Les cités de Commagène : Harran et Samosate |
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Harran
L’histoire…….
Le site de
la ville est proche de la frontière avec la Syrie, à 44
kilomètres au Nord-ouest de la ville de Şanlıurfa (ou Þanlýurfa, l’ancienne
Édesse) à la fin d’une longue route à travers la plaine. À l’origine,
et ce depuis la période paléo-Babylonienne,
la ville fut l’une des principales cités de
Haute-Mésopotamie qui contrôlait le
point de croisement des routes de
Damas, de
Karkemish et de
Ninive, dont elle fut un poste relais
pour les voyageurs. C’est cet emplacement qui lui donna sa valeur stratégique.
Son nom en Akkadien :
Harranu (ou Harrānu), signifie “voyage” ou “caravane".
Située sur la bordure Nord de la plaine fertile
Mésopotamienne, Harran existait déjà
dès le IIIe millénaire.
La ville est citée, probablement la première fois, dans les textes
des tablettes d’Ebla
datant de cette période, sous le nom de : Ha-ra-unKI ou Har-ra-nuKI.
De ceux-ci, il y est dit qu’un “Roi” de Harran épousa une Princesse
d’Ebla, Zugalum, qui devint alors “Reine de
Harran”, et dont le nom apparaît dans un certain nombre de documents. Il semble que la ville resta une partie du royaume
Eblaïte pendant un certain temps par la suite. Harran est également mentionnée dans les lettres de
Mari du Roi
Zimri-Lim (1775-1761/60),
où il est dit qu’elle fit partie des villes de la fédération du Zalmaqqum.
En alliance avec une grande force
Égyptienne du Pharaon
Néchao II (610-595), l’armée
d’Assur-Uballit II
était largement en mesure de défendre Harran contre l’association
Babyloniens–Mèdes.
Au printemps 609, le Roi de
Juda,
Josias (640-609),
qui s’était rallié aux
Babyloniens, tenta de bloquer le passage aux troupes
Égyptiennes, mais il fut tué lors du
combat à Megiddo.
Le Pharaon Néchao II continua son avancée pour joindre
ses forces à celles d’Assur-Uballit
II, mais il ne parvint pas à repousser les forces
Babyloniennes.
Pendant un siècle et demi, la ville prospéra et elle devint indépendante lorsque
la dynastie
Parthe occupa la
Babylonie. Les Rois
Parthes et
Séleucides se la disputèrent souvent car elle constituait un État tampon
avec la dynastie d’Arabie Abgarides d’Édesse,
normalement vassal des
Parthes. Plus tard, à l’époque Romaine, Harran fut connu sous le nom de
Carrhes ou Carrhae.
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Samosate
Jouant sur sa situation géographique
Samosate fut fortifiée afin de protéger un important point de passage de la
rivière de la route commerciale Est-ouest. La route royale au temps des
Achéménides partait de
Sardes, elle traversait la
Phrygie, atteignait le Halys à
Ptérium (Boghaz-Khoï), se dirigeait ensuite au Sud à travers les montagnes du Taurus pour joindre l’Euphrate à
Samosate.
Elle fut aussi une escale sur un autre itinéraire allant de
Damas à
Palmyre, jusqu’à
l’Arménie,
puis la mer Noire (Pont Euxin).
L’histoire…….
On attribue la création de Samosate à
Samès
(en Arménien : Շամուշ, en
Grec :
Σαμωσ, 260 à 243) qui commença sa carrière comme
Satrape
de Commagène.
Cependant beaucoup de spécialistes pensent qu’une cité fortifiée existait sûrement déjà avant à cet emplacement, probablement
d’origine Hittite. Sous l’emprise des
Séleucides,
Samès profita de la
guerre entre ces derniers et le royaume Ptolémaïque
d’Égypte pour prendre son indépendance.
On ne sait pas quel côté il soutint pendant les guerres Syriennes car presque tout les documents de cette époque ont été perdus,
mais il serait logique qu’il ait soutenu
l’Égypte
pour contrecarrer son puissant voisin
Séleucide. Après la mort d’Orontès III
d’Arménie (317- v.260), que la plupart des sources donnent
comme son père, en 260, il prit le pouvoir également sur
l’Arménie et la Sophène.
Toutefois il faut souligner qu’il n’y a aucune trace de la manière de cette prise
de pouvoir. La Commagène était en dehors
des limites du territoire Arménien, mais les
Satrapes
continuaient d’occuper de nombreuses régions de l’Anatolie, comme la
Cappadoce et
Pont.
Toujours selon
Flavius Josèphe, Archélaos
Caius Julius
Antiochos Épiphane accompagné par une dizaine de soldats à cheval, traversa l’Euphrate et se réfugia chez le Roi des
Parthes,
Vologèse I (51-77/78),
qui le reçut avec tous les honneurs. La dynastie
d’Antiochos IV renversée Rome annexa Samosate et le
territoire de Commagène à la province
Romaine de Syrie. Ce fut dès lors une métropole militaire qui suivit l’histoire
"bataillée" de cette région. À l’époque de l’Empereur Hadrien (117-138), elle abrita la Légion VI
Ferrata, puis la Légion XVI Flavia Firma et fut le terminus de plusieurs routes militaires. Ce
fut à Samosate que l’Empereur
Julien (360-363) fit construire une flotte pour son expédition contre le Roi
Perse Sassanide,
Châhpûhr
II (ou Shahpur, 309-379).
Bibliographie
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