Maquette du port et du marché de Milet
par H. et K. Schleif Stephanowitz – 1968 – Pergamon Museum de Berlin
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Noms, localisation et origine
Milet
(ou Palatia au Moyen-Âge, en
Grec :
Μίλητος Milêtos, en Latin : Miletus,
en Ionien : Μίλητος Milet, en
Dorien : Μίλατος Milatos,
en Eolien : Μίλλατος Millatos, en
Hittite : Millawanda ou Milawata, en
Carien : Anactoria), fut une des plus anciennes cités
d’Ionie sur la côte Ouest de l’Anatolie.
Elle était située près d’Akköy, à l’embouchure du Méandre, sur la rive Sud du golfe Latmique, qui est aujourd’hui comblé par
des alluvions. La ville était composée de deux parties, une sur le continent, l’autre dans une presqu’île, les deux reliées
par un isthme que fermaient de hauts murs d’enceinte. Depuis sa création elle aurait eu plusieurs noms, elle se serait appelée
successivement : Lelegis, Pityusa, Anachoria, mais selon un mythe
Grec,
Milet (fils d’Apollon) était venu s’y installer avec une colonie de Crétois et la ville aurait gardé son nom.
Les spécialistes pensent que cette cité est sûrement celle appelée Millawanda ou Milawata dans les textes
Hittites.
Milet était renommée pour ses confections et son industrie de la laine. La laine de
Milet était considérée comme la meilleure du monde antique et les Milésiens en exportaient jusqu’en
Égypte, Rome etc… La cité exportait
tous ses produits grâce à quatre ports, protégés par un groupe d’îles, dont la principale était Ladé.
L’histoire…….
D’après
la tradition, rapportée par
Pausanias (Géographe
Grec,
v.115-v.180), l’origine et la création de la cité sont attribuées à des colons
Grecs emmenés par Néléus,
un des nombreux fils du 17e et dernier Roi
d’Athènes, Codros (ou Kodros). Les
Ioniens auraient tués les hommes de Milet et auraient épousés leurs femmes.
Les premières données archéologiques dont nous disposons indiquent que Milet et les îles en face, furent habitées dès le
néolithique, vers 3500-3000 av.J.C. Du pollen trouvé dans des échantillons du lac Bafa, dans la région intérieure de Milet
suggère qu’une petite forêt culminait la vallée du Méandre. Les îles au large de la cité avaient peut-être une importance
stratégique à l’embouchure du fleuve et contrôlaient une route intérieure protégée par des escarpements. L’histoire de Milet
commence véritablement à la fin de l’Âge du Bronze avec des traces de
l’existence de la cité dans des documents de l’Empire
Hittites.
Vue du théâtre et du site
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L’archéologie préhistorique du début de l’Âge du Bronze et du Moyen Bronze dresse le portrait d’une ville
fortement influencée par la société et les événements de la mer Égée, plutôt que par ceux de l’intérieur. À partir de vers
1900 av.J.C, nous savons, par des artefacts retrouvés appartenant à la civilisation
Minoenne,
que Milet exerçait avec cette dernière une activité commerciale. Il semble même
que cette civilisation eut une forte influence sur la cité. Cette réalité
archéologique tend à confirmer un afflux de population provenant de
Crète, mais pas nécessairement comme
le prétendit Strabon (Géographe
Grec,
v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C) une création de la cité par cette dernière. Éphore de
Cymé (ou Éphore de Cumes, historien
Grec, IVe Siècle av.J.C)
dit que Milet fut fondée et fortifiée au-dessus de la mer par les
Crétois menés par Sarpédon, le lieu étant
autrefois possession des Lélèges.
Les fouilles archéologiques ont révélé la présence sur le site d’une ville
Mycénienne datant du
XIVe siècle. Milet est mentionnée pour la première fois dans les annales du souverain
Hittites,
Moursil II
(ou Mursil ou Mursili, 1321-1295) sous le nom de Millawanda. En 1320 av.J.C, Millawanda soutint la rébellion
contre ce dernier, du Roi d’Arzawa
Uhha-Ziti (ou Uhhazidi ou Utta-Ziti) avec l’aide du royaume
d’Ahhiyawa.
Moursil II ordonna à ses Généraux
Mala-Ziti et Gulla un raid sur Millawanda. Ils prirent la ville et en brûlèrent une partie.
La cité fut alors fortifiée une nouvelle fois sur un plan propre aux constructions
Hittites.
Millawanda est mentionnée de nouveau dans la lettre Tawagalawa, lettre qui a été écrite par l’Empereur
Hittite,
Hattousili III (1264-1234)
à un Roi d’Ahhiyawa autour de
1250 av.J.C. Cette lettre, dont seule la troisième tablette a été conservée, porte sur les activités d’un aventurier,
Piyama-Radu, contre les Hittites et
demande son extradition. La lettre est ainsi nommée parce qu’elle mentionne un frère du Roi
d’Ahhiyawa, nommé Tawagalawa,
un nom qui a été mis en corrélation plus tard avec le nom
Grec : Etewoklewes, Etéocle,
d’où sa réputation.
Autre vue du théâtre
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La lettre Tawagalawa
note que le Gouverneur d’Atpa, ville qui était sous la juridiction
d’Ahhiyawa,
et que la ville d’Atriya furent sous le contrôle des Milésiens. Une autre lettre mentionne que l’aventurier Piyama-Radu a
humilié Manapa-Tarhunta d’Atpa et qu’un Empereur
Hittite l’a chassé à Millawanda.
Une autre lettre encore, appelée "Milawata", mentionne une expédition par l’Empereur
Hittite et un vassal, probablement
Kupanta-Kurunta de Mira contre Millawanda et note que la cité et Atriya sont désormais sous contrôle
Hittite. Lors de
la période de l’effondrement de l’Anatolie et des
Hittites du en grande partie à l’invasion des
Peuples de la mer,
Milet fut de nouveau incendiée.
Au cours de son histoire, la cité fut dirigée par tous les types de gouvernements et régimes politiques :
La monarchie, l’oligarchie, l’aristocratie et la tyrannie. Au VIIIe siècle, comme beaucoup de cité
Grecques d’Asie Mineure,
la ville est attaquée par les
Cimmériens, qu’elle réussira à repousser. Elle se retrouve ensuite impliquée dans la guerre entre les deux
anciennes cités-États Grecques
Chalcis et
Érétrie, vers 710 à 650 av.J.C pour la possession des plaines fertile de l’île
d’Eubée.
Au cours des VIIe et VIe siècles, Milet connut son apogée et fonda de nombreuses
colonies (Environ 80) sur la Mer Noire
(ou Pont-Euxin) et jusqu’en mer d’Azov, dont : Abydos,
Cyzique,
Kios, Byzance,
Sinope,
Trapézonte,
Olbia,
Odessos
(ou Varna) (Voir carte de la Mer Noire).
Par la suite on retrouve la ville faisant partie d’une confédération
Ionienne regroupant douze cités :
Chios (ou Chio ou Kios),
Clazomènes,
Colophon,
Éphèse,
Érythrée,
Lébédos,
Myonte,
Phocée,
Priène,
Samos et
Téos.
Smyrne (ou Izmir) fut ensuite rattachée à la confédération et
Halicarnasse
les rejoignit après avoir été chassée pour impiété de la sienne.
Milet devint au sein de la confédération Ionienne une
importante puissance maritime et la première puissance commerciale du monde antique après Carthage et
Tyr.
Stoa Ionique sur la voie sacrée
Photo avant retouche :
Wikipédia
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La cité connut un grand
essor à la fin du VIIe / début du VIe siècle av.J.C sous la tyrannie de Thrasybule
(En Grec :
Θρασύβουλος ο Μιλήσιος
Thrasýboulos de Milêtos, en Latin : Trasibulus). Ce fut l’époque des premiers ateliers monétaires et où la ville vit
naître des philosophes et mathématiciens comme : Thalès (v.625-547), Anaximandre (Philosophe, 610-546) qui fut le premier à
mesurer le temps avec un gnomon (Ancêtre du cadran solaire) et à soutenir que la terre était un cylindre et aussi Anaximène
(v.585-v.525) etc… Thrasybule fut un allié de
Périandre (627-587),
le Tyran de
Corinthe.
La richesse et le faste de la cité attirèrent les convoitises de son plus puissant voisin, la
Lydie.
Toutefois, au début il semble que Milet fut alliée aux
Lydiens. En effet d’après Strabon
(Géographe Grec,
v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C), lors de la campagne de son Roi
Gygès (687-652 ou 685-644), qui
s’empara de la côte Carienne,
du Nord et du Sud de la Troade et de la Mysie, il aurait été aidé par les Milésiens qui établirent la colonie
d’Abydos sur l’Hellespont.
Cependant, le Lydien
aurait changé ensuite de politique, puisque grâce à la supériorité de sa cavalerie,
Gygès assiégea Milet
et Smyrne, mais sans succès. Par contre,
selon Hérodote (historien
Grec, 484-v.425), il prit Magnésie et
Colophon.
Le Roi de Lydie suivant, Sadyatte
(ou Sadyattès, 615-610 ou 637-618), écrasa par deux fois l’infanterie
Milésienne dans les basses plaines du Méandre
mais il ne put prendre la cité. Un de ses successeurs
Alyatte II (618-562 ou 610-561)
tenta lui aussi de soumettre Milet, mais sans jamais vraiment y parvenir.
La fin de la longue guerre se solda sous
le Roi de Lydie suivant,
Crésus (561-547) qui préféra signer un traité
de paix avec la cité. Lorsque Crésus fut défait par
le Roi Perse,
Cyrus II (559-529),
les riches cités d’Ionie passèrent sous la domination des
Achéménides. Mais là encore Milet
ne fut pas soumise totalement et, en 546, le Roi
Perse Achéménide signa lui aussi
un traité plutôt que de tenter de soumettre la cité par la force. Après la mort de Thrasybule, la ville
souffrit de violents conflits internes, finalement arrêtés par des arbitres de Paros (Île
Grecque de la mer
Égée, à l’Ouest de Naxos dans l’archipel des Cyclades) qui remirent le pouvoir aux mains des propriétaires terriens.
Puis deux Tyrans suivirent après Thrasybule, Thoas
(En Grec :
Θόας) et Damasanor (En
Grec :
Damasanor), dont on ignore s’ils avaient un lien de parenté. On ne connait pas non plus
avec précision leurs dates de règne. Lors de ceux-ci on sait toutefois que Milet conserva sa prospérité même sous la domination
Perse.
Autre vue du site
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Le Tyran suivant, Histiée (ou Histiaeus ou Histiaios, en
Grec :
‘Iστιαῖος, en Latin : Histiaeus, 499 à 494)
fut le fils de Lysagoras. Il dut son statut de Tyran au Roi
Perse,
Darius I (522-486).
Selon Hérodote
(Historien Grec,
v.484-v.425) Histiée, avec d’autres Tyrans, participa à l’expédition de
Darius I
contre les Scythes où ils avaient en charge la défense d’un pont sur le Danube. Les Scythes tentèrent de persuader
Histiée et les autres d’abandonner le pont. Une faction, dirigée par Miltiade, Tyran
Athénien de
Chersonèse Taurique (523-489), voulait
suivre les conseils des Scythes, mais Histiée fit valoir qu’ils devaient rester, car ils
tenaient leur pouvoir de
Darius I
et que celui-ci ne manquerait pas de les tuer s’ils trahissaient.
Histiée suggéra de faire semblant de suivre le plan des Scythes et il envoya un ambassadeur les informer
qu’ils étaient d’accord pour trahir Darius I,
pendant que le reste des Tyrans commençait la démolition du pont. Il dit aux Scythes que l’autre rive était
désormais abandonnée des
Perses. Cependant lorsque ceux-ci voulurent traverser le fleuve ils se retrouvèrent bloqués. Histiée arriva
alors avec des navires et écrasa les Scythes. Au cours de cette expédition il commença la construction d’une
colonie à Myrcinus, sur le site de la future Amphipolis, en
Macédoine orientale
(Thrace), sur la rivière Strymon.
Après cette victoire Histiée rentra à
Sardes avec
Darius I et
ce dernier lui demanda ce qu’il voulait en échange de ses loyaux services.
Histiée répondit qu’il aimerait Myrcinus
et des riches domaines situés en Thrace.
Le commandant Perse
Mégabaze (ou Mégabyze) soupçonna alors Histiée de vouloir ces territoires pour des raisons stratégiques, car ils contrôlaient
les routes commerciales en Europe et ils possédaient de nombreuses ressources comme des mines d’argent ou du bois.
Darius I ne pensait pas
qu’Histiée pu être déloyal, mais il lui demanda de revenir à
Suse
comme ami et conseiller.
Histiée fut obligé d’accepter et laissa à sa place à Milet à son neveu et gendre
Aristagoras.
Toutefois l’ex Tyran n’aimait pas la vie à
Suse et il commença à imaginer un plan
pour reprendre son pouvoir à Milet et inciter les villes d’Ionie
à la révolte contre le Grand Roi Perse.
En 499, il imagina une ruse diabolique pour faire passer un message à son neveu. Il fit raser la tête d’un
esclave puis lui inscrit un message dessus. Il attendit que les cheveux repoussent et cachent le message et il envoya
l’esclave à Aristagoras. Le texte était clair, il appartenait à
Aristagoras de lever la révolte des cités
d’Ionie le plus vite possible. Ce dernier, bien qu’il fut
détesté par ses propres sujets, après une expédition à
Naxos qui
s’était soldée par un échec, arriva quand même à suivre les instructions d’Histiée. Avec l’aide des
Athéniens et des
Érétriens ils attaquèrent
et brûlèrent
Sardes.
Les bains de Faustina
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Lorsque
Darius I apprit la révolte,
il envoya, la même année Histiée pour la mater, ce dernier faisant semblant de ne pas avoir connaissance de ses origines.
Darius I fut berné et permit à Histiée de
quitter les lieux. Sur le chemin du retour, le Tyran s’arrêta à
Sardes où le
Satrape de
Lydie, Artapherne (ou Artaphernês), le neveu de
Darius I, lui demanda
également quelle était la cause de la révolte. Histiée de nouveau fit semblant de ne pas avoir d’idée,
mais Artapherne eut vent de toute l’histoire. Histiée fut contraint de fuir à
Chios. Il tenta alors d’impliquer d’autres
Perses de
Sardes dans l’histoire.
Ceux-ci furent par la suite tués par Artapherne.
Cette grande révolte de 499 serait à l’origine
des Guerres Médiques (499-479).
Cependant il faut noter que, selon
Hérodote (Historien
Grec, v.484-v.425),
la rébellion n’est due qu’au seul Tyran Aristagoras. Des nobles
de Naxos,
lorsque qu’Histiée était retenu à Suse,
avaient été chassés de leur île par une révolte. Ils auraient alors sollicité
l’aide d’Aristagoras pour reprendre le pouvoir.
Celui-ci aurait persuadé
Darius I d’intervenir pour reprendre
Naxos, mais l’expédition,
en 499, se serait soldée par une défaite et Aristagoras
se serait brouillé avec l’Amiral Mégabate (ou Megabates) commandant les
Perses.
(Voir l’article :
Le siège de Naxos).
En 498, les hauteurs de la ville
d’Éphèse furent le théâtre d’un
affrontement entre le corps expéditionnaire
Grec mené par
Histiée et celles du
Satrape Artapherne,
qui remporta finalement la victoire. Milet et Éphèse
furent détruites et incendiées et en 494 une grandes partie des populations
d’Ionie fut déportée comme esclave en
Mésopotamie. De nombreux habitants (Marchands,
artisans, poètes, penseurs etc…), émigrèrent, emportant avec eux les raffinements de leur culture.
Histiée essaya de construire une flotte à Chios,
pour tenter de se rétablir comme Tyran de Milet. Mais les Milésiens ne voulaient pas d’un retour à la Tyrannie et
l’exilèrent à Lesbos. Là, il réunit
des navires et, selon Hérodote,
commença à commettre des actes de piraterie en mer Noire et en mer Égée à partir d’une base à Byzance.
Passage sous le théâtre |
Certains spécialistes pensent qu’il est également possible que
Darius I lui est simplement
donné le contrôle du Bosphore au cours de la révolte. Pendant ce temps les
Perses
mirent un terme à la rébellion, à la
bataille de Ladé,
à l’été 494 av.J.C, lorsque les cités
Ioniennes se retrouvèrent opposées à la flotte
Perse de
Darius I et perdirent la bataille.
Lorsque Histiée apprit ce qui s’était passé, il quitta Byzance, attaqua
Chios et
bloqua Thasos, puis il essaya de prendre pied sur le continent pour attaquer les
Perses, mais il fut capturé par le Général
Perse Harpagus. Le
Satrape Artapherne
ne voulut pas le renvoyer à Suse
où il savait que Darius I
lui pardonnerait tout. Alors il exécuta lui-même Histiée en le faisant crucifier et envoya sa tête momifiée à
Darius I.
Celui-ci ne croira jamais qu’Histiée fut un traite et donna une honorable sépulture à sa tête.
Aristagoras (en
Grec :
Αρισταγόρας ο Μιλήσιος
Aristagoras de Milêtos, 494 à ? , sa date de mort est inconnue) fut le fils de Molpagoras et le beau-fils et
neveu d’Histiée. Il prit le contrôle de Milet lorsque son beau-père fut
nommé à Suse comme conseillé de
Darius I. Selon
Hérodote,
l’histoire se déroula ainsi : Lorsque
Naxos se révolta, en 502, les
Seigneurs Perses de l’île
qui avaient été exilés demandèrent de
l’aide à Aristagoras, celui-ci accepta dans l’hypothèse où il serait reconnu après comme dirigeant de l’île. Il s’allia à
Artapherne (ou Artaphernês), le
Satrape de
Lydie et reçut une flotte de 200 navires. Malheureusement
pour l’invasion, Aristagoras se brouilla avec l’Amiral Mégabate (ou Megabates) qui commandait l’armée
Perse, qui informa
Naxos
que la flotte arrivait. L’invasion échoua et l’alliance avec Artapherne s’écroula.
Dans une tentative de se sauver de la colère des
Perses, il commença à planifier une révolte des Milésiens et des autres cités
d’Ionie. Pendant ce temps,
Histiée voulant se défaire de son étreinte à
Suse,
fomenta le même espoir et envoya l’ordre de révolte à Aristagoras, de sorte que
les Perses
le renvoient à Milet avec la mission d’écraser la rébellion et de reprendre son poste de Tyran.
(Voir l’article :
Le siège de Naxos).
En 499, aurait commencé de ces faits la révolte
Ionienne. Aristagoras se rendit en
Grèce
afin de trouver des soutiens supplémentaires pour le soulèvement. À
Sparte, il rencontra le Roi
Cléomène I (ou
Cléomènes, 520-490). Il fit valoir qu’une invasion préventive des
Perses
serait facile si tous étaient alliés, qu’il y avait beaucoup de richesses en cours de route à amasser et que la capitale de
Suse ne se trouvait seulement qu’à trois mois
de marche. Toutefois,
Cléomène I rejeta son offre. Aristagoras se tourna alors vers
Athènes où il rencontra plus de succès,
parce que, selon Hérodote, il était plus facile de
convaincre une assemblée de milliers d’Athéniens
que de convaincre un Roi Spartiate.
Avec l’aide d’Athènes, Aristagoras dirigea
l’attaque sur Sardes, la capitale de la
satrapie
Perse de
Lydie, qu’il prit et brûla.
Autre partie du théâtre
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Cependant les Perses
contre attaquèrent et le
Satrape Artapherne reprit l’avantage. La révolte tourna au désastre et les populations des cités
d’Ionie payèrent lourdement ce soulèvement. Les Milésiens et les cités
impliquées dans cette guerre, furent écrasés à la
bataille de Ladé (Du nom de l’île située face de
Milet). La ville fut assiégée, puis en 494, prise d’assaut et rasée par les
Perses qui déportèrent ses habitants à
Suse. Aristagoras fuit vers la
Thrace où il essaya de prendre le contrôle
à Myrcinus de la colonie qu’Histiée
avait installé sur le fleuve Strymon. Il fut tué par les
Thraces voisins lors d’une attaque de leur village.
En 479, à la suite de la
bataille du
cap Mycale qui mit fin à la
Deuxième Guerre Médique (480-479), Milet, libérée du joug
Perse, fut
reconstruite par ses habitants avec l’aide
d’Athènes,
selon un plan hippodamien (Inventé par Hippodamos). La ville semble être la première cité antique à l’avoir adopté.
Cette liberté fut de courte durée car se fut au tour
d’Athènes, qui avait joué un rôle
prépondérant dans la victoire, de tirer profit de la région avec en 478 la fondation de la
Ligue de Délos,
qui entreprit de constituer un empire maritime assurant l’hégémonie de la cité sur la mer Égée et sa domination
sur le monde Grec.
Milet comme beaucoup de villes
Ioniennes entra dans la
Ligue. En 412, sur l’instigation
d’Alcibiade (450-404),
Milet se révolta avec le reste de l’Ionie, contre
Athènes. L’aventure fut de courte durée,
la région fut ramenée à l’obéissance vers 411/410 par la cité Attique. En 405, le
Sparte
Lysandre entra à
Éphèse et battit la flotte
Athénienne à
la
bataille d’Aigos Potamos. Après sa victoire, toutes les cités restées fidèles à
Athènes avant la bataille
lui firent défection et se soumirent à
Lysandre. Milet en profita pour quitter la
Ligue. En 404 l’hégémonie
Athénienne n’exista plus et la
Ligue de Délos fut dissoute. Les cités d’Ionie
passèrent alors de nouveau sous la tutelle des
Perses.
L’impopularité d’Athènes
était si grande qu’un parti pro-Sparte vit
le jour et prit le pouvoir à Éphèse. Peu de temps après, en 395,
le Roi de Sparte,
Agésilas II (398-360) lança une
campagne en Anatolie contre le
Satrape
Perse de
Lydie et de
Carie,
Tissapherne (v.413-395).
Autre vue des bains de Faustina
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La campagne
d’Agésilas II se solda par la
libération des cités d’Ionie de la tutelle
Achéménide.
Elles subirent dès lors la domination de Sparte,
mais pour peu de temps. Le climat politique était très tendu et en 387/386,
Sparte menacée de tous côtés,
conclut la paix d’Antalcidas
ou paix du Roi avec les Perses
et tous les Grecs.
Elle acceptait la domination des
Achéménides et leur
cédait des cités Grecques
d’Asie Mineure. Après un sursaut de Sparte,
en Juillet 371, à la
bataille de Leuctres la suprématie
Spartiate sur le monde Égéen fut définitivement terminée. L’hégémonie du vainqueur,
Thèbes, qui s’ensuivit, n’eut que peu d’impact
sur le monde Anatolien. Le Roi
d’Halicarnasse
Mausole (377-353),
allié des Perses,
profita de l’occasion et Milet tomba sous son contrôle.
Les Achéménides,
eux, profitant du cahot du monde Grec, reprirent possession de
l’Ionie. Leurs nouvelles dominations, physique et politique,
sur les cités furent similaires à celles qui précédaient les
Guerres Médiques,
en particulier en imposant de très lourds impôts. En 334, le Roi de
Macédoine
Alexandre le Grand (336-323) fit campagne
sur l’Orient. Il entra à son tour en Anatolie et libéra les cités d’Ionie.
Après un siège très dur, il prit et dévasta la ville, qu’il incorpora à son Empire.
La cité passa à cet instant sous la tutelle
Macédonienne.
(Voir
la bataille de Milet).
Après la mort
d’Alexandre en 323, l’Asie Mineure fut
disputée entre les différents Diadoques, mais resta au début en grande partie
Macédonienne. Cependant, en 301,
après la
bataille d’Ipsos, en Phrygie, contre
Antigonos I Monophtalmos (306-301),
Milet tomba sous la domination du Roi de Thrace,
Lysimaque (322-281).
En 284, Lysimaque dut se
heurter à une confédération de cités d’Ionie lorsqu’une partie
de l’Asie Mineure se rebella, suite à l’exécution par le Roi de son propre fils. Son principal rival
qui soutenait les cités fut le Roi
Séleucide,
Séleucos I Nikâtor (305-280).
Portique de l’agora
Photo avant retouche :
Wikipédia
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Celui-ci entra en guerre contre
Lysimaque et en Février 281, à la bataille de Couroupédion (ou
Corupedion ou Curupedion, en Lydie),
Lysimaque
fut vaincu et tué. Ses territoires d’Asie Mineure devinrent alors possession
Séleucide, ils le restèrent jusqu’en 190 à la
bataille de Magnésie
du Sipyle. Cependant les
Séleucides n’eurent
pas entièrement la main mise sur Milet car ils n’occupèrent pas l’intégralité de l’Asie Mineure et la ville se retrouva au
centre des conflits d’influences et d’intérêts entre les
Séleucides à
l’Est, les Rois de Pergame au Nord et les
Ptolémée
d’Égypte au Sud.
Pendant cette période la cité connut quand même une certaine prospérité.
À la suite de l’assassinat de sa sœur
Bérénice II, le Roi
d’Égypte
Ptolémée III Évergète I (246-222)
envahit la Syrie
et la Troisième Guerre Syrienne éclata (246-241), qui vit la victoire de
l’Égypte et où
la flotte Égyptienne balaya les côtes
de l’Asie Mineure. Milet devint alors un temps possession de
l’Égypte.
En 197, l’Ionie fut reconquise, ainsi que toute l’Asie Mineure, par
le Roi Séleucide,
Antiochos III Mégas (223-187).
Ce fut à cette période que les
Séleucides entrèrent en conflit avec les Romains. Le Roi de
Pergame,
Eumène II (ou
Eumènès, 197-159)
s’étant allié à eux pour contrer l’expansion
Séleucide vers la mer Égée,
obtint de ceux-ci, après la victoire, à la
paix d’Apamée en 188, le contrôle d’une partie de l’Asie Mineure. Milet se trouva dans la région nouvellement attribuée
et resta sous la domination des Attalides jusque sous
le règne d’Attalos III Philométor
(ou Attale, 138-133). Lorsqu’il mourut sans enfant mâle,
il légua son royaume à la République Romaine et l’Anatolie, dont Milet, passa dans le monde Romain.
Aristonicos (ou Aristonikos) son demi-frère, revendiqua alors l’héritage des Rois de
Pergame, mais sa
flotte fut anéantie à Kymé (ou Cyme) par celle d’Éphèse qui avait
pris le parti des Romains. Jules César (100-44) et Marc Antoine (83-30) séjourneront à
Milet qui devint, au début de l’ère Chrétienne, le siège d’un évêché.
Le Nouveau Testament mentionne Milet comme l’endroit où l’apôtre Paul, en 57, rencontra les anciens de l’église
d’Éphèse, lors de son troisième voyage missionnaire enregistré
dans les Actes des Apôtres (Actes 20:15-38). Au cours de l’ère Byzantine Milet devint une résidence pour
les Archevêques. Le petit château Byzantin Castro, appelé Palation, situé sur la colline à côté de la ville, fut
construit à cette époque. Sous cette période la cité prit le nom d’Ania.
Les fouilles archéologiques
Les premières fouilles
dans Milet ont été menées par l’archéologue Français Olivier Rayet, en 1873,
suivie par l’archéologue Allemand Theodor Wiegand de 1899 jusqu’à 1914. Ce
dernier a révélé une grande partie de la cité portuaire et des monuments
hellénistiques. Elles ont cependant été interrompues à plusieurs reprises par
les guerres et divers autres événements. Elles furent reprises en 1938,
puis dans les années 50. Aujourd’hui, les fouilles sont organisées par
l’Université de la Ruhr, de Bochum, en Allemagne. Un remarquable artefact
récupéré dans la ville pendant les premières fouilles du XIXe siècle, la porte du
marché de Milet, a été transporté pièce par pièce en Allemagne et remonté.
Elle est actuellement exposée au musée Pergamon de Berlin. La principale
collection d’objets se trouve au Musée de Milet à
Didymes. De cette magnifique
ville, il ne reste aujourd’hui qu’un simple village, Paladja.
La
ville possédait de somptueux monuments et édifices.
▪ Le Bouleutérion, salle de réunion de la Boulé (Conseil).
▪ Le Delphinion (ou Didymoeon ou temple
d’Apollon Didyméen) qui fut le sanctuaire d’Apollon Delphinios. Il était le
principal sanctuaire de la cité et fut le protecteur des bateaux et des ports.
C’était le sanctuaire le plus vénéré, le plus riche et le plus luxueux de toute
l’Asie Mineure avec cent vingt colonnes, aux bases sculptées toutes différemment.
▪ Le marché du Nord.
▪ Le marché du Sud, dont l’entrée monumentale a
été transférée et reconstituée à Berlin, au Pergamon Museum, par Theodor Wiegand.
▪ Le marché Ouest, près du temple d’Athéna.
▪ Le Nymphée qui était une fontaine publique avec sculptures.
▪ Les thermes de Faustine (ou bains de Faustina), d’époque Romaine.
▪ Le sanctuaire oraculaire d’Apollon à
Didymes.
▪ Le stade.
▪ Le théâtre qui est le plus grand d’Asie Mineure.
Il était tout en pierre et marbre. Il fut construit au IVe siècle mais il fut
agrandit par les Romains (140 mètres de diamètre) et pouvait accueillir 15.000
personnes. Il comportait un autel impérial.
▪ Trois temples : Le temple de Cérès, le temple d’Athéna et le temple de Vénus.
Autre vue du Théâtre |
Porte du marché |
Autre vue du Théâtre
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Quelques personnages célèbres de Milet
▪ Anaximandre (ou Anaxímandros, en
Grec :
‘Aναξίμανδρος, 610-546) qui succéda à Thalès comme maître
de l’école Milésienne. Il compta Anaximène et Pythagore parmi ses élèves. Il fut le premier à mesurer
le temps avec un gnomon (Ancêtre du cadran solaire) et à soutenir que la terre était un cylindre.
Il fut à la tête de la colonie qui fonda la ville
d’Apollonia
(En Bulgare : Созопол Sozopol, transcription
du Grec :
Σωσόπολις Sosopolis)
▪ Anaximène (ou Anaximếnês, en
Grec :
‘Aναξιμένης, v.585-v.525) qui fut un philosophe.
Il fut le dernier disciple de l’école Milésienne fondée par Thalès. En physique et en
astronomie, il n’apporta aucun progrès décisif par rapport à ses devanciers.
Représentation possible
d’Anaximandre sur "l’École d’Athènes de Raphaël" – 1510-1511
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▪ Aristide (ou Aristeidês ou Aristeides ou Aristide de Milet
Grec :
‘Aριστείδης ό Μιλήσιος,
IIe siècle av.J.C) qui fut conteur
et dont il ne reste que des fragments de son œuvre, adaptés en latin, par exemple l’histoire de la Matrone
d’Éphèse racontée dans le Satiricon.
▪
Aspasie
(ou Aspasía, en Grec :
‘Aσπασία “la bienvenue”, 495-429) qui fut la
2e compagnee de
l’Athénien
Périclès
(Stratège et homme d’État Athénien, v.495-429) auquel elle donna un fils, Périclès le Jeune, né en 447
av.J.C et qui fut exécuté en 406. Ce fut une femme brillante qui s’attira le respect de la plupart
des grands hommes de son temps, dont
Socrate (Philosophe
Grec, 469-399),
mais qui selon d’autres auteurs fut considérée comme une courtisane de luxe.
▪ Hécatée (ou Hekataïos, en
Grec :
‘Eκαταῖος ό
Μιλήσιος, en Latin :
Hecataeus de Miletus, v.550-v.476) qui fut
historien et géographe. Il fut un des tout premiers écrivains d’histoire et de géographie
Grecque en prose.
Il écrivit des "histoires plaisantes et intéressantes" à propos de ses nombreux voyages.
▪ Hésychios (ou Hésychius ou Hésychios de Milet, en
Grec :
‘Hσύχιος ό Μιλήσιος,
VIe siècle ap.J.C) qui fut historien, biographe et chroniqueur, surnommée "Illustrius",
fils d’un avocat, il prospéra à Constantinople sous le règne de l’Empereur Justinien (527-565).
▪ Hippodamos (ou Hippodamus, en
Grec :
‘Iππόδαμος, 498-408 av.J.C) qui fut urbaniste et architecte. La
première réalisation qui lui est attribuée est l’aménagement réalisé, à la demande de
Périclès, du Pirée,
port d’Athènes, au milieu du Ve siècle av.J.C.
▪ Isidore (ou Isidoros de Milet, en
Grec :
Ισίδωρος ό
Μιλήσιος, Ve et VIe siècles ap.J.C) qui fut un
architecte. Il se rendit célèbre par la construction de la basilique Sainte-Sophie à Constantinople, avec
Anthemius, entre 532 et 537. Il contribua également à l’édification d’autres églises de Constantinople,
dont celle de Saints-Serge-et-Bacchus (527-536).
▪ Phocylide (ou Phocylides ou Phocylide de Milet, en
Grec :
Φωκυλίδης ό Μιλήσιος,
qui naquit aux environs de 560 av.J.C) qui fut un poète contemporain de Théognis de Megara.
▪ Timothée (ou Timotheus ou Timothéos ou Timotheus de Milet, en
Grec :
Τιμόθεος ό Μιλήσιος, 446-357)
qui fut un sculpteur, un musicien et un poète dithyrambique. Il ajouta quatre cordes à la lyre ce qui
eut pour effet de produire des effets d’harmonie inconnus jusqu’à lui.
▪ Thalès (ou Thalès de Milet ou Thalễs ho Milếsios,
Grec :
Θαλῆς ό Μιλήσιος, 625-547)
qui fut un philosophe présocratique, un
scientifique et un mathématicien célèbre pour ces théories. Il fut l’un des
Sept sages de la
Grèce et le fondateur présumé
de l’école Milésienne.
Les colonies fondées par Milet
Pline
l’Ancien (Écrivain et naturaliste Romain, 23-79) cite plus de quatre-vingts
colonies fondées par Milet autour de la mer
Noire, dans son Histoire naturelle (Livre V, chapitres xxxi-xl) parmi lesquelles les plus connues sont :
Amisos (ou Simsum ou Samsun),
Borysthènes,
Apollonia (ou Sozopol ou Sosopolis),
Cyzique (ou Kyzikos),
Dioscurias (ou Dioscuries
ou Soukhoumi ou Soukhoum),
Histria (ou Istrie ou Ister ou Istros),
Kerkinitis (ou Eupatoria ou Evpatoria
ou Gözleve),
Kios (ou Cius),
Kytoros (ou Cytorus
ou Cytorum ou Amasra),
Kotyora (ou Cotyora, en Turc :
Ordou “Armée”),
Odessos
(ou Varna),
Olbia (ou Olvia),
Panticapée
(ou Panticapaeum ou Kertch),
Phanagoria,
Phasis (ou Poti),
Pityos
(ou Pityus ou Pitiunt ou Pitsunda ou Bichvinta),
Sinope (ou Sinop),
Tanaïs (ou Tánaïs ou
Tanáïdos ou Azov),
Théodosie (ou Théodosia
ou Feodossia),
Tium (ou Tieium ou Tius ou Teion ou Tios)
Tomis
(ou Constanţa ou aujourd’hui Constanza ou Konstantia ou Köstence),
Trapézonte
(ou Trabzon ou Trébizonde ou Trapezous ou Trapezounta),
Tyras
(ou Bilhorod-Dnistrowskyj).
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Bibliographie
Pour d’autres détails sur la
ville et ses monuments voir les ouvrages de :
Suzan Bayhan :
– Priene, Miletus, Didyma, Keski’n Color Kartpostalcilik, Matbaasi, 1994.
Catherine Bouras et Jean-Yves Marc :
– L’Espace maritime Egéen à l’époque impériale, Lila I Marangou, Université Marc Bloch,
UFR des sciences historiques, Strasbourg, 2008.
Paul Cartledge :
– Ancient Greece : A history in eleven cities, Oxford University Press, Oxford, New York, 2009.
Ortwin Dally et Martin Maischberger :
– Milet in Kaiserzeit und Spätantike …, Schnell + Steiner, Regensburg, 2009.
Adelaide Glynn Dunham :
– The history of Miletus, down to the Anabasis of Alexander,
University of London Press, published by Hodder & Stoughton, London, 1915.
Norbert Ehrhardt :
– Milet und seine kolonien : Vergleichende untersuchung der kultischen und politischen einrichtungen,
Peter Lang, Frankfurt am Main, New York, 1983.
Stephen English :
– The sieges of Alexander the Great, Pen & Sword Military, Barnsley, 2009.
James Allan Stewart Evans :
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– Herodotus and the Ionian revolt, pp : 31-37, Historia : Zeitschrift fur Alte Geschichte 25, N°1,
Janvier 1976.
Pericles B.Georges :
– Persian Ionia under Darius : The revolt reconsidered, pp. 1-39,
Historia : Zeitschrift fur Alte Geschichte 49, N°1, Janvier 2000.
Vanessa B.Gorman :
– Miletos, the ornament of Ionia : A history of the city to 400 B.C.E,
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Alan M.Greaves :
– Miletos : A history, Routledge, Londres, New York, 2002.
Bernard Haussoullier :
– Études sur l’histoire de Milet et du Didymeion, É.Bouillon, Paris, 1902.
Georg Kawerau et Albert Rehm :
– Das Delphinion in Milet, G.Reimer, repr., Berlin, 1914 – W. de Gruyter, Berlin, 1967.
Gerhard Kleiner :
– Die ruinen von Milet, Deutsches Archäologisches Institut. Abteilung Istanbul,
Walter de De Gruyter, Berlin, 1968.
Anne-Ulrike Kossatz :
– Funde aus Milet, Deutsches Archäologisches Institut, De Gruyter, Berlin, New York, 1990.
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Charles Peter Mason :
– Thrasybulos, 1. Tyrant of Miletus, pp : 1106–1108,
Dictionary of Greek and Roman Biography and Mythology, C. Little and J. Brown, Boston,
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Lionel Ignacius Cusack Pearson :
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Cemil Toksöz :
– Ancient cities of western Anatolia : Priene, Miletus, Didyma, Aphrodisias,
Hankur Matbaacilik, Istanbul, 1986.
Theodor Wiegand :
– Milet; ergebnisse der ausgrabungen und untersuchungen seit dem jahre 1899,
Staatliche Museen zu Berlin, W. de Gruyter & Co., Berlin und Leipzig, 1906-1936.
Filmographie
– Miletus : A city in four dimensions, Réalisation : Andreas Kombouras, Constantinos Constantopoulos,
Maria Panourgia, Hidryma Meizonos Hellénismou,
Vidéo VHS,
Éditeur : Lucerne Media [distributor], Morris Plains, 1997.
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