Les  cités  de Commagène :
Harran  et
 Samosate
 

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Harran

 
   Harran (En arabe : حران  Harrán ou Jarán ou Haran, en Assyrien et Akkadien : Harranu ou Harrānu, en Sumérien : URUKASKAL, en Latin : Carrhae ou Carrhes ou Carre ou Charan, en Grec : Κάῤῥαι  Karrhai, en Hebreux : ‏חרן‎, et pendant les premiers siècles du Christianisme : Hellenopolis, en Grec :  Ελληνπολις), se situe au Sud-est de la Turquie à quelques kilomètres du village actuel d’Altınbaşak, dans la vallée de la rivière Balikh, au croisement des routes de Damas, de Karkemish et de Ninive. Cette situation en fit un point stratégique au cours de l’Histoire. C’est une ville très ancienne qui fut l’un des principaux centres, commercial, culturel et religieux de haute Mésopotamie. La ville fut également connue dans la haute-antiquité pour être l’un des deux principaux sanctuaires (Avec la ville d’Ur) dédié au Dieu-lune Sin (ou Sîn), vénéré par les Sémites de Mésopotamie.


 

Vue des ruines su site d’Harran

 
   Le temple de Sin (ou Sîn) fut reconstruit par plusieurs souverains, dont celui d’Assyrie, Assurbanipal (669-631 ou 669-626) et celui de Babylone, Nabonide (ou Nabounaid, 556 ou 555-539). Hérodien de Syrie (ou Hérodianus, écrivain Romain, v.170-v.240, IV. 13, 7) fait référence à la ville comme ayant en son temps un temple de la Lune. Harran fut aussi réputée dans l’antiquité pour une spécialité : La gomme odoriférante.
 
   La cité fut le site de la bataille d’Harran (ou Carrhae) où les Romains, sous les ordres du Général et Proconsul Marcus Licinius Crassus (115-53), subirent une défaite décisive le 06 Mai (ou 01 Juin) 53 av.J.C contre les Parthes sous les ordres du Général Suréna. Une équipe Anglo-turque de fouilles à débutée des travaux d’excavation sur le site en 1951. Harran est l’endroit où le récit biblique situe la maison de Laban, frère de Rébecca et beau-père de Jacob ("Maintenant, mon fils, écoute ma voix ! Lève-toi, fuis chez Laban, mon frère, à Charan"  Genèse 27:43) Jacob aurait passé 20 ans à Harran travaillant pour son oncle Laban (Genèse 31:38 et 41).
 
   Il est dit qu’Adam et Ève mirent les pieds à Harran (ou Charan), après avoir été expulsés du Jardin d’Eden. Le livre de la Genèse (Genèse 11:31, 12:4-5) identifie un endroit appelé Haran (ou Harran ou Charan et Charran, en Hébreu : חָרָן) où Terah et son fils Abraham se seraient arrêtés sur le chemin de Ur avant d’atteindre le pays de Canaan. Certains chercheurs identifient la Haran biblique avec Harran, cependant pour d’autres le nom du lieu ne doit pas être confondue avec Haran (En Hébreu : הָרָן), les deux noms étant orthographiés différemment dans l’original Hébreu. La tradition islamique se veut également des liens avec Aran, le frère d’Abraham (Genèse 11:26-32).

 

L’histoire…….

 

   Le site de la ville est proche de la frontière avec la Syrie, à 44 kilomètres au Nord-ouest de la ville de Şanlıurfa (ou Þanlýurfa, l’ancienne Édesse) à la fin d’une longue route à travers la plaine. À l’origine, et ce depuis la période paléo-Babylonienne, la ville fut l’une des principales cités de Haute-Mésopotamie qui contrôlait le point de croisement des routes de Damas, de Karkemish et de Ninive, dont elle fut un poste relais pour les voyageurs. C’est cet emplacement qui lui donna sa valeur stratégique. Son nom en Akkadien : Harranu (ou Harrānu), signifie “voyage” ou “caravane". Située sur la bordure Nord de la plaine fertile Mésopotamienne, Harran existait déjà dès le IIIe millénaire.
 


 

Autre vue du site de Harran

   La ville est citée, probablement la première fois, dans les textes des tablettes d’Ebla datant de cette période, sous le nom de : Ha-ra-unKI ou Har-ra-nuKI. De ceux-ci, il y est dit qu’un “Roi” de Harran épousa une Princesse d’Ebla, Zugalum, qui devint alors “Reine de Harran”, et dont le nom apparaît dans un certain nombre de documents. Il semble que la ville resta une partie du royaume Eblaïte pendant un certain temps par la suite. Harran est également mentionnée dans les lettres de Mari du Roi Zimri-Lim (1775-1761/60), où il est dit qu’elle fit partie des villes de la fédération du Zalmaqqum.
 
   Vers la fin de la XVIIIe siècle av.J.C s’établirent dans le Nord de la Mésopotamie, les Hourrites qui contrôlèrent la ville. Au cours des XVe et XIVe siècle elle fut la possession du royaume du Mitanni. Vers la fin du XIVe siècle Harran fut conquise et détruite par l’Empereur Hittite, Souppilouliouma I (ou Suppiluliuma, 1355-1322) lors de sa conquête du Mitanni. Elle resta sa possession même après l’accord de paix passé avec l’Empereur du Mitanni, Shattiwaza (ou Shattiwazza, v.1350-v.1320).
 
   Après la chute des Hittites, la région passa sous le contrôle des Assyriens. Dans des inscriptions Assyriennes de Téglath-Phalasar I (1116-1077) la cité est mentionnée à plusieurs reprises et pour la première fois vers 1100, sous le nom de Harranu (ou Harrānu). Des inscriptions datant du Xe siècle révèlent qu’Harran avait des privilèges d’exonération fiscale et la liberté de certaines formes d’obligations militaires. Elle fut même nommée comme la “ville libre d’Harran“. Salmanazar III (859-824) restaura dans la cité en 850 le sanctuaire du Dieu Lune, et elle devint un centre important de l’Empire Assyrien. En 763 elle fut de nouveau restaurée lors du règne de l’Empereur d’Assyrie, Sargon II (722-705). Pendant le règne du Roi de Juda, Ézéchias (726-697), avec son aide Harran se rebella contre la domination Assyrienne. L’Empereur Sennachérib (705-681) reconquit la ville (2 Rois 19:12; Ésaïe 37:12) et Ézéchias dut lui payer un lourd tribut. En 612, elle devint le siège du pouvoir pour les Assyriens après la chute de leur capitale Ninive et de leur défaite face à une coalition des Babyloniens et des Mèdes. Le dernier Empereur d’Assyrie, Assur-Uballit II (ou Aššur-Uballit ou Ashuruballit, 612-609) ne régna plus que sur Harran (ou Carrhes) où il s’était réfugié devant l’invasion des armées néo-Babyloniennes de Nabopolassar (626-605).
 


 

Autre vue du site de Harran

   En alliance avec une grande force Égyptienne du Pharaon Néchao II (610-595), l’armée d’Assur-Uballit II était largement en mesure de défendre Harran contre l’association BabyloniensMèdes. Au printemps 609, le Roi de Juda, Josias (640-609), qui s’était rallié aux Babyloniens, tenta de bloquer le passage aux troupes Égyptiennes, mais il fut tué lors du combat à Megiddo. Le Pharaon Néchao II continua son avancée pour joindre ses forces à celles d’Assur-Uballit II, mais il ne parvint pas à repousser les forces Babyloniennes.
 
   Il se retira alors en Syrie du Nord et laissa Assur-Uballit II à son sort. Celui-ci réfugié dans Harran (ou Carrhes) fut impuissant face à l’avancée de Nabopolassar, La cité fut une nouvelle fois prise et détruite. Assur-Uballit II disparut de l’histoire ce qui mit fin à l’Empire Assyrien. La cité fit partie dès lors de l’Empire des Mèdes. Puis, lorsque celui-ci tomba sous les coups du Roi Perse Achéménide, Cyrus II (559-529) la ville et la région firent partie d’une satrapie de l’Empire Perse (Province d’Athura, le mot Persan pour Assyrie). Elles le restèrent jusqu’en 331, lorsque les soldats du Roi de Macédoine Alexandre le Grand (336-323) entrèrent dans la ville et la libérèrent du joug Perse. Après la mort d’Alexandre, la ville fut disputée par ses successeurs qui se partageaient son Empire, les Régents de Macédoine, Perdiccas (323-321) et Antigonos I Monophtalmos (Roi 306-301), mais elle fut finalement rattachée à l’Empire du Roi Séleucide, Séleucos I Nikâtor (305-280), dans une province appelée Osroène (ou Urhai ou Orhai, en Araméen) dont elle devint la capitale.
 


 

Vue sur la colline de la forteresse

 

   Pendant un siècle et demi, la ville prospéra et elle devint indépendante lorsque la dynastie Parthe occupa la Babylonie. Les Rois Parthes et Séleucides se la disputèrent souvent car elle constituait un État tampon avec la dynastie d’Arabie Abgarides d’Édesse, normalement vassal des Parthes. Plus tard, à l’époque Romaine, Harran fut connu sous le nom de Carrhes ou Carrhae.
 
   Le 06 Mai (ou 01 Juin) 53 av.J.C, elle fut l’emplacement d’une Bataille dans laquelle les Parthes, commandés par le Général Surena, défirent trois légions Romaines sous le commandement du Proconsul Marcus Licinius Crassus (115-53) et où le fils de ce dernier fut tué. (Voir bataille d’Harran). La cité suivit dès lors l’histoire de la région et bien qu’elle constitua toujours un point stratégique elle ne joua plus dans l’histoire de fonction importante. Des siècles plus tard, La ville, à la frontière de l’Empire Romain et des dernières parties de celui des Sassanides, fut le site de plusieurs épisodes des guerres Romano-Perses. L’Empereur Caracalla (198-211) y fut assassiné, à l’instigation de Macrin (217).
 
   En 238, la ville fut conquise par le Perse Sassanide, Ardachêr I (224-241), puis reconquise en 243 par l’Empereur Romain Gordien III (268-244), et de nouveau reprise en 260, lors d’une importante bataille, par le Perse, Châhpûhr I (ou Shahpur, 241-272) après la capture de l’Empereur Valérien (253-260). Elle changea une nouvelle fois de main en 264, prise par le Roi de Palmyre, Odénath (ou Lucius Septime Odénat ou Odaenathus, v.250-267). Lorsque l’Empire de Palmyre quelques années plus tard fut brisé par l’Empereur Aurélien (269-275) elle retomba sous l’emprise Romaine. En 296, l’Empereur Romain Galère (305-311) y fut battu et dut céder encore une fois la ville aux Sassanides. Elle resta sous leur contrôle jusqu’à leur chute face aux arabes en 651 ap.J.C.
 

  Pour d’autres détails voir aussi : Édesse  et  Osroène

 
Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
 
Géza Fehérvári :
Harrān, pp : 227–230, The Encyclopaedia of Islam 3, E.J.Brill, Leiden, 1971.
David Frendo :
Roman expansion and the Graeco-Iranian world : Carrhae, its explanation and aftermath in Plutarch, pp. 71-81, Bulletin of the Asia Institute 17, 2003.
Tamara M.Green :
The city of the Moon God : Religious traditions of Harran, E.J. Brill, Leiden, New York, 1992.
Thomas Ollive Mabbot :
The supposed oriental inscription on a coin of Carrhae, in Mesopotamia, The Numismatic Chronicle, London, 1937.
David Storm Rice :
Medieval Harran. Studies on its topography and monuments I, pp : 36-84, Anatolian Studies 2, 1952.
Gareth C.Sampson :
The defeat of Rome : Crassus, Carrhae and the invasion of the East, Pen & Sword Military, Barnsley, 2008.
Jürgen Tubach :
Im schatten des sonnengottes : Der sonnenkult in Edessa, Ḥarrān und Ḥaṭrā am vorabend der Christlichen Mission, Otto Harrassowitz, Wiesbaden, 1986.

 

 

Samosate

 
   Samosate (en Arménien : Շամշատ  Šamšat ou Samsat ou Shamshat, en Grec : Σαμόσατα  Samosata, en Syriaque : ܫ ܡ ܝ ܫ ܛ  šmīša), dont le nom signifierait "Soleil", fut aussi appelée Antioche de Commagène (En Grec : Αντιόχεια η Κομμαγηνή). Elle fut une ancienne cité sur la rive droite (Ouest) de l’Euphrate dont les ruines se situent près de la cité actuelle de Samsat, dans la province d’Adıyaman en Turquie, près de l’Euphrate. Le site est inondé depuis 1989 par la construction du barrage Atatürk. Une nouvelle ville du même nom a été construite pour la population disloquée par le naufrage de la vieille ville. La cité est souvent confondue avec Arsamosata (la moderne Kharput, en Arménien : Արշամշատ Aršamšat) une ville d’Arménie Sophène près de l’Euphrate.
 


 

Lucien de Samosate
par William Faithorne

   Jouant sur sa situation géographique Samosate fut fortifiée afin de protéger un important point de passage de la rivière de la route commerciale Est-ouest. La route royale au temps des Achéménides partait de Sardes, elle traversait la Phrygie, atteignait le Halys à Ptérium (Boghaz-Khoï), se dirigeait ensuite au Sud à travers les montagnes du Taurus pour joindre l’Euphrate à Samosate. Elle fut aussi une escale sur un autre itinéraire allant de Damas à Palmyre, jusqu’à l’Arménie, puis la mer Noire (Pont Euxin). 
 
   Samosate est connue comme le lieu de naissance de : Lucien de Samosate (ou Lucian ou Lucianus Samosatensis, v.120- † après 180 ap.J.C) qui était un rhéteur et satiriste de Syrie ; de Paul de Samosate, le troisième chef de l’Elkasite, un ordre des Esséniens Gnostiques, qui vivait au milieu du IIIe siècle ap.J.C et du théologien et Prêtre d’Antioche, Lucien d’Antioche (250-312). Dans la martyrologie Chrétienne, sept martyrs Chrétiens furent crucifiés en 297 à Samosate pour avoir refusé d’accomplir un rite païen en l’honneur de la victoire de l’Empereur Maximien (286-308) sur les Perses Sassanides : Abibus, Hipparque, Saint James, Lollian, Paragnus, Philotheus et de Romanus. Pour quelques spécialistes, l’historicité de cette légende est discutable, notamment parce que ce n’était pas Maximien, mais l’Empereur Galère (305-311) qui était alors en charge de Samosate, tandis que Maximien résidait en Gaule ?. Saint-Eusèbe de Samosate fut un grand adversaire des Ariens, il fut tué par une femme Arienne vers 380, il est honoré le 22 Juin. Saint Daniel le Stylite (v.410-493), naquit à Marathe (ou Maratha), un village près de Samosate, il vécut plusieurs années sur une colonne, dans la méditation et la prière. André de Samosate († après 444) fut Évêque de Samosate. Saint Rabulas, vénéré le 19 Février, qui vivait au VIe siècle à Constantinople, fut également originaire de Samosate.

 


 

La Calomnie, Peinture de Sandro Botticelli (14495)
d’après la source textuelle de Lucien de Samosate –
Musée des Offices – Florence

L’histoire…….

 

   On attribue la création de Samosate à Samès (en Arménien : Շամուշ, en Grec : Σαμωσ, 260 à 243) qui commença sa carrière comme Satrape de Commagène. Cependant beaucoup de spécialistes pensent qu’une cité fortifiée existait sûrement déjà avant à cet emplacement, probablement d’origine Hittite. Sous l’emprise des Séleucides, Samès profita de la guerre entre ces derniers et le royaume Ptolémaïque d’Égypte pour prendre son indépendance. On ne sait pas quel côté il soutint pendant les guerres Syriennes car presque tout les documents de cette époque ont été perdus, mais il serait logique qu’il ait soutenu l’Égypte pour contrecarrer son puissant voisin Séleucide. Après la mort d’Orontès III d’Arménie (317- v.260), que la plupart des sources donnent comme son père, en 260, il prit le pouvoir également sur l’Arménie et la Sophène. Toutefois il faut souligner qu’il n’y a aucune trace de la manière de cette prise de pouvoir. La Commagène était en dehors des limites du territoire Arménien, mais les Satrapes continuaient d’occuper de nombreuses régions de l’Anatolie, comme la Cappadoce et Pont.
 
   Samès fonda Samosate, près de la cité actuelle de Samsat (Province d’Adıyaman en Turquie près de l’Euphrate). La cité fut aussi appelée Antioche de Commagène. Elle fut mentionnée pour la première fois par Eratosthène (Astronome, géographe, philosophe Grec, v.276-194) en 245 av.J.C. Le Roi de Bithynie, Zélas (ou Ziaelas ou Zielas, 254-229) trouva refuge à la cour de Samès à Samosate lorsqu’il fut chassé de son pays par sa belle-mère la Reine Etazèta. Samès fit de Samosate la capitale du royaume Hellénistique de Commagène, avec le nom d’Antioche en Commagène, et elle le resta jusqu’en 72 ap.J.C, date à laquelle elle fit partie de la province Romaine de Syrie. Comme dit plus haut, la ville était située, entre autres, à l’intersection d’une voie de communication Est-ouest, qui traversait le cours supérieur de l’Euphrate par un gué, une route qui allait de Damas jusqu’à la Mer Noire.
 
   Flavius Josèphe (ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe ben Mattathias, historien Juif, 37-v.100), raconte que dans la quatrième année du règne de Vespasien (69-79), à partir de Juillet 72 ap.J.C, le Roi de Commagène, Antiochos IV (ou Caius Julius Antiochos IV Épiphane, 38-72) fut impliqué dans des événements qui l’amenèrent à devoir renoncer au trône du royaume “client” de Commagène en faveur d’une annexion par les Romain. Le Gouverneur de Syrie, Lucius Junius Caesennius Pétus (ou Paetus), de bonne ou de mauvaise foi ?, accusa Antiochos IV. Il envoya une lettre à l’Empereur Vespasien reprochant au Roi et à son fils Archélaos Caius Julius Antiochos Épiphane (ou Gaius Julius), de vouloir se révolter contre les Romains, et de conspirer avec les Parthes avec qui ils auraient pris des arrangements. L’Empereur ne pouvait pas laisser une telle plainte sans effet, d’autant plus que Samosate, était située sur l’Euphrate, où les Parthes pourraient traverser facilement le fleuve et aller attaquer les frontières impériales. Pétus fut donc autorisé à agir de la manière la plus appropriée. Le Gouverneur Romain envahit la Commagène à la tête de la VI Legio Ferrata et quelques cohortes de cavaleries auxiliaires, ainsi que d’un contingent allié du Roi Aristobule de Chalcis (ou Qinnasrin).


 

Monnaie d’Antiochos IV

  
   L’invasion eut lieu sans grande bataille, puisque personne ne s’opposa ou résista à l’avancée Romaine. Une fois qu’il apprit la nouvelle de l’attaque, Antiochos IV préféra quitter le royaume. Pendant ce temps Pétus envoya un détachement occuper Samosate avec une garnison, tandis que le reste de l’armée se mit en quête de retrouver Antiochos IV. Les fils du Roi, Archélaos Caius Julius Antiochos Épiphane (ou Gaius Julius) et Caius Julius Callinicus (ou Gaius Julius CAllinicus), qui ne se résignaient pas à perdre le royaume, préférèrent prendre les armes et essayèrent d’arrêter l’armée Romaine. La bataille fit rage une journée durant, dont l’issue finale reste incertaine. Antiochos IV choisit de fuir avec sa femme et ses filles en Cilicie. Une telle confusion cassa le moral des troupes Commagènes, qui finalement préférèrent se rendre aux Romains.

 

   Toujours selon Flavius Josèphe, Archélaos Caius Julius Antiochos Épiphane accompagné par une dizaine de soldats à cheval, traversa l’Euphrate et se réfugia chez le Roi des Parthes, Vologèse I (51-77/78), qui le reçut avec tous les honneurs. La dynastie d’Antiochos IV renversée Rome annexa Samosate et le territoire de Commagène à la province Romaine de Syrie. Ce fut dès lors une métropole militaire qui suivit l’histoire "bataillée" de cette région. À l’époque de l’Empereur Hadrien (117-138), elle abrita la Légion VI Ferrata, puis la Légion XVI Flavia Firma et fut le terminus de plusieurs routes militaires. Ce fut à Samosate que l’Empereur Julien (360-363) fit construire une flotte pour son expédition contre le Roi Perse Sassanide, Châhpûhr II (ou Shahpur, 309-379).
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
 
Marc Desti :
Les civilisations Anatoliennes, PUF, Paris, 1998.
Friedrich Karl Dörner :
Kommagene, Lübbe, Bergisch Gladbach, 1981.
Friedrich Karl Dörner et Alexej von Assaulenko :
Kommagene; ein wiederentdecktes Königreich, Codex-Verlag, Böblingen, 1967.
Heinrich Dörrie :
Der Königskult des Antiochos von Kommagene im lichte neuer inschriften-funde (Abhandlungen der akademie der Wissenschaften in Göttingen, Philologisch-Historische Klasse; Folge 3, 60), Vandenhoeck & Ruprecht, Göttingen, 1964.
Margaret Stephana Drower, Eric William Gray et Antony J.S.Spawforth :
Samosata, Oxford University Press, London, 2012.
Şadan Gökovali
Commagene, Samosata, Arsameia, Nimrud dagh, Ofis Ticaret Matbaacılık, Izmir, 1990. 
Arnulf Hausleiter :
Samosata, Der Neue Pauly (DNP) 11, Metzler, Stuttgart, 2001.
John E.Morby :
Commagene, Kingdom Of, Oxford University Press, London, 2002.
Ümit Serdaroglu :
Samosata (Sainsat) SW Anatolia, The Princeton Encyclopedia of Classical Sites, Princeton University Press, Princeton, 1976.
Georges Tate et Melissa Kaprelian :
Samosata, Oxford University Press, London, 1997.
Cyrille Toumanoff :
Studies in Christian Caucasian history, Georgetown University Press, Georgetown, 1963.

 

 
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