Localisation et généralités
Samos
(En Grec :
Σάμος, en Turc : Sisam) est une île et une ville du même nom,
d’Ionie, du Nord la mer Égée, au Sud de
Chios, appartenant aujourd’hui à la
Grèce. Elle est située à 70 km. au
Sud-ouest de Smyrne (ou Izmir),
près des villes modernes de Chora et Tigani. Elle est séparée du cap Mycale de l’Anatolie, située environ à 1,6 km., par un
détroit. Bien que largement montagneuse, le centre de l’île culmine à 1.095 m, Samos a plusieurs grandes plaines relativement
fertiles. Une grande partie de l’île est couverte de vignobles et son vin, en particulier celui de la Vathy (cépage malvoisie),
jouit d’une excellente réputation. L’île fut aussi célèbre dans l’antiquité pour ses poteries rouges, son artisanat d’art avec
des fabriques de bronzes et de bijoux, le bois de construction, les fruits et l’huile d’olive. Il subsiste de la Samos antique,
l’enceinte Nord et une partie de l’enceinte Est avec ses tours et ses portes.
Autre vue des ruines de l’Héraion
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L’histoire …….
Les
spécialistes s’accordent à dire que l’île fut peuplée dès le Néolithique. Toutefois s’agissant de la première histoire de Samos,
la tradition littéraire est singulièrement défectueuse. À l’époque des grandes migrations, elle reçut, tour à tour, des
Cariens et des Lélèges, puis à partir du Xe siècle des
Ioniens venus d’Épidaure en Argolide. Elle fit ensuite partie
d’une confédération Ionienne regroupant douze cités :
Chios (ou Chio ou Kios),
Clazomènes,
Colophon,
Éphèse,
Érythrée,
Lébédos,
Milet,
Myonte,
Phocée,
Priène et Téos.
Smyrne (ou Izmir) fut ensuite rattachée à la confédération et
Halicarnasse
les rejoignit après avoir été chassée pour impiété de la sienne. Samos fut le principal constructeur et fournisseur de
navires et de marins pour la confédération.
De ce fait elle devint au VIIe siècle l’un des principaux centres commerciaux de la
Grèce. Ce début de la prospérité de
la ville semble largement dû à la position de l’île, près des routes de commerce, ce qui facilitait l’importation de textiles
en provenance de l’Asie Mineure intérieure, mais les Samiens mirent également en place une vaste zone maritime commerciale.
Ils ouvrirent des échanges avec les cités de la mer Noire,
l’Égypte pharaonique et sont crédités
d’avoir été les premiers des Grecs
à atteindre le détroit de Gibraltar.
Vestige de la seule colonne
encore debout de l’Héraion
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Leur commerce les mit en relations étroites avec Cyrène (en Libye) et probablement
aussi Corinthe
et Chalcis, mais une rivalité monta avec leur voisine Milet. La
querelle entre ces deux états éclata dans La Guerre Lélantine (Semble t-il au VIIe siècle, la date exacte de ce
conflit étant toujours débattue) qui fut une longue guerre entre les cités d’Érétrie et de
Chalcis en
Grèce que Samos soutenait. Au cours de
cette guerre on assista à une innovation dans les conflits maritimes avec la création par Samos de la trirème. Toutefois
le résultat de cet affrontement confirma, à ce moment, la suprématie des
Milésiens sur mer.
Au VIe siècle, la position insulaire de Samos la préserva des agressions des souverains d’Asie Mineure,
notamment de celles de la Lydie du Roi
Crésus (ou Kroisos, 562-546 ou
561-547), alors que Milet était désormais exposée. Pendant que le monde
Anatolien et en particulier l’Ionie connaissait, suite à la défaite de
Crésus devant le Roi
Perse,
Cyrus II (559-529), la domination
Achéménide, Samos connut, elle, l’apogée
de sa prospérité avec l’arrivée au pouvoir de Polycrate.
Polycrate (ou Polycrates ou Polykrates ou Polycratès, en
Grec :
Πολυκράτης, 538 à 522), Tyran de Samos, fut le fils
d’Æcès I (ou Aeaces ou Aécès, en Grec : Αιάκης, 560 à 538), d’autres sources le donnent fils d’Alakes, un riche habitant de Samos. Il fit connaître à la cité
une ère de prospérité économique et de grands travaux furent entrepris sous son règne fastueux. Il
sut imposer son hégémonie à l’archipel et faire de la ville le plus puissant État maritime de la mer Égée.
Il eut une réputation à la fois d’un guerrier féroce et d’un Tyran habile. Polycrate profita de la situation de crise dans
laquelle se trouvait l’Ionie depuis la conquête de l’Asie Mineure par Roi
Perse,
Cyrus II et le fait que la flotte de ce dernier
menaçait maintenant les îles Ioniennes, pour prendre le pouvoir à Samos
avec ses deux frères lors d’une fête en l’honneur de la Déesse Héra. Puis il assassina le premier, Pantagnostos (ou Pantagnotus)
et exila le second, Syloson II afin de régner seul.
Il semble avoir été un homme populaire, car il n’eut pas besoin de modifier la constitution afin de contrôler l’État.
Ruines de l’enceinte du palais de Polycrate |
D’autre part, ceux qui s’opposaient à son règne,
le plus souvent des membres de l’ancienne aristocratie, furent envoyés en exil volontaire, beaucoup dans le Sud de l’Italie,
à Dicæarchia (Aujourd’hui Pouzzoles ou Puteoli près de Naples). Le plus célèbre d’entre eux fut le mathématicien et
philosophe Pythagore (v.580-v.490), qui lui partit en
Égypte.
Polycrate fut aussi un grand bâtisseur, il fit fortifier la ville de Samos, construire un aqueduc, plus connu sous le nom de
tunnel d’Eupalinos, un grand temple dédié à la Déesse Héra,
l’Héraion, auquel le Pharaon
Amasis (570-526) fit de nombreuses offrandes et un
palais qui fut reconstruit beaucoup plus tard par l’Empereur Romain Caligula (37-41).
Avec le mur, le palais et l’aqueduc, le sanctuaire d’Héra compte parmi les plus grands exploits de l’ingénierie
de l’époque. Aristote (Philosophe
Grec, 384-322) le comparera même à celui de
la construction des pyramides.
Polycrate passa plusieurs alliances : Avec le Pharaon
Amasis qui avec une force maritime de mercenaires
Grecs venait de prendre
Chypre ; avec le Tyran de
Naxos
Lygdamis
(? – 524) et avec la cité de
Cyrène. Amasis donna d’importante somme d’argent à
Polycrate ce qui lui permit de se constituer une force navale de 100 pentécontères (Navire de guerre à 50 rameurs d’où son nom)
et une armée de 1.000 archers.
Pythagore – Musée du Capitole – Rome
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La défense de
l’Égypte
par la mer était maintenant en partie entre les mains de Polycrate, qui offrit à
Amasis un royaume bien protégé.
Le Tyran profita aussi de sa puissance navale pour piller les cités et les îles
Ioniennes, notamment
Lesbos et
Milet, dont les flottes furent écrasées et imposa une
sorte de blocus. Il conquit aussi la petite île de Rhénée qu’il relia à
Délos par une chaîne pour la dédier à Apollon.
En 522, Polycrate célébra une rare double fête en l’honneur du Dieu Apollon de
Delphes et celui de
Délos, il est suggéré que l’Hymne homérique à
Apollon, parfois attribué à Cynæthus de Chios,
fut composé pour cette occasion. Puis il rompit l’alliance avec
l’Égypte. Aujourd’hui encore on
n’en connait pas les véritables raisons.
Une légende entoure la cessation de ces accords. Selon
Hérodote (Historien
Grec, v.484-v.425) le Pharaon
Amasis vit
en Polycrate un homme qui avait trop de chance et il lui aurait conseillé de jeter au loin l’objet qui lui tenait le plus
à cœur afin d’éviter un revers de fortune. Le Tyran aurait suivit sa recommandation et il
serait parti en mer jeter une bague qui était incrustée d’une pierre précieuse, qu’il aimait énormément.
Cependant, quelques jours plus tard, un pêcheur prit dans ses filets un si gros poisson
qu’il voulut en faire cadeau à son souverain. Alors que les cuisiniers de Polycrate préparaient le poisson, ils y découvrirent
l’anneau et, tout heureux, l’apportèrent au Tyran.
Lorsqu’Amasis apprit cette histoire,
ce serait lui qui aurait dénoncé les accords avec Samos, craignant que l’incroyable chance dont bénéficiait Polycrate
ne se retourne un jour contre lui. Il est plus probable que l’alliance prit fin parce que Polycrate s’allia avec le Roi
Perse,
Cambyse II (529-522).
Par cette alliance le Tyran voulait probablement devenir le premier État
Grec. À cette époque
il possédait une marine de guerre de 40 trirèmes. Polycrate voulait faire embarquer à leur bord
des nobles de Samos qu’il pensait entrain de comploter contre lui et demander au Roi
Perse de les exécuter.
Cependant ceux-ci eurent vent de ses projets. Avec à leur tête son frère
Syloson II, ils se rebellèrent et attaquèrent Polycrate qui perdit
la bataille navale et se retrancha derrière les remparts de Samos d’où les émeutiers ne parvinrent pas à le déloger.
Ces derniers demandèrent alors de l’aide à
Sparte et à
Corinthe qui
envahirent l’île et firent le siège pendant 40 jours de la cité, mais sans jamais obtenir la victoire et finirent par renoncer.
Polycrate fut le protecteur des poètes Anacréon et Ibycus et du médecin de Crotone, Démocédès.
Autre vue des ruines de l’Héraion
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Hérodote raconte la fin
de Polycrate ainsi :
Le Satrape
Perse de
Lydie, Oroitès (ou Oroetus) voulait profiter du chaos
qui secouait l’Empire Perse,
suite aux querelles de succession à la mort de
Cambyse II et avait
décider de se constituer son propre Empire en Asie Mineure et ajouter Samos à ses territoires. Cependant il n’était
pas en mesure de prendre l’île par la force. Il décida alors de tuer Polycrate et pour ce faire il l’invita à
Sardes en
Lydie. Polycrate se rendit dans la cité, malgré les mises
en garde de sa sœur et de sa fille qui avaient vu sa mort en rêve. Il y fut assassiné et Oroitès le fit crucifier. Les modalités
de sa mort ne sont pas enregistrées par Hérodote.
En Perse,
Darius I (522-486)
prit le pouvoir et rétablit l’ordre dans l’Empire, il donna alors l’ordre d’éliminer Oroitès. Lui succéda sur le trône
Maendrios (ou Maiandrios, en
Grec :
Μαίανδρiος, 522).
Syloson II
(En Grec :
Syloson, 538 et 522 à 509) fut un des frères de Polycrate. Lorsque ce dernier devint le
Tyran de l’île, il fit exiler Syloson II qui partit se réfugier en
Égypte. Il
séjourna dans ce pays, devenu possession Perse,
jusqu’à une rencontre avec le futur Roi Perse,
Darius I (522-486). Le Samien
avait acheté un manteau de couleur flamme et il s’aperçut très vite que le manteau plaisait énormément à
Darius I et un jour il lui en
fit cadeau. Plus tard lorsque Syloson II eut l’agréable nouvelle que l’homme à qui il avait offert le manteau de
couleur flamme en Égypte,
était devenu Roi de Perse.
Il s’empressa de rejoindre Suse
et réclama à être inclus dans la liste officielle des bienfaiteurs du Roi. La sentinelle de garde indiqua sa requête à
Darius I, qui demanda surpris
qui pouvait bien être cet homme, il aurait dit :
"Comme je viens d’arriver sur le trône, il ne peut y avoir un
Grec
auquel je suis redevable d’un service… Je veux savoir ce qu’il entend par cette demande".
Vase buste féminin en terre cuite, trouvé à Samos –
v.550 av.J.C – Musée du Louvre
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Lorsque les interprètes Perses
demandèrent à Syloson II ce qu’il était venu faire et ce qu’il avait fait pour justifier l’affirmation selon laquelle il était
le bienfaiteur du Roi, il rappela à Darius I
l’histoire du manteau et lui dit qu’il était l’homme qui lui avait donné. C’est alors que
Darius I aurait dit :
"Sir, vous êtes le plus généreux des hommes, tandis que je n’étais encore qu’une personne sans pouvoir vous
m’avez donné un cadeau, petit certes, mais qui mérite beaucoup de reconnaissance, alors moi, je vais vous donner en retour
plus d’argent et d’or que vous pouvez compter, de ce fait vous ne regretterez jamais d’avoir une fois fait une faveur à
Darius I, le fils du Prince d’Anshan
Hystaspès et de Rhodogune de
Babylonie".
Syloson II refusa mais demanda à la place une assistance militaire pour, maintenant que son frère
Polycrate était mort, reprendre le trône de Samos :
"Pour moi,
ô Roi, ni or, ni argent, mais je voudrais récupérer ma patrie de Samos, qui, maintenant que mon frère Polycrate a
été tué par Oroitès est possédée par l’un de nos agents, Maendrios".
"Permettez que Samos soit le cadeau que vous voulez me faire et que cet homme
maître de l’île, soit tué ou réduit en esclavage".
Darius I consentit à la
demande et envoya une expédition à Samos avec Syloson II, dirigée par Otanès, un des sept nobles
qui l’avait aidé à prendre le pouvoir. Au moment où Syloson II arriva dans la ville, Maendrios était toujours au
pouvoir, mais il décida de le donner aux Samiens et établit une démocratie. Puis il tomba malade et ses frères Charilaos
et Lycaretos essayèrent d’obtenir la possession de l’île. Les Samiens accueillirent sans problème Syloson II lorsqu’il
arriva pour récupérer l’héritage de son frère. Mais Charilaos persuada Lycaretos d’envoyer des mercenaires pour l’attaquer.
Maendrios, qui n’était pas très en forme, ne fut pas en mesure de discuter et accepta, de plus il détestait Syloson II.
Charilaos et ses mercenaires furent vaincus par le
Perse Otanès et Syloson II reprit son
trône qu’il garda jusqu’à sa mort en 509, toutefois sous la tutelle de
Darius I à qui il ne manquait que cette cité d’Ionie dans son Empire. Le fils de Syloson II
lui succéda.
Tunnel d’Eupalinos
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Æcès II (ou Aeaces ou Aécès, en
Grec :
Αιάκης, 509 à 479) à la mort de son père hérita donc du trône de Samos sous la tutelle des
Perses.
Tout se passait bien pour lui, mais en 499, il fut privé de sa Tyrannie sur l’île
lorsque les cités Ioniennes, à l’instigation des Tyrans de
Milet,
Histiée (499-494) et son frère
Aristagoras (494- ?), se révoltèrent contre les
Perses. Il
fuit à Suse auprès de
Darius I (522-486).
En 494, il essaya de convaincre les Samiens d’abandonner les autres
Ioniens dans la
bataille de Ladé qui s’engageait contre les
Perses.
Après cette bataille, dans laquelle les Ioniens furent vaincus,
il fut restauré à la Tyrannie de Samos par
Darius I et il garda le pouvoir,
vassal des Achéménides jusqu’en 479.
Ce ne fut qu’après les dernières victoires sur les
Perses
des cités de la Grèce continentale, de
Platées et
du
cap Mycale en 479, qui mirent fin à la
Deuxième Guerre Médique
(480-479), que les cités Ioniennes retrouvèrent leur liberté.
Samos fut débarrassée de la tutelle des
Achéménides et Æcès II fut chassé pour être remplacé par une oligarchie.
Cette liberté fut de courte durée car ce fut au tour
d’Athènes, qui avait joué un rôle
prépondérant dans la victoire, de tirer profit de la région avec en 478 la fondation de la
Ligue de Délos,
qui entreprit de constituer un Empire maritime assurant l’hégémonie de la cité sur la mer Égée et sa domination sur
le monde Grec.
Samos comme beaucoup de villes Ioniennes
entra dans la Ligue.
Durant la Guerre du Péloponnèse
(431-404) la ville prit le parti d’Athènes contre
Sparte et les Samiens prêtèrent leurs ports à
la flotte Athénienne. Dans la
Ligue de Délos ils
tinrent une position privilégiée et restèrent fidèles activement à
Athènes jusqu’en 440 lorsqu’un différend les opposa
à Milet pour la possession de
Priène.
Milet demanda de l’aide à
Athènes.
Périclès intervint alors avec 40
navires, il renversa l’oligarchique de Samos et laissa sur place une garnison. Mais les oligarques reprirent le pouvoir
avec l’aide du Satrape
Perse
de
Sardes
(Lydie) et livrèrent la garnison
Athénienne aux
Perses.
Le kouros de Samos – C’est le plus grand kouros trouvé à
ce jour – Samos – Musée archéologique
|
Athènes ne pouvait accepter cette situation,
Samos disposant par ailleurs d’une flotte importante de 60 navires, elle envoya 200 navires. Après huit mois de conflit et
un long siège Samos fut obligée de capituler. La cité dut livrer sa flotte, payer une indemnité de guerre et la “démocratie”
fut rétablie. Thucydide
(Homme politique et historien
Athénien, v.460-v.395) nous dit que Samos ne fut pas aussi durement punie que les autres cités-États qui se révoltèrent
contre Athènes.
La plupart de ces cités avaient été contraintes de rendre hommage, mais Samos n’aurait été obligée que de
rembourser aux Athéniens les dommages pour
le coût de la rébellion, soit 1.300 talents et encore par tranches de 50 talents par an.
Il faut dire que pendant la
Guerre du Péloponnèse, Samos
apparaît comme l’une des dépendances les plus fidèles
d’Athènes.
Elle servit de base pour leur guerre navale contre les Péloponnésiens et à titre temporaire de refuge à la “démocratie”
Athénienne au cours de la révolution des
Quatre-cents.
Puisqu’en 412 / 411, ce fut de Samos que le chef du parti démocrate
Athénien,
Alcibiade
(450-404) prit la
tête d’une rébellion contre le gouvernement oligarchique des
Quatre-cents
installé à Athènes.
Cette attitude amicale envers Athènes
fut le résultat d’une série de révolutions politiques qui mirent fin à la mise en place d’une démocratie durable.
Base d’une des colonnes de l’Héraion
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La même année,
sur l’instigation d’Alcibiade, certaines cités Ioniennes
se révoltèrent contre l’impérialisme Athénien.
L’aventure fut de courte durée, l’Ionie fut ramenée à l’obéissance vers
411/410 par la cité Attique. En 405, le Sparte,
Lysandre battit la flotte
Athénienne à
la
bataille d’Aigos Potamos.
Après sa victoire, toutes les cités restées fidèles à
Athènes, avant la bataille, lui firent défection
et se soumirent à Lysandre qui réinstalla
une oligarchie à Samos. En 404 l’hégémonie
Athénienne n’exista plus et la
Ligue de Délos fut dissoute. Les cités d’Ionie
passèrent alors de nouveau sous la tutelle Perse.
En 395 le Roi de Sparte
Agésilas II (398-360) lança une
campagne en Asie Mineure contre le
Satrape
Perse de
Lydie et de
Carie,
Tissapherne (v.413-395).
La campagne d’Agésilas II se solda
par la libération des cités d’Ionie de la tutelle
Achéménide.
En 394 le retrait de la marine Spartiate
induit l’île à déclarer son indépendance et à rétablir une démocratie. Cependant le climat politique était très
tendu et en 387/386, Sparte
menacée de tous côtés, conclut la paix
d’Antalcidas ou
paix du Roi avec les Perses
et tous les Grecs.
Elle acceptait la domination Perse
et leur cédait des cités Grecques
d’Asie Mineure. Après un sursaut de Sparte,
en juillet 371, à la
bataille de Leuctres la suprématie
Spartiate sur le monde Égéen fut définitivement terminée. L’hégémonie du vainqueur,
Thèbes qui s’ensuivit n’eut que peu d’impact
sur le monde Anatolien. Les Perses,
profitant du cahot du monde Grec, reprirent
possession de l’Ionie et de Samos. En 366, l’île fut récupérée par les
Athéniens
après un siège de onze mois et reçut un fort militaire de colons (Une clérouquie
ou klêrouchía, en
Grec : κληρουχία) qui s’avéra vital dans la guerre sociale (357-355) qui secoua
Athènes.
Le début de l’ère Hellénistique, avec la conquête de l’Anatolie par le Roi de
Macédoine,
Alexandre le Grand (336-323)
après sa victoire du Granique et la chute de l’Empire
Perses,
ouvrit une période de refondation des cités d’Ionie, dégagées
des influences Perses, mais
Samos resta Athénienne. Après la mort
d’Alexandre,
en Juin 323, l’Asie Mineure fut disputée entre les différents Diadoques, mais resta au début en grande partie
Macédonienne.
Au cours de l’hiver 323/322 débuta la Guerre Lamiaque (ou Guerre Hellénistique).
Elle opposa les Athéniens
et leurs alliés les Étoliens (Région de la
Grèce au Nord du golfe de
Corinthe)
au Régent de Macédoine
Antipatros (ou Antipater,
321-319). Le conflit eut pour origine un édit prit à
Suse par
Alexandre peu
avant sa mort, ordonnant le retour des bannis dans toutes les cités
Grecques.
Autre vase trouvé à Samos – v.580 av.J.C –
Musée du Louvre
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Cependant
Athènes et les Étoliens refusèrent car
pour la cité Attique cela impliquait qu’elle rendit sa clérouquie de Samos dont elle chassa les habitants, et les Étoliens
furent eux contraints de rendre la cité d’Œniades (ou Oiniades ou Oeniadae à l’embouche
de l’Achéloos) qu’ils avaient conquis en vers 330. Après quelques succès initiaux, la coalition assiégea la ville de Lamia,
située sur le versant Sud des monts Othrys où
Antipatros
(ou Antipater) et le
commandement des forces Macédoniennes
prit refuge derrière les fortifications de la ville. Cependant les rebelles échouèrent dans le siège et furent finalement
battus à la bataille de Crannon en Août 322, qui, bien que non décisive, vit la dislocation des coalisés
Grecs.
En effet,
Antipatros
(ou Antipater) négocia séparément avec les villes de la coalition, celle-ci s’effilocha et
Athènes
dut se soumettre. Plus de 12.000 citoyens perdirent leurs droits politiques et de nombreux
Athéniens,
parmi les plus pauvres, partirent en exil pour beaucoup en
Thrace où
Antipatros
(ou Antipater) leur accorda des
terres. En plus de Samos, Athènes
perdit aussi Oropos, ville à la frontière de l’Attique et de la
Béotie, qui revint à cette dernière.
Samos resta ensuite, semble t-il, Macédonienne,
voire même libre quelques temps, puisqu’en 301, après la
bataille d’Ipsos, en
Phrygie, contre
Antigonos I Monophtalmos (306-301),
Samos ne tombe pas sous la domination du vainqueur le Roi de
Thrace,
Lysimaque (322-281),
allié au Roi Séleucide
Séleucos I.
Les années qui suivirent virent Samos et la région être le terrain de la guerre entre le fils
(Et plus tard successeur)
d’Antigonos I,
Démétrios I Poliorcète (294-287)
et Séleucos I
allié au Roi d’Épire
Pyrrhos I (307-272).
Ces derniers envahirent les territoires de
Démétrios I.
En 286, chassé de Macédoine,
il mena une contre-attaque, mais il fut battu en
Phrygie et il fut emprisonné et
exilé à Apamée de Phrygie.
Séleucos I
lui reprit ses places fortes et Samos devint la possession des
Séleucides.
Là encore pour peu de temps puisqu’après l’assassinat de
Séleucos I, en Septembre 280,
son fils et successeur
Antiochos I Sôter (280-261) eut du mal à maintenir l’Empire que lui avait légué son père. Il dut faire
front à une révolte en Syrie et en 279, en Asie Mineure, à la rébellion et sécessions de la
Bithynie, du
Pont et de la
Cappadoce qui s’érigèrent en
royaumes indépendants, qu’il fut incapable de mater.
À la fin de l’année 275, un conflit latent pour la possession de la Cœlé-Syrie (Liban) éclata entre les
maisons du Roi
d’Égypte,
Ptolémée II Philadelphe (282-246) et
Antiochos I et conduisit
à la "Première Guerre Syrienne" (275 à 271) qui finalement se termina par la signature d’un traité de paix
en 271. Cependant les Égyptiens
obtinrent le contrôle des cités Grecques
d’Asie Mineure, dont Samos, auxquelles ils apportèrent leur protectorat. La cité servit alors de base pour la flotte des
Ptolémée. Un peu plus de dix ans plus tard, en 260,
une seconde guerre Syrienne éclata entre
Ptolémée II et le Roi Séleucide,
Antiochos II Théos
(261-246) qui vit la défaite de
Ptolémée II et la perte pour
l’Égypte
d’Éphèse et de Samos. L’île durant les
années suivantes passa de protectorat
Séleucide
à Égyptien et connut encore la guerre.
En 197 s’y déroula une bataille qui vit la victoire
d’Antiochos
III Mégas (223-187) qui avec d’autres succès s’empara de l’Empire maritime
Lagide, de toute la Syrie,
de la Palestine et de l’Asie Mineure
et devint la première puissance en Orient.
Autre vue du site de l’Héraion
|
En 192, il débarqua en Grèce,
mais ne reçut que très peu de soutien. En 191, le Consul Romain Manius Acilius Glabrio le battit aux
Thermopyles.
Puis, les Romains furent encore vainqueurs en 190, à la
bataille de Magnésie du Sypile (aujourd’hui Manisa, Turquie).
En 188,
Antiochos III fut contraint de signer la
paix d’Apamée, qui était un partage de
l’Asie Mineure (Voir
carte) où il dut renoncer à ses conquêtes dans cette région à l’Ouest du Taurus, au profit essentiellement du Roi de
Pergame allié des Romains.
Samos passa alors sous le contrôle d’Eumène
II (ou Eumènès, 197-159). Elle resta sous la domination des
Attalides jusque sous le règne
d’Attalos III Philométor (ou Attale, 138-133).
Lorsqu’Attalos III mourut sans enfant mâle,
il légua son royaume à la République Romaine et l’Anatolie, dont Samos, passa dans le monde Romain.
Aristonicos (ou Aristonikos)
son demi-frère, revendiqua alors l’héritage des Rois de
Pergame, mais sa flotte fut anéantie à Kymé (ou Cyme) par celle
d’Éphèse qui avait pris le parti des Romains.
En 88 av.J.C, Samos, comme beaucoup de cités d’Ionie,
soutint le Roi du Pont,
Mithridate VI
(120-63), qui était un ennemi juré des Romains, dans sa conquête de l’Asie
Mineure. En 84 av.J.C, avant la chute définitive de celui-ci, l’île
retomba sous domination Romaine et fut incorporée à la province Romaine d’Asie et par conséquent perdit son autonomie.
Après la
bataille d’Actium où il défit
l’Égypte
et Marc Antoine en Septembre 31 av.J.C, Auguste (27 av.J.C-14 ap.J.C) passa l’hiver avec sa flotte
à Samos. L’île redevint libre et resta relativement prospère, de cette époque jusqu’à l’Empereur Vespasien (69-79). Elle
fut même en mesure de contester Smyrne et
Ephèse pour le titre de première ville
d’Ionie. Elle était surtout considérée
comme une station thermale et pour la fabrication de la poterie. Sous l’Empereur Dioclétien (284-305) elle forma avec
Chios,
Cos et
Rhodes la province des îles (Provincia insularum).
L’archéologie
Hérodote (Historien
Grec, v.484-v.425 – Enquête Livre 3, 60)
cite les trois grands ouvrages d’architecture et de génie civil de Samos en ces termes :
"Je me suis d’autant plus étendu sur les Samiens, qu’ils ont
exécuté trois des plus grands ouvrages qu’il soit donné de voir dans toute le Grèce. Il y a à Samos une montagne
de 150 orgyies (unité de mesure) de haut. Ils ont percé cette montagne à sa base et y on pratiqué un chemin qui
a deux bouches en ouverture….. Le long de ce chemin on a creusé un canal qui traverse toute la montagne….. Il
conduit à la ville, par des tuyaux, l’eau d’une grande fontaine…. Le second ouvrage consiste en un môle ou une grande digue
faite dans la mer, près du port, d’environ vingt orgyies de haut et de deux stades et plus de long. Leur
troisième ouvrage est un temple dédié à Héra, le plus grand dont nous ayons connaissance. Le premier architecte de cet édifice
est un homme du pays, nommé Rhoikos. C’est à cause de ces ouvrages que je me suis étendu sur
les Samiens."
L’aqueduc ou Tunnel d’Eupalinos
Le tunnel d’Eupalinos ou l’aqueduc
d’Eupalinos (Efpalínion órygma, en Grec :
Ευπαλίνιον όρυγμα) est un tunnel de 1.036 m.
de longueur qui fut construit au VIe siècle av.J.C, sous le règne du célèbre Tyran
Polycrate, pour servir d’aqueduc afin de
fournir la ville de Samos en eau douce. C’est le deuxième tunnel connu de l’histoire et également le plus long de son temps,
il fut fouillé par les deux côtés. Deux groupes de travail, sous la direction de l’ingénieur Eupalinos de
Mégare,
fils de Naustrophus, l’ont creusé pendant 10 ans sous le mont Kastro pour construire l’aqueduc qui est aujourd’hui appelée
Pythagorion. Sa construction est particulièrement remarquable et il est réputé pour être le premier tunnel de l’histoire à
être méthodiquement creusé par les deux extrémités.
Autre vue du tunnel
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L’aqueduc souterrain d’Eupalinos, donc difficilement décelable par un ennemi susceptible de couper
l’approvisionnement en eau, est aujourd’hui considéré comme l’un des chefs-d’œuvre de l’ancienne technique. Le défi
technique en creusant simultanément des deux côtés à la fois était non seulement de respecter une certaine pente pour
l’écoulement de l’eau, mais les deux équipes devaient se retrouver au milieu de la montagne, ce qui sans les moyens
actuels que nous connaissons est remarquable. Cet aqueduc fut utilisé pendant plus de 1.000 ans, comme le prouvent
les découvertes archéologiques. Le Pythagorion fut remis au jour en 1882-1884,
il est aujourd’hui ouvert aux visiteurs et fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO.
L’Héraion
L’Héraion
de Samos fut un grand sanctuaire au Sud de Samos, au pied du mont Cronion, à 6 km. au Sud-ouest de l’ancienne cité,
dans un petit bassin marécageux près de la mer. Le site des ruines du temple a été désigné un site du patrimoine mondial
de l’UNESCO en 1992. De nombreuses phases de construction sont connues, la première datant du VIIIe siècle av.J.C et
peut-être à l’époque
Mycénienne, selon l’archéologue Helmut Kyrieleis qui a fouillé le site. Le premier temple, appelé Hécatompédos,
fut le premier de la série des grands temples Ioniens. C’était
une construction étroite, longue d’environ 30 m., comportant une colonnade centrale qui soutenait la toiture.
Un peu plus tard, vers 570/560 av.J.C un temple beaucoup plus grand fut construit par les architectes, Rhoèce de Samos (ou
Rhoikos ou Rhaekos, en Grec :
‘Pοῖκος ὁ
Σάμιος, en Latin : Rhœcus ou Rhoecus, v.575-v.525) et Théodore de Samos (ou Theodorus ou
Théodoros, en Grec :
Θεόδωρος ὁ Σάμιος,
VIe siècle av.J.C). Le temple se situait en face de l’autel du culte d’Héra dans son téménos (Espace sacré d’un temple antique).
C’était un temple diptère (Entouré d’une double rangée de colonnes) avec un pronaos (Vestibule ou entrée d’un
temple) couvert, donnant accès à la cella (Partie close d’un temple).
Vue du site de l’Héraion
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Au fond de la cella étaient dressées les statues de Zeus et d’Héra.
Cella et pronaos étaient divisés en trois nefs par deux rangées de colonnes intérieures longitudinales. L’ensemble possédait
8 colonnes en façade et 21 en longueur, qui se dressaient sur des bases de forme torique, cannelées horizontalement.
Malheureusement ce temple ne dura qu’une dizaine d’années avant d’être détruit par un tremblement de terre.
Un nouveau temple fut alors érigé, 40 m. plus à l’Ouest, encore plus grand que celui de Rhoèce. Il nous est resté sous le nom
de "Temple de Polycrate". L’une des statues géantes de l’Héraion (Kouros, voir photo ci-dessus) est aujourd’hui
au musée archéologique de Samos.
C’était un temple diptère dont les dimensions étaient de 108 m. x 55 m.,
avec trois rangées de colonnes sur les petits côtés, sur le model du
temple d’Artémis à Éphèse qui lui est un peu antérieur.
Il comptait 155 colonnes, avec un entablement probablement en bois. La construction du temple se poursuivit
durant la période Romaine, mais le sanctuaire ne fut semble t-il jamais achevé car on n’a pas retrouvé de tuiles. Une église
Chrétienne, construite avec les pierres du sanctuaire, occupa ensuite le site de l’Heraeum Romain. En 1879,
Paul Girard mis au jour la statue dite "Héra de Chéramyes", à l’angle Nord-est du sanctuaire, elle est
exposée au musée du Louvre.
Quelques personnages célèbres de Samos
Parmi
les personnages Samiens les plus connus de l’Antiquité on trouve :
• Æschrion (ou Aeschrion, en
Grec :
Αισχρίων, contemporain de
Polycrate) qui fut un poète iambique. Il fut célèbre pour ses versets dans lesquels il défendit la Samienne Philænis
(Courtisane auteur d’un manuel sur la cour et le sexe) contre Polycrate.
• Aristarque de Samos (ou Aristarchus ou Aristarkhos ho Samios, en
Grec :
‘Aρίσταρχος ὁ
Σάμιος, v.310-v.230) qui fut un mathématicien et astronome
et que l’histoire crédite d’être le premier à avoir donné les dimensions et des distances du Soleil et de la Lune.
Buste d’Épicure –
Musée du Louvre
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• Asclépiade de Samos (ou Sicelidas ou Asclepiades ho Samios, en
Grec :
‘Aσκληπιάδης ὁ
Σάμιος), qui naquit vers 320 av.J.C et qui fut un poète
épigrammatique. L’histoire lui a attribuée les plus anciennes épigrammes amoureuses conservées dans l’Anthologie
Grecque.
• Colæos (ou Colaeus, en Grec :
Κωλαῖος, VIIe siècle av.J.C.) qui fut un marchand explorateur et
qui entrainé par une tempête fut le premier
Grec à franchir les colonnes d’Hercule.
• Conon de Samos (ou Konōn ho Samios, en
Grec :
Κόνων ὁ Σάμιος,
v.280-v.220 av.J.C) qui fut un astronome et mathématicien, astronome à la cour
du Roi d’Égypte
Ptolémée II Philadelphe (282-246),
il appela la constellation à l’Ouest du Lion "Chevelure de Bérénice" d’après le prénom de la femme de
Ptolémée III Évergète I (246-222),
Bérénice II de Cyrène.
• Épicure
(ou Epicurus ou Epicouros, en Grec :
‘Eπίκουρος, 342/341-270) qui fut aussi selon certaines
sources Samien de naissance. Il fut le fondateur, en 301, de l’épicurisme, une
des plus importantes écoles philosophiques de l’Antiquité.
• Ésope (ou Aísôpos, en
Grec :
Αἴσωπος, vers 620-564 av.J.C) qui fut un fabuliste.
L’histoire lui attribue la paternité de la fable comme genre littéraire. Son existence reste incertaine et
aucun de ses écrits n’a survécu. On trouve aussi qu’il naquit en
Phrygie
ou en
Thrace ? (Aristote) et selon
une hypothèse de Martin Litchfield West, ce fut à Samos que se serait formée sa légende.
• Pythagore (ou Pythagóras, en
Grec :
Πυθαγόρας, v.580-v.490)
qui fut un mathématicien et philosophe.
Hérodote (Historien
Grec, v.484-v.425)
le mentionne comme "l’un des plus grands esprits de la Grèce, le sage Pythagore".
• Rhoèce de Samos (ou Rhoikos ou Rhaekos ho Samios, en
Grec :
‘Pοῖκος ὁ
Σάμιος, en Latin : Rhœcus ou Rhoecus, v.575-v.525), fils de Philée, qui
fut un architecte qui construisit le premier temple d’Héra,
l’Héraion.
• Théodore de Samos
(ou Theodorus ou Théodoros ho Samios, en Grec :
Θεόδωρος ὁ Σάμιος,
VIe siècle av.J.C) qui fut un sculpteur et
inventeur, il aurait inventé l’art de la fonderie pour les statues en bronze.
Hérodote (Historien
Grec, v.484-v.425)
résida à Samos pendant un certain temps. La ville fut également notable dans l’histoire de l’art, comme ayant produit une
école de sculpteurs et d’architectes. Les vases de Samos furent parmi les plus caractéristiques des produits de la poterie
Ionienne au VIe siècle av.J.C.
Bibliographie
Pour
d’autres détails sur la ville et ses monuments voir les ouvrages de :
John Penrose Barron :
– The silver coins of Samos, Athlone P., London, 1966.
Alfred Burns :
– The tunnel of Eupalinus and the tunnel problem of hero of Alexandria, pp : 172-185, Isis 62, N°2, 1971.
Carl Curtius :
– Urkunden zur Geschichte von Samos, Pagel, Wesel, 1873.
Olivier Curty :
– La querelle territoriale entre Samos et Priène, Inschriften von Priene 37, Fribourg, 1987.
Percy Gardner :
– Samos and Samian coins, Macmillan, London, 1882.
June Goodfield et Stephen Toulmin :
– How was the tunnel of Eupalinus aligned, pp : 46-55, Isis 56, N°1, 1965 – John Hopkins Press, 2002.
Victor Guérin :
– Description de l’ile de Patmos et de l’ile de Samos, Auguste Durand libraire, Paris, 1856.
Ulf Jantzen :
– Ägyptische und orientalische Bronzen aus dem Heraion von Samos,
Deutsches Archäologisches Institut, in Kommission R. Habelt, Bonn, 1972.
Hermann J.Kienast et Bernd Meissner :
– Die wasserleitung des Eupalinos auf Samos, Deutsches Archäologisches Institut,
Samos XIX, Rudolph Habelt, Bonn, 1995.
Helmut Kyrieleis :
– Führer durch das Heraion von Samos, Krene-Verlag : Deutsches Archäologisches Institut, Athènes, 1981.
Helmut Kyrieleis, Hermann J.Kienast et Gunther Neumann :
– Der grosse Kuros von Samos, Rudolph Habelt, Bonn, 1996.
Louis Lautrey :
– Polycrate : Tyran de Samos, A.Lemerre, Paris, 1903.
Trevor J.Quinn :
– Athens and Samos, Lesbos and Chios : 478-404 B.C., Manchester University Press, Manchester, 1981.
Thekla Schulz :
– Die römischen tempel im Heraion von Samos/ 1, Die Prostyloi, Habelt, Bonn, 2002.
Graham Shipley :
– A history of Samos, 800-188 BC, Clarendon Press, Oxford, 1987 – Oxford University Press, New York, 1987.
Carlo De Stefani, Charles J.Forsyth Major et William Barbey :
– Samos. Étude géologique, paléontologique et botanique, G. Bridel, Lausanne, 1891.
Renate Tölle-Kastenbein :
– Herodot und Samos,Duris-Verl., Bochum, 1976.
Konstantinos Tsakos :
– Samos : Guide historique et archéologique – en Anglais, Samos : A guide to the history and archaeology,
Hesperos Editions, Athènes, 2003.
Dēmētrēs Tsimpourakēs :
– 530 p.Ch., to Orygma tou Eupalinou stēn archaia Samo : perigraphē tou hydragōgeiou,
mathēmatika symperasmata,
kritikē tou ergou, hē sēranga tou Hērōna, Arithmos, Athènes, 1997.
Bartel Leendert Van der Waerden :
– Eupalinos and His Tunnel, pp : 82-83, Isis 59, N°1, 1968 – University of California Press, 2002.
Hans Walter :
– Das Heraion von Samos : Ursprung und wandel eines griechischen heiligtums, R.Piper cop. München, Zürich, 1976.
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