Les cités Ioniennes :
Éphèse,  la cité d’Artémis
 

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 Pour plus de détails voir aussi les autres cités Ioniennes :  Chios, Clazomènes, Colophon, Érythrée, Lébédos

Magnésie du Méandre, Milet, Myonte, Phocée, Priène, Samos, Smyrne, Téos

 

Sommaire
 

Localisation
L’histoire

Les temps anciens
La période archaïque
La période classique
La période Hellénistique
La période Romaine

Éphèse et le Christianisme
Les principaux monuments

Le temple d’Artémis
Le théâtre
La bibliothèque de Celsus
La basilique de Saint-Jean
L’odéon
Le temple d’Hadrien
Le temple de Domitien
La maison de la Vierge
Les autres monuments

Les personnages célèbres
Bibliographie

La bibliothèque de
Celsus à Éphèse

 


 

Artémis Ephesia,
Ephesus-Museum de Selçuk

Localisation

 
   Éphèse (En Grec : ‘Eφεσος  Éphesos, en Latin : Ephesus, en Turc : Efes, en Hittite : Apasa ou Apaša ou Abasa ou Amasa) est une ancienne cité Grecque d’Ionie, sur la côte Ouest de l’Anatolie, dans la province d’Izmir en Turquie. Ce fut l’une des plus importantes et plus riches cités Grecques d’Asie Mineure et un des premiers ports d’Ionie. Dans les poèmes Homériques, il est dit que le premier nom de la ville était Samorna. On cite aussi ceux d’Alope, de Morges, d’Ortygia et de Ptelea. Le nom d’Éphèse serait emprunté à l’une des Amazones ou viendrait du héros Ephesus (ou Ephesos), fils de Caystre. La cité est située sur la route royale de Lydie à l’embouchure du Caystre (ou Caïstre), bien protégée, au fond d’une baie fertile. Le fleuve est très encaissé dans une vallée encadrée par les massifs montagneux du Tmolos au Nord où il prend sa source et du Mésogée au Sud.
 

  Pour plus de détails voir aussi : La carte d’Ionie

 
   Aujourd’hui ses vestiges se trouvent près de 7 km à l’intérieur des terres, jouxtant les villes Turques contemporaines de Selçuk (3 km) et Kuşadası. C’est du fait de l’accumulation au fil du temps des sédiments charriés par le Caystre et peut-être d’accidents sismiques, que le déplacement progressif de la côte se fait vers l’Ouest, ce qui a provoqué l’ensablement des ports successifs de la ville, jusqu’à leur abandon pur et simple.
 
   La côte d’Éphèse est en face de l’île de Samos qui en possède une partie. Sa baie est fermée au Sud par le cap Mycale (ou cap Trogylion) et se termine au Nord par la presqu’île d’Erythrée. On entre dans la ville par le détroit qui sépare Samos du promontoire de Mycale. Très près de la côte se trouve le bois d’Ortygie traversé par le ruisseau de Cenchrius, c’est là qu’on situe le lieu de naissance d’Apollon et d’Artémis. La ville est célèbre pour son temple d’Artémis (L’Artémision, terminé vers 550 av.J.C), l’une des sept merveilles du monde antique. Artémis était la Déesse tutélaire de la cité. Éphèse fut aussi l’une des sept Églises d’Asie qui sont cités dans le livre de l’Apocalypse. Elle est également le site d’un grand cimetière réservé aux gladiateurs.  

 

L’arrivée sur le site

 

L’histoire…….
 
Les temps anciens

 

   On constate l’occupation de la zone entourant la cité dès le Néolithique (environ vers 6000 av.J.C), comme l’ont révélé les fouilles au Sud de la porte de Magnésie et à proximité de Çukuriçi (ou Cukurici) Höyük et d’Arvalya Höyük. Les fouilles, au cours des dernières années, ont mis au jour, sur les pentes Nord-est de la colline Ayasuluk (ou Ayasoluk), le peuplement de colonies datant de l’Âge du Bronze. En 1954, un cimetière de l’époque Mycénienne (datant de v.1500-1400 av.J.C) avec des pots en céramique a été découvert à proximité des ruines de la basilique de Saint Jean. Ce qui prouve, là encore, un peuplement surement important. Ce fut la période de l’expansion Mycénienne lorsqu’ils s’installèrent en Ahhiyawa au cours des XIVe et XIIIe siècles av.J.C.
 
   Certains chercheurs pensent qu’Éphèse fut fondée sur le site d’Apasa (Apasa ou Apaša ou Abasa ou Amasa), à l’Âge du Bronze, qui fut la dernière capitale du royaume d’Arzawa (ou Arzawiya) mentionnée dans les sources Hittites datant du règne de Moursil II (ou Mursil ou Mursili, 1321-1295). Toutefois cette hypothèse reste très controversée, dans la mesure où elle se base sur une possible étymologie qui constitue le principal argument de ses détracteurs et une localisation de l’Arzawa à l’Ouest de l’Anatolie, ce qui est toujours très controversé (Voir Arzawa). Selon Hérodote (Historien Grec, v.484-425), la création d’Éphèse est due à Androclos (ou Androklos), un des nombreux fils du 17e et dernier Roi d’Athènes, Codros (ou Kodros), qui aurait amené les colons Ioniens au XIe siècle. La légende raconte qu’il fonda la ville, sur ce lieu grâce l’oracle de Delphes. Androclos et son chien sont représentés sur la frise du temple d’Hadrien, datant du IIe siècle ap.J.C. Plus tard, des écrivains, tels que Pausanias (Géographe Grec, v.115-v.180), Strabon (Géographe Grec, v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C) ou encore Hérodote ont toutefois réaffecté la fondation de la ville mythique d’Éphèse à la Reine des Amazones.

Autre vue du site

 

 
    Au début la ville occupait les hauteurs (Paroreia) ou s’établirent les Ioniens après avoir chassé les Lélèges et les Cariens (Premiers occupants). Les Lydiens habitaient eux la ville basse où se trouvait le grand temple d’Artémis. Les colons se heurtèrent aussi aux différences de religion, Les autochtones étant dévoués au culte de la Déesse Cybèle (ou Kybele). Afin de se concilier ces populations, les Grecs fusionnèrent le culte d’Artémis et de Cybèle, cette nouvelle Déesse fut identifiée comme Artémis d’Éphèse. Ce serait aussi à cette époque que furent édifiées les premières fortifications, à environ 1 200 m à l’Ouest du sanctuaire d’Artémis (L’Artémision), au port de Koressos.
 
   La cité était alors gouvernée par des Rois, puis entre le IXe siècle et le début du VIIe siècle av.J.C la monarchie fut remplacée par une oligarchie aristocratique, qui fut à son tour remplacée, comme dans beaucoup de cités Grecques, par des Tyrans. Ce fut aussi vers cette période qu’Éphèse rejoignit la confédération Ionienne regroupant douze cités : Chios (ou Chio ou Kios), Clazomènes, Colophon, Érythrée, Lébédos, Milet, Myonte, Phocée, Priène, Samos et Téos. Smyrne (ou Izmir) fut ensuite rattachée à la confédération et Halicarnasse les rejoignit après avoir été chassé pour impiété de la sienne.

 

La période archaïque

 
   Vers 675/650 av.J.C. Éphèse fut attaquée par les Cimmériens qui rasèrent la ville, dont le tout premier autel du temple d’Artémis. Quelques petits artefacts Cimmériens peuvent être vus au Musée Archéologique d’Éphèse. Lorsqu’ils furent chassés, la cité fut gouvernée par une série de Tyrans. Puis les Éphésiens subirent les attaquent du Roi de Phrygie. Elle fut lune des rares villes à s’opposer à cette conquête. Après une révolte de la population, Éphèse fut dirigée par un conseil appelé Curète (ou Kuretes). À cette époque apparurent les premiers spécimens de monnaies devenues nécessaire du fait de l’essor commercial important que connaissait la ville. Des taxes portuaires furent mises en places dès le début du VIe siècle qui enrichirent de plus en plus la cité.
 

Statère d’électrum trouvé à

Éphèse – v.600

   La cité devint un véritable foyer culturel. De nombreuses écoles virent le jour : Médecine, philosophie, poésie, rhétorique, etc… Elles produisirent un nombre important de personnages historiques, tels que : Les plus grands représentants de la poésie iambique, Callinus (Fin du VIIe siècle av.J.C), considéré comme le père de la poésie élégiaque et le satiriste Hipponax (Deuxième moitié du VIe siècle av.J.C) ; le philosophe Héraclite (v.544-v.480) ; le grand peintre Parrhasios (ou Parrhasius, IVe siècle av.J.C) ; le grammairien Zénodote (ou Zenodotos, 320-240) ; les médecins Soranus (Ier/IIe siècle) et Rufus qui participèrent à son renom dans le monde méditerranéen.
 
   En 561/560, Éphèse fut conquise par le Roi de Lydie, Crésus 561-547) lors de sa conquête de l’Ionie. Crésus traita les habitants avec respect, en dépit de la décision de réunir les différentes ethnies qui peuplaient la ville haute et la ville basse de manière à former qu’une seule et grande cité, centrée dans les environs de l’Artémision. Cité qu’il agrandit de plus vers l’Est. Cette expansion compris la construction de nombreux bâtiments publics comme le gymnase ou le stade, ceux-ci se retrouvèrent alors en périphérie de la ville, qui concentrait pour sa part essentiellement des habitations. Crésus fut même le principal contributeur à la reconstruction du temple d’Artémis.
 
   Sa signature a été trouvée sur la base d’une des colonnes du temple (Aujourd’hui au British Museum). Après la chute de Crésus, en 547/546 à la bataille du Halys, le royaume de Lydie, qui s’étendait alors sur toute l’Asie Mineure, dont Éphèse, passa sous le joug Perse. la ville, occupait un rôle central en Asie Mineure et jouissait d’une relative indépendance dans le royaume Lydien. Cette indépendance politique la mit à l’abri des destructions lors de la conquête du Roi Perse, Cyrus II le Grand (559-529). Contrairement aux autres cités d’ Ionie elle ne chercha pas à défendre le royaume dont elle dépendait, pour lequel elle n’avait pas d’affection particulière. Les cités Grecques gardèrent leurs institutions mais étaient maintenant gérées par des Satrapes.

 

Temple de Domitien (81-96)

 

La période classique

 
   La colonisation Perse, n’affecta pas Éphèse qui continua de prospérer. Cependant sous les Roi Perses, Cambyse II (529-522) et Darius I (522-486) les impôts devinrent de plus en plus lourds pour les cités d’Ionie. En 504, un sursaut de "nationalisme" les poussa à se révolter contre les Perses, mais elles furent battues. Pas découragées en 499 une nouvelle révolte des cités Ioniennes éclata, favorisée par les soutiens militaires d’Athènes et d’Érétrie (Cité-État dans l’île d’Eubée). Ce fut la Première Guerre Médiques (499-490), Éphèse accueillit l’armée Athénienne venue les aider à combattre. Cependant après quelques courtes victoires, la révolte tourna au désastre et la population paya cher ce soulèvement. La coalition fut écrasée à la bataille de Ladé, près de Milet, à l’été 494, lorsque les cités Ioniennes se retrouvèrent opposées à la flotte Perse de Darius I (522-486).
 


 

Tétradrachme frappé par
Éphèse – v.350 av.J.C

   En 498, les hauteurs de la ville furent être le théâtre d’un affrontement entre le corps expéditionnaire Grec mené par Histiée (499-494) le frère d’Aristagoras (494- ?) de Milet et celles du Satrape, Artapherne (ou Artaphernês), le neveu de Darius I, qui remporta finalement la victoire. Milet et Éphèse furent détruites et incendiées et en 494 une grandes partie des populations d’Ionie fut déportée comme esclave en Mésopotamie. De nombreux habitants (Marchands, artisans, poètes, penseurs), émigrèrent, emportant avec eux les raffinements de leur culture. Ce ne fut qu’après les victoires des cités de la Grèce continentale : En 490 à Marathon, qui mit fin à la Première Guerre Médique, puis celles des batailles de Salamine, le 29/9/480, et de Platées, le 27/8/479 et du cap Mycale en Août (ou Septembre)479, qui mirent fin à la Deuxième Guerre Médique (480-479), que les Ioniens retrouvèrent leur liberté.


 

  Détail du temple d’Hadrien

 
  Après ces victoires, l’expansion de l’Empire Perse vers l’Ouest fut définitivement arrêtée. Éphèse fut débarrassée de la tutelle des Achéménides. Cette liberté fut de courte durée car ce fut au tour d’Athènes, qui avait joué un rôle prépondérant dans la victoire, de tirer profit de la région avec en 478 la fondation de la Ligue de Délos, qui entreprit de constituer un Empire maritime assurant l’hégémonie de la cité sur la mer Égée et sa domination sur le monde Grec. Éphèse comme beaucoup de villes Ioniennes entra dans la Ligue. Toutefois elle ne contribua pas avec des donations de navires, mais elle participa seulement financièrement. L’Ionie et ses cités subirent ensuite les Guerres du Péloponnèse (431-404) où Éphèse fut alliée à Athènes. Le déroulement de la longue période qui va de la fin des Guerres Médiques au début de la Guerre du Péloponnèse est mal connu, de plus en ce qui concerne Éphèse, trop peu d’inscriptions de cette époque ont survécu, d’ou la difficulté.  
 


 

Ruines du Prytanée (ou Prytaneion) d’Éphèse

   La cité disparut de la scène politique internationale. Elle poursuivit son existence à travers ses activités commerciales et religieuses. En 412, sur l’instigation d’Alcibiade (450-404), Éphèse se révolta avec le reste de l’Ionie, contre Athènes. L’aventure fut de courte durée, l’Ionie fut ramenée à l’obéissance vers 411/410 par la cité Attique. En 405, le Sparte, Lysandre entra à Éphèse et battit la flotte Athénienne à la bataille d’Aigos Potamos. Après sa victoire, toutes les cités qui étaient jusque là restées fidèles à Athènes lui firent défection, et se soumirent à Lysandre, les Éphésiens lui érigèrent même des statues. Quand les Athéniens reprirent la ville, ces statues furent remplacées par celles de Conon et de Timothée.
 
   Cependant en 404 l’hégémonie Athénienne n’exista plus et la Ligue de Délos fut dissoute. Les cités d’Ionie passèrent alors de nouveau sous la tutelle des Perses. L’impopularité d’Athènes fut si grande qu’un parti pro- Sparte vit le jour et prit le pouvoir à Éphèse. Il ne fit pourtant pas l’unanimité et Athènes conserva des partisans dans la cité qui, en 395, essayèrent de reprendre le pouvoir. La même année le Roi de Sparte, Agésilas II (398-360) lança une campagne en Asie Mineure contre le Satrape Perse de Lydie et de Carie, Tissapherne (v.413-395). De passage à Éphèse il proposa ses services pour la restauration de l’Artémision, victime d’un incendie au cours des combats. La campagne d’Agésilas II se solda par la libération des cités d’Ionie de la tutelle Achéménide. Elles allaient maintenant subir la domination de Sparte, mais pour peu de temps.
 


 

Le théâtre d’Éphèse

   Le climat politique était très tendu et en 387/386, Sparte, menacée de tous côtés, conclut la paix d’Antalcidas ou paix du Roi avec les Perses et tous les Grecs Elle acceptait la domination des Achéménides et leur cédait des cités Grecques d’Asie Mineure. Malgré un sursaut de Sparte, en Juillet 371, à la bataille de Leuctres, la suprématie Spartiate sur le monde Égéen fut définitivement terminée. L’hégémonie du vainqueur, Thèbes, qui suivit n’eut que peu d’impact sur le monde Anatolien. Malgré tout, Éphèse, qui fut membre de l’amphictyonie de Delphes, se retrouva impliquée dans la Troisième Guerre sacrée (357 à 346). Dans la ville ces guerres ne touchèrent toutefois pas beaucoup la vie quotidienne. À cette époque la cité était étonnamment moderne dans ses relations sociales. Elle permettait facilement à des étrangers de s’intégrer. L’éducation était vivement appréciée.
 
   À travers le culte d’Artémis, la ville devint aussi un bastion des droits des femmes. Ephèse eut même des femmes artistes. Les Perses, profitant du cahot du monde Grec, reprirent possession de l’Ionie. Leurs nouvelles dominations, physique et politique, sur les cités furent similaires à celles qui précédaient les Guerres Médiques, en particulier sur les très lourds impôts. Les Généraux Macédoniens : Parménion (v.400-330) et Attalos, pénétrèrent en Ionie, au printemps 336, pour préparer l’attaque des troupes du Roi de Macédoine, Alexandre le Grand (336-323) sur l’Orient. Ils furent accueillis par les Éphésiens en libérateurs. L’année suivante Alexandre entra à son tour en Ionie. Alexandre proposa à Éphèse de participer à la reconstruction de l’Artémision détruit en 356, selon la légende, par un fou appelé Herostratus (ou Érostrate). Mais les habitants d’Ephèse refusèrent, affirmant "qu’il n’était pas opportun pour un Dieu de construire un temple pour un autre Dieu". Ils préférèrent lancer une vaste campagne de collecte de fonds sur l’ensemble de l’Ionie.

 


 

Ruines du Nymphée de Trajan

La période Hellénistique

 
   Lorsqu’Alexandre le Grand défit les forces Perses lors de la bataille du Granique en Mai 334, les villes Grecques d’Asie Mineure furent libérées. Le Tyran pro-Perse Syrpax qui gérait la ville et sa famille furent lapidés à mort et Alexandre fut reçu chaleureusement à Éphèse où il entra en triomphe. Maintenant sous la tutelle Macédonienne, Éphèse continua, à l’instar du reste de l’Ionie, à vivre en toute autonomie, jusqu’à ce que l’Empire d’Alexandre n’éclate après sa mort et que les conflits pour sa succession entre les différents Diadoques ne débutent. L’Asie Mineure resta, au début, en grande partie Macédonienne. Sous ces derniers la cité devint un centre administratif important. Cependant, en 301, après la bataille d’Ipsos, en Phrygie, contre Antigonos I Monophtalmos (306-301), Ephèse tomba sous la domination du Roi de Thrace, Lysimaque (322-281) qui fortifia la ville en l’entourant de remparts.
 
   Il mit à profit une grande inondation du Caystre (ou Caïstre) qui détruisit la ville basse pour ramener toute la population dans la ville haute. À cette période, du fait de l’enlisement du port, des marais se formèrent qui furent la cause d’une très importante épidémie de malaria où beaucoup d’habitants trouvèrent la mort. Les villageois furent forcés de créer une nouvelle colonie 2 km plus loin, lorsque le Roi fit inonder la vieille ville par le blocage des égouts. En 292, après que Lysimaque lors de sa campagne eut détruit les villes de Colophon et Lébédos, il déplaça les habitants des cités conquises dans sa nouvelle ville d’Éphèse. Elle comptait alors environ 100.000 habitants. Son théâtre pouvait accueillir 24.000 spectateurs. L’architecture de la ville restera inchangée pendant près de 500 ans. Lorsque Lysimaque mit la main sur les cités d’Ionie, il se trouva en face d’une coalition, "la Confédération Ionienne" . Celle-ci fut formée, en fonction des sources, un peu avant 315.
 


 

La voie Arcadiane

   Cette confédération, dont les structures furent à peu de choses près semblables à celle de la Ligue de Délos, regroupait l’ensemble des cités d’Ionie dans le but d’associer leurs forces économiques et militaires. Une réunion de cette confédération se tint à Éphèse. En 284, Lysimaque dut se heurter à cette confédération lorsqu’une partie de l’Asie Mineure se rebella, suite à l’exécution par le Roi de son propre fils. Lors de cette révolte Éphèse fut perdue puis reconquise brutalement. Le principal rival de Lysimaque fut le Roi Séleucide, Séleucos I Nikâtor (305-280). Celui-ci entra en guerre contre le Roi Thrace et en Février 281, à la bataille de Couroupédion (ou Corupedion ou Curupedion, en Lydie), Lysimaque fut vaincu et tué.
 
   Les territoires d’Asie Mineure de Lysimaque, dont Éphèse, devinrent alors possession Séleucide, ils le resteront jusqu’en 190 à la bataille de Magnésie du Sipyle. Cependant les Séleucides n’eurent pas entièrement la main mise sur Éphèse car ils n’occupèrent pas l’intégralité de l’Asie Mineure et la ville se retrouva au centre des conflits d’influences et d’intérêts entre les Séleucides à l’Est, les Rois de Pergame au Nord et les Ptolémée d’Égypte au Sud.
 


 

Autre vue du Théâtre

   Au cours de la période Séleucide, le Roi Antiochos II Théos (261-246) répudia son épouse Laodice I (ou Laodiké) et l’exila à Éphèse. Dans le même temps, dominées par les Attalides de Pergame les autres cités Anatoliennes prirent progressivement leur indépendance et des Tyrans s’emparèrent du pouvoir. Ces derniers furent ensuite chassés par Antiochos II qui redonna leurs libertés à toutes les cités. La fin du règne de ce Roi fut assombrie par de sanglantes luttes dynastiques qui opposèrent la Reine Laodice I et son fils Séleucos II Kallinikos, à Bérénice II. Au cours de son séjour à Éphèse, Laodice I fomenta de nombreuses intrigues pour reprendre la place de Bérénice II et redevenir Reine.
 
   À la suite de l’assassinat de Bérénice II, son frère, le Roi d’Égypte, Ptolémée III Évergète I (246-222) envahit la Syrie et la Troisième Guerre Syrienne éclata (246-241), qui vit la victoire de l’Égypte et où la flotte Égyptienne balaya les côtes de l’Asie Mineure. Éphèse devint alors possession de l’Égypte qui la garda de 263 à 197. Date où elle fut reconquise ainsi que toute l’Asie Mineure par le Roi Séleucide, Antiochos III Mégas (223-187). Ce fut à cette période que les Séleucides entrèrent en conflit avec Rome. Le Roi de Pergame, Eumène II (ou Eumènès, 197-159) s’étant allié aux Romains pour contrer l’expansion Séleucide vers la mer Égée, obtint, par la paix d’Apamée en 188, le contrôle d’une partie de l’Asie Mineure. Éphèse se trouva dans la région nouvellement attribuée et resta sous la domination des Attalides jusque sous le règne d’Attalos III Philométor (ou Attale, 138-133).
 
   Les sources témoignent des relations qu’entretenaient les souverains de Pergame avec Éphèse. Elles étaient faites d’échanges économiques et culturels et de rapports cordiaux et de confiance, puisque le précepteur d’Attalos III était natif d’Éphèse. Lorsqu’Attalos III mourut sans enfant mâle, il légua son royaume à la République Romaine et l’Anatolie, dont Éphèse, passa dans le monde Romain. Aristonicos (ou Aristonikos) son demi-frère, revendiqua alors l’héritage des Rois de Pergame, mais sa flotte fut anéantie à Kymé (ou Cyme) par celle d’Éphèse qui avait pris le parti des Romains.

 


 

Porte d’Auguste

La période Romaine

 
   La ville sous la domination Romaine fut le centre d’un district de la province d’Asie, le conventus Ephesinus et n’eut plus de rôle politique. La province fut placée sous la direction d’un Proconsul, dont l’une des résidences se trouvait à Éphèse. En 129, un décret de la cité, adressé au Sénat de Rome, retrouvé dans les fouilles du Capitole, indique que les Éphésiens remercièrent ce dernier pour lui avoir offert la libertas. Ce remerciement était l’expression de leur gratitude de les avoir délivré de la tutelle Attalide. Malheureusement pour les Éphésiens les taxes furent augmentées considérablement et les trésors de la ville furent systématiquement pillés.
 
   En 88 av.J.C, le Roi du Pont, Mithridate VI (120-63) conquit l’Anatolie occidentale. Eut lieu alors ce que l’on a appelé "Les Vêpres d’Éphèse", épisode où 80.000 citoyens Romains d’Asie Mineure furent massacrés (Était tué aussi toute personne qui parlait avec un accent Latin). Parmi eux beaucoup vivaient à Éphèse. Sous Mithridate VI, les cités Grecques jouirent d’une certaine autonomie et de plusieurs droits substantiels. Éphèse bénéficia même, pour une courte période, d’une auto-administration.
 


 

L’arrivée au théâtre

   Cependant lorsque Mithridate VI fut défait lors de la Première Guerre de Mithridate, en 85, par le Consul Romain Sylla (ou Lucius Cornelius Sulla), la cité repassa sous la domination Romaine. Sylla contraint le Roi à signer la paix de Dardanos (En Troade). Les villes d’Asie qui avaient accueilli Mithridate VI, furent condamnées à une indemnisation de 20.000 talents avec 500 ans d’arriérés d’impôts ce qui les endetta pour une très longue période. Plus tard, en 27 av.J.C, lorsqu’Auguste devint Empereur, il fit d’Éphèse la capitale de la région qui couvrait la partie occidentale de l’Asie Mineure. La cité entra alors dans une ère de prospérité. Elle devint le siège du Gouverneur et un grand centre commercial. En l’an 100 ap.J.C, la cité est estimée entre 400.000 et 500.000 habitants, ce qui en fit la plus grande ville Romaine. Éphèse fut à son apogée au cours du premier et du deuxième siècle de notre ère.
 
   La ville ne fut pas épargnée par les troubles qui affectèrent la plus grande partie de l’Empire Romain au milieu du IIIe siècle ap.J.C. Alors que son enceinte était en ruine, faute d’avoir été entretenue, en 262 sous l’Empereur Gallien (253-268), elle fut durement affectée par un raid maritime des Ostrogoths alliés à des pirates Hérules. Ils pillèrent la ville et incendièrent le temple d’Artémis et ravagèrent probablement d’autres quartiers. Éphèse ne se redressa que très lentement de cette agression.


 

Médaillon en bronze frappé à
Éphèse sous le règne de
l’Empereur Antonin

 
   Il fallut attendre le règne de l’Empereur Dioclétien (284-305), qui rétablit durablement la sécurité de l’Empire et en réforma profondément les institutions, pour voir la ville entrer dans une nouvelle période de prospérité, qui dura trois siècles, jusqu’aux invasions Perses Sassanides et arabes. Cette prospérité, la ville le dut à sa situation stratégique sur les routes commerciales où elle demeurait un port important. Dans la réorganisation administrative mise en place par l’Empereur, Éphèse resta une capitale provinciale, le siège du Proconsul d’Asie. Elle restait la ville la plus importante de l’Empire Byzantin en Asie après Constantinople. L’Empereur Constantin I (305-337) en reconstruit une grande partie et érigea un nouveau bain public.
 
   En 406, Jean Chrysostome (344-407), Archevêque de Constantinople, ordonna la destruction du temple d’Artémis. La basilique de Saint-Jean fut construite durant le règne de l’Empereur Justinien I (527-565). En 614, la cité fut de nouveau partiellement détruite, mais par un tremblement de terre. L’importance de la ville comme centre commercial diminua alors lentement, au fur et à mesure que le port se remplit de limon de la rivière en dépit de dragues répétées au cours de l’histoire de la ville. Aujourd’hui, le port est à 7 km l’intérieur des terres. La perte de son port lui causa la privation de son accès à la mer Égée, qui était important pour le commerce. Les gens commencèrent alors à quitter la plaine de la ville pour les collines environnantes. Les ruines des temples furent utilisées comme éléments de base pour les nouvelles habitations. La conquête des arabes en 654-655 accéléra le déclin.

 

Éphèse  et  le  Christianisme

 
   Éphèse fut un centre important pour les débuts du Christianisme vers 50 ap.J.C. Dans l’histoire de Saint Paul, il est souvent parlé d’Éphèse. Le Christianisme se développa dans la ville grâce à son association étroite avec l’histoire apostolique. Son église fut une fondation de Timothée, disciple de Paul de Tarse (10-65) la vie du Saint décrit son martyre sur l’Embolos, puis son inhumation sur le mont Pion et la construction d’un martyrium en son honneur. À partir de 52 à 54, Saint Paul vécu à Éphèse en collaboration avec la congrégation. Il fut impliqué dans un différend avec les artisans, dont la subsistance dépendait de la vente des statuettes d’Artémis dans le temple d’Artémis (Actes 19:23-41).

Sanctuaire de l’église Saint-Jean

 

 
   Vers 57, l’apôtre fut hué et menacé lors d’un prêche, par les fidèles d’Artémis soulevés par l’orfèvre Démétrios qui vivait du culte. La tradition prête à plusieurs proches du Christ leur ultime résidence dans la ville ou ses environs. Le premier est Jean qui serait revenu à Éphèse après la mort de l’Empereur Domitien (81-96) et y serait mort, vers 100/101, sous le règne de Trajan (98-117). L’Évangile de Jean aurait pu être écrite à Ephèse entre 90 et 100. Éphèse était l’une des sept villes d’Asie dans le Livre de l’Apocalypse (2:1-7), indiquant que l’église y était importante dès cette époque. Jean aurait été enterré sur la colline d’Ayasuluk, mais l’identité du mort qui s’y trouve fait débat depuis le IIe siècle.
 
   La tombe de l’apôtre fut en tout cas objet de vénération très tôt et une église vint en monumentaliser l’emplacement dès le IV siècle. Deux décennies plus tard, l’église à Éphèse était encore assez importante pour que l’Évêque Ignace d’Antioche adresse une lettre écrite aux Éphésiens. Ce serait à Éphèse que la Vierge Marie aurait résidé et elle serait enterrée à la Meryemana.
 
   Sur une colline à 7 km au Sud d’Éphèse, une petite église Byzantine du XIIIe siècle, connue sous le nom de "Maison de la Vierge Marie" (Meryemana Evi), y conserverait le souvenir de ce séjour. C’est un lieu de pèlerinage, qui a été visité par les trois derniers Papes. L’église de Marie fut le cadre pour le troisième concile œcuménique en 431, qui aboutit à la condamnation de Nestorius. Des récits détaillent un séjour à Éphèse de Marie-Madeleine. Ils remontent à l’Antiquité tardive : Grégoire de Tours et le Patriarche de Jérusalem Modestus (630-634) relaient cette légende.

 

Les  principaux  monuments

 
   Éphèse, contient la plus grande collection de ruines Romaines en Méditerranée orientale. Seuls environ 15% ont été fouillés. C’est à partir de 1863, que T.Wood a fouillé les ruines de la ville et découvert le stade, un grand théâtre, un odéon, plusieurs gymnases etc… Les vestiges qui sont encore visibles de nos jours donnent une idée de la splendeur que la cité a dû avoir et les noms associés à ces ruines sont évocateurs de sa vie passée. Les vestiges de la cité se trouvent aujourd’hui près de la ville Turque de Selçuk, à 50 kilomètres au Sud d’Izmir. Il y avait, entre autres, deux agoras, l’une commerciale et l’autre pour les réunions d’État.
 

Au premier plan vestiges du Temple

 

Le temple d’Artémis, l’Artemísion

 
  Le temple d’Artémis (En Grec : Artemísion ‘Aρτεμίσιον, en Latin : Artemisium) fut un imposant temple Ionique diptère en marbre de 133 m. de long pour 69 m. de large et l’une des sept merveilles du monde antique. Ce fut l’un des plus importants sanctuaires de la Déesse Grecque Artémis, Déesse de la chasse et de la nature sauvage, qui était la divinité protectrice de la cité. Il n’est représenté aujourd’hui que par une seule colonne. Il fut révélé lors d’une fouille archéologique menée par le British Museum en 1870. Quelques fragments du décor sculpté, qui ne sont pas suffisants pour suggérer la forme de l’original sont aujourd’hui au British Museum de Londres.
 
   Il fut bâti vers 560 av.J.C, sur l’emplacement d’un sanctuaire plus ancien. Des tessons de céramiques, mis au jour par des fouilles Autrichiennes, ont permis de confirmer des témoignages sur l’ancienneté du culte d’Artémis Ephesia. Il fut construit par Métagenèse et Théodore de Samos grâce à un financement du Roi de Lydie, Crésus (561-547) lors de sa conquête de l’Ionie. Ses dimensions colossales et la richesse de sa décoration expliquent sa mention dans 16 des 24 listes des Sept merveilles du monde qui nous sont parvenues.


 

Maquette du temple d’Artémis
– Miniature Park, Istanbul

 
   En 356 av.J.C, selon la légende, il fut détruit suite à un incendie volontaire d’un fou appelé Herostratus (ou Érostrate). Alexandre le Grand (336-323), lors de sa conquête de la ville, proposa à Éphèse de participer à la reconstruction de l’Artémision. Les Éphésiens refusèrent, affirmant "qu’il n’était pas opportun pour un Dieu de construire un temple pour un autre Dieu", et préférèrent lancer une vaste campagne de collecte de fonds sur l’ensemble de l’Ionie. Il fut reconstruit à l’époque hellénistique, sur le même plan, par l’architecte Dinocrate qui le fit surhausser par un podium.
 
   Il fut élargi et enrichi par une nouvelle décoration sculptée qui fut, selon Pline l’Ancien (Écrivain et naturaliste romain, 23-79), exécutée en partie par le sculpteur Scopas (v.420-v.330). Il comportait 128 colonnes de 19 m. de haut, dont 36 ciselées. Les architraves avaient chacune 9 m. de long. Plus tard, en 262 ap.J.C, le temple fut pillé et détruit par les Goth seuls quelques vestiges subsistèrent sur place. En 401, il fut brûlé par les Chrétiens. L’Empereur Justinien I (527-565) acheva de le démanteler en prélevant une partie de ses colonnes pour le palais impérial de Constantinople. Ce temple est également considéré comme étant la première banque au monde car il était possible d’y déposer de l’argent et de le récupérer plus tard crédité d’un intérêt.

 

  Pour d’autres détails voir :   Le temple d’Artémis à Éphèse – (Wikipédia)

 


 

Le théâtre

Le théâtre

 
   Cette construction monumentale en marbre mesure 145 m. de large pour un auditorium de 30 m. de haut. Il est encore très bien conservé. Sa construction date de l’époque Hellénistique et se termina à l’époque Romaine. Toutefois, tout comme l’Artémision, l’édifice hellénistique fut bâti sur la base d’un théâtre plus ancien, qui servit à l’époque classique. La scène de 25 m. sur 40 m. et l’auditorium pouvait accueillir jusqu’à 24.000 personnes. D’autres spécialistes ont estimé sa capacité à 44.000 places assises. Il est considéré comme le plus grand théâtre de plein air dans le monde antique.
 
   Ce fut dans ce théâtre que Saint Paul prêcha le Christianisme, mais il fut hué et menacé par les fidèles d’Artémis, soulevés par l’orfèvre Démétrios. Celui-ci vivait du culte et on lui attribue cette phrase qu’il aurait crié à Saint Paul : "Grande est l’Artémis d’Éphèse". Le théâtre fut utilisé plus tard lors de l’époque Romaine pour des combats de gladiateurs qui avaient lieu sur la scène. On a retrouvé les premières preuves archéologiques d’un cimetière de gladiateurs. Du haut de ses gradins, les habitants avaient une vue magnifique sur la partie basse de la ville et l’ancien port.
 


 

La bibliothèque Celsus

La bibliothèque de Celsus

 
   La bibliothèque de Celsus fut construite en l’honneur du Gouverneur de la ville, Tiberius Julius Celsus Polemaneus (ou Polemaeanus) par son fils qui lui succéda, Caius Julius Aquila (ou Gaius Julius Aquila, Consul en 110 ap.J.C) et de riches citoyens populaires. Les travaux débutèrent en 117 ap.J.C et ne se terminèrent qu’en 135. Elle contenait 12.000 rouleaux protégés de l’humidité par un système d’aération. Elle devait aussi servir comme tombe monumentale pour Celsus. Sa façade était ornée des statues symbolisant : La fortune (Ennoia), la sagesse (Sophia), la science (Épistème) et la vertu (Arete) de Celsus. Elle occupait le troisième rang des plus grandes bibliothèques du monde, derrière celles d’Alexandrie et de Pergame. Icône emblématique et fierté de la cité au IIe siècle ap.J.C, ce bâtiment l’est encore de nos jours puisqu’il figure sur certains billets de banque Turcs. Le bâtiment est important comme l’un des rares exemples de bibliothèque ancienne à l’influence Romaine. Il montre également que les bibliothèques publiques furent construites, non seulement à Rome elle-même, mais dans l’ensemble de l’Empire Romain.


 

Détails de la façade

 

   Elle fut incendiée par les Goths en 263 ap.J.C et tout ce qu’elle renfermait fut détruit. Devant la façade en ruines, les Éphésiens installèrent des plaques de marbre pour construire un bassin de fontaine. La façade que l’on peut admirer aujourd’hui est le fruit d’une reconstitution. Celle-ci demanda huit années de travaux. Entre 1970 et 1978, les chercheurs Friedmund Hueber, un architecte et V.M.Strocka, un archéologue, travaillèrent presque exclusivement au relèvement de celle-ci, haute de plus de 16 m. et large de 10 m. Elle est un excellent exemple de l’architecture Romaine publique. Elle servit à l’époque de modèle pour d’autres constructions, dans d’autres villes, qui sont aujourd’hui moins bien conservées. L’édifice est une salle qui fait face à l’Est, le soleil du matin, comme l’a informé de Vitruve afin de faire bénéficier aux lève-tôt d’une lumière maximum pour la lecture.
 
   La bibliothèque fut construite sur une plate-forme. L’entrée centrale est plus grande que les deux latérales et toutes sont ornées de fenêtres. L’entrée comporte aussi quatre paires de colonnes Ioniques élevées sur des socles. Une série de colonnes Corinthiennes se trouve directement au-dessus de la première série, ajoutant de la hauteur à l’immeuble. L’intérieur de la bibliothèque n’est pas entièrement restauré, seule l’a été une pièce rectangulaire avec une abside centrale entourée par une grande arche au mur. Une statue d’Athéna, Déesse de la sagesse, était dans l’abside et le tombeau de Celsus se trouvait directement au-dessous dans une chambre voûtée. Les deuxième et troisième niveaux peuvent être atteints par une série d’escaliers intégrés dans les murs.

 

La basilique de Saint-Jean

 
   La tradition Chrétienne attribue, dès le IIe siècle ap.J.C, à l’évangéliste Jean, l’un des principaux des douze apôtres de Jésus, une sépulture sur la colline voisine du temple d’Artémis, alors semble-t-il déserte. L’archéologie a confirmé que la tombe date au moins de cette époque, mais l’identité du mort fait débat. On y a trouvé des fragments de sarcophages datés de vers 160 et des monnaies des Empereurs Antonin le Pieux (138-161) et de Géta (211-212).
  


 

Entrée de la Basilique

  Ce tombeau fut très tôt l’objet d’un culte. Un petit martyrium y fut construit au-dessus lors du règne de l’Empereur Constantin (305-337). Il devint rapidement insuffisant aux besoins du culte apostolique. Il fut alors décidé de construire à sa place une grande église. Cette décision semble avoir été prise avant 431 puisque l’église est citée dans les actes du concile d’Éphèse. De plan basilical, elle se distingue par un plan cruciforme probablement hérité du modèle constantinopolitain de l’Apostoleion. Les quatre bras de la croix partent du centre matérialisé par la tombe de l’apôtre et sont chacun divisés en trois nefs. Selon Procope de Césarée (Historien Byzantin, v.500-v.560), ce fut parce que l’église originelle était en mauvais état qu’elle fut au VIe siècle ap.J.C en grande partie rasée et remplacée par une grandiose église financée par l’Empereur Justinien I (527-565). Le nouvel édifice était également une basilique cruciforme, mais pourvue de six grandes coupoles sur un plan qui est similaire à celui de l’église des Saints-Apôtres de Constantinople, également reconstruite par Justinien I à la même époque. La tombe de l’apôtre occupe toujours le centre de l’édifice, dans une crypte accessible par un escalier.
 

        Pour d’autres détails voir :
   – La basilique Saint Jean d’Éphèse – (Sacred Destinations)
   – Saint-Jean d’Éphèse – (Wikipédia)

 


 

L’odéon

 
L’odéon

 
   Cet amphithéâtre fut construit par Vedius Antonius pour son épouse Flavia Papiana, vers 150 ap.J.C. C’était un petit théâtre pour les pièces et quelques concerts, d’une capacité de près de 1.500 à 2.000 personnes. Il fut aussi le lieu où les membres de l’assemblée de la ville et les nobles se réunissaient pour discuter des questions et des décisions concernant la vie de la cité et son développement. Certains spécialistes pensent qu’il servait aussi de lieu de culte. Il y avait 22 marches dans le théâtre. La partie supérieure de la salle était décorée de colonnes de granit rouge dans le style Corinthien. Les entrées se trouvaient des deux côtés de la scène. La partie basse de l’odéon, normalement appelée "orchestre", ne portant pas de traces de canalisations et d’écoulement des eaux de pluie, on peut supposer que l’édifice était à l’origine couvert d’un toit, peut être en bois ?.
 

Le temple d’Hadrien


 

Le temple d’Adrien

 
   Le temple, dédié à l’Empereur Hadrien (117-138), fut construit en 138 ap.J.C par un certain P.Quintilius. Il subit d’importantes réparations au IVe siècle ap.J.C et fut agrémenté de nouveaux fragments d’architecture. Un certain nombre de figures sont représentées dans les reliefs, dont l’Empereur Théodose I (379-395) avec sa femme et ses fils aîné. C’est l’un des plus beaux monuments qui bordent la rue des Curètes (ou Courètes, Prêtres d’Artémis). Les quatre socles qui précèdent la façade du temple supportaient les statues des quatre Empereurs qui régnèrent en même temps : Dioclétien (284-305), Maximien (286-308), Constance I Chlore (305-306) et Galère (305-311). Il est composé d’un pronaos (Vestibule ou l’entrée d’un temple) monumental suivi d’un petit naos (Salle renfermant la statue du Dieu). La dédicace est inscrite sur une architrave. La façade du pronaos est formée d’un fronton triangulaire reposant sur quatre colonnes à chapiteaux Corinthiens. Le buste d’une femme couronnée identifiée à la Déesse Tyché, Déesse de la fortune, orne le centre de cet arc. La frise sculptée au-dessus des murs du pronaos, dans le prolongement du linteau de la porte du naos, sont des moulages, les originaux sont désormais exposés dans le Musée archéologique de Selçuk. Le temple a été représenté sur le revers des billets de banque Turcs.
 


 

Le temple de Domitien

Le temple de Domitien

 
   Le temple de Domitien fut l’un des plus grands temples de la ville. Au cours de son histoire Éphèse obtint quatre fois le privilège de pouvoir consacrer un temple à un Empereur et d’en assurer la garde et l’entretien. Domitien (81-96) fut le premier Empereur qui accorda le droit aux habitants d’Éphèse de construire un temple. Pour le remercier, ces derniers élèveront une statue de l’Empereur de 7 m. de hauteur. La tête est exposée au Musée Archéologique d’Izmir et quelques fragments se trouvent au Musée d’Éphèse. L’autel placé devant le temple, mesurait 10 m. de longueur.
 
   Il fut construit sur une terrasse de 50 m. x 100 m. sur le côté Sud de la place de Domitien. Aujourd’hui il ne reste plus grand chose de ce bâtiment. Il fut surement l’un des plus beaux de la ville, et ses fondations nous donnent des informations sur sa structure. C’était un temple prostyle (N’ayant qu’une seule rangée de colonne en façade) dont la base mesurait 24 m. x 34 m. Ses côtés avaient huit et treize colonnes. La cella (Partie close du temple qui abrite la statue du Divin) de 9 m. sur 17 m. était précédée de quatre colonnes.
 
   On accédait à son autel par des escaliers. À l’Est de la terrasse, où se trouvait le temple, s’était installée une rangée de boutiques. La terrasse était bordée par un parapet formé de deux étages de colonnes superposées dont la rangée supérieur était sculptée. Deux de ces colonnes ont été réinstallées à leur place d’origine. Le temple et sa statue sont quelques-uns des rares vestiges liés à Domitien.

 

La maison de la Vierge

 
   À quelques kilomètres au Sud-est d’Éphèse, sur un versant du mont Kolmissos, les pèlerins Chrétiens se recueillent sur les vestiges d’une maison de pierre dans une chapelle aujourd’hui restaurée. Selon la tradition, Marie aurait passé là les dernières années de sa vie, auprès de l’apôtre Jean à qui, d’après le Quatrième évangile, Jésus mourant l’aurait confiée. Ce lieu de pèlerinage a été reconnu par le Vatican et une cérémonie y est célébrée le 15 Août, ainsi que des offices religieux réguliers.
 

Les autres monuments de la ville

 
   On trouve encore beaucoup d’autres monuments importants dans Éphèse, dont la plupart sont de l’époque Romaine, comme :
 
La porte de Magnésie, que fit élever l’Empereur Vespasien (69-79) et qui menait alors au gymnase oriental ou des statues, aujourd’hui au musée d’Éphèse, furent découvertes. Elle donne accès à l’agora d’État.
 
L’agora d’État ou Agora civique était une vaste place publique qui fut remodelée au milieu du Ier siècle ap.J.C. Elle faisait aussi fonction de basilique. En son centre, se dressait le temple d’Isis qui fut érigé en l’honneur de la visite d’Antoine (83-30 av.J.C).
 
La porte de Mazeus et de Mithridate, qui tient son nom de celui des deux affranchis d’Auguste qui la firent construire en son honneur. Elle donne accès à l’agora commerciale.
 
L’agora commerciale, qui fut construite durant la période hellénistique. Elle fut ensuite transformée au Ier et au IIIe siècle ap.J.C. Cette grande place de 100 m. sur 110 m., dont trois côtés seulement étaient fermés par des stoas (Partie d’un bâtiment couvert, fermé à l’arrière par un mur plein et ouvert en façade par une colonnade) derrière lesquels se trouvaient des magasins et des entrepôts. Une horloge à eau et un cadran solaire se dressaient au milieu de l’agora. On peut voir aujourd’hui les vestiges des socles de centaines de statues qui ornaient l’agora.
 
Le temple de Sérapis, jouxtant l’agora, date lui du IIe siècle av.J.C. Son entrée située du côté Nord permettait d’accéder à la cour du temple. On y remarque surtout les socles des colonnes monumentales et la décoration de ses chapiteaux.
 
Le tombeau / fontaine de Pollio, érigé par Offilius Proculus en 97 ap.J.C, en l’honneur de C.Sextilius Pollio qui construisit l’aqueduc. Il a une façade concave. Il fut restauré au IIIe siècle. Les fontaines étaient alimentées par des aqueducs.


 

La maison de la Vierge

 
Le temple de Dea Roma et Divus Julius, qui date du Ier siècle ap.J.C. C’était un temple destiné au culte impérial.
 
Le Prytanée (ou Prytaneion) où brillait le feu sacré de la ville et où Artémis était vénérée. C’est ici que les archives de l’État étaient conservées, ce fut l’hôtel de ville où se déroulaient les cérémonies, les banquets, les réceptions et la vie politique de la cité.
 
Le nymphée de Trajan, qui fut une fontaine construite au IIe siècle ap.J.C. Il reste la base et deux pieds de la statue colossale de l’Empereur d’où l’eau s’écoulait en cascade. Elle comportait deux étages atteignant 12 mètres de hauteur.
 
La rue de marbre, qui mène au grand théâtre, longeant sur la gauche l’agora inférieure.
 
Les thermes de Scholastique (ou Scholastikia), construits au IIe siècle ap.J.C. faisaient partie d’un grand complexe de trois étages. Ces thermes furent restaurés au Ve siècle, avec des pierres provenant du Prytanée, par une noble Chrétienne du nom de Christine Scholastique. On y trouve encore une statue assise la représentant. Des Latrines public faisaient partie des Thermes de Scholastikia.
 
Les bains de Varius, qui sont des thermes qui datent du IIe siècle ap.J.C.
 
Les maisons de la Pente, qui datent du Ier siècle ap.J.C, furent des maisons luxueuses privées. La plupart possédaient trois étages et une cour intérieure découverte. Elles étaient richement décorées de mosaïques et de fresques dont il reste de superbes exemples exposés aujourd’hui au musée d’Éphèse. Une de ces maisons, "La maison privée" était une maison close (bien qu’on ne soit pas tout à fait sur qu’elle fut réellement une maison close). On y a découvert une statue du Dieu Priape, dans la mythologie Grecque, Dieu de la fertilité et de l’abondance, qui est aujourd’hui exposée au Musée d’Ephèse et une jolie mosaïque représentant les quatre saisons qui a bien résisté au temps.
 
La voie Arcadiane, qui date de l’époque hellénistique. C’était une avenue à colonnades de 60 m. de long sur 11 m. de large, rénovée en l’honneur de l’Empereur Arcadius (383-408) au Ve siècle ap.J.C.
 
Le stade, situé à environ 1,5 km. au Sud-ouest du temple d’Artémis, qui faisait une longueur de 230 m. et une largeur de 30 m. Il accueillait des courses, des compétitions d’athlétisme, et peut-être aussi des combats de gladiateurs. S’il faut prendre au sens littéral la déclaration faite par Paul concernant son combat contre des bêtes sauvages. Il aurait été construit par Néron (54-68). On peut encore deviner ses voutes. Ce stade remplaça, selon toute vraisemblance, un stade plus ancien de construction Grecque ou peut-être par le Roi de Lydie Crésus (561-547).
 
• D’autres bâtiments furent construits à l’époque Romaine : Le gymnase de Vedius qui date du Ile siècle av.J.C, Le mémorial de Memnius. On compte aussi deux autres églises importantes : La tombe de Luc et la Basilique du stade.

 

 Autre vue du temple de
Domitien (81-96)
La voie Arcadiane L’agora Autre vue du temple
d’Hadrien
Rue des Curètes
(Prêtres d’Artémis)

 

Quelques  personnages  célèbres  d’Éphèse

 
Héraclite d’Éphèse (ou Heraclitus ou Hêrákleitos, en Grec : ‘Hράκλειτος ὁ Ἐφέσιος  Hêrákleitos ho Ephésios, v.535-v.475 [dates débattues]) qui fut un philosophe pré-socratique. Des lettres apocryphes le désignent comme un contemporain du Roi Perse, Darius I (522-486). Ce dernier aurait invité Héraclite à sa cour, mais le philosophe refusa l’invitation. Il lutta contre les démocrates de sa ville, et n’était guère apprécié de ses concitoyens.
 
Zeuxis (ou Zeûxis, en Grec : Ζεuξις, 464-398 av.J.C) qui fut un peintre contemporain d’Apollodore, le "peintre des ombres", qui disait de lui, qu‘"il gardait pour lui l’art qu’il avait ravi aux autres". Il était originaire d’Héraclée du Latmos. Son œuvre, totalement disparue, est cependant abondamment citée par les Anciens qui le considéraient comme l’un des plus grands peintres de l’Antiquité. Son art, caractérisé par le jeu des couleurs et par les contrastes d’ombre et de lumière, donnait l’illusion de l’espace.


 

Héraclite – Toile
d’Hendrick ter Brugghen
– 1628 – Rijksmuseum – Amsterdam

 
Parrhasios (ou Parrhasius, en Grec : Παρράσιος, Ve siècle av.J.C) qui fut un des peintres les plus célèbre de Grèce. Pline fixe son apogée à la 85e olympiade (400-396 av.J.C) et le présente comme le contemporain et le rival de Zeuxis. Toujours selon Pline, qui s’appuie sur le témoignage des peintres Xénocrate et Antigone, Parrhasios "a le premier observé la proportion, mis de la finesse dans les airs de tête, de l’élégance dans les cheveux, de la grâce dans la bouche, et, de l’aveu des artistes, il a remporté la palme pour les contours".
 
Agasias (En Grec : Aγασίας, IIe siècle av.J.C), fils de Dosithéos, qui fut un des grands sculpteurs Grecs. L’une de ses œuvres les plus connues est la statue appelée "Le Gladiateur Borghèse". C’est une statue, d’1,99 m., de l’époque hellénistique. Longtemps interprétée comme un gladiateur, d’où son nom traditionnel, elle représente en fait un guerrier. Elle est exposée aujourd’hui dans la galerie Daru du musée du Louvre.
 
Xénophon d’Éphèse (ou Xénophon le Jeune, en Grec : Ξενοφν, IIe-IIIe siècle ap.J.C) qui fut l’un des premiers romanciers Grecs, et l’auteur du roman intitulé Les Éphésiaques. Il n’est connu que par ce roman, en cinq livres qui a été imprimé en Grec et en Latin, à Londres en 1726, puis M. Jourdan de Marseille en a donné une traduction Française en 1748. Il aurait inspiré le Roméo et Juliette de William Shakespeare.
 
Manuel Philes (1275-1345) qui fut un grand poète Byzantin. Il fut élevé à Constantinople où il fut l’élève de Georgios Pachymerès. Philes semble avoir beaucoup voyagé et ses écrits contiennent beaucoup d’information concernant la cour impériale et les distingués Byzantins. Après avoir offensé l’un des Empereurs par des indiscrétions qu’il publia, il fut jeté en prison et libéré seulement après des excuses.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la cité et ses monuments voir les ouvrages de :
 
Ilhan Akşit :
Ancient Ephesus, Güney Books, Istambul, 1995.
Anton Bammer :
Das Heiligtum der Artemis von Ephesos, Akademische Druck – U. Verlagsanstalt, Graz, 1984.
Hüseyin Çimrin :
Ephesus : The metropolis of the antique age, Güney Books, Istambul, 1996.
Barbara Czurda-Ruth :
Hanghaus 1 in Ephesos : Die Gläser, Verlag der Österreichischen Akad. der Wiss., Vienne, 2007.
Rüstem Duyuran :
Éphèse, Direction générale de la presse, de la radiodiffusion et du tourisme, Ankara, 1951.
Selahattin Erdemgil :
Ephese, NET, Turistik Yayınları, Cağaloğlu, İstanbul, 1986, 1987, 1992.
Joseph Euzet :
Historique de la Maison de la Sainte Vierge près d’Éphèse, 1891-1961, Notre-Dame d’Éphèse, Istanbul, 1961.
Helmut Halfmann :
Städtebau und bauherren im römischen kleinasien : Ein vergleich zwischen Pergamon und Ephesos, Wasmuth, Tübingen, 2001 – En Français, Éphèse et Pergame: Urbanisme et commanditaires en Asie mineure romaine, Ausonius, Pessac; Diffusion De Boccard, Paris, 2004.
Friedmund Hueber :
Ephesos : Geschichte einer antiken Weltstadt, W. Kohlhammer, Stuttgart, 1985.
Ephesos : Geschichte einer antiken Stadt, W.Kohlhammer, Stuttgart, 1985.
Stefan Karwiese :
Gross ist die Artemis von Ephesos : Geschichte einer der grossen Städte der antike, Phoibos Verlag, Vienne, 1995.
Michael Kerschner, Ireen Kowalleck et Martin Steskal :
Archäologische forschungen zur siedlungsgeschichte von Ephesos in geometrischer, archaischer und klassischer zeit : Grabungsbefunde und keramikfunde aus dem bereich von Koressos, Österreichisches Archäologisches Institut, Vienne, 2008.
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Ephesus = Ephesos : Geschichte einer bedeutenden antiken stadt und Portrait einer modernen grossgrabung im 102. jahr der wiederkehr des beginnes Österreichischer forschungen (1895-1997), Peter Lang, Frankfurt am Main, New York, 1998.
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Wolfram Letzner :
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Ephesos : Der neue führer : 100 Jahre Österreichische ausgrabungen, 1895 – 1995, Österreichisches Archäologisches Institut, Vienne, 1995.
The historical topography of Ephesos, pp : 57-95, Journal of Roman Archeology, Suppementary series 45, British Library Serials, Portsmouth, Janvier 2001.
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Éphèse, Editions Minyatür, Istanbul, 1987.
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Ephesos : Historia kai architektonikē, Hidryma Meizonos Hellēnismou, Athènes, 2009.
Andreas Thiel :
Die johanneskirche in Ephesos, Reichert, Wiesbaden, 2005.
Werner Thiessen :
Christen in Ephesus : Die historische und theologische situation in vorpaulinischer und paulinischer zeit und zur zeit der apostelgeschichte und der pastoralbriefe, Francke, Tübingen, 1995.
Traute Wohlers-Scharf :

Die forschungsgeschichte von Ephesos : Entdeckungen, grabungen und persönlichkeiten, P. Lang, Frankfurt am Main, New York, 1995.

 

 
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