Artémis Ephesia, Ephesus-Museum de Selçuk
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Localisation
Éphèse (En
Grec :
‘Eφεσος Éphesos, en Latin : Ephesus, en Turc : Efes, en
Hittite : Apasa ou Apaša ou Abasa ou
Amasa) est une ancienne cité Grecque
d’Ionie, sur la côte Ouest de l’Anatolie, dans la province d’Izmir en
Turquie. Ce fut l’une des plus importantes et plus riches cités
Grecques
d’Asie Mineure et un des premiers ports d’Ionie. Dans
les poèmes Homériques, il est dit que le premier nom de la ville était Samorna. On cite aussi ceux d’Alope, de Morges,
d’Ortygia et de Ptelea. Le nom d’Éphèse serait emprunté à l’une des Amazones ou viendrait du héros Ephesus (ou
Ephesos), fils de Caystre. La cité est située sur la route royale de
Lydie
à l’embouchure du Caystre (ou Caïstre), bien protégée, au fond d’une baie fertile.
Le fleuve est très encaissé dans une vallée encadrée par les massifs montagneux
du Tmolos au Nord où il prend sa source et du Mésogée au Sud.
Aujourd’hui ses vestiges se trouvent près de 7 km à l’intérieur des terres, jouxtant les villes Turques contemporaines de
Selçuk (3 km) et Kuşadası. C’est du fait de l’accumulation au fil du temps des
sédiments charriés par le Caystre et peut-être d’accidents sismiques, que le
déplacement progressif de la côte se fait vers l’Ouest, ce qui a provoqué
l’ensablement des ports successifs de la ville, jusqu’à leur abandon pur et simple.
La côte d’Éphèse est en face de l’île
de Samos
qui en possède une partie. Sa baie est fermée au Sud par le cap Mycale (ou cap Trogylion) et se termine au Nord par la
presqu’île d’Erythrée. On entre dans la ville par le détroit qui sépare
Samos du promontoire de
Mycale. Très près de la côte se trouve le bois d’Ortygie traversé par le
ruisseau de Cenchrius, c’est là qu’on situe le lieu de naissance d’Apollon et d’Artémis. La ville est célèbre pour son
temple d’Artémis
(L’Artémision, terminé
vers 550 av.J.C), l’une des sept merveilles du monde antique. Artémis était la
Déesse tutélaire de la cité. Éphèse fut aussi l’une des sept Églises d’Asie qui sont cités dans le
livre de l’Apocalypse. Elle est également le site d’un grand cimetière réservé
aux gladiateurs.
L’arrivée sur le site
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L’histoire…….
Les temps anciens
On
constate l’occupation de la zone entourant la cité dès le Néolithique (environ vers 6000 av.J.C), comme l’ont révélé les
fouilles au Sud de la porte de Magnésie et à proximité de Çukuriçi (ou Cukurici) Höyük et d’Arvalya Höyük. Les fouilles, au
cours des dernières années, ont mis au jour, sur les pentes Nord-est de la
colline Ayasuluk (ou Ayasoluk), le peuplement de colonies datant de l’Âge du Bronze. En 1954, un cimetière de l’époque
Mycénienne (datant de v.1500-1400 av.J.C) avec des pots en céramique a été découvert à proximité des ruines de la
basilique de Saint Jean. Ce qui prouve, là encore, un peuplement surement important. Ce fut la période de l’expansion
Mycénienne lorsqu’ils s’installèrent en
Ahhiyawa au cours des XIVe et
XIIIe siècles av.J.C.
Certains chercheurs pensent qu’Éphèse fut fondée sur le site d’Apasa (Apasa ou Apaša ou Abasa ou Amasa),
à l’Âge du Bronze, qui fut la dernière capitale du royaume
d’Arzawa (ou Arzawiya) mentionnée dans les sources
Hittites
datant du règne de
Moursil II (ou Mursil ou
Mursili, 1321-1295). Toutefois cette hypothèse reste très controversée,
dans la mesure où elle se base sur une possible étymologie qui constitue le principal argument de ses détracteurs et une
localisation de l’Arzawa à l’Ouest de l’Anatolie, ce
qui est toujours très controversé (Voir Arzawa).
Selon Hérodote
(Historien Grec,
v.484-425), la création d’Éphèse est due à Androclos (ou Androklos), un des nombreux fils du
17e et dernier Roi d’Athènes,
Codros (ou Kodros), qui aurait amené les colons Ioniens
au XIe siècle. La légende raconte qu’il fonda la ville, sur ce lieu grâce l’oracle de
Delphes.
Androclos et son chien sont représentés sur la frise du temple d’Hadrien, datant du IIe
siècle ap.J.C. Plus tard, des écrivains, tels que
Pausanias (Géographe
Grec, v.115-v.180),
Strabon (Géographe
Grec, v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C)
ou encore Hérodote ont toutefois réaffecté
la fondation de la ville mythique d’Éphèse à la Reine des Amazones.
Autre vue du site
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Au début la ville
occupait les hauteurs (Paroreia) ou s’établirent les Ioniens après
avoir chassé les Lélèges et les
Cariens (Premiers
occupants). Les Lydiens
habitaient eux la ville basse où se trouvait le grand temple d’Artémis.
Les colons se heurtèrent aussi aux différences de religion, Les autochtones étant dévoués au culte de la Déesse
Cybèle (ou Kybele). Afin de se concilier ces populations, les
Grecs fusionnèrent le culte d’Artémis
et de Cybèle, cette nouvelle Déesse fut identifiée comme Artémis d’Éphèse. Ce serait aussi à cette époque que
furent édifiées les premières fortifications, à environ 1 200 m à l’Ouest du
sanctuaire d’Artémis
(L’Artémision), au port de Koressos.
La cité était alors gouvernée par des Rois, puis entre le IXe siècle et le début du
VIIe siècle av.J.C la monarchie fut remplacée par une oligarchie
aristocratique, qui fut à son tour remplacée, comme dans beaucoup de cités
Grecques, par des Tyrans.
Ce fut aussi vers cette période qu’Éphèse rejoignit la confédération
Ionienne regroupant douze cités :
Chios (ou Chio ou Kios),
Clazomènes,
Colophon,
Érythrée,
Lébédos,
Milet,
Myonte,
Phocée,
Priène,
Samos et
Téos.
Smyrne (ou Izmir) fut ensuite rattachée à la confédération et
Halicarnasse
les rejoignit après avoir été chassé pour impiété de la sienne.
La période archaïque
Vers
675/650 av.J.C. Éphèse fut attaquée par les Cimmériens qui
rasèrent la ville, dont le tout premier autel du temple d’Artémis.
Quelques petits artefacts Cimmériens peuvent être vus au
Musée Archéologique d’Éphèse. Lorsqu’ils furent chassés, la cité fut gouvernée par une série de Tyrans. Puis les Éphésiens
subirent les attaquent du Roi de Phrygie. Elle
fut lune des rares villes à s’opposer à cette conquête. Après une révolte de la population, Éphèse fut dirigée par un conseil
appelé Curète (ou Kuretes). À cette époque apparurent les premiers spécimens de monnaies
devenues nécessaire du fait de l’essor commercial important que connaissait la ville.
Des taxes portuaires furent mises en places dès le début du VIe siècle qui enrichirent de plus en plus la cité.
Statère d’électrum trouvé à
Éphèse – v.600
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La cité devint un
véritable foyer culturel. De nombreuses écoles virent le jour : Médecine, philosophie, poésie, rhétorique, etc… Elles
produisirent un nombre important de personnages historiques, tels que : Les plus grands représentants de la poésie iambique,
Callinus (Fin du VIIe siècle av.J.C), considéré comme le père de la poésie élégiaque et le satiriste Hipponax (Deuxième
moitié du VIe siècle av.J.C) ; le philosophe Héraclite (v.544-v.480) ; le grand peintre Parrhasios (ou Parrhasius, IVe siècle
av.J.C) ; le grammairien Zénodote (ou Zenodotos, 320-240) ; les médecins Soranus (Ier/IIe siècle) et Rufus
qui participèrent à son renom dans le monde méditerranéen.
En 561/560, Éphèse fut conquise par le Roi de
Lydie,
Crésus 561-547)
lors de sa conquête de l’Ionie.
Crésus traita les habitants avec respect,
en dépit de la décision de réunir les différentes ethnies qui peuplaient la ville haute et la ville basse de manière à
former qu’une seule et grande cité, centrée dans les environs de
l’Artémision. Cité
qu’il agrandit de plus vers l’Est. Cette expansion compris la construction de nombreux bâtiments publics
comme le gymnase ou le stade, ceux-ci se retrouvèrent alors en périphérie de la ville, qui concentrait pour sa part
essentiellement des habitations.
Crésus fut même le principal contributeur à la
reconstruction du temple d’Artémis.
Sa signature a été trouvée
sur la base d’une des colonnes du temple (Aujourd’hui au British Museum). Après la chute de
Crésus, en 547/546 à la bataille du Halys,
le royaume de Lydie, qui s’étendait alors sur toute
l’Asie Mineure, dont Éphèse, passa sous le joug
Perse. la ville, occupait un rôle central en Asie Mineure et jouissait d’une relative indépendance dans le royaume
Lydien. Cette indépendance politique la mit à l’abri des
destructions lors de la conquête du Roi Perse,
Cyrus II le Grand (559-529).
Contrairement aux autres cités d’
Ionie elle ne chercha pas à défendre le royaume dont elle dépendait, pour lequel elle n’avait pas d’affection particulière.
Les cités Grecques gardèrent leurs
institutions mais étaient maintenant gérées par des
Satrapes.
Temple de Domitien (81-96)
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La période classique
La
colonisation Perse,
n’affecta pas Éphèse qui continua de prospérer. Cependant sous les Roi
Perses,
Cambyse II (529-522) et
Darius I (522-486)
les impôts devinrent de plus en plus lourds pour les cités
d’Ionie.
En 504, un sursaut de "nationalisme" les poussa à se révolter contre les
Perses, mais elles furent battues.
Pas découragées en 499 une nouvelle révolte des cités
Ioniennes éclata,
favorisée par les soutiens militaires d’Athènes
et d’Érétrie (Cité-État dans l’île d’Eubée). Ce fut la
Première
Guerre Médiques (499-490), Éphèse accueillit l’armée
Athénienne venue les aider à combattre.
Cependant après quelques courtes victoires, la révolte tourna au désastre et
la population paya cher ce soulèvement. La coalition fut écrasée à la
bataille
de Ladé, près de Milet,
à l’été 494, lorsque les cités
Ioniennes se retrouvèrent opposées à la flotte
Perse de
Darius I (522-486).
Tétradrachme frappé par Éphèse – v.350 av.J.C
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En 498, les hauteurs
de la ville furent être le théâtre d’un affrontement entre le corps expéditionnaire
Grec mené par
Histiée (499-494) le frère
d’Aristagoras (494- ?) de
Milet et celles du
Satrape, Artapherne
(ou Artaphernês), le neveu de
Darius I, qui remporta
finalement la victoire. Milet et Éphèse
furent détruites et incendiées et en 494 une grandes partie des populations
d’Ionie fut déportée comme
esclave en Mésopotamie.
De nombreux habitants (Marchands, artisans, poètes, penseurs), émigrèrent, emportant avec eux les raffinements de leur culture.
Ce ne fut qu’après les victoires des cités de la
Grèce continentale : En 490 à
Marathon, qui mit fin à la
Première Guerre Médique,
puis celles des
batailles de
Salamine, le 29/9/480, et de
Platées,
le 27/8/479 et du
cap Mycale en
Août (ou Septembre)479, qui mirent fin à la
Deuxième Guerre Médique
(480-479), que les Ioniens retrouvèrent leur liberté.
Détail du temple d’Hadrien
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Après ces victoires,
l’expansion de l’Empire Perse vers l’Ouest
fut définitivement arrêtée. Éphèse fut débarrassée de la tutelle des
Achéménides.
Cette liberté fut de courte durée car ce fut au tour
d’Athènes, qui avait joué un rôle
prépondérant dans la victoire, de tirer profit de la région avec en 478 la fondation de la
Ligue de Délos,
qui entreprit de constituer un Empire maritime assurant l’hégémonie de la cité sur la mer Égée et sa domination sur
le monde Grec.
Éphèse comme beaucoup de villes Ioniennes
entra dans la Ligue.
Toutefois elle ne contribua pas avec des donations de navires, mais elle participa seulement financièrement.
L’Ionie et ses cités subirent ensuite
les Guerres du Péloponnèse (431-404)
où Éphèse fut alliée à Athènes. Le déroulement de
la longue période qui va de la fin des
Guerres Médiques au début de la
Guerre du Péloponnèse est mal connu, de plus en ce qui concerne Éphèse, trop peu
d’inscriptions de cette époque ont survécu, d’ou la difficulté.
Ruines du Prytanée (ou Prytaneion) d’Éphèse
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La cité disparut de la scène politique internationale. Elle poursuivit son existence à travers ses activités commerciales et
religieuses. En 412, sur l’instigation
d’Alcibiade (450-404), Éphèse
se révolta avec le reste de l’Ionie, contre
Athènes. L’aventure fut de courte durée,
l’Ionie fut ramenée à l’obéissance vers 411/410 par la cité Attique. En
405, le Sparte,
Lysandre entra à Éphèse et battit la flotte
Athénienne à
la
bataille d’Aigos Potamos. Après sa
victoire, toutes les cités qui étaient jusque là restées fidèles à Athènes
lui firent défection, et se soumirent à
Lysandre,
les Éphésiens lui érigèrent même des statues. Quand les
Athéniens
reprirent la ville, ces statues furent remplacées par celles de Conon et de Timothée.
Cependant en 404 l’hégémonie
Athénienne n’exista plus et la
Ligue de Délos fut dissoute. Les cités d’Ionie
passèrent alors de nouveau sous la tutelle des
Perses. L’impopularité d’Athènes
fut si grande qu’un parti pro-
Sparte vit le jour et prit le pouvoir à Éphèse. Il ne fit pourtant pas l’unanimité et
Athènes conserva des partisans
dans la cité qui, en 395, essayèrent de reprendre le pouvoir. La même année le Roi de
Sparte,
Agésilas II (398-360)
lança une campagne en Asie Mineure contre le
Satrape
Perse de
Lydie et de
Carie,
Tissapherne (v.413-395).
De passage à Éphèse il proposa ses services pour la restauration de
l’Artémision, victime d’un incendie au cours des combats.
La campagne d’Agésilas II se solda
par la libération des cités d’Ionie de la tutelle
Achéménide.
Elles allaient maintenant subir la domination de Sparte,
mais pour peu de temps.
Le théâtre d’Éphèse
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Le climat politique
était très tendu et en 387/386, Sparte,
menacée de tous côtés, conclut la paix
d’Antalcidas
ou paix du Roi avec les
Perses et tous les
Grecs Elle acceptait la domination
des
Achéménides
et leur cédait des cités Grecques
d’Asie Mineure. Malgré un sursaut de Sparte,
en Juillet 371, à la
bataille de Leuctres, la suprématie
Spartiate sur le monde Égéen fut définitivement terminée. L’hégémonie du vainqueur,
Thèbes, qui suivit n’eut que peu
d’impact sur le monde Anatolien. Malgré tout, Éphèse, qui fut membre de l’amphictyonie de
Delphes, se retrouva impliquée dans la
Troisième Guerre sacrée (357 à 346). Dans la ville ces guerres ne touchèrent toutefois pas beaucoup la vie quotidienne.
À cette époque la cité était étonnamment moderne dans ses relations sociales. Elle permettait facilement à des étrangers
de s’intégrer. L’éducation était vivement appréciée.
À travers le culte d’Artémis, la ville devint aussi un bastion des droits des femmes. Ephèse eut même des femmes
artistes. Les Perses,
profitant du cahot du monde Grec,
reprirent possession de l’Ionie.
Leurs nouvelles dominations, physique et politique, sur les cités furent similaires à celles qui précédaient les
Guerres Médiques, en particulier sur les très lourds impôts. Les Généraux
Macédoniens
: Parménion (v.400-330) et Attalos, pénétrèrent en
Ionie, au printemps 336, pour préparer
l’attaque des troupes du Roi de
Macédoine, Alexandre
le Grand (336-323) sur l’Orient. Ils furent accueillis par les Éphésiens en libérateurs. L’année suivante
Alexandre entra à son tour
en Ionie.
Alexandre proposa à Éphèse de
participer à la reconstruction de l’Artémision détruit en 356,
selon la légende, par un fou appelé Herostratus (ou Érostrate). Mais les habitants d’Ephèse refusèrent, affirmant
"qu’il n’était pas opportun pour un Dieu de construire un temple pour un autre Dieu". Ils
préférèrent lancer une vaste campagne de collecte de fonds sur l’ensemble de
l’Ionie.
Ruines du Nymphée de Trajan
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La période Hellénistique
Lorsqu’Alexandre le Grand défit les
forces Perses lors de la
bataille du
Granique en Mai 334, les villes Grecques
d’Asie Mineure furent libérées. Le Tyran
pro-Perse Syrpax
qui gérait la ville et sa famille furent lapidés à mort et
Alexandre fut reçu chaleureusement à Éphèse
où il entra en triomphe. Maintenant sous la tutelle
Macédonienne, Éphèse continua, à l’instar du
reste de l’Ionie, à vivre en toute autonomie, jusqu’à ce que l’Empire
d’Alexandre n’éclate
après sa mort et que les conflits pour sa succession entre les différents Diadoques ne débutent. L’Asie Mineure resta,
au début, en grande partie
Macédonienne. Sous ces derniers la cité devint un centre administratif important.
Cependant, en 301, après la
bataille d’Ipsos, en
Phrygie, contre
Antigonos I Monophtalmos (306-301), Ephèse tomba sous la domination du Roi de
Thrace,
Lysimaque (322-281)
qui fortifia la ville en l’entourant de remparts.
Il mit à profit une grande inondation du Caystre (ou Caïstre) qui détruisit la ville basse pour ramener
toute la population dans la ville haute. À cette période, du fait de l’enlisement du port, des marais se formèrent qui furent
la cause d’une très importante épidémie de malaria où beaucoup d’habitants trouvèrent la mort. Les villageois furent forcés de
créer une nouvelle colonie 2 km plus loin, lorsque le Roi fit inonder la vieille ville par le blocage des égouts.
En 292, après que
Lysimaque lors de sa
campagne eut détruit les villes de
Colophon et
Lébédos, il déplaça les habitants des cités
conquises dans sa nouvelle ville d’Éphèse. Elle comptait alors environ 100.000 habitants.
Son théâtre pouvait accueillir 24.000 spectateurs.
L’architecture de la ville restera inchangée pendant près de 500 ans. Lorsque
Lysimaque mit la main sur les cités
d’Ionie, il se trouva en face d’une coalition,
"la Confédération Ionienne" . Celle-ci fut formée, en fonction des
sources, un peu avant 315.
La voie Arcadiane
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Cette confédération, dont les structures furent à peu de choses près semblables à celle de
la Ligue de Délos,
regroupait l’ensemble des cités d’Ionie dans le but d’associer
leurs forces économiques et militaires. Une réunion de cette confédération se tint à Éphèse. En 284,
Lysimaque dut se
heurter à cette confédération lorsqu’une partie de l’Asie Mineure se rebella, suite à l’exécution par le Roi de son propre fils.
Lors de cette révolte Éphèse fut perdue puis reconquise brutalement. Le principal rival de
Lysimaque
fut le Roi Séleucide,
Séleucos I Nikâtor (305-280).
Celui-ci entra en guerre contre le Roi
Thrace et en Février 281, à la bataille de Couroupédion (ou Corupedion ou Curupedion, en
Lydie),
Lysimaque fut vaincu et tué.
Les territoires d’Asie Mineure de
Lysimaque, dont Éphèse, devinrent
alors possession Séleucide, ils le
resteront jusqu’en 190 à la
bataille de Magnésie
du Sipyle. Cependant les
Séleucides n’eurent
pas entièrement la main mise sur Éphèse car ils n’occupèrent pas l’intégralité de l’Asie Mineure et la ville se
retrouva au centre des conflits d’influences et d’intérêts entre les
Séleucides à l’Est, les Rois de
Pergame au Nord et les
Ptolémée
d’Égypte au Sud.
Autre vue du Théâtre
|
Au cours de la période
Séleucide, le Roi
Antiochos II Théos (261-246) répudia son épouse
Laodice I (ou Laodiké) et l’exila à Éphèse.
Dans le même temps, dominées par les Attalides de
Pergame les autres cités Anatoliennes prirent
progressivement leur indépendance et des Tyrans s’emparèrent du pouvoir. Ces derniers furent ensuite chassés par
Antiochos II qui
redonna leurs libertés à toutes les cités. La fin du règne de ce Roi fut assombrie par de sanglantes luttes dynastiques qui
opposèrent la Reine
Laodice I et son fils
Séleucos II Kallinikos, à
Bérénice II. Au cours de son séjour
à Éphèse,
Laodice I fomenta de nombreuses intrigues pour reprendre la place de
Bérénice II et redevenir Reine.
À la suite de l’assassinat de
Bérénice II, son frère, le Roi
d’Égypte,
Ptolémée III Évergète I (246-222)
envahit la Syrie et la Troisième Guerre Syrienne éclata (246-241), qui vit la victoire de
l’Égypte
et où la flotte Égyptienne
balaya les côtes de l’Asie Mineure. Éphèse devint alors possession de
l’Égypte qui la garda de 263 à 197.
Date où elle fut reconquise ainsi que toute l’Asie Mineure par le Roi
Séleucide,
Antiochos III Mégas (223-187).
Ce fut à cette période que les
Séleucides entrèrent en conflit avec Rome. Le Roi de
Pergame,
Eumène II (ou
Eumènès, 197-159)
s’étant allié aux Romains pour contrer l’expansion
Séleucide vers
la mer Égée, obtint, par la
paix d’Apamée en 188, le contrôle d’une partie de l’Asie Mineure. Éphèse se trouva dans la région nouvellement attribuée
et resta sous la domination des
Attalides jusque sous le règne d’Attalos III
Philométor (ou Attale, 138-133).
Les sources témoignent des relations qu’entretenaient les souverains de
Pergame avec Éphèse. Elles étaient faites
d’échanges économiques et culturels et de rapports cordiaux et de confiance,
puisque le précepteur d’Attalos III était
natif d’Éphèse. Lorsqu’Attalos III mourut
sans enfant mâle, il légua son royaume à la République Romaine et l’Anatolie, dont Éphèse, passa dans le monde Romain.
Aristonicos (ou Aristonikos)
son demi-frère, revendiqua alors l’héritage des Rois de
Pergame, mais sa flotte fut anéantie à Kymé
(ou Cyme) par celle d’Éphèse qui avait pris le parti des Romains.
Porte d’Auguste
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La période Romaine
La ville
sous la domination Romaine fut le centre d’un district de la province d’Asie, le conventus Ephesinus et n’eut plus de
rôle politique. La province fut placée sous la direction d’un Proconsul, dont l’une des résidences se trouvait à Éphèse.
En 129, un décret de la cité, adressé au Sénat de Rome, retrouvé dans les fouilles du Capitole,
indique que les Éphésiens remercièrent ce dernier pour lui avoir offert la libertas. Ce remerciement était l’expression
de leur gratitude de les avoir délivré de la tutelle Attalide.
Malheureusement pour les Éphésiens les taxes furent augmentées considérablement et les trésors de la ville furent
systématiquement pillés.
En 88 av.J.C, le Roi du Pont,
Mithridate VI (120-63) conquit
l’Anatolie occidentale. Eut lieu alors ce que l’on a appelé "Les Vêpres d’Éphèse", épisode où 80.000 citoyens
Romains d’Asie Mineure furent massacrés (Était tué aussi toute personne qui parlait avec un accent Latin). Parmi eux beaucoup
vivaient à Éphèse. Sous
Mithridate VI, les
cités Grecques jouirent d’une certaine
autonomie et de plusieurs droits substantiels. Éphèse bénéficia même, pour une courte période, d’une auto-administration.
L’arrivée au théâtre
|
Cependant lorsque
Mithridate VI fut défait
lors de la Première Guerre
de Mithridate, en 85, par le Consul Romain Sylla (ou Lucius Cornelius Sulla),
la cité repassa sous la domination Romaine. Sylla contraint le Roi à signer la paix de Dardanos (En Troade). Les
villes d’Asie qui avaient accueilli
Mithridate VI, furent condamnées à une indemnisation de 20.000 talents avec 500 ans d’arriérés d’impôts ce qui
les endetta pour une très longue période. Plus tard, en 27 av.J.C, lorsqu’Auguste devint Empereur, il fit
d’Éphèse la capitale de la région qui couvrait la partie occidentale de l’Asie Mineure. La
cité entra alors dans une ère de prospérité. Elle devint le siège du Gouverneur et un grand centre commercial.
En l’an 100 ap.J.C, la cité est estimée entre 400.000 et 500.000 habitants, ce qui en fit la plus grande ville Romaine.
Éphèse fut à son apogée au cours du premier et du deuxième siècle de notre ère.
La ville ne fut pas épargnée par les troubles qui affectèrent la plus grande partie de l’Empire Romain au
milieu du IIIe siècle ap.J.C. Alors que son enceinte était en ruine, faute d’avoir été entretenue, en 262 sous l’Empereur
Gallien (253-268), elle fut durement affectée par un raid maritime des Ostrogoths alliés à des pirates Hérules. Ils pillèrent
la ville et incendièrent le temple d’Artémis et ravagèrent
probablement d’autres quartiers. Éphèse ne se redressa que très lentement de cette agression.
Médaillon en bronze frappé à Éphèse sous le règne de l’Empereur Antonin
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Il fallut attendre le règne de l’Empereur Dioclétien (284-305), qui rétablit durablement la sécurité de
l’Empire et en réforma profondément les institutions, pour voir la ville entrer dans une nouvelle période de
prospérité, qui dura trois siècles, jusqu’aux invasions
Perses Sassanides et arabes.
Cette prospérité, la ville le dut à sa situation stratégique sur les routes commerciales où elle demeurait un port important.
Dans la réorganisation administrative mise en place par l’Empereur, Éphèse resta une capitale
provinciale, le siège du Proconsul d’Asie. Elle restait la ville la plus importante de l’Empire
Byzantin en Asie après Constantinople. L’Empereur Constantin I (305-337) en reconstruit
une grande partie et érigea un nouveau bain public.
En 406, Jean Chrysostome (344-407), Archevêque de Constantinople, ordonna la destruction du
temple d’Artémis.
La basilique de Saint-Jean fut construite durant le règne de l’Empereur Justinien I (527-565). En
614, la cité fut de nouveau partiellement détruite, mais par un tremblement de terre.
L’importance de la ville comme centre commercial diminua alors lentement, au fur et à mesure que le
port se remplit de limon de la rivière en dépit de dragues répétées au cours de l’histoire de la ville. Aujourd’hui,
le port est à 7 km l’intérieur des terres. La perte de son port lui causa la privation de son accès à la
mer Égée, qui était important pour le commerce. Les gens commencèrent alors à quitter la
plaine de la ville pour les collines environnantes. Les ruines des temples furent utilisées comme éléments de base
pour les nouvelles habitations. La conquête des arabes en 654-655 accéléra le déclin.
Éphèse et le Christianisme
Éphèse fut un centre important pour les débuts du Christianisme vers
50 ap.J.C. Dans l’histoire de Saint Paul, il est souvent parlé d’Éphèse. Le Christianisme se développa dans la ville grâce à son
association étroite avec l’histoire apostolique. Son église fut une fondation de Timothée, disciple de Paul de
Tarse (10-65) la
vie du Saint décrit son martyre sur l’Embolos, puis son inhumation sur le mont Pion et la construction d’un martyrium en
son honneur. À partir de 52 à 54, Saint Paul vécu à Éphèse en collaboration avec la congrégation. Il fut impliqué dans un
différend avec les artisans, dont la subsistance dépendait de la vente des statuettes d’Artémis dans le
temple d’Artémis (Actes 19:23-41).
Sanctuaire de l’église Saint-Jean
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Vers 57, l’apôtre fut hué et menacé lors d’un prêche, par les fidèles d’Artémis soulevés par l’orfèvre
Démétrios qui vivait du culte. La tradition prête à plusieurs proches du Christ leur ultime résidence dans la ville ou
ses environs. Le premier est Jean qui serait revenu à Éphèse après la mort de l’Empereur Domitien (81-96) et y serait mort,
vers 100/101, sous le règne de Trajan (98-117). L’Évangile de Jean aurait pu être écrite à Ephèse entre 90 et 100. Éphèse
était l’une des sept villes d’Asie dans le Livre de l’Apocalypse (2:1-7), indiquant que l’église y était importante dès
cette époque. Jean aurait été enterré sur la colline d’Ayasuluk, mais l’identité du mort qui s’y trouve fait débat depuis
le IIe siècle.
La tombe de l’apôtre fut en tout cas objet de vénération très tôt et une église vint en monumentaliser
l’emplacement dès le IV siècle. Deux décennies plus tard, l’église à Éphèse était encore assez importante pour que l’Évêque
Ignace d’Antioche
adresse une lettre écrite aux Éphésiens. Ce serait à Éphèse que la Vierge Marie aurait résidé et elle serait enterrée à
la Meryemana.
Sur une colline à 7 km au Sud d’Éphèse, une petite église Byzantine du XIIIe siècle, connue sous le nom
de "Maison de la Vierge Marie" (Meryemana Evi), y conserverait le souvenir de ce séjour. C’est un lieu de
pèlerinage, qui a été visité par les trois derniers Papes. L’église de Marie fut le cadre pour le
troisième concile œcuménique en 431, qui aboutit à la condamnation de Nestorius. Des
récits détaillent un séjour à Éphèse de Marie-Madeleine. Ils remontent à l’Antiquité
tardive : Grégoire de Tours et le Patriarche de Jérusalem Modestus (630-634) relaient cette
légende.
Les principaux monuments
Éphèse,
contient la plus grande collection de ruines Romaines en Méditerranée orientale. Seuls
environ 15% ont été fouillés. C’est à partir de 1863, que T.Wood a fouillé les ruines de la ville
et découvert le stade, un grand théâtre, un odéon, plusieurs gymnases etc… Les vestiges
qui sont encore visibles de nos jours donnent une idée de la splendeur que la cité a dû avoir
et les noms associés à ces ruines sont évocateurs de sa vie passée. Les vestiges de la
cité se trouvent aujourd’hui près de la ville Turque de Selçuk, à 50 kilomètres au Sud
d’Izmir. Il y avait, entre autres, deux agoras, l’une commerciale et l’autre pour les réunions d’État.
Au premier plan vestiges du Temple
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Le temple d’Artémis, l’Artemísion
Le
temple d’Artémis (En Grec :
Artemísion ‘Aρτεμίσιον, en Latin : Artemisium) fut un imposant temple
Ionique diptère en marbre de 133 m. de long pour 69 m. de large et l’une des sept merveilles du monde antique. Ce fut l’un des
plus importants sanctuaires de la Déesse
Grecque Artémis, Déesse de la
chasse et de la nature sauvage, qui était la divinité protectrice de la cité. Il n’est représenté
aujourd’hui que par une seule colonne. Il fut révélé lors d’une fouille archéologique menée
par le British Museum en 1870. Quelques fragments du décor sculpté, qui ne sont pas
suffisants pour suggérer la forme de l’original sont aujourd’hui au British Museum de Londres.
Il fut bâti vers 560 av.J.C, sur l’emplacement d’un sanctuaire plus ancien. Des tessons de céramiques,
mis au jour par des fouilles Autrichiennes, ont permis de confirmer des témoignages sur l’ancienneté du culte d’Artémis Ephesia.
Il fut construit par Métagenèse et Théodore de Samos grâce à un
financement du Roi de Lydie,
Crésus (561-547)
lors de sa conquête de l’Ionie.
Ses dimensions colossales et la richesse de sa décoration expliquent sa mention dans 16 des 24
listes des Sept merveilles du monde qui nous sont parvenues.
Maquette du temple d’Artémis – Miniature Park, Istanbul
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En 356 av.J.C, selon la légende, il fut détruit suite à un incendie volontaire d’un fou appelé Herostratus
(ou Érostrate). Alexandre le Grand (336-323),
lors de sa conquête de la ville, proposa à Éphèse de participer à la reconstruction de l’Artémision.
Les Éphésiens refusèrent, affirmant "qu’il n’était pas opportun pour un Dieu
de construire un temple pour un autre Dieu", et préférèrent lancer une vaste campagne de collecte
de fonds sur l’ensemble de l’Ionie.
Il fut reconstruit à l’époque hellénistique, sur le même plan, par l’architecte Dinocrate qui le fit surhausser par un podium.
Il fut élargi et enrichi par une nouvelle décoration sculptée qui fut, selon Pline l’Ancien (Écrivain et
naturaliste romain, 23-79), exécutée en partie par le sculpteur Scopas (v.420-v.330). Il comportait 128 colonnes de 19 m. de
haut, dont 36 ciselées. Les architraves avaient chacune 9 m. de long. Plus tard, en 262 ap.J.C, le temple fut pillé et détruit
par les Goth seuls quelques vestiges subsistèrent sur place. En 401, il fut brûlé par les Chrétiens. L’Empereur Justinien I
(527-565) acheva de le démanteler en prélevant une partie de ses colonnes pour le palais impérial de Constantinople. Ce temple
est également considéré comme étant la première banque au monde car il était possible d’y déposer de l’argent et de le
récupérer plus tard crédité d’un intérêt.
Le théâtre
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Le théâtre
Cette
construction monumentale en marbre mesure 145 m. de large pour un auditorium
de 30 m. de haut. Il est encore très bien conservé. Sa construction date de
l’époque Hellénistique et se termina à l’époque Romaine. Toutefois, tout comme
l’Artémision,
l’édifice hellénistique fut bâti sur la base d’un théâtre plus ancien, qui
servit à l’époque classique. La scène de 25 m. sur 40 m. et l’auditorium
pouvait accueillir jusqu’à 24.000 personnes. D’autres spécialistes ont estimé sa capacité
à 44.000 places assises. Il est considéré comme le plus grand théâtre de plein air dans le monde antique.
Ce fut dans ce théâtre que Saint Paul prêcha le Christianisme, mais il fut hué et menacé par les fidèles
d’Artémis, soulevés par l’orfèvre Démétrios. Celui-ci vivait du culte et on lui
attribue cette phrase qu’il aurait crié à Saint Paul : "Grande est l’Artémis
d’Éphèse". Le théâtre fut utilisé plus tard lors de l’époque Romaine
pour des combats de gladiateurs qui avaient lieu sur la scène. On a retrouvé les
premières preuves archéologiques d’un cimetière de gladiateurs. Du haut de ses gradins, les habitants avaient
une vue magnifique sur la partie basse de la ville et l’ancien port.
La bibliothèque Celsus
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La bibliothèque de Celsus
La
bibliothèque de Celsus fut construite en l’honneur du Gouverneur de la ville, Tiberius
Julius Celsus Polemaneus (ou Polemaeanus) par son fils qui lui succéda, Caius Julius Aquila
(ou Gaius Julius Aquila, Consul en 110 ap.J.C) et de riches citoyens populaires. Les travaux débutèrent en 117 ap.J.C et ne
se terminèrent qu’en 135. Elle contenait 12.000 rouleaux protégés de l’humidité par un système d’aération. Elle devait aussi
servir comme tombe monumentale pour Celsus. Sa façade était ornée des statues symbolisant : La fortune (Ennoia), la sagesse
(Sophia), la science (Épistème) et la vertu (Arete) de Celsus. Elle occupait le troisième rang des
plus grandes bibliothèques du monde, derrière celles
d’Alexandrie et de
Pergame. Icône emblématique
et fierté de la cité au IIe siècle ap.J.C, ce bâtiment l’est encore de nos jours puisqu’il figure sur
certains billets de banque Turcs. Le bâtiment est important comme l’un des rares exemples de
bibliothèque ancienne à l’influence Romaine. Il montre également que les bibliothèques publiques
furent construites, non seulement à Rome elle-même, mais dans l’ensemble de l’Empire Romain.
Détails de la façade
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Elle fut incendiée par les Goths en 263 ap.J.C
et tout ce qu’elle renfermait fut détruit. Devant la façade en ruines, les Éphésiens installèrent des
plaques de marbre pour construire un bassin de fontaine. La façade que l’on peut admirer
aujourd’hui est le fruit d’une reconstitution. Celle-ci demanda huit années de travaux. Entre 1970 et 1978,
les chercheurs Friedmund Hueber, un architecte et V.M.Strocka, un archéologue, travaillèrent presque exclusivement
au relèvement de celle-ci, haute de plus de 16 m. et large de 10 m. Elle est un excellent exemple
de l’architecture Romaine publique. Elle servit à l’époque de modèle pour d’autres
constructions, dans d’autres villes, qui sont aujourd’hui moins bien conservées. L’édifice est
une salle qui fait face à l’Est, le soleil du matin, comme l’a informé de Vitruve afin de
faire bénéficier aux lève-tôt d’une lumière maximum pour la lecture.
La bibliothèque fut construite sur une plate-forme.
L’entrée centrale est plus grande que les deux latérales et toutes sont ornées de fenêtres.
L’entrée comporte aussi quatre paires de colonnes Ioniques élevées sur des socles. Une
série de colonnes Corinthiennes se trouve directement au-dessus de la première série,
ajoutant de la hauteur à l’immeuble. L’intérieur de la bibliothèque n’est pas entièrement
restauré, seule l’a été une pièce rectangulaire avec une abside centrale entourée par une grande
arche au mur. Une statue d’Athéna, Déesse de la sagesse, était dans l’abside et le tombeau de
Celsus se trouvait directement au-dessous dans une chambre voûtée. Les deuxième et troisième
niveaux peuvent être atteints par une série d’escaliers intégrés dans les murs.
La basilique de Saint-Jean
La tradition Chrétienne attribue,
dès le IIe siècle ap.J.C, à l’évangéliste Jean, l’un des principaux des douze apôtres de Jésus, une
sépulture sur la colline voisine du
temple d’Artémis, alors semble-t-il déserte. L’archéologie a confirmé que la
tombe date au moins de cette époque, mais l’identité du mort fait débat. On y a
trouvé des fragments de sarcophages datés de vers 160 et des monnaies des
Empereurs Antonin le Pieux (138-161) et de Géta (211-212).
Entrée de la Basilique
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Ce
tombeau fut très tôt l’objet d’un culte. Un petit martyrium y fut construit
au-dessus lors du règne de l’Empereur Constantin (305-337). Il devint rapidement
insuffisant aux besoins du culte apostolique. Il fut alors décidé
de construire à sa place une grande église. Cette décision semble avoir été prise avant 431
puisque l’église est citée dans les actes du concile d’Éphèse. De plan
basilical, elle se distingue par un plan cruciforme probablement hérité du
modèle constantinopolitain de l’Apostoleion. Les quatre bras de la croix partent
du centre matérialisé par la tombe de l’apôtre et sont chacun divisés en trois
nefs. Selon Procope de Césarée (Historien Byzantin, v.500-v.560), ce fut parce
que l’église originelle était en mauvais état qu’elle fut au VIe siècle ap.J.C
en grande partie rasée et remplacée par une grandiose église financée par
l’Empereur Justinien I (527-565). Le nouvel édifice était également une
basilique cruciforme, mais pourvue de six grandes coupoles sur un plan qui est
similaire à celui de l’église des Saints-Apôtres de Constantinople, également
reconstruite par Justinien I à la même époque. La tombe de l’apôtre occupe
toujours le centre de l’édifice, dans une crypte accessible par un escalier.
L’odéon
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L’odéon
Cet
amphithéâtre fut construit par Vedius Antonius pour son épouse Flavia Papiana, vers 150 ap.J.C. C’était un
petit théâtre pour les pièces et quelques concerts, d’une capacité de près de 1.500 à 2.000 personnes.
Il fut aussi le lieu où les membres de l’assemblée de la ville et les nobles
se réunissaient pour discuter des questions et des décisions concernant la vie de la cité et
son développement. Certains spécialistes pensent qu’il servait aussi de lieu de culte. Il y avait
22 marches dans le théâtre. La partie supérieure de la salle était décorée de colonnes de granit
rouge dans le style Corinthien. Les entrées se trouvaient des deux côtés de la scène. La partie
basse de l’odéon, normalement appelée "orchestre", ne portant pas de traces de
canalisations et d’écoulement des eaux de pluie, on peut supposer que l’édifice était à l’origine
couvert d’un toit, peut être en bois ?.
Le temple d’Hadrien
Le temple d’Adrien
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Le
temple, dédié à l’Empereur Hadrien (117-138), fut construit en 138 ap.J.C par un
certain P.Quintilius. Il subit d’importantes réparations au IVe siècle ap.J.C et fut agrémenté de nouveaux fragments
d’architecture. Un certain nombre de figures sont représentées dans les reliefs, dont l’Empereur Théodose I (379-395)
avec sa femme et ses fils aîné. C’est l’un des plus beaux monuments qui bordent
la rue des Curètes (ou Courètes, Prêtres d’Artémis). Les quatre socles qui précèdent la façade du temple
supportaient les statues des quatre Empereurs qui régnèrent en même temps : Dioclétien (284-305), Maximien (286-308),
Constance I Chlore (305-306) et Galère (305-311). Il est composé d’un pronaos (Vestibule ou l’entrée d’un temple)
monumental suivi d’un petit naos (Salle renfermant la statue du Dieu). La dédicace est inscrite sur
une architrave. La façade du pronaos est formée d’un fronton triangulaire reposant sur quatre
colonnes à chapiteaux Corinthiens. Le buste d’une femme couronnée identifiée à la Déesse
Tyché, Déesse de la fortune, orne le centre de cet arc. La frise sculptée au-dessus des murs du
pronaos, dans le prolongement du linteau de la porte du naos, sont des moulages, les originaux
sont désormais exposés dans le Musée archéologique de Selçuk. Le temple a été représenté sur le
revers des billets de banque Turcs.
Le temple de Domitien
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Le temple de Domitien
Le
temple de Domitien fut l’un des plus grands temples de la ville. Au cours de son histoire Éphèse obtint quatre fois le privilège
de pouvoir consacrer un temple à un Empereur et d’en assurer la garde et l’entretien. Domitien (81-96) fut le premier
Empereur qui accorda le droit aux habitants d’Éphèse de construire un temple. Pour le
remercier, ces derniers élèveront une statue de l’Empereur de 7 m. de hauteur. La tête est
exposée au Musée Archéologique d’Izmir et quelques fragments se trouvent au Musée
d’Éphèse. L’autel placé devant le temple, mesurait 10 m. de longueur.
Il fut construit sur une terrasse de 50 m. x 100 m. sur le côté Sud de la place de Domitien. Aujourd’hui
il ne reste plus grand chose de ce bâtiment. Il fut surement l’un des plus beaux de la ville, et ses fondations nous donnent
des informations sur sa structure. C’était un temple prostyle (N’ayant qu’une seule rangée de colonne en façade) dont la base
mesurait 24 m. x 34 m. Ses côtés avaient huit et treize colonnes. La cella (Partie close du temple qui abrite la
statue du Divin) de 9 m. sur 17 m. était précédée de quatre colonnes.
On accédait à son autel par des escaliers. À l’Est de la terrasse, où se trouvait le temple, s’était installée
une rangée de boutiques. La terrasse était bordée par un parapet formé de deux étages de colonnes
superposées dont la rangée supérieur était sculptée. Deux de ces colonnes ont été réinstallées à leur place d’origine.
Le temple et sa statue sont quelques-uns des rares vestiges liés à Domitien.
La maison de la Vierge
À
quelques kilomètres au Sud-est d’Éphèse, sur un versant du mont Kolmissos, les pèlerins Chrétiens se recueillent sur
les vestiges d’une maison de pierre dans une chapelle aujourd’hui restaurée. Selon la tradition, Marie aurait passé là
les dernières années de sa vie, auprès de l’apôtre Jean à qui, d’après le Quatrième évangile, Jésus mourant l’aurait
confiée. Ce lieu de pèlerinage a été reconnu par le Vatican et une cérémonie y est célébrée le 15 Août, ainsi que
des offices religieux réguliers.
Les autres monuments de la ville
On trouve encore beaucoup d’autres monuments importants dans Éphèse, dont la
plupart sont de l’époque Romaine, comme :
• La porte de Magnésie, que fit élever l’Empereur Vespasien (69-79) et qui menait alors au gymnase
oriental ou des statues, aujourd’hui au musée d’Éphèse, furent découvertes. Elle donne accès à l’agora d’État.
• L’agora d’État ou Agora civique était une vaste place publique qui fut remodelée au milieu du
Ier siècle ap.J.C. Elle faisait aussi fonction de basilique. En son centre, se dressait le temple
d’Isis
qui fut érigé en l’honneur de la visite d’Antoine (83-30 av.J.C).
• La porte de Mazeus et de Mithridate, qui tient son nom de celui des deux affranchis d’Auguste qui la firent
construire en son honneur. Elle donne accès à l’agora commerciale.
• L’agora commerciale, qui fut construite durant la période hellénistique. Elle fut ensuite transformée au Ier et
au IIIe siècle ap.J.C. Cette grande place de 100 m. sur 110 m., dont trois côtés seulement étaient fermés
par des stoas (Partie d’un bâtiment couvert, fermé à l’arrière par un mur plein et ouvert en
façade par une colonnade) derrière lesquels se trouvaient des magasins et des entrepôts.
Une horloge à eau et un cadran solaire se dressaient au milieu de l’agora. On peut voir aujourd’hui les
vestiges des socles de centaines de statues qui ornaient l’agora.
• Le temple de Sérapis, jouxtant l’agora,
date lui du IIe siècle av.J.C. Son entrée située du côté Nord permettait d’accéder à la cour du temple. On y remarque surtout
les socles des colonnes monumentales et la décoration de ses chapiteaux.
• Le tombeau / fontaine de Pollio, érigé par Offilius Proculus en 97 ap.J.C, en l’honneur de C.Sextilius
Pollio qui construisit l’aqueduc. Il a une façade concave. Il fut restauré au IIIe siècle. Les fontaines étaient alimentées
par des aqueducs.
La maison de la Vierge |
• Le temple de Dea Roma et Divus Julius, qui
date du Ier siècle ap.J.C. C’était un temple destiné au culte impérial.
• Le Prytanée (ou Prytaneion) où brillait le feu sacré de la ville et où Artémis était vénérée.
C’est ici que les archives de l’État étaient conservées, ce fut l’hôtel de ville où se déroulaient les cérémonies,
les banquets, les réceptions et la vie politique de la cité.
• Le nymphée de Trajan, qui fut une fontaine construite au IIe siècle ap.J.C. Il reste la base et deux pieds de
la statue colossale de l’Empereur d’où l’eau s’écoulait en cascade. Elle comportait deux étages atteignant 12 mètres de hauteur.
• La rue de marbre, qui mène au grand théâtre, longeant sur la gauche l’agora inférieure.
• Les thermes de Scholastique (ou Scholastikia), construits au IIe siècle ap.J.C. faisaient partie
d’un grand complexe de trois étages. Ces thermes furent restaurés au Ve siècle, avec des pierres provenant du Prytanée,
par une noble Chrétienne du nom de Christine Scholastique. On y trouve encore une statue assise la représentant.
Des Latrines public faisaient partie des Thermes de Scholastikia.
• Les bains de Varius, qui sont des thermes qui datent du IIe siècle ap.J.C.
• Les maisons de la Pente, qui datent du Ier siècle ap.J.C, furent des maisons luxueuses privées. La plupart
possédaient trois étages et une cour intérieure découverte. Elles étaient richement décorées de mosaïques et de fresques
dont il reste de superbes exemples exposés aujourd’hui au musée d’Éphèse. Une de ces maisons, "La maison privée"
était une maison close (bien qu’on ne soit pas tout à fait sur qu’elle fut réellement une maison close).
On y a découvert une statue du Dieu Priape, dans la mythologie
Grecque,
Dieu de la fertilité et de l’abondance, qui est aujourd’hui exposée au Musée d’Ephèse et une jolie mosaïque représentant les
quatre saisons qui a bien résisté au temps.
• La voie Arcadiane, qui date de l’époque hellénistique. C’était une avenue à colonnades de 60 m. de long sur 11 m.
de large, rénovée en l’honneur de l’Empereur Arcadius (383-408) au Ve siècle ap.J.C.
• Le stade, situé à environ 1,5 km. au Sud-ouest du
temple d’Artémis, qui faisait une longueur de 230 m.
et une largeur de 30 m. Il accueillait des courses, des compétitions d’athlétisme, et peut-être aussi des combats de gladiateurs.
S’il faut prendre au sens littéral la déclaration faite par Paul concernant son combat contre des bêtes sauvages.
Il aurait été construit par Néron (54-68). On peut encore deviner ses voutes. Ce stade remplaça, selon toute
vraisemblance, un stade plus ancien de construction
Grecque ou
peut-être par le Roi de
Lydie Crésus (561-547).
• D’autres bâtiments furent construits à l’époque Romaine : Le gymnase
de Vedius qui date du Ile siècle av.J.C, Le mémorial de Memnius.
On compte aussi deux autres églises importantes : La tombe de Luc et la Basilique du stade.
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