Les séleucides (En
Grec : Σελεύκεια, Seleύkeia, en
Hébreux :
הממלכה הסלאוקית Royaume Slaukit,
en arabe : سلوقيون, en Persan :
سلوکیان Seleucide) furent une dynastie Hellénistique qui
régna sur une partie de la Perse (aujourd’hui le Turkménistan et
le du Pakistan), la Mésopotamie,
la Syrie/Palestine et une partie de l’Asie Mineure pendant
près de 150 ans. Ce fut un grand centre de culture
Grecque qui maintint sa prééminence sur ce pays où dominait l’élite
Macédonienne. Alexandre le Grand
(336-323) avait conquis l’Empire Perse Achéménide, dans un délai
très court et mourut jeune, laissant une large partie de l’Empire hellénisé qu’il avait créé sans un héritier adulte. À sa
mort, en 323, l’Empire fut mis sous l’autorité d’un Régent en la personne de
Perdiccas et les territoires furent répartis, au partage de
Babylone, entre les Généraux (ou Diadoques)
d’Alexandre, qui devinrent des
Satrapes.
Répartition des territoires vers 300
|
Les Diadoques se bousculèrent pour la suprématie sur les parties de l’Empire et
Ptolémée (Futur Ptolémée I Sôter, 305-282), un de ceux-là,
Satrape
d’Égypte, fut le premier à contester la nouvelle règle,
conduisant à la disparition du Chiliarque Perdiccas.
Sa révolte amena à une nouvelle répartition de l’Empire avec le partage de Triparadisos en Syrie, en 321/320.
Le cœur politique de l’Empire Séleucide se situa en Syrie, même si les Rois régnèrent jusqu’au IIe siècle av.J.C sur la
Babylonie et la
Mésopotamie dans le prolongement des
Perses Achéménides. La dynastie
fut fondée par Séleucos I Nikatôr
(Satrape de
Babylonie en 321, puis Roi en 305)
qui étendit rapidement sa domination sur les provinces de Syrie et d’Asie moyenne orientale :
En Mésopotamie,
en Arménie, en
Cappadoce,
en Perse, en
Parthie, en
Bactriane, en Arabie, en
Sogdiane, en
Arachosie, en
Arie, en
Hyrcanie et sur d’autres peuples qui avaient été vaincus par
Alexandre au delà du fleuve Indus, de sorte que les limites de
son Empire furent les plus vastes en Asie après celui d’Alexandre.
Musée de la céramique d’Antioche |
Les Séleucides gouvernèrent
comme les anciens Rois Achéménides, au moyen de Gouverneurs
provinciaux appelés aussi Satrapes. Les Rois guerroyèrent fréquemment contre
l’Égypte des
Lagides (Les Ptolémée) qui leur disputaient les territoires de Syrie du Sud
et de Palestine. Les Séleucides perdirent ces derniers définitivement en 200. Dans ce grand Empire ils durent souvent montrer leur puissance pour
empêcher les dynastes locaux de se rendre indépendants, comme la Bactriane,
l’Arménie, la
Bithynie et
le Pont
et plus tard les Parthes.
Un de ces Dynastes, en Asie Mineure,
Attalos I (ou Attale, 241-197) fut le créateur de la dynastie des
Attalides, il transforma la forteresse Séleucide de
Pergame en capitale d’un nouveau royaume. Les
Attalides, aidés des Romains devinrent un des plus puissants royaumes
Hellénistiques (Voir Pergame, Royaume).
La force de l’État Séleucide résida surtout dans la Syrie, d’où le nom souvent trouvé de "royaume de Syrie". En
Parthie, en 247, un autre
dynaste, Arsace I le Gand (ou le Brave ou Arschag, 250-247), se
détacha de l’Empire Séleucide et fonda la dynastie des
Arsacides, cette dynastie conquit peu à peu l’Empire Séleucide. À partir de 192, l’intervention
d’Antiochos III Mégas (223-187) en
Grèce provoqua une réaction Romaine, dès lors Rome ne cessa d’attaquer
les Séleucides. En 188, le Traité d’Apamée restreint vers
l’Occident le royaume Séleucide, en 129 il ne se limita plus en Orient qu’à l’Euphrate. Les
Juifs révoltés (Révolte des Maccabées) contre les mesures d’hellénisation
se rendirent indépendants en 167. En 64, le Général Romain Pompée (106-48 av.J.C) déposa deux prétendants Séleucides,
fait assassiner Antiochos XIII Dionysos et la Syrie devint province Romaine.
Les principales villes Séleucides
|
L’histoire…….
Séleucos I Nikatôr
(ou Séleucus, en Grec : Σέλευκος
A’ Νικάτωρ, Seleukos Nikatôr "Le vainqueur", en
Hébreux :
סלאוקוס הראשון Slaokos I Nikator, en
Arménien :
Սելևկոս I Նիկատոր, 305 à 281 ou 305 à 280)
naquit à Europos en Macédoine vers 358. Au printemps de 334,
il fut nommé Lieutenant d’Alexandre le Grand (336-323).
À la mort d’Alexandre, en 323, les territoires de son Empire furent
répartis, au partage de Babylone, entre ses Généraux (ou Diadoques),
qui devinrent des Satrapes.
Séleucos I n’hérita pas d’une
satrapie
lors de ce partage. Il fut nommé officier et atteint le commandement du corps
d’infanterie d’élite dans l’armée Macédonienne, les
“porteurs de bouclier” (les hypaspistes ou hypaspistài tỗn hetaírôn, en Grec :
ὑπασπισταὶ τῶν
ἑταίρων, plus tard connu sous le nom “chalkaspides” “Bouclier de bronze”).
En 321, Séleucos I participa à un complot avec un groupe d’officiers révoltés.
Avec le Satrape de
Médie Peithon
(ou Pithon, en Grec :
Πείθω, v.355-316), ils assassinèrent
Perdiccas (Régent de
Macédoine, 323-321) dans sa tente à
Memphis.
Les Diadoques décidèrent alors d’un nouveau partage à Triparadisos, avec
Antipatros (ou Antipater, 321-319) nommé comme nouveau Régent de Macédoine
et Séleucos I reçut la
satrapie de
Babylonie.
En 319, à la mort d’Antipatros,
Polyperchon (319 à 317) lui succéda. Une guerre civile éclata
parmi tous les successeurs d’Alexandre.
Polyperchon s’allia avec Eumène de Cardia
(ou Eumènès ou Eumenês, 362-316), un autre Diadoque qui était maître de
la Cappadoce, contre une coalition regroupant :
Cassandre, Séleucos I,
Antigonos I Monophtalmos (Roi de
Macédoine, 306-301) et
Ptolémée I Sôter
(Roi d’Égypte, 305-282). Cependant l’union de cette coalition
ne tint pas longtemps et ses membres entrèrent aussi en guerre les uns contre les autres. En 312, à
Gaza, Séleucos I
contribua à la victoire de Ptolémée I sur
Démétrios I Poliorcète
(Roi de Macédoine, 294-287),
le fils d’Antigonos I, ce qui lui permit de devenir maître de la
Mésopotamie.
Buste en bronze de Séleucos I – Musée national d’archéologie – Naples
|
Son entrée dans
Babylone est officiellement considéré comme le début de l’Empire
Séleucide et cette année comme la première de l’ère Séleucide. En 310-308, après avoir repoussé définitivement les attaques de
Démétrios I et
d’Antigonos I,
Séleucos I étendit sa domination sur
les hautes satrapies d’Asie.
La Perse,
la Médie,
la Susiane,
la Parthie,
la Drangiane, l’Arie,
la Bactriane,
la Sogdiane,
l’Hyrcanie,
l’Arachosie
etc… jusqu’à l’Inde tombèrent les unes derrières les autres sous son contrôle. En 305, il prit le titre de Roi (ou Basileus).
Les conflits pour le trône Macédonien le firent adhérer à une
nouvelle coalition, cette fois contre
Antigonos I qui entend établir sa domination sur la Grèce
et la Mer Égée. En 301, Séleucos I écrasa
Antigonos I à la
bataille d’Ipsos. S’en suivit une nouvelle
répartition des territoires entre les belligérants.
Buste de Séleucos I
Statère or d’Antiochos I Sôter |
Le royaume
d’Antigonos I fut partagé entre les vainqueurs.
Séleucos I reçut la Syrie et la partie Est de
l’Asie Mineure. La possession de la Syrie lui donna une ouverture
sur la Méditerranée et immédiatement il créa la nouvelle ville d’Antioche sur l’Oronte qui devint
le siège du gouvernement. En 286, Démétrios I chassé de
Macédoine, mena une contre-attaque, mais il fut battu en
Phrygie.
Séleucos I lui reprit ses places fortes de
Phénicie, la
Cilicie et
la partie méridionale de l’Asie Mineure. En
Septembre 280 (on trouve aussi 281), il fut assassiné par
Ptolémée Kéraunos alors qu’il projetait de conquérir la Thrace
et la Macédoine.
On lui atteste aujourd’hui deux épouses et six enfants (Voir détail sur son article).
Antiochos I Sôter ("Le
sauveur", en
Grec : ‘Aντίοχος Α’ ò Σωτήρ, en
Hébreux :
אנטיוכוס הראשון Antiochus I Sotr, 280 à 261 ou
281 à 261) naquit en 325 (ou 324/3). Il fut le fils de
Séleucos I Nikâtor et de la Reine Apama I et de ce fait est à moitié Persan.
Après l’assassinat de son père il hérita d’un Empire immense et puissant. Sa tache principale fut d’essayer de garder cet Empire tel qu’il
le trouva, mais ce fut en vain. Dès les débuts de son règne, il dut affronter une révolte qui éclata en
Syrie. Il fut rapidement contraint de faire la paix avec le meurtrier de son père,
Ptolémée Kéraunos et apparemment d’abandonner ces visions sur
la Thrace et
la Macédoine.
En 279, en Asie Mineure aussi la rébellion se fit sentir.
Antiochos I dut faire face aux sécessions de la Bithynie, du
Pont et de la
Cappadoce qui s’érigèrent en
royaumes indépendants, qu’il fut incapable de mater. Il fut battu par le Roi de
Cappadoce,
Ariarathès III (ou Ariarathes, 262-220), qui avait reçu l’aide du Roi d’Arménie
Orontès III (ou Ervand, 317-260). Le Roi de
Bithynie
Zipoétès I (ou Zipoites, 326-279),
l’emporta également sur le Stratège Séleucide Patroclès.
En 278 les Galates, venant d’Europe, envahirent
l’Asie Mineure. En 275/274 Antiochos I parvint à les repousser.
Il les aurait battu à l’aide d’éléphants de guerre, que les Galates n’avait jamais vu auparavant. La victoire qu’il remporta
sur ces hordes barbares serait à l’origine de son titre de Sôter "Sauveur".
La région du Taurus n’ayant jamais été véritablement soumise, les possessions Séleucides se restreignirent à la Troade,
l’Éolide, la
Carie et à la
Lydie, reliées à la
Cilicie et à la Syrie par un corridor.
Quant à la Cœlé-Syrie (Liban), elle devint l’enjeu de conflits répétés avec les Ptolémée.
À la fin de l’année 275, le conflit latent pour cette région de Cœlé-Syrie, qui avait été ouvert entre les maisons du
Roi d’Égypte
Ptolémée I Sôter (305-282) et
Séleucos I, depuis le partage de 301, éclata et conduisit à la
Première Guerre Syrienne (274-271). Celle-ci, qui est très mal connue, se termina finalement par la signature d’un traité de paix en 271/270.
Antiochos I avait pourtant fondé une alliance avec le Roi de Cyrène, Magas (275-250), à qui il donna sa fille
Apama II en mariage, mais une révolte
des nomades empêcha ce dernier de prendre l’offensive conjointement avec lui.
Les Séleucides ne furent pas être en mesure de maintenir leurs territoires. Antiochos I perdit la
Cilicie orientale et la
Phénicie au profit du Roi
d’Égypte
Ptolémée II Philadelphe (282-246)
qui succéda à son père. Cependant, la guerre modifia pas sensiblement les contours des deux royaumes, bien que des villes frontières comme
Damas et la côte de
l’Asie Mineure changèrent de mains.
À partir de 275 (on trouve aussi 279 ?), Antiochos I nomma son fils aîné Antiochos comme vice-Roi, poste qu’il garda jusqu’en 268/267.
À cette date son père le fit mettre à mort, suite à une accusation de rébellion et de conspiration contre lui.
En 262/261 (on trouve aussi 263), Antiochos I tenta de briser la puissance croissante de
Pergame par les armes, mais il fut battu près de
Sardes en
Lydie par
Eumène I (263-241) et ne put empêcher
Pergame de se constituer en royaume, où débuta la dynastie des
Attalides. Il mourut peu après, le 2 Juin 261, tué dans une bataille près
d’Éphèse,
son second fils Antiochos II Théos lui succéda.
De son activité de bâtisseur on retiendra qu’il créa plusieurs nouvelles villes helléniques
comme : En Asie Mineure,
Apamée de Phrygie ; En
Perse,
Antioche de Margiane (ou Mourou ou Alexandrie de Margiane ou Merv). Il mena une mission d’exploration navale en mer Caspienne.
Il tenta également de fortifier la frontière Nord, vulnérable aux incursions des peuples nomades.
Il encouragea l’immigration des
Grecs afin de contrer la culture Celte. De même, il fonda des villes en
Mésopotamie et aida à la renaissance de la culture
Babylonienne comme un bastion contre l’expansionnisme
Parthe. Lorsqu’il demeura à
Babylone il manifesta un intérêt pour les cultes de Sin et de Marduk et il
participa ardemment à la reconstruction d’Esagila et Etemenanki. Il fonda le temple Ezida (ou Yézidi) à Borsippa (ou Birs Nimrud, ayant été identifié avec
Nimrud).
Tétradrachme d’Antiochos I Sôter
|
Antiochos I n’a qu’une épouse attestée :
● Stratonice I
(ou Stratonikê, en
Grec : Στρατoνίκη A’)
qu’il épousa, en 294/293. Elle fut la fille du Roi de Macédoine
Démétrios I, mais surtout elle fut la première épouse de son père qui
lui céda voyant qu’il en était très amoureux. Elle lui donna Cinq enfants : Deux fils :
▪ Séleucos (ou Séleucus ou Seleukos, en
Grec : Σέλευκος)
qui fut mis à mort par son père en 268/267 pour rébellion.
▪
Antiochos II Théos
(ou Antiochus ou Antiochius ou Antíokhos) qui succéda à son père sur le
trône Séleucide de 261 à 246 et juste de Syrie de 250 à 246.
Trois filles :
▪ Laodice (ou Laodiké ou Laodicée, en
Grec : Λαοδικη)
dont on ne sait rien qui pour beaucoup est confondue avec
Laodice I la fille
d’Achaïos I.
▪
Apama II (En Grec :
‘Aπάμα B’) qui épousa le Roi de Cyrène Magas (275-250) et qui lui donna une fille
Bérénice II de Cyrène,
(Qui mourut en 221) qui épousa, en 246, le Roi d’Égypte
Ptolémée III Évergète I (246-222).
▪
Stratonice II
(ou Stratonikê, en Grec :
Στρατoνίκη B’) qui épousa le Roi de
Macédoine,
Démétrios II l’Étolique (239-229).
On lui attribue parfois une autre fille, Antiochis I (En Grec
: Αντιοχίς A’), qui est aussi donnée comme la fille d’Achaïos I (le frère d’Antiochos I).
Elle épousa Attalos le père d’Attalos I le Roi de
Pergame (241-197). Par ce mariage la dynastie de
Pergame se rattacha aux Séleucides.
Antiochos II Théos ("Dieu", en
Grec :
‘Aντίοχος Β’ ò Θεός,
en Hébreux :
אנטיוכוס השני Antiochus II Theus, 261 à 246 et Roi juste de
Syrie de 250 à 246), était le plus jeune fils d’Antiochos I Sôter et
Stratonice I.
Il naquit en 287/286 et succéda à son père en hiver 261. Il hérita d’un état de guerre avec
l’Égypte de
Ptolémée II Philadelphe (282-246),
la Deuxième Guerre Syrienne (260-252), qui est assez méconnue et qui était menée le long des côtes
d’Asie Mineure,
et de rébellions de petites cités-États dans cette même région.
Pendant la guerre pour libérer les Milésiens,
il reçut le titre Théos ("Dieu" en Grec)
en tuant le Tyran Timarque (ou Timarchos), puis il donna leur liberté à toutes les cités
Grecques
d’Asie Mineure.
Grâce à une alliance avec Rhodes et
Antigonos II Gonatas (277-274 et 272-239) de
Macédoine il l’emporta largement en
Asie Mineure contre
l’Égypte.
Le conflit se serait conclu en 253 par des gains territoriaux pour les Séleucides en
Ionie
(Éphèse) et en
Cilicie qui furent récupérés.
Entre 253 et 246, il mena probablement une expédition en Thrace sans succès.
Monnaie d’Antiochos II Théos
|
Pendant le temps où Antiochos II fut pris
avec la guerre contre l’Égypte,
où les Séleucides remportèrent plusieurs succès dans l’Ouest de
l’Asie Mineure, il s’occupa peu de ses territoires
orientaux, ceux-ci profitèrent de la situation. Selon Justin et son épitomé (Abrégé d’un livre et particulièrement d’une histoire) de Gnaeus
Pompée Trogues (ou Pompée Trogue, historien Romain, Ier s. av.J.C), en 255, son
Satrape de
Bactriane, de
Sogdiane et de Margiane,
Diodote I (ou Diodotus, 256-238) s’affranchit de son autorité royale
et fonda le royaume Gréco-bactrien. On le sait grâce à l’étude des pièces de monnaies.
Puis, vers 247, ce fut au tour d’Andragoras,
son Satrape de
Parthie, allié avec le nouveau Roi de
Bactriane
Diodote I, de proclamer son indépendance. Dans le même temps,
la tribu des Parmi, venant des rives de l’Amou-Daria, nomma à sa tête
Arsaces I (250-247), le chef des nomades (Dahan).
Sous la pression de la Bactriane, les Parni cherchèrent refuge en
Parthie et ils occupèrent le district de Tejen.
Arsaces I, avec le soutien de son frère
Tiridate I, se rendit maître de la Parthiène
et établit sa capitale à Hécatompyles (ou Hecatompolis), près de Dāmghān. Avec l’aide d’une autre tribu, les Aparniens, il renversa et tua
Andragoras et se rendit aussi indépendant des Séleucides. En 238, il s’autoproclama Roi et la région
comprise entre l’Ochos et la mer Caspienne qui fut perdue pour les Séleucides.
En 252, Antiochos II
fit la paix avec Ptolémée II,
qui reconnut les gains territoriaux Séleucides à l’Ouest, ce qui mit fin de la
Seconde Guerre Syrienne. Antiochos II répudia son épouse
Laodice I (ou Laodiké) et l’exila à
Éphèse. Afin de sceller le traité de
paix avec l’Égypte, il épousa, à l’été 252,
Bérénice II Phernophorus (ou Bérénice Syra),
la fille de Ptolémée II et reçut une énorme dot. La fin du règne
d’Antiochos II fut assombrie par de sanglantes luttes dynastiques qui opposèrent la Reine
Laodice I et son fils
Séleucos II Kallinikos à
Bérénice II.
Au cours de son séjour à Éphèse,
Laodice I fomenta de nombreuses
intrigues pour redevenir Reine.
Tétradrachme d’Antiochos I Théos |
En 249, Antiochos II fit transférer sa succession sur les enfants de
Bérénice II, dont leur fils Antiochos. Début Juillet 246,
à la mort du Roi, Bérénice II voulut faire appliquer le traité
et demanda de l’aide à son frère Ptolémée III Évergète
(246-222) pour récupérer la régence. Mais en Septembre/Octobre 246,
Laodice I fit assassiner (empoisonner)
Bérénice II et son fils à Daphné, près
d’Antioche, par des agents de
Séleucos II et proclama son fils Roi.
Selon d’autres sources ce fut uniquement le fils de Bérénice II
qui fut empoisonné en Septembre/Octobre 246.
Bérénice II serait, elle, décédée juste après. Lorsque son frère
Ptolémée III prit
Séleucie de Piérie et Antioche, il n’aurait
pu empêcher qu’elle soit tuée par la population.
Antiochos II fut peut-être enterré dans le Mausolée Belevi à
Éphèse. Dans l’un des édits de l’Empereur Ashoka de la dynastie Maurya, une inscription à Shahbaz-Garhi (aujourd’hui au Pakistan),
il est dit qu’Antiochos II aurait reçu une délégation de l’Empereur Indien afin de le convertir au Bouddhisme.
Antiochos II eut deux épouses :
●
Laodice I (ou Laodiké, en
Grec :
Λαοδικη A’), qui fut la petite-fille de
Séleucos I. Elle fut selon les sources, soit la fille d’Achaïos I (ou Achaeus), option
généralement retenue, soit la fille d’Antiochos I.
Elle mourut en 240, d’autres sources donnent plus près de 236. Elle lui donna
cinq enfants :
Deux fils :
▪ Séleucos II Kallinikos
(ou Callinicus ou Callinicos ou Kallémies "Le victorieux" ou Pogonos ou Pogon
"barbu", en Grec :
Σέλευκος Β΄ ὁ Καλλίνικος
ò Πώγων), qui naquit vers 265, qui succéda à son père.
▪ Antiochos Hiérax "l’épervier" (En
Grec :
‘Αντίοχος Ιέραξ), qui naquit vers 259 (on trouve aussi vers 263) et qui régna sur
l’Asie Mineure.
Laodice I le soutint contre son frère aîné lors de la
Guerre Fratricide. Il mourut en 227 (ou 226) assassiné en Thrace.
Trois filles :
▪ Apama (En Grec : ‘Aπάμα)
que certaines sources donnent comme la mère d’un Antipater.
▪ Laodice II (ou Laodiké ou Laodice A, en
Grec : Λαοδικη B’), qui fut Reine du
Pont, elle épousa le Roi du
Pont
Mithridate II (250-220).
▪ Stratonice III (ou Stratonikê, en
Grec : Στρατoνίκη Γ’)
qui épousa le Roi de
Cappadoce Ariarathès III (262-220) et qui lui donna trois fils, l’aîné Ariarathès IV Eusèbe (220-163) succéda à son père.
● Bérénice II Phernophorus (ou Bérénice Fernoforos
ou Bérénice Syra, en Grec :
Βερενίκη Φερνοφόρος),
qui fut la fille du Roi d’Égypte
Ptolémée II Philadelphe (282-246) et de la Reine
Arsinoé I.
Elle l’épousa à l’été 252 (on trouve aussi 261 ?) et elle lui donna un fils :
▪
Antiochos (En Grec :
Αντίοχος), qui naquit en 251 et fut assassiné avec sa mère à Daphné en Septembre/Octobre 246.
Séleucos II Kallinikos (ou Callinicus ou
Callinicos ou Kallémies
"Le victorieux" ou Pogonos ou Pogon
"barbu", en Grec :
Σέλευκος Β΄ ὁ Καλλίνικος
ò Πώγων, en Persan : سلوکوس
دوم Séleucus, 246 à 226 ou 246 à 225 ou 246 à 224), naquit vers 265. Après la mort de
son père, il fut proclamé Roi par sa mère,
Laodice I à
Éphèse,
tandis que ses partisans, en Septembre/Octobre 246 assassinaient sa belle-mère,
Bérénice II Phernophorus (ou Bérénice Syra) et son fils
Antiochos, à Daphné près d’Antioche.
Cette action déclencha l’intervention de Ptolémée III Évergète
(246-222), dont Bérénice II
était la sœur et la Troisième Guerre de Syrie éclata (246-241). Elle vit la victoire de
l’Égypte et
Laodice I fut tuée.
Cet épisode est mentionné aussi dans le livre de Daniel (11 : 6). Son armée envahit la Syrie et marcha victorieusement jusqu’au-delà du Tigre,
tandis que la flotte Égyptienne balayait les côtes de
l’Asie Mineure.
Ptolémée III se rendit, par cette victoire, maître de toute
une partie de l’Asie occidentale jusqu’à Babylone
qu’il prit en Décembre 246, il y était toujours en Février 245. Séleucos II réussit tout de même à se maintenir à
l’intérieur de l’Asie Mineure, mais il en
perdit les côtes méridionales jusqu’à Éphèse.
Tétradrachme de Séleucos II Kallinikos
|
Lorsque Ptolémée III fut obligé de rentrer en
Égypte, Séleucos II récupéra le Nord de la région la plus proche
de la Syrie et des provinces d’Iran. Il gagna là son surnom de "Kallinikos" en luttant contre le Roi
Ptolémée III Évergète
avec qui il signa la paix en 241. Cette fin de conflit avec l’Égypte
fut défavorable à Séleucos II qui dut céder certaines de ses possessions en Syrie du Nord, en
Cilicie, en
Pamphylie et en
Ionie,
ce désastre entraîna, la même année, la révolte de son frère Antiochos Hiérax ("l’épervier", en
Grec :
‘Αντίοχος Ιέραξ),
aidé du Roi du Pont
Mithridate II (250-220) et soutenu par sa mère.
Antiochos Hiérax profita des difficultés militaires de son frère face aux
Lagides pour s’emparer de l’Asie Mineure et se proclamer corégent.
Séleucos II tenta alors de recouvrer les provinces abandonnées à Antiochos, mais, vers 239
(on trouve aussi 235), après avoir obtenu un succès en
Lydie, il subit une défaite cuisante à Ancyre (ou Ancyra) devant
Mithridate II allié avec la
Cappadoce, la
Bithynie,
Pergame et les Galates, où il perdit 20.000 hommes.
Il fut forcé de faire la paix avec son frère et quitta la région au-delà du Taurus, le jeune Antiochos se rendant ainsi maître de
l’Asie Mineure.
Séleucos II ne parviendra à s’en débarrasser qu’à la veille de sa mort.
Dans le même temps que ces évènements eurent lieu, dans la partie occidentale de l’Empire, en
Parthie, éclata une rébellion de sécession mal connue.
Ce ne fut seulement qu’en 232/231 (on trouve aussi 230 ou 227 ?) que Séleucos II se décida à mater la révolte menée par
Arsaces I (250-247).
Ayant subi de lourdes pertes, et de nouveaux troubles en occident, l’empêchèrent de poursuivre son entreprise de reconquête.
Il fit alors la paix avec Arsaces I.
Là les différentes sources divergent, selon certaines, Séleucos II aurait été fait prisonnier pendant plusieurs années par le Roi
Parthe. Selon d’autres,
il fit la paix avec Arsaces I qui reconnut sa souveraineté.
Cette dernière est largement retenue par les spécialistes aujourd’hui. En
Asie Mineure, le royaume de Pergame prit de l’extension
grâce à son Roi Attalos I Sôter (ou Attale, 241-197).
Antiochos Hiérax, après sa tentative de prise de pouvoir sur son frère entra en conflit avec
Attalos I Sôter, qui s’empara de la plupart de ses
possessions en 228. Il dut s’enfuir, il périt dans sa fuite, assassiné en
Thrace, en 227 (ou 226). En Décembre 225 (Quelques spécialistes disent 226 ou 224), Séleucos II mourut après une chute de cheval.
Il faut signaler que malgré son surnom Séleucos II, ne fut jamais vainqueur.
Séleucos II n’a qu’une épouse attestée :
● Laodice II Akhaiou (ou Laodiké, en
Grec : Λαοδίκη Β΄ της Συρίας),
sa cousine qui naquit en 264. Elle fut la fille d’Andromaque (ou Andromachus ou Andromakhos, fils d’Achaïos I) et qu’il épousa en 246.
Elle lui donna trois (ou quatre, on trouve même cinq ?) enfants :
▪ Séleucos III Sôter (ou Keraunos ou Ceraunus, en
Grec : Σέλευκος Γ’ Σωτńρ ou Σέλευκος
Γ’ Κεραυνός, Roi 225-223), de son nom de naissance Alexandre, qui naquit en 243 et qui succéda
à son père.
▪ Antiochos III Mégas
("Le Grand", en Grec :
‘Aντίoχoς Γ’ Μέγας), qui naquit vers 242 et qui succèdera au court règne de son frère.
▪ Antiochis II (En Grec :
Αντιοχίς B) qui devint Reine
d’Arménie,
elle épousa en 212, le Roi d’Arménie Sophène,
Xerxès (228-212). Selon certaines sources, elle aurait la même
année empoisonnée son époux.
Une deuxième fille, dont on ignore le nom, est quelques fois donnée par quelques spécialistes.
Tétradrachme de Séleucos III Sôter
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Séleucos III Sôter ("Sauveur" ou Kéraunos ou Ceraunus "Tonnerre",
en Grec : Σέλευκος
Γ’ Σωτńρ ou Σέλευκος
Γ’ Κεραυνός,
226 à 223 ou 225 à 223),
de son nom de naissance Alexandre, qui en 243, arriva au pouvoir. Nous ne connaissons que peu de choses de son court règne, si ce n’est
qu’il fut dominé par la guerre en Asie Mineure contre le Roi de
Pergame
Attalos I Sôter (ou Attale, 241-197).
Séleucos III essaya de récupérer à ce dernier
les parties de l’Asie Mineure qui avaient été perdues,
par son père Séleucos II et son oncle Antiochos Hiérax, mais avec des succès mitigés.
En Avril-Juin 223 (Quelques spécialistes disent 222 ?), Séleucos III fut assassiné (empoisonné) par deux de ses officiers, nommés Nicanor et Apaturios,
lors d’une campagne contre Attalos I.
Antiochos III Mégas
("Le Grand", en Grec :
‘Aντίoχoς Γ’ ò Μέγας, en Persan :
آنتیوخوس سوم Antiochus, en
Hébreu :
אנטיוכוס השלישי
Antiochus, en Arménien :
Անտիոքոս III Մեծ Antiochos, 223 à 187)
naquit vers 242, il fut le frère cadet de Séleucos III auquel il succéda après le cour règne de ce dernier.
Antiochos III hérita d’un
État désordonné où beaucoup de
satrapies avaient pris leur indépendance. Il restaura la souveraineté Séleucide. En 221 débuta la Quatrième Guerre de Syrie (219-217).
En 219 il se heurta à une rébellion en Asie Mineure.
Achaïos II (ou Achaeus, en
Grec : Αχαιός B’, 219 à 215/4), Prince de la dynastie des Séleucides, usurpa le pouvoir dans la région et reçut le
soutien de la part de l’Égypte. En 219,
Antiochos III s’empara de Séleucie de
Piérie, mais il fut battu en Juin 217 à la
bataille de Raphia, par le Roi d’Égypte,
Ptolémée IV Philopator (222-204).
Avec cette victoire, ce dernier annexa une partie importante de la Syrie.
Buste d’Antiochos III – Musée du Louvre
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Entre 216 et 214,
Antiochos III fit face à Achaïos I et parvint à défaire son soulèvement.
Il monta une armée considérable et il mena plusieurs campagnes victorieuses vers l’Est, qui lui
permirent d’annexer entre autres l’Arménie.
Vers 210, il livra une bataille contre le Roi de Bactriane
Euthydème I (223-200). Celui-ci résista avec succès à
trois ans de siège dans sa ville fortifiée de Bactres ce qui contraint
Antiochos III a finalement le reconnaître comme dirigeant. En 209,
le Séleucide envahit les Parthes et
occupa leur capitale à Hécatompyles (ou Hecatompolis), près de Dāmghān. Mais leur Roi
Artaban I (ou Arsace II, 217-191) reprit l’offensive et
Antiochos III fut obligé de conclure la paix. La
Parthie se retrouva alors indépendante du royaume Séleucide.
En 206, Antiochos III reconquit l’Hyrcanie.
Entre 205 et 204, de Séleucie du Tigre,
il lança une expédition dans la région du golfe Persique.
Antiochos III Mégas – Musée du Louvre
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En 202, débuta la Cinquième Guerre de Syrie (202-195).
En 201, Antiochos III, passa une alliance avec le Roi de
Macédoine
Philippe V (221-179). Par ses victoires, il s’empara
de l’Empire maritime Lagide, de toute la Syrie, de la Palestine et de
l’Asie Mineure et devint la première puissance en Orient.
En 192, il débarqua en Grèce, mais ne reçut que très peu de soutien.
En 191, le Consul Romain Manius Acilius Glabrio le battit aux
Thermopyles. Puis, les Romains furent encore vainqueurs en 190, à la
bataille de Magnésie du Sypile (aujourd’hui Manisa, Turquie).
En 188, Antiochos III fut contraint de signer la
"paix d’Apamée", qui fut un
partage de l’Asie Mineure
(Voir la carte) où il dut
renoncer à ses conquêtes dans cette région à l’Ouest du Taurus, au profit essentiellement du Roi de
Pergame
Eumène II (ou Eumènès, 197-159) allié des Romains.
Il dut payer un tribut considérable. Il tenta alors de s’emparer du trésor d’un temple dans le royaume
d’Élymaïs (ou Elymais) en
Perse (on trouve la même histoire avec
Suse ?), mais les habitants se révoltèrent et il fut tué le 3 (ou 4) Juillet 187.
Antiochos III eut deux épouses : Laodice III (ou Laodiké, en
Grec : Λαοδίκη Γ’) et Eubée (ou Euboea ou Euboia,
en Grec :
Εύβοια), fille de Kleoptolème (ou Kléoptolémou) de
Chalcis (en
Eubée). Son fils Séleucos IV lui succéda.
Bibliographie
Pour plus de détails voir les ouvrages de :
Georges G.Aperghis :
– The Seleukid royal economy : The finances and financial administration of the Seleukid Empire, Cambridge University Press, Cambridge, New York, 2004.
Alexandre Avram :
– Antiochos II Théos, Ptolémée II Philadelphe et la mer Noire, De Boccard, Paris, 2003.
André Aymard :
– Les grandes monarchies hellénistiques en Asie après la mort de Seleucos ler, Centre de documentation universitaire, Paris, 1944-1965.
Bezalel Bar-Kochva :
– The Seleucid army : Organization and tactics in the great campaigns, Cambridge University Press, Cambridge, New York, 1976.
Edwyn Robert Bevan :
– The house of Seleucus, E. Arnold, London, 1902.
Auguste Bouché-Leclercq :
– Histoire des Séleucides (323-64 av.J.C), 2 volumes, Ernest Leroux, Paris 1913 et 1914 – Scientia-Verlag, Aalen, 1978.
Laurent Capdetrey :
– Le pouvoir Séleucide : Territoire, administration, finances d’un royaume hellénistique, 312-129 av.J.C.,
Presses universitaires de Rennes, Rennes, 2007.
John D.Grainger :
– Seleukos Nikator : Constructing a Hellenistic kingdom, Routledge, London, 1990.
– The cities of Seleukid Syria, Clarendon Press, Oxford, 1990.
– The Roman war of Antiochos the Great, E.J.Brill, Leiden, Boston, 2002.
Arthur Amory Houghton, Catharine C.Lorber, Brian Kritt et Oliver David Hoover :
– Seleucid coins : A comprehensive catalogue, The American Numismatic Society, New York, 2002.
Georges Le Rider :
– De Séleucos I à Antiochos V : c. 300 – 161, Institut de France, Paris, 1999.
Edouard Will :
– Histoire politique du monde hellénistique : 323-30 av.J.C, Berger-Levrault, Nancy, 1966-1968 –
Presses universitaires de Nancy, Nancy, 1967-1979-1982 – Éditions du Seuil, Paris, 2003.
Józef Wolski :
– L’effondrement de la domination des Séleucides en Iran au IIIe siècle av.J.C, Bulletin international de l’Académie
Polonaise des Sciences et des Lettres 5, supplément, pt. 2, Cracovie, 1947.
– The decay of the Iranian empire of the Seleucids and the chronology of the Parthian beginnings,
Ejnar Munksgaard, Copenhague, 1956-57.
– The Seleucids : The decline and fall of their empire,
Nakładem Polskiej Akademii Umiejętności, Kraków, 1999.
Ehsan Yarshater :
– The Seleucid, Parthian and Sasanian periods, Cambridge University Press, Cambridge, 1983.
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