou demi-frères, ainés l’aient assassiné. Il est probable qu’elle fut aussi la mère d’Assur-Nadin-Sumi (Assur-Nadin-Šumi ou Assur-Nadin-Schumi ou Aššur-nadin-šumi) et d’une fille au nom de Sadditu (ou Šadditu).
 
Nitocris dont on ne sait rien. Elle fut peut-être la mère d’un ou des trois fils du souverain dont deux l’assassinèrent ?.
 
Tasmetu-Sarrat (ou Tašmetu-Sarrat ou Tashmetum-Sharrat) n’était apparemment qu’une épouse secondaire. Elle est surtout connue par sa stèle, dans le temple de Nabû à Nimrud (ou Kalkhû – ND 4301 + 4305) qui fut découverte en 1955. Selon les spécialistes, elle fut peut-être la mère d’un, ou des trois fils du souverain, dont deux l’assassinèrent ?.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le souverain voir les ouvrages de :
  
Enrico Ascalone :
Mesopotamia : Assiri, sumeri e babilonesi (Dizionari delle civiltà; 1), Electa Mondadori, Brossura, 2005.
John A.Brinkman :  
Babylonia under the Assyrian Empire, 745-627 B.C., in M.T. Larsen (ed.), Power and Propaganda : A Symposium on Ancient Empires. Mesopotamia 7223-250, Copenhagen, 1979.
Eva Cancik-Kirschbaum :
Die Assyrer. Geschichte, Gesellschaft, Kultur, C.H.Beck Wissen, München, 2003.
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Analysis of variants in the Assyrian royal titulary. From the origins to Tiglath-pileser III, Annali dell’Istituto Universitario Orientale di Napoli, Séries Minor 47, Napoli, 1995.
Georges Contenau :
La vie quotidienne à Babylone et en Assyrie, Hachette, Paris, 1950.
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The invasion of Sennacherib in the book of Kings : A source-critical and rhetorical study of 2 Kings 18-19, E.J. Brill, Leiden, Boston, 2009.
Frederick Mario Fales :
L’impero Assiro. Storia e amministrazione (IX-VII secolo AC), Editori Laterza & Figli Spa, Roma-Bari, 2001.
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Hezekiah in history and tradition, E.J.Brill, Leiden, 2012.
 
Pour d’autres ouvrage sur l’Assyrie voir à : Assyrie, Bibliographie générale

 

 
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