Son origine
Lysimaque (ou Lysimachus ou Lysimakhos,
en Grec : Λυσίμαχος) fut Co-Roi de
Thrace de 322 à 306, puis Roi de 306 à 281 av.J.C.
Il fut aussi Roi de Macédoine de 285/4-281 à 281 av.J.C.
Selon Arrien (ou Lucius Flavius Arrianus Xénophon, historien Romain, v.86-v.175),
il naquit à
Pella d’une famille noble
Thessalienne.
Pour Eusèbe de Césarée
(ou Eusèbe Pamphile de Césarée, Prélat Grec, écrivain, théologien et apologète Chrétien, v.265-v.340), il fut originaire de
Crannon en Thessalie.
Nous ne connaissons pas le nom de sa mère, mais il fut le fils d’Agathoclès, un proche du Roi de
Macédoine
Philippe II (359-336), qui l’estimait beaucoup et qui
lui donna la naturalisation Macédonienne.
Son année de naissance est assez discutée. On trouve 361 selon Lucien de
Samosate (ou Lucian ou
Lucianus Samosatensis, Rhéteur et satiriste de
Commagène, v.120- † après 180 ap.J.C),
355 selon Justin (ou Marcus Junianus Justinus ou Justinus Frontinus, historien Romain du IIIe siècle) et enfin 351 selon
Appien d’Alexandrie
(Historien Grec, 90-v.160). Certains historiens modernes, comme Irwin L.Merker, préfèrent 361 à 351 qui semble peu probable,
étant donné qu’entre 332 et 326 Lysimaque est déjà le garde du corps
d’Alexandre le Grand (336-323).
Lysimaque eut un frère aîné, Alcimachos (ou Alcimachus, en Grec :
‘Aλκίμαχος), qui,
selon Arrien fut envoyé par Alexandre
en mission en Ionie en 334,
et deux autres frères plus jeunes : Philippe (En Grec : Φίλιππος), qui est donné par
Quinte-Curce (ou Quintus Curtius Rufus, historien Romain, Ier siècle ap.J.C), qui serait mort au combat en 329 lors
de l’expédition Macédonienne
en Asie Mineure ;
et Autodicos (ou Autodikos ou Autolykos ou Autodicus, en Grec : ‘Aùτόδικος), qui
fut garde du corps de Philippe III
Arrhidée (ou Filippos Arridaios, 323-317) selon Arrien.
Son début de carrière
Les premières informations que nous
avons de Lysimaque nous sont transmises par
Arrien (ou Lucius Flavius Arrianus Xénophon, historien Romain, v.86-v.175) et se rapportent à sa participation à
l’expédition d’Alexandre le Grand
(336-323) en Asie Mineure.
Pendant les campagnes du jeune Roi, il fut son garde du corps (ou Sômatophylaques),
Ces derniers étaient des soldats qui avaient la tâche d’assurer la sécurité du Roi, vivant en contact étroit avec lui.
Lysimaque fut l’un des vétérans des gardes, probablement depuis l’accession au trône
d’Alexandre.
Sa participation lors de l’expédition en
Asie nous est toutefois très peu connue, si ce n’est l’anecdote suivante, qu’il fut blessé par un lion en 332, en Syrie.
En 326, Lysimaque fut une nouvelle fois blessé lors de la prise de la ville de Sagala.
Tête en bronze de Seuthès III –
Musée Archéologique de Sofia |
Lysimaque fut ensuite Général et Diadoque
d’Alexandre qu’il
accompagna dans la suite de la conquête de l’Empire
Achéménide. Arrien nous signale qu’en 324
à Suse,
Alexandre
récompensa avec une couronne ses gardes du corps, y compris Lysimaque, pour mérites militaires.
Il se distingua ensuite à plusieurs reprises par sa vaillance, comme en Inde. Sa véritable ascension politique date des dernières
années du règne d’Alexandre.
Pour le reste, le militantisme de Lysimaque pendant cette campagne est assez sombre,
bien qu’il dut apporter de grands services qui justifient sa nomination comme
Satrape (Gouverneur)
de la Thrace après la mort
d’Alexandre, ce qui
démontre des talents incontestables de loyauté et de compétence. Il reçut en plus, la
Chersonèse et
les pays situés le long du Pont-Euxin (Mer Noire). Il fut présenté par les auteurs antiques comme un personnage cultivé.
Il fut d’ailleurs un proche de Callisthène (Historien Grec) et plus tard des philosophes cyniques.
En 325, après la mort du Gouverneur de Thrace
Zopyrion, nommé par Alexandre, tué dans
une bataille contre les Gètes, le Roi Odryse, Seuthès III
(341-306) s’était rebellé contre la domination
Macédonienne, mais il fut rapidement soumis par
Antipatros (ou Antipater, Régent 321-319).
En 323/322, profitant de la mort
d’Alexandre,
Seuthès III se révolta à nouveau et reprit les armes.
Cette même année, à peine arrivé en Thrace,
Lysimaque dut faire face à la menace de la rébellion du Roi Odryse. Ces événements sont brièvement retracés par
Justin (ou Marcus Junianus Justinus ou Justinus Frontinus, historien Romain du IIIe siècle).
Lysimaque, était en infériorité numérique, mais il fit face à l’armée de
Seuthès III, dans une bataille, qui,
selon les sources, fut résolue sans vainqueur, ni vaincu.
Diodore de Sicile
(Historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30) se borne à souligner qu’à la suite de celle-ci, Lysimaque était prêt à lancer une
nouvelle offensive mais il ne le fit pas. Nous ne pouvons que supposer que ce second conflit, n’eut pas lieu car la
révolte fut matée par Lysimaque.
Contraint de reconnaître son autorité
Seuthès III dut régner conjointement avec lui.
Toutefois cette suzeraineté demeura très formelle. Nous ne savons pas la date exacte de la victoire finale du
Satrape.
Nous lisons juste dans le travail de Diodore de Sicile,
qu’en 320, Seuthès III déplaça le royaume des Odryses
en Thrace centrale et qu’il construisit
une nouvelle ville qui devint sa capitale, Seuthopolis (aujourd’hui Kazanluk). En 313, il s’allia au
Macédonien
Antigonos I Monophtalmos
(Roi 306-301), qui tentait de conquérir le trône de
Macédoine, dans sa guerre contre Lysimaque.
Son règne
Le Satrape de Thrace
Buste en bronze de Séleucos I – Musée d’archéologie – Naples
|
Dès sa
prise de pouvoir, Lysimaque en profita pour étendre sa domination sur les cités Grecques de
l’Hellespont et y implanter des bases navales. Dans la lutte entre Diadoques pour la succession
d’Alexandre, il se rapprocha
d’Antipatros
(ou Antipater, Régent 321-319) en épousant sa fille
Nicée (ou Nicæa ou Nikaia, en Grec : Nίκαια), selon certains spécialistes en
321, pour d’autres en 307/306. À la mort du régent il soutint son fils
Cassandre.
En 315, il se joignit à la première coalition du Roi
Séleucide,
Séleucos I Nikâtor (305-280) et
du Macédonien,
Cassandre (Roi 301-297), contre
Antigonos I Monophtalmos (306-301) et son fils
Démétrios I Poliorcète (Roi 294-287).
Ces derniers voulant rétablir à leur profit l’Empire
d’Alexandre.
Dans cette guerre, à la fin 314, Lysimaque assiégea
Tyr et contrôla toute la Syrie.
Un ultimatum exigea alors à Antigonos I
qu’il cède la Phrygie Hellespontique à Lysimaque. Mais
Antigonos I au lieu de se plier, incita les cités de la mer Noire occidentale à se révolter.
En 313, les colonies Grecques chassèrent les garnisons militaires que Lysimaque avait imposées. Celui-ci assiégea successivement
Odessos
(Varna aujourd’hui) et Histria
(ou Istros) et les força à capituler, un traité de paix étant établie en 311. Il mata
ainsi la rébellion et reprit toutes les villes une à une. Puis il repoussa
Antigonos I. Néanmoins il ne put intervenir en Grèce aux côtés de son allié
Cassandre.
Dans le même temps il dut aussi faire face
aux incursions des Gètes sur sa frontière septentrionale. En 312, il fut contraint de signer la paix avec
Antigonos I ne pouvant lutter sur les deux fronts.
En 309, il se construisit une nouvelle capitale en
Chersonèse,
Lysimacheia (ou Lysimachia), afin de mieux contrôler l’Hellespont. Il la peupla avec des habitants de la cité de Cardia,
qu’il fit détruire. Par la fondation de cette nouvelle capitale, il démontra son ambition à contrôler l’Hellespont.
Le Roi de Thrace, la lutte contre Antigonos I
En 306, fort de nombreux nouveaux succès,
Antigonos I
se déclara le successeur d’Alexandre IV et
il prit le titre de Roi (Basileus, en Grec : Βασιλεύς) d’Asie sous le nom
d’Antigonos I Monophtalmos, avec
l’ambition de restaurer à son profit l’ancien Empire
d’Alexandre. Les autres Diadoques, afin de ne pas
se retrouver sous sa domination, se virent contraints de faire de même afin d’assurer leur légitimité face à ce nouveau Roi.
Lysimaque devint Roi d’une partie de la Thrace en écartant les prétendants
au trône, Ptolémée devint Roi
d’Égypte (Ptolémée I Sôter, 305-282),
Séleucos devint Roi des
Séleucides (Séleucos I Nikatôr,
305-280) et en 305 Cassandre fut proclamé (ou auto
proclamé) Roi de Macédoine
(Mais il ne le fut réellement qu’en 301 après la mort
d’Antigonos I).
Buste de Ptolémée I –
Musée du Louvre
|
Conforté par sa proclamation royale,
Antigonos I
mit sur pied une armée et une flotte considérable, dont il confia le commandement à
Démétrios I. En 305, ce dernier se lança dans une
expédition contre l’Égypte de
Ptolémée. L’invasion se solda par un échec,
Démétrios I ne parvint pas à forcer les défenses
Égyptiennes et dut renoncer. Il essaya
alors d’anéantir Rhodes qui en raison de ses intérêts économiques
avec l’Égypte
refusait d’aider son père.
Le siège de l’île, qui est l’un des plus célèbres de l’Antiquité, dura un an. En 304, Lysimaque,
Cassandre et
Ptolémée ravitaillèrent la ville qui
fut cependant sur le point de céder cette même année. Grâce à l’entremise des Étoliens, un accord
fut signé. Rhodes s’engageant à devenir l’alliée
d’Antigonos I elle dut livrer cent otages. Si
Démétrios I dut négocier et mettre fin au siège de
Rhodes ce fut aussi parce qu’en Grèce
Cassandre
venait de reprendre l’offensive.
En 304, Cassandre il occupa l’Attique.
Toutefois, cette victoire fut de courte durée puisqu’il vit l’arrivée de
Démétrios I,
qui débarqua en Béotie, et qui le repoussa au Nord des Thermopyles. En 302,
Démétrios I reconstitua avec
son père la Ligue de Corinthe
qu’il dirigea principalement contre Cassandre,
affirmant son ambition en Grèce continentale. Cette montée en puissance de
Démétrios I suscita la crainte parmi les ex Diadoques
qui décidèrent d’apporter leur soutien à Cassandre en
formant une nouvelle coalition contre Antigonos I
qui regroupa : Lysimaque, Ptolémée I et
Séleucos I. Les forces
d’Antigonos I
étaient considérables car son immense richesse lui permettait de mobiliser des effectifs, sans doute équivalents à ses principaux
adversaires réunis, on estime celles-ci entre 70.000 et 80.000 hommes.
Il était donc impératif pour cette coalition de parvenir à faire la jonction de
leur forces. Pour cela il leur fallait gagner du temps, ce qui explique que pendant qu’ils appliquaient une défense entêtée
en Europe contre Démétrios I, Lysimaque
en Asie essayait de surprendre Antigonos
I et temporisa ensuite jusqu’à ce que les forces coalisées furent réunies.
La lutte en Asie Mineure
Au printemps 302, Lysimaque débarqua en
Phrygie Hellespontique, avec l’aide
de troupes envoyées par Cassandre et reçut
la soumission de nombreuses cités sur les côtes de
Lycie et de
Carie, dont
Colophon,
Éphèse et
Sardes en
Lydie.
Toutefois l’arrivée de Démétrios I en
Asie durant l’automne 302 mit
Lysimaque en difficulté. Il le fut d’autant plus, que les renforts envoyés par
Cassandre, sous le commandement de son propre frère
Pleistarchos (ou Pleístarkhos) furent vaincus par
Démétrios I. Lors de l’hiver 302/301, Lysimaque craignant une pénurie
d’approvisionnement fut obligé de battre retraite afin d’attendre l’arrivée de
Séleucos I qui hivernait en
Cappadoce. Lysimaque campa près Dorylée
(ou Dorylaeum, près de la ville moderne d’Eskişehir), dont la géomorphologie facilitait la défense.
Cependant, Antigonos I l’assiégea, mais il fut incapable
de le capturer et le Roi Thrace s’échappa.
Buste en marbre de Lysimaque –
Musée archéologique de Naples |
Antigonos I envoya alors des messagers à
Démétrios I lui demandant de le rejoindre, car il était clair que l’approche d’une bataille décisive était
imminente. Lorsque le message de son père atteignit
Démétrios I, celui-ci qui ne voulait pas partir avec déshonneur face à
Cassandre, lui demanda une trêve et partit.
À l’automne, il débarqua à Éphèse.
Dans le même temps, Cassandre, dès le départ de
Démétrios, s’empressa de rétablir son autorité en
Thessalie et en Phocide, puis
il renversa le Roi d’Épire,
Pyrrhos I (307-302 et 297-272)
allié d’Antigonos I et
Démétrios I.
Après avoir pris quelques villes dans les environs de l’Hellespont, en arrivant dans la région du
Pont,
Démétrios I y plaça une garnison de 3.000 fantassins et 30 navires, puis il répartit ses soldats dans différentes
villes pour passer l’hiver. De son côté Ptolémée I,
venait d’envahir la Cœlé-Syrie et se préparait à rejoindre
Séleucos I.
Malgré des quelques petits déboires, les coalisés s’étaient réunis en un champ de bataille commun, déterminés à mettre un terme
à leurs différends par la force des armes lors de l’été suivant.
En 301, Antigonos I
aidé de Pyrrhos I qui était en exil,
marcha contre l’armée coalisée, regroupée près du village d’Ipsos
en Phrygie.
Il faut signaler qu’il était dans sa 81e année, et il commandait encore en personne la phalange,
Démétrios I
commandant lui la cavalerie. Apparemment, le combat commença lorsque ce dernier attaqua le fils de
Séleucos I, le futur
Antiochos I Sôter
(280-261). La coalition eut rapidement raison
d’Antigonos I qui mourut sous un déluge de flèches
et de javelots, atteint par un de ces derniers. Voyant le désastre de la bataille,
Démétrios I fuit à
Ephèse avec 5.000 fantassins et 4.000
cavaliers.
(Voir
bataille d’Ipsos).
La bataille d’Ipsos donna le coup de grâce à tous les efforts de reconstruction de l’Empire
d’Alexandre rêvé par
Antigonos I
et son fils. Elle fut également décisive puisqu’elle entraîna la dislocation définitive de l’Empire,
les vainqueurs se partageant le royaume d’Antigonos I :
Cassandre se maintint en
Macédoine et en Grèce. Il donna la
Cilicie et la
Lycie à son frère Pleistarchos (ou
Pleístarkhos). Ptolémée I obtint la Cœlé-Syrie,
Lysimaque annexa la partie Ouest de
l’Asie Mineure
(jusqu’aux monts Taurus) et Séleucos I
obtint la partie orientale de la Syrie. Démétrios I
qui avait survécu à la défaite d’Ipsos, réussit à se maintenir à
Mégare, à Corinthe et garda la
Phénicie que
Ptolémée I espérait.
Pyrrhos I, vers 300/299, qui avait apporté son soutien à
Antigonos I
fut emmené comme otage en Égypte.
Il fut traité à la cour de Ptolémée I
avec de grands égards.
Répartition des territoires vers 300
|
Lysimaque fit rénover les cités
d’Ionie, dont
Éphèse, la ville d’origine s’étant envasée.
Il procéda à un assainissement et agrandit la cité en y transférant les habitants de
Colophon.
En 302, Lysimaque avait profité de la campagne en
Asie Mineure pour épouser Amastris (ou Amestris ou Amastrine, en Grec :
‘Aμαστρις) d’Héraclée.
Elle était la veuve du Tyran d’
Héraclée du Pont, Denys (ou Dionysios,
353/338-306) et la fille d’Oxyartès (ou Oxyarte ou Oxyartes ou Oxyathrès), le frère du
Roi Perse
Darius III
(336-330), et étendre plus encore son influence sur les côtes du Pont-Euxin.
Bien sur comme lors des précédents partages, la paix ne dura pas, chacun revendiquant
le territoire de l’autre. Les premiers à entrer en conflit (qui allait durer des années) furent
Ptolémée I et
Séleucos I qui se disputèrent
notamment la Cœlé-Syrie.
La lutte contre Démétrios I
Démétrios I
à cette période connut des moments extrêmement difficiles toutefois, il se ressaisit et déterminé à renverser les rapports de
force, il laissa Pyrrhos I en Grèce, et, en 300, il navigua
vers la péninsule de Thrace où il ravagea la campagne
afin de traiter de façon définitive le pouvoir de Lysimaque. La réaction des anciens coalisés fut étonnante puisque
loin de lui en tenir rigueur, peu de temps après, un
messager arriva au camp de Démétrios I envoyé par
Séleucos I.
Celui-ci lui proposa d’épouser sa fille,
Stratonice I qu’il avait eu avec Phila I.
Cette nouvelle alliance fut bien évidemment avantageuse pour
Démétrios I, mais également pour
Séleucos I
car Lysimaque venait de se joindre par mariage
(300/299) avec la maison de Ptolémée I, en ayant
épousé sa fille, Arsinoé II
Philadelphe, cette union concluant une nouvelle alliance aux dépends de
Séleucos I.
Son divorce d’avec Amastris ne l’empêcha pas de conserver la mainmise sur
Héraclée
du
Pont.
Portrait de Démétrios I – Musée du Louvre
|
Au printemps 297, à la mort de
Cassandre,
Démétrios I occupa le Nord et le centre de la Grèce.
En 294, il coupa les routes de ravitaillement d’Athènes
qu’il assiégea et prit et y installa de nouveaux dirigeants. Devenu le maître de la cité, il tourna alors son attention vers
Sparte qui était l’alliée de
Ptolémée I.
Il battit le Roi Archidamos IV (305-275), près de Mantinée, dans les environs du Mont Lycée (ou Lykaion ou Lycaeon) et envahit
son territoire. Il s’apprêtait à prendre Sparte mais il apprit
que Lysimaque avait pillé des villes qu’il
contrôlait en Asie Mineure, et
dans le même temps Ptolémée I avait prit
Chypre. Il dut donc abandonner ses plans de
conquête et quitter le Péloponnèse.
Arès la mort de Cassandre en 297,
le trône de Macédoine fut occupé par son fils
Philippe IV (297-296), qui mourut quelques mois plus tard. Les deux autres fils de
Cassandre, Antipatros I
(ou Antipater, 296-294) et Alexandre V (296-294) arrivèrent alors sur le trône en
Co-Roi sous la régence de leur mère la Reine Thessalonice (ou Thessalonica ou Thessalonike ou Thessaloniké). Une lutte
de succession allait alors s’installer dans le royaume. Dès sa prise de pouvoir Antipatros I (ou Antipater) qui épousa
Eurydice II, la fille de Lysimaque et de Nicée (ou
Nicæa ou Nikaia), dut lutter contre les ambitions d’Alexandre V qui lui épousa Lysandra I, la fille de
Ptolémée I. En 294, Antipatros I (ou Antipater)
désireux de régner seul, destitua son frère qui appela alors à l’aide
Pyrrhos I et
Démétrios I.
Pyrrhos I intervint le premier. Il rétablit
la situation au profit d’Alexandre V, puis il quitta la
Macédoine. À ce moment arriva
Démétrios I, mais Alexandre V, décida de le faire
assassiner. Démétrios I eut vent du projet,
qu’il anticipa en faisant tuer Alexandre V à Larissa en
Thessalie en 294. Il renversa Antipatros I
(ou Antipater) et il devint Roi de Macédoine à leur
place. Antipatros I (ou Antipater) fuit alors avec son épouse chez son beau-père Lysimaque.
Mais ce dernier mit à mort son beau-fils, parce qu’il se plaignait à tout le monde d’avoir été privé du trône de
Macédoine par la trahison de son beau-père.
Après de nombreux retournements de fortune,
Démétrios I se retrouva à la tête
d’un puissant royaume qui comprenait en plus de la
Macédoine, la partie orientale de la
Thessalie, le Péloponnèse et l’Attique. Sa première action fut une entente avec Lysimaque, car il avait besoin des
forces du Roi de Thrace dans une lutte contre les
Daces (ex Gètes) qui menaçaient les frontières
septentrionales du royaume.
Dans le cadre de cette alliance, durant l’hiver 292/291, la preuve d’un conflit est bien attestée par un certain nombre d’auteurs
anciens. Il fut probablement provoqué par la volonté d’expansion territoriale de Lysimaque. Son désir de contrôler les
riches colonies Grecques et de porter sa puissance au delà du Danube étaient sûrement les enjeux. Les deux fragments de
l’histoire de Diodore suggèrent deux
campagnes distinctes. Au cours de la première les
Daces capturèrent Agathoclès, le fils de Lysimaque, mais le libérèrent dans l’espoir de récupérer les territoires perdus
face à ce dernier.
Au cours de la deuxième,
Lysimaque lui-même fut fait prisonnier par le Roi des
Daces,
Dromichaetes (ou
Dromichaites ou Dromihete, v.300-v.280), lors d’une campagne aux frontières de la
Thrace.
Dromichaetes se proclama alors,
Roi des Daces et des
Gètes. La campagne dans laquelle le Roi
Thrace tomba en captivité des
Daces est datée
par certains chercheurs entre 294 et 291 av.J.C. Lysimaque avait attaqué avec des forces
importantes et son offensive avait connu un certain succès au début avant de se terminer en catastrophe. Selon
Polyène (Rhéteur Macédonien, IIe siècle av.J.C),
Seuthès, un Général de Dromichaetes,
se présenta comme un déserteur, trompa Lysimaque et le conduisit dans une embuscade. Attaquée par
Dromichaetes, l’armée du
Thrace fut vaincue et le Roi dut se rendre.
Lorsque Démétrios I apprit la nouvelle il en profita,
il rompit l’alliance et envahit la Thrace.
Drachme Argent à l’effigie de Lysimaque
|
Toutefois, son expédition fut de
courte durée car il dut faire face à une révolte en Grèce, menée par
Thèbes.
Démétrios I revint en toute hâte entreprendre un
siège de la ville.
Dromichaetes
réussit à convaincre l’ensemble de ses compatriotes que la libération du Roi ennemi leur apporterait de plus grands
avantages politiques que sa punition. Au printemps 291, il libéra Lysimaque, après avoir reçu la promesse de la restitution
des territoires Daces occupés par
Lysimaque. Par mesure de précaution, les
Daces gardèrent des otages de haute naissance
alliés au Roi Thrace, comme
les Tyrans Cléarque II et
Denys d’Héraclée du
Pont. Lysimaque aurait aussi donné une de ses filles en mariage à
Dromichaetes ?. Dans le même temps,
Pyrrhos I brisa son alliance
avec Démétrios I et s’avança jusqu’aux Thermopyles
depuis la Thessalie.
Démétrios I marcha contre lui.
Pyrrhos I prit la fuite sans oser le combattre.
Une fois le calme revenu en
Macédoine
Démétrios I commença à faire des plans pour
atteindre son plus grand et plus ambitieux rêve : Récupérer tous les territoires jadis dirigés par son père.
À cette fin il lança la création de l’une des armées les plus puissantes jamais vu en Grèce.
Il rassembla environ 90.000 fantassins et 12.000 cavaliers et il fit construire une flotte de 500 navires de guerre.
Déterminés à mettre un terme à ses ambitions qui représentaient à nouveau une menace, les trois autres anciens Diadoques :
Séleucos I,
Ptolémée I et Lysimaque, s’allièrent une fois de
plus contre lui, envoyant également des Ambassadeurs à
Pyrrhos I pour le presser d’entrer en
Macédoine.
En 292, le fils aîné de Lysimaque,
Agathoclès (ou Agathocle) épousa Lysandra I, veuve d’Alexandre V (296-294).
En 289/288, Ptolémée I navigua
dans les eaux Grecques avec une flotte importante et incita les villes à la révolte contre
Démétrios I. Dans le même temps Lysimaque et
Pyrrhos I envahirent la
Macédoine. Le premier à l’Est par la
Thrace et l’autre à l’Ouest par
l’Épire, où ils semèrent pillages et destructions.
Démétrios I laissa son fils
Antigonos II Gonatas (277-239)
en Grèce, avec la charge de défendre la région, et partit au secours de la
Macédoine. Il défit d’abord Lysimaque à Amphipolis,
mais il apprit bientôt que Pyrrhos I s’était emparé de
Beroia (ou Véria ou Bérée ou Béroia ou Véroia), en
Macédoine centrale, ce qui démoralisa ses troupes.
Certaines commencèrent alors, petit à partit, à déserter et rejoindre les rangs des ennemis, surtout celui de
Pyrrhos I
qui étaient de plus en plus populaire. Se rendant compte que le jeu était maintenant perdu,
Démétrios I secrètement abandonna son campement qui
tomba alors aux mains de Pyrrhos I.
Le Roi fuit à Cassandréia (ou Cassandrée) en Chalcidique où l’attendait
Antigonos II.
En 288, la Macédoine fut donc partagée
entre Lysimaque et Pyrrhos I
qui obtint lui en 287 le titre royal.
La situation pour
Démétrios I, bien que semblant désespérer, ne l’abattit
pas. En 287 il entreprit à nouveau le siège
d’Athènes. La cité fut secourue par
Pyrrhos I qui brisa le siège.
Après avoir séjourné à Cassandréia (ou Cassandrée),
Démétrios I entreprit de reprendre sa domination sur
Athènes, mais au moment d’y faire le siège il changea d’avis
comprenant que son intérêt fut plutôt de s’implanter en
Asie Mineure.
Il rassembla ce qui lui restait de ses navires et de ses troupes, que l’on évalues à 11.000 fantassins et
cavaliers, et il navigua pour l’Asie
pour réclamer la
Carie et la
Lydie détenues par Lysimaque.
Buste de Pyrrhos I provenant de
la villa des Papyri d’Herculanum – Musée archéologique de Naples
|
En 287, il prit quelques cités et places fortes. Tout allait pour le mieux pour lui, mais Agathoclès (ou
Agathocle), le fils de Lysimaque, arriva avec
une puissante armée l’obligeant à passer en
Phrygie
dans l’espoir de soulever l’Arménie et la
Médie. Malgré ses forces, Agathoclès (ou Agathocle)
ne parvint toutefois pas à vaincre Démétrios I
sur le champ de bataille, il décida alors d’affamer son armée et beaucoup de
soldats moururent, la peste s’étant de plus invitée dans les troupes. Avec ses
hommes restant, étant donné qu’Agathoclès (ou Agathocle) bloquait les passages des monts Taurus.
Démétrios I fuit à
Tarse
en Cilicie, appartenant
à Séleucos I où il écrivit une lettre
désespérée à ce dernier, lui demandant de l’aide.
Séleucos I fit l’inverse, il marcha
sur la Cilicie
à la tête d’une puissante armée, contre lui. Prit au piège dans une situation désespérée,
Démétrios I se rendit compte que tout était fini, et,
en 285, il n’eut d’autre choix que de se constituer prisonnier. Toutefois, bien que Lysimaque l’encouragea à l’exécuter,
Séleucos I choisit de l’assigner à
résidence à Apamée de Phrygie.
En 283, après une captivité de trois ans, à l’âge de 53 ans, il mourut d’une maladie causée par les orgies et les débauches
de table et de boisson.
Démétrios I Déchut, Lysimaque allait
maintenant porter son intérêt sur la Macédoine.
En 285/284, ambitionnant de régner du Taurus à cette dernière, il défit
Pyrrhos I, l’expulsa du pays et reprit le titre de Roi
de Macédoine.
Pour agrandir son territoire et renforcer sa puissance, il noua des liens avec
les royaumes voisins par le biais de mariages.
La fin de son règne
En 284, l’épouse de Lysimaque, Amastris fut tuée (noyée) par ses deux fils de
son premier mariage, Cléarque et Oxathrès, pour prendre le trône d’Héraclée du
Pont à leur mère qui en était régente.
Lysimaque les fit aussitôt exécuter. C’est alors que de graves troubles dynastiques éclatèrent qui
allaient mettre fin au règne de Lysimaque. À ce moment
Arsinoé II, son ambitieuse épouse,
voulut écarter Agathoclès, le fils aîné de Lysimaque, de la succession au trône au profit de son propre fils. En 282, elle
obtint de Lysimaque l’exécution d’Agathoclès. Elle était parvenue à persuader le Roi que son fils conspirait avec
Séleucos I pour prendre le trône.
Lysimaque le fit assassiner cette même année laissant la succession aux jeunes fils qu’il avait eus
d’Arsinoé II.
Cette mise à mort souleva l’indignation, enleva au Roi ses derniers appuis et provoqua une révolte de l’armée et du peuple.
Autre monnaie à l’effigie de Lysimaque
|
De plus, plusieurs des villes
d’Asie Mineure qui subissaient une
lourde fiscalité, en profitèrent pour se soulever.
Le Gouverneur de Pergame,
Philetairos
(282-263), qui avait été nommé par Lysimaque à ce poste, passa une alliance avec
Séleucos I. Il lui livra sa forteresse
et son trésor.
Au même moment, Lysimaque renforça son alliance avec les
Lagides en mariant en 282 sa fille
Arsinoé I au nouveau Roi
d’Égypte,
Ptolémée II Philadelphe
(282-246). Mais Lysandra I, l’épouse d’Agathoclès, craignant pour sa vie après la mort de son époux, avec tout son entourage
partit se réfugier auprès du Roi
Séleucos I. Celui-ci entra en guerre contre Lysimaque et passa en
Asie Mineure.
En Février 281 à la bataille de Couroupédion (ou Corupedion ou Curupedion, en
Lydie),
Lysimaque fut vaincu et tué.
Il fut abandonné sur le champ de bataille par ses fidèles.
Séleucos I lui donna un enterrement
royal à Lysimacheia (ou Lysimachia). Son Empire fut ensuite découpé.
L’Asie Mineure
tomba aux mains des Séleucides,
la Thrace et la
Macédoine furent récupérées pour peu de temps par
Ptolémée Kéraunos, deuxième époux de sa
demi-sœur Arsinoé II Philadelphe.
Il fut le fils de Ptolémée I Sôter et d’Eurydice I.
En 284 Ptolémée Kéraunos avait quitté
l’Égypte car son père lui préférait son
demi-frère Ptolémée II Philadelphe
(Roi d’Égypte, 282-246) né de
Bérénice I. Il s’était
alors installé auprès de Lysimaque, époux de sa demi-sœur. La mort brutale de Lysimaque et
les inextricables querelles matrimoniales suscitées par le meurtre d’Agathoclès ne lui permirent
pas de fonder une dynastie, au contraire des Antigonides,
des Lagides et des
Séleucides.
Drachme argent à l’effigie d’Amastris
|
Sa famille
Lysimaque eut trois épouses attestées :
• Nicée
(ou Nicæa ou Nikaia, en Grec : Nίκαια),
mais on ignore à quelle date exacte il l’épousa. Selon certains spécialistes vers 321, pour d’autres en 307/306.
Elle fut la fille du
Macédonien
Antipatros
(ou Antipater, Régent 321-319). Elle lui donna trois enfants :
▪ Agathoclès (ou Agatocles, en Grec :
‘Aγαθοκλής), l’aîné, qui en 292 épousa
Lysandra I, une demi-sœur d’Arsinoé
II (Fille de la Reine Eurydice I). Lysimaque le fit assassiner en 284.
▪
Arsinoé I (ou Arsinoë ou Arsinóê,
en Grec : ‘Aρσινόη) qui naquit en 305 (on trouve
aussi 308). Elle épousa en 282/281 (on trouve aussi 284) le Roi
d’Égypte,
Ptolémée II Philadelphe
(282-246) qui la répudiera en 278 et l’exila à
Coptos, pour épouser la même année sa propre sœur
Arsinoé II Philadelphe.
▪ Eurydice II (ou Eurydice ou Euridika, en Grec :
Εὐρυδίκη) qui épousa son cousin Antipatros I (ou
Antipater I, Roi 296-294), fils de Cassandre
(Roi 301-297). Elle mourut après 287.
•
Amastris (ou Amestris ou Amastrine, en Grec :
‘Aμαστρις) d’Héraclée, qu’il épousa en 302. Elle était la veuve du Tyran d’Héraclée du Pont,
Denys (ou Dionysios, 353/338-306)
et la fille d’Oxyartès (ou Oxyarte ou Oxyartes ou Oxyathrès), le frère du Roi
Perse Darius III (336-330).
En 284, Amastris fut tuée (noyée) par ses deux fils de son premier mariage, Cléarque et
Oxathrès, pour prendre le trône d’Héraclée
à leur mère qui en était régente. Lysimaque les fit aussitôt exécuter. Certains spécialistes avancent que de cette union
naquit un fils :
▪ Alexandre (En Grec : Αλέξανδρος),
qui fut assassiné en 275.
Arsinoé II – Metropolitan Museum
|
• Arsinoé II Philadelphe (ou
Arsinoë ou Arsinóê, en Grec : ‘Aρσινόη B’
ἡ Φιλάδελφος),
qu’il épousa en 300/299, il n’y a pas consensus des spécialistes sur la date exacte,
alors qu’elle est âgée de 15/16 ans. Elle naquit vers 316 et fut la
fille du Roi d’Égypte,
Ptolémée I et de la Reine
Bérénice I.
Elle lui donna trois fils :
▪
Ptolémée de Telmessos
(ou Ptolémée Nios, en Grec : Πτολεμαίος Νιος ou
Ptolémée Epigonos, en Grec : Πτολεμαίος ‘ο
Επίγονος). Il échappa au massacre que
Ptolémée Kéraunos,
deuxième époux de sa mère, organisa contre lui et ses frères. En 260, en guise de don, il reçut de son grand-père
Ptolémée I Sôter la cité de
Telmessos
en Lycie.
▪ Lysimaque (ou Lysimachus ou Lysimakhos,
en Grec : Λυσίμαχο),
qui mourut à l’âge de 16 ans assassiné par
Ptolémée Kéraunos.
▪ Philippe (En Grec : Φίλιππος), qui mourut à l’âge
de 13 ans assassiné également par
Ptolémée Kéraunos.
Avec une maîtresse
Thrace Odryse, dont on ignore le nom, Lysimaque eut un autre fils nommé Alexandre, probablement
mort en 277. Justin (ou Marcus Junianus Justinus ou Justinus Frontinus, historien Romain du IIIe siècle) avance que le Roi eut
dans l’ensemble, quinze enfants.
Bibliographie
Pour
d’autres détails sur le Roi voir les ouvrages de :
Lionel Casson et Ivan Venedikov :
– The Thracians, Metropolitan Museum of Art, New York, 1977.
Joëlle Dalègre :
– La Thrace Grecque : populations et territoire, L’Harmattan, Paris, Montréal, 1997.
Petŭr Delev :
– Lizimakh, Universitetsko izdanie “Sv. Kliment Okhridski”, Sofia, 2004.
Marie-Anne Desbals et Suzanne Saïd :
– La Thrace et les Thraces dans l’imaginaire Grec aux époques archaïque et classique :
Littérature et iconographie, Université Paris 10, 1997.
Aleksandŭr Fol et Ivan Marazov :
– Thrace & the Thracians, St. Martin’s Press, New York, 1977.
Carlo Franco :
– Il regno di Lisimaco : strutture amministrative e rapporti con le città, Giardini editori e stampatori, Pisa, 1993.
Pietro Ghione :
– Note sul regno di Lisimaco, Editeur inconnu, Torino, 1904.
Miltiades B.Hatzopoulos :
– Une donation du roi Lysimaque, Kentron Hellenikes kai Romaikes archaiotetos, Ethnikon Hidryma Ereunon,
Athènes, 1988 – Centre de Recherches de l’Antiquité Grecque et Romaine, Fondation Nationale de la Recherche Scientifique,
Diffusion De Boccard, Paris, 1988.
Walther Hünerwadel :
– Forschungen zur geschichte des Königs Lysimachos von Thrakien, Lohbauer, Zürich, 1900
Sonya Ilieva :
– Thracology, 2001 et Site Web
http://thracology.dir.bg/english/index_en.html
Franca Landucci Gattinoni :
– Lisimaco di Tracia : Un sovrano nella prospettiva del primo ellenismo, Jaca book, Milano, 1992.
Helen S.Lund :
– Lysimachus, A study in Early Hellenistic Kingship, Routledge, Londres, 1992.
– Thraker, Griechen und Römer an der westküste des schwarzen meeres, Zaberns Bildbände Archäologie,
Philipp von Zabern, Mainz, 2007.
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– The Ptolemaic officials and the league of the islanders, pp : 141-160
Historia : Zeitschrift für Alte Geschichte 19, N°2, 1970.
Giorgio. B.Possenti :
– Il re Lisimaco di Tracia, G.B.Paravia, Torino, 1901.
Georges Tyras :
– La Trace 2, Trace et histoire, Tigre N°14, Université Stendhal-Grenoble 3, Grenoble, 2006.
Christopher Webber et Angus Mc Bride :
– The Thracians, 700 BC-46 AD, Osprey Military, Oxford, 2001.
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