Béotienne en costume traditionnel
v.450-400 av.J.C – Musée du Louvre
|
Localisation et généralités
Thèbes (ou Theben, en Grec :
Θῆβαι ou Thễbai, pluriel) fut la principale cité de Béotie.
Elle aurait été fondée selon la légende la plus couramment retenue par Cadmos (d’où son autre nom de Cadmée). Dans les faits,
la cité fut d’origine Mycénienne.
Les fouilles archéologiques dans et autour de la ville ont d’ailleurs révélé un établissement
Mycénien et des tablettes
d’argile écrites dans le linéaire B, indiquant l’importance du site à l’âge du bronze. Son régime politique fut au début de
son histoire, période légendaire, une monarchie dont le dernier Roi fut Xanthos, puis elle devint une oligarchique et fut aussi
un temps gouverné par un Tyran. Au cours de la période Byzantine, la ville était célèbre pour ses soieries.
Thèbes est située dans une plaine, entre le lac Yliki (ancien Hylica) au Nord, et les monts Cithéron qui
divisent la Béotie de l’Attique, au Sud. Elle est à environ 50 km. au Nord-ouest
d’Athènes.
La position centrale de la ville, dans une région dépourvue de relief en fit le croisement naturel des routes
qui reliaient le golfe de Corinthe et l’Attique à la Grèce
centrale et à Eubée, d’où son importance économique et militaire.
Thèbes fut la plus grande cité de l’ancienne région de Béotie.
Elle était pourvue d’une citadelle, La Cadmée
(ou Kadmeia, en Grec : Καδμεία), l’acropole Thébaine, bien située au
carrefour principal de la Béotie, elle parvint ainsi à présider la
Ligue Béotienne. Avant sa destruction par
Alexandre le Grand (336-323) en 335, Thèbes
fut une force majeure dans l’histoire Grecque, et fut la cité-État dominante au moment de la conquête
Macédonienne de la Grèce.
Homer la décrivit comme la Ville des Sept Portes.
La mythologie et l’histoire…….
La mythologie
L’Histoire
de la cité fut moins importante dans l’histoire Grecque que celle
d’Athènes ou de
Sparte,
mais sa réputation mythologique est inégalée. Sophocle (Auteur Grec, 495-406) la décrivit comme "La seule
cité où des mortelles donnèrent naissance à des Dieux". L’Odyssée désigne
comme fondateurs les jumeaux Amphion (En Grec :’Aμφίων)
et Zéthos (ou Zéthus ou Zéto, en Grec : Ζῆθος), les fils de Jupiter et
d’Antiope, constructeurs de l’enceinte, qui régnèrent successivement. Zéthos épousa Thébé (Qui donna son nom à la ville) tandis
qu’Amphion se maria à Niobé (En Grec : Νιόβη, fille de Tantale).
Œdipe
|
Selon une autre légende, la cité de Thèbes aurait été fondée par Cadmos (ou Cadmus,
en Grec : Κάδμος), d’où son autre nom de Cadmée, qui fut le fils d’Agénor (ou Agenoras, en Grec :
‘Aγήνωρ, Roi de
Tyr). Cadmos était le chef d’une
colonie Phénicienne.
Celui-ci, partit à la recherche de sa sœur Europe, enlevée par Zeus. Il traversa de nombreuses contrées inconnues et finit par
arriver à Delphes. La pythie lui dit de suivre la génisse qu’il trouvera
dans une prairie isolée et de fonder une ville où elle s’arrêtera. Suivant les conseils de l’oracle, Cadmos et ses compagnons
suivirent la vache et lorsque celle-ci s’arrêta, Cadmos après avoir battu et tué un dragon qui avait massacré ses compagnons,
fonda la ville de Thèbes et en devint le Roi.
Une autre version donne Calydnos (ou Calydnus ou Kalydnos, en Grec :
Κάλυδνος), qui fut un fils d’Uranus et serait le premier Roi mythologique de Thèbes,
après que la ville fut appelée Calydna. Il est soupçonné avoir construit les premières fortifications
de la cité, c’est pourquoi Thèbes serait parfois appelé la “Citadelle de Calydnus“. Calydnos fut succédé par
Ogygès (ou Ogygus ou Ogygos, en Grec : Ώγύγης ou Ώγυγος),
mais une autre tradition fait de ce dernier le premier Roi de l’Attique ?.
Les mythes les plus courants disent que Cadmos eut un fils,
Polydore (ou Polydoros ou Polúdôros, en Grec : Πολύδωρος) et
quatre filles dont : Sémélé qui eut un enfant avec Zeus, le Dieu Dionysos et Agavé qui eut pour fils
Penthée (ou Pentheús, en Grec : Πενθεύς), qui succéda à Cadmos de son vivant.
Mais Penthée s’opposa au culte de Dionysos et fut massacré par les Bacchantes, menées par sa mère. Cadmos laissa alors le trône
à Polydore. Ce dernier eut pour fils Labdacos (ou Labdacus ou Lábdakos, en Grec :
Λάβδακος), auquel succéda son fils Laïos (ou Laius, en Grec :
Λάϊος), qui fut lui-même le père d’Œdipe (En Grec :
Οἰδίπους), qui lui succéda. Œdipe délivra la
cité de l’oppression du Sphinx, après avoir tué accidentellement Laïos, sans qu’il sache qu’il était son père,
il obtint en récompense la main de la Reine Jocaste, sa mère.
Représentation de Cadmos – Musée du Louvre
|
À cause de cette double
offense : Inceste et parricide, Thèbes aurait été maudite, frappée par une terrible épidémie de peste, qui n’aurait
disparu qu’après le départ d’Œdipe. La rivalité entre les fils d’Œdipe: Etéocle (En Grec :
‘Eτεοκλῆς) et Polynice (En Grec :
Πολυνείκης), amena le siège de la ville par la coalition dite
"des Sept Chefs" (L’Iliade), auquel
Mycènes et Argos auraient participé. Après le duel où
périrent les deux frères, l’attaque fut repoussée et six des Sept Chefs assiégeants moururent. Quatorze ans plus tard, leurs
fils, les Épigones, recommencèrent l’expédition. Ils défirent les Cadméens qui évacuèrent la ville et se retirèrent en
Illyrie.
Les Épigones
installèrent alors sur le trône de Thèbes, Thersandros (ou Thersandre, en Grec :
Θέρσανδρος), fils de Polynice (IV, 406-409). Celui-ci, aurait périt dans la
guerre de Troie, mais Thèbes ne figure pas dans la liste des cités ayant combattu contre Troie (cf. le Catalogue des vaisseaux,
chant II de l’Iliade). Son fils Tisamenos (ou Tisamène, en Grec : Τεισαμενός)
lui succéda après le règne de Pénélée (ou Peneleus, en Grec : Πηνέλεως). Puis vint le
fils de ce denier, Antesion (ou Autesion, en Grec: Αυτεσίων). Puis le petit-fils de
Pénélée, Damasichthon (En Grec : Δαμασίχθων), puis son fils Ptolémée
(En Grec : Πτολεμαῖος), qui fut le père du dernier
Roi, Xanthos (En Grec : Ξάνθος), après sa mort les Thébains supprimèrent la monarchie.
L’histoire
Passé
la légende, en fait, la cité fut d’origine
Mycénienne. Les fouilles archéologiques dans et autour de la ville ont d’ailleurs révélé un établissement
Mycénien, des armes, de l’ivoire et des
tablettes d’argile écrites en linéaire B, indiquant l’importance du site à l’âge du bronze.
Elle était l’un des centres palatiaux de la Grèce
Mycénienne
et probablement la capitale d’un royaume important. En plus de nombreuses découvertes, furent mis au jour des cylindres
Assyriens datant du XIIIe siècle av.J.C.
(Premier Empire)
qui montrent une relation avec ce peuple. Apparemment, le royaume de Thèbes à l’époque n’était pas négligeable puisqu’il pouvait
commercer aussi loin. Récemment, il y a même des spéculations que Thèbes au XIVe / XIIIe siècle fut la
principale puissance en Grèce et certains y voient le royaume d’Ahhiyawa (ou Ahhiya) qui apparaît dans les archives
Hittites et qui
n’est toujours pas localisé ?.
Frank Starke avance qu’une lettre cunéiforme retrouvée serait la correspondance avec un palais
Hittites.
Dans cette lettre, les noms de Cadmos et Etéocle sont mis en relation avec le nom de Thèbes. La lettre date probablement
de la mi-XIIIe siècle et serait du Roi Hattousili II (ou Hattusili ou Hattušili ou Hattushili, ?-v.1355).
La correspondance, qui couvre un différend sur les îles du Nord de la mer Égée, fait état d’une longue relation entre les
deux dynasties depuis le milieu du XVe siècle.
Vers 1200 Thèbes aurait été détruite, mais elle resta habitée. Après la destruction du palais de Cadmos,
incendié selon la légende par des gens d’Argos, suivie une
période sombre et décadente. Phase pendant laquelle, cependant la cité se reforma avec la contribution d’immigrants.
Cette région de Béotie eut pour premiers habitants, dont le nom soit connu, les Aones et les Hyantes et
forma d’abord avec l’Attique une seule et même contrée. Toutes les deux étaient
réunies sous le nom commun d’Ogygie (ou domaine d’Ogygès). Elle aurait été fondée par
Ogygès (ou Ogygus ou Ogygos, en Grec : Ώγύγης ou Ώγυγος),
premier Roi de Béotie (Voir mythologie ci-dessus). En fait aucun détail sur
l’histoire antérieure de la ville n’a été conservé, sauf qu’elle fut régie par
régime aristocratie qui garantit l’intégrité des lois, la propriété de biens et
leur transmission au fil du temps. L’histoire véritable de Thèbes demeure donc
obscure jusqu’à l’époque où elle appartint à une Ligue (ou un gouvernement
fédéral) Béotienne, dont elle fut la capitale.
Aryballe (Récipient) en forme de
Hérisson – v.550 av.J.C – Trouvé à Thèbes – Musée du Louvre
|
Elle se dota alors d’une constitution de forme oligarchique qui
le demeura longtemps. Selon la tradition, celle-ci aurait été instaurée vers 728 (on trouve aussi 720) par
Philolaos (ou Philólaos ho Korínthios, en Grec : Φιλόλαος
ὁ Κορίνθιος) de
Corinthe, qui selon
Aristote
(Philosophe Grec, 384-322), fut un législateur de la famille des
Bacchiades de cette ville.
Vers 728, il déménagea avec son amant et vainqueur des Jeux Olympiques, Dioclès de
Corinthe, à Thèbes.
Là, il se fit rapidement remarquer par son grand savoir constitutionnel et arrivé dans l’équipe dirigeante de la
cité il imposa ses réformes. Au début du VIIIe, Thèbes obtint un rôle hégémonique sur toute la Béotie.
Son centre urbain s’étendit progressivement à partir de la Cadmée (Citadelle de Thèbes) vers la plaine.
Après une phase de déclin au cours de la fin des
âges sombres,
la ville émergea de nouveau au VIe siècle. Elle affirma sa prépondérance sur les autres cités
de la région et prit la tête de la
Ligue Béotienne (ou Confédération Béotienne), mais elle ne fut
jamais assez forte pour les unir en un seul État dont elle aurait été la cité dominante. Cette période fut marquée par une
rivalité avec Athènes, notamment lors de l’affaire de Platées
(Ville de Béotie, alliée d’Athènes).
Vers 519, Thèbes s’attaqua à la cité, qu’il cherchait à prendre son indépendance.
Elle faisait partie d’une Ligue
distincte à laquelle se rattachaient des bourgades agricoles et n’acceptant pas l’hégémonie Thébaine se tourna vers
Athènes. En
fait au début, Platées chercha à obtenir l’aide d’une armée Lacédémonienne, placée sous les ordres du Co-Roi
Agiade de
Sparte,
Cléomène I (ou Cléomènes, 520-490), qui se
trouvait alors pas très loin de la région. Toutefois, prétextant de la longue distance qui séparait la Béotie de
Sparte pour
envoyer des effectifs afin de grossir cette armée, les
Spartiates conseillèrent
aux Platéens de solliciter plutôt l’aide d’Athènes,
plus proche de leur territoire et plus a même de les défendre.
Cette dernière accepta d’appuyer les Platéens, car la sauvegarde de leur indépendance fortifiait la sécurité
d’Athènes. En effet, en cas de victoire Thébaine,
les frontières de son territoire se seraient rapprochées dangereusement de l’Attique. Le conflit n’éclata pas car un arrangement
pacifique fut trouvé par les Corinthiens qui se trouvaient sur
les lieux et qui furent pris pour arbitre par les deux parties. Ils délimitèrent de nouveau les territoires, donnant satisfaction
aux Platéens sans affaiblir les Thébains. Cependant les ambitions de ces derniers se trouvaient anéanties et loin de s’incliner
devant l’arbitrage auquel ils avaient consentis ils s’attaquèrent aux
Athéniens, mais la riposte de ceux-ci fut victorieuse.
Platées garda son territoire qui fut même agrandi grâce à cette victoire
d’Athènes. Vers 507/506, Thèbes alliée aux Béotiens et aux
Spartiates tenta une incursion dans l’Attique, mais subit
à Euripe (ou Détroit de l’Euripe, bras de la mer Égée qui sépare
Eubée de la Béotie et de l’Attique) une nouvelle défaite
face à Athènes.
Son aversion et sa rivalité avec Athènes
explique l’attitude de Thèbes lors de la
Deuxième Guerre Médique (480-479). Malgré l’envoi de 300
hoplites Thébains envoyés aux
Thermopyles contre les
Perses, l’aristocratie Thébaine avec ses
alliés, peu de temps après, rejoignit l’armée du Roi
Perses
Xerxès I (486-465), avec une grande force et
combattit avec zèle du côté des Achéménides,
notamment à la
bataille de Platées en 479 où ils furent défaits. Elle offrit même
refuge au Satrape
et Général
Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye, en
Grec : Μαρδόνιος,
† 479) avant la bataille. En Octobre de cette même année, les
Athéniens et leurs alliés Grecs
assiégèrent et occupèrent Thèbes pendant 20 jours.
Son soutien aux
Perses lui fit perdre
sa prépondérance au sein de la Ligue Béotienne.
L’Oligarque Thébain, Ataginos, réussit à s’échapper avec l’aide des
Perses, mais les dirigeants oligarchiques
favorables à ces derniers qui étaient dirigés par Timagénidas, furent exécutés.
L’effacement de la ville dura jusqu’en 457.
À cette époque, Sparte, qui avait besoin d’un contrepoids contre
Athènes en Grèce centrale, inversa sa politique et rétablit
Thèbes comme puissance dominante en Béotie. Cadmée servit à cette fin de base de résistance quand les
Athéniens envahirent et occupèrent le pays (457 à 447).
En 431, Thèbes aigrie par le soutien
qu’Athènes donnait aux villes plus petites de Béotie,
attaqua Platées, toujours alliée d’Athènes et précipita
de ce fait le déclenchement de la Guerre du
Péloponnèse (431-404). La ville tomba en 427 et fut rasée par les Thébains. Dans cette guerre Thèbes fut l’un des ennemis
les plus acharnés d’Athènes.
Au début de l’hiver 424, les Thébains infligèrent une sévère défaite à une force d’invasion
Athénienne à la
Bataille de Délion (ou
Délium, frontière avec
l’Attique) empêchant ces derniers de pénétrer en Béotie.
En 410 Thèbes rejoignit une nouvelle alliance avec
Sparte.
Elle joua un rôle majeur durant la
Guerre du Péloponnèse et
contribua, en 404, à la chute d’Athènes. Elle
fut parmi les cités poussant à la destruction totale de la ville.
Toutefois, lorsque, après le renversement de la démocratie à
Athènes fut mis en place le règne des
30 Tyrans, elle recueillit des réfugiés Athéniens.
Les Thébains, ayant appris que Sparte visait à protéger les
États qu’ils désiraient annexer, rompirent l’alliance.
La Guerre du Péloponnèse fut suivie d’une
période de rivalité entre Thèbes et Sparte pour la suprématie
de la Grèce.
En 395 Thèbes fit une alliance avec Corinthe
et Argos, soutenues par la
Perse, et commença la
Guerre de Corinthe
pour lutter contre la domination tyrannique de Sparte.
Elle dura de 395 à 386 ce qui allait affaiblir les cités-États du Péloponnèse. Les coalisés, dont
Corinthe prit la tête, installèrent un conseil à
Corinthe auquel se joignirent bientôt les Acarnaniens
(Région occidentale de la
Grèce,
délimitée au Nord par le golfe Ambracique et à l’Ouest et au Sud-ouest par la
mer Ionienne),
la Chalcidique, les
Eubéens et les Leucadiens (Île de Leucade). Dans le même temps un nouveau venu sur la scène politique,
les Macédoniens, faisait la conquête du Nord de la Grèce.
En 395, Thrasybule (ou Thrasýboulos, v.445-388),
Général et homme politique Athénien,
partisan du parti démocratique, poussa à l’alliance avec Thèbes,
Corinthe et
Argos contre l’éternel ennemi,
Sparte.
En 394, après les deux batailles perdues, à la
bataille de Némée et la
bataille de Coronée, il dut
renoncer à son poste et il fut remplacé part Conon (Général, 444-390). Sur mer, Conon conduisit la flotte
Athénienne
dans une série de victoires. Il reconquit de nombreuses îles : Skyros, Imbros, Lemnos, et s’allia avec des adversaires de la
Perse comme le Roi de
Chypre
Évagoras I (410-374) et le Pharaon
Achôris (393-380).
Cette politique et les gains et avantages tactiques qu’il avait réalisé furent bientôt annulés par
l’intervention des Perses. Ces derniers,
alarmés par la résurrection apparente de la Ligue de
Délos, qui les avait expulsés au Ve siècle de la mer Egée, redonnèrent leur soutien à
Sparte et une flotte
Perse attaqua bientôt dans l’Hellespont,
menaçant l’approvisionnement en grain d’Athènes
qui perdit cette guerre et la paix fut rapidement conclue, démontrant le nouveau poids de la
Perse dans les affaires Grecques.
En 387/386, la menace de leur intervention incita tous les belligérants à négocier une paix commune (ou Koinè
eirenè, en Grec : κοινή ειρήνη, “paix communes” semblables à des
traités de paix internationaux). Cette première Koiné eiréne prit le nom de "Paix
d’Antalcidas"
(ou paix du Roi) conclue en faveur de Sparte. Celle-ci acceptait
l’arbitrage par la Perse et leur cédait des
cités Grecques d’Asie Mineure.
Malgré ces accords, Sparte restait alors à l’apogée de sa
puissance.
En 382, les Spartiates dirigés par le Général
Phébidas, sur l’ordre du roi Agésilas II
(398-360), appuyèrent un coup d’État dans Thèbes. Phébidas prit la Cadmée (Acropole de Thèbes) par traîtrise du Thébain
Léontiadas et ils y laissèrent une garnison pour soutenir le nouveau Tyran mis en place. Les dirigeants du Parti démocratique
furent envoyés en exil. À Corinthe les Oligarques reprirent le
pouvoir et la cité réintégra de nouveau la
Ligue du Péloponnèse et redonna de nouveau son soutien aux Lacédémoniens. En 379,
Corinthe épaula
Sparte dans le conflit contre Thèbes qui voulait reconstruire sa
Confédération.
Statue d’Epaminondas dans le
temple de l’ancienne Virtue à Stowe Landscape Gardens |
En 379/378, Pélopidas (ou Pélopides, en Grec : Πελοπίδας,
v.410-364) et Épaminondas
(ou Epameinốndas, en Grec : ‘Eπαμεινώνδας, 418 à 362) à la tête des
exilés Thébains, libérèrent leur cité et chassèrent la garnison Lacédémonienne qui s’était emparé de la ville. Épaminondas,
qui naquit en l’an 418 ou 411, fut issu d’une famille noble, mais modeste. Son père, Polymnis, recueillit pendant un temps
Lysis de Tarente († 390, philosophe Grec, pythagoricien, disciple et compagnon de Pythagore), alors en exil à Thèbes,
le jeune Épaminondas profita donc d’une éducation de très grande qualité. Il fut un Général et un homme politique qui s’appliqua
d’abord à l’étude des lettres et de la philosophie.
Il se lia dès sa jeunesse avec le chef du parti populaire Thébain,
Pélopidas. Après avoir repris le pouvoir à Thèbes
il devint rapidement Béotarque (Magistrat de la Ligue Béotienne).
Ces succès furent en grande partie dus à son génie militaire. Il réorganisa l’armée, la phalange Béotienne, par l’introduction
d’un corps d’élite permanent de 300 hommes "Le Bataillon sacré", qui selon
Plutarque
(Philosophe, biographe et moraliste Grec, 46-v.125) était composé entièrement de couples d’amants.
Grâce à lui Thèbes reprit son hégémonie. Il n’hésita pas à affronter
Sparte à plusieurs reprises.
En 375, un de ses Commandant, Pélopidas (En Grec :
Πελοπίδας, Stratège Thébain
v.420-364), fut vainqueur des Lacédémoniens à la
bataille de Tégyres près
Orchomène
de Béotie.
Ce conflit aboutit en 371 à une paix entre Athènes
et Sparte lors du congrès de
Sparte, isolant ainsi la cité Béotienne. Les deux villes étaient
soucieuses de l’expansion de Thèbes qui avait soumit toute la Béotie. La même
année, Sparte proposa une paix commune. Thèbes accepta la paix si
Athènes et
Sparte reconnaissent son hégémonie sur la Béotie. Le Co-Roi de
Sparte
Agésilas II (398-360)
refusa et exigea lui l’inverse, que Thèbes reconnaisse l’indépendance de la Béotie.
Le 06
Juillet 371, Sparte, se sentant fort, se lança une grande
invasion de la région, menée par l’autre Co-Roi de Sparte
Cléombrotos II (ou Cléombrote, 380-371). Épaminondas, avec ses 7.000 hommes détruisit l’armée
de 10.000 Spartiates de Cléombrotos II, qui
trouvera la mort dans la bataille. Il mena alors une offensive contre la ville de
Sparte elle-même, qui dut enrôler de nombreux
Hilotes
pour repousser l’agresseur. La
bataille de Leuctres commença par un combat de cavalerie où
les Thébains prirent le dessus. Épaminondas, rangea ses meilleures troupes à
l’aile gauche (Placée normalement à l’aile droite) de la phalange Thébaine sur
une profondeur de 50 hommes (Contre 12 côté
Spartiate). Cette phalange se comporta comme l’éperon d’un navire et vint enfoncer les lignes
Spartiates sur son aile droite. Les
Lacédémoniens perdirent 1.000 hommes et 400 des 700
hoplites
Spartiates engagés furent tués.
Après cette défaite, la puissante de Sparte
fut définitivement anéantie.
À la fin de 370, malgré l’hiver, Épaminondas s’allia aux cités
de Grèce centrale, les Phocidiens, les Acarnaniens et les
Eubéens et lança une grande offensive contre le Péloponnèse.
Il envahit et pilla la Laconie, libéra les Hilotes de
Messénie et fonda une cité autour de l’Ithômé,
forteresse historique des Guerres de Messénie,
opposant ainsi une barrière aux ambitions de Sparte.
La nouvelle ville, Messène, considéra le Thébain comme son œciste (fondateur). Il manqua cependant d’être condamné à mort par ses
compatriotes pour avoir dépassé de quatre mois la durée de son commandement. Mais il fut rapidement replacé à la tète des armées
Thébaines et obtint en plus plusieurs avantages. Épaminondas imposa à toute la Grèce la prépondérance de Thèbes. Cette
supériorité, la ville l’acquit aussi en étendant son autorité vers le Nord, où Pélopidas s’occupa de la
Thessalie, sous le joug des successeurs de
Jason (v.390-370),
en assujettissant une partie de la région.
Sculpture du XIXe siècle de
David d’Angers représentant la mort d’Épaminondas.
|
À l’hiver 370/369, Epaminondas se tourna, lui, vers l’isthme de
Corinthe dans le but d’assurer
les communications entre Thèbes et ses alliés du Péloponnèse. Cependant il échoua devant
Corinthe, restée fidèle à
Sparte
et défendue par l’Athénien Chabrias. À partir de cette époque
Thèbes fut continuellement en lutte pour s’assurer le contrôle de la
Ligue Béotienne. Les ambitions de
la cité incitèrent Athènes et
Sparte à s’allier en signant un nouveau traité auquel
Thèbes répliqua par l’envoi de garnison dans les deux cités.
Athènes et
Sparte envoyèrent alors des Ambassadeurs plaider
leur cause auprès du Roi Perse, mais celui-ci,
en 367, donna raison aux Thébains et imposa une nouvelle paix qui consacra l’indépendance
de la Messénie, jusque là
possession Spartiate. Thèbes intervint dans
le Péloponnèse, aida les Arcadiens à s’organiser et envoya aussi des armées en
Thessalie, enfin elle arbitra
les querelles de succession en Macédoine.
Ce fut à cette époque (368) que le futur Roi de Macédoine,
Philippe II (359-336),
alors qu’il n’avait que quatorze ans, fut envoyé comme otage à Thèbes et éduqué sous la direction d’Épaminondas.
Sur mer, Épaminondas chercha à établir son hégémonie contre
Athènes.
Il fit voter par l’Assemblée la construction d’une nouvelle flotte de 100 trières, qui furent terminées en 364. La
Ligue Thébaine parvint à attirer des cités maritimes
comme Byzance, Chios et
Rhodes et ainsi former une flotte capable de rivaliser avec
Athènes.
Cette suprématie fut de courte durée.
Thèbes commit la même erreur qu’Athènes
et Sparte avaient commise avant elle : Son armée s’épuisa par
des interventions permanentes et elle se rendit antipathique aux autres cités par son "impérialisme". En 364, les
Arcadiens, envahirent l’Élide et volèrent le trésor sacré d’Olympie. Mantinée, adversaire de Thèbes, protesta et obtint gain de
cause auprès de l’assemblée des Dix-Mille, qui régissait l’Arcadie. Épaminondas partit alors pour mettre au pas Mantinée.
Celle-ci fit appel à Athènes et
Sparte, qui envoyèrent une armée commandée par Agésilas. La
guerre fut dès lors inévitable.
En 362, les deux villes furent de nouveau battues par les Thébains à la
bataille de Mantinée, mais dans cette
dernière, Épaminondas et deux de ses meilleurs Généraux furent tués. Blessé à mort, Épaminondas
aurait dit : "J’ai assez vécu, puisque je meurs sans avoir été vaincu, mais je laisse deux filles immortelles, Leuctres
et Mantinée". Cornelius Nepos (Écrivain Latin du Ier siècle av.J.C) a écrit sa vie. Il lui rendit hommage en
disant "qu’avant sa naissance et après sa mort, Thèbes fut toujours dominée par une
puissance étrangère, mais que pendant qu’il fut au pouvoir, la cité s’était retrouvée à la tête de la Grèce".
Thèbes ne sut pas exploiter le succès de
la
bataille de Mantinée.
La supériorité militaire de la ville reposant essentiellement
sur Épaminondas, après sa mort, la
ville fut stoppée dans son ascension. Consciente de sa faiblesse, la cité servit en Grèce, les ambitions
du Roi de Macédoine,
Philippe II. Elle lui demanda
d’intervenir dans la Guerre Sacrée qui opposa l’Amphictyonie
(Confédération religieuse) de Delphes aux Phocidiens, mais lorsque
Philippe II, en 338, attaqua
Athènes, les Thébains
s’allièrent aux Athéniens. Malgré cette
association, fin Août 338, les deux villes furent battues à Chéronée (Cité de Béotie, entre la Phocide
et l’Attique) et Philippe II
dissout la Ligue Béotienne.
La mort d’Epaminondas – Laurent Pécheux, 1795
Musée de Chambéry
|
Il laissa alors une garnison
Macédonienne dans la Cadmée
(Citadelle de Thèbes). En 335, les Thébains se révoltèrent, le Roi de
Macédoine
Alexandre le Grand (336-323)
les écrasa en cinq jours à la
bataille de Thèbes et s’empara de la cité. Il massacra 6.000 hommes et 30.000
habitants furent vendus
comme esclaves. À la demande de la Ligue de
Corinthe qu’Alexandre présidait, la
ville fut rasée. En 317/316, le Régent de
Macédoine, Cassandre (Roi 301-297) la
reconstruisit avec l’aide de nombreuses cités Grecques qui apportèrent leur contribution, il y rappela les survivants du
massacre et leurs descendants. La ville redevint prospère, mais sa puissance politique était rompue.
En 293, Thèbes fut assiégée et à nouveau en 292 et 290 après une révolte, par le Roi de
Macédoine
Démétrios I Poliorcète (294-287).
Le dernier siège fut difficile et Démétrios I
fut blessé, mais finalement il réussit à briser les murs et à prendre la ville une fois de plus, malgré sa résistance acharnée.
Le Macédonien ne lui redonna son indépendance
qu’en 287. Puis elle s’allia avec le Roi de Thrace
Lysimaque (322-281) et la
Ligue Étolienne.
Au milieu de ses jardins, elle avait 17 km. de murs et de tours.
Ces remparts furent abattus, en 146, par le Romain Mummius.
Plus tard, Sylla (ou Lucius Cornelius Sulla, Général et homme politique Romain, 138-78), lors de sa guerre contre le Roi du
Pont
Mithridate VI (120-63), lui ôta la
moitié de son territoire pour le consacrer aux Dieux en compensation pour son aide au Roi et la destruction des temples d’Olympia
et Epidaure. Les terres lui furent rendues plus tard, mais selon
Strabon (Géographe Grec, v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C),
la ville était un endroit sans importance au temps des Empereurs Auguste (27 av.J.C-14 ap.J.C) et de Tibère (14-37 ap.J.C).
Dans le second siècle, la Cadmée était inhabitée et la partie inférieure de la ville
était presque détruite à part les temples. À la fin du IIIe
et début du IVe siècle, au déclin de l’Empire Romain, Thèbes redevint prospère et retrouva une population en raison de
l’afflux de réfugiés dans les villes côtières.
L’archéologie
Les
premières fouilles furent menées en 1906, par Antōnios D.Keramopoullos sur l’Acropole. Il fut identifié un palais et une enceinte
fortifiée datant de l’époque
Mycénienne. Il fallut attendre 1960 pour
qu’une série de fouilles, dirigées par Nikolaos Platōn et Eva Stassinopoulou-Touloupa, reprennent et mettent au
jour d’autres parties du palais, dont les origines sont estimées à ce jour remontant au XVe siècle av.J.C. C’est
sans doute le plus ancien palais d’architecture
Mycénienne. On y retrouve les fonctionnalités propre au Palais
Minoens : Murs renforcés avec du bois, traces de poutres,
les couloirs, les porches et les patios qui enroulent un grand nombre de pièces. Il fut probablement démoli par le feu autour
de 1400/1300 av.J.C, puis reconstruit avec une orientation différente. Des siècles plus tard un temple dédié à
Déméter fut
érigé au même endroit. Il fut également mis au jour un fond décoratif, presque grandeur nature, similaire à ceux trouvés en
Crète et à
Mycènes, correspondant à la première phase du palais.
En 1963, dans une autre salle, fut trouvé un trésor : Bijoux, or et cylindres en pierre semi-précieuse importée
de Babylone. Certaines des pierres étaient
polies, mais d’autres étaient brutes, ce qui fit raisonnablement penser aux spécialistes
que la pièce en question était une sorte de l’atelier d’orfèvrerie. Par sa relation possible avec Cadmos, le palais fut appelé :
Cadmoion. Ces preuves appuient l’hypothèse de l’existence d’au moins deux phases de construction.
Une qui remonterait peut-être à la fin du XVIe siècle, et plus de deux siècles
plus tard la seconde.
L’articulation complexe des chambres et des cours du palais est similaire à celle des palais de la
Crète à l’époque
Mycénienne. Outre le Cadmoion dans l’acropole de
Thèbes, furent mises au jour des maisons
Mycéniennes. Parmi les objets sauvés sur ce site archéologique on trouve certaines plaques d’ivoire d’intérêt particulier, ornées de figures de chèvres
et de démons. Des nécropoles, contemporaines du village, furent creusées sous l’Isménion (Lieu de culte où un temple fut érigé dans les temps historiques).
Il est plausible que Thèbes fut l’une des premières communautés Grecques qui construisit une ville fortifiée.
Presque rien de la ville de Thèbes n’est connu pendant la période avant le VIIIe siècle av.J.C. Les quelques
vestiges de portes de l’Acropole et les murs de la ville inférieure datent du IVe siècle av.J.C, l’époque de Pélopidas et
Épaminondas, où Thèbes eut une éphémère supériorité sur toute la Grèce
continentale. Par conséquent, pour se faire une idée de certains aspects de la plus ancienne architecture
Béotienne, il faut se référer à ses quatre célèbres sanctuaires : L’Isménion, l’Anphiareion et le Cabirion.
La Ligue Béotienne
ou Confédération Béotienne
La
Ligue Béotienne (ou Confédération Béotienne ou Koînon Béotien ou Koinon tón Boiótón, en Grec :
τὸ κοινὸν τῶν
Βοιωτῶν),
dont le siège était à Thèbes, était divisée en onze
circonscriptions (ou districts) : Les cités
d’Orchomène,
de Platées, de Thèbes et de
Thespies (ou Thespiai) en ayant chacune deux.
Lorsque Platées rejoignit la
Ligue de Délos (ou Confédération Athénienne,
477-404), la suprématie de Thèbes fut encore renforcée
puisqu’elle se vit octroyer deux circonscriptions supplémentaires. La citoyenneté y était définie en
fonction de la richesse. On comptait 11.000 citoyens actifs. Chaque circonscription déléguait au conseil fédéral 60
membres (ou conseillers) et un Magistrat fédéral, élu pour un an : Le Béotarque (ou Boiôtárkhês, en Grec :
βοιωτάρχης, de Boiôtía
Βοιωτία, la Béotie et arkhê
ἀρχή, le commandement). Les Béotarques formaient un collège de onze
Magistrats, élus donc chacun par un district de la Confédération. Ils exerçaient le pouvoir exécutif et assumaient le
commandement de l’armée fédérale. Ils représentaient également la Béotie dans les relations entre cités, recevaient et
envoyaient des Ambassadeurs.
Statère argent de la Confédération Béotienne
|
Le conseil fédéral décidait de la politique étrangère, du montant
(ou Eisphorai) à verser au trésor fédéral. Il possédait une cour de justice et une monnaie fédérale que seule
Thèbes était habilitée à frapper.
Tout en conservant leur indépendance, les cités de la Ligue partageaient une armée de conscription, commandée par les Béotarques.
L’effectif des armées était fixé à 1.000
hoplites et 100 cavaliers par
circonscription. Dès le Ve siècle, les Béotiens constituèrent une infanterie puissante de 11.000 hommes. Auquel il
faut ajouter un corps d’élite de soldats Béotiens. Leur puissance vint de leur cavalerie, qui comptait 1.100 cavaliers
dirigés par un Béotarque qu’il faut distinguer des commandants locaux.
L’histoire…….
La Ligue
Béotienne ou Confédération Béotienne fut une fédération de cités Grecques de Béotie. Elle
nous est attestée grâce à un papyrus qui nous fait connaître l’essentiel de cette organisation.
Thèbes va occupa une position prépondérante et mit en place un système où
les charges étaient réparties entre les différentes cités de la confédération. Elle fut fondée à la fin du VIIe siècle. La Ligue
regroupa autour de Thèbes quatorze cités-États dont :
Achraiphia, Chéronée, Copai, Coronée, Haliarte, Livadiá (ou Lébadée),
Orchomène, Platées, Tanagra et
Thespies (ou Thespiai). Dès sa fondation, la Ligue entretint des relations conflictuelles avec
Athènes. Elle fut dissoute à la fin de la
Deuxième Guerre Médique
(480-479) après la
bataille de Platées (479), perdue par les
Thébains, du fait de leur alliance avec les
Perses.
Sparte proposa alors d’exclure
aussi les Béotiens de l’Amphictyonie dont Thèbes
assurait la gestion depuis 447. Puis Sparte
changea d’opinion et contribua à la renaissance de la Ligue, pour faire face à la menace
Athénienne, mais elle fut une nouvelle
fois dissoute, en 457, par Athènes à la
suite de la bataille d’Œnophyta.
Après dix ans de soumission (457-447) à
Athènes, la Béotie restaura la Ligue grâce à sa
victoire à Coronée (447). Au cours de la
Guerre du Péloponnèse (431-404) la Ligue
combattit Athènes aux côtés de
Sparte en fournissant notamment 25 trières aux
Spartiates.
Elle infligea à Athènes une défaite à Délium en 424.
À la fin de ce conflit, leur flotte comptait 50 trières et était dirigée par un Navarque
(ou Nauarkhos, en Grec : ναύαρχος, de naus
ναῦς,
le bateau et arkhê ἀρχή, le commandement),
Celle-ci, ajoutées à l’armée de terre considérable de la Ligue, constituait une force importante.
C’est pourquoi,
la guerre terminée, les Spartiates furent très heureux de
dissoudre cette Confédération à l’occasion de la "paix du Roi" (ou paix d’Antalcidas) en 386.
Cette dissolution fut éphémère. Les Thébains s’étant libérés de l’occupation
Spartiate en 379/378, ils reconstituèrent la
Confédération sous leur tutelle pour un temps très court avec le soutient
d’Athènes. Elle fut dirigée par le Général
Épaminondas (418-362), qui retourna ses alliances aux dépens de
Sparte. Après avoir vaincu celle-ci à
la
bataille de Leuctres
le 06 Juillet 371, la Ligue s’assura durablement la domination du Péloponnèse et de la
Thessalie,
avec le soutient des Perses.
Elle parvint à attirer des cités maritimes comme Byzance,
Chios et Rhodes et ainsi former une flotte capable de
rivaliser avec Athènes.
Elle entra alors en conflit direct avec la cité qui coalisa autour d’elle :
Sparte,
la Ligue Étolienne
et la Ligue Thessalienne.
En 362, la Ligue Béotienne fut Victorieuse à la
bataille de Mantinée où
Épaminondas et deux de ses meilleurs Généraux
furent tués. Elle imposa alors la paix à ses adversaires. Elle s’allia de nouveau à
Athènes devant la menace
Macédonienne, mais
elle fut définitivement vaincue, fin Août 338, par le Roi de
Macédoine
Philippe II (359-336)
à la
bataille de Chéronée, puis démantelée. En 335, la destruction de
Thèbes par le Roi de
Macédoine
Alexandre le Grand (336-323)
mit un terme à la puissance de la Béotie.
Bibliographie
Pour
d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
Marie Claire Amouretti et François Ruzé :
– Le monde Grec antique, Hachette université, Paris, 1978.
Vassilis L.Aravantinos, Louis Godart et Anna Sacconi :
– Thèbes : Fouilles de la Cadmée, Istituti editoriali e poligrafici internazionali, Pise, 2000.
Robert J.Buck :
– Boiotia and the Boiotian League, 432-371 B.C, University of Alberta Press, Edmonton, 1994.
John Buckler :
– The Theban hegemony, 371-362 BC, Harvard University Press, Cambridge, 1980.
Pierre Carlier :
– Le IVe siècle Grec jusqu’à la mort d’Alexandre, Éditions du Seuil, Paris, 1995.
George L.Cawkwell :
– Epaminondas and Thebes, pp. 254-278, Classical Quarterly 22, N°2, Novembre 1972.
Paul Cloché :
– Thèbes de Béotie des origines à la conquête Romaine,
Secrétariat des publications, Facultés universitaires, Namur, 1952 –
Editions Nauwelaerts, Louvain, 1952 – Desclée de Brower, Paris, 1952.
Nancy H.Demand :
– Thebes in the fifth century : Heracles resurgent,
Routledge & Kegan Paul, Londres, Boston, 1982.
Heinrich Francke :
– Der Böotische Bund, Verlag der U.Schmidt und von Cossel’schen Rathsbuchhlg, Wismar, 1843.
Gustave Glotz :
– Le Conseil fédéral des Béotiens, Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
Bulletin de correspondance hellénique, Persée, Janvier 1908.
Pierre Guillon :
– Études Béotiennes : Le bouclier d’Héraclès et l’histoire de la Grèce centrale dans la période
de la première Guerre Sacrée, Éditions Ophrys, Janvier 1963.
Harold Martin Hack :
– Epaminondas and the Theban hegemony, Hunter College, Dept. of History, 1971.
Wolfgang Heyder et Alfred Mallwitz :
– Die bauten im kabirenheiligtum bei Theben, Deutsches archäologisches Institut, De Gruyter, Berlin, 1978.
Simon Hornblower :
– The Greek world, 479-323 BC, Methuen, London, New York, 1983.
Connie Mitchell James :
– Epaminondas and Philip II : A comparative study of military reorganization, University Microfilms, Ann Arbor, 1983.
Antōnios D.Keramopoullos :
– Thēvaïka meth’henos charton en archē kai 212 eikonōn en tō keimenō,
Hestia, Athènes 1917.
Denis Knoepfler :
– La réintégration de Thèbes dans le “koinon” Béotien après son relèvement par Cassandre,
ou les surprises de la chronologie épigraphique,
Recherches récentes sur le monde hellénistique : Actes du colloque international organisé à
l’occasion du 60e anniversaire de Pierre Ducrey, Institut d’archéologie et d’histoire ancienne, Lausanne, Novembre 1998.
Roland Etienne et Denis Knoepfler :
– Hyettos de Béotie, et la chronologie des archontes fédéraux entre 250 et 171 av.J.C,
École Française d’Athènes, Athènes, 1976.
Jean-Pierre Michaud et Jean Blécon :
– Le trésor de Thèbes, Éditions de Boccard, Paris, 1973.
Luigi Moretti :
– Ricerche sulle leghe greche (peloponnesiaca-beoticalicia), L’Erma di Bretschneider, Rome, 1962.
Nikolaos Platōn et Eva Stassinopoulou-Touloupa :
– Oriental seals from the palace of Cadmus : Unique discoveries in Boeotian Thebes, Editeur inconnu, London, 1964.
Paul Roesch :
– Thespies et la Confédération Béotienne, Éditions de Boccard, Paris, 1965.
– Études béotiennes, Institut Fernand-Courby, Centre de recherches archéologiques, URA 15,
Éditions de Boccard, Paris, 1982.
Pierre Salmon :
– Étude sur la Confédération Béotienne, 447/6-386 : Son organisation et son administration,
Académie royale de Belgique, Bruxelles, 1978.
Michael Siebler :
– Theben ging’s los, p : 31, Frankfurter Allgemeine Zeitung 185, August 2003.
Sarantis Symeonoglou :
– The topography of Thebes from the Bronze Age to modern times,
Princeton University Press, Princeton, 1985.
Francis Vian :
– Les origines de Thèbes; Cadmos, C. Klincksieck, Paris, 1963.
Ernst Von Stern :
– Geschichte der spartanischen und thebanischen Hegemonie vom Königsfrieden bis zur Schlacht bei Mantinea,
H. Laakmann, Dorpat, 1884.
|