|
||||
|
|
|||
Statuette d’un Dieu Hittites non identifié |
L‘Asie Mineure, appelée aussi Anatolie, est au cours de l’histoire, un des principaux points de contact des civilisations orientales et occidentales. Plusieurs peuples, à diverses périodes, vont laisser leurs empruntes sur la région. Un des premiers, les Hattis s’y seraient installés vers 2800/2500, mais ils restent mal connus. Ensuite le pays est envahi, de vers 2300 à vers 2000, par trois peuples, qui parlaient des langues indo-européennes d’une très grande similitude. On retrouve ces peuples dans la littérature Hittite sous le nom de: Louvite ( ou Luwite), Nésite (Hittite) et Palaïte.
La région va donc voir se développer une civilisation composée de diverses nations, qui va disparaître avec la montée en puissance des Hittites, vers 1800; mais où il est difficile aujourd’hui d’y voir la prédominance des Hattis. Les premières sources historiques trouvées que nous avons pour la région, sont des tablettes d’archives. Elles ont été écrites au XIXe siècle par des marchands Assyriens, qui avaient établi des comptoirs en Cappadoce, où, à cette époque, les Nésites dominaient le pays. Le Hatti lui, est un royaume de l’Anatolie centrale.
Il est situé dans la région de la boucle du Halys et sa capitale est Hattousa (ou Hattusha), la future capitale des Hittites. Les Hattis, pour faire face aux Hittites, vont s’allier au royaume de Zalpa sur la mer Noire. Il semble que l’arrivée des Hittites en Hatti, avant la grande invasion, se soit effectuée par des infiltrations progressives. Le premier grand royaume Hittite avant l’Ancien Empire, est celui de Kussar (ou Kussara). Cette ville, dont le site n’a pas encore été retrouvé, est située par les spécialistes au Sud de la rivière Kizil Irmak, en Anatolie centrale. Le premier Roi dont on ait connaissance est Pithana, qui aurait pris la ville de Kanesh (Nesa, Kültepe). |
Vers 1800, son fils, Anitta en fait sa capitale et part en campagne pour agrandir son territoire. Il bat le Roi Hatti et met fin au royaume de celui-ci en dévastant la ville d’Hattousa. Il s’empare ensuite d’autres petits États limitrophes du sien, mais la suite de l’histoire de ce royaume nous est inconnue. Ce qui est sur c’est que son existence est très courte.
Elle se termine avec la destruction de Kanesh (Pour certains peut-être même sous le règne d’Anitta) soit par le royaume de Zalpa, soit par celui des Hourrites. De cette civilisation, il nous reste quelques objets en bronze, en argent et en or qui symbolisent des Dieux, provenant des tombes d’Alaca Hüyük (Centre de l’Anatolie). Le fait que Hattousili I, fondateur de l’Ancien Empire Hittite, se prétende descendant des Rois de Kussar, confirme que ce royaume ait été un précurseur du grand Empire Hittite qui va suivre.
Plusieurs hypothèses sont avancées concernant l’origine des Hittites. L’archéologie atteste qu’ils sont issus du deuxième mouvement de populations, vers 2300/2200, qui se fait des Balkans vers l’Anatolie. Ils parlent le nesili (Nésite) et s’installent en territoire Hatti, dans la boucle du fleuve Halys. Selon l’Ancien Testament, ou ils sont nommés "Héthéens" ou "Hittim" (Fils de Heth), ils auraient peuplé les hauteurs du pays de Canaan au temps d’Abraham. Certains spécialistes affirment que les Hittites sont des autochtones de l’Asie Mineure, descendant des cultures de Çatal Hüyük… Le débat reste ouvert. |
Guerrier Hittites |
Quoiqu’il en soit, ils vont d’abord se mêler à la population Hatti, puis prendre de l’importance au point de les combattre. Lorsqu’ils ont conquis le Hatti, les souverains Hittites prennent le titre de "Grand Roi du Hatti" et ils fondent une confédération de royaumes qui finit par dépendre du Roi d’Hattousa. On divise traditionnellement l’histoire des Hittites en trois grandes époques : l’Ancien Empire, la Période Intermédiaire (ou royaume du Hatta) et le Nouvel Empire. |
|
L’Ancien Empire Hittite de vers 1680 ou 1650 à vers 1500 ou 1495
L‘ancien Empire est fondé, vers 1650, par Labarna. Peu de documents datant de son règne atteste de son existence, ce qui fait penser à certains spécialistes qu’il pourrait s’agir d’un Roi légendaire. Mais le nom de Labarna, après lui, deviendra un titre et sera accolé à celui du Roi, ce qui tend à prouver son importance, voire existence. Sous son règne, il semble que Kussar soit la capitale du royaume.
Son fils (Ou petit-fils, ou neveu selon les sources), Labarna II (1650-1619) reprend possession d’Hattousa et pour commémorer ce fait, prend le nom d’Hattousili I (ou Hattusili) Roi combattant, vers 1625, il franchit les monts Taurus et détruit Alalah (ou Alalakh, Syrie), vassal de la ville d’Alep, puis il conquiert le Nord de la Syrie, région importante pour ses routes commerciales et l’accès aux ports méditerranéens de Byblos et Ougarit. Sous son règne le royaume s’étend du royaume de Zalpa (Mer Noire) au Nord, jusqu’à l’Arzawa au Sud et à l’Est jusqu’à l’Euphrate |
Sphinx de Tell Alaf (Syrie) |
Teshub (ou Teshoub) Dieu de L’orage et de la guerre |
Hattousili I choisit lui-même son successeur, Moursil I (ou Mursili, 1620-1590), qui comme lui va être un grand guerrier. En 1595, sollicité par ses alliés du Hana, il part d’Alep où il avait ravagé le Yamkhad, dans une opération militaire de grande envergure. Il marche le long de l’Euphrate, surprend et pille Babylone et y fonde la IIe dynastie de Babylone. Cet acte met fin à la dynastie Amorrite de la ville (Voir Mésopotamie). L’État Hittite, au début, est de forme féodale, au-dessous du Roi on trouve des Rois vassaux qui sont issus de sa propre famille. Au nouvel Empire, ces Rois inférieurs seront remplacés par des gouverneurs. Moursil I, comme souvent les grands guerriers, est un mauvais administrateur et son royaume se fragilise. L’anarchie et les rivalités de palais s’installent et il est assassiné par son beau-frère Hantili (1590-1560), qui s’empare du pouvoir.
C’est le début d’une longue période de troubles, les Gasgas (Petit royaume près de la mer noire) font leurs premières incursions dans les provinces du Nord et les Hourrites se soulèvent et battent Hantili. Son successeur, Zidanta I (1560- ?) pour accéder au trône épouse la fille d’Hantili et assassine son fils et son petit-fils. Il finit lui même assassiné par son propre fils, Ammuna (?-v.1535) qui lui succède. |
|||
Sous le règne d’Ammuna, la situation du royaume va être de plus en plus dramatique, avec la perte de plusieurs provinces dont l’Arzawa et l’Adana. Son fils (?) Huzziya I (v.1535-1525) lui succède, mais pour être aussitôt renversé par Telibinu (ou Telebinu, 1525-1500), époux d’Istapariya, une fille d’Ammuna qu’il exile. Telibinu va remettre un peu d’ordre dans le royaume. |
Char de guerre Hittite – Karkemish |
|||
Il remporte quelques victoires militaires et signe un traité d’alliance avec le
Roi du
Kizzuwatna,
Ishputahshu (v.1530-1500), afin de faire face à l’expansionnisme du
Mitanni
Hourrite. Il met fin aux rivalités de palais en instaurant une loi
de succession, l’Édit de Telibinu.
Les Hittites sont de grands législateurs, on a retrouvé deux recueils de lois traitant du "droit civil" et du "droit pénal". De 1590 à 1450, dix Rois au moins vont se succéder, à part le brillant règne de Telibinu, le royaume Hittite sera fragilisé par des intrigues permanentes et par sa croissance trop rapide, ce qui explique en partie l’effacement qui va suivre. |
Avec l’émergence de l’empire du Mitanni Hourrite les Hittites vont connaître une longue éclipse. Le Mitanni, est situé à l’Est de l’Euphrate, appelé Hanigalbat par les Assyriens, il est le résultat d’une scission avec le Hourri, qui lui était situé sur la rive gauche du moyen Euphrate entre Karkemish et Édesse.
Le Mitanni est l’allié de l’Égypte (les Pharaons Thoutmôsis IV et Amenhotep III épouseront des filles d’Empereurs du Mitanni) ce qui favorise à l’époque son expansion, à tel point qu’à son apogée (de v.1450 à v.1365) son territoire s’étend du Zagros jusqu’à la Méditerranée. Sa capitale Wassouganni (ou Washshukanni) n’a jamais été découverte. Le Mitanni n’a pas une très longue histoire, il va s’écrouler sous les assauts de ses anciens vassaux, les Assyriens et les Hittites du Nouvel Empire. (Voir aussi Mitanni). |
Stèle du Roi Shaushtatar I – Mitanni |
Récipients en forme de taureau – Hattusha – Temple du Dieu de la tempête – XVIe siècle |
Le royaume de Hatta (du nom de la ville) va naître pendant "l’occupation" du Mitanni où la puissance Hittite est considérablement affaiblie. C’est une période dont on sait peu de chose, qui va durer près d’un siècle et qui est appelée aussi parfois Moyen royaume. Il y en a des traces uniquement sur des listes d’offrandes aux souverains décédés. Le premier Roi connu est le successeur de Telebinu, son gendre Alluwamna (1500- ?), suit le fils de celui-ci, Hantili II qui doit faire face à une invasion des Gasgas (v.1480).
Puis Tarhurwaili (v.1475) et Zidanta II (v.1465) qui signent des traités avec les Rois du Kizzuwatna, mais Zidanta II ne peut empêcher son royaume de tomber sous la coupe du Mitanni. Lui succède, Huzziya II (? -1450) qui est détrôné par Tudhaliya I (ou Touthalija ou Duhalijas, v.1450-v.1420) qui s’empare du pouvoir avec l’aide de son père. Celui-ci continuera à commander les armées au service de son fils.
Tudhaliya I tenait sa légitimité de son mariage avec Walanni, dernière descendante de la dynastie de l’Ancien Empire. Vers 1444, il profite des expéditions menées par le Pharaon Thoutmôsis III (1479-1425) contre le Mitanni et de la défaite de leur Empereur Parsashatar (v.1450-v.1440) à Alep, pour reprendre à celui-ci, le Kizzuwatna et l’Arzawa, puis, les Égyptiens partis, il fait un raid sur Alep. |
Le Nouvel Empire Hittite de 1465 ou 1430 à vers 1200 ou 1190 |
Après
cette période troublée, dont on a peu de trace, le
Roi Tudhaliya I, v.1430, fonde une
nouvelle dynastie qui va gouverner pendant huit générations avec
treize souverains derrière lui qui
prennent le titre "d’Empereur" et une
branche cadette de cette dynastie qui
s’installe
à
Karkemish.
Tudhaliya II le Tukhanti (ou Touthalija ou Duhalijas, v.1400- ?). Par ses campagnes il va restaurer les possessions territoriales de l’Ancien Empire et il parviendra même à les agrandir par plusieurs guerres victorieuses. Il bat les tribus Gasgas, qui avaient envahi le royaume sous son frère et atteint les bords de la mer Noire. Il reprend le Kizzuwatna avec qui il renouvelle une alliance, puis il reprend Alep et défait de nouveau le Mitanni. Il entreprend aussi une campagne contre l’Arzawa. Son règne permet la création d’un grand Empire, mais qui ne lui survit pas. Les ennemis attaquent de tous les côtés et sa capitale Hattousa est prise et brûlée. La Tawananna (Épouse du Roi) de Tudhaliya II est selon certain spécialistes, Tadukhepa (ou Taduhepa). Son fils, Hattousili II (ou Hattusili, ? -1395) va lui succéder pour un règne très court.
Tudhaliya
III
le
Jeune (ou
Touthalija ou Duhalijas,
1395-1382),
arrive
sur le trône. Il est tout de suite sollicité pour une alliance par le Roi d’Amourrou,
Abdi-Ashirta, qui veut se libérer de la domination
Égyptienne
et menacer son voisin le
Mitanni.
À Wassouganni,
la capitale du
Mitanni,
Tushratta
(v.1380-v.1350) prend le pouvoir. Il marie alors sa fille,
Tadukhepa
(ou Taduhepa) au Roi d’Égypte
Amenhotep
III
(1390-1353/52), pour s’assurer son alliance. Le conflit reprend entre
l’Empereur du
Mitanni
Tushratta
et Tudhaliya III, chez qui s’est réfugié
Artatâma II, un rival pour la
succession au trône du
Mitanni
(frère de
Tushratta).
Tudhaliya III est battu et doit subir une fin de règne catastrophique, détrôné
par Souppilouliouma I.
Souppilouliouma I (ou Suppiluliuma,
1382-1342), est le souverain suivant. Il est le fils
d’Hattousili II et d’une concubine. Le jeune
Empereur va réformer complètement l’Empire Hittite, c’est à ce moment que l’on fait débuter vraiment le
Nouvel Empire. Par ses conquêtes territoriales
Souppilouliouma I va créer un Empire durable
où les États vassaux de
Syrie
demeureront fidèles. Il lutte contre le
Mitanni, dont il
réduit la puissance. Le
souverain du
Mitanni
Tushratta
n’étant que faiblement soutenu par l’Égypte.
Puis il
lance une campagne contre le
Kizzuwatna,
qu’il
annexe.
Les
Mitanniens sont énormément
affaiblis, d’autant que des luttes de succession font rages, seule
Karkemish reste leur vassale.
Tushratta est assassiné par un de
ses fils.
Shattiwaza (ou Shattiwazza, v.1350-v.1320), un autre
de ses fils, est son successeur légitime, mais dans la débâcle qui suit
l’assassinat de son père, il est lui aussi forcé de fuir et se réfugie à la
cour de Souppilouliouma
I, où il épouse une de ses filles.
Le traité entre Souppilouliouma I et
Shattiwaza qui nous est parvenu est une des
sources principales de l’histoire de cette époque.
Shattiwaza, fort de cette
nouvelle alliance, avec l’aide de Piyassilis (ou Piyashshili) un fils de Souppilouliouma I, mène une armée jusqu’au abord de son royaume.
D’après des sources Hittites, Piyassilis et
Shattiwaza traversent
l’Euphrate à
Karkemish,
marchent ensuite contre Irridu, en territoire
Hourrite,
qu’ils prennent ainsi que
Harran. Puis, ils se dirigent vers l’Est en
direction de la capitale
Mitannienne,
Wassouganni.
Shattiwaza
est rétablit sur son trône,
mais son royaume ne se limite plus qu’aux vallées du Khābūr et de plus, il est sous la tutelle de
Souppilouliouma
I.
Pour son effort Piyassilis
reçoit de son père le territoire d’Ashtata (Ouest de l’Euphrate), avec
comme cité principale
Karkemish,
Ekallaté,
Terqa,
villes qui appartenait au
Mitanni. Peut
après son père le nommera Roi de
Karkemish
:
"Et toutes les cités du pays de
Karkemish, Mazuwati, Murmurik, Shipri, ……… Je les donne à mon fils’’’.
(Extrait du traité entre
Souppilouliouma et
Shattiwaza).
En fait, l’intégralité du territoire
Mitannien
situé à l’Ouest de l’Euphrate passe sous contrôle Hittite et est gouverné par
Piyassilis.
Sphinx
de Karkemish
Cette nouvelle puissance, que sont les Hittites, bouleverse l’équilibre
du Proche-Orient. Les
Égyptiens
qui exerçaient un contrôle sur le couloir commercial entre la
Syrie et la
Palestine, sont maintenant directement menacés. Cependant
le Pharaon
Amenhotep III (1390-1353/52) ne réagit que timidement aux succès Hittites (Voir
Égypte
XVIIIe
dynastie).
L’Égypte
au contraire, selon certains spécialistes, aurait même signé un traité avec eux.
Souppilouliouma
I va finir par profiter de la
situation, envahir l’Ouest de la vallée de l’Euphrate et conquérir l’Amourrou
(Liban) du Roi
Azirou
(ou Aziru,
v.1344-v.1315)
qui intriguait avec le Roi de
Kadesh
Etakkama (ou Aitakama, v.1355-1312)
pour former une
coalition de petits États,
puis
Ougarit,
Alalah
et
Kadesh.
Pendant ce temps, en
Égypte
le Pharaon
Amenhotep IV (ou Akhénaton, 1353/52-1338)
succède à son père
Amenhotep III.
Comme lui il ne porte que peu d’intérêts à l’imparable avancée des
Hittites.
Selon de nombreux historiens, il aurait toléré la chute de la cité commerciale
d’Ougarit
et celle de
Kadesh
sans intervenir pour les défendre. La correspondance entre les Rois de
Kadesh
et de l’Amourrou
avec
l’Égypte
est conservée dans les Lettres de
Tell el-Amarna.
Elle permet de retracer la progression des
Hittites.
Les noms de Rois de
Kadesh, qui y sont indiqués,
servent dans nos sources contemporaines.
En réalité, la conquête de
Kadesh
par les
Hittites
est la conséquence non désirée d’un impondérable, il semble que
Souppilouliouma
I était désireux de respecter le traité
de paix avec les
Égyptiens
et ne souhaitait pas attaquer la ville qui était leur possession.
Cependant, le Roi de
Kadesh,
Etakkama,
manœuvrant pour son propre compte et sans avoir consulté
Amenhotep IV,
interdit le passage de la vallée de l’Oronte aux troupes
Hittites,
obligeant
Souppilouliouma
I
à l’attaquer et à s’emparer de sa cité.
Etakkama
est fait prisonnier et emmené dans la capitale
Hattousa.
Toutefois
Souppilouliouma
I
le relâche rapidement pour ne pas donner un prétexte à
Amenhotep IV
de lui déclarer la guerre, ce que ce dernier n’aurait d’ailleurs peut-être
même pas fait et il redonne
Kadesh aux
Égyptiens, tout redevint normal,
mais pour peu de temps.
Etakkama est d’abord un allié fidèle de l’Égypte,
puis il rejoint une alliance du
Roi d’Amourrou,
Azirou dirigée contre les
Hittites.
Ce dernier venait de trahir
Amenhotep IV dans une affaire entre
Byblos
et
Sidon
que le Pharaon lui avait
demandé de régler.
Une fois de plus, l’Égypte
décide de ne pas intervenir.
Souppilouliouma I décide alors d’attaquer le Nord de la Syrie, il
prend
Ougarit,
Alalah
se tourne vers l’Amourrou
afin d’enrayer rapidement les prétentions d’Azirou.
Morceau de fresque
avec le Dieu
Katuva
L’événement de la trahison d’Azirou
est mentionné dans la lettre de
Tell el-Amarna
(EA 162) d’Amenhotep
IV
adressée à ce dernier, dans laquelle le Pharaon exige qu’Azirou
vienne en
Égypte pour expliquer ses actes.
Le Roi une fois en
Égypte
est arrêté pendant au moins un an avant d’être libéré pour faire face à
l’avancée des
Hittites,
qui ont déjà conquis la ville d’Amki, ce qui constituait une menace pour l’Amourrou
(Lettre EA 170). Une fois dans son royaume
Azirou
prend contacts avec Souppilouliouma I.
Il change alors son allégeance et restera fidèle aux
Hittites
jusqu’à sa mort, dont on ignore la date exacte.
Informé qu’Azirou
avait à sa cour une mission diplomatique
Hittite afin de trouver un accord de
paix, et qu’en plus
Kadesh, dont
Etakkama
venait de changer de camp et prêter allégeance
à
Souppilouliouma I pour garder son trône,
se retrouvait dans leur
camp,
Amenhotep IV compris qu’il fallait intervenir et
envisager une solution militaire. Bien que l’on n’ait trouvé aucun document qui
le confirme, on pense aujourd’hui que le Pharaon envoya une armée qui fut semble
t-il battue.
Bien plus encore, les
Hittites
attaquent les places fortes
Égyptiennes
de
Byblos
et
Damas.
Ils continuent leur progression, que les
Égyptiens
n’arrivent pas à freiner et ils grignotent petit à petit toutes les conquêtes
Égyptiennes
en
Palestine.
Souppilouliouma
I renforce
ses possessions : En mariant ses filles à différents Rois assujettis, en
passant des alliances avec ses vassaux, en nommant un de ses fils Rois d’Alep
et l’autre, Piyassilis, Roi de
Karkemish.
La période de troubles qui suit
l’assassinat de
Tushratta et le
rétablissement de
Shattiwaza provoque
le réveil de l’Assyrie. Le souverain d’Assyrie,
Assur-Uballit
I (1366-1330), se libère de la tutelle du
Mitanni
en se rendant indépendant et menace la capitale
Mitannienne
qu’il
assiège. Les habitants préférant dépendre des Hittites plutôt
que des
Assyriens, leurs
anciens sujets, demande de l’aide à Piyassilis et
Shattiwaza basés à Irridu.
Ceux-ci libèrent Wassouganni et
Shattiwaza récupère la capitale
et son trône, mais son royaume ne se limite plus qu’aux
vallées du Khābūr (ou Habur, actuelle Haut Djézireh) et, de plus, il est sous la tutelle des Hittites. Souppilouliouma
I meurt de la peste, son successeur sera son fils
Arnouwanda
II.
La
Tawananna (épouse du Roi) de Souppilouliouma
I au début de son règne est selon certain spécialistes la veuve de son père,
Tadukhepa.
Déesse
Kubaba
Arnouwanda
II
(1342-1341), à peine arrivé sur le trône se retrouve confronté à cette nouvelle puissance qu’est l’Assyrie et au
Mitanni qui avait été divisé en deux par les querelles de successions.
L’Ouest, qu’il soutien, est tenu par l’Empereur
Shattiwaza
et l’Est est encore tenu par
Assur-Uballit
I. Celui-ci, véritable maître de ce pays, profite
de la mort prématurée d’Arnouwanda II, de la peste comme que son père, pour
soumettre définitivement le
Mitanni qui va survivre après la mort d’Assur-Uballit
I
encore une soixantaine d’année, mais sous la tutelle
Assyrienne.
Le deuxième fils de Souppilouliouma
I, Moursil II (ou Mursil ou Mursili, 1341-1310) arrive sur le trône et se
voit la lourde tache de combattre ce nouvel envahisseur que sont les
Assyriens,
qui vont reculer dans un premier temps. Moursil
II doit aussi faire face à la
peste qui ravage le pays et à la rébellion de certains vassaux qu’il va mater.
Il reconquiert l’Arzawa,
l’Amourrou
et
Ougarit. En 1312,
dans les dernières années du règne de
Moursil II,
le Roi de
Kadesh
Etakkama
(ou Aitakama, v.1355-1312)
rêvant de retrouver son indépendance d’antan,
dirige un soulèvement contre les
Hittites, mais
il est assassiné lors du siège de
Kadesh
par les
Hittites
et son fils
Niqmaddou (ou Niqmadu) lui
succède.
À la mort de Moursil II son fils
Mouwatalli lui succède.
Mouwatalli
(ou Muwatallish
ou Moutallou, 1310-1269) comme
pour le règne de son père Moursil II ou des souverains avant lui voit son règne rythmé par les guerres. Il lutte
contre les Gasgas qui ont franchi la frontière et ravagent le pays, jusqu’à la
capitale
Hattousa
qui est prise et détruite. Mouwatalli se réfugient alors dans le Sud
à Tarhuntassa (ou Tarhundassa). Pour reprendre le Nord du pays, il nomme son
frère Hattousili III (Empereur de 1264-1234) administrateur des
provinces du Nord. Dans le même temps, la menace
Assyrienne
se précise avec
l’avènement de l’Empereur
Salmanasar
I (ou Salmanazar, 1275-1245) qui écrase définitivement le
Mitanni et son dernier souverain
Shattuara II (ou Shuttuara, v.1270).
Porte
aux lions –
Hattousa
Pendant
qu’Hattousili III reprend le Nord du pays, Mouwatalli entre en conflit avec le
Pharaon
Séthi I (1294-1279).
L’Égyptien,
à peine arrivé au pouvoir avait lancé une campagne en
Palestine afin de récupérer les anciennes positions de l’Égypte perdues sous la dynastie précédente (voir
XVIIIe
dynastie).
La confrontation à lieu à
Kadesh sur l’Oronte,
Sethi I réussit à y vaincre une importante armée
Hittite qui
essayait de défendre la ville. Il entre triomphalement dans la cité avec sons
fils, le futur Pharaon
Ramsès II
(1279-1213) et y érige
une stèle de la victoire.
La scène de cette bataille de
Kadesh de
Sethi I est retranscrite sur la
paroi extérieure de la salle hypostyle de Karnak. Il y a cependant un grand
débat entre les spécialistes depuis près d’une décennie, sur le fait que la
Kadesh de
Sethi I et Mouwatalli ne serait
peut-être pas
Kadesh sur l’Oronte, mais Kadesh de Galilée ?.
La ville va cependant revenir dans l’escarcelle des
Hittites.
En effet les
Égyptiens ne
pouvaient pas maintenir une occupation militaire
permanente dans la cité et sur tout l’Amourrou
qui était trop proche de l’Empire
Hittite. Il est peu probable que
Séthi I est signé un traité de paix
avec les
Hittites ou
qu’il leur ait rendu volontairement la cité, mais le Pharaon peut avoir conclu
une entente informelle avec
Mouwatalli sur les frontières précises
des deux Empires. Quoi qu’il en fut, ce ne fut pas respecté puisque dès que
Séthi I retourna en
Égypte,
Mouwatalli marcha au Sud de l’Oronte
et reprit
Kadesh, qui devint le fief des défenses
Hittites
en
Syrie, bien que les
Hittites
fassent diriger la ville par le vice-Roi de
Karkemish. Les
Égyptiens
ne lâchèrent pas prise pour autant et une guérilla s’installa dans la région. Cinq ans après la mort de
Séthi I, son fils
Ramsès II
(1279-1213) allait
reprendre officiellement les hostilités.
Ramsès II
est
conscient que pour garder la
Syrie,
il lui faut prendre la ville de
Kadesh qui est un point stratégique en
Amourrou.
En mai 1274, il part de sa capitale
Pi-Ramsès vers le Nord à la tête d’une immense troupe constituée de 2 500
chars, de 1 900 soldats
Égyptiens
auxquels s’ajoute 2100 mercenaires, peut-être
Cananéens qui ont voué allégeance à l’Égypte,
dont les
Sherden
(ou
Sardanes
ou Chardanes ou Shirdana
ou Shardanes), issus des
Peuples de la mer, qui allaient jouer un rôle crucial dans la
bataille. L’expédition menée à un train d’enfer afin de surprendre les
Hittites
passe en
Canaan, en Galilée, puis remonte par la plaine de la Bekaa pour s’enfoncer
en
Amourrou
jusqu’à
Kadesh. Lorsqu’il voir cette force impressionnante arriver le Roi d’Amourrou
Benteshina (ou Bentešina ou Pendishena, v.1280-v.1274, puis de
v.1260-v.1230)
choisit finalement de se rallier à
Ramsès II, alors que depuis
le Roi
Azirou son pays était vassal
des
Hittites. Il rompt de ce fait le
traité passé par son prédécesseur avec les
Hittites.
Benteshina joint ses forces aux
troupes
Sherden dont il prend le commandement.
Mouwatalli est lucide des
intentions du Pharaon et il sait très bien que l’Égypte
doit récupérer à tous prix
Kadesh si elle espère reprendre un jour le contrôle de la
Syrie. Cependant il avait maintenant un nouvel atout en main qu’ignorait
peut-être
Ramsès II. En effet, il venait de
signer un traité de paix avec les
Assyriens,
ce qui fait qu’il pouvait maintenant se concentrer sur un seul front.
Il réunit alors une immense armée composée d’une coalition
de près de vingt peuples de ses vassaux
Anatoliens et
Syriens.
Ainsi, aux
Hittites, vinrent se joindre : L‘Arawanna
(Irwnt
en
Anatolie) ; l’Arzawa
(‘IrTw)
;
les
Denyen (ou Dananéens ou Dardaniens,
Drdny
de
Troade) ; les Gasgas (ou Kaska du Nord de l’Anatolie,
KSkS) ;
Halba (Alep
#lb
dirigée par Talmi-Sarruma, petit-fils de
Souppilouliouma
I)
;
Inouna (Inesa Ins
localisation inconnue) ;
Karkemish
(KrkmS)
;
Karkisa (Carie
KrkS) ;
Kadesh (QdS)
;
le Kedy (Qd
une zone mal définie dans le Nord de la
Syrie) ; les Kerchkech (Krchkch
localisation inconnue) ; le
Kizzuwatna (QDwdn)
;
les
Lukka
(ou Luka ou
Loukou ou
Lyciens Lk)
;
Masa (Mysie Ms)
;
les Mouchaset (ou Mushanet
MwSAnt localisation inconnue) ; les
Nouges (ou Nuhhašši Nwgs
en
Syrie) ; le Naharina (Mitanni
–
Nhrn) ;
Ougarit
(akrT)
; Pidasa (ou Pitassa Pds
Anatolie centrale) et
peut-être d’autres petits vassaux, soit environ 30 000 hommes, dont 3 000 chars.
Le champ de bataille se trouvait sur la plaine au
Sud de la ville et à l’Ouest de l’Oronte. Cette bataille est décrite en détail dans un long poème épique
d’un scribe connu sous le nom de Penthaour qui est un recueil de
souvenirs de guerre. Il nous apprend
que des espions
Hittites,
des
Shasous (Shsw
"vagabond"),
réussissent à convaincre les
Égyptiens
que
Mouwatalli craignant
Ramsès II
à préféré resté avec
son armée aux environs d’Alep.
Ramsès II
pensant être tranquille
fait installer son camp sur la rive Ouest de l’Oronte, sans attendre le renfort
de ses divisions qui le suivaient à plusieurs heures de marche. Seules étaient
avec lui la division d’Amon
et de
Ptah. Cependant après un interrogatoire les bédouins finissent par avouer
que l’armée
Hittite est en fait tout près,
derrière la ville sur la rive Est de l’Oronte.
Le Pharaon envoie alors des messagers
prévenir ses divisions à l’arrière. Celles-ci ont à peine le temps d’arriver.
Les
Hittites
traversent le fleuve et attaquent le camp
Égyptien.
Ramsès II
et la division d’Amon
se retrouve donc seuls face aux 2 500 chars et aux milliers de fantassins de
Mouwatalli. Ils sont décimés et
sur le point de se rendre, mais les
Sherden
(ou
Sardanes
ou Chardanes ou Shardanes), qui constituaient sa garde, vont résister jusqu’à
l’arrivé des renforts. Sa "victoire"
Ramsès II la doit surtout de
l’arrivée des Néarins (ou Ne’arin) les forces d’Amourrou
de
Benteshina. Grâce à eux le
Pharaon est en mesure de récupérer l’initiative et les coalisés n’ont d’autre
choix que de se replier en subissant de lourdes pertes. Il n’y a pas vraiment de
vainqueur à cette bataille mais les deux camps déclareront l’avoir gagné. Le
lendemain,
Mouwatalli envoie une proposition
d’armistice et demande la clémence des
Égyptiens
que
Ramsès II
lui accorde bien volontiers, sûrement pressé de quitter la région.
Les armés
Égyptiennes et
Hittites se retirèrent après ce dur affrontement, à l’issue apparemment
indécise, dans leur territoire respectif.
Ramsès II, sans hélas avoir pris
Kadesh, dans sa capitale du Delta, quand à
Mouwatalli
ses forces ne firent pas immédiatement retraites vers leur capitale
Hattousa.
Du fait du recul des
Égyptiens,
les Hittites profitèrent de la situation pour descendre vers le Sud.
Benteshina se retrouva isolé et abandonné a ces derniers qui
reprirent l’Amourrou et la région
Syrienne de
Ube (ou Upe), près de
la cité-État
Araméenne
de
Damas.
Ils capturèrent
le Roi et
donnèrent son royaume à un homme de leur confiance, Shapili
(ou Šapili, v.1274-v.1260), qui
fut nommé
Roi d’Amourrou. En dehors de sa nomination par
Mouwatalli
on ne sait
rien à propos de cet individu. Le récit de la nomination de Shapili est
brièvement décrit dans le traité du Roi
Shaushga-Muwa et dans des textes
parallèles. Toutefois, menacés à
l’Est par les
Assyriens,
Mouwatalli arrêta là sa progression.
Pour d’autres détails voir :
Battle of Kadesh – 1274 av.J.C
– (En. Wikipédia)
La Bataille de Kadesh – 1274 av.J.C
– (Fr. Wikipédia)
Cliquez sur un nom de ville ou de région
Dans le Nord, les campagnes victorieuses
d’Hattousili III, lui assurent une grande reconnaissance de son frère, qui lui concède alors en
récompense le royaume de Hakpissa, au Nord du
Hatti (Toutes les régions au Nord d’Hattousa).
Lorsque Mouwatalli meurt, son jeune fils qu’il eut d’une concubine lui succède.
Ourhitechoud (ou
Urhi-Teshub ou Urhi-Teššup, 1269-1264) monte sur le trône sous le nom de règne de Moursil III (ou Mursili). Mais
pour peu de temps car il doit faire face à la forte influence de son oncle
Hattousili III qui tente de l’écarter. Ce dernier mène alors une révolution de palais
qui lui donne le pouvoir en 1264. Il exile son neveu en résidence surveillée à
Chypre,
mais Moursil III réussit à prendre la fuite et va se réfugier en
Égypte auprès du Pharaon
Ramsès II
(1279-1213).
Hattousili III
monte sur le trône de 1264 à 1234 (ou
1275 à 1260 ou 1265 à 1238). La plus grande aide qu’il peut recevoir pour son
accession au pouvoir, est celle de son épouse Poudoukhepa (ou Poudouhepot). Elle
occupera une position élevée tout au long du règne de son mari. Hattousili III reprend et reconstruit son ancienne capitale,
Hattousa.
Il fait face à la révolte de la ville de Pishuru, qu’il écrase. Mais on ne sait pas grand chose de la situation en Asie.
Si aucun texte daté de cette période ne fait allusion à des
expéditions, dans cet intervalle, il est fort possible que
Ramsès II
ou l’un de ses fils, ou de ses généraux aient dirigés des expéditions
vers le Levant. Elles ne furent cependant pas de grandes ampleurs et ne durent
pas inquiéter Hattousili III. Pourtant il faut noter que les
Égyptiens
avaient sûrement reperdu une bonne partie de
l’Amourrou car
Benteshina
avait récupéré le trône et de encore changé de camps, cette fois pour son nouveau protecteur, Hattousili III.
Le Roi d’Amourrou
à la suite de son éviction était rentré dans l’entourage de celui-ci, lorsque
Mouwatalli l’avait
détrôné et il le suivait dans ses campagnes. Quand Hattousili III renversa son neveu Ourhitechoud, il récompensa
Benteshina
pour sa fidélité en lui restituant la couronne
d’Amourrou.
Ce dernier restant un vassal obéissant. L’accord fut scellé par un traité et un accord réciproque de mariage entre les maisons
royales du Hatti et d’Amourrou
Ce qui n’arrangeait sûrement pas les affaires
Égyptiennes.
Les tensions s’aggravèrent entre
Ramsès II
et
Hattousili III lorsque le Pharaon donna asile à Ourhitechoud. Les sources Hittites
font état d’une confrontation devenue inévitable. Celle-ci eut lieu vers 1262/1261, l’Empereur
Hittite exigea des
Égyptiens qu’ils lui livrent Ourhitechoud, mais
Ramsès II
refusa.
Hattousili III se sentit humilié et la guerre menaça, le souverain sachant
pourtant que la conjoncture n’était pas favorable à une expédition vers le Sud.
Quand à
Ramsès II, il lui fallait maintenant
montrer qu’il était désireux de se
battre pour Ourhitechoud, ce qui n’était peut-être pas le cas. Une grande
inscription sur une stèle érigée à Bethshan (ou Beth-Shan ou Beit Shéan), dans la plaine de Jezréel, au Nord du pays de
Canaan, fait des louanges des hauts faits du Pharaon dans la région La démonstration de force de
Ramsès II
fut toutefois payante car la
guerre n’eut finalement pas lieu entre les deux puissances.
Une relative paix régnait maintenant en
Syrie/Palestine et de nouvelles grandes campagnes militaires d’un côté comme
de l’autre auraient été hasardeuses. De plus l’Empereur Hittite avait déjà fort
à faire avec les
Assyriens qui représentaient une menace de plus en plus grande à l’Est. Il
n’était donc pas nécessaire de s’engager dans un conflit avec les Égyptiens.
Hattousili III prit alors une décision politique qui dut en surprendre plus d’un dans son entourage. Il
décida que, dans ces conditions, il était pour lui maintenant préférable
d’entretenir de bonnes relations avec l’ancien ennemi juré, l’
Égypte
et de proposer à son souverain un traité d’assistance réciproque. De longues
négociations commencèrent qui ne prirent fin que vers 1259/1258.
Thomas Garnet Henry James pense que du fait que les
Égyptiens
n’étaient pas habitués à signer de grands traités avec d’autres nations, les
négociations préparatoires se firent en pays
Hatti. Les
deux versions de ce traité ont résisté au temps et nous sont parvenues dans une qualité exceptionnelle.
Deux inscriptions, l’une à Karnak et
l’autre au Ramesseum nous donnent la version
Égyptienne.
Le texte Hittite fut retrouvé lui sur une tablette d’argile dans la capitale
Hattousa, il
est écrit en cunéiforme Babylonien. Il correspondrait à un accord rédigé à
Hattousa et
envoyé à
Pi-Ramsès, où il aurait été traduit en
Égyptien.
Le texte indique qu’il arrive à
Ramsès II
le 21e jour, du Ier mois de la
saison Peret de l’an 21 du Pharaon, soit à la fin de l’an 1259. Ce traité
entre
Hattousili III et
Ramsès II indiquait "qu’il avait été fait afin d’établir entre les deux peuples
une paix et une fraternité éternelle"…."que les deux puissances s’engageaient
à ne pas s’emparer du territoire de l’autre"…."si un ennemi attaquait l’un,
l’autre viendrait immédiatement à son secours" etc...
T.G.H.James nous précise que les sources
Égyptiennes
ne firent aucune allusion à cet accord alors que celles
Hittites témoignent de la joie et du soulagement des deux signataires. À cette
occasion, les deux Reines
Poudoukhepa et
Néfertari échangèrent des cadeaux.
Il fallut toutefois des années avant que les deux parties, qui s’étaient
déchirées pendant une très longue période, arrivent à une confiance mutuelle. Ce
fut enfin le cas lorsque des négociations s’engagèrent en vue d’un mariage
entre
Ramsès II et
Maâthor-Néferourê,
une fille d’Hattousili III
et de la Reine
Poudoukhepa. Le
mariage eut lieu en l’an 34 du Pharaon, soit vers 1246/1245, et les textes
Égyptiens
nous indiquent que la fille de l’Empereur fut envoyée en
Égypte avec de
grandes quantités de métaux précieux, de bétail et d’esclaves et que
Ramsès II fut enchanté d’apprendre son arrivée. D’après
Thomas Garnet Henry James les circonstances du mariage ont été différentes.
Il affirme qu’un marchandage eut lieu entre la Reine
Poudoukhepa et
Ramsès II
au sujet de la dot et aussi du fait que la Reine craignait que sa fille
ne puisse recevoir de visites Hittites
en
Égypte
et ne souffre ainsi d’isolement. Le mariage semble avoir porté ses fruits sur le
plan politique car plus aucun différent entre les deux États n’est enregistré
jusqu’à la fin du règne de
Ramsès II.
Hattousili passa aussi alliance avec le Roi de
Babylone
Kadashman–Enlil
II (1280-1265), cette politique extérieure qui lui donna, à part une
rébellion des Louvites qui ne reconnaissaient pas sa prise de pouvoir, une fin
de règne pacifique.
Les textes attestent de l’arrivée d’une seconde Princesse Hittite
en
Égypte, qu’il est convenu d’être encore une fille de l’Empereur,
qui devint elle aussi une épouse de
Ramsès II, peu avant la mort d’Hattousili III,
en l’an 44 du Pharaon, soit vers 1237. Poudoukhepa
(ou Poudouhepot)
Elle est d’origine
Hourrite.
Son père, Bentepsharri, est le Grand Prêtre de la divinité Ishtar de Lawazantiya
au
Kizzuwatna.
Poudoukhepa prendra la suite de son père et exercera la fonction de
Prêtresse. On lui attribue les écrits des hymnes aux Déesses Lelwani et Arinna
(Déesse soleil) qu’elle assimila à la Déesse
Hourrite
Hebat.
C’est à son retour de la bataille de
Kadesh
(ou Qadesh, 1274),
qu’Hattousili III rencontra Poudoukhepa.
La Déesse Ishtar lui aurait alors ordonnée de la prendre pour épouse. Poudoukhepa
occupe une position élevée tout au long du règne de son époux et joue un
rôle majeur à la cour. Elle a aussi une forte activité en politique
internationale, en témoin sa nombreuse correspondance avec le Pharaon
Ramsès II.
Après la mort de Hattousili III, elle exerça encore un grand rôle sous le
règne de son fils Tudhaliya IV. Elle meurt à l’âge d’environ quatre-vingt dix
ans. Elle a de nombreux enfants, dont ses fils : Tudhaliya IV et Nerikailli et
ses filles Gussuliyawiya et
Maâthor-Néferourê
(Qui va épouser le Pharaon
Ramsès
II).
Bas-relief de Souppilouliouma II –
Hattousa,
chambre des hiéroglyphes
Tudhaliya IV (ou
Touthalija ou Duhalijas,
1234-1220), son fils, lui succède et va au début de son règne lutter
contre les royaumes d’Arzawa
et d’Ahhiyawa, pour maintenir l’unité de son l’Empire. Il signe la paix avec l’Assyrie,
mais celle-ci rompt le traité et attaque la rive Ouest de l’Euphrate, qui
appartenait aux Hittites. Il intervient dans une querelle de mariage entre ses vassaux le Roi d’Amourrou
Shaushga-Muwa (ou Šaušgamuwa ou Shaushgamuwa,
v.1250-v.1230) et celui
d’Ougarit
Ammistamrou II (v.1260-v.1230).
En 1230, Tudhaliya IV contre-attaque, mais il est écrasé à la bataille de
Nihiriya. Il change alors de tactique, avec l’aide de ses vassaux, les royaumes
Syriens
(l’Amourrou,
Karkemish etc…), il impose aux
Assyriens
un blocus maritime.
Celui-ci s’avère très payant car les
Assyriens
se voient obligés de signer un traité de paix et redonnent aux Hittites les
territoires conquis.
Bien que la
paix soit maintenue sous le règne des deux derniers Empereurs qui succèdent à Tudhaliya
IV, ses fils Arnouwanda
III (1220-v.1200) et son frère Souppilouliouma II (ou Suppiluliuma,
v.1200-v.1170), les
textes nous indiquent que le pays Hittite doit subir des périodes de grandes
famines, accompagnées de forts mouvements de population qui vont complètement
le miner jusqu’a amener sa disparition. Le
Pharaon
Mérenptah (1213-1203) enverra à Souppilouliouma II une importante livraison
de blé. Selon les
textes
Égyptiens,
la destruction du Hatti serait due aux
Peuples de la mer, qui ravagent toute la région, mais il est peu probable
que ceux-ci se soient avancés aussi loin à l’intérieur des terres. Il est
plus vraisemblablement que ce sont d’autres tribus ennemies qui ont profité de
l’affaiblissement de l’Empire pour l’abattre, comme le vieil ennemi, les Gasgas.
Ce qui est sur c’est qu’Hattousa et les principales villes Hittites sont détruites et
ne se relèveront jamais. |
Epoque néo-Hittite de vers 1200 ou 1190 à vers 700 environ |
La destruction d’Hattousa entraîne la disparition de la civilisation Hittite et l’empire est morcelé en petits royaumes que l’on qualifie de "néo-Hittite". Ces petits royaumes, ex vassaux pour certains, vont vivre dans les provinces de Syrie du Nord et le Sud-est anatolien, où l’on trouve les royaumes, principautés ou cités-états : d’Alalah, d’Alep, du Hana, de Karkemish, du Kizzuwatna, de Til Barsid, de Ya’diya, etc… Le long de l’Euphrate, où s’implantent : le Gurgum avec Milid, le Kummuhu (Commagène) (Voir carte Ourartou). En Cappadoce, une dizaine de Princes fondent la confédération de la région de Tabal
Tous ces petits États abandonnent l’écriture Hittite cunéiforme pour l’écriture hiéroglyphique et utilisent la langue Louvite (ou Louwite). À la même époque, les Phrygiens, prennent possession de l’Anatolie centrale et y établissent, vers 1200, leur royaume autour de leur capitale, Gordion. Ces royaumes ne jouent aucun rôle politique majeur, mais ils sont très prospères du XIIe au IXe siècle. Ce n’est qu’a partir de 745 jusqu’a 708, ou de défaites en défaites, ils vont, les uns après les autres, être absorbés par l’Empire Assyrien, seuls deux petits royaumes situés en Cilicie (Nouveau nom du Kizzuwatna) survivront à la destruction de l’Assyrie elle-même.
|
Art néo-Hittite |
Bibliographie
Pour
d’autres détails sur les Hittites voir les ouvrages de :
Gary M.Beckman :
– Hittite diplomatic texts, Scholars Press, Atlanta, 1996.
Trevor Bryce :
– The Kingdom of the Hittites, Clarendon Press, Oxford, 1998 – Oxford University Press, New York, 1998.
– Life and Society in the Hittite World, Oxford University Press, 2002.
C.W.Céram : (de son vrai nom Kurt W. Marek)
– The secret of the Hittites : The discovery of an ancient empire,
Phoenix Press, London, 2001.
Fatih Cimok :
– The Hittites and Hattusa, A Turizm Yayinlari, Istanbul, 2008.
– La glyptique Syro-hittite, Haut-commissariat de la République Française en Syrie et au Liban, Service des Antiquités
et des Beaux-arts, Bibliothèque archéologique & historique, tome II, Library Binding,
1922 – BiblioBazaar, Août 2009.
– Éléments de bibliographie hittite, Library Binding, 1922.
– Supplément aux éléments de bibliographie Hittite, pp. 1-68, 138-144, Babyloniaca, tome X, Library Binding, 1927.
– La civilisation des Hittites et des Hourrites du Mitanni, Éditeur inconnu, 1934 –
Éditions d’Aujourd’hui, 1983.
Marc Desti :
– Les civilisations anatoliennes,
PUF, Paris, 1998.
Jacques Freu :
– Hittites et Achéens : données nouvelles concernant le
pays d’Ahhiyawa, Centre de recherches comparatives sur les langues de la Méditerranée ancienne 11,
Université de Nice-Sophia Antipolis, Nice, 1990.
– The land of the Hittites, Constable and Company Ltd., London, 1910.
– Index of Hittite names, British School of Archaeology in Jerusalem 1, Sup. Papers, 1923.
– The Hittite Empire, Constable and Company Ltd., London, 1929.
– The geography of the Hittite Empire, British Institute of Archaeology in Ankara, 1959.
Isabelle Klock-Fontanille :
– Les Hittites,
PUF, Paris, 1995.
James Galloway Macqueen :
– The Hittites : And their contemporaries in Asia Minor (Ancient Peoples and Places),
Thames & Hudson; Revised and Enlarged Edition edition, Septembre 1996.
Maurice Sartre :
– L’Asie Mineure et l’Anatolie, d’Alexandre à Dioclétien, Armand Colin, Paris, 1997.
|
|