Les   Séleucides
de  305  à  64  av.J.C
 

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  Pour plus de détails voir aussi :  Apamée sur l’Oronte Doura Europos Séleucie sur le Tigre

Laodicée Séleucie de Piérie Antioche Les Reines Séleucides

 

   Les séleucides (En Grec : Σελεύκεια, Seleύkeia, en Hébreux : הממלכה הסלאוקית  Royaume Slaukit, en arabe : سلوقيون, en Persan : سلوکیان Seleucide) furent une dynastie Hellénistique qui régna sur une partie de la Perse (aujourd’hui le Turkménistan et le du Pakistan), la Mésopotamie, la Syrie/Palestine et une partie de l’Asie Mineure pendant près de 150 ans. Ce fut un grand centre de culture Grecque qui maintint sa prééminence sur ce pays où dominait l’élite Macédonienne. Alexandre le Grand (336-323) avait conquis l’Empire Perse Achéménide, dans un délai très court et mourut jeune, laissant une large partie de l’Empire hellénisé qu’il avait créé sans un héritier adulte. À sa mort, en 323, l’Empire fut mis sous l’autorité d’un Régent en la personne de Perdiccas et les territoires furent répartis, au partage de Babylone, entre les Généraux (ou Diadoques) d’Alexandre, qui devinrent des Satrapes.
 

Répartition des territoires vers 300

 

   Les Diadoques se bousculèrent pour la suprématie sur les parties de l’Empire et Ptolémée (Futur Ptolémée I Sôter, 305-282), un de ceux-là, Satrape d’Égypte, fut le premier à contester la nouvelle règle, conduisant à la disparition du Chiliarque Perdiccas. Sa révolte amena à une nouvelle répartition de l’Empire avec le partage de Triparadisos en Syrie, en 321/320.
 
   Le cœur politique de l’Empire Séleucide se situa en Syrie, même si les Rois régnèrent jusqu’au IIe siècle av.J.C sur la Babylonie et la Mésopotamie dans le prolongement des Perses Achéménides. La dynastie fut fondée par Séleucos I Nikatôr (Satrape de Babylonie en 321, puis Roi en 305) qui étendit rapidement sa domination sur les provinces de Syrie et d’Asie moyenne orientale : En Mésopotamie, en Arménie, en Cappadoce, en Perse, en Parthie, en Bactriane, en Arabie, en Sogdiane, en Arachosie, en Arie, en Hyrcanie et sur d’autres peuples qui avaient été vaincus par Alexandre au delà du fleuve Indus, de sorte que les limites de son Empire furent les plus vastes en Asie après celui d’Alexandre.
 


 
Musée de la céramique d’Antioche

   Les Séleucides gouvernèrent comme les anciens Rois Achéménides, au moyen de Gouverneurs provinciaux appelés aussi Satrapes. Les Rois guerroyèrent fréquemment contre l’Égypte des Lagides (Les Ptolémée) qui leur disputaient les territoires de Syrie du Sud et de Palestine. Les Séleucides perdirent ces derniers définitivement en 200. Dans ce grand Empire ils durent souvent montrer leur puissance pour empêcher les dynastes locaux de se rendre indépendants, comme la Bactriane, l’Arménie, la Bithynie et le Pont et plus tard les Parthes. Un de ces Dynastes, en Asie Mineure, Attalos I (ou Attale, 241-197) fut le créateur de la dynastie des Attalides, il transforma la forteresse Séleucide de Pergame en capitale d’un nouveau royaume. Les Attalides, aidés des Romains devinrent un des plus puissants royaumes Hellénistiques (Voir Pergame, Royaume).
 
   La force de l’État Séleucide résida surtout dans la Syrie, d’où le nom souvent trouvé de "royaume de Syrie". En Parthie, en 247, un autre dynaste, Arsace I le Gand (ou le Brave ou Arschag, 250-247), se détacha de l’Empire Séleucide et fonda la dynastie des Arsacides, cette dynastie conquit peu à peu l’Empire Séleucide. À partir de 192, l’intervention d’Antiochos III Mégas (223-187) en Grèce provoqua une réaction Romaine, dès lors Rome ne cessa d’attaquer les Séleucides. En 188, le Traité d’Apamée restreint vers l’Occident le royaume Séleucide, en 129 il ne se limita plus en Orient qu’à l’Euphrate. Les Juifs révoltés (Révolte des Maccabées) contre les mesures d’hellénisation se rendirent indépendants en 167. En 64, le Général Romain Pompée (106-48 av.J.C) déposa deux prétendants Séleucides, fait assassiner Antiochos XIII Dionysos et la Syrie devint province Romaine.

 


 

Les principales villes Séleucides

L’histoire…….
 

   Séleucos I Nikatôr (ou Séleucus, en Grec : Σέλευκος A’ Νικάτωρ, Seleukos Nikatôr "Le vainqueur", en Hébreux : סלאוקוס הראשון Slaokos I Nikator, en Arménien : Սելևկոս I Նիկատոր, 305 à 281 ou 305 à 280) naquit à Europos en Macédoine vers 358. Au printemps de 334, il fut nommé Lieutenant d’Alexandre le Grand (336-323). À la mort d’Alexandre, en 323, les territoires de son Empire furent répartis, au partage de Babylone, entre ses Généraux (ou Diadoques), qui devinrent des Satrapes. Séleucos I n’hérita pas d’une satrapie lors de ce partage. Il fut nommé officier et atteint le commandement du corps d’infanterie d’élite dans l’armée Macédonienne, les “porteurs de bouclier” (les hypaspistes ou hypaspistài tỗn hetaírôn, en Grec : πασπισταὶ τῶν ἑταίρων, plus tard connu sous le nom “chalkaspides” “Bouclier de bronze”).
 
   En 321, Séleucos I participa à un complot avec un groupe d’officiers révoltés. Avec le Satrape de Médie Peithon
(ou Pithon, en Grec : Πείθω, v.355-316), ils assassinèrent Perdiccas (Régent de Macédoine, 323-321) dans sa tente à Memphis. Les Diadoques décidèrent alors d’un nouveau partage à Triparadisos, avec Antipatros (ou Antipater, 321-319) nommé comme nouveau Régent de Macédoine et Séleucos I reçut la satrapie de Babylonie. En 319, à la mort d’Antipatros, Polyperchon (319 à 317) lui succéda. Une guerre civile éclata parmi tous les successeurs d’Alexandre. Polyperchon s’allia avec Eumène de Cardia (ou Eumènès ou Eumenês, 362-316), un autre Diadoque qui était maître de la Cappadoce, contre une coalition regroupant : Cassandre, Séleucos I, Antigonos I Monophtalmos (Roi de Macédoine, 306-301) et Ptolémée I Sôter (Roi d’Égypte, 305-282). Cependant l’union de cette coalition ne tint pas longtemps et ses membres entrèrent aussi en guerre les uns contre les autres. En 312, à Gaza, Séleucos I contribua à la victoire de Ptolémée I sur Démétrios I Poliorcète (Roi de Macédoine, 294-287), le fils d’Antigonos I, ce qui lui permit de devenir maître de la Mésopotamie.


 

Buste en bronze de Séleucos I
– Musée national
d’archéologie – Naples

 
   Son entrée dans Babylone est officiellement considéré comme le début de l’Empire Séleucide et cette année comme la première de l’ère Séleucide. En 310-308, après avoir repoussé définitivement les attaques de Démétrios I et d’Antigonos I, Séleucos I étendit sa domination sur les hautes satrapies d’Asie. La Perse, la Médie, la Susiane, la Parthie, la Drangiane, l’Arie, la Bactriane, la Sogdiane, l’Hyrcanie, l’Arachosie etc… jusqu’à l’Inde tombèrent les unes derrières les autres sous son contrôle. En 305, il prit le titre de Roi (ou Basileus). Les conflits pour le trône Macédonien le firent adhérer à une nouvelle coalition, cette fois contre Antigonos I qui entend établir sa domination sur la Grèce et la Mer Égée. En 301, Séleucos I écrasa Antigonos I à la bataille d’Ipsos. S’en suivit une nouvelle répartition des territoires entre les belligérants.
 


 

Buste de Séleucos I
 


 
Statère or d’Antiochos I Sôter

   Le royaume d’Antigonos I fut partagé entre les vainqueurs. Séleucos I reçut la Syrie et la partie Est de l’Asie Mineure. La possession de la Syrie lui donna une ouverture sur la Méditerranée et immédiatement il créa la nouvelle ville d’Antioche sur l’Oronte qui devint le siège du gouvernement. En 286, Démétrios I chassé de Macédoine, mena une contre-attaque, mais il fut battu en Phrygie. Séleucos I lui reprit ses places fortes de Phénicie, la Cilicie et la partie méridionale de l’Asie Mineure. En Septembre 280 (on trouve aussi 281), il fut assassiné par Ptolémée Kéraunos alors qu’il projetait de conquérir la Thrace et la Macédoine. On lui atteste aujourd’hui deux épouses et six enfants (Voir détail sur son article).
 
  Pour plus de détails voir l’article sur : La vie de Séleucos I

 

   Antiochos I Sôter ("Le sauveur", en Grec : ‘Aντίοχος Α’ ò Σωτήρ, en Hébreux : אנטיוכוס הראשון Antiochus I Sotr, 280 à 261 ou 281 à 261) naquit en 325 (ou 324/3). Il fut le fils de Séleucos I Nikâtor et de la Reine Apama I et de ce fait est à moitié Persan. Après l’assassinat de son père il hérita d’un Empire immense et puissant. Sa tache principale fut d’essayer de garder cet Empire tel qu’il le trouva, mais ce fut en vain. Dès les débuts de son règne, il dut affronter une révolte qui éclata en Syrie. Il fut rapidement contraint de faire la paix avec le meurtrier de son père, Ptolémée Kéraunos et apparemment d’abandonner ces visions sur la Thrace et la Macédoine. En 279, en Asie Mineure aussi la rébellion se fit sentir. Antiochos I dut faire face aux sécessions de la Bithynie, du Pont et de la Cappadoce qui s’érigèrent en royaumes indépendants, qu’il fut incapable de mater. Il fut battu par le Roi de Cappadoce, Ariarathès III (ou Ariarathes, 262-220), qui avait reçu l’aide du Roi d’Arménie Orontès III (ou Ervand, 317-260). Le Roi de Bithynie Zipoétès I (ou Zipoites, 326-279), l’emporta également sur le Stratège Séleucide Patroclès.
 
   En 278 les Galates, venant d’Europe, envahirent l’Asie Mineure. En 275/274 Antiochos I parvint à les repousser. Il les aurait battu à l’aide d’éléphants de guerre, que les Galates n’avait jamais vu auparavant. La victoire qu’il remporta sur ces hordes barbares serait à l’origine de son titre de Sôter "Sauveur". La région du Taurus n’ayant jamais été véritablement soumise, les possessions Séleucides se restreignirent à la Troade, l’Éolide, la Carie et à la Lydie, reliées à la Cilicie et à la Syrie par un corridor. Quant à la Cœlé-Syrie (Liban), elle devint l’enjeu de conflits répétés avec les Ptolémée.
 
   À la fin de l’année 275, le conflit latent pour cette région de Cœlé-Syrie, qui avait été ouvert entre les maisons du Roi d’Égypte Ptolémée I Sôter (305-282) et Séleucos I, depuis le partage de 301, éclata et conduisit à la Première Guerre Syrienne (274-271). Celle-ci, qui est très mal connue, se termina finalement par la signature d’un traité de paix en 271/270. Antiochos I avait pourtant fondé une alliance avec le Roi de Cyrène, Magas (275-250), à qui il donna sa fille Apama II en mariage, mais une révolte des nomades empêcha ce dernier de prendre l’offensive conjointement avec lui. Les Séleucides ne furent pas être en mesure de maintenir leurs territoires. Antiochos I perdit la Cilicie orientale et la Phénicie au profit du Roi d’Égypte Ptolémée II Philadelphe (282-246) qui succéda à son père. Cependant, la guerre modifia pas sensiblement les contours des deux royaumes, bien que des villes frontières comme Damas et la côte de l’Asie Mineure changèrent de mains.
 
   À partir de 275 (on trouve aussi 279 ?), Antiochos I nomma son fils aîné Antiochos comme vice-Roi, poste qu’il garda jusqu’en 268/267. À cette date son père le fit mettre à mort, suite à une accusation de rébellion et de conspiration contre lui.
 
   En 262/261 (on trouve aussi 263), Antiochos I tenta de briser la puissance croissante de Pergame par les armes, mais il fut battu près de Sardes en Lydie par Eumène I (263-241) et ne put empêcher Pergame de se constituer en royaume, où débuta la dynastie des Attalides. Il mourut peu après, le 2 Juin 261, tué dans une bataille près d’Éphèse, son second fils Antiochos II Théos lui succéda.
 
   De son activité de bâtisseur on retiendra qu’il créa plusieurs nouvelles villes helléniques comme : En Asie Mineure, Apamée de Phrygie ; En Perse, Antioche de Margiane (ou Mourou ou Alexandrie de Margiane ou Merv). Il mena une mission d’exploration navale en mer Caspienne. Il tenta également de fortifier la frontière Nord, vulnérable aux incursions des peuples nomades. Il encouragea l’immigration des Grecs afin de contrer la culture Celte. De même, il fonda des villes en Mésopotamie et aida à la renaissance de la culture Babylonienne comme un bastion contre l’expansionnisme Parthe. Lorsqu’il demeura à Babylone il manifesta un intérêt pour les cultes de Sin et de Marduk et il participa ardemment à la reconstruction d’Esagila et Etemenanki. Il fonda le temple Ezida (ou Yézidi) à Borsippa (ou Birs Nimrud, ayant été identifié avec Nimrud).


 

Tétradrachme d’Antiochos I Sôter

 
   Antiochos I n’a qu’une épouse attestée :
Stratonice I (ou Stratonikê, en Grec : Στρατoνίκη A’) qu’il épousa, en 294/293. Elle fut la fille du Roi de Macédoine Démétrios I, mais surtout elle fut la première épouse de son père qui lui céda voyant qu’il en était très amoureux. Elle lui donna Cinq enfants :
 
 Deux fils :

Séleucos (ou Séleucus ou Seleukos, en Grec : Σέλευκος) qui fut mis à mort par son père en 268/267 pour rébellion.
Antiochos II Théos (ou Antiochus ou Antiochius ou Antíokhos) qui succéda à son père sur le trône Séleucide de 261 à 246 et juste de Syrie de 250 à 246.

 Trois filles :

Laodice (ou Laodiké ou Laodicée, en Grec : Λαοδικη) dont on ne sait rien qui pour beaucoup est confondue avec Laodice I la fille d’Achaïos I.
Apama II (En Grec : ‘Aπάμα B’) qui épousa le Roi de Cyrène Magas (275-250) et qui lui donna une fille Bérénice II de Cyrène, (Qui mourut en 221) qui épousa, en 246, le Roi d’Égypte Ptolémée III Évergète I (246-222).
Stratonice II (ou Stratonikê, en Grec : Στρατoνίκη B’) qui épousa le Roi de Macédoine, Démétrios II l’Étolique (239-229).

 
   On lui attribue parfois une autre fille, Antiochis I (En Grec : Αντιοχίς A’), qui est aussi donnée comme la fille d’Achaïos I (le frère d’Antiochos I). Elle épousa Attalos le père d’Attalos I le Roi de Pergame (241-197). Par ce mariage la dynastie de Pergame se rattacha aux Séleucides.
 

   Antiochos II  Théos ("Dieu", en Grec : ‘Aντίοχος Β’ ò Θεός, en Hébreux : אנטיוכוס השני  Antiochus II Theus, 261 à 246 et Roi juste de Syrie de 250 à 246), était le plus jeune fils d’Antiochos I Sôter et Stratonice I. Il naquit en 287/286 et succéda à son père en hiver 261. Il hérita d’un état de guerre avec l’Égypte de Ptolémée II Philadelphe (282-246), la Deuxième Guerre Syrienne (260-252), qui est assez méconnue et qui était menée le long des côtes d’Asie Mineure, et de rébellions de petites cités-États dans cette même région.
 
   Pendant la guerre pour libérer les Milésiens, il reçut le titre Théos ("Dieu" en Grec) en tuant le Tyran Timarque (ou Timarchos), puis il donna leur liberté à toutes les cités Grecques d’Asie Mineure. Grâce à une alliance avec Rhodes et Antigonos II Gonatas (277-274 et 272-239) de Macédoine il l’emporta largement en Asie Mineure contre
l’Égypte. Le conflit se serait conclu en 253 par des gains territoriaux pour les Séleucides en Ionie (Éphèse) et en Cilicie qui furent récupérés. Entre 253 et 246, il mena probablement une expédition en Thrace sans succès.
 


 

Monnaie d’Antiochos II Théos

   Pendant le temps où Antiochos II fut pris avec la guerre contre l’Égypte, où les Séleucides remportèrent plusieurs succès dans l’Ouest de l’Asie Mineure, il s’occupa peu de ses territoires orientaux, ceux-ci profitèrent de la situation. Selon Justin et son épitomé (Abrégé d’un livre et particulièrement d’une histoire) de Gnaeus Pompée Trogues (ou Pompée Trogue, historien Romain, Ier s. av.J.C), en 255, son Satrape de Bactriane, de Sogdiane et de Margiane, Diodote I (ou Diodotus, 256-238) s’affranchit de son autorité royale et fonda le royaume Gréco-bactrien. On le sait grâce à l’étude des pièces de monnaies.
 
   Puis, vers 247, ce fut au tour d’Andragoras, son Satrape de Parthie, allié avec le nouveau Roi de Bactriane Diodote I, de proclamer son indépendance. Dans le même temps, la tribu des Parmi, venant des rives de l’Amou-Daria, nomma à sa tête Arsaces I (250-247), le chef des nomades (Dahan). Sous la pression de la Bactriane, les Parni cherchèrent refuge en Parthie et ils occupèrent le district de Tejen. Arsaces I, avec le soutien de son frère Tiridate I, se rendit maître de la Parthiène et établit sa capitale à Hécatompyles (ou Hecatompolis), près de Dāmghān. Avec l’aide d’une autre tribu, les Aparniens, il renversa et tua Andragoras et se rendit aussi indépendant des Séleucides. En 238, il s’autoproclama Roi et la région comprise entre l’Ochos et la mer Caspienne qui fut perdue pour les Séleucides.
 
   En 252, Antiochos II fit la paix avec Ptolémée II, qui reconnut les gains territoriaux Séleucides à l’Ouest, ce qui mit fin de la Seconde Guerre Syrienne. Antiochos II répudia son épouse Laodice I (ou Laodiké) et l’exila à Éphèse. Afin de sceller le traité de paix avec l’Égypte, il épousa, à l’été 252, Bérénice II Phernophorus (ou Bérénice Syra), la fille de Ptolémée II et reçut une énorme dot. La fin du règne d’Antiochos II fut assombrie par de sanglantes luttes dynastiques qui opposèrent la Reine Laodice I et son fils Séleucos II Kallinikos à Bérénice II. Au cours de son séjour à Éphèse, Laodice I fomenta de nombreuses intrigues pour redevenir Reine.


 

Tétradrachme d’Antiochos I Théos

 

   En 249, Antiochos II fit transférer sa succession sur les enfants de Bérénice II, dont leur fils Antiochos. Début Juillet 246, à la mort du Roi, Bérénice II voulut faire appliquer le traité et demanda de l’aide à son frère Ptolémée III Évergète (246-222) pour récupérer la régence. Mais en Septembre/Octobre 246, Laodice I fit assassiner (empoisonner) Bérénice II et son fils à Daphné, près d’Antioche, par des agents de Séleucos II et proclama son fils Roi. Selon d’autres sources ce fut uniquement le fils de Bérénice II qui fut empoisonné en Septembre/Octobre 246. Bérénice II serait, elle, décédée juste après. Lorsque son frère Ptolémée III prit Séleucie de Piérie et Antioche, il n’aurait pu empêcher qu’elle soit tuée par la population.
 
   Antiochos II fut peut-être enterré dans le Mausolée Belevi à Éphèse. Dans l’un des édits de l’Empereur Ashoka de la dynastie Maurya, une inscription à Shahbaz-Garhi (aujourd’hui au Pakistan), il est dit qu’Antiochos II aurait reçu une délégation de l’Empereur Indien afin de le convertir au Bouddhisme.
 
   Antiochos II eut deux épouses :
Laodice I (ou Laodiké, en Grec : Λαοδικη A’), qui fut la petite-fille de Séleucos I. Elle fut selon les sources, soit la fille d’Achaïos I (ou Achaeus), option généralement retenue, soit la fille d’Antiochos I. Elle mourut en 240, d’autres sources donnent plus près de 236. Elle lui donna cinq enfants :
 Deux fils :

Séleucos II Kallinikos (ou Callinicus ou Callinicos ou Kallémies "Le victorieux" ou Pogonos ou Pogon "barbu", en Grec : Σέλευκος Β΄ ὁ Καλλίνικος ò Πώγων), qui naquit vers 265, qui succéda à son père.
Antiochos Hiérax "l’épervier" (En Grec : ‘Αντίοχος Ιέραξ), qui naquit vers 259 (on trouve aussi vers 263) et qui régna sur l’Asie Mineure. Laodice I le soutint contre son frère aîné lors de la Guerre Fratricide. Il mourut en 227 (ou 226) assassiné en Thrace.

 Trois filles :

Apama (En Grec : ‘Aπάμα) que certaines sources donnent comme la mère d’un Antipater.
Laodice II (ou Laodiké ou Laodice A, en Grec : Λαοδικη B’), qui fut Reine du Pont, elle épousa le Roi du Pont Mithridate II (250-220).
Stratonice III (ou Stratonikê, en Grec : Στρατoνίκη Γ’) qui épousa le Roi de Cappadoce Ariarathès III (262-220) et qui lui donna trois fils, l’aîné Ariarathès IV Eusèbe (220-163) succéda à son père.

 
Bérénice II Phernophorus (ou Bérénice Fernoforos ou Bérénice Syra, en Grec : Βερενίκη Φερνοφόρος), qui fut la fille du Roi d’Égypte Ptolémée II Philadelphe (282-246) et de la Reine Arsinoé I. Elle l’épousa à l’été 252 (on trouve aussi 261 ?) et elle lui donna un fils :

Antiochos (En Grec : Αντίοχος), qui naquit en 251 et fut assassiné avec sa mère à Daphné en Septembre/Octobre 246.
 

   Séleucos II Kallinikos (ou Callinicus ou Callinicos ou Kallémies "Le victorieux" ou Pogonos ou Pogon "barbu", en Grec : Σέλευκος Β΄ ὁ Καλλίνικος ò Πώγων, en Persan : سلوکوس دوم  Séleucus, 246 à 226 ou 246 à 225 ou 246 à 224), naquit vers 265. Après la mort de son père, il fut proclamé Roi par sa mère, Laodice I à Éphèse, tandis que ses partisans, en Septembre/Octobre 246 assassinaient sa belle-mère, Bérénice II Phernophorus (ou Bérénice Syra) et son fils Antiochos, à Daphné près d’Antioche. Cette action déclencha l’intervention de Ptolémée III Évergète (246-222), dont Bérénice II était la sœur et la Troisième Guerre de Syrie éclata (246-241). Elle vit la victoire de l’Égypte et Laodice I fut tuée. Cet épisode est mentionné aussi dans le livre de Daniel (11 : 6). Son armée envahit la Syrie et marcha victorieusement jusqu’au-delà du Tigre, tandis que la flotte Égyptienne balayait les côtes de l’Asie Mineure. Ptolémée III se rendit, par cette victoire, maître de toute une partie de l’Asie occidentale jusqu’à Babylone qu’il prit en Décembre 246, il y était toujours en Février 245. Séleucos II réussit tout de même à se maintenir à l’intérieur de l’Asie Mineure, mais il en perdit les côtes méridionales jusqu’à Éphèse.


 

Tétradrachme de Séleucos II Kallinikos

 
   Lorsque Ptolémée III fut obligé de rentrer en Égypte, Séleucos II récupéra le Nord de la région la plus proche de la Syrie et des provinces d’Iran. Il gagna là son surnom de "Kallinikos" en luttant contre le Roi Ptolémée III Évergète avec qui il signa la paix en 241. Cette fin de conflit avec l’Égypte fut défavorable à Séleucos II qui dut céder certaines de ses possessions en Syrie du Nord, en Cilicie, en Pamphylie et en Ionie, ce désastre entraîna, la même année, la révolte de son frère Antiochos Hiérax ("l’épervier", en Grec : ‘Αντίοχος Ιέραξ), aidé du Roi du Pont Mithridate II (250-220) et soutenu par sa mère.
 
   Antiochos Hiérax profita des difficultés militaires de son frère face aux Lagides pour s’emparer de l’Asie Mineure et se proclamer corégent. Séleucos II tenta alors de recouvrer les provinces abandonnées à Antiochos, mais, vers 239 (on trouve aussi 235), après avoir obtenu un succès en Lydie, il subit une défaite cuisante à Ancyre (ou Ancyra) devant Mithridate II allié avec la Cappadoce, la Bithynie, Pergame et les Galates, où il perdit 20.000 hommes. Il fut forcé de faire la paix avec son frère et quitta la région au-delà du Taurus, le jeune Antiochos se rendant ainsi maître de l’Asie Mineure. Séleucos II ne parviendra à s’en débarrasser qu’à la veille de sa mort.
 
   Dans le même temps que ces évènements eurent lieu, dans la partie occidentale de l’Empire, en Parthie, éclata une rébellion de sécession mal connue. Ce ne fut seulement qu’en 232/231 (on trouve aussi 230 ou 227 ?) que Séleucos II se décida à mater la révolte menée par Arsaces I (250-247). Ayant subi de lourdes pertes, et de nouveaux troubles en occident, l’empêchèrent de poursuivre son entreprise de reconquête. Il fit alors la paix avec Arsaces I. Là les différentes sources divergent, selon certaines, Séleucos II aurait été fait prisonnier pendant plusieurs années par le Roi Parthe. Selon d’autres, il fit la paix avec Arsaces I qui reconnut sa souveraineté. Cette dernière est largement retenue par les spécialistes aujourd’hui. En Asie Mineure, le royaume de Pergame prit de l’extension grâce à son Roi Attalos I Sôter (ou Attale, 241-197). Antiochos Hiérax, après sa tentative de prise de pouvoir sur son frère entra en conflit avec Attalos I Sôter, qui s’empara de la plupart de ses possessions en 228. Il dut s’enfuir, il périt dans sa fuite, assassiné en Thrace, en 227 (ou 226). En Décembre 225 (Quelques spécialistes disent 226 ou 224), Séleucos II mourut après une chute de cheval. Il faut signaler que malgré son surnom Séleucos II, ne fut jamais vainqueur.
 
   Séleucos II n’a qu’une épouse attestée :
● Laodice II Akhaiou (ou Laodiké, en Grec : Λαοδίκη Β΄ της Συρίας), sa cousine qui naquit en 264. Elle fut la fille d’Andromaque (ou Andromachus ou Andromakhos, fils d’Achaïos I) et qu’il épousa en 246. Elle lui donna trois (ou quatre, on trouve même cinq ?) enfants :

Séleucos III Sôter (ou Keraunos ou Ceraunus, en Grec : Σέλευκος Γ’ Σωτńρ ou Σέλευκος Γ’ Κεραυνός, Roi 225-223), de son nom de naissance Alexandre, qui naquit en 243 et qui succéda à son père.
Antiochos III Mégas ("Le Grand", en Grec : ‘Aντίoχoς Γ’ Μέγας), qui naquit vers 242 et qui succèdera au court règne de son frère.
Antiochis II (En Grec : Αντιοχίς B) qui devint Reine d’Arménie, elle épousa en 212, le Roi d’Arménie Sophène, Xerxès (228-212). Selon certaines sources, elle aurait la même année empoisonnée son époux.

Une deuxième fille, dont on ignore le nom, est quelques fois donnée par quelques spécialistes.
 


 

  Tétradrachme de Séleucos III Sôter

   Séleucos III Sôter ("Sauveur" ou Kéraunos ou Ceraunus "Tonnerre", en Grec : Σέλευκος Γ’  Σωτńρ ou Σέλευκος Γ’ Κεραυνός, 226 à 223 ou 225 à 223), de son nom de naissance Alexandre, qui en 243, arriva au pouvoir. Nous ne connaissons que peu de choses de son court règne, si ce n’est qu’il fut dominé par la guerre en Asie Mineure contre le Roi de Pergame Attalos I Sôter (ou Attale, 241-197). Séleucos III essaya de récupérer à ce dernier les parties de l’Asie Mineure qui avaient été perdues, par son père Séleucos II et son oncle Antiochos Hiérax, mais avec des succès mitigés. En Avril-Juin 223 (Quelques spécialistes disent 222 ?), Séleucos III fut assassiné (empoisonné) par deux de ses officiers, nommés Nicanor et Apaturios, lors d’une campagne contre Attalos I.  
 

   Antiochos III Mégas ("Le Grand", en Grec : ‘Aντίoχoς Γ’ ò Μέγας, en Persan : آنتیوخوس سوم  Antiochus, en Hébreu : אנטיוכוס השלישי  Antiochus, en Arménien : Անտիոքոս III Մեծ Antiochos, 223 à 187) naquit vers 242, il fut le frère cadet de Séleucos III auquel il succéda après le cour règne de ce dernier. Antiochos III hérita d’un État désordonné où beaucoup de satrapies avaient pris leur indépendance. Il restaura la souveraineté Séleucide. En 221 débuta la Quatrième Guerre de Syrie (219-217). En 219 il se heurta à une rébellion en Asie Mineure. Achaïos II (ou Achaeus, en Grec : Αχαιός B’, 219 à 215/4), Prince de la dynastie des Séleucides, usurpa le pouvoir dans la région et reçut le soutien de la part de l’Égypte. En 219, Antiochos III s’empara de Séleucie de Piérie, mais il fut battu en Juin 217 à la bataille de Raphia, par le Roi d’Égypte, Ptolémée IV Philopator (222-204). Avec cette victoire, ce dernier annexa une partie importante de la Syrie.


 

Buste d’Antiochos III –
Musée du Louvre

 
   Entre 216 et 214, Antiochos III fit face à Achaïos I et parvint à défaire son soulèvement. Il monta une armée considérable et il mena plusieurs campagnes victorieuses vers l’Est, qui lui permirent d’annexer entre autres l’Arménie. Vers 210, il livra une bataille contre le Roi de Bactriane Euthydème I (223-200). Celui-ci résista avec succès à trois ans de siège dans sa ville fortifiée de Bactres ce qui contraint Antiochos III a finalement le reconnaître comme dirigeant. En 209, le Séleucide envahit les Parthes et occupa leur capitale à Hécatompyles (ou Hecatompolis), près de Dāmghān. Mais leur Roi Artaban I (ou Arsace II, 217-191) reprit l’offensive et Antiochos III fut obligé de conclure la paix. La Parthie se retrouva alors indépendante du royaume Séleucide. En 206, Antiochos III reconquit l’Hyrcanie. Entre 205 et 204, de Séleucie du Tigre, il lança une expédition dans la région du golfe Persique.


 

Antiochos III Mégas –
Musée du Louvre

 
   En 202, débuta la Cinquième Guerre de Syrie (202-195). En 201, Antiochos III, passa une alliance avec le Roi de Macédoine Philippe V (221-179). Par ses victoires, il s’empara de l’Empire maritime Lagide, de toute la Syrie, de la Palestine et de l’Asie Mineure et devint la première puissance en Orient. En 192, il débarqua en Grèce, mais ne reçut que très peu de soutien. En 191, le Consul Romain Manius Acilius Glabrio le battit aux Thermopyles. Puis, les Romains furent encore vainqueurs en 190, à la bataille de Magnésie du Sypile (aujourd’hui Manisa, Turquie).
 
   En 188, Antiochos III fut contraint de signer la "paix d’Apamée", qui fut un partage de l’Asie Mineure (Voir la carte) où il dut renoncer à ses conquêtes dans cette région à l’Ouest du Taurus, au profit essentiellement du Roi de Pergame Eumène II (ou Eumènès, 197-159) allié des Romains. Il dut payer un tribut considérable. Il tenta alors de s’emparer du trésor d’un temple dans le royaume d’Élymaïs (ou Elymais) en Perse (on trouve la même histoire avec Suse ?), mais les habitants se révoltèrent et il fut tué le 3 (ou 4) Juillet 187.
 
   Antiochos III eut deux épouses : Laodice III (ou Laodiké, en Grec : Λαοδίκη Γ’) et Eubée (ou Euboea ou Euboia, en Grec : Εύβοια), fille de Kleoptolème (ou Kléoptolémou) de Chalcis (en Eubée). Son fils Séleucos IV lui succéda.

 

Pour plus de détails voir l’article sur : La vie d’Antiochos III Mégas

 

Bibliographie

   Pour plus de détails voir les ouvrages de :
 
Georges G.Aperghis :
The Seleukid royal economy : The finances and financial administration of the Seleukid Empire, Cambridge University Press, Cambridge, New York, 2004.
Alexandre Avram :
Antiochos II Théos, Ptolémée II Philadelphe et la mer Noire, De Boccard, Paris, 2003.
André Aymard :
Les grandes monarchies hellénistiques en Asie après la mort de Seleucos ler, Centre de documentation universitaire, Paris, 1944-1965.
Bezalel Bar-Kochva :
The Seleucid army : Organization and tactics in the great campaigns, Cambridge University Press, Cambridge, New York, 1976.
Edwyn Robert Bevan :
The house of Seleucus, E. Arnold, London, 1902.
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Histoire des Séleucides (323-64 av.J.C), 2 volumes, Ernest Leroux, Paris 1913 et 1914 – Scientia-Verlag, Aalen, 1978.
Laurent Capdetrey :
Le pouvoir Séleucide : Territoire, administration, finances d’un royaume hellénistique, 312-129 av.J.C., Presses universitaires de Rennes, Rennes, 2007.
John D.Grainger :
Seleukos Nikator : Constructing a Hellenistic kingdom, Routledge, London, 1990.
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The Roman war of Antiochos the Great, E.J.Brill, Leiden, Boston, 2002.
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De Séleucos I à Antiochos V : c. 300 – 161, Institut de France, Paris, 1999. 
Edouard Will :
Histoire politique du monde hellénistique : 323-30 av.J.C, Berger-Levrault, Nancy, 1966-1968 – Presses universitaires de Nancy, Nancy, 1967-1979-1982 – Éditions du Seuil, Paris, 2003.
Józef Wolski :
L’effondrement de la domination des Séleucides en Iran au IIIe siècle  av.J.C, Bulletin international de l’Académie Polonaise des Sciences et des Lettres 5, supplément, pt. 2, Cracovie, 1947.
The decay of the Iranian empire of the Seleucids and the chronology of the Parthian beginnings, Ejnar Munksgaard, Copenhague, 1956-57.
The Seleucids : The decline and fall of their empire, Nakładem Polskiej Akademii Umiejętności, Kraków, 1999.
Ehsan Yarshater :
The Seleucid, Parthian and Sasanian periods, Cambridge University Press, Cambridge, 1983.

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