Les  Peuples  de  la  Mer
vers  1200
 

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Sommaire
 

Étymologie
Hypothèses sur leur origine
L’histoire
Liste des tribus
Bibliographie

  Voir aussi : Apamée de Phrygie, Gordion, Les Phrygiens

 

Étymologie

 
   Les Peuples de la mer est un nom sous lequel est connu un groupe de peuples de l’âge du bronze qui migrèrent vers le Moyen-Orient vers 1200 av.J.C. Ils naviguèrent le long de la côte orientale de la Méditerranée et attaquèrent tous les peuples jusqu’en Égypte. Il existe peu de documents sur ces peuples qui nous renseigneraient sur leurs origines, leurs noms, et la manière dont ils sont devenus une telle force compacte alors que divisés au départ. D’autre part, les textes anciens racontent souvent l’histoire en partie. L’archéologie aide à comprendre les situations qui peuvent contredire les textes, mais les données provenant des fouilles sont aussi rares dans ce domaine.


 

nA xAt.w n pA ym

 
  Le nom Peuples de la mer est du à l’égyptologue Emmanuel De Rougé (1811-1872), qui l’utilisa pour la première fois dans le milieu du XIXe siècle pour désigner les différents peuples qui apparaissent dans les textes et les inscriptions Égyptiennes, trouvés à Médinet Habou et datés de la fin du Nouvel Empire (1549 ou 1540-1080), et qui avaient été traduits par John Baker Greene comme : les îles de la mer.  Plus tard, Gaston Maspero réinventa le terme, basé sur la théorie avancée par E.De Rougé et il conclut : “Les Peuples de la mer sont les composantes de la grande migration qui a voyagé de la mer Egée à la Méditerranée orientale…”.
 
   Les Peuples de la mer ou Peuples habitant les îles ou les Peuples du Nord doivent donc surtout leurs noms aux textes Égyptiens. Le Pharaon Mérenptah (1213-1203) dans son inscription à Karnak les qualifia en l’an 5 de son règne (soit 1208), "les envahisseurs venus du Nord" de “pays étrangers” ou “peuples de la mer" (nA xAt.w n pA ym). Le nom Peuples de la Mer continua à être utilisé par tous les scientifiques tout au long de l’histoire, bien qu’en 2005 il fut remis en question par quelques chercheurs, comme Ana Maria Vázquez Hoys, qui même nièrent son existence, avançant l’hypothèse plus qu’aventureuse que ces peuples sont une "légende" inventée par des chercheurs du XVIII et XX siècles ?.

 

Hypothèses  principales  sur  leur  origine

 
   Les peuples de la mer s’installèrent dans diverses régions : Les Denyen (ou Dardaniens) en Troade, les Pélasges et Tyrséniens (ou Tyrrhéniens ou Tyrrhénniens) sur la côte Sud et dans les îles, les Mésiens en Mysie, les Sardes en Lydie, les Briges en Phrygie etc… Ces peuples qui adoptèrent une civilisation : Crétoise, Égéenne et Mycénienne partirent à la conquête du monde. Ils sont apparus et disparus dans l’histoire sans que l’on ne sache trop comment et sans qu’il soit vraiment possible d’identifier de quels peuples il s’agissait. Les Peuples de la mer ou Peuples habitant les îles doivent surtout leurs noms aux textes Égyptiens.
 
   Emmanuel De Rougé a proposé en 1867 en fonction des similitudes de noms les rapprochements suivants des tribus : Les Shardanes (ou Sardanes ou Sherden ou Shirdana ou Chardanes ou Šerdana) seraient les Sardes ; Les Shekelesh (ou Shékélesh ou Chakalaches ou Sikils ou Sikala ou Šekeleša), les Sicules ; Les Teresh (ou Théresch ou Tourousha ou Tourcha ou Tursennoi ou Turiša), les Étrusques ; Les Eqwesh (ou Ekwesh ou Akawasha ou Akaouacha ou Aqi-waša), les Achéens) ; Les Lukka (ou Luka ou Loukou), les Lyciens ; Les Denyen (ou Dananéens ou Danouna ou Dardaniens ou Danu), les Danäer ou Danan ; Les Weshesh (ou Ouashasha ou Weshnesh ou Wašaš), les Osker et les Thekker (ou Tjeker ou Tjekker ou Tyekker ou Thekel), les Teukrier.
 
   Aujourd’hui, en fonction des spécialistes plusieurs hypothèses se discutent pour leur origine, mais encore aucune ne fait l’unanimité, parmi les principales propositions on trouve :

 
    L’origine Européenne :
 
   Une hypothèse avancée parmi beaucoup d’autres. Dans ce cas ce serait des peuples Italiques et d’Europe centrale qui auraient contribué à la formation des Peuples de la mer. Pour preuve, des objets en bronze travaillés à la manière de ces régions et des poteries qui ont été retrouvés dans des cités détruites par les Peuples de la mer. Des armes (Couteaux), des broches et des perles d’ambre d’un style connu en Europe centrale se trouvaient parmi les Peuples de la mer. Indices intéressant mais il est vrai un peu mince. C’est sur ces spéculations, qu’il a été supposé que les Shekelesh furent l’ancien peuple de Sicile.
 
    L’origine Océan Atlantique :
 
   Théophile Cailleux et Iman Wilkens avancent que les Peuples de la mer étaient des proto-Celtes de l’Atlantique, de la mer du Nord et des rives de la Baltique, qui se seraient installés en Grèce et les îles de la mer Égée occupées par les Achéens et les Pélasges. Selon eux Troy est dans le Sud de l’Angleterre, Ithaca dans le Sud de l’Espagne sur le site de l’actuelle Cadix et Odysseus serrait la côte Atlantique. Ils affirment que l’Iliade et l’Odyssée, produits de la culture Grecque antique, sont à l’origine des poèmes épiques de l’Europe occidentale transmis oralement. Cette théorie est très loin d’être acceptée par les chercheurs traditionnels.
 
    L’origine Cananéenne :
 
   Alors qu’une partie des spécialistes voit l’origine de ces peuples en Europe centrale ou du Nord, les Égyptiens les ont dépeints avec des noms sémitiques, ce qui contredit cette hypothèse. Une troisième théorie en fait donc un peuple d’origine sémitique, peut-être des Cananéens. Selon cette théorie, à partir de ressemblances linguistiques, on suppose que cinq tribus sous le règne du Roi des Hébreux, Salomon (970-931) étaient issues des Peuples de la mer. Les Philistins seraient des Peleset (ou Péléset) et quatre des douze tribus d’Israël : Celle de Aser seraient des Weshesh (ou Ouashasha ou Weshnesh) ; celle de Dan seraient des Denyen (ou Dananéens) ; celle d’Issacar seraient des Shekelesh (ou Shékélesh ou Sikils) et celle de Manassé des Thekker (ou Tjeker ou Tjekker ou Tyekker ou Thekel). L’historien Gerhard Herm affirme qu’après l’invasion des Peuples de la mer, ces peuples auraient fusionné avec la population locale pour produire les Phéniciens. Cette théorie d’origine Cananéenne aurait des preuves archéologiques provenant de la plaine côtière du Sud de l’ancienne Palestine, appelée le pays des Philistins dans le Tanakh (ou Bible Hébraïque). Elles indiquent une perturbation de la culture Cananéenne qui existait à la fin de l’âge du bronze et son remplacement par une culture avec une éventuelle origine de la mer Egée. Cela comprend en particulier la poterie qui appartient à la tradition Mycénienne IIIC (Quoique de fabrication locale) qui se transforma progressivement en une poterie unique des Philistins.
 
    L’origine des émigrants Grecs
 
   Autre hypothèse avancée, les Peuples de la mer seraient des émigrants Grecs qui étaient appelés "Eqwesh (ou Ekwesh)" par les Achéens, mais ces Eqwesh pourraient aussi être le peuple appelé Ahhiyawa par les Hittites, ce qui complique la chose. Dans cette théorie les Peuples de la mer se composeraient de Mycéniens, mais cette "mini civilisation" n’aurait pas survécu à elle-même étant constamment en guerre, elle se serait auto détruite. Comme dit ci-dessus, il existe cependant des preuves archéologiques que les Philistins (ou Peleset), souvent considérés comme liés aux Peuples de la mer sont culturellement liés aux Grecs Mycéniens, qui sont également connus pour être de grands marins. Michael Wood donne un résumé de la question. Il ajoute également dans cette migration les Shardanes (ou Sardanes ou Sherden ou Shirdana ou Chardanes) et Shekelesh (ou Shékélesh ou Chakalaches ou Sikils ou Sikala ou Sicules), soulignant qu’il y eut des migrations de ces peuples de langue Grecque à la même époque en Sardaigne et en Sicile. Il prend soin de souligner que les Grecs devaient seulement être un élément parmi les peuples, et que leur nombre fut relativement faible.
 
    L’origine Minoenne
 
   Une autre hypothèse avance que deux des peuples, les Thekker (ou Tjeker ou Tjekker ou Tyekker ou Thekel) et les Peleset (ou Péléset), qui se sont installés dans le Levant avaient des traditions pouvant les relier à la Crète. Les Thekker auraient laissé la Crète pour s’installer en Anatolie et dans la ville de Dor (à environ 30 km au Sud de Haïfa). Selon l’Ancien Testament les Philistins de Caphtor seraient à rapprocher à la Crète, mais il y a des théories minoritaires alternatives. La Crète à l’époque était peuplée par des peuples parlant plusieurs langues, parmi lesquelles se trouvaient le Grec Mycénien et l’Étéocrétois, les descendants de la langue des Minoens. Il a été suggéré, sans preuve, que ces deux peuples les Thekker et les Peleset parlaient cette langue.
 

L’histoire……

 
   Vers 1200, on assista à un bouleversement total de l’Asie Mineure et du Proche-Orient. Des populations, dont l’identification est toujours source à controverses, déferlèrent sur l’Asie Mineure et la partie orientale de la Méditerranée. Les royaumes de cette partie du monde, assistèrent impuissants à ce déferlement qui contribua largement à la chute et à la disparition de l’Empire Hittite déjà décadent, et qui détruisit des villes comme Chypre (ou Enkomi), et pilla et détruisit les cités florissantes de la côte syro-palestinienne, dont Ougarit.
 


 

Fresque du temple funéraire de
Médinet Habou de Ramsès III

   Pour beaucoup de chercheurs, la plus ancienne trace que nous ayons concernant ces groupes ethniques, plus tard considérés comme les Peuples de la mer, est attestée dans des hiéroglyphes de l’obélisque dans le temple de Byblos. Comme le précise Trevor Bryce, l’inscription mentionne “Kukun fils de Ruqq” qui fut traduite par “Kukunnis fils de Lukka“. Il y aurait eu plusieurs rencontres entre 2000 et 1700 av.J.C.
 
   Puis on retrouve mentions de ces peuples dans les lettres d’Amarna où les Lukka (ou Luka ou Loukou ou Lyciens) et les Shardanes (^rdn.w, ou Sardanes ou Sherden ou Shirdana ou Chardanes) apparaissent de la période du règne d’Amenhotep III (1390-1353/52) jusqu’au milieu de celui d’Amenhotep IV (ou Akhenaton, 1353/52-1338). Dans un texte, un Shardane et trois autres hommes, apparemment des renégats mercenaires, furent exécutés par un superviseur Égyptien. Il existe trois versions similaires dans les lettres EA 81, EA 122 et EA 123, qui sont des copies les unes des autres. La lettre EA 38 accuse les Lukka d’avoir attaqué Alasia (ou Alašija ou Chypre), alliée des Égyptiens. Dans une autre lettre il est fait mention des Denyen (ou Dananéens ou Danouna ou Dardaniens)mais seulement en référence à la mort de leur “Roi”.
 
   On trouve ensuite plusieurs mentions de ces Peuples de la mer, dans les récits des campagnes du Pharaon Ramsès II (1279-1213). La première lors de sa première bataille en l’an 2 de son règne contre les Shardanes. Ramsès II dut prendre les armes pour défendre son pays. En effet, les Shardanes, peuple de pirates des mers, faisaient des ravages le long de la côte Méditerranéenne Égyptiennes. Ils attaquaient les bateaux chargés de marchandises qui voyageaient sur les routes maritimes vers le pays de Pharaon. Selon certains spécialistes, dont Nicolas Grimal, c’était un peuple qui venait probablement des côtes d’Ionie, où du Sud-ouest de la Turquie actuelle. Joyce Anne Tyldesley nous dit que Ramsès II ne chercha pas l’affrontement direct, mais usa plutôt de ruses. Il posta des troupes et des navires à des points stratégiques le long de la côte et patiemment attendit les pirates pour les attaquer adroitement, par surprise, dans une bataille navale et les captura tous en une seule fois. Une stèle érigée à Tanis raconte cette bataille : "Dans leurs navires de guerre au milieu de la mer aucun ne fut en mesure de résister devant Pharaon". En fait cette bataille a plutôt du avoir lieu dans l’embouchure du Delta. Peu après de nombreux Shardanes furent enrôlés dans les armées de Ramsès II, certains dans sa garde personnel. Ils joueront un rôle crucial dans la bataille de Kadesh. Ils étaient reconnaissables à leur casque brillant avec une boule au milieu et des grands boucliers ronds.
 


 

Représentation de la bataille de Kadesh 1274 –
Ramsès II sur son char – Temple d’Abou Simbel

   On les retrouve donc à la bataille de Kadesh à l’Est de l’Amourrou, peu après le début de l’an 5 de Ramsès II. Selon la légende le Pharaon s’était fait surprendre dans son campement par les troupes de l’Empereur des Hittites, Mouwatalli II (ou Muwatallish ou Moutallou, 1295-1272), il aurait alors demandé de l’aide au Dieu Amon et avec le pouvoir de ce dernier, il se serait jeté dans la bataille pour massacrer l’ennemi. Les Shardanes, qui constituaient sa garde, résistèrent jusqu’à l’arrivé des renforts de la division de Ptah, mais sa "victoire" Ramsès II la du surtout à l’arrivée des Néarins (ou Ne’arin), les forces d’Amourrou de Benteshina. Grâce à eux le Pharaon fut en mesure de reprendre l’initiative.
 
   La mention suivante se situe au cours du règne du Pharaon Mérenptah (1213-1203). Le principal événement du règne de ce dernier fut sa lutte qui dura pendant les années 5 et 6 de son règne contre une confédération “des Neuf Arcs” dans le Delta occidental. Le pillage de cette confédération avait été si grave que la région fut abandonnée et laissée en un lieu de pâturage. Il est écrit qu’en l’an 5 de son règne (soit 1208), "il repoussa des envahisseurs venus du Nord", les Peuples de la mer. Une coalition composée des Eqwesh, des Lukka, des Shekelesh, des Shardanes, des Teresh, plus des Libous et des Méchouech (ou Mâchaouach) qui formaient une armée en marche vers Memphis. Mérenptah les arrêta à Périré, sur le bord du Delta, au prix de durs combats et de lourdes pertes de part et d’autre.
 
   Le chef Libou fut détrôné et le butin pour les Égyptiens fut considérable : Bétail, armes, bijoux etc… Dans le même temps en Asie Mineure, on les retrouve dans les annales Hittites où il est indiqué qu’en dépit de l’aide des Égyptiens, l’Empire Hittite commença à s’effondrer, précipité dans sa chute par les "Peuples de la mer". Ils sont mentionnés encore une fois, un peu plus tard dans quatre lettres trouvées à Ougarit, dont les trois dernières semblent avoir été écrites peu de temps avant la destruction de la ville, vers 1176. La première est la correspondance échangée entre le dernier Roi d’Ougarit (v.1180) et l’Empereur des Hittites, Souppilouliouma II (1213-v.1190). Le premier avertissant le second de l’arrivée imminente des Shekelesh. Enfin, on en trouve une dernière trace pratiquement à la même époque, dans une inscription du temple funéraire de Médinet Habou, le Pharaon Ramsès III (1184-1153) y célèbre ses victoires sur ces envahisseurs. Ramsès III arrêta par deux fois les vagues dévastatrices des Peuples de la mer. La première, en l’an 8 de son règne, contre une coalition composée : Des Denyen, des Peleset, des Shekelesh, des Shardanes, des Teresh, des Thekker et des Weshesh. Leur flotte fut anéantie par les forces navales et terrestres Égyptiennes à l’entrée d’un bras du Nil. Ramsès III mena une deuxième campagne défensive, six ans plus tard.
 
   À partir du XIe siècle, les Égyptiens ne citent plus ces peuples qui paraissent se mêler aux populations qu’ils avaient vaincues. Il semble qu’une partie des Peuples de la mer se répartisse ainsi le long du littoral par tribus. Une de celle-ci les Peleset (ou Philistins) se heurtèrent aux tribus Israélites qui s’installaient alors en Terre Promise. D’autres tribus, les Shardanes et les Shekelesh se seraient installées sur les îles de Sardaigne et de Sicile, auxquelles ils auraient donné leur nom. Des égyptologues ont constaté que les hiéroglyphiques qui désignent les noms des Peleset et des Thekker sont accompagnés d’un déterminatif exprimant et un homme et une femme, là où ils s’attendaient à voir un déterminatif exprimant un soldat (Un militaire). Ils en tirent la théorie que les soldats se déplaçaient avec leurs biens et leurs familles. Théorie qui serait confirmée par des représentations trouvées sur des reliefs d’un temple où on les voit voyageant sur des chariots, traînés par des bœufs.

 

Liste des tribus et possibilités de leurs origines

 
    Les peuples de la mer comprennent :
 
Les Briges (ou Byriges, en Grec : Βρύγοι ou Βρίγες). C’est est le nom historique donné à un peuple des Balkans qui se serait installé en Phrygie et sont donc généralement considérés comme ayant été lié à cette dernière. Certains chercheurs comme Nicholas Hammond, Eugene N.Borza soutiennent que les Bryges / Phrygiens étaient des membres de la culture de Lusace qui migra dans le Sud des Balkans au cours de la Bronze final.
 
Les Danuna voir les Weshesh.
 
Les Denyen (ou Dananéens ou Danouna ou Dardaniens ou Danu, en Akkadien : KurDa-nu-na, en Phénicien : Dnn-im, en Égyptien : Dnwn ou Dnjn ou Dnan) qui se seraient installés en Troade. Ils pourraient être le peuple d’Anatolie appelé Danouna dans les lettres d’Amarna. Ce peuple vénérait une Déesse nommée Dana, dont la représentation graphique est une lune doublée d’un serpent. Or, comme Chypre était appelée Danan par les anciens Égyptiens, ils pourraient également s’être installés sur cette île ?. Certains les relient avec les Peleset et les Thekker avec qui ils auraient partagé des terres et des colonies. Selon cette théorie ils auraient probablement fusionné avec les Hébreux et dans ce cas seraient les composantes de la tribu de Dan.
 
Les Eqwesh (ou Ekwesh ou Akawasha ou Akaouacha ou Aqaywasha ou Akaouach ou Aqi-waša ou Achéens). Ils pourraient être le peuple appelé Ahhiyawa par les Hittites dont la localisation exacte n’est pas définie, mais qui est identifié très souvent aux Achéens. Ils apparaissent vers 1900 et envahissent la Grèce. Ce peuple est probablement originaire des Balkans. Ils ne semblent pas être présents comme groupe “indépendant” sous Ramsès III (1184-1153).
 
Les Kéhek (ou Kehek ou Qeheq) sont un ancien peuple du Liban, ayant combattu les Égyptiens lors du Nouvel Empire (1549 ou 1540-1080).
 
Les Libous (ou Ribou ou Labu ou Libuerne, en Égyptien : Rabw) qui se seraient installés en Libye et à qui ils donnèrent leur nom (en Grec : Libuè), terme qui désigna d’abord toute l’Afrique avant de correspondre au pays actuel. Alliés des Méchouech ils attaquèrent l’Égypte du Pharaon Mérenptah (1213-1203), une partie d’entre eux s’introduisit dans le Delta occidental du Nil, mais ils furent battus.
 
Les Lukka (ou Luka ou Loukou ou Lyciens) qui se seraient installés en Lycie. Ils apparaissent dans les lettres d’Amarna. Ils vivaient grâce à leur puissante flotte et la piraterie entre Chypre et de le Sud de l’Anatolie du Sud. Le pays d’origine des Lukka n’est pas certain. Ils ne sont pas présents sous Ramsès III (1184-1153).
 
Les Méchouech (ou Méshouech ou Machaouach ou Mâchaouach ou Meshwesh ou Maxyes ou Meshawash, en Égyptien : mSwS.w). Les Méchouech sont une tribu qui se serait installée en Libye tout comme les Libous. Ils furent comme eux un ennemi de l’Égypte.
 
Les Mésiens (ou Mysie) qui se seraient installés en Mysie. Il y a un certain nombre d’inscriptions en Mysie dans un dialecte de la langue Phrygienne.
 
Les Peleset (ou Pelischti ou Péléset, en Égyptien : Prst, en Hébreu : פְּלִשְׁתִּים  Pelištīm) qui donneront leur nom à la Palestine. Ils sont presque certainement les Philistins. Bien que ne figurant pas dans la documentation du Hatti. Pour certains ils présenteraient des traits Mycéniens, alors que d’autres auteurs préfèrent leur trouver une origine dans le Nord de la Syrie ou du Caucase.
 
Les Shekelesh (ou Shékélesh ou Chakalaches ou Sikils ou Sikala ou Šekeleša ou Sicules ou Sikiléens, en Égyptien : ^qrS.w) qui donneront leur nom à la Sicile. On retrouve leur nom Égyptien sous de multiples variantes dans les ouvrages sur le sujet d’où une polémique sur le fait qu’en fait il faudrait compter deux peuples, les Sikiléens qui proviendraient de la région de Mycènes en Grèce, et les Shekelesh qui seraient d’une région d’Anatolie et non pas de la Sicile ?. Ils feront également parti de la coalition contre Mérenptah (1213-1203) avec les Méchouech et les Libous. Ils occuperont probablement la Sicile après avoir été rejetés d’Égypte par Ramsès III (1184-1153).
 
Les Shardanes (ou Sardanes ou Sherden ou Shirdana ou Chardanes ou Šerdana, en Égyptien : ^rdn.w) qui donneront leur nom à la Sardaigne. On a retrouvé dans l’île des figurines en bronze représentant des guerriers ressemblent beaucoup aux gravures de Médinet Habou. Ils sont connus des Égyptiens depuis plusieurs siècles. Ils apparaissent dans la correspondance diplomatique d’Amenhotep IV (ou Aménophis ou Akhenaton, 1353/52-1338), les lettres d’Amarna. Ils combattirent avec Ramsès II (1279-1213) à Kadesh contre les Hittites. L’origine de cette population est obscure. Edward Lipinski évoque la possibilité que les Shardanes furent une peuplade nomade, qui suite à la conquête de leur territoire (Anatolie occidentale ?) par les Hittites aurait alors fui au Proche-Orient et dans certaines îles ?. Ils sont aussi présents durant les guerres de Mérenptah (1213-1203), puis dans les tentatives d’invasions sous Ramsès III (1184-1153).
 
Les Sikiléens voir les Shekelesh.
 
Les Teresh (ou Théresch ou Tourousha ou Tourcha ou Tursennoi ou Turiša ou Tursha). Ils ont été associés à la dénomination de lieu mentionné par les Hittites de Taruisha en mer Tyrrhénienne (ou des Étrusques ?). Certains auteurs, cependant, mettent ce nom en relation avec le peuple sur la côte Sud-ouest de la péninsule Ibérique appelé par les Grecs Tartessos, mais cette hypothèse rencontre peu d’agrément. Enfin pour d’autres, un lien avec la ville de Tarse, en Syrie actuelle, serait également possible, mais sans preuve solide. Sous le nom Tursha ils apparaissent dans la guerre de Mérenptah (1213-1203) contre les Libyen. Sous Ramsès III (1184-1153) on les retrouve avec d’autres peuples de la Mer.
 
Les Thekker (ou Tjeker ou Tjekar ou Tjekker ou Tyekker ou Thekel ou Tscheker ou Tschekel ou Tschekal, en Égyptien : Tkr ou T-k3-r ). Pour quelques spécialistes il faut voir en leur nom celui de Teucros (ou Teucrides ou Teucer). Dans la mythologie Grecque le fondateur légendaire de Salamine de Chypre, fils de Télamon et d’Hésione, combattant Laomédon pour le compte d’Héraclès. Certains voient en eux une tribu Étéocrétoise.
 
Les Tyrséniens (ou Tyrrhéniens ou Tyrrhénniens ou Tyrséniens, en Grec : Τυρρηνοί Turrhēnoi, en Ionien : Τυρσηνοί Tursēnoi, en Dorien : Τυρσανοί Tursānoi). Les Grecs mentionnent un peuple, les Tyrrhéniens (ou Tyrséniens), établis anciennement en mer Égée, et principalement à Lemnos. On a en effet trouvé dans cette île une inscription et quelques graffitis dans une langue qui paraît très proche de l’Étrusque. Certains historiens considèrent donc comme un fait acquis une origine Anatolienne pour ces derniers.
 
Les Weshesh (ou Danuna ou Ouashasha ou Weshnesh ou Wašaš, en Égyptien : wSS). Selon Nancy K.Sandars, ils pourraient être liés à Wilusa (ou Wilussa ou Wilusija), nom de lieu qui apparaît dans certains documents Hittites trouvés dans les archives d’Hattousa. Plusieurs historiens ont identifié ce terme avec l’un des noms sous lesquels la ville de Troy est mentionnée dans l’Iliade. Pour eux aussi certains spécalisites pensent qu’il s’agit de deux peuples, les Danuna et les Weshesh. Ils seraient originaires d’Anatolie et les Weshesh plus particulièrement de Carie ou de Syrie du Nord ?.
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur les Peuples de la mer voir les ouvrages de :
 
Jaime Alvar :
Los pueblos del mar y otros movimientos de pueblos a fines del II milenio, Ediciones Akal, Madrid, 1989.
Richard D.Barnett :
The Sea Peoples, The Cambridge Ancient History, vol. II, part 2, 1975.
Klaus Belke et Norbert Mersich :
Phrygien und Pisidien, Tabula Imperii byzantini 7, Verlag der Österreichischen Akademie der Wissenschaften, Wien, 1990.
Trevor Bryce :
The Lukka problem and a possible solution, pp : 395-404, Journal of Near Eastern Studies 33, University of Chicago Press, Chicago, 1974.
Théophile Cailleux :
Origine celtique de la civilisation de tous les peuples. Theorie nouvelle, Maisonneuve, Paris, 1878.
Barbara Cifola :
Ramses III and the Sea Peoples : A structural analysis of the Medinet Habu inscriptions, pp : 275-306, Orientalia, 1988.
Trude Dothan-Krakauer et Moshe Dothan :
The Philistines and their material culture, Yale University Press, New Haven, 1982.
People of the Sea : The search for the Philistines, Macmillan Publishing Company, New York 1992.
Los pueblos del mar : Tras las huellas de los filisteos, Bellaterra, Barcelona, 2002.
Robert Drews :
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Paul Garelli :
Le Proche Orient Ancien, T 1 : Des origines aux invasions des Peuples de la mer, PUF, collection Nouvelle Clio, Paris, 1997.
Gerhard Herm :
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The Sea Peoples in the Bible, Otto Harrassowitz, Wiesbaden, 1994.
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Die schlacht gegen die Seevölker unter Ramses III, pp : 38–42, Kemet. Heft 4 (Krieg und Frieden), 2009.
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