Les Achéménides
549  à  331
 

Nous avons besoin de vous

 

 Pour plus de détails voir aussi : La civilisation Achéménide, PersépolisPasargades,

Quelques Reines Achéménides

 

   L’Empire Achéménide ou Empire Perse Achéménide (En Persan : هخامنشیان Hakhāmanishiya) est le premier des Empires Perse à régner sur une grande partie du Grand Iran. À l’apogée de sa puissance, il englobe environ 7,5 millions de km². L’Empire Achéménide fut territorialement le plus grand Empire de l’antiquité classique. Il s’étendait sur trois continents (Europe, Asie, Afrique) et comprenait les territoires de l’Afghanistan, le Pakistan, l’Asie centrale, l’Asie Mineure, la plupart des régions côtières de la mer Noire, la Thrace, la Macédoine, le Nord de l’Arabie Saoudite, la Jordanie, Israël, le Liban, la Syrie, toute l’Égypte et une partie à l’Ouest de la Libye et même s’ils n’avaient pas la main mise sur tous les Grecs, une bonne partie de la Grèce.
 


 

Bol Achéménide avec des
représentations de lions – Ve siècle

 On a coutume de faire démarrer l’Empire Perse Achéménide avec Cyrus II, descendant d’Achéménès. Ce Roi, après avoir soumit les Mèdes et prit le titre de Roi des Perses et des Mèdes, fut un des plus grands conquérants de la dynastie et réalisa l’unité de l’Asie Mineure, mais les successeurs de Cyrus II, Darius I et Xerxès I ne purent soumettre la Grèce (voir les Guerres Médiques) bien qu’ils l’envahirent à plusieurs reprises. La pierre angulaire de cette dynastie reposait sur le sentiment de loyauté des sujets envers le Roi qui était vénéré comme une divinité.
 
   Après plus de deux siècle de suprématie, le déclin et la chute de l’Empire Achéménide sera du à : L’affaiblissement du pouvoir central ; Aux intrigues de harem , Â la vie des dirigeants trop fastueuse ; Â la décadence des mœurs ; Aux rebellions nationales dans les territoires conquis, l’Égypte, la Grèce, qui sont renforcées par les défaites Perses durant les Guerres Médiques ; Â l’affaiblissement de l’armée et aux soulèvements des satrapies. L’écroulement de l’Empire fut quasi immédiat lorsqu’arriva le Roi de Macédoine Alexandre le Grand (336-323). La dynastie Achéménide s’éteignit en 330 avec l’assassinat de Darius III.

 


 
Rois Achéménides
L’histoire…….
Généalogie
de la dynastie

 

   Au XVIe siècle, installées au Nord de l’Iran à proximité du lac d’Ourmia (ou Orumieh), des tribus Aryennes, dont les plus importantes étaient les Mèdes et les Parsa (ou Parsu, les Perses) émigrés de Parsua un pays situé à l’Ouest du lac d’Ourmia, sont alors tributaires des Assyriens. Sous la pression de ces derniers et des Ourartéens, elles migrèrent vers le Sud en territoire Élamite. Vers 1500, le plateau Iranien fut occupé par les Mèdes, pour la partie Nord-ouest alors que les Parsa s’installèrent eux dans la partie Sud du plateau, vers les monts Zagros, région qu’ils appelèrent Parsumash (ou Parsamash ou Parsumaš), dans la région d’Anshan.
 
   Autour de 1100, la cité d’Anshan fut encore partiellement, Élamite, mais les Perses prirent possession d’une partie de sa région où se développèrent plusieurs petits royaumes. Ils fondèrent dans la ville une dynastie d’où semble t-il, ils chassèrent petit à petit les Élamites. Le fondateur de la dynastie Perse, qui se développa dans un autre de ces petits royaumes et fut le berceau de la dynastie Achéménide, fut Achéménès (ou Achaemenes ou Aquemenes, en Persan : Haхāmaniš ou Achaemenes هخامنشAmical dans l’âme", en Élamite : Hakamanuisch, en Akkadien : Amanischa, en Grec : Achaiménes ou Akhaimenês Αχαιμένης, en Araméen : Ahamenesch, en Latin : Achéménès, vers 705/700 à 675). Il s’agit toutefois d’un personnage dont l’existence reste controversée.


 

Petit buste d’une Reine Perse,
en lapis-lazuli souvent
attribué à Amastris, trouvé à Persépolis
– Musée archéologique de Téhéran

 
   Il fut Roi (ou chef) du petit royaume du Parsumash et lui et ses prédécesseurs régnèrent probablement aussi sur d’autres tribus Perses dès le IXe siècle. Son successeur, Teispès I (En Persan : Cišpiš ou Tšaišpiš چیش‌پیش, en Grec : Τεΐσπης, 675 à 640) agrandit le territoire Achéménide en conquérant le royaume d’Anshan et le Fars, gagnant ainsi le titre de Roi d’Anshan et du Parsumash. En 646, Suse fut détruite par l’Empereur d’Assyrie Assurbanipal (ou Assur-Banapliou ou Assourbanipal, 669-631 ou 626), mais les Assyriens n’eurent jamais la main mise sur la région d’Anshan. Après la chute de l’Assyrie, en 609, la progression des Rois Achéménides d’Anshan fut fulgurante, malgré leur domination par les Mèdes. À la mort de Teispès I, le royaume fut divisé entre ses deux fils :
 
   L’ainé, Ariaramnès (En Persan : Haxāmaniš ou هخامنش Ariyāramna, en Grec : Αριαράμνης Ariaramnes, 640 à ?) fut installé Roi de Parsumash, sur la Perse proprement dite, entre Ispahan et Shirâz, et Cyrus I (En Perse Kurāš کوروش ou Kurāsh, en Grec Κύρος, 640-600), plus à l’Ouest, devint Roi d’Anshan. Cette interprétation des faits reçut un solide appui d’une inscription en Perse ancien gravée en dix lignes sur une feuille d’or que Ernst Herzfeld mis au jour, en 1930, à Hamadan (Ancienne Ecbatane). Ces deux royaumes furent vassaux des Mèdes.
 
   Le fils d’Ariaramnès, Arsamès (En Persan : ارشام Aršāma, en Grec : Aρσάμης, mort v.520) lui succéda sur le trône de Parsumash (ou Parsamash ou Parsumaš) et n’eut qu’un rôle restreint dans la région. Il abdiqua en faveur de Cyrus II (Surement en 549). Sur le trône Achéménide d’Anshan Cambyse I (ou Kambūjiya, en Grec Καμβύσης, 600 à 559), fils cadet de Cyrus I, lui succéda. Afin de se libérer un peu du joug des Mèdes il épousa Mandane, la fille du Roi des Mèdes Astyage (En Persan : ایشتوویگو  Ištovigu, 585 à 550/49) et de la Reine Aryenis. On ne sait pas pourquoi il laissa son trône à son fils en 559, mais il l’épaula dans sa lute pour la libération des Perses d’Anshan. Il fut d’ailleurs blessé à la bataille de la frontière Persane en 351 où il mourut.

 

  Pour plus de détails sur les origines Achéménides voir : Les Perses d’Anshan

 


 

Statue de Cyrus II –
Parc olympique de Sydney

   Cyrus  II  le Grand  (En Persan : کوروش بزرگ Kūruš  Kurosh E-Buzurg ou کوروش کبیر  Kurosh E-Kabeer, en Grec : Κύρος Β΄ Cyrus II, 559 à 549 et 549 à 529) fut aussi connu sous le nom de Cyrus l’Ancien. Il accéda au pouvoir au début uniquement sur le trône d’Anshan, puis, surement vers 549, il devint aussi Roi de Parsumash (ou Parsamash ou Parsumaš), son petit cousin Arsamès (ou Arsame) se désistant pour lui. Roi des Perses, il se révolta alors contre le Roi des Mèdes Astyage. Plusieurs batailles importantes eurent lieu, la bataille d’Hyrba (Hiver 552), la bataille de la frontière Persane (551) etc… Après trois années de durs combats, Astyage fut vaincu et Cyrus II prit et pilla la capitale Mède, Ecbatane, puis il se proclama “Roi des Mèdes et des Perses” qui furent de ce fait désormais liés.
 
   Par cette victoire Cyrus II ajouta à son Empire naissant celui déjà important que possédaient les Mèdes. Maître de la Perse, de la Médie, de l’Assyrie, de l’Ourartou, il se tourna vers le riche plateau Anatolien. Il attaqua la Lydie, le puissant royaume d’Asie Mineure. Après plusieurs échecs militaires, Cyrus II s’empara de Harran et écrasa la cavalerie Lydienne à la bataille de Thymbrée. Puis il fit le siège de la capitale Sardes qui tomba après quatorze jours.
 
   Le royaume de Lydie devint une province Perse rattachée à la IIIe satrapie de l’Empire Achéménides. Les cités Grecques d’Asie Mineure refusèrent quant à elles de se rendre. Cyrus II envoya une armée commandée par le Général Mazarès attaquer les colonies Ioniennes du littoral d’Asie Mineure. La première, Milet, accepta la reddition sans combattre, mais le Roi mit près de cinq ans, jusqu’en 541, à assiéger et battre une a une les autres cités. Mazarès décéda pendant cette période et Cyrus II envoya Harpage achever la conquête.
 
   Maintenant maître de l’ Asie Mineure, Cyrus II s’attaqua aux Chaldéens de Babylonie. Il profita que leur souverain Nabonide (ou Nabounaid, 556 ou 555-539) fut affaibli par des conflits suscités par sa politique religieuse et il marcha sur Babylone défendue par le fils de Nabonide, Balthazar. Ce dernier fut trahit par Gobryas (ou Ugbaru ou Ugburu), le Gouverneur du Gutium qui devait lui fournir de l’aide, mais qui s’allia à Cyrus II. Le 10 octobre 539, il fut tué à la bataille d’Opis et Cyrus II prit Sippar, puis il assiégea Babylone. Le 12 octobre 539 la ville tomba, sans grands combats. Cyrus II fut accueilli comme un libérateur. Il fut acclamé aussi bien par les Juifs captifs, auxquels il permit (Édit de 537) de regagner la Palestine, que par les Babyloniens. Enfin, Cyrus II poursuivit sa marche vers l’Est et domina tout le pays entre la mer Caspienne et l’Inde. Selon Hérodote (Historien Grec, v.484-v.425), il aurait été vaincu, fait prisonnier et tué en 529 par Tomyris, Reine des Massagètes qui l’aurait noyé dans du sang ?. En fait les circonstances exactes de sa mort sont mal connues.
 
   Une tradition fait du tombeau de Pasargades, celui du Roi de Perse où il repose et qu’il aurait fait construire de son vivant (Selon Ctésias de Cnide). Cyrus II eut trois épouses : Neithiyti (ou Nitètis), qui lui donna deux filles : Atossa (ou Atousa) et Roxane (ou Roxana) et deux fils : Bardiya  et Cambyse II ; Neithiyti (ou Nitètis) qui lui donna une fille : Artystonè (ou Artistona) ; Amytis II (ou Amitis) qui lui donna une fille : Méroé.

 

  Pour plus de détails sur le Roi voir : La vie de Cyrus II

 

  Cambyse II (ou Cambise ou Cambises ou Cambyses ou Kambyses, en Persan : ‏کمبوجیه‎  Kambūdschīye ou  Kambûjiya, en Hébreu : כנבוזי השני, en Grec: Καμδύσης Kambysês, 529 à 522), Manéthon l’appelle Cambysês. Il est communément admis aujourd’hui qu’il fut le fils de Cyrus II et de la Reine Cassandane. Il faut noter qu’Hérodote (Historien Grec, v.484-v.425) le donne comme le fils de la Reine Neithiyti (ou Nitètis). Cambyse II va comme son père se révéler un grand guerrier et aussitôt sa prise de pouvoir commença ses conquêtes. En Octobre 538, à la mort de Gobryas (ou Ugbaru ou Ugburu)le Satrape de Babylonie, Cyrus II nomma Cambyse II Roi de Babylone. Le grand Roi Perse avait désigné Cambyse comme son héritier bien avant sa mort, au détriment de son fils aîné Bardiya, ce qui entraîna par la suite une certaine rivalité entre les deux frères. Après la mort de son père, Cambyse II devint le seul maître de l’Empire Perse.


 

Cambyse II –
Détail de fresque


   Dans un premier temps Cambyse II consolida ses possessions en Phénicie, puis il prit Chypre. Puis il marcha sur l’Égypte. Il prit d’abord Gaza, aux portes du Delta, qui lui servit par la suite de tête de pont dans toutes ses campagnes contre l’Égypte. Puis son armée traversa le Sinaï et au printemps 525, il écrasa l’armée Égyptienne à la bataille de Péluse. Il envahit ensuite le Delta, continua sa progression et fit le siège de Memphis. Le Pharaon Psammétique III (526-525) qui s’y était réfugié subit une nouvelle défaite. Il fut capturé et capitula entraînant ainsi la soumission de tout le reste du pays. Ce fut la fin de l’Égypte Saïte qui passa sous domination des Perses et devint une satrapie.
 
   Cambyse II voulut alors poursuivre son expansion territoriale vers la Libye et la Cyrénaïque à l’Ouest et la Nubie au Sud. La Libye et Cyrène se soumirent sans combattre, mais les troupes Phéniciennes de l’armée Perse refusèrent de s’attaquer à Carthage, une ville d’origine Phénicienne, et l’expansion de l’Empire Perse s’arrêta là. Dans le Sud de l’Égypte le Roi échoua contre l’oasis d’Amon et contre la Nubie à Siwa.
 
    Selon Hérodote (Historien Grec, v.484-v.425) à la suite de ces échecs, le Roi Perse fut frappé de folie. L’esprit troublé, Cambyse II se livra à de nombreuses violences. Les Grecs, le présentent comme un homme au bord de la folie, tyrannique et cruel. La mort du Roi (et même la date exacte) reste encore un mystère et diffère selon les auteurs anciens comme, Flavius Josèphe (ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe ben Mattathias, historien Juif de langue Grecque, 37-v.100 ap.J.C), Ctésias de Cnide (Médecin Grec d’Artaxerxès II, historien de la Perse et de l’Inde, mort v.398) et Hérodote. Cambyse II fut enterré à Pasargades. Le Roi Perse eut trois épouses : Atossa (ou Atousa), sa sœur (ou demi-sœur) ; Méroé, sa demi-sœur ; Roxane (ou Roxana), sa sœur. Il n’a pas d’enfant connu de ces unions.

 

  Pour plus de détails sur le Roi voir : La vie de Cambyse II

 

  Bardiya (En Grec : Σμέρδις Smerdis ou Esmerdis ou Mergis ou Mardos ou Tanyoxarkès Tanyoxarkès, en Persan : بردیا Bardiya, 522), qui est aussi appelé Artaxerxès dans la Bible, livre d’Esdras (Esdras 4 :7-23). Il fut le fils aîné de Cyrus II et de la Reine Cassandane (ou Casandana). Il ne fut Roi que pendant quelques mois en 522, à moins qu’il ne fut assassiné avant et qu’un usurpateur ait pris sa place à la tête de l’Empire, un mage, membre de la classe sacerdotale Magi (ou Magus) au nom de Gaumata (ou Gaumāta). Bardiya est une des grandes énigmes de l’histoire de l’Empire Perse et les avis sur le sujet aujourd’hui sont toujours assez partagés et débattus. Ce qui est sûr c’est que bien qu’il fut l’aîné, Cyrus II ne le désigna pas comme héritier, mais il nomma son frère Cambyse II. Selon Ctésias de Cnide (Médecin Grec d’Artaxerxès II, historien de la Perse et de l’Inde, mort v.398), il reçut en contrepartie une grande satrapie d’Asie centrale (cf. Xen. Cyrop. Niv. 7, le cas). Selon Hérodote (Historien Grec, v.484-v.425) tout au long du règne de Cambyse II, des incidents eurent lieu entre les deux frères, illustrant ainsi une certaine rivalité. Certains contrats du règne de Bardiya/Gaumata ont été trouvés en Babylonie et sont signés du nom de Bardiya.

 
    Le point de vue traditionnel
 
   Le point de vue traditionnel est basé en majorité sur des sources anciennes, par exemple, l’inscription de Darius I à Béhistoun (ou Behistun), Hérodote et Ctésias de Cnide, bien qu’il existe des différences mineures entre elles. Les seuls éléments dont on trouve un consensus entre les spécialistes concernent le déroulement de la succession de Cambyse II:
 
Selon une partie de ces sources, en 525, Cambyse II, avant de partir pour l’Égypte, aurait secrètement conspiré pour faire assassiner son frère, ayant peur qu’il puisse tenter une rébellion pendant son absence, mais il aurait fait garder se meurtre secret. Selon Hérodote, qui donne deux récits détaillés, Bardiya alla en Égypte avec Cambyse II, mais celui-ci le renvoya à Suse par jalousie, parce que Bardiya était le seul qui pouvait tirer avec un arc apporté par le Roi Éthiopien. Hérodote affirme ensuite que Cambyse II fit un rêve dans lequel il vit son frère assis sur le trône. Suite à ce rêve Cambyse II envoya des hommes de confiance à Suse avec l’ordre de tuer Bardiya. Déjà à ce stade on trouve des différences d’opinion puisque pour beaucoup de spécialistes Bardiya ne trouva pas la mort à cette époque, puisqu’il régna quelques mois ?.
 
En Mars 522, la mort de Bardiya n’étant pas connue de la population, un usurpateur, Gaumata, qui avait une certaine ressemblance avec Bardiya, prétendit être ce dernier et se souleva en Perse contre Cambyse II, alors que celui-ci était encore en Égypte. Il se serait proclamé Roi sur une montagne près de la ville Perse de Paishiyauvada. C’est Darius I qui affirma que le vrai nom de l’usurpateur était Gaumata. Selon Hérodote, le nom du mage était Oropastes, mais selon Ctésias de Cnide il s’appelait Sphendadates. Darius I dit aussi que certains temples furent détruits par Bardiya/Gaumata, qu’il dût plus tard restaurer. Selon Hérodote, le règne despotique de Cambyse II, couplé avec sa longue absence en Égypte, a contribué au fait que tous les peuples, Perses, Mèdes et ceux des autres nations  reconnurent l’usurpateur, d’autant plus qu’il bénéficièrent d’une remise d’impôts pendant trois ans (III.68).
 
Fin du printemps 522, Cambyse II commença à marcher contre lui, mais il mourut en Syrie, alors qu’il se dirigeait vers la Perse. En juillet 522, Bardiya (ou Gaumata) fut déclaré Grand Roi de l’Empire Perse, mais le règne de Bardiya (ou Gaumata) va profondément mécontenter l’aristocratie Perse. Bardiya (ou Gaumata) est assassiné par une coalition de sept généraux le 29 Septembre 522, l’un de ceux-ci, Darius I lui succédant sur le trône. Bénéficiant de complicités à l’intérieur du palais, ils purent atteindre les quartiers royaux et après avoir tué les eunuques de la garde rapprochée du Roi, ils pénétrèrent dans sa chambre et l’assassinèrent dans son lit. Toujours selon Hérodote, le véritable Bardiya avait une seule fille, appelée Parmys, qui épousa Darius I, pour légitimer ses prétentions au trône. Selon Hérodote (~79 Ctes. Pers.15), le décès du faux Bardiya fut célébré chaque année en Perse par une fête appelée “L’assassinat du Mage” (ou Magiophani) au cours de laquelle aucun Mage était autorisé à se montrer.
 
    Le point de vue révisé
 
   Les historiens aujourd’hui, comme Albert Ten Eyck Olmstead, Tom Hollande et Michae Axworthy, sont divisés sur la véracité des affirmations de Darius I et des auteurs anciens, sur le fait que la royauté de Bardiya ait été usurpée par Gaumata. Certains pensent que cette histoire ne serait qu’une pure propagande inventée par Darius I pour légitimer sa propre usurpation du trône Perse. Selon Muhammed Abdulkadyrovič Dandamaev, ces interprétations des faits doivent rester hypothétique. Il y a de toute évidence quelques invraisemblances dans cette histoire dite officielle. Par exemple, le fait que l’imposteur ressemblait si exactement au vrai Bardiya que même son harem de femmes ne vu pas la différence. En Février 521, une autre personne nommée Vahyazdāta, prétendit aussi être Bardiya et réclama le trône dans l’Est de la Perse contre Darius I. Il rencontra un grand succès, mais il fut vaincu, fait prisonnier et exécuté par le Roi. Certains pensent qu’il est le même que Maraphis (ou Maraphian), Roi d’une tribu Perse, qui se présente en tant que successeur dans la liste des Rois Perses donnée par Eschyle (Pers. 778).  

 

  Darius I (ou Dario, en Grec : Δαρεïος Dareios, en Persan : Dārayawuš ou Dāriyūš ou Dārayavahuš داریوش یکم, Septembre 522 à Octobre 486), Manéthon l’appelle Dareiôs et lui compte trente six ans de règne (Africanus, Eusebius). Il naquit vers 550 et il fut le fils du Prince d’Anshan et Satrape, Hystaspe (ou Dytape) et de Rhodogune de Babylonie. Dans son inscription, qu’il fit graver sur la falaise de Béhistoun (ou Behistun), Darius I se présente comme descendant en droite ligne d’Achéménès, mais beaucoup de spécialistes pensent qu’il s’agit sans doute d’une invention du Roi pour assurer sa légitimité. Il prit part à la conjuration qui mena à l’assassinat de l’usurpateur Bardiya et monta sur le trône. Dès son arrivé au pouvoir il dut lutter pour imposer son autorité aux provinces qui profitèrent de la confusion lors de la succession pour se révolter : La Perse, la Margiane, l’Assyrie, la Babylonie, l’Élam, la Médie, l’Arménie et la Parthie. Il mena ces guerres simultanément déléguant à des généraux alors que lui dirigeait les opérations depuis Babylone et par la suite depuis la Médie.
 

Darius I

  Fin de l’année 521, l’ordre fut rétabli dans l’Empire sauf en Arménie. L’Élam se révoltera une seconde fois en 519. Darius I fut le grand organisateur de l’Empire qui atteint avec lui son apogée (De l’Indus à l’Est, à la Libye à l’Ouest et du Danube au Nord à la frontière Nubienne au Sud). Après avoir restauré l’ordre, il redessina les frontières des provinces de 23 satrapies, en 28, système que vont conserver ses successeurs. L’Égypte formait la sixième satrapie avec Cyrène, Barca et la Basse Nubie. Cambyse II y avait nommé pour l’administrer le Satrape Aryandès (ou Ariandes), mais de 522 à 520 un “Roitelet” local du Delta, Pétoubastis III (522-520) se révolta contre le Satrape. La rébellion matée, Darius I fit éliminer Aryandès qui se comportait en souverain indépendant et avait même frappé sa propre monnaie. Il nomma à la tête du pays un nouveau Satrape du nom de Phérendatès.
 

Darius I – Bas-relief de Persépolis –
Musée National Archéologique
de Téhéran

 

   En 519, Darius I reprit ses conquêtes et conquit Samos dont il confia le gouvernement au Tyran Syloson II (538 et 522-509), puis en 514/513 il prit Cyrène et une grande partie de la Libye. En 514, il traversa la Thrace vers le Nord-est et en 513, il prit le commandement d’une expédition vers la Scythie. Darius I soumit une partie de la Thrace et les Gètes, puis à l’embouchure du Danube, l’armée s’enfonça en territoire Scythe.
 
   Le Danube devient ainsi une des frontières de l’Empire Perse. Il se tourna ensuite vers l’Est et en 512, il prit le Gandhâra et la vallée de l’Indus. Puis, il rejoignit la capitale Lydienne, Sardes et ordonna à son Général Mégabaze (ou Mégabyze) d’assujettir les cités Grecques de Macédoine et de Thrace. Toute la Macédoine se soumit et devint un protectorat. En 499, il dut faire face à la révolte des cités de Ionie et de Carie. Ce fut le début de la Première Guerre Médique qui durera jusqu’en 490.
 
   En 494, les Ioniens, sans défense, furent écrasés sur mer à la bataille de Ladé près de Milet et sévèrement châtiée. Milet et Éphèse furent mises à sac et leurs habitants furent déportés en Mésopotamie et les cités retombèrent aux mains des Perses l’une après l’autre. En 493, Darius I envoya son gendre le Général Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye‎‎, en Grec : Μαρδόνιος, † 479) en Asie Mineure, d’où il intégra la Macédoine à l’Empire, ainsi que les Bryges et Thasos. En 491, il débuta une campagne, dont le premier objectif fut semble t-il la capture des îles de la mer Égée : Naxos tomba en 490, puis Délos, Karystos et Eubée. Puis il exigea la soumission des cités Grecques du continent. Certaines obéirent, mais pas Athènes qui affronta seule Darius I, celui-ci perdit ce conflit à la bataille de Marathon en 490.

 

  Pour plus de détails voir les articles : La bataille de Ladé –  La bataille de Marathon

 
   Darius I mourut de maladie, en Octobre 486 (on trouve aussi Novembre) et fut inhumé dans un tombeau rupestre à Naqsh-e-Rostam à environ 4/5 km au Nord-ouest de Persépolis. Il eut au moins huit épouses. Artystonè, qui lui donna trois enfants : Arsamès (ou Arsame), Gobryas (ou Ugbaru ou Ugburu), Artazostre (ou Artozastra) ; Atossa,  qui lui donna six enfants : Quatre fils :  Xerxès I qui lui succéda, Achéménès (ou Achaemenès), Masistès, Hystaspès (ou Hystaspe) et deux filles : Candravarna, Mandane ; Parmys, qui lui donna un fils : Ariomardos (ou Ariomadus) ; Phaidimè (ou Phaedymia). On ne lui en connait pas d’enfant ; Phratagounè (ou Phratagune ou Phratagone) qui lui donna deux enfants : Abrocomès (ou Abrocome ou Abrokomas), Hypherantès ; Une dont le nom est inconnu, fille du Général Gobryas (ou Ugbaru ou Ugburu), qui lui donna trois fils : Artobarzanès, Ariabignès, Arsamenès (ou Arsamès) ; Deux autres épouses dont on ne connaît pas le nom avec qui il aura au moins quatre fils et trois filles.

  Pour plus de détails sur le Roi voir : La vie de Darius I

 

   Xerxès I (ou Serse ou Serses ou Kserses, en Persan : Xšayāršā  “Seigneur des héros” ou Chaschayāŗschā ou Khashayarsha  ou  Khsha-yar-shan  خشایارشا, en Grec : Ξέρξης Xerxès ou Ξέρξѽσ Xerxês, en Araméen : Ahšeweruš, en Latin : Xerxes, 486 à 465), Manéthon l’appelle Xerxês le Grand et lui compte 21 ans de règne (Africanus, Eusebius). Il fut le fils de Darius I et de la Reine Atossa. À son avènement, en Octobre 486, il dut faire face aux révoltes de la population en Égypte que son père n’avait pas eu le la temps de mâter et, dès 484, à celle de Babylonie qu’il réprima durement. Pour venger l’échec de son père à la Bataille de Marathon, il prépara longuement l‘invasion de la Grèce continentale et en 480 débuta la Deuxième Guerre Médique (480-479). Il fit construire un pont de bateaux pour franchir l’Hellespont, et s’assura la soumission de la Macédoine et de la Thessalie. Par ailleurs, de nombreuses villes ou régions Grecques prirent le côté des Perses, en particulier la Thessalie, Thèbes et Argos. Xerxès I fut victorieux au cours des premières batailles, mais il fut arrêté aux Thermopyles par le Roi de Sparte Léonidas I (490-480).


 

Xerxès I à Persépolis


   Après de rudes combats et malgré un sacrifice héroïque des Spartiates, les Grecs furent écrasés. Xerxès I dévasta alors la Béotie et l’Attique. Il prit Thèbes, Platées et entra dans Athènes. Les Grecs durent battre en retraite et se retranchèrent à Salamine. Xerxès I les attaqua, mais le 29 Septembre 480, sa flotte fut défaite par l’Athénien Thémistocle (525-460). Le Roi mit en place un camp d’hiver en Thessalie, mais en raison de troubles dans Babylone, il fut obligé de rentrer pour mâter la révolte. Il laissa sur place une armée sous le commandement du Général Mardonios
(ou Mardonius ou Mardoniye‎‎, en Grec : Μαρδόνιος, † 479) qui envahit à nouveau l’Attique.
 
   Il s’empara encore une fois d’Athènes, mais en Août 479, il fut battu et tué, à la bataille de Platées en Béotie par les troupes du Spartiate Pausanias (? – 470). Dans le même temps les troupes de Xerxès I essuyèrent une troisième défaite, en Août (ou Septembre) 479, à la bataille du cap Mycale sur la côte d’Ionie. Les Perses furent obligés d’abandonner leurs possessions d’Europe et Xerxès I, battu, rentra à Suse. Profitant de cette déconvenue les citées Grecques de la côte et de Chypre se révoltèrent. Celles-ci obtinrent leur indépendance au bout de treize ans. (Voir carte des Guerres Médiques et carte des batailles). 
 
   La fin du règne de Xerxès I est mal connue. On sait juste que cette période fut marquée par des complots et que le Roi fut assassiné en Août 465 à Suse. Ces évènements encouragèrent de nouveau les Égyptiens à la rébellion. Xerxès I eut plusieurs épouses : Amastris (ou Amestris) qui lui donna six enfants : Quatre fils : Artaxerxès I, qui succéda à son père de 465 à 424 ; Darius ; Hystaspès ; Achéménès. Deux filles : Amytis (ou Amitis) ; Rhodogune (ou Rodogune ou Rodogyne). Il eut selon certains spécialistes une seconde épouse (ou concubine) dont le nom n’est pas connu qui lui plusieurs enfants : Dareiaia ; Ratashah ; Tithraustès (ou Titraustes) ; Artarius (ou Artarios) ; Arsamès (ou Arsames ou Arsamenes ou Arxanes ou Sarsamas). Toutefois tous ne sont peut-être pas de cette femme.
 

Pour plus de détails sur le Roi voir : La vie de Xerxès I
et pour plus de détail voir : Bataille Salamine et la Bataille des Thermopyles.

 

Suite…….

 

  Pour plus de détails voir aussi : La civilisation Achéménide , Persépolis Pasargades,

Quelques Reines Achéménides

 

 
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