L’histoire…….
Les premières traces historiques
des Nabatéens sont assez anciennes. D’après certains spécialistes ils seraient les Nahaitou mentionnés dans des inscriptions en cunéiformes et selon la
Bible, leur ancêtre éponyme serait Nebaioth (ou Nebayot), l’aîné des fils d’Ismaël. À l’époque de la domination
Assyrienne de la région, notamment lors du règne de l’Empereur
Téglath-Phalasar III
(ou Tiglath-Pileser, 745-727), les
Hébreux donnèrent le nom de Nabata aux
Araméens, puis plus tard, il fut utilisé pour désigner les tribus arabes nomades qui payaient un tribut à l’Empereur
Assurbanipal (669-626).
On peut avancer sans trop d’erreur, qu’après la chute des
Assyriens, remplacés par les
Néo-Babyloniens, puis la chute du royaume de Juda, devant les mêmes
Babyloniens et la prise de
Jérusalem,
le 29 Septembre 587 (On trouve aussi Octobre, ou 23/07 [9 Du’uzu]) où s’en suivit la déportation des Juifs en
Babylonie, un vide politico-culturel se fit sentir dans la région.
Tombe Nabatéenne |
Les Édomites, jusque là soumis au
Hébreux profitèrent de l’occasion et s’emparèrent du Sud de la
Judée laissant petit à petit leur ancien territoire, qui se dépeupla.
Les Nabatéens occupèrent alors vraisemblablement ce territoire délaissé par ses habitants et poursuivirent leur commerce. Ils s’installèrent dans la région
de Pétra et sa forteresse Édomite
de Sela devint au début leur capitale. Ce fut en effet seulement à partir cette époque que l’on retrouve des inscriptions Nabatéennes sur l’ancien
territoire des Édomites. Il n’y a pas de date précise de cette migration, elle s’est
surement étalée sur plusieurs dizaine d’années, mais les Nabatéens se rendirent maître des côtes du golfe d’Aqaba et de l’important port d’Elath sur la mer
Rouge.
Au IVe siècle, ils supplantèrent complètement les Édomites
et Pétra devint la capitale, elle remplaça
Bosra (ou Bostra, entre Tafilah et Shobak), qui
était celle de l’Édom.
Hérodote (Historien
Grec, v.484-v.425) mentionne un
Roi des arabes, qui était allié aux Perses Achéménides, notamment
au Roi Cambyse II (529-522)
lors de sa conquête de l’Égypte.
Il s’agit peut-être d’un Roi Nabatéens. Après la conquête de la Syrie/Palestine et la chute de l’Empire
Perse par le
Macédonien
Alexandre le Grand (336-323), la région s’hellénisa.
À la mort d’Alexandre ses anciens Diadoques se disputèrent
les parties de l’Empire et la région passa aux mains des Séleucides.
On retrouve des inscriptions Nabatéennes, sur l’ancien territoire du royaume
d’Édom, lorsque Jérôme de Cardia (ou Hieronymus de Cardia, historien Grec, v.360-v.272),
un agent des Séleucides, mentionne dans un rapport de combat,
l’attaque de Pétra, en 312 av.J.C par le Roi de
Macédoine
Antigonos I Monophtalmos (Roi, 306-301). Il nous décrit les habitants de la
cité comme une peuplade nomade d’environ 10.000 personnes. Les Macédoniens
surprirent dans Pétra les femmes, les enfants et les vieillards, alors que les hommes étaient à un marché
voisin, et les mirent à mort. Cependant à leur retour, les Nabatéens firent de même, ils attaquèrent l’armée
Macédonienne par surprise et la massacrèrent.
Antigonos I envoya contre eux son fils
Démétrios I Poliorcète (Roi 294-287) qui lui préféra négocier la paix en
échange d’un riche butin.
Cette inscription Grecque et Nabatéenne trouvée à Jerash, en 1931, parle d’une statue
dédiée à Arétas IV – Amman Musée |
Peu à peu les Nabatéens s’implantèrent aussi dans l’ancien pays de
Moab, jusqu’en
Damascène. L’émergence d’un royaume Nabatéen structuré est constaté lorsque débute l’affaiblissement de la
dynastie Séleucide en raison de ses dissensions internes et de l’opposition de
Rome. Les Nabatéens passèrent d’une organisation de tribu à une monarchie où les Rois finirent par être divinisés de leur vivant.
Le royaume Nabatéen fut alors également nommé royaume de Nabata.
Il comprenait maintenant, autre que Pétra, des villes importantes comme
Bosra (ou Bostra) et Nizzana (ou Nitzana). On peu le situer, entre la péninsule du Sinaï
et la péninsule arabique, son voisin du Nord était le royaume de Judée
et celui du Sud-ouest l’Égypte
Ptolémaïque. À leur apogée la zone d’influence des Nabatéens comprenait :
Damas au Nord, Wejh (Sur la côte de l’Arabie Saoudite
actuelle) à l’Est, El Ula au Sud (au Nord de l’actuelle Médine) jusqu’au Delta du Nil au Sud-ouest. Le premier Roi attesté est Arétas I
mais il convient de signaler de grandes disparités entre les spécialistes tant sur l’ordre et le nom des souverains que sur leur dates de règne.
Arétas I (ou Harthah ou Haritha ou Harétat ou Harithath, en arabe :
حارثة,o170/168 à 144) dont le nom est la forme
Grecque d’un nom d’origine Nabatéenne, serait donc le premier Roi
des Nabatéens. Cependant, son identité exacte et les données précises sur son règne ne sont pas connues.
On ne sait pas, en particulier, s’il doit être considéré comme le fondateur du royaume nabatéen, comme on l’a longtemps cru.
Son nom figure sur la plus ancienne inscription Nabatéenne retrouvée datant de 168 av.J.C, qui a été mise au jour à Halutza (ou Haluza ou Halasa ou al-Khalasa
ou Elusa, ville dans le Néguev). Il est également mentionné dans les Apocryphes (Deuxième Livre des Maccabées 5 : 8).
Ce livre présente la façon dont Jason, le Grand Prêtre qui fonda un quartier
Grec à Jérusalem, fut retenu prisonnier par Arétas I après avoir été forcé de
quitter la ville.
Vue d’une des entrées du site de
Petra |
D’autres sources, comme les Antiquités de
Flavius Josèphe (ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe ben Mattathias,
historien Juif, 37-v.100), mentionnent Arétas I allié aux Hasmonéens
(ou Asmonéens), Mattathias et ses fils,
il y est appelé "Le Tyran des Arabes". Lorsque les
Hasmonéens se révoltèrent contre l’emprise Séleucide
et parvinrent à se rendre indépendants, ensemble ils firent face au Roi
Antiochos IV Épiphane (175-164).
Toutefois la progression des Nabatéens à l’Est du Jourdain finit par les mettre en conflit avec les Juifs.
Les spécialistes sont en désaccord sur le nom de ses successeurs
et leur date de règne, la majorité donnent : Malichos I
(ou Malchos ou Malchus ou Malikk ou Malikhô, en arabe :
مالك,o144 à v.120 ou 144 à 110),
dont on ne sais rien. Certains ne le comptent même pas dans la numérotation des Malichos. Puis Rabbel I (ou Rabel, v.120 à v.110)
qui fut probablement un fils d’Arétas I et dont certains spécialistes font débuter le règne en 140. La date exacte de sa prise de pouvoir
est donc incertaine. On a retrouvé sa statue (Tsalmâ’)
il y a quelques années près du Mahramatâ’, Temple de Dushara’, le Dieu local (Appelé Dieu de Rabbel, sur
l’inscription d’Imtam près de
Bosra) au Qasr bint Far’un de
Pétra.
Arétas II (ou Harthah ou Haritha ou Harétat ou Harithath, en
arabe : حارثة, v.120 à 96 ou v.110 à 96
ou 103 à 96) fut au début, selon beaucoup, plus un Chef de tribu. Il bénéficia d’une certaine ascendance sur le peuple suite
à ses nombreuses victoires et devint Roi des Nabatéens sous le nom d’Arétas II. Selon d’autres sources il serait un fils de Rabbel I.
Son règne fut marqué par des luttes contre les Hasmonéens (ou Asmonéens).
En 97, leur Roi, Alexandre I Jannée (103-76)
fit le siège de Gaza. Les habitants firent appel à Arétas II pour qu’il
leur vienne en aide. Mais ce dernier ne bougea pas et Alexandre I Jannée
prit la cité au bout d’un an et massacra une partie de la population.
Puis il se tourna vers la Transjordanie et soumit la Galaaditide (ou Gilead, chaîne de montagnes qui longent le Jourdain sur sa
rive orientale, en Jordanie). Beaucoup de Nabatéens furent convertis de force au Judaïsme par
Alexandre I Jannée,
qui envahit le Moab.
Monnaie d’Arétas II |
Il décida ensuite d’attaquer le
plateau du Golan, mais se heurta à Arétas II qui lui avait tendu une embuscade. Suite a cette défaite
Alexandre I perdit le Moab et la Galaaditide
qui passèrent sous le contrôle des Nabatéens. Fort de ses succès
Arétas II lança des raids contre les Rois, d’Égypte
Ptolémée X Alexandre I (107-90)
et de Syrie Séleucide,
Antiochos VIII Gryphos (125-96).
Arétas II est crédité d’âtre le premier Roi Nabatéen à battre monnaie. Son fils Obodas I lui succéda.
Obodas I (ou Ubaidah, en Arabe :
عبيدة,o96 à 85) monta sur le trône à la suite de son père
et essaya de suite de conforter son emprise sur les territoires
perdus par ses voisins Hasmonéens.
Il repoussa une attaque des Séleucides.
Comme son père il entra en lutte contre le Roi Juif Alexandre I
Jannée (103-76). Le royaume Nabatéen ne contrôlait plus la principale route commerciale vers Rome, vitale pour son avenir. Pour remédier à cela,
Obodas I (96-85), lança une attaque sur la Judée
dans les hauteurs du Golan avec des fortunes diverses.
En 90 une de ses grandes victoires fut sur le plateau du Golan. Le Nabatéen fut averti
qu’Alexandre I Jannée allait l’attaquer, il lui
tendit un guet-apens près de Gadara (ou Umm Qeis)
juste à l’Est de la mer de Galilée, détruisant ainsi l’armée Israélite.
Il poursuivit ensuite les fuyards avec une cavalerie de chameaux,
Alexandre I Jannée fut écrasé dans la vallée, Obodas I se vengea ainsi de la
perte de la bande de Gaza.
Flavius Josèphe
(ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe ben Mattathias, historien Juif, 37-v.100) écrivit :
“Alexandre Jannée tomba dans le piège et perdit toute son armée, coincée dans un ravin profond et écrasée par une
multitude de chameaux. Lui s’échappa et gagna
Jérusalem” (Guerre des Juifs)
Suite à cette défaite Alexandre I
Jannée perdit le Moab et la
Galaaditide qui passèrent sous le contrôle des Nabatéens.
Obodas I ne put jouir
longtemps de ses victoires, en 86 il fut attaqué par le Roi
Séleucide Antiochos XII Dionysos (87-84)
qui envahit la Nabatène. Obodas I lui fit front, il résista à l’envahisseur et ses armées réussirent même à le
repousser et sauver l’Empire Nabatéen, mais en 85/84, le Roi trouva la mort dans ce conflit. Obodas I fut
enterré dans le Néguev, à un endroit qui fut rebaptisé de son nom en son honneur (La ville d’Oboda, Avdat aujourd’hui dans le Sud d’Israël).
Obodas I fut déifié à sa mort et le Deir ("Monastère") de Pétra serait lié à son
culte funéraire. Son fils Arétas III lui succéda.
Monastère (Deir) de Petra –
Temple d’Obodas I
|
Arétas III Philhellène (ou
Harthah ou Haritha ou Harétat ou Harithath, en
arabe : حارثة,o87 à 62 ou 85 à
62 av.J.C ou 87-62 ou 84 à 72 ou 84-62) dès son arrivée au pouvoir commença ses conquêtes. En 84, le Roi Juif,
Alexandre I Jannée (103-76) fit
face aux armées du Roi Séleucide
Antiochos XII Dionysos (87-84) dans la plaine entre Kfar-Saba (ou
Kephar-Saba) et Jaffa (ou Joppa) et
Antiochos XII fut battu. La même année (on trouve aussi 83/82),
il fut battu une seconde fois et tué au Sud de la mer Morte, Arétas III profita de la situation et prit le pouvoir à
Damas. La ville, à cheval sur la première route commerciale qui allait de
la mer Méditerranée au Moyen-Orient et à l’Inde avait une position plus que stratégique. En prenant la ville Arétas III fit des Nabatéens, d’une tribu
nomade, une des plus grandes puissances eurasiennes. De ce fait il voulut cacher ses origines nomades et se fit appeler Arétas III Philhellènes
("L’ami des Grecs").
Comme ses prédécesseurs, il fut aussi en guerre contre les
Hasmonéens.
En 82, il marcha contre la Judée
et battit Alexandre I Jannée qui avait pris
la forteresse d’Adida (ou Hadida) et obtint la paix.
Pour assurer la sécurité de son royaume face aux Nabatéens,
Alexandre I fit bâtir deux forteresses : Alexandréion, face à la Galaaditide et Machéronte (ou Machaerus) à l’Est de la mer Morte
face à l’ex royaume du Moab.
L’archéologie moderne à découvert la ligne de fortifications qu’il fit construit dans le Nord, près de l’actuelle Tel-Aviv et
Jaffa (ou Joppé).
Arétas III continua d’étendre son territoire et sous son règne le royaume Nabatéen acquit sa plus grande extension, il occupa tout le
pays depuis Damas, avec la zone Nord de la Jordanie, jusqu’au Sud
de la Syrie à la mer Rouge, où il fonda le port d’Haoura, et une partie de l’Arabie Saoudite.
Monnaie d’argent d’Arétas III
|
L’État Nabatéen de
Damas fut interrompu en 72 par un siège de la ville mené avec succès par le Roi
Arménien
Tigrane II (95-54), mais il se reprit vite. En 69, les forces
Arméniennes furent obligées de se retirer pour faire face à une attaque des
Romains de la cité, permettant à Arétas III de reprendre la ville. En Judée le Roi
Hyrcan II (67-40) était en lutte contre son frère
Aristobule II (66-63) pour la possession du trône.
En 66, un accord de paix fut conclu, conformément aux termes duquel
Hyrcan II renonçait au trône et prit le poste de Grand Prêtre.
Cet accord ne dura toutefois pas, Antipater I,
le Gouverneur d’Édom (ou Idumée), apporta son secours à
Hyrcan II.
Comme celui-ci craignait qu’Aristobule II
ne le mette à mort, il se réfugia chez Arétas III.
Ce dernier avait été soudoyé par
Antipater I avec la promesse, en retour de son aide,
d’un rendu des villes d’Arabie, prisent par les Hasmonéens.
Aristobule II ne garda pas le pouvoir longtemps. Les
Nabatéens avancèrent vers Jérusalem avec une armée de 50.000 hommes
et assiégèrent la ville pendant plusieurs mois. Aristobule II
se réfugia dans le Temple avec ses partisans Sadducéens. Ce fut à cette époque que le Romain Pompée (106-48) après avoir battu le Roi du
Pont
Mithridate VI (120-63) et le Roi
Séleucide,
Antiochos XIII Dionysos Asiaticos (l’Asiatique, 83-64),
envoya son adjoint le Consul Marcus Aemilius Scaurus (163-88) et une armée pour
continuer son expansion et prendre possession de la Syrie.
Autre monnaie d’Arétas III
|
Comme les
Hasmonéens étaient alliés des Romains, Aristobule II
et Hyrcan II firent alors appel à Scaurus, chacun s’efforçant de promesses
de dons afin de le gagner à sa cause. Scaurus, attiré par 400 talents, se décida en faveur
d’Aristobule II et ordonna à
Arétas III de retirer son armée. Au cours de leur retraite, les Nabatéens subirent une écrasante défaite.
Malgré la reconnaissance de suzeraineté d’Arétas II envers les Romains, en 62, Scaurus marcha sur Pétra
et Assiégea la ville. Toutefois, la combinaison de plusieurs facteurs : Le terrain accidenté, peu de réserve de nourritures pour son armée et l’opportunité
de prendre le royaume du Pont, après le "suicide" de son Roi
Mithridate VI (120-63),
Scaurus fut obligé de quitter le siège et il envoya Hyrcan II
négocier la paix avec Arétas III. Le siège fut levé en échange de plusieurs centaines de talents d’argent donnés à Scaurus lui-même et la reconnaissance
de la part des Nabatéens de la suprématie Romaine.
Arétas III conserva quand même tous les territoires en sa possession, mais devint un vassal de l’Empire Romain. Afin de renforcer
davantage la nouvelle culture hellénique et Romaine des Nabatéens, Arétas III s’efforça de construire, dans la capitale
Pétra, avec un mode d’architecture
Grec et Romain. Il créa de nouvelles colonies de peuplement, tels que
Humayma, ainsi qu’un aqueduc de 26,8 km. de long. Selon Christian Augé et Jean-Marie Dentzer, il fut le premier souverain Nabatéen à produire des
pièces d’argent, dans un style hellénique, avec le
lettrage de son nom en Grec au lieu de la langue arabe Nabatéenne.
Ce fut sous son règne que les Nabatéens adoptèrent l’écriture
Grecque. Cependant, le royaume fut entouré par la lente expansion de l’Empire Romain, qui conquit
l’Égypte et annexa la
Judée, mais il réussit à préserver un temps une certaine
indépendance officielle tout en étant un client de Rome.
Monnaie d’Obodas II |
Obodas II (ou Ubaidah, en Arabe :
عبيدة,o62 à 60
ou 62 à 58) eut son existence qui resta longtemps incertaine jusqu’à
la découverte d’une inscription à l’Est du canal de Suez. L’essentiel des connaissances actuelles, qui sont minces, sur sa vie et règne nous
vient de cette inscription et de ses pièces de monnaie. Il fut peut-être un fils d’Arétas III. Il fut le premier Roi à instaurer une
divinisation du souverain. Ce culte fut peut-être à l’origine de l’édification ultérieure de tombes monumentales destinées aux Rois.
Il se fit enterrer à Oboda, dans le Néguev, comme son "grand-père" dans un mausolée.
Sous son court règne, le royaume Nabatéen subit plusieurs invasions Romaines.
Malichos II (ou I ou Malchos ou Malchus ou Malikk ou Malikhô, en arabe :
مالك,o60 à 30 av.J.C)
développa une amitié avec les Romains ce qui assura une certaine prospérité a son royaume. Cependant il commit une erreur politique grave
en soutenant l’invasion des Parthes.
En 40, le fils du Roi Hasmonéen
Aristobule II,
Antigonos II Mattathias (40-37 av.J.C) chercha
à reprendre le trône de Judée en renversant
l’Ethnarque Hyrcan II (67-40) et il entra en conflit avec
Hérode le Grand (Roi 40-4 av.J.C) Tétrarque de Galilée
et son frère Phasaël qui soutenaient
Hyrcan II. Il attaqua
Jérusalem, mais
Phasaël défendit les murs et le palais
d’Hérode contre ses antagonistes.
Antigonos II demanda alors de l’aide à
l’Empire Parthe, les ennemis des Romains.
Le Roi Parthe avec son Général Barzapharnès, envahirent la Syrie, prirent
Jérusalem et ils détrônèrent
Hyrcan II. En dépit de l’avertissement
d’Hérode,
Phasaël
se rendit avec Hyrcan II
dans le camp du chef
Parthe, Barzapharnès afin d’entamer des négociations de paix, mais il furent emprisonnés.
Drachme de Malichos II
|
Après sa fuite de Jérusalem,
Hérode chercha à se mettre en sécurité chez les
Nabatéens, mais il fut mal reçu par Malichos II qui soutenait les
Parthes. Il rejoignit alors Alexandrie, puis Rome où il plaida sa cause.
Bien accueilli par Marc Antoine (83-30) et Octave (Empereur Auguste, 27 av.J.C-14 ap.J.C), en Décembre 40, après avoir
confirmé son alliance avec les Romains, il fut nommé Roi de Judée.
Hérode
partit alors en guerre, il battit les partisans d’Antigonos II
près d’Isana. Puis attaqua Pappus, un des Généraux d’Antigonos
II et le mit en déroute, de sorte que toute la Palestine, jusqu’à Jérusalem
tomba sous sa coupe, mais pas encore la cité. En 37,
Hérode fut nommé Roi d’Israël "Roi des Juifs" par le Sénat Romain.
Antigonos II perdit l’appui des
Parthes qui furent vaincus.
Après la défaite de ceux-ci, Malichos II, lui aussi plus soutenu, dut payer un tribut pour conserver son indépendance.
Hérode fit alors
au printemps le siège Jérusalem,
qu’il prit au bout de cinq mois avec l’aide des armées Romaines.
Autre monnaie de Malichos II |
En 32, Hérode
se lança dans la guerre contre les Nabatéens, avec l’appui de la Reine d’Égypte
Cléopâtre VII (51-30), qu’il gagna à peine un an plus tard.
À cette époque la Judée subit un tremblement de terre dévastateur.
En 31, Cléopâtre VII obtint de Marc Antoine la région de
Jéricho et un tribut de Malichos II. Cependant celui-ci se souleva, cessa de
payer le tribut à Cléopâtre VII et envahit Israël.
Cléopâtre VII exigea
d’Hérode qu’il lui déclara à nouveau la guerre.
Ce dernier traversa le Jourdain à
Philadelphia (Amman aujourd’hui).
Les deux camps se retranchèrent et les Nabatéens, sous les ordres du Général Elthemus, refusèrent de commencer la
bataille, Hérode décida alors d’attaquer leur camp. Les soldats de
Malichos II, surpris et désorientés tentèrent de tenir la lutte mais ils furent battus,
Hérode occupa
Dion (ou Tell al-Ashari). Les survivants battirent
en retraite jusqu’à Canatha (ou Qanawat, aujourd’hui en Syrie),
Hérode les poursuivit et certains se rendirent.
Les survivants et Malichos II offrirent aux Roi de
Judée 500 talents contre la paix, mais Hérode refusa.
Cependant les Nabatéens, assiégés furent forcés de sortir de leur position retranchée, afin de chercher de l’eau, ils furent alors écrasés. Puis
Hérode saccagea et pilla la Nabatène avec sa cavalerie et
le royaume de Nabata devint vassal d’Hérode.
On ne connaît pas les raisons de la mort de Malichos II, fut-il tué par les
Judéens ?.
Obodas III (ou Ubaidah, en Arabe :
عبيدة,o30 à 9
ou 28 à 9 av.J.C),
sûrement un des fils de Malichos II ?, lui succéda. Il tenta de se libérer de la tutelle des
Judéens et dut lutter sans succès
contre le Roi d’Israël Hérode le Grand (41-4 av.J.C).
Il laissa le pouvoir à son ministre Syllaios (ou Syllæos ou Syllaeus). En 25, lorsque le Romain Ælius Gallus entreprit une expédition
dans le Sud de l’Arabie, Syllaios lui offrit 1.000 hommes et se proposa d’être son guide dans la région. Cependant il le dirigea mal,
de façon à lui rendre la campagne très dure et il lui fit faire en six mois un trajet qui n’en exigeait que deux, ce qui fit échouer
l’expédition Romaine.
Drachme d’Obodas III
|
En 22 av.J.C, l’Empereur Romain Auguste (27 av.J.C-14 ap.J.C), accorda à
Hérode les régions de Trachonitide (ou Trachonitis, en
Hébreu : Argob), de Batanée (ou Batanæa, aujourd’hui Ard el-Bathanyeh) et l’Auranitide (ou Auranitis ou Hauran) au Nord-est de la
Judée.
En Trachonitide il lui demanda de Pacifier la région. En effet
Zénodore, le Tétrarque d’Iturée, se livrait à des actes de vol et de pillage dans la région de Trachonitide, au Sud-est de
Damas, ainsi que sur la ville de
Damas elle-même. Les habitants de la
cité s’étaient alors tournés
vers le Gouverneur Romain de la Région pour qu’il leur vienne en aide, les Nabatéens étant impuissants, ce
qui conduisit l’Empereur Auguste à donner à Hérode
la tâche de mettre de l’ordre dans la région.
Zénodore partit à Rome plaider
sa cause, mais il revint sans avoir obtenu quoi que ce soit.
Autre monnaie d’Obodas III |
Désespérer de sa situation,
Zénodore vendit une partie de ses terres,
appelées Auranitide (ou Hauran), a Obodas III pour cinquante talents, même si ces terres avaient été confisquées par Auguste
et données à Hérode.
Zénodore décéda (d’une occlusion intestinale) peu après,
en 20 av.J.C, à Antioche. Il mourut sans héritier et Auguste donna alors
officiellement à Hérode les territoires de
Zénodore. Obodas III fut particulièrement
furieux car il perdit le territoire et l’argent qu’il avait versé. En 10,
Hérode débuta une nouvelle guerre contre les Nabatéens,
cependant cette action lui provoqua la disgrâce d’Auguste. Durant le règne d’Obodas III, le royaume Nabatéen connut un important essor culturel.
Ce fut à cette époque que la plupart de tombeaux et temples furent construits. Ce fut aussi lors de cette période que les Romains tentèrent de découvrir
l’origine des épices et des parfums que les Nabatéens commerçaient, afin de ne plus passer par leur intermédiaire. Obodas III était précédemment connu de
l’histoire comme Obodas II.
Drachme argent d’Arétas IV Philopatris
|
Arétas IV Philopatris
(ou Harthah ou Haritha ou Harétat ou Harithath, en arabe :
حارثة "Ami de son peuple", 9 av.J.C à 40 ap.J.C), étant le plus puissant voisin de
la Judée, prit souvent part aux affaires de ce pays et joua
un rôle important dans la définition du destin de ses dirigeants. Il n’était pas particulièrement en bons termes avec Rome, comme l’indique son
nom, "ami de son peuple", qui est en opposition directe à la prévalence φιλορώμαις
"ami des Romains" ou φιλόκαισαρ "ami de l’Empereur".
Comme Arétas IV était monté sur le trône sans avoir sollicité l’accord de Rome, contrairement aux usages pour les États-clients,
l’Empereur Auguste (27 av.J.C-14 ap.J.C) décida d’annexer temporairement son royaume de 3 à 1 av.J.C. et ce fut seulement après beaucoup d’hésitation
qu’il le reconnut en tant que Roi. Arétas IV prit toute fois
part à l’expédition de Publius Quinctilius Varus (46 av.J.C-9 ap.J.C) contre les Juifs en l’an 4 av.J.C et plaça une armée à la disposition du
Général Romain.
Il se débarrassa de son Ministre Syllaios (ou Syllæos ou Syllaeus). En effet, ce dernier ayant anticipé
la mort d’Obodas III, s’était rendu à Rome pour tenter de se faire désigner Roi.
Profitant de la mauvaise humeur d’Auguste et avec de nombreux cadeaux, il obtint que la royauté d’Arétas IV ne soit pas reconnue par l’Empereur.
Syllaios continua à faire sa cour et espérait être finalement désigné Roi par Auguste.
Toutefois, Arétas IV aidé du Roi Hérode le Grand
(41-4 av.J.C) de Judée conjuguèrent leurs efforts pour que
Syllaios soit finalement écarté. Hérode le Grand était à
cette époque dans une période de disgrâce auprès de l’Empereur qui, écoutant Syllaios, lui reprochait d’avoir fait une incursion militaire en
Nabatène et d’avoir tué plusieurs “Arabes”, dont le Prince Nakeb. Pour essayer de revenir en grâce,
Hérode le Grand envoya en Ambassadeur Nicolas de
Damas, puis deux de ses fils.
En s’alliant avec les Ambassadeurs d’Arétas IV, ils parvinrent à retourner la situation. Ils accusent alors Syllaios d’avoir
fait assassiner le Roi Obodas III en apportant suffisamment de preuves et de témoignages
pour ébranler les bonnes relations que l’Empereur avait avec le Ministre. Nicolas de
Damas réussit même à convaincre Auguste
qu’Hérode le Grand était dans son bon droit dans l’attaque
contre les Nabatéens. Il s’agissait selon lui de poursuivre des brigands Trachonides (ou Argob ou Al-Lejâh, région située au Sud de
Damas) qui, depuis une forteresse située en territoire Nabatéen,
effectuaient régulièrement des razzias sur la Batanée et sur tout le plateau agricole du Hauran. Auguste changea alors d’avis sur Syllaios,
ce qui permit à Arétas IV d’être reconnu. Écarté, Syllaios fut exécuté à Rome quelques années plus tard pour sa participation à un complot.
Dans le même temps Arétas IV reprit possession de Damas.
Paul de Tarse par Rembrandt – 1635 – Kunsthistorisches Museum – Vienne |
En 34, Arétas IV fit arrêter le Chrétien Apôtre Paul de Tarse (ou Saül ou saint Paul, v.10-v.65) à
Damas.
Celui-ci précisa que pour s’échapper de
la ville et fuir le Roi Arétas IV, il dut se faufiler dans un panier, par une fenêtre (Deuxième Livre des Corinthiens 11 : 32, 33, cf
Actes 9 : 23, 24). Parce que les Juifs de Damas sont mentionnés comme
étant à la recherche de Paul, il est très probable qu’Arétas IV est fit la tentative de capture de Paul à leur demande. De cela, on peut en déduire que les
Juifs devaient avoir eu une influence dans le royaume Nabatéen, sinon ces derniers auraient pris soin d’éviter toutes interférences avec Paul, qui était
un citoyen Romain.
Arétas IV repoussa les frontières de son royaume, qui atteignit sous son règne son apogée. Sa zone d’influence comprenait :
Damas au Nord, Wejh (Sur la côte de l’Arabie Saoudite actuelle) à l’Est, El
Ula au Sud (au Nord de l’actuelle Médine), jusqu’au Delta du Nil au Sud-ouest. Pour se ménager le voisinage du Tétrarque de Galilée
et de la Pérée, Hérode Antipas (4 av.J.C-39 ap.J.C),
il lui offrit sa fille, Phasaelis, en mariage. Quand ce dernier la répudia pour épouser
Hérodiade (ou Hérodias) la
fille d’Aristobule IV, qui avait auparavant été mariée à
son frère Hérode Philippe I, Phasaelis fuit vers son père.
Le Khazneh – Tombeau d’Arétas IV
|
Selon les Evangiles, le Nouveau Testament, ce fut la condamnation de ce mariage par Jean Baptiste, qui conduisit
Antipas à le faire arrêter et ensuite le mettre à mort.
Ce divorce ajouta un grief personnel aux différents déjà important, entre Arétas IV et
Hérode Antipas, sur leur territoire et la frontière
entre la Pérée et le royaume Nabatéen. Arétas IV voulut défendre l’honneur de sa famille et attaqua
Antipas. Il envahit la
Judée et marcha avec son armée sur Machéronte
(ou Machaerus ou Qalatu l-Mishnāqá, située sur une colline à environ 24 km. au Sud-est de l’embouchure du Jourdain sur la côte orientale de la mer Morte)
et prit les territoires le long de la rive occidentale du Jourdain, y compris les zones situées autour de Qumran
(ou Qumrân, en surplomb de la rive Ouest de la mer Morte).
Flavius Josèphe (ou Titus Flavius
Josephus ou Josèphe ben Mattathias, historien Juif, 37-v.100), relie une bataille, qui se déroula au cours de l’hiver 36/37, avec la décapitation de Jean
Baptiste, qui eut lieu en même temps.
Cette guerre s’avéra désastreuse pour
Antipas qui fit alors appel à l’Empereur Romain Tibère (14-37). Celui-ci lui envoya le soutient du Gouverneur de Syrie qui attaqua Arétas IV. Mais du
fait de la mort de l’Empereur, en l’an 37, son action fut abandonnée. En 39,
Hérode Antipas fut accusé par son neveu
Hérode Agrippa I de complot contre le nouvel
Empereur Romain Caligula (37-41). Celui-ci l’envoya en exil dans le Sud de la Gaule à Saint-Bertrand de Comminges. Arétas IV fut aussi un grand bâtisseur,
beaucoup de monuments de Pétra furent construits sous son règne, dont le Khazneh, que l’on suppose
aujourd’hui être son tombeau, le théâtre, le Qasr-al-Bint, la plupart des grandes rues de la ville etc…). Il épousa
Shaqilat I (ou Šagīlat ou Shaqilath) qui lui donna deux enfants : Malichos III qui lui succéda et Shaqilat II (ou Šagīlat
ou Shaqilath) qui épousa son frère.
Malichos III (ou II ou Malchos ou Malchus ou Malikk ou Malikhô, en arabe :
مالك,o40 à 70) monta sur le trône et d’entrée il décida de mener une politique pro-Romaine. Il est à peine mentionné dans les sources littéraires,
de sorte que l’on ne sait que peu de chose sur son règne. Nos connaissances proviennent de ses pièces de monnaie et quelques inscriptions.
Au cours de son règne, la puissance Nabatéenne diminua et Nabata perdit le contrôle de
Damas. En raison des nouvelles routes commerciales créées par
les Romains pour détourner le commerce des épices et des parfums les revenus du royaume diminuèrent énormément.
Flavius Josèphe
(ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe ben Mattathias, historien Juif, 37-v.100) rapporte que Malichos III, lors de la révolte Juive de 66 à 70,
fut allié de l’Empereur Titus (79-81), auquel il fournit un contingent
de 5.000 cavaliers et 500 archers, lors de la prise de Jérusalem en 70.
Selon Christian Augé et Jean-Marie Dentzer, il fit de
Bosra (ou Bostra) la deuxième
capitale du royaume.
Drachme de Malichos III
|
Il épousa sa sœur, Shaqilat II (ou Šagīlat ou
Shaqilath) qui lui donna quatre enfants. Trois filles : Shaudat
(ou Ša’ūdat), Gamilat (ou Gamilath ou Gāmilat) et Hagru (ou Hāgiru) et un fils : Rabbel II. Après sa mort, le 20 Octobre 70,
son épouse assura l’interrègne jusqu’à la majorité de Rabbel II. Des pièces de cuivre où elle est représentée avec son mari et d’autres
avec son fils ont été mises au jour.
Rabbel II Sôter (ou ar-Rabil ou Rabel, 70 à 106), surnommé
"Celui qui fait vivre" et "Sauveur du peuple", titre qu’il se donna lui-même, était jeune lorsque son père
décéda et ce fut sa mère Shaqilat II (ou Šagīlat ou Shaqilath) qui assura la régence de 70 à 76.
Son épitropos (ou Tuteur), semble avoir été son oncle maternel ‘Inayshu. Il
confirma le transfert de sa capitale pour des raisons économique de Pétra à
Bosra (ou Bostra). Après sa mort, le 21 Mars 106, l’Empereur Romain Trajan (98-117) donna
l’ordre au Gouverneur de Syrie, Aulus Cornelius Palma Frontonianus de prendre possession de la région. Il fut le dernier Roi de l’Empire Nabatéen.
Rabbel II eut deux épouses : Gamilat (ou Gamilath ou Gāmilat) qui était également sa sœur, qui lui donna un fils, Abdath (ou ‘Abdath,
Sources incertaines) ; Hagru (ou Hāgiru), son autre sœur, qui lui donna deux fils : Arétas (ou Harthah ou Haritha ou Harétat) et Petsâël et une
fille Huldah. Arétas servit de guide aux légionnaires de la VIe légion Ferrata et il les égara dans les sables.
Selon certains spécialistes Rabel II aurait eu un successeur, Malichos IV, le royaume de Nabata étant officiellement province Romaine à cette
époque ce Malichos IV (S’il a vraiment existé) n’aurait eu que des pouvoirs de Gouverneur tout au plus.
Rabbel II fut inhumé par ses fils, dans l’un des tombeaux qu’il avait fait creuser à
Pétra, peut-être le tombeau dit “corinthien”, ou plus probablement,
le tombeau voisin dit “à étages”.
Rabbel II et la Reine
mère Shaqilat II |
Confronté pratiquement à aucune résistance, apparemment pas de combat, Cornelius Palma conquit le royaume Nabatéen.
Le 22 Mars 106, Nabata fut intégré à la nouvelle province Romaine d’Arabie (Provencia Arabia), qui s’étendait du Hauran jusqu’à la mer Rouge et
Bosra resta la capitale de la province d’Arabie (provincia Arabia), gouvernée par une hipparchie
(Division de cavalerie) où entreront de nombreux Nabatéens. Cependant la manière exacte de l’annexion reste inconnue.
Selon Christian Augé et Jean-Marie Dentzer, Pétra reçut le titre honorifique de métropole
(ou metropolis) au même moment. De cette époque paraît dater aussi la voie Romaine reliant Pétra à
Jerash (ou Gérase ou Gerasa, en Jordanie).
Trajan poursuit ses campagnes en Arabie et lança une expédition vers le grand Sud, Arabia Felix.
Les archéologues ont retrouvé beaucoup d’inscriptions portant le nom de Rabbel II. Il était, comme ses prédécesseurs, Roi Prêtre
et il servait lui-même en pagne pourpre ses pairs et dignitaires lors de banquets et autres repas sacrés.
Malgré un déclin dû à l’émergence de la route commerciale maritime entre Myoshormus et
Coptos sur le Nil,
Pétra resta un centre commercial cosmopolite. Soumis à la Pax romana, les Nabatéens perdirent
leurs habitudes guerrières et pastorales et devinrent un peuple pacifique voué au commerce et à l’agriculture. À
partir de cette période la culture des Nabatéens se dissipa et disparut. Le royaume aura été un rempart entre Rome et les hordes sauvages du désert.
Un peu plus d’un siècle plus tard, pendant le règne de l’Empereur Alexandre Sévère (222-235), la monnaie Nabatéenne fut abolie.
Au IIIe siècle ap.J.C, les Nabatéens avaient cessé d’écrire dans leur langue. Le Christianisme pénétra en Nabatène vers le IVe siècle. Pendant ce temps,
Palmyre grandit en importance et attira le commerce d’Arabie loin de
Pétra. Il semble, toutefois, que la cité résista en tant que centre religieux.
Rabbel II et la Reine Gamilat |
Elle fit désormais partie de l’Empire Byzantin et l’Empereur Dioclétien (284-305) y encouragea, comme sur
tout son territoire, la diffusion du Christianisme en construisant des églises. En 350, un
Évêque fut nommé à Pétra. Il n’y eut plus de construction de somptueux tombeaux, apparemment
en raison de l’invasion de la région par les Perses
Sassanides. Un violent tremblement de terre frappa la Nabatène le 19 Mai 363, endommageant des monuments et les aqueducs, paralysant le système
de gestion de l’eau indispensable à la ville. Selon Cyrille, Évêque de
Jérusalem, presque la moitié de la ville de
Pétra fut détruite. La cité qui était déjà affaiblie depuis le début de la domination Romaine par la
diminution de ses activités commerciales, ne fut pas reconstruite et se vida lentement de ses habitants. Les nouveaux envahisseurs arabes, trouvèrent les
derniers Nabatéens transformés en paysans (ou fellahun). Leurs terres furent réparties entre les nouveaux Byzantin vassaux des arabes Ghassanides et les
arabes Himyarites.
|