La   Judée  et  les  Hérodiens
de 37 av.J.C   à   92 ap.J.C
 

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  Pour plus de détails voir aussi : Les Hébreux –  Les royaumes d’Israël, de Juda
                     Les Hasmonéens (Les Grands Prêtres) Jérusalem Samarie Sichem

 

La Judée avant les Hérodiens

 
   La Judée est une région et fut un royaume de la Palestine, qui fut le cœur du pays des Juifs. Le nom fut appliqué après la captivité de Babylone (586-538) à la région correspondant approximativement à l’ancien royaume de Juda. Après la sortie d’Égypte des Hébreux, conduits par Moïse, les tribus d’Israël arrivèrent en Terre promise et s’y répartirent. La tribu de Juda s’installa dans une zone comprenant les actuels Néguev, Shéphélah et le désert de Judée, ainsi que la région autour de Jérusalem. Après le schisme dans le peuple Hébreu à la mort du Roi Salomon en 931 av.J.C, les douze tribus d’Israël s’organisèrent en deux royaumes : au Nord, le royaume d’Israël et au Sud, le royaume de Juda. Le royaume d’Israël fut pris et anéanti deux siècle après, en 722, par l’Empereur d’ Assyrie Sargon II (722-705) et son territoire fut ensuite dirigé par un Gouverneur Assyrien. Puis lorsque les Assyriens succombèrent devant les Néo-Babyloniens du Roi de Babylone Nabuchodonosor II (605-562), ce fut au tour du royaume de Juda, en 586 d’être conquis. L’administration Babylonienne passa ensuite la main devant la conquête de l’Empire néo-Babylonien par le Roi Perse Achéménide Cyrus II (559-529), qui reprit toute la région pour près de deux siècles.
 

Ptolémée I – Musée du Louvre
 

   Celle-ci fut libérée des Perses par le Roi Macédonien Alexandre le Grand (336-323). Puis, à la mort de ce dernier, son Empire fut partagé entre ces différents Généraux (ou Diadoques) qui se constituèrent en royaumes. La région échut au Roi Séleucide Séleucos I Nikâtor (305-280) et fut le siège de luttes entre différentes puissances. Puis le Roi d’Égypte Ptolémée I Sôter (305-282) s’en empara et la Judée changea une nouvelle fois de mains. Elle resta sous domination Égyptienne jusqu’à la bataille du Pannion, en 198, qui fut remportée par le Roi Séleucide Antiochos III Mégas (223-187) contre Ptolémée V Épiphane (196-180) qui la reprit. Le Roi Séleucide Antiochos IV Épiphane (175-164) tenta d’Helléniser complètement la Judée et dédia le temple de Jérusalem à Zeus.
 
   Cet acte provoqua la révolte de son Grand Prêtre Mattathias (167-166) et de ses cinq fils, qui aboutit à l’établissement de leur dynastie sur la terre d’Israël. Le dernier fils Simon “Maccabée” (142-135), après une longue guerre, obtint en 142/141, du Roi Séleucide Démétrios II Nikatôr (145-138 et 129-125) la reconnaissance de l’indépendance Juive. Jérusalem devint la capitale du royaume indépendant Hasmonéen. Son premier souverain (Grand Prêtre et Ethnarque de Judée) l’Hasmonéen Jean Hyrcan I (134-104) et ses successeurs effectuèrent des campagnes pour agrandir leur royaume.
 
   En Septembre/Octobre 107, le Roi d’Égypte Ptolémée IX Sôter II Lathiros (116-107 et 89-81) fut détrôné et chassé du pays par son frère, jusque là Roi de Chypre, Ptolémée X Alexandre I Philométor (107-88). Il chercha alors à se constituer un royaume en Judée, mais vaincu par le fils de Jean Hyrcan I, Aristobule I (Roi, 104-103) il appela à l’aide les Séleucides. Malgré cet appui il fut battu et les Hasmonéens gardèrent la région jusqu’en 63 av.J.C. À la mort de son Roi Alexandre I Jannée (103-76), ses fils Hyrcan II et Aristobule II se bataillèrent le pouvoir. Ils demandèrent chacun à Rome d’intervenir en leur nom. Les Romains acceptèrent, mais en 63 les troupes de Pompée (106-48) entrèrent en Judée, elles prirent Jérusalem et la royauté fut abolie. L’Empire Hasmonéen fut démembré et la Judée fut réduite à un petit État-client de Rome mais toujours avec une certaine indépendance. Lorsque Pompée fut vaincu par Jules César (100-44), Hyrcan II qui avait été nommé Ethnarque, fut évincé et le pouvoir effectif donné à Antipater I, l’un de ses Ministres.

 

La dynastie Hérodienne

 
   Antipater I (ou Antipatros ou Antipas, en Hébreu : אנטיפטרוס, en Grec : ‘Aντίπατρος, 47 à 43 av.J.C) fut Gouverneur, puis Procurateur de Judée. Il fut le fondateur de la dynastie Hérodienne. Certains spécialistes avancent qu’il naquit vers 100. D’autres membres de la famille ont porté le nom Antipater, dont son père qui était Gouverneur d’Édom (ou Idumée) sous le Roi Hasmonéen Alexandre I Jannée (103-76), d’où parfois certains spécialistes qui attribuent le numéro II à cet Antipater (Puis III à son petit-fils). Originaire donc d’Édom (ou Idumée), au Sud-est de la Judée, entre la mer Morte et le golfe d’Aqaba, Antipater I était un homme riche qui était reconnu comme chef par ses collègues Iduméens. Flavius Josèphe (ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe ben Mattathias, historien Juif, 37-v.100), dont les détails de la politique de Judée au cours de cette période sont dérivés, a décrit Antipater I d’une nature séditieuse.


 

Hyrcan II –
Portrait d’une collection de
biographies – Promptuarii Iconum
Insigniorum – Guillaume Rouille
(1518-1589)

Photo avant retouches : wikipedia.org

 
   Quelques historiens le positionnent quelque fois, dans une fausse identification, comme le descendant des juifs qui furent exilés en captivité à Babylone (586-538). Les Édomites furent convertis de force au Judaïsme par les Rois de la dynastie Hasmonéenne, ce qui fait que les Antipater étaient de confession Juive. Cependant ils ne furent pas ressentis comme tel par les observateurs et nationalistes Juifs de Judée en raison : De leur ascendance Édomite, de leur culture Hellénisée et de leur collusion avec l’envahisseur Romain.
 
   En 66, le souverain Hasmonéen Hyrcan II (67-40) fut détrôné par son frère Aristobule II (66-63), après une période de violent conflit un accord de paix est conclu, conformément aux termes duquel Hyrcan II renonçait au trône et prenait le poste de Grand Prêtre. Cet accord ne dura toutefois pas, Antipater I, alors Gouverneur d’Édom (ou Idumée), apporta son secours à Hyrcan II. Diplomate et habile politicien il réussit à être nommé Ministre et conseillé d’Hyrcan II de 63 à 49.
 
   Comme celui-ci craignait qu’Aristobule II ne le mette à mort, ses craintes étant favorisées par Antipater I qui visait à profiter de la faiblesse du Roi s’il le remettait sur son trône et ainsi contrôler lui-même la Judée, Hyrcan II se réfugia chez le Roi des Nabatéens Arétas III Philhellène (85-62). Ce dernier avait été soudoyé par Antipater I avec la promesse en retour de son aide d’un rendu de villes d’Arabie, prisent par les Hasmonéens. Aristobule II ne garda pas le pouvoir longtemps. Les Nabatéens avancèrent vers Jérusalem avec une armée de 50.000 hommes et assiégèrent la ville pendant plusieurs mois. Aristobule II se réfugia dans le Temple avec ses partisans Sadducéens.
 
   Ce fut à cette époque que le Romain Pompée (106-48) après avoir battu le Roi du Pont Mithridate VI (120-63) et le Roi Séleucide Antiochos XIII Dionysos Asiaticos (l’Asiatique, 83-64), envoya son adjoint le Consul Marcus Aemilius Scaurus (163-88) et une armée prendre possession de la Syrie. Comme les Hasmonéens étaient alliés des Romains, les deux frères firent alors appel à Scaurus, chacun s’efforçant de promesses de dons afin de le gagner à sa cause. Scaurus, attiré par 400 talents, se décida en faveur d’Aristobule et ordonna à Arétas III de retirer son armée. Au cours de leur retraite, les Nabatéens subirent une écrasante défaite.
 
   Cependant lorsque Pompée arriva en 63 en Syrie il se prononça, lui, pour Hyrcan II, ayant tout de suite vu qu’il était le plus faible et qu’il pourrait plus facilement en faire un allier fidèle à Rome. La même année les Romains entrèrent dans Jérusalem et Aristobule II et son fils Antigonos II Mattathias furent envoyés prisonnier à Rome. En 57, selon les sources, soit ils réussirent à s’échapper, soit ils furent libérés par César (100-44), mais plus tard, en 49, Aristobule II fut assassiné par les partisans de Pompée. Hyrcan II et Antipater I furent restaurés, mais comme Ethnarque client de Rome. Ils restèrent fidèles à Rome, en dépit de l’abaissement de l’État Judéen et des mesures vexatoires imposées par les Romains. Cependant la population n’était pas du même avis que ses dirigeants et, en Juin 53, elle trouva une occasion de réagir lorsque le Proconsul Marcus Licinius Crassus (115-53) fut battu et son fils tué à la bataille d’Harran (ou
Carrhes) contre les Parthes. Cette défaite de Crassus donna l’occasion à une révolte Juive suscitée par un partisan d’Aristobule II. Elle fut toutefois rapidement matée par le Proconsul Cassius Longinus. En 49, à Rome, la guerre civile éclata et Antipater I adopta la cause de Jules César. Il lui fournit même des secours dans sa guerre contre Alexandrie.


 

Buste de Jules César –
Museo Pio-Clementino

 
   Pour le remercier, celui-ci en 48/47, le nomma Procurateur de Judée à la place du Prince Hasmonéen Antigonos II Mattathias (ou Antigone, 40-37), fils d’Aristobule II, avec le droit de percevoir les impôts, tandis qu’Hyrcan II prit le titre d’Ethnarque des Juifs. Les fils d’Antipater I furent eux aussi promu : Hérode (Le futur Hérode le Grand), reçut le gouvernement de la Galilée en tant que Stratège et Phasaël fut nommé Stratège de Jérusalem. En 44, après l’assassinat de César (15 Mars 44), la Syrie tomba sous le pouvoir de Caius Cassius Longinus (ou Gaius Cassius Longinus), ex-partisan de Pompée, un des assassins de César. La situation d’Hyrcan II et Antipater I devint alors délicate lorsque Marc Antoine (83-30), un fidèle de César, dut faire face aux Parthes qui lancèrent une nouvelle offensive sur la Syrie.
 
   Antipater I et son fils Hérode furent forcés de se ranger du côté de Cassius contre Marc Antoine. Caius Cassius Longinus s’empressa de demander un tribut de 700 talents à Antipater I répartit entre les notables du royaume. Hérode s’acquitta de son tribut à hauteur de 100 talents. Comme Malichos (ou Malichus), chargé par Antipater I de la région de Gophna, Emmaüs, Lydda et Thamna tardait à verser le tribut, Cassius commença à marcher sur ce district, mais Antipater I l’arrêta en payant 100 talents pour Malichos. La politique pro Romaine d’Antipater I conduisit à accroître son impopularité parmi les dévots Hellénisés non-Juifs. Bien Antipater I sauva la vie de Malichos il tomba victime de la jalousie de ce dernier qui en 43 l’empoisonna, espérant prendre sa place. Mais ce fut son fils Hérode prit lui succéda et se rallia au pouvoir Romain.
 
   Antipater I n’a qu’une épouse connue :

● Cypros (En Grec : Κπρος), une noble Nabatéenne dont la famille avait des liens avec tous les Roitelets d’Arabie. Leur mariage aida à apporter une étroite amitié entre Antipater I et le Roi Nabatéen, Arétas III Philhellène (85-62), à qui Cypros était liée familialement. Les deux hommes avaient une relation telle qu’Antipater confié ses enfants à son ami quand il partit à la guerre avec l’Hasmonéen Aristobule II (66-63). Elle lui donna cinq enfants :
 Quatre fils :

Phasaël (ou Phasaelus ou Phasaelos, en Grec : Φασάηλος), l’ainé, qui naquit vers 75 av.J.C. Il fut Gouverneur (Stratège) de Jérusalem en 47, puis devint Tétrarque de Judée en 41. Fait prisonnier par les Parthes, il se suicida l’année suivante en 40 av.J.C.
Hérode le Grand (ou Horodos ou Hordos, en Hébreu : הורדוס, en Grec : Hρшδης Hērōdēs, en Latin : Gaius Iulius Hérode) qui naquit en 74/73. Il fut Tétrarque de Judée de 41 à 40, Roi de Judée de 40 à 37, Roi d’Israël de 37 à 4 av.J.C.
Joseph qui naquit vers 70 et qui mourut en 38 av.J.C, assassiné par les Galiléens.
Phéroras, qui naquit vers 68 av.J.C, mais dont la date de la mort est inconnue, on trouve quelques fois 5 av.J.C ?. Une de ses filles (Dont on ignore le nom) épousa son oncle Hérode le Grand.

 
 Une fille :

Salomé I, qui naquit v.60 av.J.C, qui eut trois époux : Joseph, son oncle, avec qui elle eut Joseph et Antipater II qui épousèrent tous les deux des filles d’Hérode le Grand, le premier Olympe et le deuxième Cypros. Puis elle épousa Costobar (ou Costobarus ou Kostobar) le Gouverneur d’Édom avec qui elle eut Bérénice, qui épousa Aristobule IV un fils d’Hérode le Grand et de Mariamne I et enfin Alexas, dont il n’y a pas d’enfant connu. Elle mourut en 10 ap.J.C.
 

   Hérode le Grand (ou Hérode I ou Horodos ou Hērōdēs, en Hébreu : הורדוס, en Grec : Hρшδης) naquit en 74/73, il fut Tétrarque de Galilée de 41 à 40, puis devint Roi de Judée de 40 à 37, puis devint Roi d’Israël de 37 à 4 av.J.C. En 48/47, il reçut de son père le gouvernement de la Galilée avec le titre de Stratège, alors qu’il n’avait que 25 ans. En 46, Sextus César le nomma stratège de Cœlé-Syrie et de Samarie. À la mort de son père, en 43, il lui succéda au poste de Procurateur de Judée. La même année, Hérode, appuyé par Caius Cassius Longinus (ou Gaius Cassius Longinus), qui le nomma intendant de Syrie, vengea son père en faisant assassiner Malichos  près de Tyr. En 41, Marc Antoine le nomma Tétrarque de Galilée.
 


 

Hérode le Grand vu par
Théophile Lybaert (1848-1927) – 1883

   En 40, le fils d’Aristobule II, l’Hasmonéen Antigonos II Mattathias (40-37 av.J.C) chercha à reprendre le trône des Juifs en renversant Hyrcan II et il entra en conflit avec Hérode et son frère Phasaël. Il attaqua Jérusalem, avec l’aide du Roi Parthe et il détrôna Hyrcan II. Hérode chercha à se mettre en sécurité chez les Nabatéens, mais il fut mal reçu par le Roi Malichos II (ou Malchos, 60-30 av.J.C) qui soutenait les Parthes. Il rejoignit alors Alexandrie, puis Rome, où il plaida sa cause. Marc Antoine (83-30) et Octave (Empereur Auguste, 27 av.J.C-14 ap.J.C) le nommèrent Roi de Judée en Décembre 40. En 39, il débuta une campagne contre Antigonos II et reprit pied en Palestine. En 37, il fut nommé Roi d’Israël "Roi des Juifs" par le Sénat Romain et il prit le titre de Basileus (en Grec : Βασιλευς).
 
   Dans le même temps, Antigonos II perdit l’appui des Parthes qui furent vaincus. Hérode fit alors au printemps le siège Jérusalem qu’il prit au bout de cinq mois avec l’aide des Romains. Antigonos II se rendit à Caius Sosius (ou Gaius Sosius) qui le fit décapiter sur la demande d’Hérode. En 32, il se lança dans la guerre contre les Nabatéens qu’il gagna à peine un an plus tard. En 22, l’Empereur Romain Auguste, lui accorda les régions de Trachonitide (ou Trachonitis, en Hébreu : Argob), de Batanée (ou Batanæa, maintenant Ard el-Bathanyeh) et l’Auranitide (ou Auranitis ou Hauran) au Nord-est de la Judée.
 
   En 4 av.J.C Hérode fit exécuter son fils Antipater III. Il fit alors d’Hérode Archélaos, le premier fils qu’il eut de Malthace, son successeur, recevant la moitié du royaume (Judée, Samarie et l’Édom [ou Idumée]) avec le titre d’Ethnarque, tandis qu’Hérode Antipas et Hérode Philippe II, qu’il eut d’un cinquième mariage avec Cléopâtre, devinrent Tétrarques juste de Galilée et de Pérée (ou Peræa, Transjordanie) pour le premier, et de la Gaulanitide (ou Gaulanitis ou Golan), de Batanée (ou Batanæa), de Trachonitide (ou Trachonitis) et d’Auranitide (ou Auranitis) pour le second. Puis, juste après, il décéda. On lui atteste aujourd’hui dix épouses et une dizaine d’enfants. Il fut très probable qu’il eut plus d’enfants, en particulier avec les dernières épouses, cependant comme les naissances des femmes à cette époque n’étaient pas souvent enregistrées, nous avons sûrement des lacunes. (Voir la liste de ses enfants et épouses dans l’article sur : La vie d’Hérode). L’Empereur Auguste ne confirma pas sa volonté, ni ne donna les titres de Roi et de Tétrarque, mais les trois fils déclarèrent avoir obtenu les territoires.

 

  Pour plus de détails voir l’article sur : La vie d’Hérode le grand

 

   Hérode Archélaos (ou Archélaüs ou Archélaus ou Archælaus ou Archélas ou Arkhélaos, en Hébreu : ארכלאוס, en Grec : ‘Aρχέλαος ou Ηρώδης ‘Aρχέλαος) fut Ethnarque de Judée, de Samarie et de l’Édom (ou Idumée) de 4 av.J.C à 6 ap.J.C. Il fut le fils d’Hérode le Grand et de Malthace (ou Maltake) et il naquit en 23 av.J.C (D’autres sources donnent 21). À l’âge de quatorze ans il fut envoyé à Rome pour son éducation, et, après un séjour de deux ou trois ans, il rentra à la maison avec ses frères Hérode Antipas et Hérode Philippe I, qui avaient également fréquenté les écoles de la cité impériale. Son retour fut peut-être accéléré par la fin de son père. Archélaos reçut ses territoires par la dernière volonté de son père, alors que lors d’un précédent testament ils avaient été légués à son frère Hérode Antipas.

 
Cliquez sur un nom de ville

 
   Il fut proclamé Roi par l’armée, mais il refusa d’assumer le titre jusqu’à ce qu’il ait présenté ses hommages à l’Empereur Auguste (27 av.J.C à 14 ap.J.C), à Rome. Au début les habitants furent heureux de la mort du tyran qu’était Hérode le Grand et ils furent bien disposés envers Archélaos, surtout que lors d’un rassemblement public dans le Temple, le nouveau Roi promit de prendre en considération les souhaits de ses sujets. Il devint cependant très vite évident qu’Archélaos n’avait pas l’intention de tenir sa parole.
 
   Une volonté populaire, fomentée par les Pharisiens, exigea la révocation du Grand Prêtre Sadducéen, Joezer (De la famille de Boêthos, le père de Mariamne II) et la punition des anciens conseillers d’Hérode le Grand, qui avaient entraîné le martyre des Pharisiens Mattathias et Judas. Archélaos, professant toujours un profond respect pour la demande populaire, fit remarquer qu’il ne pouvait pas prendre de telles mesures extrêmes avant qu’il n’est été confirmé par l’Empereur Romain Auguste.
 
   Ses sujets, cependant, n’eurent pas confiance en ses assurances et le jour avant la Pâque, un jour où presque toute la Palestine était à Jérusalem, leur demande se fit plus insistante et immédiate. Archélaos fut obligé d’envoyer un détachement de soldats contre eux dans le Temple. Cependant lorsque ce détachement se révéla incapables de maîtriser la population furieuse, Archélaos ordonna à l’ensemble à la garnison de mater la révolte violemment. Il réprima ainsi avec la plus grande cruauté cette sédition des Pharisiens, tuant près de 3.000 d’entre eux.
 
   Dès que le tumulte fut quelque peu apaisé, Archélaos s’empressa de partir pour Rome afin d’obtenir la confirmation de sa succession par l’Empereur Auguste. Dans la cité il dut s’opposer, ainsi que son frère Hérode Antipas, à une délégation de cinquante personnes, soutenues par environ 8.000 résidents Juifs de Rome, qui craignaient sa cruauté et demandaient l’exclusion des Hérodiens quel qu’il soit et voulaient l’incorporation de la Judée dans la province Romaine de Syrie. Mais Auguste conclu qu’il était préférable pour les intérêts Romains que la Judée soit une monarchie.
 
   En 4 av.J.C, il alloua officiellement à Archélaos la plus grande partie du royaume de son père, la Samarie, la Judée et l’Édom (ou Idumée) avec le titre d’Ethnarque, à l’exception des grandes villes de la bande de Gaza et de deux ville de la Décapole, Gadara et Hippos. Pendant que ces négociations étaient en cours à Rome, de nouvelles émeutes éclatèrent en Palestine. Leurs dirigeants en étaient Ézéchias en Galilée, un voleur nommé Judas, un esclave royal appelé Simon de Pérée et un berger nommé Athronges aidé de ses quatre frères.


 

Monnaie d’Hérode Archélaos

 
   Le jour de la Pentecôte de l’an 4 av.J.C, un affrontement eut lieu dans l’enceinte du Temple entre les troupes d’Archélaos, dirigées par Caius Calvisius Sabinus (Né en 36) et la population. Sabinus remporta un premier succès en dispersant la population. Mais les troubles gagnèrent toute la province et ses forces ne suffirent pas à les réprimer. Le Gouverneur Romain de Syrie, Publius Quinctilius Varus, dut intervenir. Il s’agissait d’une opération de grande envergure où participèrent probablement trois des quatre légions Syrienne (III Gallica, VI Ferrata, Fretensis X et XII Fulminata) ainsi que le Roi Nabatéen, Arétas IV Philopatris (9 av.J.C-40 ap.J.C). Pour mater la révolte, 2.000 personnes furent crucifiées, mais tous les dirigeants rebelles ne furent pas capturés. Archélaos retourna à Jérusalem, peu après l’insurrection réprimée par Varus.
 
   On sait très peu de chose des évènements de son règne qui suivirent. Il épousa Mariamne, puis Glaphyra, veuve de son demi-frère Alexandre, qui entre temps s’était remariée avec le Roi de Maurétanie Juba II. Il n’y a pas d’enfant connu de ses unions. Cependant Juba II n’étant pas décédé, il y avait donc violation de la Torah. Cet acte ajouté à sa cruauté suscita de nouveau la colère des Juifs. Une délégation de l’aristocratie Juive et Samaritaine partit se plaindre à l’Empereur Auguste. Cette fois l’Empereur retint les charges d’accusations contre Archélaos. Il fut immédiatement convoqué à Rome et fut déposé en 6 ap.J.C. Il fut envoyé en exil à Vienne en Gaule où, selon Dion Cassius Cocceianus (Écrivain Romain de langue Grecque, IIe siècle ap.J.C, Hist. Roma, lv. 27), il vécut jusqu’en 18 ap.J.C. Après une sanglante révolte dirigée par Judas le Galiléen, la Samarie, la Judée et l’Édom (ou Idumée) devinrent la province Romaine de Iudæa.


 

Autre monnaie d’Hérode Archélaos

 
   Dans la Bible, Archélaos est mentionné dans l’Evangile de Matthieu. Selon Matthieu (2 : 13-23), Joseph, Marie et Jésus ont fui vers l’Égypte pour éviter le massacre des Innocents. Quand Hérode le Grand est mort, Joseph a été informé par un ange dans un rêve de retourner en Israël (sans doute à Bethléem). Toutefois, après avoir entendu que c’était Archélaos qui avait succédé à son père en tant que dirigeant de la Judée, il "eut peur de revenir" (Matthieu 2 : 22) et un nouveau rêve lui aurait conseillé d’aller en Galilée. Selon les explications de Matthieu ce sont pour ces raisons que Jésus, né à Bethléem en Judée, grandit à Nazareth.
 
   Plusieurs de pièces de monnaie d’Archélaos montrent une grappe de raisin. Ce fut l’image la plus commune sur les pièces Juives, afin de rappeler à l’utilisateur de la pièce la fabuleuse fécondité du pays. Sur l’inverse certaines pièces montrent la proue d’un navire et une couronne de laurier. Dans la liste de faits de son règne désastreux il existe peu de chose à mettre à son actif, si ce n’est peut-être le fait qu’il hérita de son père, un certain amour de la splendeur et le goût de la construction. Il restaura le palais royal à Jéricho dans un style magnifique. Il fonda également une ville, qu’il appela en son propre honneur, Archelaïs.
 

   Hérode Antipas (ou Antipatros ou Hêrôdês Antipatros, en Hébreu : הורדוס אנטיפס, en Grec : ‘Hρδης ‘Aντίπατρος) fut Tétrarque de Galilée et de la Pérée (Région située au Nord-est de la Mer Morte, à l’Est du Jourdain) de 4 av.J.C à 39 ap.J.C. Il fut le fils d’Hérode le Grand et de Malthace (ou Maltake). Sa date de naissance est inconnue, mais avant le 20 av.J.C. Il fut le premier à régner sur la Pérée avec le titre de Tétrarque. Il est surtout connu aujourd’hui pour son rôle dans les événements qui ont conduit à l’exécution de Jean Baptiste, qu’il fît décapiter, et Jésus de Nazareth, à la fois sur les comptes de ces événements dans le Nouveau Testament et de leur représentation dans les médias modernes comme le cinéma. Après avoir hérité de son territoire lorsque le royaume de son père Hérode le Grand fut divisé à sa mort en 4 av.J.C, Antipas et son frère Hérode Archélaos s’empressèrent de partir pour Rome afin d’obtenir la confirmation de la succession par l’Empereur Auguste (27 av.J.C à 14 ap.J.C). Antipas régna comme un client de l’Empire Romain. Alors que son frère Hérode Archélaos fut jugé incompétent par Auguste et remplacé par un Préfet en l’an 6 ap.J.C, Antipas, lui, garda le pouvoir sur la Galilée et Pérée pendant 42 ans.


 

Monnaie d’Hérode Antipas

 
   Ces deux territoires étaient par contre séparés par la région de la Décapole, sous contrôle Romain (voir carte ci-dessus). Les menaces à la stabilité dans ces deux domaines, furent importantes lorsqu’Antipas prit ses fonctions. Pendant que ses négociations étaient en cours à Rome, avec Auguste, des émeutes de dissidents éclatèrent dirigée par un nommé Ézéchias. Ce dernier attaqua le palais de Galilée, se saisit de l’argent et des armes avec lesquelles il terrorisa la région.
 
   Lorsque le Gouverneur Romain de Syrie, Publius Quinctilius Varus intervint pour mater ces révoltes, surtout sur les territoires de son frère Hérode Archélaos, une partie de la Galilée fut détruite par le feu et ses habitants vendus comme esclaves. La Pérée, quand à elle, fut limité par le royaume Nabatéen, qui eut longtemps des relations difficiles avec les Romains et les Juifs. Hérode Antipas fut responsable de beaucoup de projets de construction, notamment, il reconstruisit et fortifia en ajoutant un mur, la ville de Betharamphtha en Pérée. La cité fut rebaptisée plus tard, Livias d’après le nom de l’épouse d’Auguste.
 


 

L’Empereur Tibère – Museo Archaeologico Regionale – Palerme

   Toutefois, la construction la plus importante d’Hérode Antipas à noter est celle de sa capitale, Tibériade, sur la rive occidentale de la mer de Galilée. Nommée ainsi en l’honneur de son protecteur, l’Empereur Romain Tibère (14-37 ap.J.C), la ville devint un centre de formation Rabbinique. Les résidents pouvaient se baigner à proximité grâce aux sources chaudes de la ville d’Emmaüs. Au moment de la première guerre Judéo-romaine, la ville en plus de ses propres bâtiments comprenaient un stade, un palais royal, un sanctuaire pour la prière. Cependant, les Juifs pieux refusèrent d’abord d’y vivre parce qu’elle était construite au sommet d’un cimetière et, par conséquent, une source d’impureté rituelle, Antipas la peupla à l’aide d’un mélange : D’étrangers, d’émigrants forcés, de pauvres et d’esclaves libérés.
 
   Antipas, divorcé de sa première épouse, Phasaelis, la fille du Roi Nabatéen, Arétas IV Philopatris (9 av.J.C-40 ap.J.C), épousa Hérodiade (ou Hérodias) la fille d’Aristobule IV, qui avait auparavant été mariée à son frère Hérode Philippe I. Selon les Évangiles, le Nouveau Testament, ce fut la condamnation de ce mariage par Jean Baptiste, qui conduisit Antipas à le faire arrêter et ensuite mettre à mort. Il apparaît une deuxième fois dans les Évangiles, notamment l’Évangile de Luc qui dit que Jésus fut conduit devant Ponce Pilate pour son procès, mais que ce dernier le renvoya à Hérode Antipas parce qu’il était Galiléen (Luc 23,8). La base juridique de ces événements et l’implication d’Antipas dans le procès, ont fait l’objet de débats académiques. Dans les Évangiles Antipas est toujours désigné par le seul nom d’Hérode et est qualifié par Jésus de renard (Luc 13,32). C’est le seul Hérode que Jésus rencontra.


 

Jean-Baptiste devant Hérode Antipas


   En plus de provoquer un conflit avec Jean Baptiste, le divorce d’Hérode Antipas ajouta un grief personnel aux différents déjà existants avec le Roi Arétas IV Philopatris sur leur territoire et la frontière entre la Pérée et le royaume Nabatéen. Le résultat fut une guerre qui s’avéra désastreuse pour Antipas, une contre-offensive Romaine fut ordonné par l’Empereur Tibère, mais abandonnée à sa mort en 37 ap.J.C. En 39, Hérode Antipas fut accusé par son neveu Hérode Agrippa I de complot contre le nouvel Empereur Romain Caligula (37-41). Celui-ci l’envoya en exil dans le Sud de la Gaule à Saint-Bertrand de Comminges, accompagné par Hérodiade, où leur fille Salomé mourut, d’après une légende, noyée dans un lac gelé. Hérode Antipas y décéda à une date inconnue.

 

L’affaire avec Jean Baptiste

 
   Au début de son règne, Antipas avait épousé la fille du Roi Nabatéen, Arétas IV Philopatris (9 av.J.C-40 ap.J.C). Cependant, tout en restant à Rome avec son demi-frère Hérode Philippe I, il tomba amoureux de l’épouse de celui-ci, Hérodiade (ou Hérodias) la fille de son autre demi-frère Aristobule IV. Hérode Antipas et Hérodiade décidèrent de divorcer de leur conjoint respectif, afin de se marier ensemble. Lorsqu’il apprit le projet des deux amants, le Roi Arétas IV fut furieux. Les relations entre Antipas et Arétas IV déjà pas très florissantes se dégradèrent et le Nabatéen commença les préparatifs pour la guerre afin de venger l’honneur de sa fille.


 

Salomé portant le plateau
avec la tête de Jean Baptiste –
Bernardino Luini
Kunsthistorisches Museum

 
   Antipas fut confronté à des problèmes plus immédiats qui menaçaient sa propre Tétrarchie lorsque Jean Baptiste, en 28/29 selon l’Évangile de Luc, créa un ministère de la prédication et du baptême par le fleuve Jourdain a l’extrémité occidentale de la Pérée. Dans le Christianisme, c’est le Prophète qui annonça la venue de Jésus-Christ et qui le baptisa sur les bords du Jourdain, après l’avoir désigné comme "l’agneau de Dieu" et lui avoir donné ses propres disciples. Quelque temps après, la colère d’Hérode Antipas s’abattit sur Jean Baptiste, qui lui reprochait son mariage avec Hérodiade comme étant contraire à la loi Juive.
   Selon Marc (VI : 14-29), Hérode Antipas, excédé, fit arrêter Jean et l’emprisonna. Hérodiade voulut faire assassiner Jean Baptiste, mais Hérode Antipas le protégea, car il le reconnaissait comme un homme juste et sain. Cependant lors de la fête donnée pour son anniversaire, Salomé, la fille d’Hérodiade, dansa devant Antipas et tous ses convives et elle était tellement magnifique que tout le monde fut subjugué. Antipas lui dit :
  "Demande-moi ce que tu voudras… ce que tu me demanderas, je te le donnerai, fût-ce la moitié de mon royaume".
 


 

Jean Baptiste par Titien –
Gallérie dell’Accademia – Venise

   Salomé demanda alors pour sa mère la tête de Jean Baptiste présentée sur un plateau. Antipas fut fort attristé, mais il envoya cependant un garde décapiter Jean baptiste dans sa prison, placer sa tête sur un plateau et la présenter à Salomé, qui l’offrit à sa mère Hérodiade. Cette tête serait celle arrivée miraculeusement conservée à Saint-Jean-d’Angély, dans la province de la Saintonge, aujourd’hui en Charente-Maritime. Une relique rapportée en 1206 de la 4e croisade, est présentée à la cathédrale Notre-Dame d’Amiens, comme le crâne de Saint Jean Baptiste, que la grande mosquée des Omeyyades de Damas prétend également abriter.
 

   Hérode Philippe II (ou Philippos ou Philips ou Philippe le Tétrarque, en Hébreu : פיליפוס, en Grec : Φίλιππος ο Τετράρχης) fut Tétrarque des districts de : Gaulanitide (ou Gaulanitis ou Golan), de Batanée (ou Batanaea, maintenant Ard el-Bathanyeh), de Trachonitide (ou Trachonitis, en Hébreu : Argob) et d’Auranitide (ou Hauran) de 4 av.J.C à 34 ap.J.C. Il fut le fils d’Hérode le Grand et de Cléopâtre de Jérusalem. La capitale de ses territoires est appelée dans les Évangiles Césarée de Philippe (ou Panias ou Panéas on Banéas chez les auteurs antiques) et aujourd’hui Baniyas, dans le Golan au pied du mont Hermon, pour ne pas la confondre avec Césarée. Hérode Philippe II est brièvement mentionnée dans la Bible par Luc (3,1) : "Dans la quinzième année du règne de l’Empereur Tibère, Ponce Pilate lorsqu’il était le Gouverneur de la Judée, Hérode fut gouverneur de la Galilée, et son frère Philippe dirigeant de la région de Iturée et (…) Trachonitide".


 

Monnaie d’Hérode Philippe II


   Comme le précise Edith Mary Smallwood, Les territoires sur lesquels il exerça son autorité étaient peuplés de façon composite. De plus les Juifs y étaient minoritaires, à part dans quelques endroits, comme en Gaulanitide avec notamment la ville fortifiée de Gamala (ou Gamla ou El-Ahdab, sur le plateau du Golan) d’où Juda le Galiléen était originaire ; La région frontière avec le Nord de la Galilée dont la ville principale était Bethsaïda (Appelée Julias par Hérode Philippe II) ; La Batanée qui fut confiée à des Juifs par Hérode le Grand vers 6 av.J.C, après qu’il eut tué un important Prince arabe lors d’une de ces incursions en Nabatène, ce qui avait rendu furieux l’Empereur Auguste. Les habitants de cette colonie militaire Juive furent appelés “les Babyloniens” par Flavius Josèphe (ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe ben Mattathias, historien Juif, 37-v.100).
 
   Hérode Philippe II laissa l’image d’une personne modérée et calme dans la conduite de sa vie et de son gouvernement. Il vécut constamment sur son territoire qui lui était soumis. Comme ses demi-frères, Philippe II honora les Romains en créant des villes dédiées à la famille impériale. Par exemple le port de pêche de Bethsaïda sur la rive Nord du lac Génésareth fut agrandi sous son règne et rebaptisé Julias en l’honneur de l’épouse de l’Empereur Auguste (Livia, qui se disait Julia Augusta). Il fut le premier époux de sa petite nièce Salomé, la fille de son demi-frère Hérode Philippe I et Hérodiade. Il n’y a pas d’enfant connu de cette union. Il mourut à Julias où il fut enterré avec faste dans le monument qu’il avait érigé pour lui-même. La date de sa mort est bien admise par tous les spécialistes. Toutefois, Christian-Georges Schwentzel précise que outre la mention de Flavius Josèphe qui la situe en 34, il faut tenir compte d’une monnaie de Philippe II, frappée en 33, qui montrerait qu’il n’était pas mort avant cette date ?. Du fait qu’il n’y avait pas d’héritier, l’Empereur Romain Tibère (14-37 ap.J.C) incorpora son territoire à la province Romaine de Syrie.


 

Monnaie d’Agrippa I

 

   Hérode Agrippa I (En Hébreu : אגריפס הראשון, en Grec : ‘Hρώδης ‘Aγρίππας) fut Roi d’Israël, Roi de Batanée et Roi d’Abilene de 37 à 44 ap.J.C. Il naquit en 10 av.J.C. Il fut le fils de Bérénice et Aristobule IV. Son nom original était Julius Marcus Agrippa et il fut nommé "Roi Hérode" dans les Actes des Apôtres et dans la Bible : "Hérode (Agrippa)". Selon Flavius Josèphe (ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe ben Mattathias, historien Juif, 37-v.100) il fut connu en son temps sous le nom "d’Agrippa le Grand". Il nous dit également qu’après l’assassinat de son père, le jeune Agrippa fut envoyé par son grand-père Hérode le Grand à la cour impériale de Rome où il y fut élevé.
 
   L’Empereur Tibère (14-37 ap.J.C) avait une grande affection pour lui et il lui fit donner l’instruction aux côtés du fils de Drusus (frère de Tibère), le futur Empereur Claude, du même âge que lui, qui devint l’ami d’Agrippa I. À la mort de Drussus, Agrippa I, qui avait été extravagant et très dépensier était profondément endetté et il fut obligé de quitter Rome, fuyant à la forteresse de Malatha en Édom (ou Idumée). Il est dit, qu’à cette époque il envisagea le suicide. Après un bref isolement, par l’intermédiaire de son épouse Cypros et de sa sœur Hérodiade (ou Hérodias), Agrippa I reçut une somme d’argent par son oncle et beau-frère Hérode Antipas et il fut autorisé à résider à Tibériade où il reçut le titre d’Aedile de la ville (Responsable de la maintenance des bâtiments publics, de la réglementation des festivals et de l’ordre public), avec un petit revenu annuel.
 


 

Autre monnaie d’Hérode Agrippa I

   Cependant il se querella avec son beau-frère et il fuit auprès du Proconsul de Syrie Lucius Pomponius Flaccus qui le prit comme conseiller, avant de se brouiller avec lui (35). Peu après, il fut condamné, par le biais d’une accusation de son frère Aristobule le Jeune, pour avoir reçu un pot-de-vin de la région de Damas, qui souhaitait acheter son influence auprès du Proconsul et il fut de nouveau obligé de fuir. Il fut arrêté, alors qu’il était sur le point de s’embarquer pour l’Italie, pour une somme d’argent qu’il devait à la trésorerie de César.
 

   Cependant il s’évada et rejoignit Alexandrie où sa femme réussit à obtenir une somme d’argent du Alabarque Alexandre (Titre d’un fonctionnaire qui était à la tête de la population Juive à Alexandrie). Avec cette somme, il se procura un bateau et rejoignit Putéoles (ou Pouzzoles) dans la province de Naples en Italie. Il fut accueilli favorablement par l’Empereur Tibère, qui lui confia l’éducation de son petit-fils Tibère Gemellus. Là il se lia d’amitié avec Caligula (37-41) et devint son favori. Puis, Agrippa I fut dénoncé pour avoir un jour exprimé le souhait de la mort de Tibère et de la promotion de Caligula, par cette accusation il fut jeté une nouvelle fois en prison. Après la mort de Tibère et l’ascension de son ami Caligula, Agrippa I fut libéré. L’Empereur le fit Roi de Gaulanitide (ou Gaulanitis ou Golan), de Batanée (ou Batanæa, maintenant Ard el-Bathanyeh), de Trachonitide (ou Trachonitis, en Hébreu : Argob) et d’Auranitide (ou Hauran), les anciens territoires d’Hérode Philippe II, qui étaient devenus possession Romaine.


 

Buste en marbre de Claude

 
   Caligula lui offrit en plus une chaîne en or d’un poids égal à la chaîne de fer qu’il avait porté en prison. En 39 ap.J.C, Agrippa I retourna à Rome et appuya l’expulsion de son oncle, Hérode Antipas, dont il récupéra la Galilée et la Pérée. Après l’assassinat de Caligula en 41, Agrippa I, obtint l’adhésion du nouvel Empereur Claude (41-54), à qui il offrit son soutien auprès du Sénat. En récompense pour son aide, Claude ajouta au territoire d’Agrippa I, la Judée et la Samarie, alors que le royaume de Chalcis
(ou Qinnasrin), au Liban, fut donné à sa demande à son frère Hérode III (41-48). Ainsi Agrippa I devint l’un des plus puissants Princes de l’Est, le territoire qu’il possédait dépassait alors celui sur lequel régnait son Grand-père Hérode le Grand.
 


 

Martyre de saint Jacques – BNF –
Jean Mansel, Fleur des histoires – France

   Il eut comme ses frères, ou père, une activité de bâtisseur importante. Dans la ville de Berytos (ou Béryte ou Beyrouth) il fit construire : Le théâtre et l’amphithéâtre, des bains et des portiques. Il exprima une même magnanimité pour Sébaste (ou Sebastia), Baalbek (ou Héliopolis) et Césarée de Philippe (ou Panias ou Paneas ou Baniyas ou Banias). Il commença les fortifications pour encercler Jérusalem. Son amitié fut courtisée par un grand nombre de Rois et de Princes voisins, dont certains qu’il hébergea à Tibériade, ce qui causa un certains déplaisir à l’Empereur Claude.
 
   Son enthousiasme, privé et public, pour le Judaïsme est enregistrée par Flavius Josèphe et les rabbins. Peut-être à cause de cela, il intervint auprès de Caligula, au nom des Juifs, alors que l’Empereur tentait de mettre en place sa statue dans le Temple à Jérusalem, peu avant sa mort en 41. Selon les Actes des Apôtres 12 du Nouveau Testament, il persécuta l’Église naissante (Ac 12 1) pour plaire aux responsables Juifs. Il fit emprisonner Pierre et décapiter Jacques, frère de Jean. Hérode Agrippa I mourut à Césarée Maritima au cours de l’été 44, semble-t-il suite à de graves douleurs dans la poitrine, peut-être d’une crise cardiaque. Selon Flavius Josèphe, à la mort d’Hérode Agrippa I, les troupes Romaines de Césarée Maritima entrèrent de force dans sa maison, violèrent ses filles et célébrèrent sa mort publiquement par des fêtes et des libations.


 

Bérénice

 
   Hérode Agrippa I épousa sa cousine, Cypros (III ou Kypros), la fille de Phasaël et Salampsio. Elle lui donna quatre enfants :
 
Hérode Agrippa II qui naquit en 27 (ou 28) ap.J.C à Rome, qui lui succéda à son père.
Bérénice, qui naquit en 28 ap.J.C. Elle fut mariée très jeune à Marcus Alexandre, neveu du philosophe Philon d’ Alexandrie et frère de Tibère Alexandre, puis à la mort de son époux elle fut remariée à 20 ans à son oncle le Roi de Chalcis
(ou Qinnasrin), Hérode III (41-48), puis à la mort de celui-ci elle épousa le Roi de Cilicie Polémon, qu’elle abandonna pour revenir à Jérusalem auprès de son frère Hérode Agrippa II.
Mariamne, qui naquit en 34 ap.J.C. Elle épousa Archélaos Caius Julius Antiochos Épiphane (ou Gaius Julius), le premier fils du Roi de Commagène, Antiochos IV (38-72) dont elle avait été fiancée en 43.
Drusilla, qui naquit en 38 ap.J.C. Elle épousa en 53 le Roi d’Émèse, Aziz (42-54), puis fut la deuxième épouse du Procurateur Romain Antonius Felix. Elle eut deux enfants du second mariage : Un fils, Marcus Antonius Agrippa et une fille, Antonia Clémentiana. Leur fils mourut avec sa mère, lors de l’éruption du mont Vésuve, en 79.
 

   Hérode Agrippa II (ou Marcus Julius Agrippa, en Hébreu : אגריפס השני, en Grec : ‘Hρώδης ‘Aγρίππας) fut Roi des Juifs de Judée de 54 à 92 ou 99 ou 100 ap.J.C. Il naquit en 27 (ou 28) ap.J.C à Rome. Agrippa II fut instruit à la cour de l’Empereur Claude (41-54) et au moment de la mort de son père, en 44, il n’avait que dix-sept ans. L’Empereur le garda donc à Rome et envoya Cuspius Fadus comme Procurateur du royaume (44 à 46), qui devint, de ce fait, à nouveau une province Romaine. En 52, des pèlerins qui venaient de Galilée furent assassinés dans un village de Samarie. Le Procurateur de la province d’Édom (ou Idumée), Ventidius Cumanus ne punit pas les meurtriers. Une bande de Zélotes (ou Sicaires) se mit alors à massacrer les habitants de plusieurs villages Samaritains pour se venger.
 
   Ils furent arrêtés et exécutés par les troupes de Ventidius Cumanus. L’affaire fut portée devant le Légat Caius Iulius Quadratus Bassus qui envoya des délégués à Rome. À Rome, Agrippa II exprima son soutien pour les Juifs dans leur querelle avec les Samaritains contre Ventidius Cumanus, qu’il pensait être à l’origine de certains troubles dans cette région. Les Juifs obtinrent gain de cause, Ventidius Cumanus fut exilé À la mort de son oncle, Hérode III de Chalcis
(ou Qinnasrin), en 48, Agrippa II récupéra sa petite principauté qui avait été laissé vacante, avec le droit de surveillance du Temple et la nomination du Grand Prêtre.
 


 

Monnaie d’Hérode Agrippa II

   En 53, il fut privé de ce royaume par l’Empereur Claude, qui fit de lui le Tétrarque de Gaulanitide (ou Gaulanitis ou Golan), de Batanée (ou Batanæa), de Trachonitide (ou Trachonitis ou Argob) et d’Auranitide (ou Hauran), les anciennes tétrarchies d’Hérode Philippe II et de Zénodore. Il maria sa sœur Mariamne à Archélaos Caius Julius Antiochos Épiphane (ou Gaius Julius), premier fils du Roi de Commagène Antiochos IV (38-72) et son autre sœur Drusilla au Roi d’Émèse, Aziz (42-54). En 55, l’Empereur Néron (54-68) lui céda les villes de : Tibériade et Taricheæ (ou Taricheae ou Magdala) en Galilée, Julias, près de quatorze villages en Pérée et la rive Ouest de la mer de Galilée, territoire qui avait appartenu au domaine de son père et un autre grand-oncle Hérode Antipas. Hérode Agrippa II prit ses résidences à Jérusalem et Césarée Maritima.


 

Autre monnaie d’Agrippa II

 
   Il dépensa des sommes importantes dans l’embellissement de Jérusalem où il agrandit le palais royal et rénova le Temple, et dans d’autres villes, notamment Berytos (ou Beyrouth). Il refonda la ville de Césarée de Philippe (ou Panias) renommée d’après l’Empereur Néron, Néronia. En 63, le Temple est achevé, ce qui cause une certaine agitation parmi les artisans maintenant au chômage. Ce ne fut pas la seule perturbation. La très forte imposition appauvrit la classe ouvrière de Judée et, de plus, il y eut une pénurie alimentaire. En 65, la situation atteignit son paroxysme, lorsqu’Agrippa II fuit à Alexandrie. Des gens furent tués dans une émeute contre l’impôt du Gouverneur Romain Florus Gessius, celui-ci fit crucifier certains agitateurs. Agrippa II et sa sœur Bérénice furent témoins des atrocités, mais furent incapable d’intervenir. Agrippa II retourna à Jérusalem prononcer un discours pour dissuader la population d’arrêter la révolte.
 


 

Buste d’Hérode Agrippa II

   Cependant ses faveurs pour l’Empereur Romain, sa tyrannie et la manière arbitraire dont il nommait et destituait les Grands Prêtres avaient provoqué en vers lui l’aversion de ses sujets. De plus il les scandalisait par ses relations avec sa sœur Bérénice, Reine de Chalcis (ou Qinnasrin). Quand éclatèrent vraiment, en 66, les grandes émeutes des Juifs, Agrippa II et Bérénice s’employèrent à apaiser les esprits. Ils tentèrent en vain de dissuader le peuple de ne pas se rebeller et de tolérer le comportement du Procurateur Romain Florus Gessius, mais la même année les Juifs expulsèrent Agrippa II et Bérénice de la ville. Toujours en 66, les révoltés égorgèrent la garnison Romaine de Massada et ravagèrent les environs. En 67, les Romains organisèrent une répression et l’Empereur Romain Néron envoya Vespasien (Empereur Romain, 69-79) et son fils Titus (Empereur Romain, 79-81) combattre la révolte.
 
   Au cours de cette première guerre Judéo-romaine de 66-73, Hérode Agrippa II envoya 2.000 hommes, des archers et de la cavalerie, afin de soutenir Vespasien. Les Romains établirent leur quartier général dans le palais d’Hérode Agrippa II, à Césarée de PhilippeBérénice séduisit Titus. En Juin 68, l’Empereur Néron fut "suicidé". Pendant les règnes éphémères des trois Empereurs suivants, Galba (68-69), Othon (Janvier-Avril 69) et Vitellius (Avril-Décembre 69), Bérénice manigança.


 

Néron – Musée du Capitole
– Rome

 
   Le 1 Juillet 69, le Préfet d’Égypte, Tibère Alexandre, son ex beau-frère, fit jurer fidélité à Vespasien par ses légions. Tandis que Vespasien attendait à Alexandrie, le Gouverneur de Syrie Mucien (ou Gaius Licinius Mucianus) marcha sur Rome et fit proclamer Vespasien Empereur le 20 Décembre 69. Vespasien retourna alors à Rome et laissa Titus à la tête de ses légions. Hérode Agrippa II accompagna Titus sur certaines campagnes, il fut même blessé lors du siège de Gamala (ou Gamla ou El-Ahdab, sur le plateau du Golan). Cette grande révolte de 66-70 ap.J.C qui marqua l’histoire de la Judée, débuta à Césarée Maritima lorsque les communautés Juives et Syriennes déclenchèrent le combat en réaction à une cérémonie païenne célébrée pendant Shabbat près de l’entrée d’une synagogue. Les Romains ignorèrent les protestations des Juifs contre cette provocation et la violence se répandit rapidement dans tout le pays. Cestus Gallus, Gouverneur de Syrie, qui avait fait marche contre les insurgés fut battu à l’entrée de Jérusalem pendant la fête de Soukot, mais la Judée ne garda pas son indépendance très longtemps.
 
   Le 29 Août 70, Titus assiégea Jérusalem qu’il prit. Agrippa II dut assister à la destruction du Temple qu’il avait lui-même rénové, qui fut livré aux flammes. Un groupe d’insurgés s’échappa du Temple et rejoignit la ville haute de Jérusalem qu’ils tinrent quelques jours encore. Titus parvint à ouvrir une brèche dans les murailles extérieures de la cité et la prit. Puis les survivants se dispersèrent dans la région de la mer Morte. Selon Flavius Josèphe, la guerre fit 1.100.000 morts et 97.000 prisonniers chez les Juifs. La Judée perdit alors tout statut d’autonomie et devint une province Romaine. La révolte se déplaça et éclata en Cyrénaïque (Libye), sous la conduite de Jonathan le Tysserand. Mais elle fut rapidement matée par le Gouverneur Romain et ses chefs furent assassinés. Dans le même temps, de nombreux Juifs riches de la région furent également assassinés et leur biens furent pillés.
 


 

Titus – Musée du Capitole – Rome

   En 75, Agrippa II et Bérénice rejoignirent Titus à Rome où Agrippa II fut présent lorsque Vespasien inaugura le Forum de la paix (Un jardin public dans le centre de Rome). Agrippa II fut investi de la dignité de Préteur et fut récompensé de sa fidélité à Rome avec de nouveaux territoires. En 75, Titus promit d’épouser Bérénice. Le scandale fut immense et Titus dut se résigner. En 78, il renvoya Bérénice, "malgré lui, malgré elle", écrit Suétone (Polygraphe et un érudit Romain, v.69-v.130).
 
   En 79, il succéda à son père, mais mourut après deux ans de règne, en Septembre 81, sans avoir voulu revoir sa maîtresse. En 92, Hérode Agrippa II fut déposé par les Romains. La date exacte de sa mort est incertaine. Selon Photios I de Constantinople (ou Photius ou Saint Photios, Patriarche érudit de Constantinople, v.810-v.893), Agrippa II décéda, sans enfant, à l’âge de 70 ans, dans la troisième année du règne de Trajan (98-117), soit en 100. Toutefois selon les déclarations de Flavius Josèphe (ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe ben Mattathias, historien Juif, 37-v.100), plus l’épigraphie contemporaine de son royaume à cette date, amènent de sérieux doutes sur la date de 100. Les spécialistes arrivent à un presque consensus et estiment qu’il serait mort avant 93/94. Il fut le dernier Prince de la maison des Hérode. Selon certaines sources il eut une fille du nom de Julia Bérénice qui épousa le Roi du Pont, Polémon II (38-64).
 
   Selon les Actes des Apôtres (Ac 25 13; Ac 26 32), en 59, il assista avec sa sœur Bérénice à l’interrogatoire de Saint Paul par le Procurateur de Judée Porcius Festus, à Césarée Maritima (ou Caesarea Maritima) où il aurait plaidé sa cause. Hérode Agrippa II fut intime avec l’historien Flavius Josèphe et il lui fournit des informations pour son histoire, "Les Antiquités judaïques" (93), récit de vingt livres, inspiré par les Antiquités Romaines de Denys d’Halicarnasse, adaptant l’histoire du peuple Juif à la mentalité Romaine. Flavius Josèphe conserva deux des lettres qu’il avait reçu du souverain.

 

  Pour plus de détails sur Hérode Agrippa II voir : Zianet.com
                             sur la dynastie voir : Livius.org

 
La Judée après les Hérodiens

 
   Après la mort d’Hérode Agrippa II la Judée redevint sous contrôle Romain direct. Deux grandes révoltes eurent encore lieu, appelées guerres Judéo-romaine et marquèrent l’histoire de cette région. La première fut de 115 à 117, dite révolte de Kitos (En Hébreu  מרד הגלויות  Mered ha’galuyot ou Mered ha’tfutzot מרד התפוצות, "La Rébellion de l’exil"). Le nom vient du Général Romain Mauritanien Lusius Quietus qui fut envoyé en Judée pour mater la révolte en tant que Procurateur par l’Empereur Trajan (98-117), un poste qu’il occupa jusqu’à ce qu’il fut rappelé à Rome et exécuté par l’Empereur Hadrien (117-138), car il pouvait être un rival potentiel.
 
   En 115, l’armée Romaine conduite par Trajan fut à la lutte contre l’un de ses principaux ennemis, l’Empire Parthe. La diaspora des Juifs commença une révolte en Cyrénaïque, y participa également l’Égypte et Chypre. En Cyrène (Cyrénaïque), les rebelles dirigés par un nommé Lukuas (ou Andreas, qui se faisait appeler "le Roi", selon Eusèbe de Césarée), détruisirent beaucoup de temples, y compris ceux d’Hécate, Jupiter, Apollon, Artémis et Isis, ainsi que les structures civiles symboles de Rome : le Cæsarium, la basilique et les thermes. La population Grecque et Romaine fut exterminée (220.000 Grecs à Cyrène et à Chypre, 240.000 en Égypte). Puis Lukuas se déplaça vers Alexandrie, il entra dans la ville abandonnée par les troupes Romaines d’Égypte du Gouverneur Marcus Rutilius Lupus et y mit le feu. L’Empereur Trajan envoya alors de nouvelles troupes, mais, les rebelles résistèrent quand même. L’Égypte et la Cyrénaïque ne furent pacifiées seulement qu’à l’automne 117, idem pour Chypre qui ne tint que quelques mois de plus.
 
   La seconde grande révolte de 132 à 135 fut encore plus violente. Elle fut dirigée par Shimon Bar-Kokheba (ou Simon bar Kokhba ou bar Kochba ou Bar-Kokhva, en Hébreu : שמעון בר כוכבא‎), après la décision de l’Empereur Hadrien (117-138) de faire de Jérusalem une colonie Romaine et de faire construire un temple dédié à Jupiter sur l’emplacement du Temple Juif de la ville (détruit en 70 par Titus). Shimon mena cet ultime soulèvement contre les Romains et parvint à rétablir l’indépendance de ce qui était la Provincia Iudaea. Il la dirigea comme Nassi (Prince ou Président), jusqu’à sa perte, après près de trois ans de guerre acharnée. En 135, après la chute de Bar-Kokheba la révolte, qui fit subir de lourdes pertes aux armées Romaines, aura fait 500.000 morts, désormais les Juifs qui avaient échappé à la servitude n’eurent plus d’autre issue qu’un nouvel exil, certains émigrèrent en Babylonie, d’autres rejoignirent les communautés de la Diaspora dans le bassin méditerranéen, 10.000 Juifs restèrent en Galilée.
 
   À la suite de cette dernière révolte, Hadrien changea le nom de la province en "Syrie Palestine", Syria Palæstina avec Césarée Maritima comme capitale, un statut qui s’est maintenu jusqu’à ce que l’Empire Romain se Christianise sous l’Empereur Constantin en 325 ap.J.C. Jérusalem fut rebaptisée en Ælia Capitolina, pour humilier les Juifs. Selon l’historien Chrétien Eusèbe, Hadrien interdit aux Juifs d’habiter la polis (ou colonia) d’Ælia Capitolina, bien qu’ils aient continué d’habiter les autres parties du pays, sous son nouveau nom de Syrie Palestine. Le frère Dominicain et historien, feu Félix Abel, de l’École Biblique à Jérusalem, fait autorité sur cette période de l’histoire du pays, ainsi que l’historien Israélien Michael Avi-Yonah. Plus tard de 400 à 638, la région devint une province de l’Empire Byzantin.

 

  Pour plus de détails voir : L a révolte de Shimon Bar Kokheba  –  (Wikipédia.fr)

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur les Rois et la région voir les ouvrages de :
 
Emanuel Bin-Gorion :
Das haus des Herodes; Herodes und Mariamne, Herodes und die söhne der Mariamne, Herodes une Antipater, Schocken Verlag, Berlin, 1936.
Jean-Sylvain Caillou :
Les tombeaux royaux de Judée : dans l’antiquité : de David à Hérode Agrippa II, Geuthner, Paris, 2008.
Peter Connolly :
Au temps des Hébreux de : 40 av. J.-C.. à 70 ap. J.-C.., Hachette, Paris, 1984.
Harold W.Hoehner :
Herod Antipas, University Press, Cambridge, 1972.
Morten Hørning Jensen :
Herod Antipas in Galilee : the literary and archaeological sources on the reign of Herod Antipas and its socio-economic impact on Galilee, Mohr Siebeck, Tübingen, 2006.
Nikkos Kokkinos :
The Herodian dynasty : Origins, role in society and eclipse, Sheffield Academic Press,‎ Sheffield, 1998.
Charles Peter Mason :
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