Localisation et généralités
Athènes
(ou Athênai ou Athễnai, en Grec : ‘Aθῆναι)
est une ville de l’Attique, dominée au Nord par le mont Parnès, au Nord-est par
le mont Lycabette, à l’Est par le mont Hymette, à l’Ouest par le mont Ægialée et
au Sud-ouest par le golfe Saronique, à environ 20 km. Elle dominait une petite
vallée, et la plus riche des plaines de l’Attique, car située dans un endroit
très fertile entouré de rivières, au centre des plaines qui bordaient le fleuve
Céphise (ou Kifisos ou Khèphisos). Ce dernier traversait d’ailleurs la ville, à l’Ouest du centre et de l’Acropole, se jetant dans
le golfe Saronique.
L’Athènes intramuros antique était très petite comparée à la métropole actuelle, elle ne fut au début
limitée qu’au rocher escarpé de l’Acropole, même plus tard puisqu’elle n’occupa à son apogée
qu’un espace de 2 km. d’Est en Ouest et un peu moins du Nord au Sud. L’Acropole se situait au Sud, par rapport au centre de la
ville et l’Agora au Nord à 400 m. de celui-ci (Aujourd’hui le quartier Monastiráki).
À l’Ouest on trouvait la colline de la Pnyx, où se réunissait l’assemblée des citoyens Athéniens, l’Ecclésia.
Maquette de l’Acropole
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L’Athènes classique fut une puissante cité-État qui émergea en conjonction
avec le développement de ses activités en mer, grâce au port du Pirée. Elle fut un centre pour les arts,
l’apprentissage, la philosophie, les sciences et elle est largement considérée comme le berceau de la civilisation
occidentale et le lieu de naissance d’un certains type de “démocratie” (Bien sûr pas dans le sens exact de celui que
l’on donne à ce mot aujourd’hui).
Étymologie
Aujourd’hui certains spécialistes pensent que la formation du nom de la ville viendrait,
de la racine indo-européenne ath, signifiant probablement “tête” ou “sommet“, la forteresse de l’Acropole
étant située au sommet de la colline du même nom. Ce qui expliquerait aussi l’origine de la légende mythologique portant
sur la naissance de la Déesse éponyme, Athéna, selon laquelle elle serait sortie armée de la tête de Zeus.
En fait l’origine du nom d’Athènes (aujourd’hui Αθήνα) n’est pas encore précisée, car on a trouvé aucune
racine étymologique du nom. Ce n’est donc pas évident de savoir si c’est la ville qui fut nommée ainsi d’après le nom de sa Déesse
protectrice, Athéna ou l’inverse ?. D’après Thucydide
(Homme politique et historien Athénien, v.460-v.400/395), dans les temps anciens le nom d’Athènes fut issu du pluriel
Athḗnai (en Grec :
‘Aθῆναι),
car la ville aurait pour origine, un groupement de villages qui fusionnèrent en une grande cité.
Platon (Philosophe Grec, 427-346), dans son dialogue
Cratyle, propose sa propre étymologie du nom d’Athènes et le connecte à l’expression
ἁ θεονόα ou
il Theou Noesis (ἡ θεοῦ
νόησις, “l’esprit de Dieu“).
L’histoire…….
Du XVIe siècle à la fin de la royauté – v.900 av.J.C.
L’histoire
d’Athènes s’étend depuis nos jours sur environ 6000 ans (7000 selon certains livres), car des traces d’occupation du site sont
attestées dès le néolithique (Sûrement par les Pélasges), à la fin du IVe millénaire, sous la forme d’un petit fort.
Selon la légende, ce fut Thésée qui dirigea l’unification de l’Attique. Cécropia, la future Athènes s’organisa
alors en cité. À ce regroupement s’ajouta l’arrivée de réfugiés, fuyant devant l’invasion Dorienne, notamment des
Ioniens et des
Mycéniens. Athènes tira vite parti de sa
forteresse naturelle, l’Acropole et les Athéniens purent résister aux hordes de pillards qui ravageaient la région. De ce fait la
cité devint rapidement un important centre du monde Grec. Un autre motif de son rapide développement fut son accès à la mer
qui fut un avantage certain sur ses rivales, les cités de
Thèbes et
Sparte.
À cette époque Athènes fut une cité-État gouvernée par
des Rois dont la plupart d’entre eux connus aujourd’hui sont probablement mythiques ou seulement semi-historique. Ces
derniers étaient à la tête des Eupatrides "les bien nés", dont le gouvernement se composait
d’un conseil qui se réunissait sur la colline d’Arès, l’Aréopage. Ce conseil élisait les représentants de
la ville, les Archontes et Polémarques. Les Archontes furent des Archontes perpétuels de 1068 jusqu’en 753,
puis virent leur fonction réduite à une durée de dix ans jusqu’en 683 où fut créée la fonction d’Archonte annuel qui perdurera
jusqu’en 301.
Statue d’Athéna – Musée archéologique national – Athènes
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La tradition fait de
Cécrops I (ou Kékrôps, en Grec : Κέκρωψ, 1556 à 1506)
le fondateur mythique d’Athènes, premier Roi légendaire “autochtone” (enfant spontané de la terre) de l’Attique de la dynastie des
Érechthides (ou Cécropides). Selon Eusèbe de
Césarée (ou Eusèbe
Pamphile de Césarée, Prélat Grec, écrivain, théologien et apologète Chrétien, v.265-v.340) il régna pendant cinquante ans et
selon Strabon (Géographe
Grec, v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C) son nom n’est pas d’origine Grecque. Il épousa Aglaure, la fille d’Actée.
Il fut suivit par Cranaos (ou Kranaós ou Cranaus, en Grec : Κραναός, 1506 à 1497),
également autochtone. Il épousa Pédias, une Lacédémonienne, fille de Mynès, Roi de Lyrnessos, l’une des villes alliées de Troie.
Il eut trois filles : Atthis, Cranaé et Cranaichmé. Il fut détrôné par son gendre
Amphictyon (ou Amphiktýôn, en Grec : ‘Aμφικτύων, 1497 à 1487),
époux de Cranaé (ou d’Atthis selon certaines versions). Il est également considéré comme autochtone
ou selon d’autres traditions il fut le fils de Deucalion (Un des seuls mortels qui survécut au Déluge) et Pyrrha.
Il est réputé avoir fondé l’Amphictyonie de Delphes et il aurait réuni plusieurs bourgades autour d’un culte commun.
Vers 1400, Athènes devint un centre important de la civilisation
Mycénienne et selon Spyridon E.Iakobides,
l’Acropole fut le site d’une grande forteresse
Mycénienne dont les vestiges peuvent
être reconnus par des sections caractéristiques des murs cyclopéens propres à cette civilisation. Toujours selon l’auteur,
sur le sommet de l’Acropole, dans la roche a été identifié l’emplacement d’un palais
Mycénien.
Au contraire des autres villes Mycéniennes,
comme Mycènes et
Pylos, Athènes ne fut ni pillée,
ni laissée à l’abandon lors de l’invasion des Doriens, vers 1200. Cependant, comme beaucoup d’autres colonies de l’âge de bronze,
elle sombra un peu dans l’oubli, redevenant une petite place fortifiée.
Vont suivre après Amphictyon 12 autres Rois, le dernier et quinzième de cette dynastie des Érechthides étant
Thymétès (ou Thymoétès ou Thymoítês, en Grec : Θυμοίτης, en Latin :
Thymoetes, 1135 à 1127), fils d’Oxyntès il succéda à son frère Aphéidas. Lors d’un conflit contre les Béotiens pour une question
de territoires, il dut se battre contre son homologue Xanthos et des deux Rois déciderait l’issue de la guerre. Thymétès,
annonça qu’il cédait son royaume à celui qui irait combattre pour lui. Mélanthos (ou Mélanthus, en Grec :
Μέλανθος, 1126 à 1089), fils d’Andropompos, descendant de Nélée, se porta volontaire.
Il était Roi de Messénie et il fut parmi les descendants de
Nélée expulsés de ce royaume, par les descendants d’Héraclès, dans le cadre du légendaire “retour des Héraclides”
et finalement avait échoué à Athènes. Il remporta la victoire
contre le souverain Béotien et devint Roi d’Athènes et fonda la dynastie Mélanthides (ou Codrides).
Cette dynastie fut
très courte puisque seulement un deuxième Roi, son fils, est enregistré.
Codros (ou Kodros ou Codrus ou Kódros, en Grec : Κόδρος,
1089 à 1068). Selon Strabon (Géographe
Grec, v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C – 6.33), il eut de nombreux fils, qui entreprirent de coloniser
l’Ionie : Andrémon (ou Andræmon) créa
Colophon et
Lébédos ;
Androclos (ou Androklos) Éphèse ; Cnopos
(ou Knopos) Érythrée ;
Kydrelos (ou Cydrelus)
Myonte ; Néléus (ou Nélée) Milet etc…
La légende raconte qu’un oracle lui aurait dit que dans la guerre avec les Doriens, le vainqueur serait le peuple dont le Roi
serait tué, Codros se dévoua volontairement pour les siens, en se jetant au milieu de la bataille. Son fils Médon lui succéda
en tant qu’Archonte perpétuel car après la mort de Codros, les Athéniens décidèrent de ne plus avoir de Roi afin d’honorer sa
mémoire. Les dirigeants qui suivirent prirent le titre d’Archonte.
L’après royauté, l’Athènes classique
Avant
que le concept de l’État politique naisse, quatre tribus basées sur le groupement familial patrilinéaire portant le même nom,
dominèrent la région. Les membres avaient certains droits, privilèges et obligations. Comme par exemple : Le droit d’adopter
des étrangers dans leur tribu ; Le droit d’élire et de destituer leurs chefs ; des lieux de sépulture et des rites religieux
commun etc… Il est de tradition de compter officiellement la fondation de la ville même d’Athènes vers 800, par le synœcisme
(Communauté de maisons) de plusieurs villages, eux aussi partiellement préservés des invasions
des Doriennes. D’où, d’après Thucydide
(Homme politique et historien Athénien, v.460-v.395), le nom Athènes toujours au pluriel parce que à l’origine,
c’était un groupe de villages. Cette population, diverse s’unifia autour du Démos. Ce dernier fut en
fait une communauté où tous les membres vivaient sur un domaine qui était propriété collective et inaliénable.
Ce fut pendant cette période qu’Athènes soumit d’autres villages de l’Attique et créa l’État le plus grand et le plus riche du
continent Grec. Cependant, un très grand nombre de personnes était exclue de la vie politique par les nobles.
Démos
Le terme Démos "classes inférieures" signifie aussi "le peuple comme
un ensemble". La réforme de Clisthène supprima le pouvoir régional des familles en créant un corps civique,
l’assemblée du peuple "le démos" qui exerçait le pouvoir dans le cadre d’une assemblée appelée
l’Ecclésia.
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Au VIIe siècle le mécontentement
social prit de l’ampleur. En 621, l’Aréopage élit comme Archonte annuel, Dracon
(ou Drákôn, en Grec : Δράκων)
qui appartenait à la classe des Eupatrides. Il eut pour mission de rédiger un nouveau code juridique, censé être plus strict à
l’égard des fauteurs de trouble. Il fut le concepteur du 1er code civile Athénien, le thesmoi
(En Grec : θεσμόι). Pour que personne ne l’ignore, celui-ci fut affiché sur
des panneaux de bois (En Grec : άξονες) et sur des stèles : Les bétyles
(Météorite, dans laquelle les anciens voyaient la manifestation d’une divinité, tombée du ciel. Les bétyles étaient ordinairement
l’objet d’un culte).
Ce code apportait plusieurs innovations majeures : Le droit était désormais écrit,
au lieu d’être oral, donc tous ceux qui avaient appris à lire étaient supposés le connaître. La loi sur l’homicide
faisait la distinction entre le meurtre, volontaire et l’homicide, involontaire. Toutefois, les spécialistes ne
sont pas unanimes sur l’existence de cette première constitution. Ces lois, cependant, étaient particulièrement rude
(D’où l’adjectif actuel draconien). Par exemple, tout débiteur dont le statut était inférieur à celui de son créancier
était contraint à l’esclavage. La peine de mort était la punition, même pour les infractions mineurs, tels que voler un chou.
Malgré ces nouvelles lois et la nomination de six Thesmothètes (Gardiens de la loi écrite) qui vinrent renforcer le
collège des Archontes, la crise s’amplifia encore. Tout le monopole politique et économique des grandes familles, les Eupatrides,
n’avait en rien été attaqué, les Archontes étant toujours tous issus de ce milieu. Athènes était en pleine crise politique et
sociale lorsque les adversaires arrivèrent à un consensus et élurent, en 594, en tant qu’arbitre un nouvel Archonte,
au nom de Solon.
Buste de Solon – Musée
national archéologique de Naples
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Solon (En Grec :
Σόλων, Athènes 640- †
Chypre 558) fut aussi un grand législateur et fut l’auteur d’une nouvelle
constitution qui confirma les lois Draconiennes. Notre connaissance de sa vie est
assez limitée par manque de preuve documentaire
et archéologique couvrant Athènes au début du VIe siècle. Selon Diogène Laërce, il avait un frère nommé Dropidès qui fut un
ancêtre (six générations) de Platon (Philosophe
Grec, 427-346) ?.
Il se rendit populaire lors d’une guerre contre la cité de
Mégare, qui aurait été gagnée grâce à ses conseils.
Avant de se lancer en politique, il fut négociant commerçant, ce qui l’amena à beaucoup voyager.
Sa fortune et son savoir
le placèrent au rang des premiers citoyens de la ville. Dans le milieu des années 590, il milita pour une nouvelle guerre contre
Mégare, qui avait reprit
Salamine aux Athéniens, au cours de laquelle il conseilla
de s’emparer de cette dernière. Son cousin Pisistrate
le soutint et ils obtinrent l’abrogation du décret et le déclenchement de la guerre. Solon fut
nommé chef de l’expédition, qui fut un succès ce qui lui amena une très grande popularité.
Alors que l’écart entre les riches aristocrates et la classe populaire se creusait de plus en plus à Athènes,
la ville sombra dans une grave crise sociale. Elle était toujours dominée par les Eupatrides qui détenaient alors les meilleures
terres et contrôlaient le gouvernement. Les plus pauvres quant à eux, tombaient facilement dans l’endettement, puis l’esclavage
faute de moyens. Toutes les classes sociales se tournèrent alors vers Solon pour remédier à la situation.
Il appartenait à la classe des propriétaires terriens et était soutenu par ces derniers, mais aussi par les artisans et les
commerçants. Il fut choisi Archonte pour 594–593 par les Athéniens pour sa sagesse et sa droiture afin de réformer l’État
et remédier aux conflits. Il se fixa alors pour objectif de rétablir la paix dans une cité déchirée par les
querelles intestines (Stasis).
Ses réformes ne vont malheureusement pas résoudre les difficultés économiques, qui amenèrent des
dissensions politiques, puis la tyrannie à Athènes et enfin son exil. Dans ses grandes réformes il effaça les dettes,
déclara l’abolition de l’esclavage pour dettes, les débiteurs vendus comme esclaves furent rachetés et ceux qui s’étaient
enfuis à l’étranger purent rentrer à Athènes. Il supprima la contrainte par corps pour empêcher la reconstitution d’une
classe de serfs. Il stoppa le développement de la grande propriété en permettant des testaments où bien la vente. Afin de
couvrir les besoins de la population, Solon interdit l’exportation des surplus agricoles.
Il mit en place la réforme censitaire qui consistait à substituer aux
droits de la naissance, les droits de la fortune.
Il répartit les Athéniens en quatre classes fondées
sur leur richesse et leur capacité à s’engager dans le service militaire. Le citoyen Athénien était rattaché
à l’une des quatre classes d’après le nombre de mesures de blé, de vin et d’huile qu’il possédait.
Ces classes avaient pour nom : Les Pentacosiomédimnes, les Hippeis, les Zeugites
et les Thètes. Cette dernière fut la plus pauvre et la plus nombreuse. Elle eut pour la première
fois des droits politiques en votant dans l’ecclésia.
L’Aréopage continua d’exister, mais avec des pouvoirs plus limités.
Aristote (Philosophe Grec,
384-322) affirme que Solon aurait créé un deuxième Conseil de 400 membres (À raison de 100 par "tribu")
mais aucune preuve de son existence n’a été découverte à aujourd’hui.
Toutes ses réformes constitutionnelles lui valurent la réputation d’être
nommé “le père de la démocratie”. Il est aussi célèbre pour ses réformes judiciaires. Il créa l’Héliée, un tribunal
populaire ouvert à tous. À la fin du Ve siècle, les trois-quarts des familles Athéniennes possédaient une propriété
rurale. La position d’Athènes, assez proche des voies maritimes, explique qu’elle devint rapidement la capitale de
la région. De ce fait, les habitants de l’Attique devinrent alors tous citoyens Athéniens.
Dans la cité, quelques familles très riches, se consacrèrent aux études et à la politique. La démocratie naissante
avec les réformes de Solon, fut cependant très combattue et celui-ci ne put arrêter le conflit entre les classes.
Plus de 30 ans de trouble, de 560 à 527 (En trois périodes), suivirent. Pendant cette période plusieurs factions politiques
furent en compétition pour le contrôle dans le gouvernement d’Athènes. Ces groupes étaient
répartis à la fois économiquement et géographiquement.
Les Tyrannoctones – Aristogiton et Harmodios – Copie découverte à la
villa Adriana – Musée national archéologique de Naples
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Puis, le parti populaire et paysan, les Diacriens,
dirigé par Pisistrate
(ou Peisitratos ou Peisistratus ou Pisistratus, en Grec :
Πεισίστρατος,
vers 600- † 527), s’empara du pouvoir (560 à 555, 544 à 538 et de 534 à 527). Pisistrate fut le fils de Pisistratos (ou Hippocrate).
Il se rendit maître de la cité en occupant par la ruse l’Acropole. Il avait monté un attentat simulé contre lui pour se faire
attribuer des gardes du corps. En obtenant le soutien d’une grande quantité de la population pauvre ainsi que de la milice pour
sa protection, il réussit à s’emparer de l’Acropole et il prit le pouvoir. Il fut le premier Tyran de la
ville et le fondateur de la dynastie dite Pisistratides, dynastie qui ne lui
survivra que dix-sept ans.
Contrairement à la définition contemporaine d’un Tyran, qui est d’un règne sans partage, souvent violent et
oppressif, Pisistrate fut le Tyran classique idéal. On peut le constater dans les remarques à la fois
d’Hérodote (Historien Grec, v.484-v.425) et
d’Aristote (Philosophe Grec, 384-322).
Hérodote, dans ses Histoires, écrivit que
Pisistrate, “Ne perturba pas les magistrats existants, ni modifia les anciennes lois….. il administra l’État en vertu de
la constitution qui avait déjà été établie, l’ordonnant de façon juste”. Tandis
qu’Aristote écrivit que
“Son administration était tempéré….. et gérée plus comme un gouvernement constitutionnel qu’une tyrannie“.
Pisistrate
essaya souvent de distribuer le pouvoir et les avantages, plutôt que de thésauriser sur lui, avec l’intention de libérer
le mécontentement entre les classes. Les élites, qui avaient exercé le pouvoir dans l’aréopage du Conseil, furent autorisées à
conserver leur titre d’Archonte. Pour les classes inférieures, il réduisit les impôts.
Sa politique valut à Athènes une prospérité incontestable. Il garda la constitution de
Solon, mais il fut l’instigateur d’une vaste réforme politique et sociale
avec la création de tribunaux ambulants. Il créa en effet un groupe de juges “voyageurs” avec pour mission de rendre justice
pour les citoyens d’Athènes. En fait, il fut un chef très apprécié, il adopta un programme populaire pour embellir la ville
et promouvoir les arts qui fit de la cité un centre culturellement important, riche, puissant avec une suprématie navale en mer
Égée. Sous son règne fut notamment introduit deux nouvelles formes de poésie, le dithyrambe et la tragédie,
et l’époque vit également la croissance du théâtre et la sculpture. Il s’attaqua aux privilèges des riches et favorisa l’industrie.
Il fit frapper une monnaie avec le symbole d’Athéna (le hibou).
Il établit des colonies militaires sur l’Hellespont afin de contrôler la route pour
l’approvisionnement en blé et le commerce Égéen. Côté militaire il lança quelques campagnes et conquit les Cyclades,
Délos, le centre religieux et commercial,
Naxos, où il porta au
pouvoir le Tyran
Lygdamis (? – 524). Cependant du fait de ses différentes prises de décision, il fut chassé par l’opposition, menée par
Lycurgue, chef des Pédiens et Mégaclès, chef des Alcméonides. Pisistrate resta six ans en exil en
Thrace où l’exploitation des mines du Pangée l’enrichit
suffisamment pour financer une armée de mercenaires et rentrer à Athènes. Il épousa Coesyra (ou Cœsyra), fille de Mégaclès, qui lui donna deux fils :
Hipparque et Hippias qui lui succédèrent.
Hipparque
(ou Hípparkhos, en Grec : ‘Iππαρχος) fut Co-Tyran d’Athènes de 527 à 514 avec son frère
Hippias. Il fut le fils cadet de
Pisistrate et il seconda son frère dans le gouvernement.
Selon Thucydide (Homme
politique et historien Athénien, v.460-v.395), il ne fut qu’une marionnette et
le véritable pouvoir était aux mains d’Hippias.
Il était très instruit et il accueillit à sa cour les poètes : Anacréon et Simonide de Céos et il fonda
une importante bibliothèque. En 514, il fut assassiné par les Tyrannoctones (ou Tyrannicides, Assassins du Tyran), Harmodius et
Aristogiton. Selon Hérodote
et Thucydide, Harmodius avait repoussé
les avances d’Hipparque. Celui-ci pour se venger, avait alors refusé d’admettre la sœur d’Harmodius parmi
les Canéphores, jeunes femmes qui portaient sur leur tête des Panathénées (Corbeilles entourées
de guirlandes de fleurs et remplies d’objets consacrés au culte de Minerve), insinuant qu’elle n’était pas vierge.
Furieux, Harmodius mit alors en place sa conjuration. Dans son livre Hipparque,
Platon (Philosophe Grec, 427-346) fait dire à
Socrate (Philosophe Grec, 469-399) beaucoup de bien
sur Hipparque qui aurait introduit à Athènes les livres d’Homère et attiré des savants. Mais
Platon ne partage pas la même vision sur les raisons
de l’assassinat d’Hipparque qu’Hérodote
et Thucydide. Il dit qu’Hipparque, admirait la
sagesse d’Aristogiton, qui l’avait formé. Harmodios, amant d’Aristogiton, pensait qu’il était un rival amoureux. Hipparque les
rejeta tous deux par méfiance et tomba amoureux d’un autre adolescent et les Tyrannoctones se vengèrent de l’affront.
Après l’assassinat, Hippias devint un Tyran cruel et amer. L’érudition moderne attribue généralement le fait qu’Hipparque était
lui-même un Tyran cruel.
Hippias (En Grec : ‘Iππίας) Co-Tyran
d’Athènes de 527 à 514 avec son frère Hipparque, puis il devint Tyran de
514 à 510, il fut aussi Archonte annuel en 526. Il fut le véritable maître du pouvoir. Il suivit d’abords la politique de son
père, puis, en 514, après le complot où décéda son frère Hipparque,
il pratiqua la terreur et instaura une vraie dictature. En 510, il fut assiégé dans l’Acropole par les Alcméonides aidés
militairement par Sparte et il fut exilé. Il se retira auprès
du Roi de Perse,
Darius I (522-486) et le poussa à entreprendre
la Première Guerre Médique. Il fut tué à Lemnos
au cours de celle-ci. Il épousa Archedike, la fille du Tyran de Lampsaque (Nord de la Troade), Hippoclès.
Un homme politique radical d’origine noble, Clisthène, prit alors le
pouvoir et réinstaura la démocratie à Athènes.
La Boulé
Elle était constituée de 500 citoyens volontaires
(Conseil des Cinq Cents à raison de cinquante par tribu), tirés au sort au sein des dix tribus d’Athènes.
L’ensemble du démos était ainsi représenté. les membres furent exemptés des obligations militaires et
recevaient, à partir de
Périclès, une indemnité.
Les réunions avaient lieu en moyenne 36 jours par an. La Boulé décidait de l’ordre du jour des débats à
l’Ecclésia, préparait les projets de décrets qui seraient votés par
l’Assemblée. Elle avait le pouvoir d’imposer une amende ou un emprisonnement.
Elle surveillait les finances publiques et la politique étrangère. Elle s’occupait aussi des négociations
secrètes, supervisait l’organisation militaire, surveillait les comportements religieux des citoyens et organisait les grands
travaux. Peu de domaines échappaient à l’autorité du Conseil de la Boulé, le fonctionnement de la
démocratie était impossible à l’Ecclésia
sans elle. La Boulé siégeait au
Bouleutérion, bâtiment contigu à la Tholos sur l’agora.
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L’Ecclésia
Elle était
composée de tous les citoyens ayant achevé leur service militaire et jouissant
de leurs droits civiques. C’était l’assemblée de citoyens qui se réunissait sur la colline de la
Pnyx. La souveraineté de l’Ecclésia la plaçait au-dessus du Conseil de la Boulé ou du tribunal du
peuple : l’Héliée. Elle intervint sur l’ensemble des affaires intérieures de la cité. Elle
élisait les Stratèges, nommait les magistrats, les révoquait et éventuellement les condamnait. Tout citoyen
présent à l’ecclésia avait le droit de vote (Se faisant à mains levées). Il était entièrement libre de s’exprimer
(isegoria) et de proposer un amendement ou une motion.
L’Ecclésia gérait les biens publics, les esclaves, les mines et administrait aussi les affaires religieuses
et les finances. Elle avait le pouvoir de déclarer la guerre et en désignait ses chefs, elle fixait les impôts qui les
financements. Elle pouvait, pour se protéger de la tyrannie, voter une fois par an le bannissement d’un citoyen, cet acte
avait pour nom l’ostracisme. Elle votait les lois en général avec la présence de 6.000 citoyens si l’on en croit
Thucydide
(Homme politique et historien Athénien, v.460-v.400/395 av.J.C.). Une fois votée, la loi était exposée au public sur l’Agora.
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Clisthène (ou Klisthène ou Clisthenes ou Kleisthenēs,
en Grec : Κλεισθένης, 570- † après 507) fut Archonte annuel en 525.
Il fut le petit-fils de Clisthène de
Sicyone (601-v.570)
par sa mère, Agaristè (ou Agaristes ou Agariste) et le fils de Mégaclès I, chef politique dont la fille,
Coesyra (ou Cœsyra) avait épousé Pisistrate. Il était de la famille
des Alcméonides et, en 510, il prit parti pour la constitution de Solon, qui
élimina Hippias. En 508, il fut porté au pouvoir et fit triompher
la démocratie à Athènes. Il prit en charge la reconstruction du sanctuaire de
Delphes, détruit en 548 dans un incendie.
Les réformes de Clisthène remplacèrent les quatre tribus, mises en place à l’époque de
Solon, par dix nouvelles, les phylai, sans distinction ni de rang, ni de
fortune. Le pouvoir suprême était détenu par l’assemblée du peuple, l’Ecclésia où tous
les citoyens disposaient du droit de vote, à l’exception des femmes, des Métèques (Nom donné aux résidents étrangers)
et des esclaves. Chaque phylè était divisée en trois trittyes et chaque trittye en
un ou plusieurs dèmes, qui étaient en fait des circonscriptions administratives, selon le nombre d’habitants.
L’assemblée se réunissait régulièrement et tous ses membres pouvaient proposer des motions, qui, si elles
étaient acceptées à la majorité, devenaient des lois. Elle comptait cinq cents hommes (50 par tribu) tirés au sort,
la Boulé. Ce conseil, qui gouvernait la ville au jour le jour, avait ces membres renouvelés tous les ans, ceux-ci ne
pouvant pas remplir plus de deux mandats. Certains dirigeants, comme les commandants militaires et les
Stratèges, étaient élus tous les ans. L’Assemblée était ouverte à tous les citoyens et faisait office de législature
et de cour suprême, sauf dans le cas d’homicides et affaires religieuses, les seuls cas traités par l’Aréopage.
Ce système resta actif, avec peu
d’interruptions, pour plus de 500 ans, jusqu’à la domination Romaine. À sa mort,
Clisthène eut droit à des funérailles publiques dans le Céramique (Quartier des
potiers à Athènes, au Nord-ouest de l’Acropole). À cette époque, avec
Sparte sa rivale, Athènes devint, l’une des cités-états qui
dominait le monde Grec. Elle prospéra rapidement grâce notamment au commerce maritime et à ses mines d’argent (Où un nouveau filon fut
découvert en 482).
En 499,
l’Ionie se révolta contre
l’envahisseur
Perse. Les Grecs s’unirent alors pour secourir leurs frères
d’Anatolie, avec à leur tête Athènes.
On nomme ce conflit : Les Guerres Médiques. Les Athéniens
brûlèrent Sardes, la capitale de
Lydie, mais furent par la suite battus.
En 494, en représailles, Milet
qui s’était également révoltée, fut rasée par les
Perses. Puis ceux-ci voulurent attaquer la Macédoine,
mais leur flotte fut détruite par un orage au Nord de la Mer Égée. En 490, les
Perses frappèrent la Grèce d’Europe,
cependant leur expédition fut battue par l’infanterie Athénienne à la
bataille de Marathon.
Buste de Thémistocle Musée
archéologique d’Ostie
|
Thémistocle (ou Themistokles, en Grec :
Θεμιστοκλῆς,
v.525- †
Magnésie du Méandre v.460/459) naquit d’une famille de petits commerçants sans fortune.
Il fut le fils de Néoclès de Phréar, appartenant à la tribu Léontide et d’Euterpe
d’Halicarnasse.
Il fut Archonte annuel d’Athènes en 493, Stratège en 490 et chef du parti populaire des démocrates à partir de 483.
Il prit part à la
bataille de Marathon
et il réussit à convaincre alors les Grecs (Athéniens,
Spartiates, Corinthiens, Péloponnésiens)
de se regrouper dans la Ligue Panhellénique et de construire une flotte de guerre. Il fut partisan d’une politique d’expansion
fondée sur la puissance navale. Au lieu de distribuer à la population les revenus tirés des mines d’argent du Laurion, il les
remit aux plus riches des Athéniens, à charge pour eux de construire des trières.
La Seconde Guerre Médique débuta par une formidable expédition du Roi
Perse,
Xerxès I (486-465) qui franchit l’Hellespont.
En 480, il brûla Athènes, envahit la Grèce et écrasa les héroïques
Spartiates aux
Thermopyles.
Mais grâce à ses navires (Athènes en comptera 200 en 480), Thémistocle remporta d’éclatantes victoires sur les
Perses, notamment à
la
bataille de Salamine le 29 Septembre 480, puis en 479,
Xerxès I fut battu sur terre à
la
bataille de Platées.
Thémistocle fit construire les remparts d’Athènes et fortifier le Pirée, en dépit de l’opposition de
Sparte. Cependant vaniteux et ambitieux, il se rendit odieux
par son goût du faste. Il avait de plus une absence totale de scrupules (Aristide l’accusa de détournements d’argent public).
Il entra en conflit avec Cimon, fils de Miltiade, sur la
stratégie à employer pour assurer l’hégémonie Athénienne. Thémistocle estimait que la principale menace viendrait de
Sparte et non des
Perses. Il fut Banni, frappé d’ostracisme
(Institution qui permettait de bannir pendant dix ans un citoyen, sans que celui-ci perde ses biens) par les Athéniens en 472.
Il se réfugia dans un premier temps à
Argos, où il fomenta des révoltes
contre Sparte.
Puis auprès du Roi Perse,
Artaxerxès I (465-424), qui lui octroya la
direction de trois cités Grecques d’Asie
Mineure : Lampsaque (ou Pityussa sur la rive Sud de l’Hellespont, en Troade),
Myonte et Magnésie
du Méandre, en
Ionie, qu’il géra jusqu’à sa mort depuis
cette dernière. Artaxerxès I envisagea de
lui confier le commandement d’un corps expéditionnaire en
Égypte contre les Athéniens,
mais d’après Thucydide (Homme
politique et historien Athénien, v.460-v.395) et
Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste Grec, 46-v.125), Thémistocle préféra se suicider en 460. Sa mort, à 65 ans,
fut peut-être aussi due à la maladie, ou simplement à l’âge. Il y eut un autre Thémistocle Archonte annuel en 347.
Athènes fut la principale bénéficiaire de la défaite
Perse. Bien que la menace sur la Grèce
continentale fut écartée, les Grecs d’Ionie,
en Asie Mineure, toujours sous le joug
Perse, souhaitaient continuer la lutte pour s’en libérer.
Sparte, qui avait combattu dans
la Seconde Guerre Médique s’étant récusée,
ce donc fut Athènes qui prit la tête des Grecs de l’Est avec lesquels elle forma une alliance en 477/476, avec la
création de la
Ligue de Délos (477-404, ou Confédération Athénienne). Celle-ci regroupait autour d’Athènes des cités
d’Ionie,
de l’Hellespont, les îles de la mer Égée et un grand nombre de villes côtières
de l’Est et du Nord de la Grèce. L’objectif de cette coalition étant de chasser les
Achéménides de tous les territoires qu’ils occupaient encore.
Buste de Cimon sur la plage de Larnaca – Chypre |
Ostracon portant le nom de Cimon, 486 ou
461 – Musée de l’Agora antique d’Athènes
|
Cimon
(ou Kimôn, en Grec : Κίμων, v.510- †
Cition 450/449) fut originaire du dème de Lacia,
fils de Miltiade et d’une
Thrace, Hégésipylé, fille d’un
Roi Thrace du nom d’Oloros.
Il fut Stratège et homme d’État Athénien de 510 à 450. Il se distingua à la
bataille de Salamine et il
fut élu Stratège de la
Ligue de Délos en 479. De 477 à 473, il fut à la tête de presque toutes les opérations militaires de la
Ligue.
Cimon disposait à la fois du soutien populaire, mais aussi de l’appui des grandes familles nobles dont le poids
restait important dans les campagnes. En 477, il se rendit maître de Byzance, en 476, il s’empara d’Eion et en 475, il
conquit la vallée du Strymon (ou Strouma ou Strimonas) en
Thrace.
La même année il prit l’île de Skyros, dont il chassa les pirates qui rançonnaient
les navires sur la mer Égée et rapporta triomphalement les ossements supposés de Thésée, que l’on disait inhumé
dans cette île. En 471, il entra en conflit contre Thémistocle
qu’il réussit à éliminer de la scène politique. Il aida le Chef du parti oligarchique, Aristide le Juste (ou
Aristides, v.550-467, Archonte
489), qui était aussi opposé à Thémistocle, à obtenir que les Grecs
d’Asie Mineure et
des îles fassent allégeance à Athènes plutôt qu’à Sparte.
En 467, après la mort d’Aristide, il devint le chef du parti Aristocratique et il resta un des seuls maîtres d’Athènes. Il
battit la flotte Perse en 469,
à l’embouchure de l’Eurymédon (actuel Köprüçay, province d’Antalya, Turquie).
(Voir
bataille de l’Eurymédon).
Il s’empara de près de 200 navires ennemis commandés par Tithrautès, puis, ayant
débarqué son infanterie, il défit complètement l’armée
Perse dirigée par
Phérendatès. À la suite de cette victoire, il imposa au Roi
Perse
Artaxerxès I (465-424),
un traité de paix qui reconnaissait la liberté des Grecs
d’Asie Mineure et
interdisait aux navires Perses l’accès à
cette région. Les membres de la
Ligue de Délos qui devaient payer une cotisation en or ou en navires et la suprématie
d’Athènes dans cette Ligue, amenèrent certains alliés à se révolter, comme
Naxos, en 470 et Thassos en 465.
Ils furent châtiés pour s’être rebellés contre Athènes. Thassos tomba après un siège de deux ans.
Buste de Périclès, copie de
l’œuvre de Crésilas – Musée Pio-Clementino
|
Avec le butin de toutes ses campagnes, Cimon embellit Athènes. Il acheva les
longs murs qui reliaient la cité et la citadelle à ses ports du Pirée et Phalère au Sud-ouest.
En 462, il persuada les Athéniens de lui confier une armée afin de venir en aide à
Sparte dans sa lutte contre la révolte des
Hilotes.
Mais Sparte, refusa son aide, ce qui discrédita tous
les partisans de Sparte et entraîna la chute de Cimon.
Il ne put être aidé par l’Aréopage, qui était son principal soutien, car ses pouvoirs était réduits par les réformes
du chef du parti démocratique, Éphialtès.
En 461, Cimon réclama l’abrogation des mesures d’Éphialtès, mais il fut frappé
d’ostracisme (Institution qui permet de bannir pendant dix ans un citoyen, sans que celui-ci
perde ses biens). Il fut rappelé par
Périclès
en 451 et il mena une dernière campagne contre les
Perses afin de reprendre
Chypre. Il mourut en 450/449
en faisant le siège de
Cition (ou
Kition, cité de la côte Sud-est de l’île, Larnaka aujourd’hui).
Périclès (ou Periklês ou Periklễs, en
Grec : Περικλῆς, “Entouré de gloire“,
Athènes v.495- † Athènes 429), fut le fils de Xanthippos et d’Agaristè (ou Agaristes ou Agariste). Il était de
la tribu Acamantide et du dème de Cholargue, membre de la famille des Alcméonides.
Bien que grand aristocrate, il fut un partisan de la démocratie. En 463, il se retrouva sur le
devant de la scène lors des attaques contre Cimon.
En 462, il s’allia à Éphialtès pour réduire les pouvoirs de l’aréopage et après le meurtre
d’Éphialtès et l’ostracisme de Cimon, en 461
il devint le chef du parti démocrate et l’homme le plus influent d’Athènes. En 449
la signature du traité appelé la paix de Callias acheva le conflit avec les
Perses et libéra l’Égée.
Périclès fut réélu quinze fois Stratège et fut longtemps un des
maîtres de l’État, de 443 à 429.
Athènes acquit alors de plus en plus de pouvoir dans les affaires du monde Grec et sous sa gestion
développa une véritable politique impérialiste. La
Ligue de Délos fut transformée
en un Empire Athénien où les membres n’avaient plus vraiment leur mot à dire. En 437, il fonda une colonie à Amphipolis (Région des Édoniens en
Macédoine orientale), puis peu après
il dirigea une expédition pour établir l’influence Athénienne dans la région de la mer Noire.
Prospère et puissante, la population d’Athènes atteignit 150.000 habitants. En 440, un conflit opposa
Samos et
Milet pour la possession de
Priène.
Dans le même temps Samos se révolta et
quitta la Ligue de Délos.
Milet
demanda alors de l’aide à Athènes.
Périclès intervint par deux fois et après huit mois de conflit, en 439,
Samos capitula.
La puissance et les ambitions impérialistes d’Athènes inquiétèrent de nombreuses villes Grecques,
Sparte, en particulier.
Le Parthénon |
Il semble que Périclès avait prévu bien à
l’avance la guerre avec cette cité. La ville, maître de la
Ligue du Péloponnèse, avait entre
autres alliés : Argos,
Corinthe,
Thèbes et
Mégare. Cette
Ligue
avait pour but de contrer la suprématie d’Athènes.
Périclès résista à toutes les exigences des
Péloponnésiens et préconisa aux Athéniens une attitude ferme face aux
Spartiates, qui cherchaient un
prétexte pour déclencher le conflit.
Quand Athènes s’appuyant sur les cités à régime démocratique, voulut détacher
certaines cités oligarchiques de la
Ligue du Péloponnèse, le conflit éclata.
Ce conflit est appelé
la Guerre du Péloponnèse, déchira la Grèce de 431 à 404, presque sans
interruption. Pendant l’été 431, les Spartiates,
Corinthe
et leurs alliés envahirent l’Attique, sans rencontrer de résistance, ils
trouvèrent un pays déserté. Ils ravagèrent la région pendant un mois avant de se
retirer. Les effectifs terriens Athéniens étant bien inférieurs à ceux de
Sparte,
Périclès prouva à ses
concitoyens que l’issue du conflit était inéluctable. Il persuada alors les
Athéniens de se réfugier derrière les longs murs qui reliaient la ville à ses
ports, de manière à ce qu’Athènes, transformée en forteresse, puisse se
ravitailler par la mer.
Tandis que dans le même temps la cité, grâce à sa flotte, ruinait les côtes
ennemies. Sa stratégie d’encerclement et
de blocus maritime autour du Péloponnèse fut au début un succès. Mais profitant du découragement populaire que
cette guerre créait, ses adversaires attaquèrent sa gestion. Les Athéniens mécontents d’avoir perdu leurs biens
lors de l’invasion Spartiate en Attique lui
intentèrent un procès. Périclès fut condamné et se retira alors de la vie politique. Quelques mois après, sa condamnation fut
annulée et les citoyens Athéniens firent de nouveau appel à lui. Fin 430, une épidémie de peste (ou typhus ?)
décima près de la moitié de la population d’Athènes. En 429,
Périclès qui venait d’être réélu Stratège pour la 15e fois
figura parmi les victimes.
Ce fut aussi un grand bâtisseur. Sous son "règne" le prestige et la
trésorerie de la ville se développèrent et lui permirent de devenir la cité la plus resplendissante de l’Hellade.
Périclès commanda de la construction du Parthénon, commencée en 448.
Ce temple dédié, à Athéna, fut achevé en 437. Il fit aussi ériger d’autres bâtiments importants sur l’Acropole.
Les richesses de la
Ligue de Délos, avaient été transférées de
Délos à Athènes en 454, permettant à celle-ci de les utiliser à son gré,
Périclès n’hésita pas à se servir
dans les caisses pour financer ses constructions.
Il était très cultivé, il fut l’élève d’Anaxagore (philosophe présocratique, 500–428)
et il attira à Athènes de nombreux philosophes, savants, poètes, artistes,
historiens etc… qui permirent à la cité de devenir la capitale culturelle de
la Grèce. Périclès eut deux épouses connues, Dinomaque
(ou Deinomachè), avec qui il eut deux fils : Paralos et
Xanthippe. Puis, cinq ans après son divorce avec cette dernière, vers 445, une Métèque originaire de
Milet,
Aspasie.
Elle lui donna un fils, Périclès le Jeune.
Finalement en 421,
Sparte et Athènes signèrent la
paix (Paix de Nicias). Cet accord, qui devait durer cinquante ans, était plus un compromis et ne réglait
aucun problème. Ce fut surtout un succès pour Athènes qui conservait son Empire intact, tandis que ses ennemis
étaient divisés, car cette paix ne fut conclue qu’entre Athènes et
Sparte.
Corinthe,
Mégare,
et Thèbes refusèrent de la voter,
car elle permettait à Athènes de garder ses prétentions territoriales et aux deux nouveaux "alliés" de se
mettre d’accord pour modifier le traité comme ils souhaitaient, sans en référer à la
Ligue du Péloponnèse. La cité d’Argos
fonda alors sa propre ligue concurrente de la
Ligue du Péloponnèse, ce qui
entraîna la désagrégation de cette dernière.
Alcibiade (ou Alkibiadês, en Grec :
AλκιBιάδης, 450- † 404) devint vers 420 le
chef du parti démocrate et la même année il fut élu Stratège. Il était le fils aîné de Clinias, un Eupatride et de
Dinomaque (ou Deinomachè), première épouse de Périclès.
Après que son père fut tué à Coronée en 446, il fut éduqué par son tuteur
Périclès.
Ses ambitions politiques le conduisirent à trahir successivement Athènes et
Sparte durant la
Guerre du Péloponnèse. Il poussa les Athéniens
à la reprise des hostilités en les faisant s’allier avec
Argos, Élis
(Capitale d’Élide) et Mantinée (En Arcadie), alors en conflit avec la
cité de Sparte.
En Août 418, les alliés attaquèrent Épidaure et avancèrent sur Tégée.
Sparte fut
obligée de faire mouvement contre eux et remporta une grande victoire à la
bataille de Mantinée.
Buste d’Alcibiade, copie Romaine
– Musée du Capitole
|
Argos abandonna alors
l’alliance avec Athènes qui se retrouva de nouveau isolée. En 416, pourtant la cité attaqua et ravagea l’île de Mélos,
qui était pourtant restée neutre, mais s’était montrée amicale envers
Sparte.
En 415 Alcibiade poussa les Athéniens à envahir la Sicile. Il commanda avec Nicias l’expédition. La ville de Syracuse
appela alors Sparte à son aide. Dans le même temps,
mis en cause dans le scandale des Hermai, statues du Dieu Hermès qui furent mutilées,
Athènes dépêcha un vaisseau pour ramener
Alcibiade dans la cité. Celui-ci s’enfuit à
Sparte où il convainc les
Spartiates de la nécessité d’envoyer des secours à
Syracuse contre les Athéniens.
La cité y détacha des troupes, qui en 413 anéantirent Athènes. En 412,
Alcibiade partit en
Ionie et avec une armée
Spartiate, il fomenta une révolte contre Athènes, d’abord à
Chios et ensuite
dans d’autres cités, mais les Spartiates se méfièrent de
lui. Il entreprit des négociations avec
Tissapherne, le
Satrape
Perse qui était resté neutre.
Alcibiade souhaitait revenir à Athènes, à l’été 411,
après des mois de négociation délicate, la flotte Athénienne de
Samos
le fit Général et jusqu’en 406 il dirigea les opérations militaires. En 407, le régime démocratique
restauré à Athènes le rappela, et lui confia la mission de passer une alliance avec les
Perses,
mais au printemps 407 la défaite de la flotte Grecque à la
bataille de Notion lui fit perdre son prestige.
Il se retira alors en
Chersonèse de Thrace,
où les recommandations qu’il donna aux commandants Athéniens avant la
bataille d’Aigos Potamos
en 405 furent ignorées. La flotte Athénienne fut complètement détruite. De ce
fait, dans l’incapacité de s’approvisionner en grains, la ville fut décimée par la famine et
en Avril 404 (On trouve aussi Mars) elle capitula
devant Sparte.
Alcibiade se réfugia alors auprès du
Satrape
Perse de
Lydie,
Tissapherne. Il mourut en
exil en Phrygie, assassiné, peut-être sur l’ordre du
Satrape
Perse de
Bithynie, Pharnabaze (D’autres
sources disent à l’instigation du
Sparte, Lysandre).
Une Oligarchie (les 30 Tyrans)
favorable à Sparte, dirigée par le sophiste Cristas,
imposa alors la terreur aux Athéniens (jusqu’en 403), dont
Aristote (384-322, philosophe Grec)
traite aux chapitres 35 et 36 de "la Constitution d’Athènes".
Thrasybule (ou Thrasýboulos, en Grec :
ΘρασύBουλος “courageux volontaire”,
Steiria (en Attique) v.445 – † Aspendos 388)
fut un Général et un homme politique Athénien partisan du parti démocratique et proche
d’Alcibiade. On ne sait presque rien à propos de sa vie privée.
Son père se nommait Lykos et venait du village Steiria, près d’Athènes. Aujourd’hui, ce village est situé à Porto Rafti, dans la
municipalité Markopoulon Mesogeas. Thrasybule naquit probablement dans une famille riche et appartenait probablement à la noblesse,
car il eut le poste de Triérarque (Commandant d’une trirème), qui était associé à des coûts considérables.
En 411, il est établi comme un des hommes politiques pro-démocratiques, cependant, il n’est mentionné dans aucune source avant
cette date, de sorte que ses actions politiques réelles ne sont pas claires. Il fut un partisan de l’impérialisme Athénien et de
l’expansionnisme et de la démocratie selon Périclès.
Il semble avoir été orateur peu spectaculaire, cependant,
Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste Grec, 46-v.125) témoigne qu’il avait la “voix la plus forte de tous les
Athéniens“.
En 404 donc, dans la ville un régime oligarchique très strict,
les Trente vit le jour. Le nouveau
gouvernement condamna de nombreux citoyens à mort, dont Théramène et Critias et beaucoup
d’autres furent privés de leurs droits.
Thrasybule fit parti des proscrit par
les Trente et il fut exilé cette même année. Craignant pour sa vie, il se réfugia à
Thèbes. Il fut recueilli par les Prêtres de la ville et
aidé par des démocrates Thébains, dont leur chef, Isménias
(en Grec : ‘Iσμηνίας) et il commença à élaborer un plan pour son retour à Athènes.
Fin 404, début 403, il forma un groupe de 70 exilés politiques, dont il prit la direction, et chercha un emplacement défendable sur la frontière de
l’Attique à la Béotie et se saisit de Phylé le point fort de la frontière.
Une violente tempête empêcha
les Trente de s’opposer aux exilés qui, de plus, reçurent le soutien de nombreux Athéniens qui les rejoignirent. Lorsqu’une
garnison Spartiate, alliée au
Trente, approcha, il avait déjà
700 hommes sous son commandement. À Phylé, dans une attaque surprise à l’aube,
Thrasybule envahit le camp de la garnison, tuant 120
soldats et mit les autres en fuite. Grâce à cette victoire, cinq jours plus tard, son armée passa à 1.200 soldats.
Il laissa 200 hommes sur place et conduisit le reste vers le Pirée. Là, il fortifia sa position sur la colline Munichie
(ou Munychie ou Mounychie, aujourd’hui Kastella), au-dessus du port, dans l’attente de l’attaque imminente. Les troupes des
Trente, soutenues par une garnison
Spartiate, marchaient vers le Pirée.
Thrasybule et ses hommes étaient en infériorité numérique, environ un contre deux, mais par sa position
stratégique, et probablement aussi par des conflits de commandement parmi les
Trente, il réussit à gagner la bataille
et à mettre les Oligarques en fuite, dont beaucoup gagnèrent à
Éleusis. À Athènes, les Oligarques
restants choisirent de nouveaux dirigeants qui demandèrent immédiatement de l’aide à
Sparte. Son Roi,
Pausanias I (409-395) mena alors une armée sur
Athènes. Thrasybule attaqué s’impliqua lui même dans de violents combats. Après
une très légère victoire
Spartiate, les deux armées se retirèrent et le Roi
demanda la négociation d’un compromis entre les Oligarques et Thrasybule. Ce dernier stipulait que la démocratie serait rétabli
dans la ville et que les Oligarques qui le souhaitent pouvaient rester et seraient amnistiés.
Thrasybule rentra dans la ville et fit passer une loi qui accorda cette amnistie à la plupart d’entre eux. Il les
sauva ainsi de représailles de la part des démocrates victorieux.
Pour la libération d’Athènes Thrasybule fut honoré par les citoyens de la couronne de rameaux d’olivier.
Il reconstruisit la puissance maritime Athénienne et reconstitua une nouvelle confédération, qui en 375,
comptera 70 membres. En 395, il poussa à l’alliance avec
Thèbes,
Corinthe et
Argos contre l’éternel ennemi,
Sparte. Il commanda alors une flotte pour mettre fin
à l’hégémonie de celle-ci dans le monde Grec dans les îles de la mer Égée et les côtes
d’Asie Mineure en imposant
des régimes démocratiques. Il organisa la reconstruction des longs murs détruits entre Athènes et le Pirée.
Il s’empara de Lesbos et réussit à
faire entrer dans la nouvelle confédération Athénienne,
Clazomènes
et Thassos. En 394, après les deux batailles perdues,
bataille de Némée et
bataille de Coronée, il dut renoncer à son poste et il fut remplacé part
Conon (Général, 444-390). Cependant, toujours la même
année, la victoire de la flotte Perse
contre celle de Sparte au large de la cité de
Cnide (ou Knidos) mit fin aux rêves Spartiates de suprématie
en Méditerranée orientale.
On entendit plus parler de Thrasybule pendant un certains temps, tandis que Conon conduisait la flotte
Athénienne dans une série de victoires. En 392, ce dernier se rendit à une conférence de paix organisée à
Sardes, où il fut fait prisonnier par
le Satrape
Tiribaze. Après sa libération, il mourut à
Chypre, avant qu’il puisse revenir à Athènes.
Thrasybule, qui avait été contre l’offre de paix, récupéra alors son ancien poste. En 389, il dirigea une flotte de galères
pour prélever un tribut dans les villes autour de la mer Egée afin de soutenir
Rhodes, où un gouvernement démocratique luttait contre
Sparte.
Au cours de cette campagne, Thrasybule reconstruisit une grande partie du cadre de l’ancien Empire Athénien du Ve siècle.
Il conquit Byzance et institua une taxe douanière sur les navires pour traverser l’Hellespont et il recueillit des dons en
hommage de nombreuses îles de la mer Egée. En 388, il mena sa flotte au Sud par la mer Egée, ses soldats ravagèrent les
champs de la ville d’Aspendos (ou Aspende,
province de l’actuelle Antalya en Pamphylie). En représailles dans la nuit les citoyens de la ville attaquèrent, le camp Athénien
et Thrasybule fut tué dans sa tente.
Démosthène –
Copie Romaine d’une statue de Polyeuctos – Musée du Louvre
|
À ce moment certains membres voulurent quitter la confédération,
mais Athènes les réprima trop sévèrement ce qui provoqua la colère d’autres alliés et un nouveau conflit éclata.
Les gains et avantages tactiques que Thrasybule avait réalisé sur sa dernière campagne furent bientôt annulés
par l’intervention des Perses.
Ces derniers, alarmés par la résurrection apparente de la Ligue de Délos, qui les
avait expulsés au Ve siècle de la mer Egée, redonnèrent leur soutien à
Sparte et une flotte
Perse attaqua bientôt dans l’Hellespont,
menaçant l’approvisionnement en grain d’Athènes. Athènes perdit encore une fois cette guerre et la paix fut rapidement conclue,
dans les mêmes conditions que les Athéniens avaient rejetés dans 392 sous Conon.
Les campagnes de Thrasybule en 392, avaient
montré une fois de plus la puissance et l’influence d’Athènes, mais elles n’eurent aucun effet à long terme,
car elles incitèrent la Perse à forcer les
Athéniens à abandonner ce qu’ils avaient gagné. La ville dut faire face à un autre problème, le Roi de
Macédoine
Philippe II (359-336), puissance montante du
continent, menaçait maintenant la Grèce. Thrasybule n’eut qu’une épouse qui lui donna deux enfants.
Sa fille épousa le petit-fils du célèbre homme d’État Nicias.
Démosthène (ou Dêmosthénês, en Grec :
Δημοσθένης, Athènes 384 – † Calaurie (Poros) 322)
fut un homme politique Athénien, il devint chef du parti dirigeant de 340 à 338. Il fut le fils de
Démosthène de Péanie.
Il naquit dans une famille Athénienne riche, mais commerçante, son père possédait une manufacture d’armes, ce qui lui valut le
mépris des vieilles familles aristocratiques. Dêmosthénês était conscient du danger que représentait le Roi de
Macédoine
Philippe II.
Le Macédonien venait d’intervenir en
Thrace, menaçant ainsi les clérouquies d’Athènes et ses
routes d’approvisionnement en blé. Il exhorta la cité à prendre des mesures, mais il fut contesté par son rival Æschine.
Dans le même temps, la cité d’Olynthe, alliée de
Philippe II,
s’inquiétant elle aussi de l’accroissement du pouvoir du Roi
Macédonien,
commença à se rapprocher d’Athènes et signa même une paix séparée pendant l’hiver 351-352.
En 349, Philippe II
exigea d’Olynthe qu’elle lui remette deux réfugiés politiques
Macédoniens.
Devant le refus de la cité, le Roi envahit la Chalcidique. Olynthe appela aussitôt Athènes à l’aide. Les Athéniens votèrent
l’envoi de secours, mais ces derniers étaient si faibles qu’ils n’empêchèrent pas Olynthe de capituler. Athènes se
rapprocha alors des cités Grecques, en leur proposant une alliance panhellénique anti
Macédonien, mais échoua dans cette initiative.
Démosthène obtint cependant l’alliance de Thèbes
contre le Roi de Macédoine. Malheureusement ils ne purent
rien contre la puissance des armées de Philippe II et
ils furent battus par ce dernier, en 338, à Chéronée et Athènes dut subir la tutelle
Macédonienne.
En 324, Démosthène dut prendre le chemin de l’exil, suite à l’affaire d’Harpale, il fut accusé d’avoir détourné une
partie de l’argent placé sous séquestre par le trésorier d’Alexandre, Harpale.
Buste d’Eschine – Copie Romaine
d’un original Grec du IVe s. av.J.C – Musée Pio-Clementino – Vatican
|
Il se retira à Égine, puis à Trézène.
Il fut rappelé à Athènes par le peuple en 323. Il encouragea à la révolte contre
le Régent de
Macédoine,
Antipatros
(ou Antipater, 321-319), mais devant la défaite de l’insurrection, il se réfugia
dans le temple de Poséidon situé dans l’île de Calaurie, au large de l’Argolide
et, en 332, il s’empoisonna.
Athènes, malgré ses échecs, demeura le grand foyer de la civilisation Grecque et bénéficia jusqu’au IIe
siècle de nouveaux aménagements et de travaux d’embellissement menés notamment par le Roi de
Sparte
Lycurgue (219-212).
Après la mort d’Alexandre le Grand
(336-323) et le découpage de l’Empire Macédonien,
la ville resta encore sous domination des Rois de
Macédoine, mais sombra petit à petit dans l’oubli.
Elle subit ensuite la domination Romaine et son alliance avec le Roi du
Pont
Mithridate VI (120-63) lui valut
d’être prise d’assaut en 86 par Sylla (ou Sulla, 138-78). La cité perdit ses remparts et son rôle politique, mais resta néanmoins
un véritable phare intellectuel grâce à la pax romana (Période de paix imposée par l’Empire Romain sur les régions
contrôlées) qui s’instaura.
Les Romains furent séduits par la culture et l’art de vivre Athénien et ils embellirent constamment
la ville : L’agora Romaine, la Tour des Vents, le temple d’Auguste sur l’Acropole, le théâtre de l’Odéon
sont parmi les monuments construits à cette époque. Aux tout début de notre ère, la ville comptait environ
300.000 habitants. À partir de 53 ap.J.C, les prêches de Saint Paul devant l’Aréopage ne donnèrent qu’un faible écho
au Christianisme à Athènes. Il réussit cependant à convertir un membre du vénérable tribunal, Denys l’Aréopagite
(ou Dyonisius, la tradition le considère comme le premier Évêque d’Athènes). Plus tard, l’Empereur Hadrien (117-138),
continua les travaux d’urbanisme : La bibliothèque (Qui porte son nom), un immense stade en marbre situé au-delà
de l’Ilissos, l’Olympion (Temple de Zeus). Il fit aussi construire des nouvelles routes et des aqueducs.
Bibliographie
Pour d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
Marie Claire Amouretti et François Ruzé :
– Le monde Grec antique, Hachette université, Paris, 1978.
Joëlle Bertrand et Michèle Brunet :
– Les Athéniens : À la recherche d’un destin, A. Colin, Paris, 1993.
Christian Bonnet :
– Athènes : Des origines à 338 av. J.-C., Presses universitaires de France, Paris, 1997.
Patrice Brun :
– Le monde Grec à l’époque classique : 500-323 avant J.-C., Armand Colin, Paris, 2003.
Pierre Brulé :
– Périclès, l’apogée d’Athènes, Gallimard, collection Découvertes, Paris, 1994.
Robert J.Buck :
– Thrasybulus and the Athenian democracy : The life of an Athenian statesman,
F. Steiner, Stuttgart, 1998.
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– The story of Athens : a record of the life and art of the city of the violet crown read in
its ruins and in the lives of great Athenians, Century Co., New York, 1902, Gardners Books, 2007.
Robert Cohen :
– Athènes, une démocratie : De sa naissance à sa mort, Fayard, Paris, 1936.
Jacqueline De Romilly :
– Thucydide et l’impérialisme Athénien, la pensée de l’historien et la genèse
de l’œuvre, thèse de doctorat, 1947, Belles-Lettres, Paris, 1961.
– Histoire et raison chez Thucydide, Belles-Lettres, 1956,1967.
– Problèmes de la démocratie Grecque, Hermann, 1975 et Plon, Agora, 1986.
– Alcibiade ou les dangers de l’ambition, Livre de Poche, Paris, 1998 (1ère édition 1995).
– L’élan démocratique dans l’Athènes ancienne, Editions de Fallois, Paris, 2005.
Roland Étienne et Michel Balard :
– Athènes, espaces urbains et histoire : des origines à la fin du IIIe siècle ap.J.C,
Hachette supérieur, Paris, 2004.
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– Athens from Cleisthenes to Pericles, University of California Press, Berkeley, 1991.
–Jacques Goimard :
– Athènes au temps de Périclès, Hachette, Paris, 1964.
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– La cité Grecque sous Périclès : Athènes, Albin Michel, Paris, 1985.
Christian Habicht, Martine Knoepfler et Denis Knoepfler :
– Athènes hellénistique : Histoire de la cité d’Alexandre le Grand à Marc Antoine,
Les Belles lettres, Paris, 2000.
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– Alcibiade. Étude sur l’histoire d’Athènes à la fin du Ve siècle,
PUF, Paris, 1951.
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– Hē Mykēnaīkē Akropolis tōn Athēnōn, Athēnai, Athènes, 1962.
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– The fall of the Athenian Empire, First, Ithaca, New York, Cornell University Press, 1987.
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– La constitution d’Athènes attribuée à Xénophon, Belles lettres, Paris, 1976.
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– Clisthène
l’Athénien : Essai sur la représentation de l’espace et du temps dans la Pensée politique
grecque de la fin du VIe siècle à la mort de Platon, Macula, Paris, 1964.
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– Athènes devant la défaite de 404 : Histoire d’une crise idéologique,
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– Constitution d’Athènes d’Aristotle, Les Belles lettres, Paris, 1996.
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– Politique et société en Grèce ancienne : Le modèle Athénien, Aubier, Paris, 1995.
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– Athènes et Chypre à l’époque Perse, VIe-IV s. av. J.-C. : Histoire et données archéologiques,
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– La politique dans l’Antiquité Grecque, Armand Colin, Paris, 1999.
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– Men of Athens; the story of fifth century Athens, Viking Press, New York, 1972.
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