XXXe  DYNASTIE
 
380   à  342

 
Sebennytique  ( Sebennytos )
 

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   La Trentième Dynastie issue de Sebennytos balaya la XIXe dynastie de Mendès, lorsque Nectanébo I, un Général, profita des troubles causés par des révoltes qui secouaient le pays, dont il était peut-être un des instigateurs. Il renversa, et probablement tua Néphéritès II et fonda la dynastie. Seulement trois Pharaons vont écrire l’histoire de celle-ci. Ils réussirent, malgré les crises de palais, à maintenir le pays prospère, bien que Nectanébo I augmenta fortement les impôts du peuple pour financer ses campagnes en Syrie. Les Rois dotèrent aussi l’Égypte de splendides monuments et la rendirent un temps assez indépendante face à l’énorme Empire Perse. Dans les temples, les souverains effectuèrent un immense programme d’enjolivement architectural, y compris clôtures, murs et pylônes (Premier pylône du temple de Karnak). Le temple d’Onouris-Shou (ou Anhour-Shou), à Sebennytos, fut à l’époque embelli largement par le Pharaon Nectanébo II. La XXXe dynastie fut la dernière dynastie indigène de l’épopée Pharaonique, après Nectanébo II le pays retomba sous la domination étrangère de la deuxième période Perse Achéménide. Le Roi Perse Artaxerxès III Okhos écrasa Nectanébo II en 342 et refit, non sans difficulté, de l’Égypte une satrapie.

 

   Liste des Rois de la XXXe dynastie :
Généalogie
de la Dynastie
Nectanébo I
Djedhor  ou  Tachos  ou  Téos
Nectanébo II
380-362
362-360
360-342

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la dynastie voir les ouvrages de :
 
Jürgen Von Beckerath : 
Chronologic des pharaonischen Ägypten : Die zeitbestimmung der ägyptischen geschichte von der Vorzeit bis 332 v. Chr., Münchener Universitäts schriften, MÄS 46, Philipp von Zabern, Mainz, Janvier 1997.
Edda Bresciani :
Il possible nome del figlio maggiore di Nectabebo II, JNES 16-17, Ancient Near Eastern Society, New York, 1985.
Herman De Meulenaere :
La famille royale des Nectanebo, Akademieverlag, Berlin, 1963.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et 15 Février 2010.
Åke Engsheden :
La parenté des Nectanébo, pp : 62-70, Chronique d’Egypte 81, N°161-162, Brepols Publishers NV Journals, 2010.
Christina Girod :
Artaxerxes III of the Achaemenid dynasty was the king of Persia during 359/358–338 BCE, World History: Ancient and Medieval Eras, 2010.
Hans Wolfgang Helck :
Geschichte des Alten Ägypten, E.J. Brill, Leiden 1968 et 1981.
Werner Huss :
Ägypten dans hellenistischer Zeit. V 332-30. Chr, CH Beck, Munich, 2001.
Friedrich Karl Kienitz :
Die politische Geschichte Ägyptens vom 7. bis zum 4. Jahrhundert vor der Zeitwende, Akademie, Berlin, 1953.
Klaus Peter Kuhlmann :
Ptolemais – Queen of Nectanebo I – Notes on the Inscription of an Unknown Princess of the XXXth Dynasty, pp : 267, MDAIK 37, Le Caire, Janvier 1981.
Alan B.Lloyd :
The late period (664–332 BC), The Oxford history of ancient Egypt, Oxford University Press, Oxford, 2002.
Leo Mildenberg :
Artaxerxes III Ochus (358-338 B.C.): A Note on the Maligned King, pp : 201-227, Zeitschrift des Deutschen Palästina-Vereins 115, 1999.
Karol Mysliwiec :
Der kopf einer statue Nektanebos I. aus Hermopolis Magna, pp : 263–268, MDAIK 47, Le Caire, 1991.
Thomas Holm-Rasmussen :
Nektanebos II and temple M at Karnak (North), pp : 37-42, GM 26, Göttingen, 1977.
John D.Ray :
Egypt : Dependence and independence (425-343 B.C.), pp : 79-95, Achaemenid History 1, Leiden, 1987.
Mahmud Abdel Raziq :
Eine stele Nektanebos I, pp : 111–115, MDAIK 34, Le Caire, 1978.
Thomas Schneider :
Lexikon der Pharaonen, Artemis, Zuürich, 1994 – Avec Arne Eggebrecht, Deutscher Taschenbuch, München, 1996 – Artemis & Winkler, Düsseldorf, 1997 – Albatros, Düsseldorf, 2002.
Zbigniew Szafránski :
A new inscription of Nektanebo II from Ashmunein, pp : 65-66, GM 112, Göttingen, 1989.

 

 

   Nectanébo I  ou  Nektanebos  ou  Nakhtnebef  ou  Nekhetnebef

               DATES  de  RÈGNE
              380-362
P.A.Clayton, A.Eggebrecht, A.M.Dodson,
N.Grimal, J.Kinnaer, J.von Beckerath
380-363  S.Quirke
380-361  D.Sitek
380/79-361/60  D.Arnold
379-360  T.Schneider
378-360  P.Vernus, J.Yoyotte

 

  • Hr TmA-a
  • nbti smnx-tAwi
  • bik nbw iri-mr(w)t-nTrw
  • xpr-kA-ra
  • nxt-nb.f
     
    Nectanebês   (Manéthon)
   TITULATURE
Nom d’Horus Horus Tjemaâ
(Horus avec un bras fort)
Hr TmA-a
Nom de Nebty Nebty Semenekhtaoui
(Nebty, celui qui rend efficientes les Deux Terres)
nbti smnx-tAwi
Nom d’Horus d’or Bik Nebou Irimerertnetjerou
(L’Horus d’or fait ce que les Dieux aiment)
bik nbw iri-mr(w)t-nTrw
Nom de Roi Khéperkarê
(Le ka de Rê se manifeste) ou
(Le Ka de Rê est durable)

xpr-kA-ra
Noms de naissance Nekhetnebef  ou  Nectanébo
(La force de son maître)
nxt-nb.f

 

   Manéthon l’appelle Nectanebês (Africanus, Eusebius) et lui compte 18 ans de règne (Africanus) ou 10 ans (Eusebius de Cesarea). Nectanébo est son nom en Grec, transcription du nom Égyptien Nekhetnebef. Il fut Général et le fils de Djedhor, un dynaste de Sebennytos, ville sur la branche centrale du Delta. Selon certains spécialistes il pourrait être lié à la famille de son prédécesseur, Néphéritès II. Il accéda à la royauté, en Novembre 380, après avoir renversé, et probablement tué ce dernier. Il fit de Sebennytos sa capitale et résidence royale et il reprit les campagnes militaires au Proche-Orient en attaquant la Syrie. Pour financer ses campagnes il augmenta fortement les impôts du peuple ce qui allait générer des troubles dans le pays. Il passa un traité avec Athènes, puis Sparte et les mercenaires du chef de clan Grecs, Chabrias, mais ceux-ci ne lui furent d’aucune aide contre les Perses, car il furent rappelés à Athènes.


 

Nectanébo – Musée du Louvre

 
    En 374/373, le Roi Perse Artaxerxés II Mnémon (404-359), après avoir réussi à forcer Athènes à retirer son soutien aux Égyptiens, rassembla à Acre dans le Sud de la Phénicie une armée de 200.000 soldats dans le but d’attaquer Nectanébo I. Menée par le Satrape Pharnabaze elle fut renforcée au printemps 373 par les soldats du Général Grec, Iphicrate (Stratège et homme politique Athénien, v.420-352). Les Perses avancèrent par mer en direction de l’Égypte sans incident, ce qui suggère que Nectanébo I ne possédait pas une marine qui pouvait les attaquer. Puis pendant cinq jours, en Mars, à travers le désert entre Gaza et Péluse. Cependant, Péluse, située sur la branche la plus orientale du Nil, était fortement fortifiée et fut âprement défendue et les Perses ne furent pas en mesure de capturer la forteresse Égyptienne.
 

Sphinx au nom de Nectanébo I –
Musée du Louvre

   Ils furent également surpris par l’inondation du Nil qui les empêcha de continuer leur marche. Ils décidèrent alors de contourner la ville et utilisèrent une autre branche du Nil pour entrer dans le pays. Ils commencèrent à marcher sur Memphis, mais à ce moment, Iphicrate et Pharnabaze furent en désaccord quant à la stratégie à adopter et ils hésitèrent à attaquer la ville.
 
   Nectanebo I put envoyer des renforts à Memphis, et en Juillet, ses ennemis furent forcés de battre en retraite. Pharnabaze avait sous-estimé la puissance Égyptienne et la logistique de la campagne. Cette “victoire” assura à Nectanébo I et au pays vingt-cinq ans de paix.
 

 

    Nectanébo I édicta de nouvelles lois par l’intermédiaire de décrets qui furent inscrits sur des stèles en granit, placées dans toutes les grandes cités du pays. Un nouvel exemplaire de ces stèles monumentales a été mis au jour récemment au large d’Aboukir non loin d’Alexandrie. Par un de ces décrets, afin de s’assurer le soutien politique des Prêtres, il attribua au temple de Neith à Saïs un dixième de la dîme que collectait le comptoir Grec de Naucratis. Ce décret de Naucratis en fixait les taxes que chaque marchand étranger qui empruntait la branche Canopique du Nil, devait verser à la ville, ainsi que celles sur les produits fabriqués dans Naucratis.
 
   Assujettie à ce nouvel impôt la cité versera des sommes considérables au trésor pharaonique et à celui des Prêtres de Saïs. La Stèle de Naucratis, découverte en 1899 dans la cité même, nous confirme comment cet argent fut récolté et affecté au temple de Neith. À partir de 365 le Roi associa son fils Djedhor (ou Tachos ou Téos) au pouvoir en qualité de Régent et ils gouverneront ensemble jusqu’à sa mort en 362.
 


 

Nectanebo I tenant une table
d’offrandes – Museo Arqueológico
Nacional – Madrid

   Nectanébo I eut une très grande activité architecturale, on lui doit : Le début des travaux de l’Iseum (Temple dédié à Isis) de Behbeit el-Hagara dans le Delta ; Une partie du temple de Philae ; Un temple consacré au Dieu Amon à Hibis dans l’oasis de Kharga (ou Khargeh) ; et il développa le premier pylône du temple de Karnak. Il construisit aussi à : Abydos, où fut retrouvé un naos fragmentaire actuellement exposé dans les collections du musée Égyptien du Caire ; À Bubastis ; À Héliopolis en embellissant le sanctuaire du Dieu .
 
   Des lions couchés à son nom qui sont aujourd’hui à Rome où ils avaient été importés pour le temple d’Isis ; À Dendérah où fut construit le premier Mammisi (Petite chapelle construite près d’un temple majeur qui servait aux représentations des mystères de la naissance divine), dont l’architecture inaugura un type de monument qui connut un développement systématique dans les grands sanctuaires du pays à la période Ptolémaïque (305-30) ; À Louxor où il réaménagea le grand dromos qui précède le temple d’Amon-Min et dont les sphinx portent tous sa titulature ; enfin à Saïs. Il entreprit aussi la restauration, l’agrandissement et la construction de murs d’enceinte, aux portes monumentales, autour de nombreux temples dans tout le pays.
 
   Nectanébo I eut deux ou trois épouses.
 
• Ouedjashou (ou Udjasju ou Udjaschu) dont un fragment d’oushebti lui donne le titre de Mère du Roi (mwt-nswt). Certains spécialistes pensent que ce nom de Reine est plus sûrement à attribuer à l’épouse de Tchahapimou (ou Djahépimou), le fils du Pharaon Djedhor (ou Tachos ou Téos). Pour d’autres elle fut la mère de Djedhor qui succéda à Nectanébo I.
 
• Ptolémaïs, dont l’union avec le Nectanébo I est contestée entre les égyptologues. Pour Klaus Peter Kuhlmann elle fut la fille du Général Athénien Chabrias (Mort en 357). Pour certains spécialistes elle lui donna deux enfants. Ces filiations ne sont pas prouvées avec certitude :

Djedhor (ou Tachos ou Téos) qui succéda à son père de 362 à 360.
Tchahapimou (ou Djahépimou) qui fut le père de Nectanébo II.

 
• Khedebneith (ou Khedeb-Neith-Irbinet) qui lui est attribuée aussi quelques fois. Il n’y a pas d’enfant connu de cette union.

 

 

   Djedhor  ou  Djedher  ou  Tachos  ou  Teôs

          DATES  de  RÈGNE
           362-360
P.A.Clayton, A.M.Dodson, N.Grimal, J.Kinnaer, S.Quirke
364/62-360  J.von Beckerath
364-359  D.Sitek
361-359  P.Vernus, J.Yoyotte
361/60-359/58  D.Arnold

  • Hr xai-m-mAat ~~Smn-t3wj , xai-m-wst~~Smn-t3wj
  • nbti mri-mAat sAx-prw-nTrw
  • bik nbw~~xwi-bAqt~~waf-xAswt
  • iri-mAat-n-ra
  • Dd-Hr~~stp.n-ini-Hrt (inHr)
     
    Teôs   (Manéthon)

   TITULATURE
Nom d’Horus Horus Khâimmaât Sekhemtaoui
(Horus qui apparaît auprès de Maât, Qui unit les Deux Terres)
Hr xai-m-mAat Smn-t3wj
Nom de Nebty Nebty Mérimaât Sahperounetjerou
(Nebty aimé de Maât transfiguré par l’arbre des Dieux)
nbti mri-mAat sAx-prw-nTrw
Nom d’Horus d’or Bik Nebou Khouibaqet Ouâfkhasout
(Le Faucon d’or, Le Roi qui conquiert les pays étrangers)
bik nbw xwi-bAqt waf-xAswt
Nom de Roi Irmaâtenrê
(Celui qui fait la justice de Rê) ou (Maât agit en faveur de Rê)
iri-mAat-n-ra
Noms de
naissance
Djedhor Setepeniniheret (inhour)  ou  Tachos
(Horus dit [Il vivra], Élu d’Onouris)
Dd-Hr stp.n-ini-Hrt (inHr)


   

Dessus du sarcophage de Djedhor
– Musée du Louvre

 
   Manéthon l’appelle Teôs et lui compte 2 ans de règne (Africanus, Eusebius). Il fut le fils de Nectanébo I et peut-être de la Reine Ptolémaïs, son père l’avait associé au pouvoir dès 365 en qualité de Régent. Il continua la politique d’imposition adoptée par celui-ci et la guerre contre l’Empire Perse fut sa principale préoccupation, mais elle eut des incidences financières énormes. Conseillé par l’Athénien Chabrias (Mort en 357), le Roi, pour le paiement de la solde des mercenaires Grecs, réquisitionna tout le métal précieux du pays et extorqua presque tous les revenus des temples.
 
   C’est de son règne que datent les plus anciennes pièces de monnaies Égyptiennes conservées à ce jour, c’est pour cette raison qu’il est présenté comme le premier Pharaon à faire frapper une monnaie, mais il en existait déjà sous la dynastie précédente. Au printemps 360, il lança 90.000 hommes dans une campagne en Syrie contre les Perses, par voie de terre et de mer le long de la côte, vers la Phénicie, mais il fut arrêté par une révolte qui toucha même son armée.
 


 

Monnaie de Djedhor

   Cette révolte fut menée par son frère Tchahapimou (ou Djahépimou) et le Roi de Sparte, Agésilas II (398-360), avec l’appui et à l’instigation du clergé de Saïs, qui était trop touché par les mesures d’impositions de Djedhor, qui mirent a profit le mécontentement général contre lui.
 
   Tchahapimou assumait la régence en l’absence du Roi. Djedhor vit ses propres Généraux en désaccord avec lui et il fut obligé de s’enfuir aidé par Artaxerxés II Mnémon (404-359), l’ennemi d’autrefois. Il se réfugia d’abord à Athènes, puis à Sidon, puis en Perse où il mourut. Tchahapimou et Agésilas II donnèrent le pouvoir à Nectanébo II, le fils de Tchahapimou.
 
   Il faut toutefois préciser que tous les spécialistes ne sont pas d’accord sur les faits de la fin du règne de Djedhor, en effet comme il existe différentes versions de ce qui s’est passé, données par les historiens de l’antiquité, les processus réels restent flous. Les principales sources sur ce Roi sont Xénophon (Philosophe, historien et maître de guerre Grec, v.430-v355), Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste Grec, 46-125 ap.J.C), Diodore de Sicile (Historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30 av.J.C) et Cornélius Népos (Écrivain Latin, 100-29 ou 25).
 
   On trouve des traces de construction et des témoignages de son existence sur plusieurs bâtiments : Une chapelle sur le mur Nord du temple de Khonsou à Karnak ; Une inscription sur la restauration de ce même temple ; Une inscription dans les carrières de Toura ; Sur des fragments d’enregistrement trouvés à Tanis ; Sur des fragments de bas-reliefs à Pi-Ramsès (ou Qantir) et Athribis ; Sur un fragment de Naos, un pot trouvé à Memphis et des pièces de monnaie.
 
  Joyce Anne Tyldesley avance qu’une fille de Djedhor du nom de Khedebneith II (ou Khedeb-Neith-Irbinet) fut l’épouse de Nectanébo II.

 

 

   Nectanébo II  ou  Nakhethoremhebyt  ou  Nechethorenhebit                  DATES  de  RÈGNE
                360-342
A.Eggebrecht, A.M.Dodson, J.von Beckerath
360-343  P.A.Clayton, N.Grimal, J.Kinnaer,
S.Quirke
359/58-342/41  D.Arnold
359-342  D.Sitek
359-341  P.Vernus, J.Yoyotte, T.Schneider
  • Hr mri-tAwi
  • nbti shrw-ib-nTrw
  • bik nbw smn-hpw
  • snDm-ib-ra stp.n-inHr
  • nxt-Hr-(n)-Hbyt~~mri-HtHr~~mri-inHr
     
    Nectanebus   (Manéthon)
   TITULATURE
Nom d’Horus Horus Méritaoui
(Horus l’aimé des Deux Terres)
Hr mri-tAwi
Nom de Nebty Nebty Seherouibnetjerou
(Nebty, Celui qui réjouit le cœur des Dieux)
nbti shrw-ib-nTrw
Nom d’Horus d’or Bik Nebou Semenhepou
(Le Faucon d’or, Celui qui établit les lois)
bik nbw smn-hpw
Nom de Roi Sénedjemibrê Setepeninhour
(Agréable au cœur de Rê, Élu d’Onouris)
snDm-ib-ra stp.n-inHr
Noms de
naissance

Nakhethoremhebyt Mérihathor Mériinhour
ou  Nectanébo

(L’Horus de Hébyt est fort, Aimé d’Hathor, Aimé d’Onouris)
nxt-Hr-(n)-Hbyt~~mri-HtHr~~mri-inHr

 

   Manéthon l’appelle Nectanebus (Africanus) et lui compte 18 ans de règne (Africanus) ou 8 ans (Eusebius de Cesarea). Nectanébo est son nom en Grec. Selon la grande majorité des spécialistes il fut le fils de Tchahapimou, pour sa mère les avis sont partagés, certains pensent qu’il pourrait s’agir de Ouedjashou (ou Udjasju ou Udjaschu). Il s’empara du pouvoir grâce à son père et l’aide de l’armée du Roi de Sparte, Agésilas II (398-360). En 351, le Roi Perse, Artaxerxès III Okhos (358-338) porta ses attaques vers l’Égypte de Nectanébo, au même moment, une rébellion éclata en Asie Mineure, soutenu par Thèbes, qui menaçait de devenir grave. Artaxerxès III marcha sur l’Égypte et engagea Nectanébo II. Après une année de lutte contre le Pharaon, une épidémie de peste se déclara dans son armée. Il fut contraint de se retirer et de retarder son entreprise Égyptienne. Cet échec du Roi Perse, donna des idées de rébellions à certains peuples qu’ils soumettaient, ce qui entraina une révolte de Chypre et de la Phénicie qui déclarèrent leur indépendance. L’Égypte à ce moment rata l’occasion de se montrer en chef de fil des révoltés. Après des premières victoires des rebelles Artaxerxès III décida de commander en personne la contre-attaque.

 
     Il leva une immense armée et les écrasa. Suite à cet épisode le Roi Perse reprit son désir d’invasion de l’Égypte. En 343/342, lors d’une nouvelle campagne, il aligna plus de 330.000 hommes. 14.000 Grecs furent fournis par les cités Grecques d’Asie Mineure, dont 4.000 commandés par Mentor de Rhodes (3.000 envoyé par Argos et 1.000 par Thèbes), qui depuis 346/345 après la chute de Sidon combattait pour Artaxerxès III et 80 trirèmes. Diodore de Sicile (Historien et chroniqueur Grec v.90-v.30 av.J.C) date de l’attaque de l’Égypte, à la fois dans la 18e Année du règne d’Artaxerxès III et de Nectanébo II, en Décembre 342.
 
   Le Roi attaqua sur trois fronts et plaça à la tête de chacun un Perse et un Grec. Les commandants Grecs étaient Lacratès (ou Lakrates) de Thèbes, Mentor de Rhodes, et Nicostratès (ou Nicostrate) d’Argos et les Perses étaient Rhosacès (ou Rhosakes), Aristazanes et Bagoas, le chef des eunuques. Le Pharaon Nectanébo II obtient de l’aide de Chypre et de la Phénicie et fit face avec une armée, qui selon Diodore de Sicile, fut de 100.000 hommes, dont 20.000 étaient des mercenaires Grecs et 20.000 des Libyens. Il occupa différentes branches du Nil avec des navires.


 

Tête de statue de Nectanébo II
Musée des beaux arts – Lyon

 
    Le caractère du pays traversé par de nombreux canaux et beaucoup de villes fortifiées lui permirent un premier succès où il réussit à repousser les armées Perses. Artaxerxès III ne s’avoua pas vaincu et ses nouvelles offensives allaient avoir raison des Égyptiens et de leurs alliées. Il prit Péluse, qui protégeait l’entrée du Delta, puis la ville de Bubastis. Nectanébo II fut obligé de fuir à Memphis, pensant être protégé par des garnisons qu’il laissait dans des villages.
 
   Il s’agissait de troupes mixtes, en partie Grecques et en partie Égyptiennes, entre lesquelles les jalousies et les suspicions furent facilement exploitées par les dirigeants Perses. Ces derniers s’avancèrent rapidement sur Memphis qui tomba et Nectanébo II dut à l’été 342 fuir le pays vers la Nubie où il demanda asile au Roi de Napata, Nastesen. Les Perses finirent alors tranquillement l’invasion et l’Égypte redevint une satrapie.
 
   Cependant à la lumière d’un document trouvé à Edfou, Nectanébo II aurait réussi à maintenir l’indépendance du Sud du Pays durant deux années supplémentaires. La fuite du Pharaon marqua la fin de la dernière dynastie indigène, en 342, Artaxerxès III se proclama Pharaon et commença un règne de terreur. Onze ans d’oppression suivirent, beaucoup de documents qui nous sont parvenus indiquent que les violations des temples et les massacres étaient communs. La religion fut persécutée et les livres sacrés furent volés. La Perse acquit une quantité importante de richesse grâce à ces pillages. Avant de retourner dans son pays, Artaxerxès III nomma Pherendarès comme Satrape de l’Égypte. Nectanébo II ne fut peut-être pas le dernier souverain indigène, en effet un certain Khababach s’insurgea en Haute-Égypte contre la domination Perse, s’autoproclamant Roi d’Égypte de 337 à 335 (ou 338-336).

Darique d’or de Nectanébo II

 
   L’activité de bâtisseur de Nectanébo II fut relativement importante, on lui attribue des constructions à : Assouan ; Une extension au temple de Bastet à Bubastis ; Un petit temple à Armant ; Coptos ; Les travaux de construction du temple d’Edfou ; Le temple de Khnoum à Éléphantine ; Héliopolis où on a trouvé des statues d’Horus qui protège le Roi entre ses pattes, actuellement exposées au Metropolitan Museum ; Le temple d’Amon à Sekhtam ; Sebennytos ou le temple d’Onouris-Shou (ou Anhour-Shou) fut à l’époque embelli largement par le Pharaon ; Un Iseum à Behbeit el-Hagar. On trouve aussi des édifices à : Héracléopolis ; Des obélisques dans le temple à Hibis dans l’oasis de Kharga ; Un pylône à Philae ; Des fragments d’une statue, des inscriptions et un naos pour le Dieu Herishef à Hermopolis Magma ; Memphis ; Karnak ; Saqqarah, au Serapeum, où il construisit un sanctuaire dédié à Isis ; Un agrandissement du temple d’Amon à Tanis.
 
   Le sarcophage en granit de Nectanébo II fut retrouvé à Alexandrie. Il ne fut probablement pas enterré dedans. Ce fut au cours de la campagne d’Égypte de Napoléon que fut découvert le sarcophage vide de Nectanebo II, les Français voulurent l’expédier à Paris, mais les Anglais interceptèrent le transport en 1801. De ce fait, aujourd’hui, le sarcophage se trouve exposé au British Museum.
 
   On ne connait pas le nom de l’épouse de Nectanébo II, mais on sait qu’il eut une fille qui épousa Ptolémée I (305-282). Joyce Anne Tyldesley lui attribue une épouse du nom de Khedebneith II (ou Khedeb-Neith-Irbinet) qui serait une fille de Djedhor (ou Tachos).

 

 
 
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